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Mer 4 Mai - 22:43

Religion

Histoire fantasmée ou réalité altérée

Si pour certaines factions la religion est un sujet important, presque fondateur, pour d'autres elle peut aussi être considérée comme fallacieuse, voire nocive. Pourtant il n'existe pas un culte unique, mais une pluralité de croyances plus ou moins importantes, la moitié gravitant autour de la « religion des Douze » : le Panthéisme. Ainsi, chaque Haute Cité vient avec son degré de tolérance vis à vis de la pratique religieuse : à Aramila, un agnostique ou un athée sera mal perçu, tandis qu'à Xandrie, il sera libre de pratiquer, tant que cela ne cause pas de grabuge ; à Opale et Epistopoli, la religion est respectivement proscrite officieusement et officiellement, quand bien même personne n'est assez fou pour révéler ses croyances dans ces deux villes. En cause : le conflit millénaire entre religion et science, même s'il peut exister des points sur lesquels les deux idéologies s'accordent.

Aujourd'hui, la religion est profondément morcelée sur le continent, suite aux découvertes archéologiques faites dans les zones longtemps demeurées interdites d'accès. Tandis que certains petits cultes ont pris un essor sans précédent, le Panthéisme, lui, est au plus bas, avec des révélations largement en opposition avec les textes sacrés. À Aramila, il faut continuer à croire, mais plus forcément aux Douze et à leurs dogmes ; c'est une véritable fuite que l'on peut constater dans les rangs des croyants de cette ville longtemps menée par des panthéistes. À Xandrie, le pas a été franchi depuis plus d'une décennie et certaines églises ont même été récupérées par d'autres cultes et sectes, sous l'œil vigilant du Guet, prêtant à penser que des conflits religieux pourraient éclater dans une énième guerre de territoires. Epistopoli et Opale, elles, se réjouissent de voir la crédibilité de l'Église descendre en flèche et sont à l'affût de la moindre opportunité, bien que le Régent doive gérer les débordements des régions limitrophes conquises, demeurées fidèles à la nation religieuse et donc au Panthéisme lui-même, comme symbole de leur révolte.

À présent, ce sont surtout certaines sectes très virulentes, comme le Treizième Cercle, qui se frottent les mains. Dans les villes, ses membres s'en réclament sans crainte, bien qu'à Xandrie comme à Aramila, on les considère comme de dangereux fanatiques, leur long passé de frictions avec l'Église ayant occasionné de nombreux drames et la mort de centaines d'innocents. Fortifiés par les incertitudes accablantes, le Panthéisme, ces cultes secrets prospèrent et propagent des messages haineux, incitent à la violence. Le Cercle, particulièrement, semble dissimuler des objectifs qui inquiètent le Concile Œcuménique. Des sources mentionneraient la recherche d'un savoir ancien, perdu dans les ruines de Dainsbourg, où se trouvait le Saint-Siège de la religion : un texte interdit rédigé avant la naissance du Panthéisme relatant tantôt ce qui pourrait être « l'Origine », tantôt évoquant une divinité primordiale, le « Cincum », à laquelle une obscure branche du panthéisme croit.


Dernière édition par Uhr le Lun 19 Sep - 20:01, édité 4 fois
Mar 16 Aoû - 19:25

Panthéisme

Culte millénaire en déclin

Si à l'origine le Panthéisme était un simple culte dédié au divin, plus particulièrement aux figures protectrices d'Uhr, les Douze, la religion a toutefois évolué au fil des années pour devenir progressivement plus tolérante et plus proche, en pratique, d'une religion monothéiste. Certaines branches, considérées comme « extrémistes » en raison de leurs croyances controversées, vont jusqu'à prétendre que les Esprits loués seraient en vérité une seule et même entité, ce que le Concile Œcuménique d'Aramila conteste encore aujourd'hui. D'autres proposent de nouvelles lectures de l'Ahad, le premier texte sacré, la plus populaire voulant que les Douze soient en vérité des émissaires ou les témoins d'un véritable dieu omnipotent : le Cincum. Affirmer de tels propos en public à Aramila est passible de sanctions, en raison du rapprochement idéologique avec le Treizième Cercle et sa mythologie.

Rites et pratiques

Les rites panthéistes varient grandement en fonction de l'affiliation à l'une des deux branches principales considérées comme « officielles » : la branche orthopraxe et celle orthodoxe. Ces deux branches sont nées au fil des siècles de la différence de vision entre le Concile d'Aramila et celui de Dainsbourg, auquel était affilié celui de Sancta. Tandis que l'une loue la pratique intensive de rites, l'autre se concentre uniquement sur la véritable ferveur et s'avère davantage punitive envers les « faux croyants ». Car il est plus simple de prier, allumer un cierge ou participer à la messe en faisant partie des orthopraxes, il est plus difficile de réfuter des suspicions de pêché ou d'impiété chez les orthodoxes qui s'en sont toujours remis à l'ordalie comme véritable testament de foi. C'est essentiellement pour cette raison que Dainsbourg et Sancta ont été les principaux persécuteurs lors de l'Âge Noir, quand le meilleur moyen de ne pas être suspecté, à l'époque, était d'entrer dans l'ordre et de progresser dans la hiérarchie ecclésiastique.

Liées par la révérence des mêmes dieux, ces deux branches n'ont donc rien à voir, jusque dans la structure même de l'Église. Et si pendant longtemps les orthodoxes ont été les plus nombreux et les plus influents, ils ne sont aujourd'hui représentés que par quelques diasporas éparses de réfugiés de Dainsbourg et de descendants de nobles de Sancta ayant fui la révolution il y a plus d'un siècle. Désormais, plus personne n'a à se cacher pour nommer ceux-là les « fanatiques », en raison de leur discours et de leur pensée obsédée par la religion, à l'inverse des orthopraxes qui sont majoritaires et représentatifs de l'Église, au point où il est devenu désuet de faire la distinction.

Au-delà de cela, les pratiques religieuses, orthopraxes donc, sont assez communes et civilisées. Une prière quotidienne est fortement recommandée par le Concile pour rester proche des dieux et douze fois par mois des messes sont réalisées dans les lieux de culte. En fonction de la taille de la paroisse, il est possible d'être accueilli par un diacre ou un prêtre, lesquels peuvent offrir le pardon divin aux fidèles souhaitant se confesser. Car en l'absence de scientifiques ayant étudié la psyché humaine, ce sont souvent les curés qui endossent le rôle de psychologues ou de confidents ; à Aramila, ils sont même formés pour écouter et conseiller les pêcheurs. Et aussi les encourager à faire des dons à l'Église.

Valeurs et dieux

Car chacun des douze dieux représente une vertu, six majeures et six mineures, ce sont aussi les valeurs prônées par l'Église. Elles font l'objet de lois religieuses décrites en détail dans l'Ahad, ces règles que l'on nomme « l'Ordonnance » et dont le manquement entraîne le pêché qu'il faut confesser pour pouvoir accéder à l'Isthe, la terre sacrée où festoient Esprits et défunts. Si la simple confession entraîne généralement le pardon chez les orthopraxes, à moins que le crime soit trop grave, les orthodoxes eux considèrent que le moindre écart est susceptible de condamner à l'Exil, où l'âme reste sur terre après la mort, condamnée à errer dans la Malice jusqu'à ne faire qu'un avec elle.

Les Douze sont donc largement perçus comme à la fois les entités régnant sur l'Isthe et les gardiens de la terre sacrée : ce sont eux qui jugent les âmes après la mort, en fonction de leur vertu et des bonnes ou mauvaises actions du croyant. Évidemment, chacun des Esprits vient avec sa propre mythologie et ses propres histoires, consignées dans des centaines de registres, et tous ne sont pas forcément égaux lorsqu'il s'agit d'accorder le repos éternel. Certains sont réputés comme plus influents que d'autres, provoquant un déséquilibre des cultes et apportant avec le temps la nuance de dieu majeur et dieu mineur. Par ailleurs, ce qui est connu des Douze permet aussi à certains théoriciens, religieux ou non, de soupçonner la cause de leur disparition.
Liste des divinités majeures
Raphalos, Esprit de l'Empathie

"Raphalos, par son Empathie, apprit aux hommes comment s'aimer et s'entraider. Elle apporta la coordination et forgea l'amour qui permit au peuple d'avancer ensemble, de construire des cités et d'y vivre en paix."

Célébrée en février, Raphalos est la divinité symbolisant l'Empathie. Représentée sous des traits féminins et illustrée comme la Mère, elle est louée pour son écoute et sa douceur. On la décrit comme un Esprit bienveillant ; c'est la divinité protectrice des enfants et des femmes enceintes.
Pthelior, Esprit de l'Autorité

"Pthelior, par son Autorité, donna les premiers ordres. Tous les hommes l'écoutèrent et cessèrent de s'entre-déchirer, puis agirent selon sa volonté et érigèrent des monuments à la gloire du divin, condamnant les fausses idoles."

Célébrée en mai, Pthelior est la divinité symbolisant l'Autorité. Représentée sous des traits masculins et illustrée comme le Roi, elle est louée pour son pouvoir et sa rigueur. On la décrit comme un Esprit sévère ; c'est la divinité protectrice des dirigeants et des bergers.
Lugrilen, Esprit de la Volonté

"Lugrilen, par sa Volonté, fit naître l'envie dans le cœur des hommes. Pointant la lumière des étoiles dans le ciel, il les inspira, les guida à travers le continent et étendit le royaume des hommes à travers les terres sauvages."

Célébrée en août, Lugrilen est la divinité symbolisant la Volonté. Représentée sous des traits masculins et illustrée comme le Voyageur, elle est louée pour son ambition et sa curiosité. On la décrit comme un Esprit clairvoyant ; c'est la divinité protectrice des explorateurs et des marchands.
Uhr, Esprit de la Pureté

"Uhr, par sa Pureté, emprisonna la Malice au-delà des terres sacrées, offrant un refuge aux hommes. En son centre, il planta un arbre imposant et majestueux, croissant éternellement et irradiant de sa divine bénédiction."

Célébré en septembre, Uhr est la divinité symbolisant la Pureté. Représentée sous les traits d'un châtaigner et illustrée comme l'Arbre Divin, elle est louée pour sa force et son courage. On la décrit comme un Esprit chaleureux ; c'est la divinité protectrice de l'Église et de la vie sauvage.
Azoriax, Esprit de la Justice

"Azoriax, par leur Justice, départagèrent les hommes. Aux bons, ils apportèrent richesse et bonheur et aux mauvais, misère et famine. Puis ils érigèrent un rempart, emprisonnant ainsi le mal et poussant les criminels à s'entre-dévorer."

Célébré en octobre, Azoriax est la divinité symbolisant la Justice. Représentée sous les traits de jumeaux et illustrée comme la Balance, elle est louée pour sa perspicacité et sa neutralité. On la décrit comme un Esprit inexpressif ; c'est la divinité protectrice des magistrats et des médecins.
Demephor, Esprit de la Connaissance

"Demephor, par sa Connaissance, gratifia les hommes d'une goutte de savoir pour éclairer leur chemin, suffisante pour ne pas les noyer. Par les mots, il enseigna aux anciens à transmettre leur expérience aux plus jeunes."

Célébré en Décembre, Demephor est la divinité symbolisant la Connaissance. Représentée sous les traits masculins et illustrée comme l'Ancien, elle est louée pour son intelligence et sa pédagogie. On la décrit comme un Esprit studieux ; c'est la divinité protectrice des sages et des marins.
Liste des divinités mineures
Fanthret, Esprit de la Tempérance

"Fanthret, par sa Tempérance, donna aux hommes les outils. Avec ceux-ci, ils purent apprendre, comprendre et transmettre. La terre ne fut plus jamais stérile et l'obscurité n'occupa plus jamais les esprits."

Célébrée en janvier, Fanthret est la divinité symbolisant la Tempérance. Représentée sous des traits androgynes et illustrée comme l'Anonyme, elle est louée pour sa patience et son sens de la diplomatie. On la décrit comme un Esprit aux paroles mesurées ; c'est la divinité protectrice des paysans et des émissaires.
Nagidir, Esprit de l'Harmonie

"Nagidir, par son Harmonie, fit coexister les langues, les cultures, les sexes et les nombreuses autres différences entre chaque homme. Sous sa gouverne, ils apprirent à se compléter et, dans l'union, faire la force."

Célébrée en mars, Nagidir est la divinité symbolisant l'Harmonie. Représentée sous des traits féminins et illustrée comme la Demoiselle, elle est louée pour sa beauté et sa perfection. On la décrit comme un Esprit aux paroles envoûtantes ; c'est la divinité protectrice des innocents et des prostituées.
Themiatis, Esprit de l'Impulsion

"Themiatis, par son Impulsion, démarra les grands chantiers et insuffla la force, l'endurance et la vigueur dans le cœur et les muscles des hommes. Sous son égide, des merveilles défiant les cieux et des navires gigantesques furent construites."

Célébrée en avril, Themiatis est la divinité symbolisant l'Impulsion. Représentée sous des traits masculins et illustrée comme le Bâtisseur, elle est louée pour sa force et sa spontanéité. On la décrit comme un Esprit préférant le geste à la parole ; c'est la divinité protectrice des architectes et des sapeurs-pompiers.
Ioggmar, Esprit du Discernement

"Ioggmar, par son Discernement, indiqua aux hommes les terres arables, propices à l'élevage du bétail ou à la construction. Il fit dresser des fortifications et des tours autour des villes pour guetter le moindre danger."

Célébrée en juin, Ioggmar est la divinité symbolisant le Discernement. Représentée sous des traits masculins et illustrée comme le Guetteur, elle est louée pour son analyse et son sens de l'observation. On la décrit comme un Esprit aux paroles indéniables ; c'est la divinité protectrice des chasseurs et des propriétaires terriens.
Keladron, Esprit de l'Abnégation

"Keladron, par son Abnégation, s'échina sans relâche pour œuvrer aux côtés des hommes. Elle leur montra le véritablement dévouement, posant les premières pierres, guidant la flamme jusque dans les premiers fourneaux."

Célébrée en juillet, Keladron est la divinité symbolisant l'Abnégation. Représentée sous des traits féminins et illustrée comme la Flamme, elle est louée pour son énergie et sa résignation. On la décrit comme un Esprit aux paroles altruistes ; c'est la divinité protectrice des artisans et des vagabonds.
Bahlam, Esprit de l'Intégrité

"Bahlam, par son Intégrité, apporta la stabilité et la transparence aux hommes. Rédigeant les premières lois, il les guida sur le chemin vertueux de la vérité et promit aux justes que nulle corruption ne les couvrirait d'opprobre."

Célébrée en novembre, Bahlam est la divinité symbolisant l'Intégrité. Représentée sous des traits masculins et illustrée comme la Cruche, elle est louée pour son honnêteté et sa loyauté. On la décrit comme un Esprit aux paroles sincères ; c'est la divinité protectrice des ermites et des gardes.
Aujourd'hui, le Panthéisme est en déclin : interdit dans la moitié des Hautes Cités et de moins en moins influent jusque dans sa capitale, il peine de plus en plus à s'imposer à l'échelle du continent. Pour nombre de religieux baptisés dans les trois dernières décennies, ce n'est plus qu'une étiquette, parfois une « assurance » de pouvoir rejoindre l'Isthe. Avec les récentes découvertes archéologiques, le culte des Douze sonne de plus en plus comme un mensonge et la disparition de ces derniers pousse les non-croyants à se questionner sur leur existence même. Pourtant, l'Église ne baisse pas les bras et lutte toujours contre ses détracteurs, affirmant que le texte sacré a pu être mal interprété au fil des siècles, mais que la vérité continue à y résider. Et sa meilleure chance de le prouver serait en mettant la main sur le texte interdit évoquant le Cincum avant que le Treizième Cercle ne le fasse.
Dim 18 Sep - 20:44

Treizième cercle

Loge secrète de conspirateurs

Le Treizième Cercle, souvent raccourci en « le Cercle » et reconnaissable par son symbole « XIII », est une organisation considérée par ses adhérents comme aussi vieille que l'Église. Bien que souvent considérée comme une secte ou un culte, la loge se définit à la fois comme un courant de pensée, un regroupement d'historiens ou encore une association d'opposants au panthéisme. Lorsque l'on creuse, on se rend aisément compte que nombre de rumeurs circulant autour du Treizième Cercle proviennent de l'Église elle-même, tandis que d'autres découlent d'événements tragiques qui leur sont imputés : entre autres, des actes de terrorisme, des meurtres rituels ou tout simplement des assassinats commandités.

Si le culte reconnaît être responsable d'une partie des méfaits, notamment des actes malveillants à l'attention de l'Église, il se dédouane d'événements tragiques ayant pu coûter la vie d'innocents ou bien de meurtres en série, comme ce fut le cas lors de l'Âge Noir où, en l'espace de dix ans, cent vingt-quatre prêtres furent retrouvés morts chez eux, leurs viscères arrangées sur le sol pour dessiner un « XIII ». Aujourd'hui, de plus en plus de sympathisants au Cercle tendent à croire qu'il s'agissait d'un coup monté de l'Église, au moment où celle-ci menait une inquisition forte et punissait sévèrement ceux qui refusaient de s'y plier.

Si pendant des siècles le Treizième Cercle n'a pas donné signe de vie et aurait même orchestré sa disparition, il est à présent très actif et œuvre même à découvert dans plusieurs factions, telles qu'Opale et Epistopoli, tolérant davantage sa présence que celle du panthéisme. À Xandrie comme à Aramila, les membres du culte sont cependant vivement recherchés et considérés de fait comme des criminels.

Rites et pratiques

S'il y a bien une constante au sein du Cercle, et ce, au fil des millénaires qui ont suivi sa création, c'est que ses membres ne reconnaissent aucun dieu. Cela est d'ailleurs explicitement annoncé dans le vœu que n'importe quel adhérent doit prononcer au moment de son rite initiatique. Pas de dieu. En revanche, ce en quoi Treize croit, c'est en l'Origine, la zone d'ombre qui a provoqué la disparition de la civilisation antique et la propagation de la Brume. Il existe aussi un Leader à l'identité cachée, supposément un « Faux Dieu » comme l'Église l'appelle, qui serait le détenteur de la Vérité et aurait créé le Cercle comme moyen de rébellion contre l'Église, au moment de sa création. S'il n'y a pas de dieux, il y a malgré tout un puissant culte de la personnalité autour du Leader ; certains ressortissants du Cercle admettent même avoir développé une forme d'addiction pour le savoir interdit : un moyen pour le culte d'obliger ses membres à réaliser des actions ou des rites dans l'optique de leur laver progressivement le cerveau.

Une autre caractéristique du Treizième Cercle est son omniprésence : que leur existence soit avérée ou non, chaque ville posséderait au moins un repaire, une antenne, à partir duquel l'organisation recrute et prévoit des actions à échelle locale. De la même façon, on considère généralement que la loge posséderait un point de ralliement, un endroit secret à partir duquel les Psychopompes, sorte d'officiers, commanderaient à leurs sous-fifres qui eux-mêmes transmettraient les consignes à leurs sbires. Car le système est profondément pyramidal et, car chaque membre ne connaît pas l'identité de ses pairs ou de ses supérieurs, seulement leur pseudonyme, il est ainsi impossible de retracer la hiérarchie et arriver à savoir qui est véritablement aux commandes de la secte.

Il n'y a pas non plus de promesse d'argent ou de pouvoir à la clé : ceux qui rentrent dans le Cercle sont ceux qui souhaitent découvrir la Vérité, ceux qui ont été trompés par l'Église et souhaitent enfin voir, savoir, comprendre. Toute l'organisation est basée sur la valorisation et la transmission du savoir ainsi que la dénonciation des mensonges qui aveuglent le peuple. Toutefois, pour que les membres puissent montrer en grade et obtenir ces connaissances, ils doivent montrer leur loyauté indéfectible et réaliser des tâches précises, généralement périlleuses. Celles-ci impliquent depuis longtemps des aventures dans la Mer de Brume pour retrouver des témoignages de la civilisation oubliée, des traquenards ou des assassinats d'individus considérés par le Cercle comme « dangereux ».

Si un membre échoue à remplir sa mission ou s'il est suspecté de trahison, l'organisation aura tôt fait de couper tout contact avec lui et, s'il s'agit d'un officier, il y a de fortes chances pour que l'individu disparaisse ou périsse dans un accident peu de temps après la révélation. On suppose d'ailleurs que seuls les plus hauts agents de la société secrète sont au courant de l'identité de leurs confrères... toutefois, personne ne sait qui est le leader du culte.

Valeurs et dieux

Les valeurs du Cercle ne sont pas forcément opposées à celles de l'Église : celui-ci se considère comme une organisation bénéfique œuvrant pour la liberté d'expression et dénonçant les mensonges du panthéisme, toutefois elle ne remet pas en question les vertus, seulement la promesse de l'Isthe. Car il n'y a pas de dieux au sein du Treizième Cercle, il n'y a pas non plus de paradis ni d'enfer, raison pour laquelle ses membres semblent prêts à tout : après la mort, il n'y a rien, alors peu importe les actes commis au cours d'une vie. Et c'est là que certains gouvernements la définissent comme un culte criminel, de la même façon que de nombreux crimes sont souvent perpétrés au nom de la secte, qui ne les conteste pas toujours.

Depuis la chute de Dainsbourg, le Cercle n'a cessé de s'étendre et, avec lui, le nombre de « bénévoles » prêts à en découdre avec l'Église ou se cherchant des excuses pour tourmenter des ecclésiastiques, parfois même des fidèles. Si bien qu'aujourd'hui les théoriciens supposent que le pouvoir a changé de main et qu'une personne beaucoup moins scrupuleuse est à la tête de la loge, car les crimes ouvertement commis en son nom ne sont plus réfutés. Certains suspectent même qu'il pourrait s'agir d'une personne haut placée dans l'un des deux pays où le culte est le plus répandu : Opale ou Epistopoli.

Par ailleurs, il semblerait que les rumeurs mentionnant l'apparition du mystérieux Mandebrume trouvent leur origine dans le Treizième Cercle. Il pourrait s'agir d'un alias du Faux Dieu ou Treizième Dieu qui détiendrait la vérité sur l'Origine : le pan oublié de l'Histoire. Si l'Église a toujours démenti son existence, le Treizième Dieu est au centre des croyances du culte et considéré comme l'un des Esprits ayant survécu à la guerre, quand bien même les Treize affirment ne pas croire aux dieux. En vérité, le Faux Dieu, au même titre que les Douze, serait selon le Cercle... des humains possédant des pouvoirs uniques, similaires à ceux que l'on peut obtenir avec les cristaux. Tout cela ne serait alors que le fruit de la technologie antique, expliquant pourquoi la science est longtemps demeurée interdite au sein du continent...


Dernière édition par Uhr le Dim 18 Sep - 21:00, édité 1 fois
Dim 18 Sep - 21:00

Autres cultes

Et il y en a énormément...

Le Cincum

S'il ne s'agit pas réellement d'un culte, bien qu'une branche occulte de l'Église lui est dédiée, le Cincum est une croyance que certains rattachent aux textes interdits activement recherchés par le Concile et le Cercle depuis la chute de Dainsbourg. Nul ne sait exactement d'où vient l'information et si ces écrits existent bel et bien ou non, mais la légende raconte que des archives secrètes auraient été dissimulées quelque part sous la ville sinistrée pour y enfermer tout le savoir impie. Au sein de cette bibliothèque mystérieuse se trouverait donc les textes interdits relatant ce que le Treizième Cercle nomme l'Origine, mais aussi et surtout le Cincum. Nul ne sait réellement ce que c'est, mais pour beaucoup, il s'agit du point de départ, de l'impulsion, de la personne ou de l'entité derrière la première catastrophe, la Brume et peut-être même à l'origine de la création du monde.

Aujourd'hui, les adeptes du Cincum ne sont pas nombreux, mais leur voix semble porter. En 1897, le Concile Œcuménique d'Aramila a désavoué la branche dédiée à l'étude et l'adoration du Cincum ainsi qu'interdit son culte au sein de la nation. Toutefois, c'est un nouveau fléau à enrayer pour l'Église, une raison supplémentaire pour organiser des fouilles à Dainsbourg dans l'espoir de trouver les fameux textes interdits avant le Cercle ou les disciples du Cincum. Ce qui pourrait bien être la preuve que ceux-ci existent réellement...

Le Panspiritisme

Dérivé de la branche orthopraxe, le Panspiritisme suggère que les Douze ne seraient pas les seules Esprits à avoir survécu à la Catastrophe Primordiale : certains n'auraient pas pu accéder à l'Isthe ou seraient volontairement restés guider les Hommes de façon plus discrète. Issues d'une interprétation longtemps critiquée des textes, considérée par les orthodoxes extrémistes comme une hérésie, ces thèses ont pourtant continué à exister, bien que rarement mises en pratique. Or, depuis quelques décennies, la doctrine tend à se répandre, remplaçant dans certaines communautés le Panthéisme originel. Plus laxiste que la branche parente, les adeptes du Panspiritisme sont laissés libres de vénérer des icônes païennes et autres mythes ancestraux à condition de les considérer comme des Esprits mineurs. Les messes mensuelles ne sont pas non plus prescriptives, permettant ainsi aux croyants de pratiquer la religion dans le plus grand des secrets. Si la croyance prévaut, seul le jugement des Esprits fait foi. Les puristes y voient d'ailleurs une religion molle, avec des pratiques à la carte, détournant du chemin de la véritable vertu ses fidèles et affaiblissant in fine l’Église, au même titre que le Cincum.

La volonté qui transparaît dans cette adaptation idéologique pourrait faire sourire, mais celle-ci est aussi perçue comme progressiste et ouverte à la technologie. Les Panspiritistes espèrent ainsi que leurs concessions permettront, à la longue, un retour de l'Église sur la scène internationale et un regain d'influence dans les autres Hautes Cités. Si le culte est d'ores et déjà implanté à Xandrie, il va sans dire que les ambitions du Panspiritisme sont grandes et visent à toucher les laissés pour compte épistopolitains, sans espoir ni croyance vers lesquels se tourner. Les adeptes ne perdent donc pas de vue la mission ecclésiastique, estimant simplement que que des ajustements sont nécessaires à une époque où tout est remis en question. Pour préserver l'humanité, il faut agir avec les moyens à disposition, au risque d'ouvrir la porte au scientisme et à l'obscurantisme à nouveau, sinon à une nouvelle secte ?