Dim 9 Oct - 20:31
De passage pour boire un coup après avoir vendu quelques peaux de bêtes, Artémis appréciait profiter des artistes itinérants, qu’il ne croisait que très peu dans les forêts. Puis, honnêtement, quand des personnes croisaient un personne si atypique dans les bois, ils avaient plutôt tendance à prendre la fuite. Il était lui-même devenu une bête à terme. Mais les regards curieux, parfois effrayés des gens de la ville l’importaient peu. Il profitait simplement du moment offert. Déambulant dans les rues, en direction des quartiers de pêche, le vagabond s’arrêta non loin d’une petite assemblée. En observant les individus présents, il remarqua des personnes désemparées, puis d’autres complètement excitées. De quoi s’agissait-il ? Il s’approcha légèrement pour ne pas attirer l’attention et écouta plus attentivement.
« Mon mari est parti depuis de nombreuses semaines ! Il n’est jamais revenu ! Toute seule, je ne peux plus subvenir aux besoins de nos enfants ! », cria une femme désemparée. Ce n’était manifestement pas la seule. Certains pleuraient des enfants, des maris, des femmes, des camarades… à côté, des curieux s’intéressaient à cette quête désespérée. En effet, selon l’ermite costumé, la probabilité de retrouver les disparus était relativement mince. Voire nulle. Initialement, cet attroupement a été créé par la rumeur de voix entendues dans des grottes encore inexplorée, probablement immergée de brume. Ce périple attirait des fanatiques. Cependant, le vagabond remarqua que les aventuriers les plus expérimentés passaient leur route. Mission trop périlleuse, entendit-il. « T’embête pas, la chauve-souris, c’est pas nous. », fit un homme armé, probablement un membre de la guilde des aventuriers.
« Il y a méprise. », rétorqua calmement Artémis, le regard rivé vers ces personnes en détresse. « Je ne fais pas parti de « nous ».
- Pff ! Et alors ? Tu comptes te lancer dans cette recherche ? Tu sais aussi bien que moi tes chances d’y revenir. Alors penser que des types aient survécu… Mouahaha ! La bonne blague! Un conseil, mon ami, continue tranquillement ce que tu étais en train de faire, hein.
- C’est donc à cela que ressemble le courage des membres de la guilde des aventuriers. Dans le fond, tu as sans doute raison sur toute la ligne. Néanmoins, ces honnêtes gens méritent d’obtenir des réponses à leurs questions.
- Fais comme tu veux. Je boirai un coup à ton honneur. »
Fais donc, songea Artémis en le regardant partir. Il s’approche de la masse et s’enfonça dedans, bousculant délicatement les curieux, qui n’osèrent broncher devant cette imposante carrure. Une fois face aux familles et proches des victimes, il resta statique et les observa à long moment, partagé entre leur peine et la peur de cet homme costumé qui leur faisait face. « J’irai. », dit-il simplement après un long moment d’attente. Abasourdis, ils levèrent la tête vers leur nouvel héros. « Mais pourquoi ? », ne put s’empêcher de demander une femme d’un certain âge. « J’ai moi aussi quelque chose à vérifier sur place. », répondit Artémis. « Il me faudra quelques jours de marche pour atteindre les lieux. Si vous ne me voyez pas d’ici un mois, considérez que je ne suis plus de ce monde, parti rejoindre vos proches disparus. »
Sur ces mots, le vagabond quitta le cercle humain, à travers une haie d’honneur formée par les personnes présentes. Il prit la direction nord-ouest d’Opale, en direction des dunes d’Oman. Il suivra un temps une route commerciale pendant un tiers du trajet, avant d’emprunter des sentiers forestiers qu’il connaissait par cœur. Après tout, cette forêt était son jardin. Il savoura cette solitude. Dans une quête pareille, il estimait qu’être seul était la meilleure des choses. S’il devait mourir, il mourrait seul. Inutile de rajouter des victimes supplémentaires. Seul, en plein coucher de soleil, dissimulé par ce dense feuillage, Artémis marchait à un rythme assez soutenu. Sa cape virevoltait à chacun de ses pas. Il n’avait pas de temps à perdre.
« Mon mari est parti depuis de nombreuses semaines ! Il n’est jamais revenu ! Toute seule, je ne peux plus subvenir aux besoins de nos enfants ! », cria une femme désemparée. Ce n’était manifestement pas la seule. Certains pleuraient des enfants, des maris, des femmes, des camarades… à côté, des curieux s’intéressaient à cette quête désespérée. En effet, selon l’ermite costumé, la probabilité de retrouver les disparus était relativement mince. Voire nulle. Initialement, cet attroupement a été créé par la rumeur de voix entendues dans des grottes encore inexplorée, probablement immergée de brume. Ce périple attirait des fanatiques. Cependant, le vagabond remarqua que les aventuriers les plus expérimentés passaient leur route. Mission trop périlleuse, entendit-il. « T’embête pas, la chauve-souris, c’est pas nous. », fit un homme armé, probablement un membre de la guilde des aventuriers.
« Il y a méprise. », rétorqua calmement Artémis, le regard rivé vers ces personnes en détresse. « Je ne fais pas parti de « nous ».
- Pff ! Et alors ? Tu comptes te lancer dans cette recherche ? Tu sais aussi bien que moi tes chances d’y revenir. Alors penser que des types aient survécu… Mouahaha ! La bonne blague! Un conseil, mon ami, continue tranquillement ce que tu étais en train de faire, hein.
- C’est donc à cela que ressemble le courage des membres de la guilde des aventuriers. Dans le fond, tu as sans doute raison sur toute la ligne. Néanmoins, ces honnêtes gens méritent d’obtenir des réponses à leurs questions.
- Fais comme tu veux. Je boirai un coup à ton honneur. »
Fais donc, songea Artémis en le regardant partir. Il s’approche de la masse et s’enfonça dedans, bousculant délicatement les curieux, qui n’osèrent broncher devant cette imposante carrure. Une fois face aux familles et proches des victimes, il resta statique et les observa à long moment, partagé entre leur peine et la peur de cet homme costumé qui leur faisait face. « J’irai. », dit-il simplement après un long moment d’attente. Abasourdis, ils levèrent la tête vers leur nouvel héros. « Mais pourquoi ? », ne put s’empêcher de demander une femme d’un certain âge. « J’ai moi aussi quelque chose à vérifier sur place. », répondit Artémis. « Il me faudra quelques jours de marche pour atteindre les lieux. Si vous ne me voyez pas d’ici un mois, considérez que je ne suis plus de ce monde, parti rejoindre vos proches disparus. »
Sur ces mots, le vagabond quitta le cercle humain, à travers une haie d’honneur formée par les personnes présentes. Il prit la direction nord-ouest d’Opale, en direction des dunes d’Oman. Il suivra un temps une route commerciale pendant un tiers du trajet, avant d’emprunter des sentiers forestiers qu’il connaissait par cœur. Après tout, cette forêt était son jardin. Il savoura cette solitude. Dans une quête pareille, il estimait qu’être seul était la meilleure des choses. S’il devait mourir, il mourrait seul. Inutile de rajouter des victimes supplémentaires. Seul, en plein coucher de soleil, dissimulé par ce dense feuillage, Artémis marchait à un rythme assez soutenu. Sa cape virevoltait à chacun de ses pas. Il n’avait pas de temps à perdre.