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[Partie 2] Le voyageur des Dunes

[Partie 2] Le voyageur des Dunes - Page 2 Brandw10
Lun 29 Avr - 12:59
Subtil jeu de séduction que Lan-Lan tente, précieuse présence qu’on ne saurait balayer d’un revers de main. C’est pourtant ce qu’il se passe. Y a-t-il eu une hésitation dans ce regard ? Rien n’est moins sûr dans les yeux de pyrite. Ils continuent de regarder au travers. Yeux fixes, paroles fixes.

“Il faut que tout soit parfait, vous comprenez?”

Aucun mot ne sort de cette bouche, c’est comme si la cabane entière parlait. Paroles fixes, mouvements fixes. La vieille femme continue de balayer inlassablement le même morceau de plancher qui semble s’être creusé au fil des passages de ce fantôme de balais qu’elle tient.

“C’est tout de même Dieu… Vous comprenez?”

Un sifflement au loin, à nouveau une hésitation, comme s’il y avait eu une erreur dans le court script que cette étrange silhouette et cette cabane récitent à l’unisson. Était-il temps d’enfin répéter la suite maintenant qu’on avait trouvé une nouvelle actrice pour lui ? Qu'entendent-elles ? Que souffle-t-il à ses oreilles ? Un nouveau fracas qui ne la perturbe pas plus.

“Vous allez m’aider à ranger n’est-ce pas ? Il faut que tout soit parfait, vous comprenez ?”

Elle et les fenêtres de la cabane semblent maintenant voir Lan-Lan et même plus, elles demandent son aide. Il y a un autre balai dans un coin et il y a de quoi faire.


*


Il avance le bougre, faisant fit de la richesse architecturale et historique du lieu, voir cette silhouette d’un automate se découper dans des murs qui n’en demandaient pas tant aurait tout eu du comique si la situation avait été autre.

Tomoe avait pris de l’avance, Mordekai la rattrapait avec une célérité toute personnelle, ouvrant de nouvelles perspectives vers le Château depuis le carrefour où vous vous étiez tous séparés.

Chaya, il te semble avoir vu un reflet brillant dans la course destructrice (mais contrôlée, n’est-ce pas ?) de Mordekai. Ce miroitement cristallin n’avait pourtant rien à voir avec ta chère spinelle qui était toujours absente. C’est une pierre de petite taille que tu trouves, trop bien ouvragée pour n’être qu’un débris de la récente incursion mécanisée. Une ombre passe sur les facettes polies.

Si le changement de comportement de votre guide t’inquiète, l’absence de Lan-Lan peut également le faire. Point de repère posé, mur signé. Point d’ancrage, point de départ ? Quelle direction prendre maintenant ?


*


Du bas de cet escalier, près d’un millénaire de l’histoire de Ventdune vous contemple. Nul doute que dans mille ans, les archéologues ou les prochains visiteurs de la ville se poseront des questions sur ces arches singulières qui filent vers le Château. Néanmoins, Signature 1100 est retrouvée, et c’est bien là le principal.

La première analyse dirigée vers Tomoe semble indiquer une légère disharmonie enfantine dans la voix et dans les gestes, disharmonie que Mordekai peut appeler Céleste s’il le souhaite. Elle ou Tomoe invite à continuer sur ce pont qui a déjà connu son lot de morts. L’autre analyse ne révèle rien que le chemin montant vers le Château, vers votre destination. Rien d’inquiétant tout du moins, les corps en décomposition, bien qu'impressionnant par leur nombre, n’auront rien à vous apprendre, ni à vous prendre. À la sortie du pont, le chemin dévie vers la gauche pour longer une gravure monumentale qui semble avoir bien résisté aux affres du temps.  


*


“Oui, avançons vers le Château, je n’ai pas l’impression que mes copains sont là… Ils ont dû avancer, rattrapons-les !”

Elle est toujours là, cette silhouette enfantine où rien ne semble s’accrocher si ce n’est un sourire qui ne saurait grandir plus. Elle vous amène avec elle, jouant à la marelle sur les dalles du pont. Petite éclaireuse qui ne saurait être troublée par les corps qui jonchent le sol. Posés de façon aléatoire, les derniers ont pourtant leurs yeux tournés vers les hauteurs du château.

Son ciel, le bout de son jeu, s’arrête devant la gravure. Elle prend le temps, de son visage changeant, de regarder en détail. Un homme marche dans la direction du château, 9 pierres et 3 trous viennent auréoler son voyage tel un ciel étoilé. Elle se tourne vers toi dans un murmure.

“Tu me racontes l’histoire du premier berger ?”
Mer 1 Mai - 14:43

Méfiez-vous des échos

Dans cette oasis, le vent emporte les mirages


La pulpe de son doigt touche le cristal, il l'épouse presque, même: elle n’arrive pas à le retirer, pas à croire qu’elle est faillible, pas à croire que même auréolée de sa magie, rien ne change, rien ne bouge, à part le balais. Vestige docile, illusion poussiéreuse. Passé, présent, futur - vieil esprit, qui es-tu? Qu’attends-tu dans ce lieu perdu?

Votre maison est parfaite, pourtant. Murmura-t-elle, charmée, toujours un peu plus. Bercée. Emportée par une mélodie ancienne, la vibration ancienne qui traverse l’air. La main d’un Dieu, peut-être?

Huang-Long est tranquille, lui aussi. Voit-il la même chose qu’elle? Les deux spinelles observent les moindre recoins de cette cabane maudite, rongée par le sable et la poussière, un mirage dans un océan de dune. La vieille femme est autant impassible qu’elle n’est empathe, déversant son excitation et sa retenue dans le même pot, ce pot ayant la forme d’une femme aux tresses rousses et à l’oeil curieux. Sur quel pied danser, maintenant?

Disque rayé, les échos murmurent un mantra secret: Petit oiseau, si tu t’approches, tu resteras coincée -
Si tu t’approches, tu resteras coincée.


Quand vient-il, votre Dieu? Lan-Lan s'approche doucement, tente de rentrer dans la valse secrète, au risque de rester coincée dans cette mystérieuse orbite. Elle aimerait croire qu’elle était en plein contrôle, mais ses neuronnes, déjà, lui échappent. Elle ne connaît pas les pas, l’apparition donne le tempo, rien ne lui appartient plus.  

Alors, petite poupée, on déraille déjà? Peut-être que c’est toi, le vieux disque rouillé. La main du désert s’enroule autour de son cou en lieu et place de son dragon d’or, lui peut s’enfuir, elle est hypnotisée, elle doit démêler le vrai du faux, l’illusion du réel, le divin de l’athé, où est la porte, la sortie, retourner au désert. Le robot grotesque, la géante apathique. Chaya.

Tu resteras coincée.

Vous n’existez pas, n’est-ce pas? Elle murmure. Elle sait que c’est faux. C’est forcément faux. Pourtant, sa main s’enroule sur le balais. C’est forcément faux. Elle l’attrape, le serre, comme si elle essayait de comprendre, de sentir qu’il était bien vrai. C’est ce Dieu, pas vrai?

Coincée.

Brusquement, elle lâche le balais, lâche prise, fait demi-tour. Part. Rien de tout ceci n’est réel, rien n’est vrai. Elle n’a jamais été une grande croyante, Lan-Lan, tout juste à croire en l’homme, alors dans des Dieux? Il lui en faudrait plus. Il lui faudrait plus qu’une vieille femme dans une cabane maudite pour croire. Ce n’était certainement pas l'œuvre du divin, cette vallée dérangeante, mais l'œuvre d’un sort obscure.
Cours, Lan-Lan, cours. Une voix t’appelle.
Rapidement, elle revient sur ses pas, repasse dans les rues silencieuses où elle avait observé sagement les vestiges du temps, suivie du serpent qui ne comprend pas sa fougue. Elle court presque. Son esprit s’échauffe… Jusqu’à ce qu’elle retrouve ce qu’elle était venue chercher. Silhouette familière mais en fuite, les échos - réels - d’une symphonie infernale, de pierres brisées, de l’enfer d’un robot fou.

Il se passe quelque chose ici. Méfiez-vous de ce que vous voyez… Les illusions dansent.

Soulagée de revoir des visages connus, qu’ils soient de métal ou de courbes merveilleuses, Lan-Lan s’approche à grand pas du reste du groupe, encore transcendée par sa rencontre avec ce vestige - cette illusion, cet échos: appelez ce mystère comme cela vous sied. Eux-même semblent troubler, à leur façon… Avec, il semblerait, beaucoup plus de panache.

J’arrive au bon moment… Murmura-t-elle en découvrant l’automate dans sa course folle. Elle se tourna vers sa dirigeante, arborant un sérieux qui d’ordinaire ne lui ressemblait pas. J’ai peine à l’admettre, mais un sort est à l'œuvre. Ne faites pas confiance à vos yeux… Et restez sur vos gardes, ma Dame. Je me tiens prête à vous venir en aide, quoiqu’il puisse arriver.

Cavalière, Lan-Lan? C’est le propre des Fà. Le balais avait laissé place à son sceptre, son air sombre à la détermination, le serpent à son cou retourné à sa place, dragon d’or et de lumière. Il n’y avait que des couleuvres ici…

Je vous suis, allons retrouver nos dissidents.

Libérée. Et prête à accueillir son Dieu.
Dim 5 Mai - 19:47



Dans le coin des yeux

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


La petite géante gambade comme une enfant, sa voix se perd, s'éloigne, à mesure que la monétariste ralenti le pas. Elle n'est pas certaine de vouloir la rattraper. Pas au prix de l'écart qui se creusait entre elle et cet embranchement où elle vu disparaitre sa précieuse ambassadrice. Quant au robot.. il traçait son chemin, en ligne droite, à travers les murs. Sous le regard médusé de Chaya qui commençait à sérieusement mettre en doute son 68% d’efficacité. Il n'était sans doute pas fiable non plus, ce chiffre.

Voilà donc la saraph trop guillerette pour ne pas laisser penser à quelques terrifiantes histoires de possession, partie en tête de file, suivie par un robot passé en mode démolition automatique. Le tout dans une ville fantôme. La caravanière s'arrête. Ferme les yeux. Respire.

Lorsqu'elle les rouvre, le rubis accroche un éclat parmi les décombres laissés par le 68%. Ses doigts se tendent vers une pierre translucide aux facettes travaillées. Chaya la fait légèrement tourner dans sa main, capte l'étrange ombre qui la traverse avant de disparaitre. Sourcils plissés, la jeune femme glisse la pierre dans une poche intérieure et s'empare à sa place de son cristal de marquage. Rien n'a changé là où elle avait signé le mur, les dégradations causées par ce robot visiblement peu respectueux de l'héritage des ancêtres de ses créateurs étaient toujours là. Nulle trace cependant de Lan-Lan.

Elle ferait donc demi-tour. Il n'y avait guère à y réfléchir. Entre suivre deux personnalités peu fiables et retrouver la seule personne en qui elle avait confiance dans cette aventure, ses talons s'étaient naturellement tournés. D'autant plus qu'elle connaissait la destination de leurs "guides". Le château pouvait attendre.

Elle n'aurait pas à faire plus de deux pas avant de voir la délicate althéa se presser de les rejoindre. Il y a un rien d'effervescence dans ses mots lorsqu'ils filent de ses lèvres. Qu'a-t-elle vu ? Des illusions dansantes, vraisemblablement. Peut-être était-ce ce qui miroitait dans le cristal. Ou ce qui possédait leur demi-géante. Les 32% manquants.

La pivoine s'arme. Épines acérées au service d'une preuse chevalière.

- Je ne saurai me sentir plus en sécurité qu'à vos côtés.

La roturière sourit à sa noble protectrice cependant sa main se tend vers elle, ses doigts effleurent sa manche, au-dessus du poignet délicat.

- Ne soyons pas trop hâtives. Je crains que nos dissidents n'entendent pas grand chose à la prudence. Puis.. Elle retirait sa main, tournait les talons pour avancer en direction du château. Si vous deviez être blessée dans cette mésaventure je ne saurai échapper au courroux de votre chère soeur. Perspective qui m'effraie davantage encore que cet endroit. Un nouveau sourire, qui résonne dans ses mots. Peut-être était-ce l'arme secrète de la monétariste, pour ne pas succomber à la panique ou à la douce folie qui planait en ces lieux, la lisser sous l'ironie. Et ne pas douter qu'ils sortiraient d'ici. Du moins, qu'elles sortiraient d'ici. D'aussi bonne volonté qu'elle puisse être, Chaya ne pouvait prédire ni les prochaines actions, ni l'avenir de leurs camarades.

Elles parvenaient cependant à les rattraper, ou au moins à ne pas les perdre de vue, lorsqu'ils grimpèrent les escaliers menant au pont jonché de cadavres anciens. Comment avaient-elles toutes été fauchées, ces vies ? Dans le même instant. Ce Dieu était-il responsable ? Faisait-il bien d'aller à sa rencontre ? De le chercher ? La caravanière laisse son regard retomber sur le sol. Là, en dessous, sans doute. Puisqu'ils creusaient, les mineurs envoutés.

Pour le moment, ils montaient. Et leur chemin passait tout à côté d'une immense fresque devant laquelle le pas de Chaya ralentit. Le passé n'est pas toujours glorieux. Mais on gagne à le contempler, à le confronter, à l'accepter aussi. Ce qu'on prend le temps de graver, avec autant d'application, ne devrait pas être ignorer.


Résumé:
Lun 13 Mai - 14:36
Le niveau sonore redescendit d'un net cran lorsque l'automate arriva au niveau de Tomoe, un scan large spectre s'ensuivit tandis qu'il commençait enfin a raccrocher les modules avec le groupe, récupérant petit à petit la "vue".





En attendant le reste du groupe, Moradund projeta ses capteurs sur les murs proches en en gardant quelques uns sur Tomoe pour surveiller l'évolution de sa condition. Le module mémoriel associé au projet Dragon aurait besoin sans doute de l'intégralité du retour avec la quantité d'information récoltée depuis le début de leur entrée dans la forteresse.
Il profita de l'attente généré par le temps que mettait les signaux des retardataires à le rejoindre pour analyser les infimes reliefs d'un grand pan de mur qui se dressait par delà le pont: Fresque ou usure temporelle? Difficile à dire dans un lieu hors du temps comme celui-ci.

Il ne repris la parole que lorsque les deux humanoïdes arrivèrent dans son dos:
-Fonction récupérées à 98%. Incertitude restante incompressible.
Il pointa Tomoe:
-Variation enregistrée, adjectif le plus proche trouvé: Céleste.
L'appendice méchanique se dirigea ensuite vers la surface complexe tandis qu'il réactivait le module social:
-Mes capteurs peinent à déchiffrer cette grande surface à même le mur, y'a-t-il là une fresque ou un arrangement architectural chromatique? Ou est-ce simplement l'usure du temps qui provoque ces légères variations hasardeuses?


Mer 22 Mai - 19:02
La cahute redevient poussière dans ton dos, tu cours pour retrouver les rubis et les circuits imprimés, Lan-Lan. Était-ce un mirage, était-ce un rêve ? Non, tu en mettrais toujours ta main à couper, cette dame t’avait parlé, tu avais bien tenu ce balai dans cette maison. Depuis, c’est comme si un souffle, un murmure incompréhensible se répétait dans tes oreilles. Etait-ce seulement le souvenir de cette vielle femme ?

C’est quand même un dieu…” qui revient inlassablement au milieu du charabia incompréhensible qui mêle les échos. Te rappelles-tu le conseil de votre guide ? Ou plutôt son avertissement: “On touche à rien”.

Tu ne l’auras donc pas suivi l’espace d’un instant. Un charme s’installe.

*

Toi aussi Chaya, tu auras touché un objet en rattrapant la troupe, mais en comparaison de ta chère ambassadrice, pas de son, pas d’écho, seulement ce reflet ombrageux qui apparaît dans la pierre que tu as ramassé en chemin. Étrange pierre, comment une réflexion pourrait-elle être si sombre ?

Tu as rejoint Mordekai et une Tomoe qui parait ailleurs. Toi aussi cette fresque t’intéresse. Quelle peut bien être son histoire ? Trois trous, neuf pierres. Neuf copies de cet éclat transparent dans ta main. Chacun avec une forme unique, comme autant d’étoiles dans la nuit. La figure de la gravure les observe tout comme vous.

Monumentale voûte stellaire incomplète dont tu pourrais détenir l’une des étoiles manquantes.

*

Mordekai, le temps que le reste de la compagnie te rejoigne, tes capteurs s’agitent sur la fresque, tu en vois les aspérités qui ne semblent pas être dû au passage du temps, trop précis, trop voulu. Les seuls aspérités qui semblent faire tâche sont les trois qui auraient dû être des étoiles.

Dans ton étude, tu découvres que les pierres translucides déjà présentes ont une résonance particulière, assez unique et différente de tout ce qui vous entoure.

*

Elle te regarde Tomoe, elle t’attend toujours son histoire ou plutôt sa comptine. “Peut-être que tu ne la connais pas… Dans ce cas, c'est moi qui vais te la raconter. Assieds-toi.

Et elle commence à chantonner, ce visage fluide découvre une voix profonde comme le roulis des vagues.

Elle te la raconte, l’histoire de ce premier berger, cette vieille comptine aramilanne oubliée de presque tous, venue d’un autre temps. Celle d’un homme qui avait appris à voir à travers les mirages des dunes, à se fier aux étoiles pour naviguer sur sa mer de sable.

Il y aurait toujours une nuit douce qui suivrait même la plus aride des journées. Il y aurait toujours un moyen de retrouver son chemin même dans l’océan du vide du désert.

S'il y a autant de sable, qu’il y a d’étoiles,
Pourquoi en fouler un et admirer l’autre ?
Monde de reflets et mirages, mondes d’ocres,
Autant de couleurs que j’étale sur ma toile.

Horizons changeants, j’y hisse haut ma voile.
Ma mer de sable. Mon ciel sombre, mon compas,
Guide de mon troupeau, je navigue ici bas.
Il est grand temps de rallumer les étoiles.


*

Ven 31 Mai - 10:37

Voix, ouvre la voie

J'ai attrapé un mirage, un miroir du désert


Les murmures anciens chuchotent secrètement, murmurant dans une langue interdite des savoirs oubliés que nul ne devrait savoir.

Pierres précieuses, teintes chaudes, les grenats ont retrouvé leur rubis sur la route vers le château de Ventdune. Et pourtant, elle a la perfide sensation qu’elle n’est plus tout à fait seule, quelqu’un - quelque chose s’est frayé un chemin jusqu’à ses pensées. Elle n’en montre rien, pas pour l’instant, c’est trop tôt. Mais déjà, elle essaye de comprendre, de tendre ses pensées vers les murmurs furieux qui germent comme du blé au fond de sa psyché.
Elle n’aurait pas attrapé une maladie du désert, si? Rien ne saurait l’effrayer davantage qu’un rhume mystique ayant condamné toute une population. Une maladie du silence et de l’illusion - la belle affaire. Alors que Chaya lui répond avec une élégance toute monétariste, la spinelle décide d’enterrer son état un instant, l’enfouir sous le sable. Ils avaient d’autres chats à fouetter.

Shizo aura rapidement fait de nous enterrer toutes les deux, dans ce cas. Sourit-elle en retour, imaginant sa sœur à l’idée de retrouver spinelle malade et rubis coupable. Chaya reprend la route. Elle lui emboîte le pas, retrouvant dans ces retrouvailles une certaine sérénité, l’idée que la solitude était dans la cabane abandonnée et qu’à présent, à elles deux, elle pourrait toujours s'en sortir, s’en remettre à elles. A Dieu.

Son sourire est partagé, mais elle sent couler dans ses veines les graines d’autre chose - panique, inquiétude. Voix. Un Dieux. Les couleurs avaient-elles toujours été si vives?

Ils avancent à grandes enjambées, le groupe morcelé, qui finit par retrouver tout de même un peu de forme à la poursuite de leur géante. Mais les objectifs semblent converger sous la main du destin, non pas vers leur grognonne amie, mais vers un spectacle qui les happe tous. Sous la voûte écorchée attendent, morts, tout un parterre de spectateurs. Curieux… Curieux, lui répond la voix - à moins que ce ne fut que l'écho de ses pensées, ricochet sur la surface d’une entité miroir plus grande et sournoise encore. Curieux… Lan-Lan se prend un instant à contempler cette vision odieuse. C’est qu’ils étaient remarquablement conservés, ces morts. Momifiés, presque. A l’abri des bras du temps - tu es poussière, tu redeviendras poussière. Sauf à Ventdune.

Le sérieux a maintenant conquis son visage habituellement léger. Ses yeux naviguent mécaniquement jusqu’à la fresque, grand ciel écorché.

Vous avez bien raison, cher ami, c’est une fresque. Elle se surprend à répondre au robot, comme si de rien n’était. Nous sommes face à la nuit… Mais nos étoiles sont manquantes, j’en ai peur. Un, deux… Non, trois. Trois sont absentes.

Fidèle ami, ton heure est venue. Doucement, la jeune noble tend son bras, va chercher de la paume son reptile qui s’agrippe là où il le peut - mèche de cheveux, sur son ventre, sur l’os saillant de sa clavicule. Il dort, peut-être assommé par la chaleur ambiante. D’une main elle récupère sa gourde, désaltère le petit reptile, lui souffle ses nouvelles instructions. Le dragon scintille, rutile. Il aime être utile - comme il aime être seul, comme il aime briller. Son moment de gloire, c’est certain. Le moment de faire rutiler ses écailles pour montrer à ses pairs: “Je suis là où vous n’avez jamais été.”
Huang-Long s’élance vers la montagne de corps, les mots de sa Dame dans son oreille. Cherche une pierre qui ressemblerait à une de ces étoiles. Avait-elle dit en pointant du doigt la fresque, et une des étoiles incrustées dans celle-ci. Pendant ce temps, Lan-Lan avance à pas de chat…
C’est un Dieux.
Tais-toi.
…Vers les regards tournés vers le château. Tous? Non, seulement les plus loin. Étrange… Qui vous a tué, tous? Quel sort cruel le destin vous a-t-il réservé? Elle regrette un instant la cognition de sa soeur, c’est dans ces moments-là qu'il vaut mieux deux Fà qu’une.

Elle finit par capter, alors, le mouvement doré et brillant de sa salamandre, arrêté à même l’air, dansant avec fierté. Bingo.

Si les étoiles ont été arrachées, c’est qu’elles doivent servir à quelque chose. A nous de compléter le tableau. Dit-elle, l’étoile dans sa main, sa main dans celle du mort. Les doigts solidement enserrés ne résisteront pas à sa poigne bien vivante. Mais un instant. Un doute. Un Dieux.

Pourquoi a-t-il arraché l’étoile? Une terreur inouï se loge brusquement dans ses entrailles. Pourquoi, sur le lit de sa mort, a-t-il détruit la fresque?

Est-ce une si bonne idée de rallumer ces étoiles? Le miroir de sa psyché se fissure doucement.
Lan-Lan: résiste, ce n’est que le début des ennuis. Vas donc le compléter, ce ciel éteint. Ce n’est pas une petite peur qui peut t’avoir.

résumons:
Lun 10 Juin - 19:02



À notre bonne étoile

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


Fresque incomplète. Non. Vandalisée ? Par ceux là, étendus au sol ? Visages décomposés, crânes tournés vers eux qui se trouvent au pied du tableau. La figure gravée dans la pierre, observe les douze étoiles. Douze. Dont trois manquantes. Une dans sa main. Une autre bientôt dans celle de Lan-Lan.

Douze étoiles et un dieu a délivrer des entrailles de Ventdunes.  
Une fresque incomplète et des dizaines de cadavres, orbites tournées vers elle.

La monétariste porte une main à sa poitrine, sous le tissu sentir l'ovale d'un pendentif caché. Amulette de voyage à deux visages. Ses pensées tourmentées sont interrompu par la voix de la demoiselle Fà. Si les étoiles ont été arrachées, c’est qu’elles doivent servir à quelque chose. A nous de compléter le tableau.

- Tant que nous ignorons à quoi elles servent, ne nous précipitons pas.

Ces pauvres gens tournés vers la fresque, y voyaient-ils un espoir ou l’anéantissement qui les fauchait ? Essayaient-ils de raccrocher les étoiles ou tout au contraire de les arracher avant qu'il ne soit trop tard ? Ces corps étaient-ils seulement bien réels ? Ils n'apparaissaient dans aucun des rapports que Chaya avait pu lire avant de s'engager dans cette excentrique expédition. Les archéologues et les rumeurs qui courraient bon train dans le désert, n'avaient jamais parlé que de disparitions, brutales et inexpliquées. Ni trace de sang, ni marque de lutte, point de cadavre.. pas non plus d'indications écrites en lettres de sang sur les murs. Les rares rapports étaient-ils erronés ou était-ce eux, qui naviguaient en pleine illusion ?

Ne pas écouter les échos. Ils ne sont pas réels. Ne les écoutez pas. Ne les regardez pas. Témoignage de la dernière victime de Ventdune ou nouvelle illusion ? Après tout, elle n'avait entendu aucun écho. Le rubis se tourne vers Tomoe qui semble enfin s'être arrêtée. Puis vers l'automate passé de 68 à 98% de fiabilité. Du moins, selon lui.

- Mordekai, seriez-vous assez aimable pour me dire ce que captent vos capteurs environnementaux ? Y a-t-il des cadavres autour de nous ? Des sons autres que nos voix ? Un mécanisme particulier attaché à cette fresque incomplète ?

Ses réponses ne pouvaient certes êtres prises comme des variables sûres mais, cela ajouterait peut-être de nouvelles pièces à leur puzzle, lui aussi, incomplet.

- Qui appelez-vous Céleste ?

Il avait pointé Tomoe a leur arrivée mais Chaya ne comprenait pas pourquoi ce changement soudain de dénomination, notamment de la part d'un programme. Quant à leur excentrique demi-géante, elle agissait étrangement depuis un moment. Cela dit, elle était déjà étrange avant qu'ils entrent à Ventdune. Elle avait le regard posé sur un point fixe depuis quelques minutes. Point fixe qui semblait tout à fait vide aux yeux de Chaya.

- Vous avez entendu ou vu quelque chose d'intéressant, Tomoe ?

La monétariste ne serait pas étonnée que la saraph entende des voix et c'était problématique. Comment savoir si la nouvelle bizarrerie de leur camarade était due à leur environnement ou s'il ne s'agissait que d'un symptôme courant ? Est-ce que l'automate le saurait, lui qui fréquentait la saraph depuis plus longtemps ? Ou bien cela faisait parti des 2% restant ? Chaya se massa rapidement le front. Elle avait l'impression de devoir résoudre plusieurs énigmes en même temps tout en doutant que ces dernières soient tout à fait liées entre elles. Heureusement Lan-Lan était là ! D'ailleurs..

- Lan-Lan, voulez-vous bien me montrer la pierre que vous avez trouvé ?

Y avait-il un reflet similaire, miroitant sur les surfaces de cette autre étoile ?

Résumé:
Mar 11 Juin - 15:27
Mordekai augmenta l'intensité des scans environnementaux pendant un bref moment sans résultats. Ou presque.
-Plus qu'une dénomination, il s'agit là d'une manière de caractériser le comportement de Tomoe en l'état de ma perception. N'ayant cependant jamais rencontré d'entité céleste, ce n'est qu'une simple comparaison théorique.
Il se pencha sur les deux humaines qui regardait les deux pierres ramassées au paravent.
-Les alentours ne comportent aucune signature notable, ce que vous percevez comme des corps ne me sont que des fritures anodines dans mes capteurs. Hypothèse: Résidu temporelle matérialisé par le lieu ou les conditions du moment.
La fresque ne semble manquer que trois pierres comme celles que vous avez découvertes mais aucune contraption n'est captable à la surface. L'intérieur m'est imperméable par son épaisseur, je pourrais pousser l'investigation mais le peu de résistance que m'ont offert les parois jusqu'ici laisse peu de doute sur les risques que j'endommage tout mécanisme qui pourrait se cacher au delà de la surface. Je recommande cependant la plus grande prudence tant qu'il n'a pas été déterminé si l'état des corps nous entourant à été provoqué par l'addition ou le retrait de leur logement.



-Les pierres émettent de l'énergie selon un pattern que je n'ai pas encore identifié, pattern auquel elles répondent toutes deux ainsi que la zone en contrebas, il est recommandé d'éviter tout contact entre elle sans garantie quand aux réactions.
Suivant le signal de ses capteurs, Mordekai s'approcha sans un mot du bord du pont s'arrêtant alors que le bruit sourd des griffes de stabilisation signalait leur plantage dans le sol. Il se plia alors brusquement en avant comme si ses genoux étaient montés en sens inverse, plantant rapidement une main dans la paroi en contrebas pour assurer la stabilisation tandis qu'il concentrait sa détection sur la zone qui s'offrait à lui.
Dim 23 Juin - 11:06

Charmant petit groupe disparate, êtes-vous quatre ? Êtes-vous plus ? En tout cas, vous revoilà tous ensemble, ça fait plaisir à voir.

Lan-Lan et le fier reptile ont récupéré une étoile de plus, de ce qui paraissait une main décharnée et acharnée mais que les autres ne voyaient que comme une ombre à forme humaine. Mordekai l’a compris dans son balayage radar, Chāyā de même avec la réflexion de ce dernier, mais ils te paraissent pourtant si réels. Tu l’as bien touché non ? Ce corps ne cherchait-il pas à conserver son précieux butin que tu as pris par la force ?

Petit à petit, les étoiles manquantes s’illuminent de leur transparence dans vos mains, ombres noires qui pulsent à travers dans un rythme répétitif. Tu as raison Chāyā, le même reflet sombre, le même écho. Si les deux dernières sont proches, celle que tu avais trouvé sur la route était bien loin de la fresque. Venaient-ils pour tenter de la reconstituer ou au contraire la piller ? Votre peur est logique, vos doutes aussi, si les étoiles ont été arrachées, c’est qu’il doit y avoir une raison ? Il y a peut-être des secrets qu’il vaut mieux garder. D’autres qui méritent d’être élucidés… et certains dans lesquels on se rend compte trop tard qu’on a été piégés.

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Tous ces échos, toutes ces ombres, si vous les voyez comme les voit la Fà-buleuse ambassadrice, si votre regard se perd sur eux, vous noterez des différences aux niveaux de leurs tenues éthérées. Avez-vous envie de les voir à ce point ? Il est parfois un seuil dangereux entre réalité et illusion. Ne vous perdez pas mes agneaux.

Vous n’êtes pas les premiers à vous être engagés dans Ventdune. Vous ne serez sans doute pas les derniers, mais vous avez les clés pour percer les mystères de cette ville oubliée. Des troupeaux d’explorateurs avant vous ont essayé de réunir les pierres sur cette fresque, ils croient en vous pour faire le dernier pas qu’ils n’ont pas pu faire. Les plus sensibles au charme de Ventdune peuvent même sentir une petite tape sur leur épaule, une impulsion que leur donnent ceux qui ont échoué.

Vous ne la voyez pas s'exciter dans les yeux de votre guide en transe, mais Céleste vous encourage. Sa voix se perd dans les couloirs d’un autre temps, petit être aux contours flous. Sa bouche bouge, toujours le même rythme, celui des reflets, celui des fréquences. Audibles et visibles pour ceux qui acceptent de faire fausse route pour qu’un berger les ramène dans le droit chemin.

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Mer 26 Juin - 18:17

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Le chant des astres


Ombres. Lumières. Réalité. Illusions. Réel. Irréel.

Je suis réel, moi?
Non. Tais-toi.

L’étoile quitte un temps sa main, retrouve les griffes de la panthère qui la regarde intensément, comprenant des reliefs qui lui échappent encore. Elle est bien silencieuse, la fille Fà, muette poupée qui regarde les rubis comprendre, jouant avec les pierres comme deux puzzle entre ses doigts. Quelque chose gratte dans le fond de sa tête, une démangeaison désagréable qu’elle ne peut pas atteindre - il faudrait plonger dans des recoins trop distants, trop obscurs, trop dangereux. Il lui faudrait bien plus qu’un ongle peint de mauve pour apaiser ce maux étrange qui joue avec ses nerfs.

Écoute bien, c’est important.
Non.

Le robot se met à parler, des dizaines de mots sortent de ses sytèmes pelle-melle, Lan-Lan le suit du regard - je ne te savais pas si bavard, tes circuits semblent aller mieux. C’était rassurant, une douce symphonie de petites phrases qui lui confirmait la redoutable vérité. Finalement, elle préférait ne rien entendre. Oui, elle aurait préféré ne rien capter.
Comment ça, de la friture? Non, ces corps étaient bien là. Non? Elle les cherchaient du regard mais comme un mirage, leur contour était flou, vaporeux, ondulait au soleil comme la danse d’une flamme.

Je suis réel, alors?
Peut-être bien, oui. J’espère.

Oui, espère. Car si ce n’est pas le cas, c’est la folie de Ventdune qui s’attaque à ta psyché comme elle avait détraqué le robot il n’y a pas quelques heures. Heureusement pour toi, il va mieux, maintenant. Peut-être que toi aussi, tu seras bientôt libérée.
C’est tout ce que je te souhaite, brebis.

Lan-Lan s’inquiète, suis la machine - mais ne montre rien. Elle tente de garder les apparences sous bonne clef, de cacher la comptine qui palpite dans ses oreilles - Autour des pierres je tisse ma toile - les mots quittent ses lèvres, petite mélodie tendre, murmurée comme un secret.
Elle garde la tête haute - par dessus tout, elle ne veut pas que Chāyā le comprenne, qu’elle voit la fissure dans le fond de son regard, qu’elle sente le miroir se fendre. Non, elle était forte, digne de confiance, serpentine infante de Xandrie. Elle n’était pas faillible.

N’est-ce pas?
Je ne crois pas…
Mais tu ferais bien de croire. C’est un Dieu.

La dernière étoile. Volée au pont. Comme ça, juste là. Finalement, retrouver les étoiles avait été si facile - un regard vers leur guide toute azimutée - que voyait-elle, géante rouge? Était-ce maintenant le moment de rallumer ce vaste ciel? Elle sentait Chāyā perplexe, prudente. Et d’ordinaire, son ambassadrice l’aurait aveuglément suivie - malgré sa nature impulsive, elle avait toujours su rebrousser chemin devant tant de danger. Mais elle n’était plus tout à fait seule, dans cette tête rousse, une autre pensée s’était logée, une pensée insistante.

Il est grand temps que vous rallumiez mes étoiles. La mélodie avait quitté ses lèvres comme une incantation, un chant mystique.

C’était peut-être bien ce que s’était. Une bénédiction, une malédiction.
Une prière?
C’est un Dieu.

Si c’était un piège, elle fonce droit dedans - mais comme une force invisible, quelque chose de fiévreux la pousse à se frotter au danger. Ses yeux de croyante contemple la fresque et les constellations éteintes, remarquent les creux épousant parfaitement la forme des pierres. Ce sera facile, aussi… Un instant, elle regarde la panthère, spinelles rencontrent rubis, lui murmurent que tout ira bien. Pour le robot… Rien d’aussi tendre, mais elle passe tout de même une main légère sur sa carcasse de métal. Elle rallumera ses étoiles, avec ou sans leur accord.
Et un à un ils se logent, astres perdus, dans les cavités vides, retrouvant leur position dans ce ciel étoilé. Aucun piège, pas quand elle les repose, ni quand le soleil illumine la première étoile qui se mit à répandre sa lueur à toute les autres comme une comète scintillante.

Rien… N’a changé. Mais tout a changé.
C’est un Dieu.
Oui.

Le berger a bougé. Il pointe un autre lieu du doigt. Face à lui, première brebis, Lan-Lan se tient droite, la main tendue…

Par là… Chantonne-t-elle… Elle croit, maintenant.
résumons:
Mer 3 Juil - 20:28



À notre bonne étoile

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


Était-elle trop prudente ? Il ne fallait pas l'être assez pour s'aventurer jusqu'ici. Sans doute ne fallait-il pas l'être davantage pour avancer malgré les avertissements. La solution n'était certainement pas dans l'immobilisme. Peut-être était-ce finalement plus raisonnable.. de ne pas l'être ? Est-ce une réflexion similaire qui pousse l'ambassadrice à se saisir du cristal et à replacer les étoiles dans ce ciel de pierre et d'illusions ?

L'aramilanne manquerait-elle de Foi ?

Méfiante créature que voilà, alors qu'il lui tendrait si volontiers la main, ce Dieu dans les ombres. Elle ne veut pas lui prêter son oreille, elle place sa confiance dans la main de Lan-Lan. Elle semblait avoir compris quelque chose qui échappait encore à Chaya. Si sûre d'elle que la panthère se laisse convaincre. Rallumer les étoiles, la poésie est trop belle pour souffrir d'une supercherie, non ?

Elle ne regarde pas la fresque, son regard attiré par sa loyale comparse. Par là. Abandonner le château qui était pourtant leur destination d'origine, pourquoi déjà ?, pour s'engager dans cette allée. La demoiselle Fà avait-elle vu quelque chose par là ?

- Avez-vous vu quelque chose d'intéressant ?

Demande innocente alors qu'elle s'avance, confiante. Après tout, ils étaient ici pour en savoir plus sur cet endroit. Ces rumeurs. Cela semble soudain rattraper la monétariste qui s'arrête un instant pour prendre un carnet dans son sac-à-dos. Elle n'était certes pas exploratrice mais cela ne ferait sans doute pas de mal de garder quelques notes et pourquoi pas dessiner, au moins approximativement, le schéma des environs. Au milieu des ombres et des échos, ils auraient certainement besoin de retrouver leur route. La croyante se fait cartésienne, elle se rattache à son maigre matériel pour garder ses deux pieds ancrés dans le concret, à défaut du réel.

Elle s'avance sans questionner, ni la décision de Lan-Lan, ni l'existence de ce passage. Était-il ici lorsqu'ils s'étaient arrêté devant la fresque ? Elle n'en est plus tout à fait certaine. N'avait-elle pas été assez attentive ? Quelques dessins griffonner dans son carnet à mesure qu'ils avancent, l'aideront peut-être. Sauf que, la lumière commençait à sérieusement décliner à mesure qu'ils s'éloignaient de l'ouverture.

- Cher Mordekai, auriez-vous quelques modules d'éclairage à votre disposition ?

Elle en oubliait la dernière membre de leur joyeuse bande mais Tomoe.. ou Céleste, était juste derrière, n'est-ce pas ?

Résumé:
Lun 8 Juil - 17:36
Après avoir pris note de la signification du rythme pulsé par les "étoiles" qu'ils avaient rassemblés, ses capteurs s'agitèrent alors que la morphologie murale s'altérait: Une cavité sans fond venait de s'ouvrir. là ou se tenait un instant plus tôt une paroi sans le moindre signe ne serait-ce que d'un trou de souris.


- Ce tunnel comporte une puissante énergie perturbatrice d'origine inconnue. Mes capteurs peuvent fournir une cartographique sommaire sur quelques dizaines de mètres alentours, tout détails de la taille de Huang-Long ou inférieur est couvert d'un brouillage réduisant toute analyse possible à sa présence ou non. Ma seule source de lumière nécessiterait de dégainer ma crosse, vous aurez compris qu'il vaut mieux réserver cette option à une situation où la vitalité de cette flotte est compromise, je me contenterais de vous signaler lorsque je détecte un embranchement mais le tunnel semble pour l'instant droit.

Mordekai se pencha légèrement pour entrer dans le tunnel sans attendre de réponse, se positionnant devant Lan-Lan usant de ses capteurs pour anticiper ses pas afin de les précéder sans les gêner. Il était temps que le dragon déploie ses écailles pour protéger la flotte qui le suivait.



Résumé:
Mar 16 Juil - 22:09
le voyageur des dunes
La petite Céleste. Qu'est-ce qu'on pourrait bien faire d'elle ? Une enfant qui ne sait pas se tenir dans un endroit aussi grand. Allez chercher le sac à dos avec une laisse pour l'attacher, quelqu'un !

Ne t'éloigne pas trop...

Tomoe, cachée à l'intérieur détestait l'admettre, mais elle dépendait entièrement du petit groupe. Il lui serait impossible de retrouver conscience avant un bon moment. Lorsqu'elle pourra revenir, elle souhaitait tout simplement ne pas se retrouver seule au milieu d'un lieu inconnu. Les souvenirs de ce lieu ne seront pas les siens, mais ceux de Céleste. Elle se sentait fatiguée et n'avait plus la force mentale de se battre pour reprendre la place. Elle reviendrait au moment voulu. En attendant, elle profitait d'un petit repos bien mérité.

Je t'en pris, ne perds pas les autres.

Ces paroles avaient fait un écho à l'intérieur de Céleste. Ces paroles avaient traversées tout son corps, mais elle ne les avaient pas vraiment écoutées. Cette enfant ne voulait qu'en faire à sa tête. La petite avait très rarement la chance de pouvoir être libre et s'amuser. Même si le robot ne semblait pas vouloir la suivre comme elle le souhaitait. Le chateau s'e rpprochait, elle le savait. C'était son but.

La petite comptine était adorable. Les étoiles la fascinait. Le monde dans le ciel était mystérieux. C'est tout ce qui intéressait la petite saraph. Les mystères. Céleste était très curieuse et adorait explorer. Pendant un certain temps, elle n'était plus. Elle était plus loin, ensorcelée. L'ombre de l'enfant l'avait complètement absorbée. Surtout, elle s'était fait une amie. La belle rousse profitait de son temps à l'extérieur pour tout simplement s'amuser et rigoler.

☆ ★ ☆ ★ ☆ ★

Très loin. Trop loin. Elles s'étaient rapprochées encore plus du chateau. Céleste gambadait joyeusement. Elle s'amusait, elle jouait à la marelle. Le temps s'était arrêté. Le temps avait laissé place au jeu. Pour quelques instants de plus. Avant que l'ombre ne s'évapore. La petite se retrouvait maintenant seule. Seule devant un paysage magnifique, mais avec une ambiance lourde et sombre. Seule avec une porte et beaucoup de sable. Seule avec ses pensées. Seule.

« M-m-monsieur le robot ? »

Céleste regrettait. Céleste, l'enfant, regrettait. Céleste voulait retrouver les autres. Tout autour d'elle était devenu dangereux. La peur l'avait envahie. Son coeur battait de plus en plus fort. De plus en plus vite. Rien. Il n'y avait rien autour d'elle. La saraph était seule. Une race supérieur qui avait, normalement, peur de rien. Une force surhumaine qui ne servait plus à rien. Céleste ne voyait que du sable. Partout. Des chutes de sable. Chaque bruit, chaque craquement la faisait sursauter. Même si ça venait de ses propres petits pas. Les ruines du château. Finalement devant elle. Impossible de s'y approcher. Il y avait des visages. Des visages partout. Céleste hallucinait. De méchantes personnes s'approchaient.

Un souvenir.
Un souvenir mélangé avec la réalité.

À l'aide.
« Non. »
Aidez-nous
« Aidez moi. »
Vite.
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! »

résumé
mord n'aime pas tomoe. pfff. (salow)
tomoe se retrouve devant le château et commence à halluciner à cause de la peur.
Venez la sauver, la pauvre !


Mar 16 Juil - 22:24

Le Voyageur des Dunes - Tomoe

Château des sables


Elle te pousse en avant et elle semble tirer sur ton bras en même temps cette petite ombre. De plus en plus elle semble prendre la main, vouloir s’imposer et te commander. Te rends-tu compte que son influence est de plus en plus invasive à mesure que tu grimpes les degrés de ces marches ?

Devant toi les ruines se dressent, majestueuses, anciennes. Si Ventdune méritait vraiment son nom, alors comment expliquer que ce château ne soit pas tombé en poussière ? Il y a des marques du temps, bien sûr, mais pourtant, la porte cochère semble bien solide, sans doute faite d’un bois rare. Le vent souffle, soulevant des fantômes de fanions. “On attend plus que toi, t’annonces l’ombre aux mille visages changeants, dépêche-toi, il arrive.”

Alors, est-ce cette voix impérieuse ou le vent qui souffle dans tes cheveux, un souffle de peur de la réalité du danger. La porte reste là, te jugeant presque d’être effrayée par elle et ce qu’elle cache. Pourtant, l’innocence de Céleste réussit finalement à reprendre le dessus et à balayer ses fantômes effrayants. Les visages méchants et suppliants sont remplacés par quelques silhouettes à l’aura accueillantes. Quelque chose l’a aidé, il y a quelque chose qui agite tes sens, l’odeur de plats en train de mijoter en cuisine emplit tes narines et quelques musiciens dans l’ombre tendent les cordes de leurs harpes qu’ils testent en rythme avec des tambours en attendant le début des festivités.

La fête est toujours plus belle à plusieurs non ? Il y avait des gens avec toi ? Tu te rappelles vaguement d’une boîte de conserve et de deux femmes. C’est néanmoins brumeux maintenant, alors que cette fête qui se prépare derrière cette porte, elle, est bien réelle.



Le Voyageur des Dunes - Chaya, Lan-Lan & Mordekai

Retrouvez la lumière des étoiles


Comme un seul corps, vous avez fait le choix de vous détourner du château, ce berger sur la fresque aurait-il eu une influence sur vous ? Sans vraiment vous en apercevoir, vous avez laissé votre guide sur le carreau. À moins que ce soit elle qui ait pris la décision de partir. Vous n’êtes pas sûrs. Quelle sorcellerie l’aurait fait changer de sens une fois qu’il a retrouvé sa route et ses étoiles ? Enfin ça, c’est pour ceux qui croient qu’il a changé de sens bien sûr.

Devant vous s’ouvre un sombre couloir dont le seuil seul vous est visible, derrière, c’est un abîme de ténèbres, attention où vous mettez les pieds.


Était-ce des étoiles ou était-ce des yeux qui semblent flotter, inatteignables? Jamais le sentiment d’être observé ne vous a autant pris à la gorge.

Sombre est le chemin sur lequel vous avancez. Seuls quelques pas dans les ténèbres et voilà qu’elles vous englobent totalement. Vous souhaiteriez faire demi-tour paniqués, un instinct animal qui souhaite vous tirez hors de cet endroit. Facile me direz vous, après tout, ce n’était que quelques pas en arrière pour retrouver la vision d'un château et la lumière du désert, fusse à Ventdune. Si vous tournez la tête pourtant, aussi subtilement que l'ouverture s'était faite, elle s'était refermée. Mais c'est juste derrière vous non ? Aviez-vous tant avancé que ça ? Un coup de canon de notre cher automate ne pourrait-il pas briser la paroi qui devait être fine ? Non, car si vous faites des pas en arrière, le chemin dure bien trop longtemps sans trouver une paroi qui pourrait vous indiquer une sortie qui se serait refermée sans un bruit aussi sûrement qu’elle était apparue. Ventdune semble vous avoir avalé.

Aucune lumière et difficile de savoir si vous montez ou descendez. Les repères chamboulés, il va falloir une force mentale certaine et vous accrochez à vous camarades d'infortune pour ne pas perdre la tête. Dans cet abîme presque absolu, il reste pourtant un mince espoir, les voix. Vous les entendez tous et toutes celles-ci, elles sont plus claires, plus consistantes, plus réelles. Elles ne semblent pas vraiment porteuses de bonnes nouvelles. Des lamentations, de pâles gémissements et ce qui ressemble à des pleurs. Elles se distinguent de celles des échos. Encore faudrait-il les trouver.

Allez de l’avant, car l’heure n’est plus à l’attente ni à l’immobilisme. Le berger a tracé un chemin.

Le troupeau vous attend, mais attention au loup.