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Travail d'influence [Violette & Arno]

Travail d'influence [Violette & Arno] Brandw10
Jeu 24 Aoû - 10:51
Les derniers événements me tenaient éloignés d'Aramila pour quelques temps, que tout se tasse autour du Concile. J’étais rentré à Etyr, la main bandée et cachée, pour continuer à couvrir la seconde partie de ma nuit en cellule. La première, comme toute information s’était déjà répandue comme une traînée de poudre jusqu’au hameau. Je voyais bien les regards et les messes basses, si ça pouvait faire discuter dans les chaumières, soit.

Je devais passer à autre chose, j’avais voulu trop faire et je m’étais brûlé les ailes. J’imaginais la déception qu’aurait eu mon père et celle que devait avoir mon frère de me voir mettre en péril sa conquête politique. C’était ma mère qui accusa le coup, elle était la seule à être restée et à prendre la barre pendant mes déplacements, pauvre femme. Ma petite entreprise avait jeté un voile sur notre commerce, nous n’étions peut-être pas si respectables que ça et ça allait se faire savoir.

Les jours passèrent, le temps de ne plus sentir la douleur lancinante dans mes doigts et de laisser les choses se tasser. Je regardais dépité notre petit hangar, il était presque plein d’épices et peu de commandes qui partaient ou alors je revenais avec presque autant de marchandise que je partais.

C’est ma faute, je vais trouver un moyen de rattraper ça. On va se refaire, je ne laisserais pas la mémoire de père s’éteindre.

Je fermais les yeux, éloignant l’image du paternel enchaîné sur une chaise dans un cachot, et je reprenais mon œuvre. La routine s’installa à nouveau comme une punition. Non pas que je n’aimais pas être à la maison, mais tout me rappelait mes échecs ici.

Et puis un jour, je découvris une série d'entailles dans l’un des arbres bordant la propriété. Un signal, un lieu, une heure. Petits picotements dans la main toujours bandée. Enfin on me permettait de reprendre du service. Je me rendais donc dans le hameau suivant à la nuit tombée, un peu plus loin que d’habitude. Je m’installais à la taverne locale, commandant une chope de bière tiède en la saisissant d'une façon peu orthodoxe. La journée avait été chaude, on sentait encore cette lourdeur dans l’air, cette chaleur dans la terre et la lassitude dans les quelques paroles échangées par les deux trois fermiers qui peuplaient le lieu après leur labeur.

Je n’eus pas à attendre longtemps pour que le tavernier se rapproche de moi. Il m’indiqua ce que j’avais à savoir, ce pourquoi on m’avait appelé. Ma situation particulière devait me permettre de passer sous les radars. La lente déchéance de notre ferme devait signer notre fin, sauf qu'apparemment on avait aperçu une silhouette grise et qu’elle s'intéresse à un certain commerce, peut-être une porte de sortie pour nous ?

Je comprenais aussi le sous texte. Si elle venait de l’étranger, c’était l’occasion d’étendre l’influence de l’Ordre par delà les frontières, même si ça signifiait se parjurer dans des entreprises à la limite de la légalité.

Si l’Ordre a besoin de ça…


On me faisait comprendre qu’il y avait des chances de croiser cette étrangère dans les parages très prochainement, je finissais mon verre avant de me diriger vers le puits pour me rafraîchir le visage. J’allais attendre, laissant mes oreilles écouter les conversations à portée d'écoute.


Dernière édition par Arno Dalmesca le Mar 29 Aoû - 9:46, édité 1 fois
Ven 25 Aoû - 23:04
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’intervention directe des agents du magistère dans les affaires du Cartel avait eu un effet significatif sur celui-ci. L’organisation venait de prendre conscience de ses vulnérabilités notamment sa dépendance vis à vis d’Opale et de la cité du savoir. Certes, se trouvant entre les deux nations, elle faisait office de parfait intermédiaire dans tout ce qui touchait aux transactions illégales devant avoir lieu entre les différents pays. Néanmoins cela signifiait également qu’elle était encerclée dès lors qu’elle devait se fournir en dehors de Xandrie elle-même, ce qui était le cas vis-à-vis du Colafée et de tout ingrédient pour ses différentes drogues ayant besoin de climat particulièrement chaud pour se développer.

Rapidement, le Cartel commença à comprendre la nécessité de créer des routes commerciales alternatives directes vers Aramila qui ne devait pas passer ou le moins possible par Opale ou Epistopoli. Les lignes potentielles étaient tracées, tout le monde s’accordant en l’importance que devant jouer Katorrin dans la politique du Cartel.

Néanmoins, il ne s’agissait pas de l’objectif prioritaire. Avant de prévoir le trajet, il fallait déja s’assurer de sécurité les approvisionnements par des contrats avec les marchands d’Aramila. Convaincre ceux qui pouvaient produire de la Colafée, quitte à leur apprendre à le faire en changeant leur mode de culture. On était pas là sur une volonté de transaction mais de recrutement.

Naturellement, il était probable que les autorités de la nation finissent par comprendre ou à défaut leurs services de renseignements, leurs réactions seront scrutés. Faire d’eux de véritables producteurs de colafée générer une masse colossale d’argent pour leur propre population. Arriveraient-ils à la refuser ? Peut-être auraient-ils des intérêts politiques ? Mais cela n’avait que peu d’importance pour le Cartel qui ne brillait pas par son amour du gouvernement actuel de Xandrie infecté de l’intérieur par les éléments révolutionnaires et contestataires du bas peuple.

Quoi qu’il en soit l’expérience se devait d’être tenté pour évaluer la faisabilité du projet et le niveau de tolérance qui pourrait être supporté par Aramila.

C’était à Violette que la mission avait été donnée, son expérience de mercenaire l’ayant fait voyager aux quatre coins du continent. De même avec sa chance de portebrume, il était plus simple pour elle de trouver par hasard ce qu’elle cherchait. C’était au moins une bonne utilité que l’on pouvait donner à son pouvoir de fortune.

C’est en ce sens que désormais, elle parcourait le désert passant d’une oasis à une autre, d’un hameau à un autre en faisait affaire avec les fermiers et les locaux ayant des problèmes économiques et prêts à renier quelques principes pour le bien de leurs familles et de leurs enfants.

Après quelques jours de trajets, elle était arrivée dans un nouvel hameau dont le nom en lui-même ne l'intéressait que peu. Comme à son habitude, elle allait directement à la taverne lieu de toutes les rencontres sociales de ce genre de coin reculé pour se renseigner sur les habitants, se faisant passer pour un alchimiste pharmacien en recherche de personne capable de s’occuper de plantations désertiques.

Posée à la taverne en dépassant suffisamment pour que tout le monde puisse constater son aisance financière, elle attendait que les rumeurs et les discussions fassent le travail pour elle. Plutôt que de démarcher, il était plus simple d’attirer à soi tous ceux déjà faibles face à la cupidité.
Mar 29 Aoû - 9:45
Il faut dire qu’elle détonnait. Que ce soit la chevelure grise, les yeux ou cette assurance sourde des personnes qui ne sont pas du coin ont en pensant faire fortune auprès du quidam du coin, elle tranchait avec le reste de la scène. Les coups d’œil dans sa direction n’y trompaient pas.

Une alchimiste donc, qui se serait enfoncé si loin dans le désert pour quelques plantes locales. Ça faisait beaucoup d’efforts pour une personne seule, qui plus est une étrangère. Mais personne n’avait l’air de se poser la question.

Le tavernier rongeait son frein, les échanges de regard qu’il cherchait à me faire aller finir par devenir gênant. J’avais bien compris que c’était elle la cible, mais je voulais d’abord voir si d’autres feraient le premier pas.

Rien ne vint, les minutes passèrent tranquillement jusqu’à ce que je fasse un signe au tavernier en me rapprochant de son comptoir. Le manège allait commencer, j’espérais juste qu’il savait mieux jouer la comédie que garder son calme.

« Dalmesca, la même chose ? » Mouvement de tête pour pointer du menton alors qu’il sert sa bière épaisse. « La jeune personne là-bas disait qu’elle cherchait des fournisseurs, tu pourrais faire l’affaire j’imagine. »

Pas mal, juste ce qu’il faut de dédain, le ton de la confidence mais le volume de voix un peu trop haut pour qu’on l’entende quand même autour. J’attrapais ma chope en le remerciant platement, tendait une pièce ainsi qu’une autre pour l’information.

Je regardais dans la direction de l’étrangère. Quand je croisais son regard je détournais mes yeux de rapace, gêné. Ici, on me connait encore comme le fils faiblard des Dalmesca, énième malédiction de cette famille, j'avais jamais fait mieux qu'être un poids et il semblait que j'étais en train de faire pire. Une rasade de bière, elle était plus âpre que la précédente, un nouveau lot sans doute, a du mal avec la pression et brasse mal. Ce tavernier avait de la chance d’être seul à des lieux à la ronde et d’avoir quelques pièces venant de colporteurs de ragots ou de membres de l’Ordre.

Elle avait réchauffé mon gosier plutôt que le rafraichir, mais ça devait me donner le courage d’aller lui parler et de continuer la pièce de théâtre dans laquelle nous jouions. Je marchais de mon pas non assuré, zigzaguant entre les tabourets. Était-elle déjà au courant de qui j’étais aussi bien que je le savais de mon côté ? Dans le doute, mieux valait rester dans le moule, préservant également ma couverture locale.

« B… Bonjour, je… Je peux m’asseoir ? »

Superbe, les réflexes de pleutre reviennent vite.
Mer 30 Aoû - 0:55

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Ft. Arno


Posée tranquillement sur son siège, accoudée à sa table, la demoiselle observait silencieusement sa bière le regard pensif. Vivre dans le sable depuis quelques semaines la fatiguait déjà. Pour une personne du nord comme elle,habituée aux vents froids et polaires qui venaient tout droit des anciennes terres de Dainsbourg et du reste du nord, le monde désertique n’était pas sa tasse de thé.

La chaleur était difficile à supporter et contrairement au froid on ne pouvait pas vraiment être en mesure de l’éviter, ce n’était en portant des vêtements adaptés pour un effet plus que partiel. Et au-delà de la température, il y avait le problème du sable qui s’amusait avec les aléas du vent à se mettre partout.

Vraiment le climat d’Aramila était insupportable. Entre le désert source de tous ses problèmes et l’humidité agressive des zones tropicales qu’elle n’avait encore qu'effleurer dans sa quête, c’était un monde insupportable pour un nordiste.

Mais bon, elle devait faire avec. Elle avait une mission à faire. Plus vite elle en terminerait, plus vite elle pourrait rentrer chez elle pour rejoindre un climat plus supportable. En plus, l'alcool ici était infecte, mais elle ne pouvait même pas leur en vouloir. C’était comme ça partout dans les campagnes reculées et ça restait toujours mieux que le poison violent qu’était l’alcool epistote.

Ainsi tout en se plaignant intérieurement, la portebrume attendait. Si personne d'intéressant ne se présentait, elle irait bientôt dormir pour aller bouger demain vers une nouvelle oasis.

C’est alors qu’une personne s’adressa à elle, sur un ton assez hésitant. Violette détournant son attention sur lui l’analysa pendant quelques secondes. C’était un peu jeune ça. Il semblait timide sur les bords et avoir une confiance en lui tout à fait relative. Jugement qui restait à relativiser et à prendre avec des pincettes. S’il y avait bien une expérience que la demoiselle avait retenue, c’est qu’il ne fallait jamais faire totalement confiance à ceux qui s’affichaient trop gentils et/ou plein de failles. Tu n’étais jamais à l'abri d’être face à de terribles comédiens.

Haussant les épaules, la criminelle répondit une première fois de manière très laconique.

Si tu veux.

Laissant quelques secondes pour qu’il puisse s’approcher de la chaise en face d’elle, Violetta continuait.

Fait gaffe par contre. Il y a un problème de termite ici.

Elle n’eut même pas besoin d’expliquer pourquoi que derrière elle, quelque chose se ramassait par terre après que sa chaise se fût brisée.

En réalité il n’y avait pas de termite, ce n’était qu’une stupide excuse. Tout cela était la faute de Violette et de sa capacité de fortune. Néanmoins pour des raisons évidentes, elle n’avait pas envie de s’afficher comme source de la malchance dont faisaient preuve tous les gens présents ici, entre chaises fragiles, tables bancales qui facilitaient le renversement de liquide sur son pantalon,...

Une fois que l’espion se fut posé, à moins qu’il n’ose pas se confronter à la solidité de sa chaise, la portebrume s’adressa de nouveau à lui.

C’est quoi ton p’tit nom ? J’imagine que si tu t’ramènes ici c’est pas juste par curiosité ou amour des étrangers.
Sam 2 Sep - 9:32
Ce n’était pas une hallucination, les yeux étaient bien rougeoyants. Je comprenais d’autant mieux que peu avaient osés approchés. Il y a toujours des vieux hommes rugueux prêts à tenter l’expérience, mais il semblait que d’aucun n’avait vraiment réussi à approcher jusque-là.

Un homme tomba plus loin, les pieds de sa chaise se dérobant sous lui alors que j’approchais ma main du tabouret à l’invitation de la Xandrienne. Je me figeais au même moment, regard interrogateur vers le tenancier qui haussa les épaules avant de continuer son œuvre au comptoir. Qui pouvait s’attendre à un mobilier de qualité ici ? Surtout rongé par le soleil et le sable.

J’assurais ma prise, faisait quelques tests pour vérifier la solidité du support avant de m’asseoir à la petite table. Chacun allait à ses occupations, des fermiers partaient rejoindre leur demeure avant d’attaquer une nouvelle journée de labeur et des marchands arrivaient en remplacement pour dilapider leurs maigres revenus. Je cherchais des excuses maintenant que j’étais à cette table. Prenant une autre gorgée, clairement rance.

"Mon petit nom ?... Arno."

Qu’est-ce qui m’amenait en effet, la rencontre avait été un peu arrangé par le tavernier, mais comment expliqué ma situation, quelle carte jouer sans trop en dévoiler. Juste de quoi appâter. Une brise tiède passait sur la place, pas encore assez pour soulever la poussière mais elle devrait avoir le mérite de rafraichir la nuit.

Je pensais à la ferme et aux cultures en cours.

"Et bien… J’ai entendu que vous cherchiez un fournisseur de plantes que vous n’avez pas chez vous. Je.. Enfin, ma famille a une ferme à la sortie du hameau, plus proche de la côte, mon père a lancé l’affaire."

Je reprenais une gorgée de bière, tirant une sale tête devant l’apprêtée. Je sentais la chaleur monter dans mes joues. J’allais demander qu’on me la change où j’allais finir par détruire mon palais. Petite pause bienvenue au milieu du discours.

"Disons qu’en ce moment, les temps sont durs, mais… mais c’est vraiment un bon sol, un bon climat pour la pousse. Je… j’apprends encore, je me débrouille. On va bientôt pouvoir ramasser nos premières récoltes de l’année."

J’étais de plus en plus sûr de moi à mesure que je parlais, je le sentais, je prenais confiance et la bière n'aidait pas à l'inhibition. Il y avait une petite fierté non feinte derrière tout ça, même si ce n’était plus qu’un petit pan de ma vie, qu’un rôle que je jouais dans ma mission, c’était ce que j’avais toujours connu. J’ai toujours des choses à prouver, cette récolte sera réellement la première que j’ai supervisé du début à la fin. Avant ça, je vivais encore avec le fantôme du vieux, sur ses réserves.

"On fait principalement des épices, je ne sais pas ce que vous cherchez… Mon père avait même réussi à faire pousser de la Vapapule, il avait trouvé des plants je ne sais comment. Je sais que c'est recherché, on l'a vendu facilement et à bon prix!"

Si, je savais bien comment il l'avait obtenu, c’était l’un des indices qui avait amené l’Ordre a croire qu’il jouait un double jeu avec Epistopoli. C'était à moi d'écouter maintenant, savoir si elle allait surenchérir. Peut-être que j'en avais trop fait, difficile de prendre au sérieux un jeune garçon tout juste dans la vingtaine qui devait assurer la survie du commerce familial et, surtout, qui semblait avoir du mal à finir sa bière.
Mer 6 Sep - 21:13

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Ft. Arno



Arno donc…

Tout en s’adossant tranquillement de manière nonchalante sur le dossier de sa chaise, la portebrume toisait du regard la jeune homme avec une arrogance ou tout du moins une confiance en soi particulièrement apparente. L’ancienne mercenaire n’était pas de ces gens qui se forçaient à être humble ou à se plier en quatre pour effectuer des gestes de soumission envers qui que ce soit. Baissez les yeux et garder une posture mesurée n’était pas dans les codes. Jamais.

Balançant un bras derrière le dossier dans le vide, les jambes croisées, elle répondait rapidement.

Tu peux m’appeler Violette. Ce sera plus simple si t’as également mon nom.

Elle le laissa ensuite continuer de se présenter et d’expliquer les raisons de son intervention. De ses dires, il était un simple cultivateur. Débutant dans le domaine. Elle ne pouvait pas vraiment le contredire, en vérité ça se voyait rien qu’en lisant sur son visage. Les paysans n’étaient pas autant des requins que les marchands mais disons que la plupart du temps, à force de devoir vendre leurs produits sur les marchés, ils n’étaient pas du genre à avoir ce genre de ton hésitant.

Si durant la majorité de la petite présentation, Violette gardait une expression assez neutre, elle haussa toutefois un sourcil lorsque Arno commença à évoquer la Vapapule.

Hum... De la Vapapule ? Ici ? C’est pas censé pousser dans des zones plus… tempérées ? Ara’ c’est surtout soit très sec, soit très humide. Votre père devait être fort pour réussir à faire pousser ça ici.

Bon, le crédit qu’elle accordait aux dires du jeune homme restait relatif. Elle avait beau ne pas être une herboriste, à force d’être proche du trafic et de la fabrication de drogue, elle avait fini par connaître plus ou moins les plantes et les minéraux utiles dans la création de certains mélanges, la vapapule en faisant partie.

Enfin, elle lui laissait le bénéfice du doute. De toute façon, elle n’était pas là pour tester son honnêteté ou bien sa connaissance réelle des plantes. Tant que la personne était bien placée et corruptible, le Cartel pourrait tout apprendre de A à Z au plus ignare des hommes.

Se replaçant dans son siège pour prendre toute sa hauteur, la portebrume continuait.

Je vois. Je vois. C’est intéressant.

Vous savez… la paysannerie c’est un boulot que je respecte. Tout le monde ne pourrait pas faire ça.


Tout en s’allumant une cigarette.

Beaucoup de travail. Tout ça pour des ingrats qui ne réalisent pas votre valeur et des résultats qui ne valent pas les efforts posés.

Elle laissa un silence avant d'apposer la cigarette entre ses lèvres et d’inhaler une bonne fois.

Si c’est pas indiscret. Z’avez une famille. Ca doit être dur actuellement. Puis même si les epices c’est mieux que l’alimentaire en général, c’est surtout les marchands qui se gavent j’imagine.

J’peux peut être vous proposer un truc rentable. Dans le monde de l’herbo’, y a des trucs bien plus rentables que les épices. Mais faudrait que je puisse voir à quoi ressemblent vos cultures d’abord.

Mar 12 Sep - 15:40
Une attitude de prédateur, on les voyait souvent sembler se détendre, c’était le moment où ils savaient tenir leur proie. Violette donc, restait à savoir à quel niveau elle était impliquée avec les Cartels de Xandrie, pas impossible qu’ils aient seulement envoyé un intermédiaire.

Elle écoutait nonchalamment, jusqu’à un certain point.

La prise se resserrait, l'appât de la Vapapule pouvait sembler grossier, mais il fit de l’effet, en plus d’être véridique. Le paternel avait en effet réussi à planter sur les arpents les ombragés de nos terres, l’air marin apportait de l’humidité en plus. Ce n'était pas une quantité industrielle, mais ça avait déjà intéressé certains dispensaires. J’affichais un léger sourire de fierté.

"Et bien, on fait exception. Ne vous imaginez pas des champs à perte de vue, mais il y a de quoi fournir quelques marchands avec ce qu’on produit !"

Voilà bien la seule carte à jouer pour un fermier, la seule fierté de voir l'incrédulité dans le regard d’un citadin qui découvre que la théorie peut être remise en cause avec de la bonne volonté, de la chance… ou des aides extérieures.

L’attaque se préparait, je pouvais voir que les muscles se contractant alors qu’elle allumait sa cigarette. La fumée venait comme par enchantement dans ma direction, ciblant ma bouche et mon nez. Je la chassais de ma main valide en commençant à m’interroger sur les différents aléas quand elle commença à parler des valeurs paysannes. J’avais délaissé le fond de bière tiédit, le regard vers la chope alors que j’assemblais les pièces.

On voulait tous les deux la même chose, les rôles qu’on se donnait ne valait principalement que pour l’assistance qui continuait de jeter des coups d'œil dans notre direction. Quand elle mentionna ma famille, c’est le moment que je choisis pour la regarder enfin dans les yeux, avec une surprise apparente.

"Je… On a toujours fait ça, enfin depuis que mon père a dû venir s’installer ici. Je…"

Quelque chose de plus rentable que les épices ? Ici ? À part creuser pour trouver des diamants, ça allait forcément avoir avec des choses moins recommandable, on y arrivait. Suspicions, mais elle semblait faire fi de savoir si quelqu'un pourrait l’entendre. Je faisais mes calculs, semblant peser le pour et le contre alors que je connaissais la réponse depuis le départ.

Il était temps de prendre une décision en bon chef de famille.

"Si ce que vous dites est vrai… Je vous écoute."

Venir à la ferme à la ferme par contre, avec toute la famille présente, c’était trop risqué pour l’instant. Il fallait que je trouve un moyen de les faire partir, de les occuper et pour ça il me faudrait un plan et du temps. Je savais qui elle était, mais le Arno face à elle devait encore tenir un peu plus longtemps. Qui c’est si n’était pas une nouvelle farce de la Garde ou bien d’un concurrent en quête de preuves contre lui ?

Vous pourrez voir la ferme j’imagine, mais pas maintenant, il se fait tard et puis…

Un sourire las se dessinait au coin de mes lèvres.

... Je ne vous connais pas assez... Et j’ai trop trainé!

Grapillions ce qu’il y a à grappiller. Au pire elle serait embêtée de faire face à une résistance et au mieux elle apprécierait la prudence d’un nouveau collaborateur. Je regardais le rougeoiement de la cigarette s’accorder aux yeux de la xandrienne. Les lieux commençaient à se vider et j’avais assez attiré l’attention pour des mois avec les derniers événements.

Si ça vous va, prenez une nuit ici. C’est rustique, mais c’est le plus simple. Vous avez l’air d’avoir déjà fait de la route aujourd’hui. Demain, si vous le voulez toujours, vous pourrez venir. Sortez d’ici par l’ouest. Je vous retrouverai sur le chemin de la côte.


Je me levais en m’appuyant sur le dossier de ma chaise qui faillit tomber sous la pression de ma main. Il fallait repartir à la pêche pour s’assurer que l’intérêt restait présent. Je laissais apparaître un peu plus de certitude derrière une moue dubitative.

Maudites termites hein… Enfin, puisse Fanthret vous porter chance si vous rencontrez d’autres paysans, d’ici notre prochaine rencontre. Le coin n’en manque pas… Bonne soirée.
Dim 17 Sep - 13:55

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Ft. Arno



S’accoudant contre la table pour se reposer, tout en regardant ailleurs pour visualiser ce qui se passait dans la taverne, Violette répondait nonchalamment aux réponses du caravanier sur sa réussite à faire pousser une plante tempérée en plein désert.

J’imagine, j’imagine. L’inverse serait étonnant. J’imaginais pas un champ de fleur entier. Déjà une c’est pas mal, mais au moins c’est faisable.

Sans doute que si la portebrume avait une fibre sincère pour les plantes et l’agriculture, cette discussion aurait pu continuer longtemps à force de digression passionnée de la part de la part de la demoiselle, mais ce n’était pas le cas. Violette n’en avait en réalité pas grand chose à foutre, et tout ce que cette discussion lui faisait penser c’était que l’individu en face d’elle avait un relatif talent en la matière, rien de plus rien de moins.

Ce qui l'intéressait c’était surtout de savoir ce qu’il en était vraiment de ses plantations mais pour cela, elle devait les voir avant de pouvoir proposer quoi que ce soit. Le jeune homme semblait toutefois hésiter et Violette le laissa silencieusement cogiter. Ce n’était pas son rôle que de tenter de le convaincre plus que nécessaire. Elle ne devait pas lui forcer la main, c’était à lui d’accepter les choses de sa propre volonté en toute liberté.

Vu sa personnalité, elle pourrait. Mais, il serait moins fiable si cela ne venait pas de lui.

Il proposait de se rencontrer demain, pourquoi pas, cela lui donnerait le temps de réfléchir et de peser les pour et les contres de situation. La Xandrienne n’y voyait pas d’inconvénient. Haussant les épaules en inhalant une gorgée de fumée, elle répondit tout simplement.

D’accord ça me va. De mon coté, ma proposition est toujours valable. Cela dépend juste de vous. Prenez le temps pour réfléchir et vous me direz ce que vous en penserez demain.

Se levant.

Sur cela, je vous souhaite donc une bonne nuitée.

Elle le quitta alors, vaquant à ses propres occupations pour le reste de la soirée en solitaire. Le lendemain à l’aube, comme convenu, elle se rendit sur le chemin de la côte, se posant dans un coin face au soleil levant en attendant l’arrivée de celui qu’elle pensait être un paysan.