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[PARTIE 1] LE SECRET DES PYRAMIDES

[PARTIE 1] LE SECRET DES PYRAMIDES Brandw10
Jeu 7 Sep - 9:38

Mais c’est que vous seriez prêts à risquer l’anathème? Dans la cité de la foi, les bruits de couloirs et le blasphème ont un goût tout particulier. Aigre, amer, on les redoute comme la peste, les bien-pensants et les croyants ayant des oreilles trop pures pour certains des récits que l’on s’échange entre deux murs de briques, un peu discrètement, comme des secrets.

Faux prophète, agent du chaos… Il y a bien un homme comme ça qui rôderait à Aramilla, déversant à qui veut l’entendre une histoire dithyrambique qui ferait trembler les plus dévots, car ses paroles relèvent autant du blasphème que de l’illégalité. Cependant, l’idée vous plaît bien, à vous. Le danger, le gain, tout cela vaut bien quelques valses avec les autorités, n’est-ce pas? Et c’est seulement si vous êtes pris.

L’un d’entre vous aura récupéré l’adresse où trouver cet étrange prophète. Ce n’était pas compliqué. Après tout, on commence à le connaître, dans le vieux port. Il radote, il change rarement d’endroit, et c’est vrai qu’il fait un peu peur. Oh, vous le trouverez là, à la nuit tombée. Oui, oui. C’est garanti.

Vous avez joué des papiers, des mots de couloirs: regroupés autour de l’élémentaire, vous n'arrivez pas sans avoir fait vos devoirs. Encore faut-il pouvoir retrouver l’adjuvant qui vous mènera sur la bonne voie… Enfin, vous avez l’adresse. C’est un bon début.  
Jeu 7 Sep - 16:26



Le Secret des Pyramides - Partie I : le voleur de livre

Ft. Violette Helmael, Sepharah Von Arendt & Maëlstrom

 
Le voilà à Aramalila. Ocyän Astrakan, de son alias choisi pour la mission, inscrit sur les papiers falsifiés que Maëlstrom leur a fourni par on ne sait quel procédé stupéfiant. Il est fasciné par les couleurs des paysages et des marchés et l’architecture sensationnelle, qui rentrent par tous les pores de sa peau. Dans ce pays où l’air est si pur, il faut se méfier, car malgré l’archaïsme, Seraphah lui a enseigné qu’Aramila avait déployé le plus redoutable réseau d’espionnage du sous-continent. Ils devraient se méfier de l’ordre des Caravaniers à tout instant, leurs oreilles pourraient traîner, jusqu’à Epistopoli.

Les préparatifs ont été mené en conséquence, car la mission doit rester absolument anonyme, même si elle venait à échouer. Les conséquences pour Séraphah seraient trop incommensurables. Keshâ a dû supplier celui dont il a appris qu’il était un élémentaire de feu de le laisser l’accompagner, il ne serait pas une charge ! Il a dû faire ses preuves… Depuis, il se tient à carreau et suit scrupuleusement les consignes dont Maëlstrom les a édifiés sur les us et coutumes des marchands Aramilans qu’ils sont censés incarner. Il n’a pas envie de les décevoir. Toutefois, quand il on lui a expliqué les détails de la mission, il a commencé à blêmir. Comment ressortir indemne du pillage d’une institution gouvernementale ?!

Alors oui, on l’a « entraîné », oui il a pris du matériel et quelques potions en cas d’urgence, mais c’est terrifiant pour une première expédition. Au moins a-t-il entièrement confiance en ses acolytes. Maëlstrom et lui ont vécu ce moment de complicité en grimant leurs cheveux blancs avec du henné mélangé à de l’indigo et en apprenant à mettre des lentilles de contact marrons, afin d’être moins reconnaissables. Keshâ a usé de ses talents en maquillage pour modifier le tracé des cicatrices de Maëlstrom. Seraphah et lui sont passés sous l’œil scrutateur du portebrume pour vérifier leur pantalon large et leur gilet ouvert de couleur sable et la manière de nouer leur étoffe indigo autour de la tête, et ont même dû répéter leur salut et leurs expressions orthopraxes.

Tous trois ont quitté Epistopoli dans le plus grand secret, évité la route principale de commerce passant entre la jungle et les collines du Renon au-dessus du fleuve Aramila ; ils ont préféré longer le lac Sancta sous les chants obsédants des cicadines, le long du fleuve Renon et des petits campements, avant d’obliquer vers le sud est jusqu’aux rives de l’Adriane. Ils devaient y retrouver une franc-tireuse, experte en missions d’infiltration et pourvu de multiples talents pour augmenter leurs chances de réussites. Quelle surprise de reconnaître Violette ! L’avait-elle reconnu sur le coup ?

Lui ne manqua pas de laisser planer le mystère sur leur première rencontre : comme s’il s’était mis exprès dans ses griffes pour l’approcher et la sélectionner, ce qui n’était en rien le cas. Elle devait se demander, en tout cas, comment un petit livreur à la sauvette maigrichon pouvait ainsi se retrouver en mission d’espionnage carabinée.

Violette, Maëlstrom et Keshâ sont tous trois réunis  dans la nuit sur les quais interlopes du port fluvial, à toiser la gargote infâme où se tapit le zélateur à la langue si disserte. Seraphah ne peut s’exposer à une sortie aussi visible en leur compagnie et a préféré attendre leur rapport détaillé dans une auberge.

-« C’est bien ici, n’est-ce pas ? Eh bien, les amis, je crois que c’est le moment de vérité pour nous. Qui prendra la parole ? » lança-t-il pour rompre le silence, s'essayant à son accent aramilan.


Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Mar 12 Sep - 6:13, édité 1 fois
Lun 11 Sep - 20:00
Le chemin fut long et intime. À devoir ainsi avancer comme des marchands, tapis sous une cape d’un brun rapiécée pour se fondre dans la masse d’Aramila. Cela faisait drôle au Porte-Brume que de remettre les pieds dans son ancienne citée. Bien sûr qu’il y était revenu en 10 ans, mais venir ainsi en quête d’un mirage était une toute autre affaire. Pendant la traversée, ils avaient bien étudié leur plan, notamment auprès de la nouvelle recrue dont on attendait beaucoup de par ses prouesses. Pour l’occasion, il s’appelait Leonin Mielan. Leo ira très bien en cas d’urgence.

Dès les premiers pas dans la ville, il sentit l’apaisement général. Et il se demanda comment Seraphah vivait les choses à devoir attendre qu’ils obtiennent des informations pertinentes. Ce dernier voulait jouer profil le plus bas possible. Les conséquences seraient désastreuses s’il venait à se faire prendre, mais ce n’était pas dans les plans de l’élémentaire. Ce dernier avait besoin de brûler de savoir ce qu’il en était de ce secret bien gardé. Depuis le début de son existence d’expédition, il savait qu’Aramila détenait des trésors… alors oui c’était risqué, mais sa soif de toucher un peu plus à ses origines ou à celles du monde d’Uhr était plus forte que tout. C’était là l’un des paradoxes de sa nature versus quelqu’un qui ne vivrait que pour le pouvoir.

Concernant sa relation à Kesha, Ocyan pour l’occasion, elle était devenue particulièrement familière avec cet épisode de maquillage ou devrait-on dire de remaniement de ses cicatrices et de ce regard qui était passé du vert lapis au brun ténébreux. Au moins chacun savait un peu mieux à qui il avait à faire, car même s’il espérait cela non nécessaire, il avait commencé à donner des cours d’auto-défense et de maniement des armes blanches au jeune artiste.

En arrivant au lieu supposé du faux-prophète, leur plan était déjà clair. Leur but ici était avant tout d’obtenir plus d’informations quant aux éventuels problèmes qu’ils pourraient rencontrés. Au-delà de la garde sacrée qui avait fait mouche avec les précédents aventuriers.

À la question de Keshä, je répondis derechef: "Je me propose si cela vous va. À moins que Zahl c'est une de tes spécialités?"

Violette passe son regard sur le groupe. Légère déception toujours perceptible quant elle regarde Kesha.

Se tourne vers Kesha

"Évite l'accent. A moins d'années d'expérience et encore. Ça se remarque pour un natif averti. Surtout si tu te fais embarquer sur les expressions locales."

Se tourne vers Maelström en grillant une cigarette.

"Comme tu veux. J'peux le faire si besoin mais ça a jamais été mon taff de parler."

"Je m'en charge alors. Quelque chose me dit que si t'es là c'est que tes compétences en valent la chandelle"

Maelström poussa la porte de la taverne et fut très attentif aux visages qu'il pouvait croiser ayant vécu là il y a une dizaine d'années. Son attention n'était pas du au fait qu'on pourrait le reconnaître, mais davantage pour savoir à qui aller s'adresser en priorité pour obtenir l'information tant désirée. Son regard croise celui d'une serveuse et après l'avoir salué comme le veut l'usage, il demanda: "J'ai bien envie de me divertir l'esprit pour passer une bonne soirée...On m'a parlé d'un phénomène qui raconte à qui veut l'entendre des contes de bonne femme...Il se trouve par ici ce soir?"


Dernière édition par Seraphah Von Arendt le Mer 13 Sep - 19:14, édité 1 fois
Mar 12 Sep - 19:15

Fait chaud putain

Ft. Kesha, Sera, Lo



Sous la lune éclairant une nuit bien chaude, Violette attendait. Posée sur le bord du quai bordant de chaque côté le fleuve qui traversait la capitale de cette si étrange théocratie, les pieds dans le vide non loin de l’eau, prostrée sur elle-même, une cigarette entre les lèvres, la portebrume réfléchissait.

Perdue dans ses pensées, le regard baissé vers l’eau, il n’y avait bien de temps en temps que le fumet de sa cigarette pour lui faire redresser la tête avant qu’elle ne replonge dans des rêves qui ne visaient qu’à tromper son ennui.

Que faisait-elle là à attendre ? Bonne question.

Mandatée par le Cartel pour trouver des nouveaux fournisseurs dans le sud afin de ne pas trop dépendre de la bonne volonté d’Opale en matière d’herbe nécessaire à la fabrication de certains produits, elle avait sa mission. Avec du temps et de l’effort, elle avait fini par trouver le nombre de personnes nécessaires pour que ce soit acceptable aux yeux de ses chefs, un bon début vers une nouvelle ère pour le trafic de drogue xandrien. Déliée de ses obligations, elle n’avait ainsi qu’à remonter vers le nord. Elle-même était assez pressée d’y retourner d’ailleurs. Qu’importe si les habitants étaient plus avenants qu’ailleurs, pour une nordiste habituée aux vents polaires venues des anciennes terres de Dainsbourg, difficile de supporter facilement la puissance du soleil, l’aridité des déserts ou au contraire l’humidité étouffante des zones tropicales. La différence de climat était trop rude. Ressentir à nouveau le froid mordant du vent caressant son épiderme manquait à la jeune portebrume.

Malheureusement, cela devrait attendre car Violette avait reçu une offre de ses nouveaux amis du sud. Une proposition d’affaire, une histoire de vol et de religion dont les détails et les objectifs restaient flous. Logique. Qui mettraient ses intentions criminelles dans la fiche de poste, la sécurité faisait qu’il fallait toujours prévenir ses petites mains des objectifs au dernier moment, quand il serait trop tard pour fuir et dénoncer.

Dans un premier temps, l’ancienne mercenaire avait pensé à refuser. Ce n’était pas après tout le genre de personne à aimer les heures supplémentaires et à prendre de gracieuses initiatives. Mais il fallait faire preuve de pragmatisme de temps à autre. Cela pouvait être utile de déceler ce que seraient les sombres affaires du monde criminel aramilan. Et puis, ce serait un moyen de tester en situation réelle son nouveau cristal vivifié. Une opportunité en or. De toute façon, elle n’avait pas à ses yeux grand-chose à perdre. Aramila n’était pas sa terre.

Ainsi la mission fut elle acceptée et sans vraiment se déguiser la portebrume daigna tout de même se teindre les cheveux en cas de complication. Les cheveux blancs étaient dans ce monde quelque chose de spécifique qui sautait au visage. Mieux valait éviter de forcer sur des signes spécifiques si jamais il y avait. Elle ne pouvait pas faire disparaître ses tatouages, néanmoins en ce qui concernait ses cheveux, changer de couleur n’était pas difficile.

Black Violette:

Après une bonne dizaine de minutes d’attente sur ce quai, finalement ses employeurs se présentaient. S’attendant à voir des criminels de la pègre d’Aramilan, la première chose qu’elle vit fut Kesha. Elle ne l’avait pas reconnu tout de suite mais au vu de la légère insistance qu’il avait eue en la regardant, elle avait fini par mieux le regarder avant de comprendre.

Une déception à ses yeux de le voir ici. Et cela pour plusieurs raisons. Déjà parce qu’au vu du respect relatif qu’elle avait pour l’homme, le voir ici quand on s’attendait à bien mieux c’était quelque chose. De l’autre parce que cela restait triste de voir ce pseudo-cristal d’innocence et de naïveté se teinter de si vilaine manière. Enfin… cela la réconfortait intérieurement d’une certaine manière. On finit tous par devoir se salir les mains, il n’y a pas d’échappatoire dans ce monde.

Alors que Kesha introduisait une discussion sur la mission, Violette comme à son habitue, ne put pas s'empêcher d’être l’inverse d’une personne avenante, toujours négative, toujours dans la critique. Elle était loin d’être une personne facile à vivre et agréable. De toute manière, elle ne cherchait pas à l’être. A ses yeux, quand bien même ils essayaient, leurs accents étaient ridicules.

Son attention vint alors sur le deuxième individu qu’elle ne connaissait. Difficile de le cerner, il savait cacher ses expressions. Sans doute quelqu’un avec une certaine éducation. Suffisamment confiant en lui pour avoir de l’assurance en pleine nuit. Violette ne faisait pas confiance en gens facilement, mais à voir ce qu’il donnerait. Dans tous les cas il était sous doute le meilleur socialement ici, donc autant lui laisser la charge des discussions futiles dont la portebrume n’en avait personnellement rien à foutre.

Face à ses compliments sur ses soi-disant compétences, la xandrienne se contenta de hausser les épaules, un peu gênée. Elle ne savait pas vraiment comment réagir aux compliments. Ce qui l’obligeait toujours à répondre dans une posture pseudo-nonchalante histoire de dire.

Comme tu veux. ‘Fin dans tous les cas niveau compétence. C’est pas à moi d’en juger. Tu t’en feras une idée toi même.

Elle se contenta ensuite de suivre le majordome jusqu’au lieu de rencontre avec le fameux prophète. Son regard passant également sur la foule par réflexe de brigand. Alors que le serviteur s'adressa à la servante pour s’enquérir des informations, la xandrienne ne put toutefois pas s'empêcher de compléter.

Quitte à se divertir l’esprit, j’aimerais bien aussi me divertir la gorge. Z’avez une bière fraîche ?

Mieux valait consommer dans les auberges. Enfin ça c’était l’excuse. En réalité elle avait juste soif car même la nuit il faisait très chaud pour une xandrienne;
Ven 15 Sep - 9:16

Il faut bien se l’avouer: la taverne a une odeur de moisie. Comme une couche de crasse qui s’est accrochée au mur depuis toutes ces années, ne faisant plus qu’un avec l’argile ocre qui le compose. Tout cela, mélangé avec les vapeurs de bière diluée et de sel charié par un fleuve tout proche vous remplit les narines - c’est rance.

Partout autour de vous, des visages inconnus - oh, bien sûr, ils se tournent tous vers vous à l’unisson. Après tout, ce n’est pas que vous faites tâche. Mais…

“Oh, faut pas leur en vouloir. Ce sont de vieux marins, pour la plupart, des habitués. Z’ont pas trop l’habitude des nouveaux.” Vous lance le tavernier tout en se nettoyant l’oreille avec un vieu torchant, qu’il utilise presque immédiatement pour essuyer un verre. “D’ailleurs… On peut savoir ce que vous fabriquez ici?” Il lève un œil vers Maelström qui semble avoir capturé son attention.

Néanmoins, il n’était pas un mauvais commerçant, et il attrapa son plus beau broc - le plus propre du comptoir, pour servir la jeune dame. Quelle chance, en plus. Plus de bière aramillane… Allez, il va faire une exception et vous ouvrir une de ses meilleures bouteilles d’Espistopoli. Mais c’est bien parce que c’est vous.
Si vous le questionnez, il vous dira que des histoires et des contes de bonnes femmes, on en entend tous les jours en ce moment. Quoique ses yeux trahissent la présence de quelqu’un en parcourant la salle nerveusement.

Devant vous, plusieurs options: au fond à gauche, un groupe affairé autour d’un homme coiffé d’un tricorne sommaire. Mais il a du charisme, malgré ça, dégainant une histoire de sous son chapeau à grand renforts de gestes théâtraux. Plus loin, trois hommes se murmurent discrètement des mots secrets - ils ont l’air fortunés, mais chaque regard sur eux semble les faire frémir. Finalement, vous remarquez un homme dans la soixantaine, dégarni et ridé, qui se tient debout devant une table où sont assis deux adolescents à l’air mal à l’aise.
Nul doute qu’au moins l’une de ses personnes pourrait vous aider… Peut-être. Hein? Peut-être?
Dim 17 Sep - 2:37



Le Secret des Pyramides - Partie I : le voleur de livre

Ft. Violette Helmael, Sepharah Von Arendt & Maëlstrom


 Le moins que l’on puisse dire est que la taverne est dans son jus. Pas très amoureux de ce type d’atmosphère, Keshâ devait vraiment le prendre comme une gouleyante introduction à cette aventure. Il imite Violette et réclame, lui aussi, ce fameux breuvage épistopolitain, récoltant un verre trouble avec un moucheron collé au fond. Il rie sous cape en se souvenant de l’amour que voue la portebrume à l’alcool de sa patrie.

Il envoie d’une main leste quelques piécettes sur le comptoir, dans un jeu d’acteur qui ne laisse pas paraître son sentiment d’infériorité. Il n’a pas l’habitude de sentir une bourse de cuir plate emplie d’astras le long de sa cuisse.

Ouvrant son esprit, il laisse alors les cristaux de magnétite de sa glande pinéale entrer en résonance avec le cristal de télépathie pour émettre des ondes mentales. Pas sûr que les notes soient nettes et sans échos avec la distance qu’il perçoit comme aquatique :

~° Aleph, êtes-vous bien installé pour vous remettre de la rudesse du voyage ? Je gage que vous prenez grand soin de notre chère cargaison d’amphores… ici, nous nous commençons à interroger trois suspects distincts. °~


~° Bien reçu. Je ne suis qu'impatience pour le moment. Merci de me tenir au courant. °~

Ce cristal est le premier qu’il ait obtenu. Pas peu fier de l’avoir gagné par ses propres moyens, quand bien même était-ce un larcin, il a aussi été le plus facile à maîtriser. C’est un peu comme projeter sa voix par le chant, excepté qu’il n’est pas nécessaire de faire vibrer les molécules d’air pour propager ce type d’ondulations qui rayonnent sur un plan plus subtil et se retransmettent directement dans le mental. Le cerveau paraît agir comme une antenne relai, capable de retranscrire ses intentions.

S’il a eu peu de temps pour s’entraîner à ouvrir et fermer le canal de manière précise, la longue traversée du désert a permis de se familiariser avec les fréquences de Seraphah et Maëlstrom. Ces derniers lui ont demandé de communiquer le plus souvent possible par l’esprit alors que la caravane avançait pour s’exercer, jusqu’à épuisement. Trois semaines de ce régime et de courbatures à monter un dromadaire sous un soleil de plomb ont fait le siège de sa résistance mentale.

Il espérait qu’il pourrait faire la différence dans cette dangereuse investigation grâce à lui. Car il avait été extrêmement déçu par l’innocuité de ce don. De tous les miracles qu’il aurait pu réaliser, voler, se changer en lumière ou projeter des épieux de glace, il n’avait reçu que le don d’écouter les esprits et de leur transmettre à distance.

Toisant l’assistance, il dut en venir aux mêmes conclusions que Violette et Maëlstrom. Personne n’a l’air bien intéressant parmi les marins crasseux, surtout source d’épouvante hygiénique. Personne à part trois groupes.
Fixant avec intensité un point entre les omoplates de Maëlstrom pour raffermir leur connexion, il tente de poser son esprit dans une caresse et le frôle, comme un papillon murmurant à son oreille :

~° Léonin, je vais prendre le vieil homme… que dis-tu de prendre le tricorne ? Tu en as l’entregent. Zahl conclura bien par elle-même ce qu’il lui reste à faire comme une grande. °~

~° Je pense que le vieil homme est notre homme. Mais soit, je peux aller écouter le tricorne et tu me diras si j'avais raison. Dans un tel cas, tu me diras si tu as besoin que je rapplique ou pas. °~

Il préfère éviter d’étaler ses quelques cartes devant elle s’il peut l’éviter. Trop tôt et peu judicieux. Il est habitué à décevoir et à être sous-estimé. C’est un avantage, excepté qu’il se mésestime lui-même. Il se félicite toutefois que sa culpabilité qu’il croit brancardée sur son front lui soit toujours imperceptible, signe que le parfum de la candeur embaume encore ses traits.

Sur la route, il n’a pas eu l’impression d’être très utile, sauf pour préparer les repas. C’est un homme des forêts, qu’elles soient tempérées ou humides, pas des savanes et encore moins des dunes. Seul Maëlstrom avait le secret de la chasse et Seraphah celui de la bourse pour acheter quelques victuailles. Il aurait pu faire du feu, mais encore une fois, à ce jeu-là, il ne pouvait rivaliser avec l’élémentaire de feu.

Il se dirige comme annoncé vers le vieillard et les deux adolescents, pas tellement plus jeunes que lui. Maëlstrom aborde l’homme au tricorne. Violette finit un peu plus tard par prendre le groupe restant.

-« La lumière de Lugrilen soit sur vous mes frères », salua-t-il avec respect comme le lui avait montré Maëlstrom, une main sur le cœur, sans cacher son accent sanctain. Celui-ci était néanmoins atténué et le dialecte d’Aramila était beaucoup plus proche que le patois Xandrien.

« Je peux me joindre à vous ? Je suis bien fourbu de mon voyage et j’espère me désaltérer le gosier en bonne compagnie. »
Les adolescents avaient l’air un peu oppressés par le discours du vieil homme, et c’est sur lui que Keshâ jeta son dévolu.
« C’est toute une histoire que vous aviez entamée. Je vous ai interrompu, mon brave. J’en suis vraiment désolé. Mais peut-être pourriez-vous la reprendre pour moi ? »
Mar 19 Sep - 0:22



Le Secret des Pyramides - Partie I : le voleur de livre

Ft. Violette Helmael, Keshâ'rem Evangelisto & Maëlstrom


Oubli. Que les tavernes sur le port n’étaient pas réputées pour leur salubrité. Toutefois, l’accueil se fait chaleureux, avec le tavernier qui pose une question légitime. Des étrangers ne devaient pas se traîner jusqu’ici tous les jours. Quelques pas permirent à la distance entre eux et le bar de s’estomper. « Nous sommes des marchants de vin en quête d’une soirée pour nous divertir l’esprit. Les chemins sont longs d’une ville à une autre. » C’est avec une joie feinte que Maelström accueillit l’alcool en provenance d’Epistopoli. Jouant son rôle jusqu’au bout, il devina le nom du vin tout en mimant la concentration pour retrouver son nom. Au moins, l’acharnement de Seraphah à son sujet l’obligeant à reconnaître au palais les différents alcools qu’il a eu l’occasion de goûter paye...il ne l’aurait nullement parié.

Se retournant vers la salle après avoir senti que le tavernier n’oserait pointer du doigt personne, il remarqua assez aisément les trois tableaux qui s’offraient à eux. Il ressentit alors un léger bourdonnement dans son crâne, signe annonciateur de Keshä en son esprit. Après leur échange, il tourna son visage vers Zahl, leva son verre avant d’en boire une gorgée – comme une salutation silencieuse – avant de se diriger vers l’homme au tricorne.

Naturellement, il prit place avec le public de cet homme observant ses grands gestes, autant que le discours qu’il tenait. Il s’adossa au mur, patientant avec de prendre la parole si cela s’avérait nécessaire.
Mar 19 Sep - 20:15

Pourquoi tu flippes connard ?

Ft. Kesha, Sera, Lo



Quand bien même, ce n’était pas la première raison, tout au plus l’excuse, le fait de lui commander quelque chose avait réussi à ouvrir l’aubergiste pour qu’il accepte de légèrement communiquer avec le groupe se retournant pour chercher le précieux liquide. Tandis qu’il partit accomplir sa mission, le regard de la portebrume se reportait sur son environnement, tous ses yeux qui fixaient les nouveaux venus. Rien de plus étonnant, les auberges de petit quartier n’étaient pas des lieux dédiés aux touristes et aux voyageurs. C’était avant tout un lieu de sociabilisation entre des gens qui se connaissaient souvent depuis très longtemps.

Néanmoins, dans cette masse d’information, informe, quelque chose avait éveillé l’attention de la xandrienne cette dernière décidant de pour l’instant garder le silence. Ce n’était pas qu’elle avait prévu de jouer perso, mais il était inutile de dire quoi que ce soit pour ce qui n’était rien d’autre qu’un doute, une vulgaire intuition de sa part.

Plongée dans ses réflexions, ce fut à ce moment-là que le tavernier revint… avec une terrible nouvelle. Il n’avait plus d’alcool local… rien que ce terrible poison epistote renommé alcool. Pendant une seconde, Violette avait affiché un drôle de regard en observant tristement la bouteille que le maître des lieux lui montrait. Mais devant sa joie et sa gentillesse, elle ne pouvait pas refuser et de toute façon elle avait soif.

Prenant le verre que l’homme lui donnait, elle respira un grand coup avant de boire cul-sec cette merde. C’était dégueulasse, mais elle était en manque, elle avait besoin de ça. Une petite moue de dégoût plus tard, les deux autres en étaient déjà à l’étape suivante après avoir vaguement discuté avec un tavernier qui ne voulait pas répondre de toute évidence.

Malheureusement pour lui, tout le monde ne savait pas mentir et malgré ses dires son regard trahissait trois groupes. Cela, ses camarades l’avaient bien remarqué et avant qu’elle ne dise quoi que ce soit, le duo d’epistote avait déjà choisi ses cibles, un blablateur ou un vieux avec des jeunes. Encore un pédo se disait Violette.

Tant mieux, elle n’avait pas envie de discuter ni avec l’un ni avec l’autre, plus intéressée par le fait de savoir pourquoi est-ce que les sales riches dans leur coin osaient pas soutenir son regard. Ainsi, elle ne dit rien, restant silencieuse en hochant la tête avant de suivre du regard les deux espions en herbe se diriger vers leurs cibles. Elle en fit rapidement de même, tournant sur ses talents pour se diriger vers les hommes fortunés.

Prenant une chaise, elle se posa à leur table sans leur demander leur avis, croisant les jambes tout en s’accoudant sur le rebord du dossier avant d’ouvrir le bal.

J’peux savoir pourquoi vous arrêtez pas de jeter des regards et de baisser les yeux comme des flipettes dès qu’on croise vos yeux ?

Crachant une boule de fumée inhalée pendant son arrivée, elle continua.

D’habitude quand ça arrive, ça veut dire emmerdes à venir. J’préferais être prévenu avant que ça n'arrive, voyez.
Aujourd'hui à 9:42


Diviser pour mieux régner. Judicieux choix. Vous voilà partis à l'assaut des trois anomalies que vous avez remarqué dans la taverne - en même temps, dans un si petit endroit, c’est difficile de passer inaperçu, même quand on fait de son mieux pour se cacher.

Maëlstrom, tu as décidé de t’attabler face à l’homme au tricorne. Celui-ci t’accueille volontiers dans son cercle, et tu remarque rapidement qu’il lui manque une dent. C’est le sujet de son récit, d’ailleurs: comment il aurait perdu son chicot en bataillant seul contre une armée d’incubes - sous des formes diverses et variées, mais vraiment une armée! Même si il a de vrais talents d’orateur, tu comprends rapidement qu’il ne te sera d’aucune utilité.

Violette, malgré ta chance, les trois riches que tu abordes se montrent tout autant dépourvus de ressources. En te voyant arrivés, et les aborder d’une façon très cavalière mais sans cheval, ils passent rapidement du doré au blanc, au gris, au rouge. Et piqué à vif, ils te lancent un “Flipette?! Intolérable! Quel bouge de gueux… Filons d’ici.”. Et ils décampent presque aussitôt.

Toi, en revanche, Kesha, tu sembles bien accueillis. En te voyant, le vieillard te sourit à pleine d… Enfin, non, il lui en manque bien quelques-unes. Il te mettrait bien mal à l’aise d’ailleurs, car il semble animé d’un esprit mauvais. Les adolescents l’ont d’ailleurs bien remarqué, et profitent de ta présence comme d’une excuse pour s’enfuir. S’en doute en avaient-ils marre d’écouter le vieux fou.

Des trouillards, et des athés, tous! Sauf toi.” Il pointe vers toi un doigts long et squelettique. “Toi, tu pourrais bien réussir. Tu pourrais, hein? Oui, je le sens.” Il commence alors à répéter son vieux disque qui tourne en boucle et qui a déjà arrosé de nombreuses soirées, et si vous y prêter attention, le tavernier roule de grands yeux en l’écoutant de nouveau sortir son charabia. Il veut percer le secret de la pyramide, ce vieux fou… Il se demande - non, mieux, il sait - que la pyramide renferme de vieux secret, et serait peut-être la clef du mal qui ronge Uhr! Mais pour ça, il faudrait savoir comment y rentrer. “C’est là que ça se complique, et qu’il faudrait un gaillard solide comme toi pour m’aider. Ce bon vieil Ader'rhazak a laissé des notes, sagement gardées aux archives du concile. Il faudrait réussir à les emprunter, si tu vois ce que je veux dire… Le hic, ce sont les gardes. On n’a pas encore réussi à tromper leur vigilance, à ce qu’on dit!

Le tavernier éternue. Un avertissement, ou un vicieux courant d’air… A entendre la proposition dangereuse du vieil homme, ça sonne presque comme une alarme;