[Event] Assaut sur la tour hantée

Jeu 28 Déc - 23:47

La tour des Ases

Event

Des discussions stériles, encore et toujours, tandis que Lewën semblait être le meilleur candidat. Si Artémis n’opposa aucune résistance, il n’approuva entièrement pour autant. Mais qui d’autre pouvait endosser cette responsabilité ? Quant à la discrétion évoquée par ce dernier, c’était peine perdue. Le Magistère sera immanquablement informé de la situation de ce cristal. Jeremiah s’en chargera comme le bon serviteur qu’il était. Lewën, déjà fort atteint par expédition, encourait de gros risques à adopter un tel fardeau. En possession d’un pouvoir aussi divin, notre vie ne nous appartenait plus. En acceptant d’endosser une telle responsabilité, le jeune médecin acceptait de mettre sa vie en suspens. Son laïus sur l’intégrité du possesseur et la discrétion à avoir fit sourire le vagabond.

Que fais-tu, sombre idiot ? Empare-toi de ce cristal, pesta la Nebula. Artémis l’ignora simplement. C’était un chasseur. Vivre traqué n’était pas dans ses habitudes. Alors qu’il monta dans le Zeppelin qui les arriva quelques minutes après le signal lancé, une drôle de sensation lui parcourut l’échine. C’était réellement la fin ? Ils quittaient enfin cette maudite tour ? Ils étaient venus pour trouver le Régent, mais ils repartaient sans lui. Ils pensaient trouver des réponses – et ils en avaient eu – mais repartaient avec encore plus de questions. Alors que Lewën répondait à l’une des questions, l’homme aux cheveux d’albâtre replongea au cœur de toutes ces révélations.

« La Brume que nous connaissons, qui a changé notre monde, viendrait donc de l’invention d’un cinglé qui a voulu s’amuser avec les Limbes. Je réitère : l’Homme est bien la pire création de l’univers. »

Il s’approcha de la fenêtre et regarda l’horizon. L’engin volant s’éloignait peu à peu de cette tour dont le sommet dépassait les hauteurs de la Brume. Ils y étaient, quelques instants plus tôt.

« Quand le Zeppelin atterrira, nous nous séparerons. Chacun retrouvera sa vie d’antan, même si c’est presque impossible après ce que nous venons de vivre. Néanmoins, il nous incombe, davantage pour notre avenir que pour Amir, de nous rendre à Zénobie. Le Régent s’y trouve. La mort nous y attend certainement. Elle nous attendait ici aussi, mais quelque chose me dit que ce n’était qu’un arrière-goût de la réalité. », conclut le Portebrume en grimaçant.

Zénobie. Ce nom le rendait malade. Le lieu de tous les malheurs, le lieu de toutes les réponses.

« En attendant, réfléchissez et préparez-vous. Vos vies, excepté peut-être pour Jeremiah, vous appartiennent. »

Une balle perdue pour Jeremiah. Cependant, s’il n’en était pas conscient, tous ici savaient son esprit rongé par son patriotisme. Du reste, l’explorateur s’assit lourdement sur un fauteuil, croisa les jambes et les bras, puis ferma les yeux. Le temps du repos était enfin arrivé. Sa route croisera forcément celle de Ryker. Le destin les reliait sans arrêt. Quant à Jessamy, il espérait pouvoir converser avec elle prochainement. Depuis le Dainsbourg, ils ne s’étaient pas revus. C’était la deuxième fois qu’il risquait sa propre vie à ses côtés, peut-être pouvait-il la considérer comme une véritable amie.

Quoi que l'avenir leur réserverait, à tous, cette aventure les changera à tout jamais.

Ven 29 Déc - 4:24

Assaut sur la tour hantée

Les cicatrices invisibles de l'Arbre-dieu

La concorde avait été éphémère, mais parfois les confrontations pouvaient être productives. En lieu et place de hochements de têtes lisses et contraints, mieux valait exprimer un franc désaccord et construire à partir de là. Artemis ne semblait pas de cet avis. La parlotte ne faisait que les égarer et les enfoncer dans un marécage insoluble puisqu’aucune solution idéale n’émergerait.

Il n’en restait pas moins que Keshâ se sentait triste pour Nemeth qui semblait avoir été atteinte profondément dans ses convictions et paraissait sincère dans son offre. En fin de compte, la vapeur retombait. On en était plus à s’attribuer le cristal à l’arrachée. Le jeune Epistote se sentit soudain crouler sous la fatigue, les écorchures et la morsure du froid, sans même mentionner tous les chocs et tous les savoirs à encaisser.

Les solutions vers lesquelles dérivaient Artémis et Lewen étaient loin d’être les pires. Lui-même reconnaissait la lourde responsabilité qu’aurait été le port du cristal, une fois son ivresse envolée.

-« C’est d’accord Lewen. Notre groupe portera la responsabilité commune d’éclairer Urh sur les révélations de ce jour pour nous préparer à l’attaque du Régent, ou plutôt d’Arkanis… doit-on tout simplement passer sous silence la rencontre de Déméphor ? Il faudra bien trouver un moyen crédible de diffuser à tous les informations indispensables que fournira le cristal sans remonter jusqu’à son gardien.»

Son regard violin se perdit timidement aux abords de la silhouette charpentée du mutant qui frémissait de frustration. Jeremiah couvait ses pairs d’un œil mauvais. Bien que plus fort physiquement, il avait bien vu qu’ils avaient collectivement plus d’un tour dans leur besace pour l’arrêter, mais ne semblait pas propre à enterrer ses idées. Aussi pouvait-on craindre qu’Opale ne reste pas bien longtemps dans l’ignorance de ce qui venait de se passer.

De son côté, Keshâ’rem resterait coi. Le secret serait bien gardé. A une petite exception près. Il ne pourrait retenir ses mots face à Maëlstrom et Seraphah qui sauraient toujours le conseiller sur la meilleure action à prendre, pour lui qui maîtrisait si mal les enjeux de la géopolitique.

Nemeth était déçue. Il était déçu. Ryker était déçu. Jeremiah devait bouillir comme une marmite oubliée sur le feu. Néanmoins, le cristal revenait à une personne qui ne l’avait pas réclamé, dont les valeurs portaient plus sur l’altruisme envers autrui que vers la domination et dont Keshâ avait lui-même pu constater l’empathie. Qui plus est, Lewen possédait comme lui la capacité de jouer avec les dimensions, ce qui rendait la capture de ce dangereux cristal plus ardue.

Quand le médecin prit en main l’objet sacré, la tension était palpable. C’était un morceau d’histoire, une histoire secrète, qui s’animait sous leurs yeux. Jusqu’à présent, ils avaient exploré les ruines de l’ancien monde en tentant d’y survivre et de s’y tailler une place. Avec la chute et Demephor et Amir tombaient les plus vieilles pierres de leurs repères. Les décisions qu’ils prenaient aujourd’hui les rendaient acteurs d’un monde nouveau. Pour le meilleur et pour le pire.
~ ° Vous n’êtes pas seul, Lewen, désormais. Appelez. Je vous retrouverai toujours. ° ~

Il présumait peut-être de ses possibilités, mais se savait épaulé par de puissants moyens financiers et diplomatiques, à défaut de prophétiser l’extension de son rayon d’action télépathique dans les temps à venir.

Pour eux qui avaient été drogués au danger et à l’action durant tout leur périple jusqu’à en avoir le tournis, le retour au calme au sommet de la tour donnait l’impression d’un soufflet qui retombe. Pourtant, la scène avait quelque chose de dramatique. Observer le dirigeable s’approcher laborieusement de l’édifice antique en surplombant une brume furieuse était un spectacle inquiétant. L'air mugissait de bourrasques dans les recoins du labyrinthe où était tapi le Liechi en contrebas, ce qui donnait l’impression que tout pouvait encore dégénérer.

Comme pour lui donner raison, le fracas du tonnerre se fit entendre au loin. Et les Sept Glaciers disparurent peu à peu sous des nuées de flocons opaques. Mais Jessamy fit une excellente aiguilleuse pour faciliter l’arrimage de l’aéronef. Une fois à bord, le soulagement était sans doute partagé par l’ensemble des occupants.

Le sac de Keshâ retomba lourdement au sol. Il n’avait pas eu l’usage de la majorité de son contenu bien tassé. Pourtant, il l’avait sauvé des élémentaires de glace car le cordage qu’il contenait était déchiré en plusieurs endroits. Il versa de l’eau sur la manche de sa veste pour tenter de décoller avec précaution le tissus des croûtes qui s’étaient formées entre son avant-bras et son bracelet de force. Si Lewen avait un moment, il apprécierait quelques soins de fortune. Etant donné qu’un cadavre était la cause de la blessure, il ne fallait pas prendre son nettoyage à la légère.

Bien vite, les survivants se retrouvèrent en arc-de-cercle face à Lewen qui leur fit sa première révélation oraculaire sur l’origine de la Brume. Une nouvelle fracassante. Keshâ se sentait particulièrement effrayé par l’idée que la Brume provienne des Limbes, puisque son pouvoir abouti ouvrirait un portail directement vers elles.

Après un moment d’hésitation et après avoir laissé la place aux questions des autres, il demanda :
-"Déméphor avait parlé d’une racine de l’Arbre sacré passant sous Dainsbourg. Y a-t-il vraiment un arbre magique, l’arbre-Dieu ? Ou alors est-ce une image ? »

Lewen plissa son front de concentration avant de disparaître en lui-même de longues minutes. Ses yeux s'ouvrirent, mais il ne le voyait pas. Il devait être dans sa Bibliothèque d'Omniscience :
-"Ce n'est pas une image. L'Arbre-Dieu possède des capacités très spéciales. Il me faut plus de documentation pour creuser la réponse."

Plus il parlait, plus il réalisait qu’il se posait en fait lui aussi beaucoup de questions. S’il y avait des racines à couper, cela voulait dire qu’Arkanis ou le XIIIème Cercle pourraient frapper à nouveau. Comment protéger Urh d’un nouveau cataclysme ?
-"D'accord. Ca a l'air... assez primordial... vous voulez bien en chercher plus sur l'Arbre? Cette histoire de racine coupée à Dainsbourg?… il y en a dans les anciennes villes saintes? ...enfin, ça ne fait rien sinon, vous devez être très fatigué toi aussi, Lewen. Ça peut être une prochaine fois… »

-"C'est important... Les racines... passent partout! Sous Urh. Mais... elles meurent!"

Les visages consternés et les exclamations silencieuses se braquaient sur l'Omniscient.
-"Comment ça? Quelqu'un les empoisonne? Il y a un parasite? Qu'est-ce qu'on peut faire?!"
Un nouveau silence s'étira de façon dramatique au rythme des secousses du dirigeables et du grincement des poutrelles métalliques.
"Un phénomène étrange s'est déroulé il y a quelques siècles... je cherche davantage de détails... un Hespéride est né... de l'arbre lui-même... ... Je ne réussis pas. L'information s'écoule sur des centaines de fragments de livre. Je n'arrive pas à réunir la vie de cet héspéride... "

Le pauvre Lewen avait l'air épuisé par cette plongée intensive dans les rayonnages du savoir absolu. Tous devaient être mortifiés, entre l'attaque imminente d'Arkanis, la nécessité pour l'alliance de venir étudier et sécuriser le planétarium, le téléscope-Ezra, la mission à Zénobie, maintenant cet Arbre, aux enjeux sibyllins...

~ ° Je réitère Lewen. Ne moisissez pas trop à Opale. Quittez votre ancien domicile séance tenante. Si vous cherchez refuge à Epistopoli. Vous pourrez remonter jusqu’à moi à travers l’hôtel Le Marquis, qui est un endroit sûr. ° ~

-"Vous devriez vous reposer, Lewen.
Le reste du voyage devait leur laisser un peu d’espace pour décuver. Keshâ se demanda si Nemeth aurait trop d’amertume pour prendre langue et si elle accepterait de le laisser l’observer en train de dessiner.
Qu’il le veuille ou non, lui aussi avait changé à jamais.

Résumé:

Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Ven 29 Déc - 23:52, édité 6 fois

Ven 29 Déc - 18:48

Devant l’incartade, Jessamy demeure inflexible rempart, visage de marbre où se niche pourtant la fatigue aux commissures. Elle ressent la carne morte entre son corps et la carcasse d’acier. Elle voit ces mains qui s’agitent, ces lèvres qui remuent, ces beaux discours d’une assemblée qui se déchire. Elle n’a entendu que la douleur ; celle qui a fusé du bec de l’Hulule, lorsqu’il a réclamé son dernier souffle. Voilà ce qu’elle attendait le plus : que la créature exprime son dernier souhait. Et lorsque celui-ci s’est vu exaucé, elle-même lui a adressé l’adieu des Banshees en pensée.

Nous te libérons de ta chair, Hulule.
Ainsi débute ton dernier envol.
Que l’essaim des mortes t’accueille, et que tes ailes soient légères.

Pour cette fois, Jessamy laissera cependant sa chair intacte.

Elle serre tout. Ses lèvres pincées. Sa poigne sur sa canne. Sa cage thoracique même lui semble se refermer sur elle-même. Elle ne bougera pas. Elle ne bougera pas tant qu’un accord ne sera pas trouvé. Les souvenirs de Dainsbourg lui reviennent en tête. L’aurait-on laissée prendre ce qui la maintient en vie, si l’Omniscient avait été là ? L’hoirie aurait été trop précieuse, trop digne, pour cette petite créature sans grand dessein. Elle-même ne s’en serait peut-être pas emparée. Quelle ironie. Moins on en sait sur ces pouvoirs, et plus ils sont faciles à atteindre.

Le choix se fixe alors sur le médecin, celui-là même qui proposait de porter le fardeau de Déméphor à tour de rôle. Sage idée. Alors, Jessamy desserre l’emprise. Elle hoche la tête, avant de se décaler légèrement, laissant le cristal trouver son nouveau porteur.

« Espérons qu’un sujet du Régent fera mieux qu’Arkanis. Comme une croyante peut mieux faire que l’Église. », glisse-t-elle.

Inutile de creuser les plaies davantage : pour elle, l’Église et ceux qui se réclament de la Raison sont trop semblables. La mutante se détourne, considérant un instant les paroles de Keshâ’rem. Les portes de la Bibliothèque d’omniscience doivent rester closes aux cupides, aux belligérants, aux indignes. Pour ce faire, elles doivent demeurer invisibles.

« Pour ça, je peux aider. Je suis une Messagère avant tout. La diffusion d’informations, ça nous connaît. Pour commencer, je vais prévenir le Zeppelin qu’on est là. », sourit-elle.

Au-dessus de la Brume, la lumière du Nascent s’élève.
Il est temps pour eux de s’échapper.

***

Délestée de son paquetage et de son manteau, assise au milieu de ses camarades, Jessamy semble fixer du regard les paroles de l’omniscient. Soupirant, elle se plonge la tête entre les mains, comme un oiseau fatigué rentrerait la sienne dans ses ailes.

« Ces histoires d’autre monde, ça me dépasse… »

Ses cils blancs lui ombragent le regard, tandis qu’elle peine à maintenir ses paupières ouvertes. Son dos la lance. Sa gorge est sèche. Son corps, pourtant intact, lui semble lourd comme la pierre. Elle a l’impression d’être ingérée, digérée, puis recrachée par toutes les informations qui leur parviennent. La Brume. Zénobie. Arkanis. Du coin de l’œil, elle observe Keshâ’rem qui semble endurant au point de dérouler son passé perdu. Ses lèvres tracent un curieux sillon sur son visage. Sourire amer. Voilà pourquoi ce pouvoir la répugne autant. Il pourrait libérer des souvenirs scellés au plus profond de sa mémoire, pourrissant dans un tiroir du Magistère. Ils sont juste là. À portée.
Elle n’en veut pas.

Péniblement, Jessamy se relève en s’appuyant sur sa canne, créant à son tour un vide dans le cercle. Elle rejoint un banc molletonné proche d’un hublot, puis s’y allonge en chien de fusil, épargnant ses ailes du poids de son corps. Bercée par le ronronnement du Zeppelin, elle observe de travers la silhouette d’Artémis, affalé dans un fauteuil. Repense à ses paroles. À Zénobie. Jusqu’alors, elle n’avait jamais entendu parler de leur prochaine étape. Elle ignore comment s’y rendre. S’ils survivront, cette fois.

Sur cette dernière pensée, ses yeux se ferment.

Résumé:

Sam 30 Déc - 1:07

Maître du Jeu

Et ainsi, à l'issue d'une longue vie scarifiée par la douleur et les regrets, le Dieu de la Sagesse s'est éteint. Il y aurait matière à ironiser sur son sort, malheureusement les deuils successifs et l'humour ne font pas bon ménage... Reste une forme d'amertume à ce que l'on ne peut que constater : l'être humain est mauvais et les idoles du panthéisme s'éloignent de plus en plus de la vérité ecclésiastique. Une vérité déjà morcelée, et même toi Chaya tu ne sais plus à quel saint te vouer. Une religion en remplace une autre : faut-il croire les adorateur du Kobolisme ou ne s'agit-il, une fois de plus, que d'élus déifiés, dont le sort n'a pas toujours été glorieux ? Faut-il croire au passé ?

Nous sommes dans une ère où il est difficile de donner raison à la foi. Mais les athéistes valent-ils mieux ? N'est-ce pas la poursuite de l'accomplissement divin, par la science, qui est derrière ces troubles ? Arkanis, le Laboratoire Demephor, les vestiges de Zénobie et évidemment cette tour... tout tend à prouver qu'il y a des connaissances qu'il vaut mieux ne pas convoiter. Et au moins l'obscurantisme religieux a-t-il protégé l'humanité de ce savoir impie jusqu'à aujourd'hui, mais à quel coût ? Maintenant vous comprenez, maintenant vous voyez le prix qu'il a fallu payer, avec des frontières fines entre ce qui est fidèle à la doctrine et ce qui ne l'est pas.

La croyance a changé. Les archevêques peuvent-ils renier l'Eglise d'autrefois et embrasser de nouveaux dogmes ? Ce n'est pas ce que Aramila fait déjà ? Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, car les mythes disparaissent mais la foi est éternelle. Tomberait-elle entre de mauvaises mains, elle constituerait la plus terrible des armes...

Lorsque vous entez dans le zeppelin, le pilote constate l'état dans lequel vous êtes, chacun. Mais aussi et surtout l'absence du superviseur, ainsi que de votre objectif. Il comprend rapidement : déjà, qu'il faut mettre les voiles à toute vitesse, mais aussi que la mission est un échec. Évidemment, il n'est pas au courant de toutes les découvertes que vous avez faites, mais là n'est pas son rôle et c'est simplement avec quelques œillades curieuses qu'il vous regarde vous réunir autour du cristal, lorsque vous interrogez Lewën. Avec un succès mitigé dans la collecte de vos réponses ; n'est pas Demephor qui veut, finalement. Il faudra de l'entraînement pour atteindre le niveau de l'Hulule...

C'est sans encombre que se réalise le voyage retour, qui est bien plus court qu'à l'aller car le terminus est à Opale. Même loin de la capitale, vous pouvez apercevoir la fumée qui s'en élève encore. Deux jours se sont écoulés depuis les évènements qui ont eu lieu sur la Grand Place et causé la mort de nombreux innocents. Une bonne partie de la ville a été saccagée, détruite ; son centre-ville est calciné et ravagé. Évidemment, le déblayage et les travaux de rénovation ont déjà commencé, mais l'ombre de la mort reste présente lorsque vous survolez la Cité aux Mille Lumières, à demi-éteinte.

L'aéronef se pose et une voix, familière pour certains sûrement, vous accueille avant même que la porte de la soute n'ait été ouverte.

« - Bienvenue à Opale ! »

Et en guise de comité d'accueil, nul autre que le Chancelier pour vous accueillir, un demi-sourire sur le visage, rapidement effacé lorsqu'il se rend compte qu'un élément crucial de l'escadron manque.

« - Je vois... » murmure le vieux Panoptès en se repliant, moins surpris par l'absence du Régent à vos côtés, comme si cela ne faisait que confirmer ses doutes. « Malheureusement c'était prévisible, avec ce qui s'est passé ici. Difficile de ne pas faire le lien. Patrouilleur, je vous prie, veuillez me suivre. »

Déjà, votre groupe éclate sous l'impulsion du représentant de l'Alliance. Devant probablement jouer le rôle de superviseur en l'absence d'Amir, tu ne peux que suivre le Chancelier, Ryker. Un siège douillet, du thé et des petits gâteaux t'attendent dans une salle chauffée de l'ambassade d'Opale ; clairement un confort que l'on ne peut refuser après ce que vous avez vécu. Pour les autres...

Le Capitaine de la Garde et plusieurs de ses hommes viennent vous accompagner vers vos quartiers temporaires. L'un des conseillers est même présent en personne pour s'assurer de votre arrivée ; vous pouvez apercevoir son regard jaune vous détailler derrière une rangée de soldats. Des hommes en armes, vous en voyez partout autour de vous, comme si vous pouviez représenter une menace. On dirait que la sécurité a été renforcée, mais est-ce vraiment pour vous ?

Malheureusement, ni l'Archevêque, le Grand Sapiarque ou le Roi Dynaste ne sont encore présents pour s'entretenir avec les ressortissants de leur propres pays. Tous sont repartis durant ou après les évènements pour échapper aux dangers qui rôdent, encore, après l'attaque du 13ème Cercle. Des informations qui vous seront probablement accessibles dans les heures qui suivent, après des interrogatoires assez musclés pour s'assurer que vous ne faites pas partie de l'ennemi.

Alors, vous découvrez ce qui s'est passé, ici aussi.

HRP: