Light
Dark
Bas/Haut

[Partie 1] La vérité gobeline

[Partie 1] La vérité gobeline Brandw10
Dim 9 Oct - 20:31
De passage pour boire un coup après avoir vendu quelques peaux de bêtes, Artémis appréciait profiter des artistes itinérants, qu’il ne croisait que très peu dans les forêts. Puis, honnêtement, quand des personnes croisaient un personne si atypique dans les bois, ils avaient plutôt tendance à prendre la fuite. Il était lui-même devenu une bête à terme. Mais les regards curieux, parfois effrayés des gens de la ville l’importaient peu. Il profitait simplement du moment offert. Déambulant dans les rues, en direction des quartiers de pêche, le vagabond s’arrêta non loin d’une petite assemblée. En observant les individus présents, il remarqua des personnes désemparées, puis d’autres complètement excitées. De quoi s’agissait-il ? Il s’approcha légèrement pour ne pas attirer l’attention et écouta plus attentivement.

« Mon mari est parti depuis de nombreuses semaines ! Il n’est jamais revenu ! Toute seule, je ne peux plus subvenir aux besoins de nos enfants ! », cria une femme désemparée. Ce n’était manifestement pas la seule. Certains pleuraient des enfants, des maris, des femmes, des camarades… à côté, des curieux s’intéressaient à cette quête désespérée. En effet, selon l’ermite costumé, la probabilité de retrouver les disparus était relativement mince. Voire nulle. Initialement, cet attroupement a été créé par la rumeur de voix entendues dans des grottes encore inexplorée, probablement immergée de brume. Ce périple attirait des fanatiques. Cependant, le vagabond remarqua que les aventuriers les plus expérimentés passaient leur route. Mission trop périlleuse, entendit-il. « T’embête pas, la chauve-souris, c’est pas nous. », fit un homme armé, probablement un membre de la guilde des aventuriers.

« Il y a méprise. », rétorqua calmement Artémis, le regard rivé vers ces personnes en détresse. « Je ne fais pas parti de « nous ».
- Pff ! Et alors ? Tu comptes te lancer dans cette recherche ? Tu sais aussi bien que moi tes chances d’y revenir. Alors penser que des types aient survécu… Mouahaha ! La bonne blague! Un conseil, mon ami, continue tranquillement ce que tu étais en train de faire, hein.
- C’est donc à cela que ressemble le courage des membres de la guilde des aventuriers. Dans le fond, tu as sans doute raison sur toute la ligne. Néanmoins, ces honnêtes gens méritent d’obtenir des réponses à leurs questions.
- Fais comme tu veux. Je boirai un coup à ton honneur. »

Fais donc, songea Artémis en le regardant partir. Il s’approche de la masse et s’enfonça dedans, bousculant délicatement les curieux, qui n’osèrent broncher devant cette imposante carrure. Une fois face aux familles et proches des victimes, il resta statique et les observa à long moment, partagé entre leur peine et la peur de cet homme costumé qui leur faisait face. « J’irai. », dit-il simplement après un long moment d’attente. Abasourdis, ils levèrent la tête vers leur nouvel héros. « Mais pourquoi ? », ne put s’empêcher de demander une femme d’un certain âge. « J’ai moi aussi quelque chose à vérifier sur place. », répondit Artémis. « Il me faudra quelques jours de marche pour atteindre les lieux. Si vous ne me voyez pas d’ici un mois, considérez que je ne suis plus de ce monde, parti rejoindre vos proches disparus. »

Sur ces mots, le vagabond quitta le cercle humain, à travers une haie d’honneur formée par les personnes présentes. Il prit la direction nord-ouest d’Opale, en direction des dunes d’Oman. Il suivra un temps une route commerciale pendant un tiers du trajet, avant d’emprunter des sentiers forestiers qu’il connaissait par cœur. Après tout, cette forêt était son jardin. Il savoura cette solitude. Dans une quête pareille, il estimait qu’être seul était la meilleure des choses. S’il devait mourir, il mourrait seul. Inutile de rajouter des victimes supplémentaires. Seul, en plein coucher de soleil, dissimulé par ce dense feuillage, Artémis marchait à un rythme assez soutenu. Sa cape virevoltait à chacun de ses pas. Il n’avait pas de temps à perdre.
Dim 9 Oct - 22:51
Revenir à Xandrie, avait sans doute été une erreur. Installer son laboratoire clandestin, une folie. Espérer qu'on lui laisse tranquillement prendre une part du gateau de ce que le marché noir avait à offrir, fut fatale. Son nom avait filtré, malgré qu'il se cache derrière des pseudonyme,s un masque et des grosses lunettes, et transpiré jusqu'à des instances qu'il craignait encore plus que celle du Roi et de ses magistrats. On pouvait toujours espérer clémence d'un bon roi, celui qui sait se faire de son ennemi, un ami loyal et obligé. Par contre, sa famille de sang, c'était une autre histoire ; Ils jouaient la sérénade du meurtre sous sa forme la plus primaire ; Engager un assassin notable leur sembla la solution la plus viable pour garder les mains propres. Remontons la pendule une heure plus tôt. Un peu comme tous les jours, le chimiste sortait dans son quartier, et s'installait à un café non loin des ruelles sombres qu'il occupait. Cela lui permettait de se faire une idée de l'état de Xandrie. Il attrapait généralement au vol un journal distribué par un gamin portant le béret de travers, sur son vélo rouillé et réparé de nombreuses fois. Lire les infos du jour, n'y voyant pas son prénom ni son nom cité, lui permettait de relativiser sur sa situation. Il savait son mouvement risqué, mais pas inutile, bien que peu anodin ; C'est toujours dans l'oeil du cyclone que l'on est le plus en sécurité. Se répétait-il chaque jour en regardant derrière son épaule.

Résultat ? Il passait presque toute la journée dans son labo, dérangé généralement pas les gros bras qui venaient récupérer la marchandise, tantôt une drogue synthétisée pour des nobles en mal d'aventures, ou bien des explosifs parfois, ou encore des potions nommées "Zéro", qui rendait celui qui se l'injectait insensible à la douleurs, mais qui abaissait au niveau minimal le QI de son utilisateur. Une routine s'instaurait, et il détestait ça. L'impression de faire du sur place, de ne pas avancer, de tourner en rond, était plus forte que le réconfort d'une situation stable. Il fulminait, en son fort intérieur se disputait l'envie de vengeance, la vendetta serait alors son sacerdoce, tout comme l'envie de passer au dessus de tout ça, et de continuer à vivre sa vie, ou ce qu'il restait. Portebrume. Il s'en serait bien passé. Parfois, la nébula apparaissait dans ses rêves, parfois il entendait des murmures inquiétant résonner en lui, comme si ces pensées les plus secrètes, lui était pillées et utilisées contre son propre résonnement, sa propre logique, son identité ... Il ne devait pas douter, et chaque matin il avait pour habitude de se regarder dans la glace, répétant son vrais nom plusieurs fois, ainsi que ce qui faisait de lui un être humain. Se prendre pour dieu aurait été facile, mais il y'avait toujours ce petit quelque chose qui contrariait la chose en lui, cette once de rébellion, ce refus de toutes autorités, qui tenait le coup, comme une longue cordelette, un ligne directrice.

Ne jamais céder, c'était son leitmotiv.

Payant les quelques astra que coûtait le café imbuvable de ce bar miteux, il se dirigea vers son labo, il avait des choses sur le feu. Notamment une nouvelle version de ses explosifs. Petit contenant, mais charge creuse, donc beaucoup de dégâts pour qui serait a portée. Splash préconisait de dégoupiller l'amorce, et de la lancer le plus loin possible. Tous au abris.

Il déverrouilla l'accès vers son labo, le trouvant déjà ouvert. *Bizarre ça, j'aurai pas oublié de fermer le labo quand même !* L'adrénaline monta d'un seul coup dans tout son corps, se diffusant selon un schémas préétablis depuis des siècles chez l'homme. Il se figea, le canapé à sa droite le regardant de son air désolé, un peu vieillot. Le temps sembla se distorde, les secondes passaient plus lentement, et il entendait son cœur frapper contre sa poitrine, Baboom Baboom Baboom. Il entra dans le labo, le trouvant pillé, des feuilles volantes au sol, des créations renversées, et son projet actuel, un vaccin qui devait pouvoir changer la vie des portebrumes du monde entier, manquant.

Il se retourna juste à temp. Peut être qu'il avait vu un reflet dans un des morceau de verres qui jonchaient sol et établis, ou peut être qu'il avait sentis sa présence, ou bien qu'il perçut la mort dans son dos, cela importait peu. La lame trancha le vide, tandis que Splash se projeta de toute sa force sur l'inconnu, qui portait un masque doré, et des vêtements bleus d'une qualité certaines, mais passe partout.

- C'est quoi encore ce merdier ! Fit-il en percutant l'homme au niveau du plexus solaire. L'homme ne dut qu'à la chance,  ou bien à un solide entrainement, de ne pas tomber, mais eut le souffle coupé. Splash, la force dédoublée par sa production d'adrénaline, le plaqua contre le mur, dans un bruit assez caractéristique des côtes qui cèdent.

Rien ne l'obligeait à se battre, aussi prit-il la fuite, le principal, il l'avait toujours avec lui.


Une semaine plus tard, Les environs d'Opale.


Il avait l'impression qu'on lui avait roulé dessus. Il avait surtout l'impression de courir à sa perte. Comme si on avait ajouté une autre épée de Damoclès au dessus de sa tête. La trinité : Porte brume, en cavale, ciblé par un assassin. Quelque chose lui disait que l'autre n'avait pas lâcher l'affaire, aussi avait-il très peu dormis, prit le minimum de pause possible. Il vola un canasson dans une auberge, mais au bout de trois jours intensifs, la bête semblait au morte que lui, enfin, lui c'était plutôt à l'intérieur, tandis que la pauvre monture, était exténuée de fatigue. Il la laissa sur place, certains qu'elle arriverait à trouver chemin retour, ou bien un nouveau propriétaire, très rapidement.

Il avait longé la frontière, et trouver un passage dans l'un des vallons couverts d'herbes grasses, et d'arbres alignés comme des soldats à la parade, ce qui ressemblait pour lui à une invitation, ou une ovation silencieuse de l'arboricole. Il s'amusa de cette idée, buvant dans un petit affluent du Dain. Ses terres maudites, qu'il ne voulait fouler trop longuement, l'appelait néanmoins du coin du regard, lui faisait de l'oeil. La bas, au moins, ne serait-il pas poursuivit bien longtemps. Mais à quel prix ?

Il fit dévier sa course, direction Opale, en passant par les Dunes d'Oman. Cela lui semblait le plus logique et sûr après tout. Il vérifia le niveau de sa gourde, il continua à pied dans cette direction. Suspicieux, mais pas farouche, il espérait surtout que son suiveur avait abandonné, ou bien qu'il n'eut pas réussit à suivre sa trace.
Lun 17 Oct - 18:46
« L’bataille fut gigantesque
Tous les morpions périrent ou presque
À l'exception des plus trapus
Qui s'accrochaient aux poils du c-
 »

On peut même plus chanter en paix. Pire encore, on peut même plus pisser sur un plant de lilas en paix ! Regarde le, c’vieux fou qui m’approche. Il shlingue, il fait peur à voir, il a les yeux rouge sang d’un type qui manque de sommeil. On dirait moi mais en grand et fin comme une branche d’if, une sorte de version naze contrefaite de ton serviteur, et ça m’plaît pas parce que des moi, y’en a qu’un.

« Monsieur, c’est une propriété privée... 
- Ben merde alors ! »

Zip, me r’voilà chaste. J’m’essuie pas la main avant de la présenter à lui, j’suis poli mais pas trop. Il bouge pas d’un pet.

« J’ai suivi l’odeur, que j’fais.
- Je… reçois pas de visiteurs.
- J’suis pas un visiteur, j’suis venu piquer ta bouffe, ta thune, et p’tete te planter si l’envie me prend. »

V’là qu’il fond en larme. Prenez tout, qu’il me dit, j’ai plus rien à perdre, blablabla. J’ai toujours cru que les dépressifs étaient les plus marrants, mais pas celui là.

« C’est bon j’déconne, je suis juste paumé et j’ai senti la becquetance. »

Ma tape sur le dos manque de le casser en deux, une technique qu’on m’a apprise ; ça te donne l’air sûr de toi, les types osent rien te refuser après.

« J’en ai plein les pattes, tu m’fais pas rentrer ?
- Euh…
- Merci c’bien aimable à toi. »

*

J’me suis permis de commencer à bouffer sans lui. Il regarde d’un œil vide la troisième assiette en bout de table, remplie du même ragoût que moi. J’connais la mort, et ce type là, il a un pied dedans mon pote. Je mange, je m’essuie de la manche, j’me pète le bide, et j’fais même couler de la sauce sur la barbiche pour nourrir les copines qui y traînent.

« Elle vient pas, ta gonz ? »

Il répond pas, mais j’l’ai sorti de ses songes, il consent enfin à planter sa fourchette dans une patate.

« Fils, qu’il fini par lâcher.
- Hein ?
- Mon fils. »

Il a pas du capter qu’j’en avais pas grand-chose à foutre, parce qu’il enchaîne.

« Il est parti… Cette expédition de malheur… Dans la… 
- … Hein ? Si tu veux qu’j’m’intéresse un peu à ta vie fais un effort mon gars, fini au moins tes phrases.
- Brume. Dans la Brume.
- Ben merde alors.
- Un endroit maudit. Je lui ai dit de pas y aller, et…
- Ben merde alors ! »

J’balance mon poing sur la table, j’rattrape au vol la saucisse qu’en a profité pour fuir mon assiette. Si il avait commencé par là, j’me serai tout de suite moins fait chier pendant c’repas.

« T’as d’vant toi un spécialiste.
- De ?
- De tout. Mais surtout du surnaturel, d’la mort et de toutes ces merdes. Continue de parler.
- Et… Et bien, voilà… »

Pas un sujet facile pour ce cadavre ambulant, mais j’en apprend assez pour me motiver à bouger mon gros cul. Grotte. Voix. Brume. Mort. Fantômes ? Ce gars là est désespéré, parce que quand j’lui ai dit que j’allais y faire un tour, ses yeux se sont mis à briller, première lueur de vie que j’vois chez lui. Il m’a même filé tout c’qui pouvait m’aider. D’la bouffe, de l’eau, une carte à la con, quand j’lui ai dit que l’or aidait contre les fantômes, il m’a même donné ses économies. Quoi ? Si j’croise son rejeton promis je lui ramène. Même si, bon…

« A ta place, j’aurai pas trop d’espoir hein, moi j’serai toi, je planterai une croix quelque part avec son nom gravé dessus, enfin tu vois quoi, faire le deuil, tout ça… Et l’attends plus pour bouffer. Ca fait combien de temps, déjà ?
- Un mois… »

Si j’le retrouve en vie, j’me coupe une couille. J’me sers la ceinture, je vérifie qu’y’ai pas de trou à ma besace, j’me décrotte le pif et me voilà prêt pour l’aventure. Mes copines à huit pattes frétillent dans ma barbe, elles entendent l’appel du Vide. Elles aussi, elles aiment l’aventure.

« Continuez plusieurs lieux au Nord-Est, vous attendrez vite les Dunes, et de là…
- Ouais, ouais, ouais. Mon sixième sens me guide, si la Mort traîne là-bas, j’la sentirai mon pote. Allez, j’ferai ce que j’peux pour ton chiard, mais compte pas trop là-dessus. Merci pour la bouffe. »

Dire merci me donne toujours envie de gerber, mais il me fait un peu pitié, ce mec. Les fantômes, j’arrive. Regarde, j’ai les poils qui s’hérissent, si j’me paume pas en route, on va s’amuser.
Mer 19 Oct - 21:16
Il avait beau connaître la route, beau voyager à travers ces bois de manières quotidiennes, la route n’était pas de tout repos. Il retourna dans sa grotte pour récupérer quelques équipements, certaines baumes, de la viande séchée, puis il reprit la route en direction des dunes. Plus un humain marchait dans les bois, plus il devenait une cible pour les prédateurs. Artémis le savait mais ne pouvait se résoudre à ralentir ou abandonner tous ces gens. Il continua sa marche malgré la tombée de la nuit. Des bruits se firent entendre. Il n’était pas tout seul. Il était la proie. Dans son registre des espèces vivants dans cette forêt, notamment la nuit. Des petits prédateurs dont il pourrait normalement se défaire. Mais du moment qu’il maintenait son rythme actuel, il devrait s’en sortir sans trop de mal. En évitant soigneusement de tomber sur certaines, les plus dangereuses, on pouvait s’en sortir presque sans danger dans les bois.

Le lac de l’Arbre, dans le Val d’Opale, aux portes des Dunes d’Oman. On pouvait y croiser des Heliocaure qui, contrairement à ce que l’on disait, étaient relativement inoffensifs si on les laissait en paix. Si vous aviez pour idée de chasser dans leur territoire, alors que vos proches pleureront votre mort. Ces bêtes devenaient particulièrement agressives quand on venait squatter leur terrain. Cela ne faisait pas partie des projets d’Artémis. Il contourna le lac sans réellement apprécier la beauté du paysage. Ce lac était très dense, frontalier avec Xandrie, notamment avec une partie se trouvant de l’autre. En terme de superficie, on pouvait facilement imaginer qu’il représentait le double de celui du Mesnon. Mais pour les raisons évoquées plus haut, le vagabond évitait soigneusement de trainer autour ce lieu, préférant le laisser à la nature. Les Heliocaure participaient – probablement - grandement à la protection de ce petit coin de paradis.

Les routes commerciales menaient soit à Opale, soit à Xandrie. Artémis jugea donc plus adapté de suivre le cour d’eau, le Chant, qui passait en plein milieu des Dunes d’Oman, avant de se jeter dans le Dain, dans la région du Dainsbourg. L’ermite ne s’était jamais aventuré au-delà des dunes. Celles-ci, partiellement recouverte de la Brume, étaient suffisamment dangereuse pour un homme. La lune se trouvait bien haute. Il était déjà tard mais l’explorateur voulait être dans les dunes avant le lever du jour. Actuellement dans les Bois du Prêtre, des bruits se firent entendre dans deux directions différentes. Il ne s’agissait pas de bêtes. Non. Deux hommes. Il se dissimula dans un buisson pour observer leur arrivée. Un homme de taille relativement normale, se hâtait dans ces bois, semblant fuir quelque chose qui arrivait de derrière. De l’autre côté, un nain, lourdement équipé, qui se baladait tranquillement, sans la moindre pression.

Qu’est-ce qu’ils foutent ici, se demanda le vagabond, pensant être seul pour le restant de la nuit. Avec discrétion et agilité, il se déplaça dans la pénombre et arriva entre les deux inconnus avant qu’ils ne se rencontrent. Son apparence, de nuit de surcroît, pouvait effrayer la plupart des voyageurs. Ici, personne ne s’en affola et cela le réconforta. Il n’était pas en présence d’amateur. Le nain ne laissait nulle place au doute, surtout avec ton attirail : il était en mission d’exploration. Quant à l’autre, il ne semblait pas en reste non plus.

« Un nain, un punk et une chauve-souris, aux abords des Dunes d’Oman, prenant tous les trois cette même direction. Si l’on m’avait prédit une telle chose, je n’y aurais probablement pas cru. Je ne connais pas vos projets mais je vous conseille d’y renoncer. Lorsque vous aurez dépassé ces bois, les dunes se présenteront à vous et il sera trop tard pour faire demi-tour. Des hommes et des femmes aussi courageux que nous le sommes ont pris cette route il y a des semaines… et ne sont jamais revenus de cette expédition. »

Il ne savait pas vraiment comment manœuvrer. Venaient-ils pour la même entreprise ? Si tel était le cas, ils iront – tout comme lui – au bout de celle-ci. Les dieux réservaient de drôles de desseins à ce pauvre Artémis.


Dernière édition par Artémis De Goya le Sam 12 Nov - 14:12, édité 1 fois
Sam 29 Oct - 10:06
- Un punk ? ... Il haussa les épaules, rangeant le couteau qui avait apparut dans sa main au moment même ou il avait comprit ne pas être seul dans cette partie très obscurs du continent d'Uhr. Après la course poursuite, il était resté méfiant, mais l'homme au masque, et son drôle de compagnon, un nain à l'air farouche, n'avaient pas le profil des assassins qui devaient encore le chercher en Xandre. Le dernier qui le suivait à la culotte avait été vaincu par Cœur de lion, et depuis il n'avait croisé absolument personne, prenant les routes les plus discrète pour quitter le pays. En espérant que le contrat sur sa tête, ne serait pas assez intéressant pour traverser la frontière, et atterrir sur d'autre tables, dans d'autre lieu, l'obligeant à changer une nouvelle fois d'identité. Retourner en Xandrie, autant par nostalgie qu'automatisme, avait été une erreur. Tout ceux qu'il connaissait n'était plus là, ou sinon semblait avoir changé de fusil d'épaule depuis sa dernière venue en ces lieux.

De nouvelles têtes, de nouvelles rencontres, il en avait besoin.

- Je ne sais pas si c'est une insulte dans le pays d'ou tu viens, mais bon, je connais pas ce mot ... Sa culture était limitée, concernant les expressions communes d'autre lieux, et d'autre temps. Bref, pas grave .... Je suppose que tu es le nain, pointa-t-il du doigt Tomorg, et toi la chauve souris ... Il pointa de la tête son camarade opalin. La position semblait peu confortable, aussi avança-t-il vers les deux inconnus.

- On m'appelle Splash et vous ?

Il portait son masque et souleva-t-il ses lunettes, dardant de ses yeux les deux autres. Vous m'excuserez, je reste masqué, mais la confiance est une denrée rare de nos jours.

Il haussa les épaules, ce qui devait être, se faisait. C'était tout. Le destin l'avait coller avec deux étranges personnages, mais il accepétait le défis à moitié murmuré, ou plutôt caché, dans le discours de l'homme chauve souris.

- Semblerait que le hasard m'ait mis sur votre route. Allons y. Je ne suis pas altruiste, mais je sais quand je me dois d'être concerné par une cause.


Et il suivit les deux inconnus sur la route.[/color]
Jeu 3 Nov - 17:52
Cela faisait quelques jours que Philippe errait entre les dunes d’Oman et la forêt qui les encerclait. Il n’avait jamais connu que cette zone en réalité, et savait probablement que tout comme il avait commencé ses jours ici, ce serait aussi là qu’il les finirait. Cependant, même s’il se sentait chez lui, la proximité avec la Mer de Brume avait malheureusement des désavantages terribles comme le fait de se faire chasser de chez soi dès lors qu’un monstre s’écartait un peu trop de l’étendue de Malice. Son mode de vie n’avait pas vraiment changé malgré l’arrivée de l’invité indésirable qui avait investi sa maison : c’était un chasseur qui vivait en autarcie et se nourrissait du gibier tombé dans ses pièges, et qui savait se débrouiller à peu près partout, mais il aurait bien aimé retrouver les murs rassurants qui composaient son foyer.

Ah ! une nouvelle proie ! Philippe avait l’ouïe fine, comme le reste de sa famille, ça l’avantageait beaucoup lorsqu’il avait faim, et cela faisait quelques jours qu’il n’avait pas mangé. Ce fut donc avec un enthousiasme non dissimulé qu’il se dirigea discrètement vers la petite bête à la chair tendre dont il savait qu’il apprécierait le goût, et peut-être même pourrait-il ramener la cuisse d’un des deux plus gros bestiaux qui se reposaient non loin, se disait-il. Il était proche désormais, suffisamment pour attraper le met de roi dont il reconnaissait sans peine les bruits de pas. Philippe se dégourdit les épaules, fléchit les genoux et bondit à la verticale.

Ah oui, parce que si vous ne l’aviez pas déjà compris, Philippe était un tortaupe.

Dans un fracas qui aurait rendu ses parents fiers, Philippe jaillit de terre, soulevant un nuage de poussière aveuglant qui surprit les bestioles. Ce n’est que lorsque la poussière retomba et que Philippe retourna dans son trou que ces dernières purent réaliser que leur camarade miniature manquait à l’appel. Elles n’avaient pas vraiment d’autre choix que de traquer les bruits de pas lourds de Philippe et les probables jurons de son dîner si elles voulaient retrouver celui-ci en un seul morceau. Les tunnels étaient largement assez grands pour qu’elles puissent y courir sans encombre, et peut-être trouveraient-elles une surprise à l’arrivée ?
Mer 9 Nov - 17:50
J’prend le temps d’humer un peu l’air, ça fait un bien fou, t’imagine même pas copain. C’est affreusement mort, ici. Ça sent le fond de cadavre, j’adore ça. C’est un peu ça, ces dunes. La Brume  commence à se faire suffisamment présente pour ramener quelques effets sympatoches avec elle ! Je sais pas si mes nouveaux amis apprécient, mais moi, c’est mon truc. Mon kiff. Je m’emplis les poumons de cette odeur de Mort et je soupire gaiement, j’suis dans mon élément, comme une bonne femme dans un bain chaud. Et puis d’un coup, me v’là encore dans un trou putride. Encore mieux ! Ça m’rappelle la spéléo, avec les gars, l’bon vieux temps. Ça shlingue comme pas possible, on y voit pas à deux pas d’vant, j’manque de me faire enterrer vivant à chaque pas que j’fais. Le machin qui m’a emmené ici, c’est un monstre d’histoire qu’on nous raconte quand on est gosses. Tout l’monde les connaît, ces saletés, de là ou je viens. J’ai bien du perdre quelques membres d’ma lignée à cause d’eux. Mais j’ai jamais aimé ma famille, alors j’leur en veux pas. Par contre, m’retirer de mes nouveaux potes avant même que j’ai pu les insulter proprement pour partir sur d’bonnes bases… Ça selon le Code Tormog, c’est sentence ultime.

Mes araignées grignotent ma barbe, le stress sûrement. Changement d’environnement un peu trop brutal. Y’a plus de lumière ici, mais dame nature a jugé bon d’nous donner de quoi s’en sortir sans. D’ailleurs, maintenant qu’j’y pense, c’est sûrement pour nous aider face à ces gros tas de merde, en fait. Et en parlant de tas d’fumier, le v’là, tiens, regarde. Pas facile de le distinguer dans c’t’endroit, mais il bouge, et là, il m’fonce dessus. Si je bouge pas, j’me le prend en pleine poire et c’est finito pour Tormog. Alors tu t’imagines bien que j’vais bouger.

Il s’écrase contre le mur de terre derrière-moi, moi j’m’écrase au sol comme un gros tas pas agile pour un sou, parce qu’il m’a pas entièrement loupé, le fumier. Je bouffe la terre mais c’est pas la première fois, je mâche un coup pour le goût, ‘pis j’recrache, avec une gerbe de sang en prime. Je tâte mes chicots de la langue, j’veux pas en perdre encore un j’ai b’soin de quoi mâcher, moi.

Le plafond d’fortune tremble au dessus de ma gueule, mourir contre une créature du diable ça m’dérange pas, mais mourir enterré vivant j’te l’dis d’expérience, c’est pas dingue. C’est même carrément l’angoisse. Alors j’me bouge les miches. Normalement, c’est l’heure de mon moment préféré ; j’dégaine ma dague, une arme qui m’a tellement bien servie qu’elle a une sacrée sale gueule, maintenant, y’a du sang séché dessus. Alors quand la proie voit ça, t’imagines bien que ça pâlit ! Sauf que là, ben, la proie, c’est moi, et les tortaupes sont pas habilités à pâlir, je crois. J’me contenterai d’un cri affreux quand j’l’aurai planté dans le bide. Tout le monde sait ça, dans les Monts d’Argents, que c’est leur unique point faible. On l’apprend vers quatre-cinq ans, en même temps qu’on apprend les additions pour savoir compter les pièces d’or.

« Aller ramène-toi espèce de sale fils de foin d’fumier ! »

Ma voix résonne dans les tunnels alentours, faut que je fasse gaffe, j’suis p’tête suffisamment puissant pour tout faire s’écrouler. J’fais tourner ma dague entre mes doigts boudinés, tandis que mon torpote se roule dans la terre, prend ma direction, comme une boule de merde furieuse. Pas moyen de viser le bide comme ça, alors j’utilise plutôt la tactique de combat la plus avancée du répertoire gnome : la fuite, et j’me casse dans un de ces tunnels qui vont j’sais pas où. J’suis vieux mais rapide, ça devrait me donner quelques secondes avant ce machin m’rattrape, c’est ses tunnels après tout, son élément. Mais c’est sans compter la phase deux d’mon plan, faire le mort et lui planter le cul quand il se dira que y’a pas de danger et que c’est le moment de passer à table. Alors oui, y’a aussi une chance infime que mes copains d’en haut viennent à ma rescousse, mais d’mon point de vue, faudrait être sacrément bête pour venir sauver les miches d’un gars à qui t’as à peine causer. Moi, à leur place, j’me laisserai me faire bouffer bien tranquillement.

Mais j’suis pas le type le plus sympa du monde, me prend pas comme exemple.
Sam 12 Nov - 15:49

Même pas le temps de se saluer. Seul le punk qui se nommait Splash eut le temps de le faire. Il avait l’air sympathique, pensa Artémis en l’écoutant. Mais non. Pas possible de lui répondre. Le nain fut aussitôt attrapé par une grosse bête qui jaillit du sol et disparut avant que la fumée ne disparaisse. Gros blanc. On entendait brièvement des bruits de déplacements, peut-être même de lutte, mais c’était relativement faible. Splash et Artémis se regardèrent dans le blanc des yeux. La chauve-souris se gratta passivement le sommet de la tête. Finalement, il retira toute sa panoplie, notamment sa cape et son masque, laissant apparaître une chevelure blanche et une lueur jaune dans ses yeux. Il conserva le reste.

« Bon, qu’est-ce qu’on fait Splash ? Le nain venait d’arriver, en même temps que nous, dans ce petit carrefour au milieu de la forêt, en pleine nuit. On pourrait l’ignorer et continuer notre route, mais j’ai tendance à croire que si le destin nous réuni ici-même, c’était certainement pour une bonne raison. Moi, en tout cas, j’y vais. », dit-il en sautant dans le trou.

Même si le nain n’a pas l’air aussi sympathique que Splash, pensa-t-il. Avançant presque à l’aveugle dans ces cavités souterraines, le vagabond tenta de se repérer grâce au son produit par les déplacements de la Tortaupe. Il n’était pas commun d’en croiser un. Le destin de ces trois hommes était absolument fabuleux. Excité, s’habituant à l’obscurité, Artémis accéléra le pas. Derrière lui, des pas de course, probablement le troisième homme de la bande. Fallait être complètement abruti pour s’élancer là-dedans. S’approchant grandement des bruits, le sol tremblait aux mouvements de la bête. Ils étaient proches. Les Tortaupes avaient tendance à se mettre en boule et rouler pour augmenter leur vitesse. L’astuce, c’était de l’arrêter dans sa course pour l’attaquer sur les flancs ou le dessous.

« Notre chance, c’est qu’ils raffolent des gobelins, puis des nains. Nous sommes les derniers dans sa chaîne alimentaire. Cependant, comme tout prédateur, quand on pénètre dans son territoire, il devient agressif. Tu te sens prêt ? Je vais l’attirer vers nous. »

Il dégaina ses deux lames et les frappe entre elles pour provoquer un bruit absolument assourdissant. Quand cela lui sembla suffisant, le vagabond s’arrêta. « Le nain ! Tu dois connaître les Tortaupes mieux que je ne les connais. Je vais attirer celui-ci vers moi, le bloquer, pendant que Splash et toi allez le réduire au silence. » Le sol tremblait à mesure que le prédateur approchait. « Ne tardons pas, camarades ! Qui sait ce qui se trame au fond de ces cavités ! »

Cette espèce n’était pas réputée pour vivre de manière solitaire, alors probablement qu’ils se reproduisaient et cela nécessitait forcément une communauté. Les réseaux souterrains, gigantesques, n’impliquaient pas forcément de fortes concentrations, mais plutôt des êtres éparpillés. En tous cas, la Tortaupe apparut subitement dans le champ de vision d’Artémis. Ce dernier ses deux pour tenter le freiner et de se protéger de la charge. Le choc fut des plus impressionnants. La garde de l’opalien flancha, mais il se remit aussitôt en position, constatant malgré tout que la vitesse du monstre avait bien diminué. Toujours debout, ses appuis glissaient face à la puissance du monstre, mais sa vitesse continuant d’être descendante.

« Maintenant ! Grouillez-vous ! S’il retrouve sa forme originale, nous sommes morts ! »


Sam 17 Déc - 22:26
Tu crois avoir tout vu, ‘pis finalement tu t’fais surprendre encore par la vie ! J’ai plongé les yeux dans le Vide mon pote, le vrai Vide, la noirceur infinie, dans les profondeurs sous les Monts d’Argent, mes copines araignées me content tout les soirs, dans mes rêves, des anecdotes croustillantes datant d’avant même l’invention du Temps. Mais ça, c’est une première ! Ces cons sont venu. Et quels cons. Au lieu d’être partie tranquillement, ils sont venus me chercher. Et maintenant, au lieu d’être un imbécile à risquer de se faire bouffer, ben on est trois imbéciles.

Mais ça m’touche, si l’autrui me repoussait pas, j’les enlacerai. Mais y’a plus important. Suriner ce Tortaupe d’mes deux, puis pourquoi pas le faire fumer et s’remplir le bide. Alors j’me met au boulot, celui aux cheveux blancs s’est lancé en plein dans l’combat, il est robuste. Assez robuste pour pas crever facilement devant mon Torpote, assez robuste pour me péter la gueule si j’participe pas alors qu’il est venu dans ce trou pour m’aider. Alors j’m’y colle.

Pendant que machin aux épées s’accapare l’attention du bestiau, je copie la bête et je roule sur le sol pour m’approcher, technique gnome, répertoire IV : être petit ET agile. A ma grandiose arrivée vers le flan de cette connasse de taupe, tandis que le grisonnant subit un nouveau choc qu’il encaisse presque comme un chef, je plante mon surin aussi fort qu’possible.

Ça hurle, mon gars ça hurle comme pas possible ces bêtes, l’écho se répand dans les tunnels, ça m’fait même trembler, un cri bestial qui m’déchirerai presque le cœur, si j’en avais pas un en pierre. Ça veut dire deux choses. J’l’ai pas tué, mais bien fait mal, et ça risque de ramener ses potes à lui. J’ai du sang plein les mains ! De quoi nourrir mes copines qui siègent dans ma barbe, alors je leur en donne un peu. Pas l’plus noble, mais tout de même ! Là d’où j’viens, on crache pas sur la nourriture, merde.

Et puis, j’me retrouve projeté sur le côté, parce que le bestiau se relève et veut en découdre encore plus qu’avant. Ben merde, j’tiens le coup malgré l’âge, mais faut bien admettre que j’ai perdu d’ma superbe. Tandis qu’j’me relève mollement, le Tortaupe se retrouve attiré par un bruit métallique qui lui casse aussi bien les tympans qu’à moi, c’est ce fou qui tape avec ses lames pour l’attirer de nouveau, un brave type franchement. Le Tortaupe se couvre le ventre de nouveau, et s’apprête à rouler dans sa direction. J’me jette dessus. Ça, ça fait pas partie du répertoire Gnome, c’est un truc bien d’chez moi, ma patte particulière si tu préfères. Ça s’appelle faire n’importe quoi sans réfléchir. J’me retrouve la tête à l’envers, mais ça entrave sa course. J’en profite pour v’nir me péter les dents sur un coin pas trop durci par ses écailles à la con, juste histoire de le faire chier. Et le pire, c’est qu’ça marche, distrait pendant une micro seconde, elle voit pas arriver mon copain qui lui plante son acier en plein dans le bidon, il s’y connaît le bougre, c’est l’point faible que j’visais depuis le départ.

Y’a pas de hurlement cette fois, juste un râle un peu tristoune, et moi qui ricane en criant victoire.

« Alors toi mon gars, j’t’en dois une. Si tu me crèves dans les pattes, j’te ferai une belle sépulture, et j’pisserai même pas d’ssus ! Parole de gnome.
- Hm. »

Ça l’fait pas rire. Il regarde derrière-moi, pas inquiet mais concentré.

« D’autres vont arriver. Repartons à la surface, et vite. »

Il perd pas l’nord, et il est efficace. J’crois que je vais rester dans ses pattes encore un peu.

« J’ai l’temps de récupérer un peu de viandosse sur ce salopiot ou pas ? »
Ven 23 Déc - 15:19


En fait, Artémis trouvait ce petit être relativement sympathique, mais l’urgence de la situation l’empêchait d’être plus jouasse. Des bruits venaient du fond de ce tunnel. La famille de ce tortaupe approchait rapidement et les chances de survie étaient proches de zéro s’ils ne bougeaient pas d’ici. Cela dit, la route jusqu’aux dune d’Oman n’était pas achevée et quelques vivres ne seraient pas de trop. Le vagabond avait prévu le coup avec quelques viandes séchées, mais visiblement pas le nain. Survivre à cette aventure souterraine était une chose, sauf si l’un d’eux venait à mourir de faim sur la route.

« Ne fais pas dans la dentelle. Coupe une bonne tranche et quittons ce trou à rat ! »

Le nain s’exécuta rapidement. Il était habile le vieux. Et robuste. L’épéiste se rappela que la bestiole l’avait violemment repoussé à au moins deux reprises et il s’était toujours relevé. Solitaire de nature, l’ermite se dit finalement que cet allié pourrait être des plus utiles. Mais malgré ses compétences, le bougre voulait plus de viande que nécessaire, ou alors avait-il un appétit d’ogre. En absence de solution, Artémis sortit sa mitrailleuse Dexar et se plaça face à ce qui leur arrivait de plein fouet. Il maugréa car il détestait utiliser son arme à feu. Néanmoins, s’il continuait de la conserver avec lui, c’était bien parce qu’il concevait qu’elle était diablement efficace.

« Les tortaupes ont la peau dur. Je ne suis pas vraiment rassuré quant à l’efficacité de mon arme face ces saloperies. Alors, cher ami, je te suggère d’accélérer si le rythme si tu veux pouvoir profiter de ton repas en un seul morceau. », conclut le vagabond en employant un ton ironique compte-tenu de la situation.

Il commença à tirer. Les balles arrêtèrent le groupe quelques instants, car la puissance de la mitrailleuse offrait une certaine résistance. Néanmoins, constatant que les balles ne leur faisaient pas plus de mal que ça, elles remirent la marche avant sans se soucier de ces choses qui rebondissaient sur leur carapace. Artémis replia son arme et la rangea dans sa poche.

« Là, ça craint ! On décampe ! »

Ils fichèrent le camp à toute vitesse et remontèrent à la surface. Dans l’adrénaline, ils poursuivirent leur course sur une bonne distance pour être certain d’avoir semé leurs poursuivants. Artémis en avait vu certains s’arrêter sur la dépouille du membre de leur famille. Qu’importe. Ils étaient maintenant tirés d’affaire. Plus ils avançaient et plus le risque de tomber sur une bête grandissait. Quand ils se retrouveront dans la brume, le risque sera encore plus grand. Finalement, manger serait peut-être la meilleure chose à faire avant d’entrer dans cet enfer brumeux. Sur place, faire un feu et déguster en toute sécurité ne sera peut-être pas possible.

« Devant nous, je ne sais pas réellement ce qui nous attend, mais nous devrions peut-être profiter de notre dernier repas. Qu’en penses-tu ? »


Ven 30 Déc - 22:54
Le calme retombait, aucune trace de Splash à la surface et les tortaupes ne semblaient pas vous avoir suivis, le deuil de Philippe devait certainement trop les impacter pour qu’ils cherchent à se venger.

Le vent frais des dunes vous rappela que la nuit ne serait sans doute pas de tout repos, et que ce n’était là que le début de vos mésaventures, mais le feu de camp improvisé qui vous servit à cuire votre viande émettait une chaleur et une lumière qui perçaient la froide obscurité qui s’installait progressivement. Tormog, tu devais sans doute te sentir plus à l’aise, ton regard portait infiniment plus loin qu’Artemis hors de la lueur salvatrice du feu et rien de ce que ta vue te montrait n’indiquait le moindre danger.

Cependant, Artémis, ton esprit ne pouvait s’empêcher de divaguer en direction du tunnel que vous aviez emprunté avec le tortaupe. Au début, tu aurais sans doute pris ça pour une saine paranoïa en sachant qu’une troupe de prédateurs se trouvaient dans le trou, mais ton esprit s’habituant à la sensation, tu te rendis compte qu’il s’agissait bien plus que d’une simple appréhension, c’était presque comme si on t’appelait à y retourner, l’injonction devenait de plus en plus pénible les heures passant.

Puis tu sentis quelque chose, à un kilomètre au nord, tu ne parvenais pas à comprendre comment mais tu savais que c'était sous terre, non loin de la frontière de Dainsbourg. Un gêne t’envahit soudainement, tu te sentis étouffé, submergé par l’impression que ton corps était parcouru de petites griffes qui raclaient désagréablement ta peau. La sensation lointaine revint, comme une vague, décuplant l’illusion d’inconfort transmise à ton esprit. Quelque-chose t’appelait, là-dessous, ou bien quelqu’un, mais quoi que ce soit, ça t’implorait de l’aider.
Dim 15 Jan - 17:40
« Oh mon gars, t’es avec moi ? »

J’me permet de lui poser la question, parce qu’il a les yeux dans le vague et qu’il a pas réagit quand j’ai piqué un peu du contenu d’son assiette. Il est vif, normalement. Alors ça m’fait tiquer.

« J’sais pas si c’est la lueur de la lune ou quoi, mais t’as une sale gueule. Tu vas pas m’claquer dans les pattes hein, t’avais l’air bien jusque là ! 
- Mes excuses. C’est juste…
- Ben accouche ! Et mange, avant que j’pique tout, mon estomac a pas de fond j’te préviens, si je vois le moindre reste qui traine ça finira dans m’gosier.
- Quelque chose nous attends, là-bas.
- Là-bas ?
- Cette grotte. Cette expédition. Je peux le sentir.
- Ah bah oui mon gars, c’est pas n’importe qui qui nous attends en plus, c’est la Mort elle même ! Une copine à moi. Faut pas faire cette tête, la Brume, c’est comme ça ! La Mort s’y prélasse tranquillou. Mes copines araignées la sentent aussi, c’est plutôt bon signe, ça veut dire qu’on s’est pas trop paumé en route. Tu devrais être content !
- Tu ne m’apprends rien sur la Brume.
- Alors zen mon pote, on va pas rebrousser ch’min !
- Je n’ai jamais parlé de rebrousser chemin. Je te partage simplement ce que mes sens m’indiquent.
- C’est sympa, mais le partage moi c’est pas trop mon truc. Pour tout t’dire, j’suis plutôt du genre à planter les compagnons d’route dans le dos pour piquer dans leur besace.
- Je te remercie pour l’avertissement, je ne dormirai que d’un œil cette nuit.
- Bah ! Les types dans ton genre, ça dort jamais vraiment t’façon. Mais prend mon honnêteté comme gage d’amitié ! Tu m’as sauvé le cul, je planterai pas l’tiens promis. »

C’est l’heure de l’inventaire. C’est simple : j’ai bouffé une bonne partie de ce que j’avais découpé sur l’autre créature de ses morts. Donc il me reste pas grand-chose. Fin de l’inventaire. On s’rapproche de plus en plus de la frontière, c’qui veut dire, d’expérience, de moins en moins de bouffe saine. A force de bouffer d’la merde, mon corps s’est habitué, j’peux bouffer des insectes au pire, mais bon. Et si mon pote ressent vraiment des machins bizarres, c’est qu’on est plus proche que c’que je pensais. J’regarde vite fait la carte que le vieux dépressif m’a filé, elle est vieille mais j’arrive plus ou moins à me repérer. Le lieu de l’expédition maudite, c’est derrière une grand vallée, un peu plus au Nord. J’partage mes observations avec mon copain, qui acquiesce tranquillement, tout en gardant un œil dans le vague. Il essaie de communiquer avec les esprits, j’reconnais. Je le fais souvent. Il sort quand même de ses songes et m’file une estimation de la route qu’il nous reste, dans quelques jours même pas, on s’ra face à notre destin, et à celui des membres de cette expédition. Moi, j’paris sur un tas de cadavres qui ressemblent plus à rien. Pas de quoi revenir comme des héros, mais l’avantage c’est que j’pourrai peut-être me servir dans leurs poches, quand t’es crevé les possessions matérielles te servent plus à rien, autant faire croquer les vivants, non ?

La nuit s’passe sans trop d’embrouille. Artémis s’est levé deux-trois fois en entendant un bruit, au loin, qu’même moi j’entendais pas. Il a les sens affutés, c’ui là. Mais rien n’a osé s’approcher d’nous, sûrement mon aura de puissance qui repousse ces créatures. Ca, et le feu, hein. J’l’ai choppé à murmurer dans l’vide aussi, dans son sommeil. Ca m’rassure, les gens sain d’esprit c’est sacrément ennuyant, tu sais.

‘Pis nous v’là sur la route de nouveau. Je sifflote pour mettre un peu l’ambiance, lui reste de marbre, un statue. Concentré, vigilant. On parvient finalement à un rebord de falaise, où la forêt s’arrête brutalement. Au-delà, c’est la vallée dont j’te parlais plus tôt. Ca s’étend au loin, presque à perte de vue, mais j’sens bien qu’à quelques lieux seulement la Brume étant son influence. Tu peux même le sentir, en t’concentrant un peu. Ca pue la mort et la pestilence. Si on descend d’notre perchoir, c’est l’point de non retour. J’tapote l’épaule de mon pote.

« Laisse-toi porter par la vie mon gars, déstresse un peu ! On fonce tout droit dans l’danger, et on l’fait consciemment en plus ! Vu proche qu’on est d’la Brume, qu’on fasse attention ou pas, si Elle veut nous envoyer ses merdes à la gueule, on s’la prendra. Profite un peu du calme avant la tempête ! »
Sam 4 Fév - 18:52


J’ai tiré le gros lot. Fallait que je me tombe sur un nain, mais probablement l’un des plus pénibles d’entre eux, pensa le vagabond en regardant son interlocuteur débiter un tas de choses. Ces appels, ces images dans sa tête, n’étaient que l’œuvre de sa Nebula. Plus elle s’approchait de ses sœurs et plus elle devenait agressive. Son but est de prendre le contrôle du corps du Portebrume, et avec un peu d’aide, ses chances d’y parvenir grandissaient. En d’autres termes, tant qu’Artémis n’aura pas complètement maitrisé sa Nebula, elle demeurera un danger à chaque fois qu’il s’approchera de la Brume. Comme en ce moment.

Une nuit, une journée de marche, le vagabond semblait de plus en plus dans le vague, mais il s’efforçait au contraire de rester lucide. Le nain l’exaspérait jusqu’au moment où il comprit que ce dernier faisait probablement cela pour l’empêcher de perdre le contrôle. Au sommet de cette falaise, chaque bouffée d’air était imprégnée de Brume. Le Nouveau Monde, le monde obscur, interdit, commençait à leurs pieds. Le Portebrume inhala l’air avec beaucoup légèreté. Il se tourna vers son ami Tormog.

« Je n’ai pas encore perdu la tête. La Nebula en moi fait des siennes et le fera davantage au fil de notre aventure. Je suis tellement lucide que ton aide ne m’échappe pas, l’ami. Merci à toi de monopoliser l’attention pour m’éviter de sombrer. Allons-y. »

Un amoureux de l’aventure, comme lui. Les deux hommes ne pouvaient que bien s’entendre. La suite risquait cependant d’être difficile pour Tormog, car les errances d’Artémis allaient probablement être plus nombreuses. Ils entamèrent la descente. Périlleuse. Le terrain était gravillonneux, instable. Le nain maitrisait. L’expérience parlait pour lui. D’ailleurs, il avait pris la tête du duo. Plus rapide, plus stable. Chacun de ses pas était calculé et posé avec minutie. L’épéiste tentait d’apprendre en l’imitant. Dans une heure, peut-être deux, la nuit commencerait à tomber. Le Guide du groupe, qui s’était probablement contenu, accéléra le pas pour arriver en bas dans les temps. Le vagabond suivit le rythme du mieux que possible. La démarche rentrait peu à peu dans ses schémas moteurs.

***


« J’ai bien cru qu’on allait passer la nuit dans c’bourbier !
- Moi aussi.
- J’vais pas pouvoir te t’nir éveillé et veiller à c’que tu suives le rythme. Va falloir accélérer mon gars !
- J’en prends bonne note.
- Et détends-toi, j’te dis !
- Je suis détendu. Nous sommes dans la vallée où se trouve probablement le groupe que nous recherchons. »

Ou leurs ossements. Les deux hommes se comprirent.

« Tu manges tout ce que tu trouves ? Je termine mes réserves de viande ce soir. Demain, je commence un régime végétarien. Je ne touche à aucune viande touchée par la Brume. »

Sans doute craignait-il d’être contaminé par d’autres Nebula en les ingérant. Puis les sœurs de sa Nebula pouvait prendre possession d’êtres déjà morts, donc de viandes avariées : les Incubes. Il était à peu près certain d’en trouver un bon nombre. Sous forme animale ou humaine. Viande séchée au menu et quelques herbes pour s’habituer à ses prochaines repas. Si les nuits furent relativement paisibles jusqu’ici, le vent allait certainement tourner. Le Portebrume posa la tête sur son paquetage et ferma les yeux. Il ne dormait pas forcément, à l’instar des nuits précédentes, mais il se reposait tout de même. Se faire bouffer durant son sommeil n’était pas envisageable.

Mar 21 Mar - 17:35
Bon, v’là le topo. On y est, pas de doute. J’ai voulu bouffer un champignon qui traînait, dis-toi que même pour moi c’était pas d’la tarte. Tout est d’venu poisseux, ici. Y’a comme une odeur de mort dans l’air et c’est pas moi qui fouette. Donc c’est les premiers signes qu’on a complètement mis les pieds dans la merde, tu vois. C’est pour poser le décor, te mettre à l’aise. Maintenant, j’te ponds le tableau final. Y’a un seul sujet d’ssus, et c’est ce connard qui nous fait fasse. Je dis connard, mais faut pas lui en vouloir, doit pas y’avoir grand-chose qui cogite, dans son crâne à moitié ouvert. On dirait un grand brûlé, a l’exception de ce microcosme de champis dégueu qui lui poussent dessus. Ça ressemble un peu à ceux qu’j’ai bouffé, d’ailleurs, j’suis pas sûr d’aimer ça. L’gaillard doit bien dépasser mon copain maudit d’une bonne tête, et quelle sale gueule il a putain ! La mâchoire qui tient plus en place, il s’approche lentement d’nous, pas pressé, on l’a entendu v’nir de loin. C’est mon pote qu’a levé l’oreille en premier, alors qu’on était occupé à se décrotter les bottes. La discrétion, chez les morts, ça doit pas leur parler tu vois, ni l’instinct de chasse, il est juste v’nu se poser devant nous. Moi, j’suis prêt à lui caillasser la gueule, histoire de briser les derniers liens qu’animent ses membres dégueu. Mais Artémis, mon nouveau meilleur ami, est moins con que moi figure-toi ! J’suis pourtant une figure d’intelligence.

« Il n’est pas encore agressif. Mais il se défendra.
- Bah ! Ça s’caillasse tout aussi bien.
- Si il est bien seul, oui… »

Comment ça mon gars ? Sous prétexte qu’on pourrait énerver ses copains on doit pas l’massacrer ? Tu m’demandes d’épargner un truc aussi flippant ? Bah ! J’capte son regard, il est concentré ailleurs. Maintenant qu’j’calme mes pensées belliqueuses, j’comprends mieux. Ça craque tout autour d’nous, il a les sens affûtés, même moi j’les avais pas capté. A croire que la Brume, c’est son environnement naturel. On est encerclés. Ils sortent tranquillement des fourrés, lentement, sans s’presser, ils savent qu’on est là mais se sont pas encore décidé quoi faire de nous.

« Contournons les dans le calme, propose Artémis. Inutile de les provoquer et de se battre pour rien. »

Moi, j’pense qu’on se bat jamais pour rien. Parce que dans l’pire des cas, ben ça défoule. Mais bon. Il me plaît bien, ce possédé. On s’met à bouger, aussi tranquillement qu’eux, comme si on était des vieux potes, qu’on était dégueu comme eux. P’tête que j’devrais me foutre un champi sur l’oreille pour me déguiser et passer inaperçu.

Leur passer à côté comme ça, ça m’file presque la chair de poule. Rien d’naturel dans leurs mouvements, ils bougent par à-coup, comme si l’temps s’écoulait pas pareil pour eux, qu’ils se réveillent par intermittences, les choses qui les contrôlent doivent pas avoir l’habitude d’un vaisseau d’chair pareil. Ils se retournent au moindre craquement d’branche, mais rien les poussent à s’énerver. J’me d’mande bien ce qu’ils cherchent. Ces machins là, ça aime bien s’reproduire. Ils veulent pas nous contaminer ? J’suis pas assez bien pour eux c’est ça ? Ou alors c’est la nature cachée de mon pote qui les en empêche. J’lui demanderai après tiens. Mais pas maintenant. Il a plus l’air d’être humeur à causer. Pas qu’il le soit souvent, hein, mais là, j’crois que ces crises nocturnes lui reviennent. Il a la main tremblante, qui s’rapproche d’ailleurs doucement d’son pommeau.

« Relax, mec, on est presque sorti de la merde ! »

Y m’réponds pas, c’est que c’est franchement pas poli. V’là qu’il s’arrête, même. Les champi-humains reprennent leur marche funèbre vers nous. Ils penchent leurs têtes à moitié déchiquetées. Ils tendent c’qu’y reste de leurs mains vers nous.

« On va p’tête pas pique niquer ici, si ? Reprends toi mon pote, c’est pas l’moment de divaguer, t’aura tout le temps de discuter avec tes démons ce soir »

Finito. J’sais pas ou est mon pote Artémis, mais il est bien loin, là tout de suite. J’te cache pas que ça m’arrange pas trop. Notre suite s’énerve, l’air se charge. De quoi, j’sais pas, mais ça d’vient lourd. Ça m’rappelle sous la montagne, quand on a fait péter une paroi, et qu’le Vide nous attendait derrière. Les tremblements reprennent mon compagnon, ça agite tout l’monde, qui s’mettent à s’agiter entre eux comme une réaction en chaîne. Ils s’mettent à faire des bruits bizarres, ça peut pas v’nir d’une bouche un bruit hideux comme ça, sûrement d’un organe que j’connais pas. Bon, ça suffit. J’me remet en marche, j’attrape mon copain par le bras, qui en réponse dégaine sèchement son arme et l’envoie juste au dessus d’ma tronche, d’un sale coup horizontal. J’pourrai dire que ça m’a manqué d’peu, mais en fait il m’visait pas. La tête d’un de ces monstres qui s’était approché d’un peu trop prêt roule sur le sol. Et d’un coup, autour, ça d’vient le chaos.
Ven 24 Mar - 11:30

« Ne t’en fais pas, mon vieux. Je suis toujours dans le coup. », fit-il d’une voix calme et rassurante. Je ne peux pas t’assurer de comprendre ou de communiquer avec ces choses, mais ma Nebula semble avoir compris que je devais rester un seul morceau si elle voulait un jour s’emparer de moi. »

Pas tout à fait dos à dos étant donné la différence de taille, mais vous aviez bien compris, les deux camarades se tinrent prêts au combat, encerclés de tous ces immondes personnages. Artémis se demande si ces individus étaient des hommes autrefois, des Portebrume dévorés par leur Nebula. C’était absolument abjecte. Même pour ces parisites, l’intérêt n’était pas clair.

Je te promets de ne pas te laisser dépérir ainsi, mon frère, dit l’esprit du loup.
- Parce que tu crois que je laisserai son corps sombrer ainsi ? Mes sœurs, que vous voyez ici, sont de basse classe. Rien à voir avec moi. D’ailleurs, tu peux me les éliminer, Arti’, leur présence m’incommode, rétorqua la Nebula.
- Madame a des attentes maintenant, fit Artémis.
- Dépêche-toi avant que d’autres ne rappliquent. Je ne tiens pas à être dévorée par ces sous-fifres.
- Théoriquement, c’est moi qui me ferais dévoré, pas toi.
- Et moi, mon frère. Et moi, rugit le loup.


La cohabitation n’était pas toujours évidente.

« De mon côté, nous sommes tous parés à nettoyer la zone, mon vieux. C’est ce que tu suggérais tout à l’heure, non ? Ne perdons pas un instant. »

Nain, humain, loup et Nebula s’engagèrent dans une bataille sanguinaire. Une véritable boucherie. Tormog semblait plus épanoui que jamais. Vieillard d’apparence, il semblait avoir retrouvé une certaine jeunesse et se battait comme un juvénile sur qui le temps n’avait pas d’effet.  Artémis, lui, se battait comme à son habitude, de manière habile et méticuleuse, ne s’épuisant pas vainement. C’était un robuste gaillard, il frappait fort aussi. Mais sa science du combat l’entraînait à anticiper à prévoir ses coups à l’avance. L’esprit du loup qui l’habitait, Œil-De-Nuit, lui donnait un regard différent sur son environnement. Des odeurs, des sons, qu’il ne pouvait percevoir en tant que simple humain. Les deux compères se débrouillèrent si bien que les cadavres ambulants furent neutralisées en un temps record.

Ah ! Là, je me sens mieux. Vous avez bien travaillé, nobles sujets.
- Dis, mon frère, la femelle s’y croit vraiment, hein ?
- Un jour, mon frère, j’ose espérer qu’elle parviendra à mettre son égo de côté.
- Je vous entends, crétins. Faites-moi de bruit. Du balai. Allez donc discuter plus loin. Maintenant que ces êtres impurs ne sont plus de ce monde, vous pouvez disposer.
- Si j’étais absolument convaincu que te manger ne ferait aucun mal à mon frère, mes crocs auraient déjà croqué ta chaire.


Le nain plaça un coup de coude bien placé pour sortir le vagabond de ses songes.

« Tu divagues de nouveau, bon dieu ! Reste avec moi, mec !
- Pas cette fois, l’ami. Une simple discussion en interne. Comme je te l’ai dit, ces choses ne pourront plus m’absorber aussi facilement à présent.
- Perdons pas d’temps. La route est encore longue.
- Si tu me le permets, je vais prendre un peu d’avance. »

Le Change-Peau prit alors l’apparence d’un loup et partit devant à grandes enjambées. Œil-De-Nuit aurait alors aimé chasser, mais Artémis dut le forcer à rester focalisé sur l’objectif. Ils prirent soin d’éviter les errants et incubés qui rodaient dans les alentours. Grâce à leur vitesse de déplacement, il était aisé de les semer. Le vagabond se promit d’explorer les dunes, ou plus précisément la grotte, en compagnie de son partenaire. Confirmant sa position, il décida donc de retrousser chemin plutôt que de l’explorer seul. Le nain, ne l’oublions pas, était un fier aventurier. Un loup se déplaçait avec temps de facilité, avalait tant de kilomètres, que le Portebrume ne se rendit pas compte de la distance effectuée.

Retournons auprès du reste de la meute, mon frère, fit Artémis.

Œil-De-Nuit accepta et ils repartirent. Comme l’imaginait le vagabond, les vivres étaient bien trop maigres en ces lieux. La viande n’abondait pas.

Grâce à moi, et parce que notre hôte semble bien se familiariser avec la Brume, nous serons épargnés. Par contre, toutes ces choses impures semblent se diriger vers une seule cible.
- LE NAIN !


Ils foncèrent à toute vitesse vers le point ciblé par ce amas de choses répugnantes. Le loup passa entre des jambes, percuta quelques-uns d’entre eux pour se frayer un chemin. Un peu plus loin devant eux, des bruits de lutte, des membres qui voltigeaient… l’assaut avait déjà commencé. Sur une dernière accélération, Artémis put retrouver son camarade, et même le sauver un chien habité qui lui sautait au cou.

« J’ai bien cru qu’ils t’avaient cueilli ! », lança le nain.

Il n’eut qu’un grognement en guise de réponse. Ne maitrisant pas encore ce pouvoir, la transformation demeurait trop longue et trop douloureuse pour l’effectuer. Il devra se battre en tant que bête. D’ailleurs, d’un coup de museau, le vagabond indiqua la voie à suivre. Une armée se dirigeait vers, il n’auraient aucune chance à se battre comme ils avaient pu le faire précédemment. Il fallait ouvrir un passage et prendre la fuite. Le ouvrit le bal en sautant ce qui semblait être un humain et lui arracha la tête d’un coup de mâchoire. Tormog trouva cela original et le suivit de bon cœur.

Mer 29 Mar - 19:35
Il n'y a pas énormément de possibilités pour semer vos poursuivants, tellement les paysages alentours sont aussi vastes que dénués d'obstacles et de moyens d'effacer vos traces. Pire encore : une présence menaçante plane à la surface du sol et recouvre l'horizon, semblant lointaine et pourtant... pas tant, car vous pouvez d'ores et déjà voir le mur de Brume se rapprocher dangereusement. Ou plutôt est-ce vous qui vous en rapprochez, tandis que les Exulos vous obligent à battre en retraite successivement.

Pour l'instant, la seule issue possible semble être une bouche sombre taillée dans la roche. Peut-être est-ce elle, la fameuse, la raison de votre venue ? Ou peut-être une vulgaire grotte. De toute manière, ce n'est pas comme si vous aviez le choix. Peut-être ses dédales souterrains suffiront-ils pour perdre les morts-vivants parasités qui, de toute façon, n'ont d'intérêt que pour vos cadavres. Et vous n'êtes pas encore morts alors il y a de fortes chances qu'ils décident de rebrousser chemin si vous parvenez à les distancer...

Cette étrange grotte n'est pas anodine, dans tous les cas. De la Brume s'en échappe et peut-être autre chose encore. Une aura menaçante, une impression que quelque chose vous y attend. Si vous décidez de vous en approcher, vous pourrez effectivement entendre le clapotis d'un son résonnant à l'intérieur, rappelant familièrement... des voix.
Mar 25 Avr - 14:58
« Ben merde ! J’deviens comme toi copain, j’entends des voix. C’est p’tête parce que m’cervelle est plus oxygéné, rapport au fait qu’on vient de détaler comme des lapins sur des kilomètres.
- Tu ne divagues pas, mon ami. Je les entends aussi.
- Ben, on est p’tête tout les deux fous, alors.
- Peut-être. »

En tout cas, on entend quasiment plus les gugus affreux derrière nous. Tout est étouffé, là-dedans. Tu sais c’que ça m’rappelle ? La maison, la vieille mine, quand j’y ai découvert l’puits sans fond qui s’enfonçait dans les profondeurs. J’y ai entendu mes premiers chuchotements d’l’au-delà, c’est un sacré souvenir pour moi.

« Marrant ça, on est p’tete tombé pile là ou fallait, en courant comme des cons.
- L’endroit correspond, en tout cas. »

Artémis a repris ses esprits, ça s’voit. Tant mieux, j’me dis qu’au moins il essaiera pas d’me bouffer lui aussi. J’pense qu’on a assez de problème comme ça. Déjà, on y voit comme à travers un cul, c’t’à dire qu’on voit quedalle. Là tu vois, j’viens de trébucher une merde et j’ai manqué de me casser la gueule. Alors par principe, j’balance un coup de pied en plein dans l’obstacle, pour bien lui montrer. L’machin rebondit contre la paroi dans un son qu’j’aime bien.

« Des ossements, commente Artémis.
- Oups ! »

Astucieux, mon pote s’fait une torche de fortune pour y mieux voir. Moi, pas b’soin, j’suis juste tête en l’air. J’ai pas fait gaffe que j’venais de marcher sur un cadavre. Enfin, c’qu’il en reste.

« Bien trop vieux pour être l’un de nos disparus, lance mon pote. En revanche... »

Plus loin, il fait tinter le son d’une petite coupelle, à côté d’un petit tas de déchets. Des affaires, du tissus, les restes d’un sac en toile déchiqueté, le début d’un feu de camp. J’renifle la coupe comme un chien aux aguets, ça pue, mais c’est pas d’l’alcool, ça j’peux te le confirmer.

« Y z’étaient combien ces cons?
- Une bonne dizaine, au moins. Ces affaires évoquent un homme seul.
- Y nous a p’tête précédé. »

J’serai pas étonné. Ce genre d’aventures, ça attire toujours pleins de connards persuadés d’être des héros, ou d’pouvoir s’en mettre plein les poches. Comme moi. On continue. A partir de là, ça commence à descendre. Ca m’plaît, les profondeurs, j’me sens comme à la maison, surtout avec ces p’tites voix qui me murmurent des mots doux à l’oreille ! J’les comprend pas encore, mais ça va venir, tu peux m’croire. Mes copines, terrées dans ma barbe, jubilent et me grignotent la peau pour m’le faire comprendre.

On s’arrête à une genre d’intersection. J’m’apprête à d’mander à mon copain si on devrait tirer à pile ou face pour choisir par où aller, parce qu’on est pas encore trop con pour se séparer, quand une nouvelle copine m’tombe sur le pif. C’est un genre de cafard, que j’m’empresse de croquer. C’est salé, ces machins, et j’ai la dalle. Et puis, dans un sursaut d’lucidité, j’me dis que je devrais p’tête lever les yeux, tandis qu’Artémis lui, lève sa torche dans un même éclair de génie.

Le cadavre pendu au plafond nous fixe avec ses yeux dégueux, et j’peux t’jurer que y’a un éclair de vie dans son regard. Les voix s’mettent à hurler, les corps s’met à frémir, c’est pas terrible à voir pour être honnête avec toi. D’autres cafards tombent à leur tour, doit y avoir une colonie profitant d’cet hôte. Plus qu’à le décrocher maintenant, j’espère que c’qu’y reste de lui à des choses intéressantes à nous raconter. Ou alors y va nous sauter à la gueule. J’te cache pas qu’en ce moment, on a pas la côte avec les morts.
Mer 26 Avr - 20:31


C’est répugnant, dit la Nebula en voyant les cafards tomber du cadavre à moitié décomposé.
- N’est-ce pas à cause de tes semblables que cet homme eut droit à un destin aussi funestes ? demanda le loup.
- Si tu n’étais pas lié à notre cher hôte - suffisamment stupide pour se laisser habiter par deux êtres différents, je t’aurais probablement réservé le même sort, canidé de malheur.
- Grrr.
- Calmez-vous les enfants. Nous ne sommes pas tirés d’affaire. Contrairement à ce que dit la Nebula, elle n’a absolument aucune influence. Nous aurions eu le voie libre dès le début sinon, tempéra finalement Artémis.
- Perspicace l’enfant sauvage.


Cet homme avait bien trop souffert. Cela ne valait certainement rien, mais le vagabond mis fin à cette humiliation en le décrochant.

« Nous sommes sur la bonne voie. », dit-il en identifiant la dépouille. « Un aventurier. Il était lui aussi à la recherche de ces personnes disparues. Mon instinct me dit qu’il est mort si près du but. Néanmoins, je crains que sa mort eut été vaine. S’il a été tué ici, alors tout porte à croire que les survivants ont également été massacrés. »

Je flaire la mort devant, lança Œil-De-Nuit.
- Alors, le canidé, on a les pétoches ?
- Assez, Nebula. Nous devons continuer, mon frère. J’ai promis à ces familles que j’irai au bout.


Le loup obtempéra malgré le danger imminent qui se trouvait face à eux. Artémis se remit aussitôt en marche, suivi de son acolyte. Les voix s’intensifiaient au fur et à mesure de leur marche mortuaire. Tout se brouillait. Était-ce les voix de ceux qu’ils cherchaient ? Celle de la Brume ? Les deux ? Un seul moyen de vérifier : se jeter bêtement dans la gueule du loup. L’analyse du corps, un peu plus tôt, ne donna rien. Le vagabond fut incapable de déterminer l’auteur de ce crime. Assurément quelque chose de puissant étant donné la profondeur des blessures, les os brisés… Un frisson parcourut l’échine de l’homme aux cheveux d’albâtre. Rares étaient les aventures aussi excitantes. Aussi surprenant que cela pût paraitre, il sentait que sa mort pouvait venir à tout instant et cela ne faisait que croître son envie de continuer. L’erreur commune était de confondre cette sensation à des tendances suicidaires. Le vagabond se battrait corps et âme pour survivre.

Des araignées passèrent au-dessus de leurs tête, se dirigeant vraisemblablement au même endroit. Les tailles variaient de petites à moyennes, environ un mètre pour les balèzes d’entre elles. Cependant, elles semblaient jeunes et les adultes, naturellement plus imposantes, se trouvaient certainement plus loin. La légende des araignées dans les grotte n’était pas un mythe. C’était véridique. Elles aimaient ces cavités dans lesquelles se réfugier et s’abriter. Elles n’aimaient pas être dérangées par des étrangers et pouvaient se montrer très agressives. Un élément supplémentaire qui faisait pencher la balance vers une mort certaine des personnes qu’ils recherchaient.

« J’allais te dire que tu avais encore le choix pour faire demi-tour, mais je réalise soudainement que nous sommes cernés. Qui sait ce qui nous attend encore à l’extérieur. Entrer dans la Brume est une chose, en ressortir en est une autre.
- Ceux d’mon espèce ne font jamais demi-tour, copain !
- Je m’en doutais. On risque de servir de repas à une horde d’araignée. Ma curiosité me pousse à continuer, juste pour voir ce qui nous attend au bout de cette grotte. Mais j’ai peu d’espoir sur le fait de trouver d’éventuels survivants. Et j’ai le sentiment que ces araignées ne seront pas notre plus gros soucis.
- N’importe quoi qui s’mange. J’ai la dalle. »

Œil-De-Nuit ne put s’empêcher de réagir à cette dernière intervention de Tormog.

D’accord avec le nain. J’ai une faim de loup, mon frère.

Ven 28 Avr - 12:52
Alors que vous avancez dans les ténèbres, vous avez soudainement l'impression d'avoir fait demi-tour. Les voix qui étaient devant vous sont à présent dans votre dos sans que vous puissiez expliquer pourquoi. Avez-vous pris un virage trop sec, un mauvais embranchement ? Quoi qu'il en soit, il est sûr à présent que vous êtes profondément sous terre, dans cette grotte qui ne respire pas grand chose d'autre que la mort.

Assurément, vous finissez donc par tomber sur un autre cadavre. Celui-ci n'aura pas trop de mal à vous indiquer clairement comment il est mort : criblé de flèches. Le bon sens vous indique d'être sur vos gardes. Vous pouvez fouiller le corps mais vous ne trouverez rien de précieux, sauf des indices qui pourraient vous laisser penser qu'il s'agit bien d'une des personnes que vous recherchez. Et dont les affaires semblent indiquer qu'elles étaient sur la piste de quelque chose.

Vous pouvez identifier plus loin un second cadavre, la tête tranchée. Dans sa main il tient quelque chose... une carte des lieux ? Et parmi le dédale de tunnels représenté, une alcôve marquée d'une croix. Est-ce que les disparus étaient ici pour chercher un trésor ? Et qui les aurait mis sur cette piste ?

Vous avez bien des questions à vous poser, mais alors que vous le faites, vous pouvez remarquer que les voix se rapprochent. Et elles ne sont clairement pas humaines, mais Tormog peut très bien deviner ce dont il s'agit. Eux, ici, si loin du Pays des Nains ? Il est vrai qu'ils ont tendance à vivre dans la Brume... mais vous n'êtes qu'à la frontière.

HRP:
Mer 17 Mai - 14:51


Un cadavre, puis un autre. L’un tranché, l’autre criblé de flèches. Nous étions assurément loin des attaques non-maîtrisées des êtres manipulés par la Brume. Ici, ils s’agissaient d’experts. Mais qui ? Artémis fouilla les cadavres. Rien de particulier. Le sang avait séché depuis un bon moment déjà. Leur mort datait certainement de quelques jours. Il s’agissait vraisemblablement du groupe d’explorateurs qu’ils recherchaient. Si c’était bien le cas, alors la mission était maintenant terminée. Peu probable qu’il existât encore un survivant au fond de ces grottes remplies d’ennemis. En continuant ses recherches, le vagabond tomba finalement sur une carte. Une croix bien visible semblait donner l’objectif du groupe.

« Ces labyrinthes vont avoir raison de nous, le nain. Comme elles ont eu raison des explorateurs avant nous. Cette carte semble indiquer un but. Que faisons-nous ? On tente de s’échapper ou on continue ? »

Le nain semblait distrait. Ailleurs.

« Eh ! Ne me dis que c’est à ton tour d’être pris dans la sauce.
- Ca risque pas, copain. Mais j’crois entendre la voix de cousins à moi. On est dans un putain d’repère à gobelins !
- Alors nous ne retrouverons aucun survivant. C’est certain. Et nous finirons probablement que ceux que nous recherchions.
- Pas question que j’me fasse bouffer par mes congénères ! »

Le Portebrume observa la carte et tenta de chercher un élément remarquable. Les voix se rapprochaient. Le temps pressait et Tormog n’hésitait pas à le rappeler à son ami. Mais le vagabond resta concentré sur son objectif. Mais c’est alors qu’il vit Tormog s’incliner face à une statuette, soigneusement placée dans un renfoncement créé pour l’occasion. Il lui expliqua qu’il s’agissait de leur dieu. Le vagabond se reporta sur la carte et identifia quelque chose qui pourrait ressembler à ce petit monument. Rapidement, un itinéraire vers la croix se forma et il indiqua à son ami la marche à suivre.

« Dépêchons ! Ils arrivent !
- Ca va ! J’te rappelle que t’aurais pas trouvé le chemin sans moi.
- Et c’est entièrement vrai, l’ami. »

Ils hâtèrent vers un énième tunnel. Les sens du loup en lui l’alerta d’un danger. Devant, fit Œil-De-Nuit. Artémis partit sans prévenir, prit appui sur la paroi rocheuse pour réaliser un saut, se retrouver au-dessus du gobelin qui fut le premier étonné. L’instant suivant, la lame de l’aventurier lui traversa le crâne. Un autre surgit de nulle part pour venger son camarade, mais c’était sans compter sur le gnome qui enfonça à son tour sa dague dans le crâne de ce qu’il appelait un « cousin ».

« Tu m’en dois une, mec. T’es beaucoup trop détendu. Je n’serai pas toujours pour te sauver les miches. »

Le Portebrume sourit et continua la route. Ils approchèrent rapidement de leur objectif final. La peur et l’impatience se mêlaient aux différents sentiments que l’on pouvait ressentir dans ce genre de situation. Alors que le tunnel débouchait bientôt sur une sortie, Artémis frissonna. Devant. Danger. D’un signe de la main, il arrêta le convoi et se retourna vers Tormog.

« Il semblerait que nous arrivons à destination. Je ne sais absolument ce que recherchaient les cadavres, mais c’est droit devant nous. Et je sens que les invités ne sont pas autorisés à y mettre les pieds, si tu vois ce que je veux dire. »

Le Portebrume pouvait encaisser des dégâts, et encore que la douleur pourrait le bloquer, mais le gnome n’avait probablement pas une capacité de régénération.