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[Partie 1] La vérité gobeline

[Partie 1] La vérité gobeline - Page 2 Brandw10
Mar 23 Mai - 21:34
J’sens un courant d’air, mais j’te parle pas de l’air frais du dehors. J’te parle d’un air vicieux, comme si j’foutais mon nez dans ma godasse, un air qui vient d’loin et qui porte avec lui un bon paquet d’machins pas jouasses. Exemple : la Mort. J’le reconnais, cet air, c’est l’même que j’ai sentis m’emplir le pif aux Monts d’Argents. Ça vient des pires profondeurs d’cette foutue terre. C’jour là, à la mine, j’ai eu des visions qu’ont changé ma vie. Avec un peu d’chance, ça s’ra pareil ici !

« Non seulement on va rencontrer l’Néant, mais en plus on va pouvoir buter plus de ces connards de gobelins en route, tu parles d’une chance ! Ça valait l’coup d’se taper tout ce voyage, moi j’te l’dit. »

Mon copain répond pas, je crois qu’avec ces derniers jours, il a du comprendre que j’déblatère souvent pour rien. On continue simplement d’s’avancer, prêt à recevoir tout danger. Les voix sont toujours là, plus proches encore. J’essaie d’voir si j’peux piger. J’peux pas dire si ils ont pas captés qu’on a buter leurs copains ou si ils s’en foutent, mais ils continuent, c’est un genre de cérémonie qui s’répercute contre les parois, jusqu’à nos oreilles. Suffisant pour qu’j’reconnaisse mes lointains cousins, mais elles sont pas naturelles.

Le tunnel mène à une cavité plus grande, mais toujours aussi puante et mal éclairée. On r’trouve un cadavre quasiment méconnaissable sur le côté, des symboles sur les murs qu’attirent l’oeil d’Artémis, et ‘pis évidemment deux autres connards qui hurlent en nous voyant et s’jettent sur nous, l’œil noir. J’les trouve encore plus cons que d’habitude, ces gobelins, et pourtant crois moi quand j’te dis qu’en temps normal, ils sont d’jà pas bien lotis. L’un d’eux veut m’poignarder avec un surin d’jà couvert de sang séché, l’genre d’arme qui te lacère bien salement et te file quinze maladies avant d’te laisser te vider de ton sang, si t’es assez malheureux pour survivre. J’roule sur le côté et j’lui taillade le bras avant d’enfoncer son propre couteau de fortune dans l’oeil d’un coup sec.

A la surprise de personne, Artémis evicère son adversaire sans lui laisser la moindre chance. Le gobelin lâche un râle troublant et ses yeux retrouvent leur éclat, avant qu’il finisse par crever. Quand j’te dis qu’ils sont bizarres, ceux-là. Artémis essuie son épée, et r’tourne à l’étude des symboles. Il m’jette un coup d’oeil, j’fais non de la tête.

« Pas d’mon pays ça, ça m’dit que dalle. »

Alors on s’focalise plutôt sur l’autre truc intéressant.

Une porte. Pas n’importe quelle porte, en plus, v’là la taille. J’adore les portes. Y’en a de pleins de sortes, on peut les défoncer à coup d’pied, et plus elles sont solides, plus l’pillage est sympa. Mais là tu vois j’suis moyen chaud pour me jeter dessus. Plus d’doutes, le gros des voix vient de derrière.

« On toque tu penses?
- Il n’y a pas de serrure, qu’il lance en l’inspectant. Ni poignée.
- C’est complètement con.
- Je crois qu’en fait, tu te trompes, l’ami.
- Tiens donc !
- Je dirai que cette porte est en réalité un sceau. »

C’est pas l’dernier des cons, lui.

« Nul doute que les gobelins ont réussi à y pénétrer. Et je crois qu’ils ne souhaitaient pas recevoir de visiteurs. Je ne vois aucune faille.
- Bah ! Y reste ma solution, alors ! »

Les voix se taisent. Rapport au fait que j’viens de toquer lourdement contre cette porte qu’est plus dure qu’il n’y paraît. J’crois que je viens de ruiner l’ambiance. Si ils envoient d’autres sbires, ça s’ra l’occasion pour nous d’nous faufiler à l’intérieur de ce sanctuaire. Ca pue, mais j’meurs d’envie de savoir c’qui se cache derrière. Et ‘pis, j’ai quand même racketté l’vieux qui m’a demandé de retrouver son mioche, et on a pas encore trouvé assez de cadavre.
Dim 4 Juin - 14:52
Un long silence s'ensuit. Vous pourriez bien tenter de toquer une seconde fois, mais il semble n'y avoir personne derrière la porte. Quoi que... En approchant bien l'oreille, vous pouvez percevoir des murmures. Des choses se déplacent, s'approchent et s'éloignent de l'autre côté.

« - ...pas... bonne idée...

- ...mieux... tu crois ?

- ...compte bien... mes enfants un jour... pas en restant... ça s'arrangera. »

Les voix sont nombreuses ; vous en découvrez pratiquement une nouvelle à chaque fois. Aucun doute, ce sont les villageois que vous êtes venus sauver, mais que font-ils ici ? Avant que vous ayez le temps de poser la question, le loquet se déverrouille et la porte s'ouvre juste assez pour laisser la moitié d'un visage barbu apparaître. Celui-ci darde un coup d’œil rapide dans votre direction, attestant de l'état de vos vêtements ensanglantés et de vos airs taciturnes. À sa place, vous douteriez aussi.

Dans votre dos, les murmures reprennent de plus belle. On dirait que les Gobelins ne sont pas décidés à vous laisser tranquilles. Hâtivement, l'homme élargit l'ouverture et vous enjoint à entrer.

De l'autre côté, vous pouvez apercevoir la raison pour laquelle les Gobelins sont ici. C'est un tombeau... le tombeau d'un illustre Gobelin ! Et avec lui, nombre de trésors ont visiblement été enterrés ; en témoigne le fait que sa tombe a été ouverte par les visiteurs autour de vous.

HRP:
Jeu 15 Juin - 22:20


Il y avait donc des survivants. Artémis ne comprenait plus réellement l’intérêt de leur quête, mais savoir ces personnes vivantes lui redonnait un sens. Etant donné ce qui arrivait à leur dos, la question de savoir s’ils devaient rentrer ou non ne se posait pas vraiment. Ils entrèrent sans la moindre hésitation et se retrouvèrent dans la pénombre. Quand ses yeux s’habituèrent à l’obscurité, le vagabond constata avec de grands yeux le trésor qui était contenu dans ce tombeau. Pas étonnant que les gobelins n’étaient pas de bonne compagnie. Ces pseudos aventuriers s’étaient enfermés au pire endroit avec leurs richesses.

« Qui êtes-vous ?
- Vos sauveurs. Tu veux qu’ce soit qui d’autre ?
- Nous avons entendu l’appel de vos proches et pris la décision de venir vous secourir.
- Comme vous le voyez, la tâche s’annonce délicate.
- Oui, j’imagine que la seule sortie se trouve être également l’entrée et que derrière cette porte se trouve des gobelins enragés. »

Artémis resta dubitatif quant aux chances de s’en sortir tout en sauvant ces personnes. Les gobelins ne leur feront aucun cadeau. En allumant une torche, le vagabond explora les lieux sans trop se soucier des rescapés. Il tomba sur un cadavre, encore un, tenant lui aussi un parchemin dans ses mains. Il se demanda comment ils avaient pu rester aux côtés d’un cadavre, mais ils semblèrent plus étonnés encore de voir le vagabond manipuler la dépouille pour en récupérer ce bout de papier. Vérifiant qu’il ne s’agissait pas d’une carte, le Portebrume l’identifia brièvement avant de la ranger. Il faudra se fier à la carte récupérée plus tôt. Il se rapprocha du nain pour lui murmurer des mots à l’oreille.

« C’est mal engagé. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour arriver jusqu’ici. Ils ne survivront pas au voyage retour. »

Artémis resta songeur un instant. Ils se trouvaient effectivement le tombeau d’un gobelin important. Qui était celui qui se rapprochait le plus de cette espèce ? Le gnome, sans aucun doute. Il déplia rapidement le parchemin qu’il avait trouvé et demanda à son ami de lui traduire un mot qui semblait plus symbolique que les autres et répétés à plusieurs reprises.

« Kwel Fusehold… J’en ai d’jà entendu parler. C’tait pas l’meilleur mais y f’sait l’affaire. Chui pas étonné que ces gob’lins de seconde zone soient admiratifs d’un type aussi moyen. Ça m’dégoute.
- Et ce que j’ai en tête n’arrangera en rien le mépris que tu as pour eux.
- Même pas en rêve. Plutôt crever.
- Allez, Tor’, ce n’est ni pour toi ni pour moi. On pourrait à peu près survivre sans stratégie. Mais ceux-là, non. »

Artémis conclut en pointant du doigt les personnes à sauver.

« Si ce n’était que nous, on prendrait l’or et on partirait sur une énième bataille… Hélas, on ne peut moralement pas faire une telle chose.
- C’est quoi ton plan, bonhomme ?
- Que Kwel Fusehold ressuscite à travers toi. On peut bidouiller une histoire à dormir debout. T’es un cousin éloigné de ce type, alors l’esprit de cet illustre gobelin a vu l’occasion de se réincarner en toi. Connaissant de près ou de loin tes semblables, certains voudront certainement se mesurer à toi, mais je te laisserai le plaisir de leur montrer qu’ils n’ont pas la moindre chance. C’est juste l’affaire de quelques minutes, vieux. Tu joues la comédie, on quitte ces foutues galeries, tu deviens riche et on n’en parle plus.
- C’est vraiment parce que j’t’apprécie. »

Le gnome s’isola quelques temps pour se mettre dans le rôle de son personnage. Il revint ensuite vers l’assemblée, le visage sombre et l’allure plus fière. Le Portebrume eut envie de pouffer de rire mais il se retint par peur de gâcher tout le travail effectué. Kwel Fusehold prit la tête de la file, Artémis derrière lui et le reste du cortège derrière. La porte s’ouvrit lentement et, comme imaginé, une horde de gobelins attendaient derrière, tous prêts à en découdre contre ceux qui avaient bafoué le tombeau de leur ancêtre. Le vagabond, aux dire de Tormog, jugea qu’il ne s’agissait que d’un petit clan reclus aux abords de la brume.

Les bourses pleines d’or, il ne s’en satisfera que lorsqu’il sera sorti de ce pétrin. En attendant, il restait sur ses gardes et se tenait prêt à dégainer si l’occasion se présentait.



Mer 5 Juil - 22:24
Ça va pas être de la tarte, moi j’te l’dit. Déjà, faut qu’j’retrouve des rudiments d’la langue de mes cousins. Que ça soit un peu crédible, tu vois. J’ai d’la chance : j’suis mort, la mort ça doit t’bousiller un peu la cervelle, alors ils m’en voudront pas trop si j’fais que lâcher quelques mots histoire de. C’est encore plus mystérieux. L’plus important, c’est la gestuelle. Ils sont vifs et vicieux mais ils s’baladent comme des cloportes, et puis, j’me répète, mais j’suis censé être crevé. J’vais légèrement boiter. J’ai volé des machins à ce vieux cadavre, j’pense pouvoir faire l’boulot mais j’te cache pas que j’peux pas blairer ce côté de ma famille éloignée, déjà parler de famille ça m’donne envie de gerber.

J’vois leurs tronches de cul apparaître devant moi, j’ai envie d’les tarter quand j’vois leurs yeux globuleux me fixer. Pendant une seconde ils ont l’vé les armes pour nous foncer d’ssus mais en voyant ma nouvelle dégaine, y’a eu un doute. Pas b’soin de plus, ils font moins les fiers parce qu’ils s’disent qu’un truc va pas. J’suis dans leurs têtes, j’peux te dire que c’est bien vide. J’fais un pas, ils en font un en arrière. Ils r’gardent mon collier, celui qu’j’ai piqué au mort, une sorte de chaîne chiante et lourde ornée d’une pierre qui pue, ça doit être un truc rare pour ces clodos.

Derrière moi, ça s’presse pas, mes protégés savent pas si ça va s’énerver ou pas. Sauf Artémis, parce qu’il est pas con Artémis, lui il sait qu’bien sûr, ça va s’énerver. Dans l’tas, malgré le doute, doit y en avoir au moins un ou deux qui croiront que dalle et qui s’ront juste énervés d’me voir me trimballer avec les fringues de leur ancien patron. J’les vois déjà, en fait. Y’en a deux qui tremblent plus que les autres, ils grognent, ça beugle quelques mots que j’crois comprendre, ces types là sont des gobelins pas de doute, mais la Brume leur est montée à la tête. Leurs copains s’écartent pour leur faire un p’tit chemin qui mène vers ma trogne.

Une insulte. J’suis pas encore si rouillé qu’ça, j’pige quelques trucs. J’vais traduire ça comme étant « connard d’imposteur », ce qui est plutôt intelligent venant d’un gobelin, parce que j’suis effectivement un imposteur, et connard bon ça m’arrive. Le premier dégaine, une épée salement rouillée, ça, ça t’plante, même si tu te vides pas de ton sang tu choppes un bon milliard de saloperies. Et j’vais pas pouvoir compter sur Artémis, sinon mon effet de mise en scène tombe à l’eau, Kwel n’a pas besoin de l’aide d’un vulgaire humain. J’range le parchemin que j’ai aussi récupéré sur le mort dans ma poche, ça fait frémir une partie de l’assistance gobeline, j’imagine que y’a des machins importants écrit d’ssus. Puis j’sors à la place une dague. Là, j’fais fonctionner ma vieille cervelle pour sortir une insulte à mon tour, un truc un peu condescendant tu vois, parce qu’après tout, j’suis un noble, j’me dois d’être un trou de balle.

Il s’élance, silence dans l’assemblée, sa lame s’écrase contre le sol de pierre parce qu’j’me suis décalé à temps sur le côté, j’fais racler ma dague contre son flanc, mais il se r’tourne pour pas trop bouffer et lance sa lame vers ma tronche. J'oublie cette idée stupide de boiter; une roulade, et m’vlà qui pointe mon arme vers son bide. Finito. Il crache, titube, puis s’écrase face la première face à moi. Les humains qu’on a sauvé étouffent quelques cris. Je lève mon arme en signe de victoire, j’aboie vers son camarade qu’avait pas la foi, j’crois que ça l’a un peu calmé. Les autres s’reculent un peu, nous laissent passer. Les humains se glissent lentement vers la sortie, guidés par le pote Artémis qui m’fait un léger signe de tête. Moi, j’me retrouve bien penaud, parce que j’sais pas si mes cousins vont vouloir me lâcher maintenant. J’suis les humains, en queue d’file, en adressant des regards intenses aux gobelins, histoire de les provoquer, certains tremblent mais j’crois que les quelques douteux de la bande vont reprendre leur esprit d’ici peu de temps, surtout après avoir jeter un œil au caveau, quand ils verront qu’on a bien tout pillé avant d’partir. C’qui fait un premier soucis. J’leur grogne un mot que j’imagine être plus ou moins « restez », si mes vieux souvenirs sont exacts.

Deuxième soucis, parmi les humains, j’dois encore trouver le fiston de l’autre vieux fou qui m’a commissionné pour v’nir ici. J’ai une race, quand même, j’veux accomplir ma mission. Quand on s’ra suffisamment éloigné, j’ferai un peu plus connaissance avec eux.

Troisième soucis, on est v’nu ici pour se réfugier quand on s’faisait courser par des morts. Tu crois qu’ils nous attendent encore? J’suis plus lourd avec tout not’ butin, j’sais pas si j’pourrai courir aussi vite.
Dim 9 Juil - 1:13
Ces Gobelins ne sauront jamais pourquoi Tormog se désignait en répétant « abattant de toilettes ». Toutefois votre sortie a eu le don de les laisser suffisamment pantois pour vous offrir la voie royale. Alors que vous émergez de la grotte, vous pouvez apercevoir que le temps s'est levé au-delà de la Brume et qu'il y a peu de risques de rencontrer des monstres en chemin. Les rescapés vous acclament sans trop savoir comment un tel miracle a pu se produire ; ils sont déjà bien contents de pouvoir rentrer sains et saufs avec les poches pleines de trésors et ne comptent pas poser plus de question.

Artémis, te voilà en possession d'une carte qui indique un endroit dans la Mer de Brume, loin d'ici. Tu l'as montré à Tormog et il vous faudra certainement consulter une mappemonde antique pour essayer de trouver l'emplacement exact. En regardant un peu mieux et en tournant le parchemin dans tous les sens, vous pouvez enfin deviner ce qui est écrit en Vieil Uhrois :

« - Mon nom est Kifleeks et je suis l'un des derniers dignes représentants du peuple Alrune. Si vous souhaitez savoir où j'ai laissé mon trésor et marcher sur mes traces, suivez cette carte. Sinon, remettez-la où vous l'avez trouvée. »

Évidemment, hors de question de faire marche arrière. Toutefois il est curieux qu'un Gobelin ait pu rédiger un mot dans la langue vernaculaire, bien qu'ancienne, et avoir son tombeau dans les Dunes d'Oman. Peut-être ne s'agissait-il pas d'un simple chef et peut-être les Gobelins n'étaient pas là pour le garder. En interrogeant les hommes, ils vous disent effectivement que la porte était fermée à clé et qu'il leur a fallu la crocheter en hâte pour entrer dans le sépulcre. Or les Gobelins ne sont pas de fins crocheteurs...

Dans tous les cas, il est temps de rentrer au bercail. Et vite avant que les Gobelins se soient rendus compte que l'objet de leurs recherches leur a filé sous le nez.
Mer 12 Juil - 19:12


Quelle fantastique aventure ! Songea l’aventurier qui avait vu sa vie et celles des rescapés défiler à plusieurs reprises au cours des dernières minutes. Tormog avait su se montrer convainquant et avait fait montre de ses capacités de guerrier pour dissuader l’assemblée de les poursuivre. Sur le retour, le risque était de tomber sur les gobelins rencontrés plus tôt. Ce serait fort dramatique. Ainsi, Artémis trouva dans la carte récupérée plus tôt un autre accès à la sortie, contournant ainsi l’axe principal et éviter les éventuels obstacles en route.

Armé de son arme à feu, le vagabond était prêt à tirer sur le premier danger à apparaître. Mais étonnamment, ils atteignirent la sortie sans encombre, sans perte et en un seul morceau. L’heure avancée, le temps clément, permettront au groupe de continuer leur route sans grand danger. Artémis, après être certain d’être en sécurité, consulta avec son ami le nain les documents récoltés dans le tombeau. À deux, ils parvinrent à comprendre de quoi il s’agissait.

« Une carte au trésor, hein ? Le plus intéressant est que nous serons contraints de nous rendre au-delà des frontières. Par le passé, j’ai dû le faire qu’une seule fois et ce fut l’expérience la plus terrifiante. »

Venant d’un homme qui voyageait dans la Brume, ça en disait assez long. Dans ce genre de situation, l’Homme était souvent partagé entre la peur et l’excitation. Qui savait réellement ce qui les attendait sur place. Des dangers en permanence. Si cette partie du continent demeurait étrangère et mystérieuse, ce n’était probablement pas pour rien. Tormog restait songeur.

« T’es bien silencieux, mon vieux.
- Ça colle pas, mec. Cette langue, c’est pas d’chez nous. Un gobelin peut pas avoir écrit c’truc.
- Cela remonte à bien longtemps. Qui sait ce que les gobelins faisaient autrefois.
- Impossibilité, j’te dis. Ce type, c’est pas un des nôtres. J’sais pas ce qu’il foutait mais ça pue. »

Ça empestait, oui, songea le vagabond. Il fallait rentrer avant d’être rattrapé par les poursuivants. S’il y en avait. Retourner dans les terres opaliennes, accompagné des rescapés, Artémis deviendra inévitablement le héros du moment. Et Tormog a même retrouvé l’enfant qu’il recherchait. Finalement, les deux amis s’en sortaient plutôt bien. Le portebrume savourait cette victoire car ce qui les attendait n’annonçait rien d’aussi prometteur.