Mar 23 Mai 2023, 21:34
J’sens un courant d’air, mais j’te parle pas de l’air frais du dehors. J’te parle d’un air vicieux, comme si j’foutais mon nez dans ma godasse, un air qui vient d’loin et qui porte avec lui un bon paquet d’machins pas jouasses. Exemple : la Mort. J’le reconnais, cet air, c’est l’même que j’ai sentis m’emplir le pif aux Monts d’Argents. Ça vient des pires profondeurs d’cette foutue terre. C’jour là, à la mine, j’ai eu des visions qu’ont changé ma vie. Avec un peu d’chance, ça s’ra pareil ici !
« Non seulement on va rencontrer l’Néant, mais en plus on va pouvoir buter plus de ces connards de gobelins en route, tu parles d’une chance ! Ça valait l’coup d’se taper tout ce voyage, moi j’te l’dit. »
Mon copain répond pas, je crois qu’avec ces derniers jours, il a du comprendre que j’déblatère souvent pour rien. On continue simplement d’s’avancer, prêt à recevoir tout danger. Les voix sont toujours là, plus proches encore. J’essaie d’voir si j’peux piger. J’peux pas dire si ils ont pas captés qu’on a buter leurs copains ou si ils s’en foutent, mais ils continuent, c’est un genre de cérémonie qui s’répercute contre les parois, jusqu’à nos oreilles. Suffisant pour qu’j’reconnaisse mes lointains cousins, mais elles sont pas naturelles.
Le tunnel mène à une cavité plus grande, mais toujours aussi puante et mal éclairée. On r’trouve un cadavre quasiment méconnaissable sur le côté, des symboles sur les murs qu’attirent l’oeil d’Artémis, et ‘pis évidemment deux autres connards qui hurlent en nous voyant et s’jettent sur nous, l’œil noir. J’les trouve encore plus cons que d’habitude, ces gobelins, et pourtant crois moi quand j’te dis qu’en temps normal, ils sont d’jà pas bien lotis. L’un d’eux veut m’poignarder avec un surin d’jà couvert de sang séché, l’genre d’arme qui te lacère bien salement et te file quinze maladies avant d’te laisser te vider de ton sang, si t’es assez malheureux pour survivre. J’roule sur le côté et j’lui taillade le bras avant d’enfoncer son propre couteau de fortune dans l’oeil d’un coup sec.
A la surprise de personne, Artémis evicère son adversaire sans lui laisser la moindre chance. Le gobelin lâche un râle troublant et ses yeux retrouvent leur éclat, avant qu’il finisse par crever. Quand j’te dis qu’ils sont bizarres, ceux-là. Artémis essuie son épée, et r’tourne à l’étude des symboles. Il m’jette un coup d’oeil, j’fais non de la tête.
« Pas d’mon pays ça, ça m’dit que dalle. »
Alors on s’focalise plutôt sur l’autre truc intéressant.
Une porte. Pas n’importe quelle porte, en plus, v’là la taille. J’adore les portes. Y’en a de pleins de sortes, on peut les défoncer à coup d’pied, et plus elles sont solides, plus l’pillage est sympa. Mais là tu vois j’suis moyen chaud pour me jeter dessus. Plus d’doutes, le gros des voix vient de derrière.
« On toque tu penses?
- Il n’y a pas de serrure, qu’il lance en l’inspectant. Ni poignée.
- C’est complètement con.
- Je crois qu’en fait, tu te trompes, l’ami.
- Tiens donc !
- Je dirai que cette porte est en réalité un sceau. »
C’est pas l’dernier des cons, lui.
« Nul doute que les gobelins ont réussi à y pénétrer. Et je crois qu’ils ne souhaitaient pas recevoir de visiteurs. Je ne vois aucune faille.
- Bah ! Y reste ma solution, alors ! »
Les voix se taisent. Rapport au fait que j’viens de toquer lourdement contre cette porte qu’est plus dure qu’il n’y paraît. J’crois que je viens de ruiner l’ambiance. Si ils envoient d’autres sbires, ça s’ra l’occasion pour nous d’nous faufiler à l’intérieur de ce sanctuaire. Ca pue, mais j’meurs d’envie de savoir c’qui se cache derrière. Et ‘pis, j’ai quand même racketté l’vieux qui m’a demandé de retrouver son mioche, et on a pas encore trouvé assez de cadavre.
« Non seulement on va rencontrer l’Néant, mais en plus on va pouvoir buter plus de ces connards de gobelins en route, tu parles d’une chance ! Ça valait l’coup d’se taper tout ce voyage, moi j’te l’dit. »
Mon copain répond pas, je crois qu’avec ces derniers jours, il a du comprendre que j’déblatère souvent pour rien. On continue simplement d’s’avancer, prêt à recevoir tout danger. Les voix sont toujours là, plus proches encore. J’essaie d’voir si j’peux piger. J’peux pas dire si ils ont pas captés qu’on a buter leurs copains ou si ils s’en foutent, mais ils continuent, c’est un genre de cérémonie qui s’répercute contre les parois, jusqu’à nos oreilles. Suffisant pour qu’j’reconnaisse mes lointains cousins, mais elles sont pas naturelles.
Le tunnel mène à une cavité plus grande, mais toujours aussi puante et mal éclairée. On r’trouve un cadavre quasiment méconnaissable sur le côté, des symboles sur les murs qu’attirent l’oeil d’Artémis, et ‘pis évidemment deux autres connards qui hurlent en nous voyant et s’jettent sur nous, l’œil noir. J’les trouve encore plus cons que d’habitude, ces gobelins, et pourtant crois moi quand j’te dis qu’en temps normal, ils sont d’jà pas bien lotis. L’un d’eux veut m’poignarder avec un surin d’jà couvert de sang séché, l’genre d’arme qui te lacère bien salement et te file quinze maladies avant d’te laisser te vider de ton sang, si t’es assez malheureux pour survivre. J’roule sur le côté et j’lui taillade le bras avant d’enfoncer son propre couteau de fortune dans l’oeil d’un coup sec.
A la surprise de personne, Artémis evicère son adversaire sans lui laisser la moindre chance. Le gobelin lâche un râle troublant et ses yeux retrouvent leur éclat, avant qu’il finisse par crever. Quand j’te dis qu’ils sont bizarres, ceux-là. Artémis essuie son épée, et r’tourne à l’étude des symboles. Il m’jette un coup d’oeil, j’fais non de la tête.
« Pas d’mon pays ça, ça m’dit que dalle. »
Alors on s’focalise plutôt sur l’autre truc intéressant.
Une porte. Pas n’importe quelle porte, en plus, v’là la taille. J’adore les portes. Y’en a de pleins de sortes, on peut les défoncer à coup d’pied, et plus elles sont solides, plus l’pillage est sympa. Mais là tu vois j’suis moyen chaud pour me jeter dessus. Plus d’doutes, le gros des voix vient de derrière.
« On toque tu penses?
- Il n’y a pas de serrure, qu’il lance en l’inspectant. Ni poignée.
- C’est complètement con.
- Je crois qu’en fait, tu te trompes, l’ami.
- Tiens donc !
- Je dirai que cette porte est en réalité un sceau. »
C’est pas l’dernier des cons, lui.
« Nul doute que les gobelins ont réussi à y pénétrer. Et je crois qu’ils ne souhaitaient pas recevoir de visiteurs. Je ne vois aucune faille.
- Bah ! Y reste ma solution, alors ! »
Les voix se taisent. Rapport au fait que j’viens de toquer lourdement contre cette porte qu’est plus dure qu’il n’y paraît. J’crois que je viens de ruiner l’ambiance. Si ils envoient d’autres sbires, ça s’ra l’occasion pour nous d’nous faufiler à l’intérieur de ce sanctuaire. Ca pue, mais j’meurs d’envie de savoir c’qui se cache derrière. Et ‘pis, j’ai quand même racketté l’vieux qui m’a demandé de retrouver son mioche, et on a pas encore trouvé assez de cadavre.