Light
Dark
Bas/Haut

[FB-10] Qu'est ce que je fous là putain ?

[FB-10] Qu'est ce que je fous là putain ? Brandw10
Lun 31 Juil - 12:14
Il y a 10 ans…

La brume, monde mystérieux, monde dangereux, mais surtout monde qui attirait bien des convoitises. Et ces convoitises, le royaume de Xandrie n’en était pas exempt. Désirant obtenir les richesses prétendument colossales qui pouvaient se cacher sous l’océan de brouillard, le pays avait l’habitude d’organiser des expéditions aussi colossales que suicidaires pour parvenir à remplir ses objectifs. Des missions dans lesquelles le bilan humain était souvent particulièrement lourd et coûteux, ce qui ne semblait pas, pour autant, décourager plus que ça les autorités en place ou les volontaires, que” ce soit de ceux de la guilde des aventuriers trop soucieux d’obtenir les subsides pour leurs propres explorations ou encore des mercenaires dont risquer leur vie était le gagne-pain.

Et parmi, ses mercenaires, Violette, 16 ans.

image:

Fille de basse extraction, venant tout droit des bas-fonds de la capitale xandrienne où régnait la pauvreté et la misère, il fallait dire qu’elle n’avait pas vraiment. Son père, lui-même anciennement mercenaire étant mort dans une de ses expéditions il y a déjà presque deux ans, prendre sa place avait été pour elle le seul moyen de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille nombreuse sans sombrer dans le crime et la violence contre ses semblables.

Naturellement quand bien même elle savait se battre à cause de la violence ordinaire du monde et des quartiers dans lesquels elle avait grandi, ce n’était pas en deux ans que l’on apprenait à être un vrai mercenaire, à savoir utiliser les armes, à gérer la peur de la mort. Quand bien même, elle était encadrée par ses aînés, qui avaient assez pitié d’elle d’autant qu’ils connaissaient eux feu son père et voyaient tous dans cette situation quelque chose de tragique, il restait chez elle, nombre de lacunes et une profonde inexpérience.

D’autant qu’il s’agissait cette fois-ci de sa première expédition contre la brume. Un monde qu’on lui avait toujours dit être terriblement féroce et impitoyable. Source de nombreuses d’histoire d’horreur qui faisait trembler les petits ne voulant pas finir leur soupe.

Aux frontières de la brume avait été dressé un camp visant à préparer l’expédition et où devait se rejoindre les aventuriers et patrouilleurs de la guilde ainsi que les mercenaires xandriens. Les officiers discutaient, les soldats se préparaient.

Un peu à l’écart de tout ce raffut, avec un tissu, la jeune femme nettoyait sa rapière, presque inutile il fallait le dire. C’était juste des gestes et des actions pour canaliser son stress et sa peur qu’autre chose. Le visage terne et tendu, le pied battant la mesure rapidement contre le sol, l’heure n’était pas à la confiance ou à la joie pour une enfant qui n’était pas là par plaisir mais uniquement par responsabilité.
Mar 1 Aoû - 14:56

Voilà, on y était. Patrouilleur. Un mélange de déception et d’appréhension face à cette foutue Brume qui avait brisé sa vie et ses rêves. Mais à présent, à présent … Tch. Comme si ça allait changer quelque chose : il n’en sauverait jamais assez. Il ne la mettrait jamais assez en difficulté. Mais il lutterait. Et … et si tout ça faisait partie de son plan à Elle ? Il frissonna, percevant les tentacules malveillants de sa Nebula qui lui pourléchait la conscience. Le Patrouilleur secoua la tête porta sa main à sa ceinture. Pas le temps, pas le moment. Il n’était plus très loin du camp d’exploration. Un frisson glacé lui parcourut l’échine tandis que la scène macabre de ses seize ans se reproduisait dans sa tête. Le sang, la mort. L’odeur …

- Ahem. Sors de-là petite mite, tu ne me feras pas craquer. grommela-t-il, se tapant le crâne de la paume de sa main, par deux fois.

Ah, des bruits et des éclats de voix. Il balaya la Brume qui l’enlaçait d’un geste du pied et se dirigea avec son ouïe vers le camp qui devait border l’infâme brouillard. Il n’était pas un Patrouilleur depuis longtemps, mais il avait appris l’un des plus grand secrets pour faire comprendre qu’il ne fallait pas l’emmerder ni venir trop près de lui dès le début d’une expédition : arriver par l’endroit où personne ne voulait sciemment aller. Le Patrouilleur vérifia donc son barda, attacha un peu plus haut sa cape pour qu’elle ne lui revienne pas au visage à cause d’un quelconque coup de vent puis expira. Soigner son entrée, qu’on lui foute la paix … Craquer comme les os du Capitaine lorsque …

- AH ! TA GUEULE. hurla-t-il malgré lui.

Tch. Les sons humains se stoppèrent, il perçut même le chuintement caractéristique des lames qu’on tirait de leur fourreau. Entrée pas soignée, mais remarquée. Il prendrait ça. Il sentit la Brume qui vibrait autour de lui, entité malveillante qui se gaussait de sa forfaiture.

Le Patrouilleur émergea donc des relents poisseux de la fumée téméraire, le cliquetis de ses armes en écho à chacun de ses pas. Il avait l’air bien jeune, à peine la vingtaine, malgré ses cernes et son teint cireux. Vêtu de noir, arborant l’uniforme des Patrouilleurs. Il n’était pas le réel guide de cette expédition, mais il était attendu. Il s’arrêta, rajusta son sac à dos.

- Ryker. Je serai votre Patrouilleur. se présenta-t-il.

Petit silence. La tension retomba, ils avaient cru à une attaque mais la brume n’avait fait que recracher un jouvenceau. Peut-être l’ascenseur émotionnel suffisait à lui seul à justifier ce qui allait arriver …

- Retourne téter les seins d’ta mère ! Jamais vu un Mort Gris qu’avait besoin qu’on lui change l’couches !
ricana une voix de l’autre côté du camp.

Hilarité générale. Il fallait croire que les expéditions accueillaient des durs à cuir dont le passage par la Brume n’était pas le premier. Bien vite, toute le monde retourna à ses occupations. Il resta immobile, tirailla avec nervosité les lanières de son sac. Et bien … heu … merde alors. Mais du coup, le Patrouilleur qui émergeait de la Brume ça n’avait vraiment impressionné personne ? Il avait dû s’y reprendre à trois fois pour s’en donner le courage. A n’en pas douter c’était l’ambiance générale.

- Hé, toi, la fille. Tu sais où sont les officiers ? demanda-t-il à la première venue, occupée à nettoyer une rapière.

Ce faisant, il tournait le dos à une grande tente rouge aux fanions dorés. La tente des officiers, à n’en pas douter.
Jeu 3 Aoû - 14:10
Tout va bien se passer…
Tout va bien se passer…

A travers un entretien excessif et inutile de ses armes, et des gens répétitif de cette action, la jeune fille canalisait ainsi une partie de son stress et de son inquiétude. Focalisée sur elle-même, elle n’avait ainsi pas vraiment fait attention à l’arrivée mouvementée du patrouilleur dans la brume, de toute manière trop loin de la brume pour voir d’ici quoi que ce soit sans que l’alerte générale soit donnée. Elle n’allait pas non plus se rapprocher de l’objet de tous les dangers et de la chute de ce monde pendant sa période de repos et de préparation.

Alors qu’elle était prostrée sur son épée, soudainement, une voix l’interpella, lui demandant où étaient les officiers. Sursautant par surprise, Violette leva rapidement la tête en clignant des yeux pour voir qui diable était en train de lui poser cette question.

Hein ? Je ?

N’ayant rien suivi de toute l’histoire, il lui fallut quelques secondes dans sa tête pour remettre la question du patrouilleur dans le bon ordre. Néanmoins, elle resta un instant sur son visage, le monde des mercenaires surtout à Xandrie était petit, tout le monde se connaissait plus ou moins. Pour autant, elle ne le reconnaissait pas, ce qui était assez curieux dans un camps de mercenaires tous liés par leur origine ou tout du moins leurs vies communes.

Heu… Mais vous êtes qui ?

Il lui fallut quelques secondes pour que son cerveau cogite, malheureusement moins rapidement que sa langue. Son uniforme n’était pas celui d’un mercenaire, en fait ça ressemblait à celui d'aventuriers, ceux qui allaient dans la brume.

Ah heu.. désolé j’avais pas reconnu vot’ tenue..

Les mercenaires qui observaient la scène se mettaient de nouveau à rire.

Pas b’soin d’être respectueuse avec ces gens là vivi’ Ce sont que des sacs de frappe sacrifiable de la guilde !

Bah nous aussi techniquement. T’crois qu’on va faire quoi là ?

Ouais mais pas autant.


Violette observait la scène sans vraiment comprendre. Il fallait dire qu’elle n’avait jamais pris la peine de se renseigner sur ce monde. C’était une personne assez solitaire et renfermée sur elle-même, elle n’était ainsi pas vraiment du genre à poser des questions ou demander de l’aide à qui que ce soit par timidité. Autant dire que le cas des patrouilleurs, de leur réputation, tout cela n’était que trop vague dans sa tête. Surtout qu’elle avait maintenant d’autres priorités comme survivre à cette expédition.

Revenant à l’aventurier, elle pointa du doigt derrière lui une grande tente.

J’crois qu’c’est par là.

Se muant alors de nouveau dans le silence, alors que le patrouilleur devant sans doute se diriger désormais vers la tente, baissant le regard et en prenant son courage à deux mains, elle posa une question.

Dites… Vous pensez que combien de personnes vont mourir ?...

Jeu 3 Aoû - 14:52
Un gargouillis courroucé fut tout ce qui échappa de la gorge du Patrouilleur avant que les mercenaires aux alentours ne reprennent en cœur le constat partagé par la plèbe sur sa profession. Sac de frappe sacrifiable, sac de frappe sacrifiable … pas tant. Mais un peu quand même. Les gars de son espèce n’étaient pas connus pour une espérance de vie très longue. Encore moins avec ce qui lui était arrivé … Enfin, ça c’était un secret. Et surtout le prix d’une Nebula crasseuse pour des capacités futiles. Il soupira à mesure que les mercenaires argumentaient sur quelle viande valait la plus cher à l’orée de la Brume. Ils ne remarquèrent pas les doigts inquisiteurs de la Brume qui s’éloignaient petit à petit de leur mur en direction du petit groupe, maintenant à bonne distance du danger, avant de réintégrer leur niche. Sinistre présage que Ryker ne manqua pas de noter, un frisson glacé lui vrilla l’échine. Elle les appelait, Elle avait soif d’eux. La voix fluette de l’adolescente le ramena à la réalité.

- Ah, heu. Merci ma jeune … dame ? bredouilla-t-il, ses mésaventures ayant gommé tout sens commun de la plupart de ses propos.

Il se retourna, se gratta le menton et sa barbe naissante. Il détonnait au milieu de tous ces vieux de la vieille, entraînés et rôdés à ce type de mission sans en avoir jamais trop frôlé le danger. C’était pour cela qu’il était là : il avait déjà survécu plusieurs fois dans la Brume, en avait connu l’horreur et les dangers. Il en était revenu. Sa présence était un gage de survie, ou de malchance à voir comment chacun l’interprèterait. Les Patrouilleurs ne faisaient pas légion et leur esprit fracassé par tant d’années à échapper à la mort n’était qu’un mythe, le jeune Ryker n’y faisait pas exception. Il contempla les fanions et soupira à nouveau. Bon, restait plus qu’à aller voir les chefs et …

- Combien de personnes vont mourir ?
il se mit à ricaner, un mélange entre un réel rire et une peur qui lui vrillait les tripes.

- Il y a des sorts pires que la mort dans la Brume. Bien pire … on peut perdre sa santé mentale, se transformer en Spectre et errer pendant des millénaires. Un élémentaire peut prendre possession de vous et de votre vie pour ressortir et vivre comme si vous n’aviez jamais disparu … Ou encore, une Nebula peut envahir l’esprit et faire perdre la raison jusqu’à faire de vous un Errant … Ah ah. Il y a des sorts bien pires que la mort dans la Brume … énuméra-t-il sur ses doigts pour être certain de ne rien oublier. Oh, bien sûr, il y a des gens qui sont ressortis des années plus tard en pensant être parti quelques heures, et encore bien d’autres mystères non résolus. Alors, mourir c’est peut-être le mieux qui peut leur arriver.

Un long silence s’installa entre eux. Ryker rajusta son barda, palpa avec un peu de retard le malaise qu’il venait de jeter sur la scène et peut-être le fait qu’il n’avait fait qu’approfondir la peur de la jeune femme. Il se racla la gorge, se gratta de nouveau son semblant de barbe.

- Non, non. Mais ils peuvent quand même mourir, je vous rassure. En général, sur ce type d’expédition, on est environ à trois quarts de pertes. Des morts, rien que des morts. Pas de trucs bizarres, ah ah … ah … Heu. C’était guère plus rassurant, hm ?

Silence, encore.

- Pas de panique, c’est pour ça que je suis là : éviter que ça n’arrive. C’est mon métier … je suis là pour vous guider dans la Brume. J’ai déjà survécu plusieurs fois, on va espérer que ça continue, hm ? Je … je m’appelle Ryker Lestat. Et … je crois qu’il faut vraiment que j’aille voir les officiers là, histoire qu’on puisse lancer l’expédition … continua-t-il, avant de tourner le dos à la jeune femme. Et aussi histoire que je foire pas ma première mission de Patrouilleur, bordel … rajouta-t-il tout bas.

Il se dirigea donc vers la tente et disparut du champ de vision de la fille à la rapière, avec la nette impression qu’il n’avait fait que rajouter des couches à son appréhension. Il supporta quelques remarques pataudes sur sa fonction dans l’expédition en doublant de nouveau les trois mercenaires qui l’avaient dénigré, puis passa le battant en tissu de la tente où un homme en livrée carmine était penchée sur une carte, affairé à tracer un chemin au milieu des sentiers brumeux. Bonne idée le rouge, on voyait moins le sang. Par contre, c’était très visible dans la Brume.

- Ah, notre Patrouilleur : enfin ! Je vous attendais dès l’Aube ce matin. On a pas le temps pour les grasses matinées ici. Les convois sont chargés, il ne reste que les tentes à démonter et deux-trois menus détails.


- Je … heu … j’ai fait un détour pour … repérer la route. répliqua-t-il, pataud. Bonjour monsieur.

La tente était sommaire et la table portant la carte semblait trop lourde pour être transportée dans le cadre d’une expédition. Cela s’annonçait mal : le chargement serait lourd et dense. Difficile à préserver en cas de fuite. Mais cela trahissait une chose : ils comptaient rester longtemps à Dainsbourg, assez pour y récolter leurs informations. Ryker comprenait mieux la durée ‘indéterminée’ de son contrat. Il y avait beaucoup d’épées à louer dans le camp, mais certainement des scientifiques et archéologues de renom.

- Et donc ? s’impatienta le chef d’expédition.

Sous sa livrée rouge on apercevait une armure en métal étincelante. A en juger par les armes pendues aux râteliers çà et là, on avait affaire à un militaire et il suintait cette impression jusqu’au bout des ongles. Coupe claire, rasé de près. Des yeux noirs enfoncés dans des arcades sourcilières prononcées. Il n’était plus de prime jeunesse, comme en témoignait le gris de sa tonsure, mais il n’avait rien perdu de sa vigueur et précision.

- Votre chemin … heu … est assez pertinent. Vous suivez la grande route jusqu’à rejoindre les ruines de la cité. Mais … si je peux me permettre, c’est plutôt à découvert. La Brume est dense par là. Les risques le sont tout autant. Si … heu … je peux vous suggérer, il se pencha sur la carte, si vous passez par là …

- Un détour de deux jours au mieux … vous n’y pensez pas, Patrouilleur ?! Hors de question.

Ah…

- Mon expédition, mes décisions. Vous irez en éclaireur, cela suffira s’il y a un vrai danger. Je vous assignerai des hommes pour faire le relai avec nous et vous accompagner. fit-il avant de le congédier d’un geste.

Un peu benêt, Ryker ne sut quoi répondre. Cela allait contre les règles et il aurait dû s’imposer face à ce chef d’expédition bougon. Cependant, plus jeune d’au moins de décades, il resta coi face à la verve et aux râleries de l’officier au sujet de son incompétence et du fait qu’il ‘n’avait pas encore le nombril assez sec pour se permettre de lui dire quoi faire’ puis décida de baisser les épaules et de sortir de la tente. Cela s’annonçait mal, cela s’annonçait foutrement mal … Avec dix années de recul, aujourd’hui, il savait qu’il aurait dû mettre son poing dans le nez de ce militaire frustré et lui imposer sa façon de penser. Tant de vies gâchées par un simple manque de précaution …
Ven 4 Aoû - 20:56
La jeune fille avait fait part de ses doutes et de ses questionnements au patrouilleur afin de les dissiper. Et une chose était certaine… C’est qu’il y était parvenu, mais pas dans le bon sens du terme. À mesure qu’il expliquait tous les dangers de la brume, au point que la mort était un châtiment des plus chanceux et favorables, la demoiselle faisait de plus en plus la moue, son teint devenant légèrement plus livide.

En soit, elle comprenait parfaitement la chose, sans doute l'avait-elle comprise depuis longtemps. Malgré son jeune âge, cela faisait longtemps que la jeune mercenaire avait perdu toute naïveté vis à vis de la violence et de la nature impitoyable de ce monde. Néanmoins jusqu’ici, Violette était parvenue à éviter la dureté de la réalité en évitant de se mettre dans des problèmes qu’elle ne pouvait pas surmonter. Malheureusement la mort de son père l’avait obligé à mettre les pieds dans le plat pour le meilleur et pour le pire. Et après cette décision d’aller risquer sa vie pour nourrir sa famille, c’était la première fois qu’elle se retrouvait véritablement face à un mur de danger qui lui semblait totalement insurmontable.

Dix ans plus tard, toutes ses pensées la feraient rire plus qu’autre chose, mais nous n’en étions pas encore là.

A mesure qu’avançait le discours du patrouilleur, le regard de la mercenaire se fixait vers le sol, perdu dans ses pensées. Finalement quand il tenta de se rattraper en expliquant qu’il était là pour éviter les pertes, la jeune fille n’en crut pas un mot. Elle n’était pas assez optimiste ou hors-sol pour croire que cela visait à autre chose que de tenter de la rassurer. Il l’avait dit lui-même, il y aura des mots, beaucoup de morts. Il était impossible qu’un seul patrouilleur puisse retourner une prédiction si néfaste. Sans doute, sauverait-il quelques vies, mais le tout face à la masse serait probablement négligeable.

Ainsi la jeune mercenaire se contenta de répondre de manière laconique.

C’est votre travail ouais… J’espère ouais…

Elle laissa alors le patrouilleur partir, le suivant de regard jusqu’à ce qu’il disparaisse dans la tête des officiers de l’expédition. Retournant ensuite dans ses pensées en attendant l’heure fatidique.

Le temps passa, une bonne heure avant qu’un des mercenaires d’un âge assez avancé vint la voir le regard assez difficile.

T’es convoqué

La demoiselle leva le regard.

Pourquoi ?...

Une mission d’éclaireur avec le patrouilleur pour couvrir l’expédition.

Mais je… j’ai pas le niveau..

Je sais.

Détournant le regard, le mercenaire serrait les poings.

Mais j’y peux rien, la décision vient d’un haut. Pour ces gens là, nous n’avons qu’une valeur. Ca coute rien de nous recruter donc ils donnent les risques aux moins expérimentés car c’est les plus simples à reformer après coup.

Violette restait silencieuse, le mercenaire également.

Ne meurs pas..

Le mercenaire voulait continuer sa phase, puis finalement il se ravisa la considérant inutile. Du coté de la jeune fille, il n’y avait pas besoin de mots pour savoir ce qui trottait dans la tête d’un homme qu’elle connaissait depuis trop longtemps. “sinon ta mère n’y survivra pas”.

Il y avait presque un ton de reproche dans sa phrase laconique. Mais pouvait-elle lui en vouloir. C’est elle qui contre l’avis de tout le monde avait choisi de faire le métier de son défunt paternel. Elle qui avait choisi de risquer sa vie au nom d’une responsabilité que personne ne lui a jamais imposée.

Fermant les yeux et respirant un grand coup, la mercenaire se concentra. Trembler était inutile, regretter également. Ce qui est fait est fait. Elle subira leurs reproches, mais elle ne mourra pas. C’était plus une motivation qu’une certitude mais c’était mieux que de s'effondrer psychologiquement en claquant des genoux.

Se levant après avoir regardé un temps le ciel, elle se dirigea vers le lieu de rendez-vous des éclaireurs. Il y avait là en plus du patrouilleur, une dizaine de mercenaires, elle comprit. Tous tiraient une mine grave, aucun n’avait envie d’être là. Peut-être que certains prévoyaient même de prendre la poudre d’escampette à l’instant même où la brume couvrirait leur fuite.

Il y allait avoir fort à faire pour le patrouilleur en matière de moral des troupes.
Lun 7 Aoû - 14:32
Deux journées cela représentait peut-être une certaine somme pour l’expédition, mais cela valait-il le coup de les payer en tribut humain ? Le Patrouilleur ne pouvait s’empêcher de percevoir sa Nebula qui frétillait comme un poisson à l’idée de rejoindre la Brume et d’y apporter autant de victimes. Il la fit taire d’un geste de la tête qu’il aurait voulu plus mental qu’autre chose. Afin de redescendre en pression suite à cette altercation, il s’éloigna un peu du camp et s’en alla à quelques pas de la Brume pour la contempler et percer du regard ce qu’elle pouvait contenir. Il grinça des dents alors qu’à nouveau le brouillard famélique darda vers lui ses doigts inquisiteurs. Il les chassa d’un signe de la main, le vent généré suffit à les dissiper. Mais il n’aimait pas cette propension qu’avait la Brume à ne plus le considérer comme une menace et à l’intégrer comme faisant partie du paysage.

Après quelques minutes perdues dans ses pensées, un page en livrée noire vint l’informer du lieu de rendez-vous fixé par le chef d’expédition et la teneur précise de sa mission. Il retrouverait sa petite troupe non loin de là et ensemble ils iraient devancer l’expédition sur la route. Il connaissait bien le chemin jusqu’à Dainsbourg, c’était là qu’il avait perdu ses amis et accueillit sa nouvelle hôte. Il n’était qu’un aventurier à l’époque, et le Patrouilleur de l’expédition en était mort pour leur permettre de gagner du temps. Cela n’avait servi à rien, rien qu’un foutu carnage. Des tripes, du sang des … Il expira sa peur par quelques respirations et se recomposa une mine neutre en arrivant sur site. Une dizaine de mercenaires.

- Bien. Messieurs, mesdames. Je serai votre Patrouilleur pour reconnaître la route de l’expédition, comme l’a demandé le chef d’expédition. Mais avant … qui a déjà pénétré dans la Brume parmi vous ?

Quelques mains se levèrent.

- Qui y a déjà passé plus d’une journée ?

Toutes les mains se baissèrent. Ce fut à cet instant que la jeune femme à qui il avait parlé à l’orée du camp se présenta à eux. Alors qu’il s’apprêtait à ressortir son discours rôdé sur les missions des Patrouilleurs, il marqua un temps d’arrêt. Que faisait-elle là ? C’était une des mercenaires … qui l’accompagnerait ? Il ouvrit la bouche, la referma. Se rattrapa.

- Bienvenue dans le groupe de reconnaissance. Comme je le disais, je serai votre Patrouilleur pour cette mission. Cela implique deux choses. Il leva un doigt. Ma parole est absolue et doit être obéie dans l’instant. Il leva un autre doigt. Si vous me perdez de vue dans la Brume, vous êtes mort.

Un silence s’étira et fut interrompu par un petit gloussement d’angoisse.

- Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? reprit-il en laissant ses doigts en l’air.

Les têtes baissées se relevèrent un peu pour lui répondre par l’affirmative, mais le désespoir se lisait clairement dans leurs yeux. Il savait ce que cela pouvait leur faire, il savait qu’il se devait d’incarner leur seule source de salut dans cette fange de façon à mieux les protéger. Il n’avait jamais su susciter l’admiration : miser sur la peur de la Brume était bien plus facile.

- Je ne vais pas vous cacher qu’il s’agit d’une mission dangereuse et j’espère que votre paye en vaut le coup, car la mienne clairement pas. En attendant, c’est sur nous que repose une chose essentielle : la survie du groupe d’expédition. Si vous flanchez, des dizaines de personnes le paieront de votre vie. fit-il en s’accroupissant.

Il saisit un bout de bois et arrangea quelques cailloux pour représenter les lieux, comme il avait vu tant de Patrouilleurs le faire avant lui. Il traça la route dans le sol et indiqua Dainsbourg ainsi que d’autres points remarquables.

- Les nœuds les plus dense en Brume sont ici, ici et là. Ce sont des zones qu’il faut absolument éviter, à moins que je ne vous dise d’y aller. Tant que vous serez avec moi, la Brume ne saura vous identifier clairement mais dès que vous serez isolé, elle procèdera comme une meute et mettra à mort le premier solitaire. Donc, nous sommes douze, ce qui implique que nous marcherons en groupes de quatre individus. A distance de vue, je serai avec le groupe du centre. Il nous faudra avancer en fer de lance pour repérer toute trace éventuelle de monstre ou autre bizarrerie.

Il fit signe à la jeune femme de se rapprocher.

- Tu seras avec moi, ainsi que vous deux. Nous passerons par-là, en évitant ces nœuds et nous nous retrouverons tous ensemble environ toutes les demi-heures pour faire le point : interdiction de beugler dans la Brume. Interdiction de faire de la lumière. Je vais vous enseigner quelques signes discrets avant de partir. Vous quatre, vous prendrez l’aile gauche et vous quatre l’aile droite. Vous ferez en sorte d’être toujours à dix pas de nous. Est-ce clair ?


Il attendit que tous confirment puis se releva et entreprit de leur expliquer comment appeler à l’aide, dire de venir, de fuir ou de s’arrêter avec des gestes simples et clairs. Ryker ne prit pas la peine de s’épancher sur les risques, mais au moins il avait un peu brieffé ‘ses aventuriers’ de fortune. Comme il l’avait déjà été tant de fois par le passé. Se jeter dans la mission lui permettait de gommer ses craintes et de chasser ses appréhensions. Il ne faisait que singer ceux qui l’avaient formé et il avait toujours eu le sentiment qu’il se devait d’être le support de ce petit groupe pour en assurer la cohésion. La moindre faille serait fatale.

- Pour aujourd’hui, la mission est assez simple : nous devons repérer un lieu de camp pour ce soir dans la Brume. Une fois cela fait, nous marquerons le chemin du retour pour permettre à l’expédition de se repérer et nous l’escorterons jusque là-bas. Il en sera de même pour les jours prochains.
Jeu 10 Aoû - 14:52
Le groupe de mercenaire rassemblé, chacun écoutait les paroles du patrouilleur avec plus au moins d’attention. Cela dépendait avant tout de l’égo et de l'orgueil de chacun. Naturellement dans un environnement aussi dangereux que celui qu’était la brume, la raison serait d’écouter et d’appliquer sagement toutes les consignes de celui qui s’y connaît le mieux. Mais l’Homme n’était que peu souvent un être de raison pure. Les émotions et les sentiments, toutes ces forces irrationnelles génératrices des biais et de la bêtise jalonnaient chacune de ses décisions. D’autant qu’en plus de cela, les mercenaires n’étaient pas connus pour leur grande rigueur militaire à l’inverse des corps d’armée d’Etat bien trop coûteux à former pour être envoyés dans des missions aussi vaines et suicidaires.

Tous ici avaient bien conscience que le patrouilleur était leur meilleure chance de survie dans cette mission que personne ne voulait faire. Mais dans le même temps… accepter comme chef un patrouilleur était difficile à entendre vu la réputation que ces derniers avaient en général, leur apparence de cadavres ambulants n’aidant pas à racheter leur réputation.

Alors que l’aventurier dévoilait son plan et sa stratégie, tous les visages se fermaient plus ou moins à mesure que chacun comprenait de plus en plus le poids de l’épée de Damoclès qui flottait au-dessus du cou de chacun. Les mercenaires se contentant finalement d'acquiescer à l’organisation du groupe bien que tout cela ne restait que théorique. Le patrouilleur le savait sans doute, mais les mercenaires n’étaient pas à confondre avec les militaires, ils n’en avaient ni la rigueur ni le talent dans le cadre de la réalisation d’ordres complexes qui nécessitaient l’absence de toute faille. Nul ne sait ce qui pouvait se passer exactement en cas de problème ou de péril imminent avec ce genre de personne plus prompt à déserter ou trahir qu’à risquer leur vie pour le collectif.

Du côté de la jeune fille, de toute manière elle n’avait pas d’autres choix que d’être loyal, si elle quittait les mercenaires, elle n’aurait plus aucune source de revenu pour sa famille. Et cet attachement à sa famille faisait qu’elle ne pouvait pas quitter aussi facilement que tous les déracinés qui lui servaient de camarade son pays. L’unique alternative au monde des mercenaires à ses yeux était la criminalité, mais elle se refusait à faire ce choix. Pour l’instant tout du moins car 8 ans plus tard, lorsque la brume s'emparait d’elle, ce serait le début de sa propre descente aux enfers.

Ainsi, elle écoutait les directives avec un peu plus de volonté que tous les autres qui réfléchissaient à comment se tirer si cela tournait au vinaigre. Rassurée d’être au centre dans ce qui devrait être en théorie une des zones les moins dangereuses en cas de problème, elle se permit une question qui la turlupinait.

Mmmm. Dites… Si y a pas de lumière.. Comment on se repère et on se déplace dans la brume ? Vous connaissez la carte par cœur ?

Il fallait dire qu’elle ne connaissait pas la brume. Ce sera la première fois qu’elle entre dans ce monde mystérieux. A ses yeux cela doit ressembler au brouillard. Sans lumière adaptée on se prend des murs.

Ven 25 Aoû - 20:50
La gangue poisseuse de la Brume devait freiner les intrus et leur faire sentir à quel point ils n’étaient pas les bienvenus ici. Il était donc difficile de pouvoir expliquer qu’elle ne lui réservait pas ce sort. Ainsi parvenait-il à percer le voile translucide et à repérer çà et là des points qu’elle aurait dissimulés à d’autres. Sa Nebula s’en amusa, tout n’était qu’une notion d’affinité au final. Il fit signe à un groupe qui s’éloigna de quelques pas. Puis à l’autre. Son cœur battait la chamade mais il serra le poing pour ne pas se laisser emporter. Il avait plus peur pour eux que pour lui, le brouillard n’avait que peu de chances de lui être fatal. Et il avait … toujours un atout en réserve.

- Je me fie aux cartes détenues par la Guilde et à des repères sur le terrain. Les flammes peuvent être soufflées et attirent les monstres. Et je n’ai pas de nascent à cette fin de toute manière. La Brume ne les aime pas, trop rancunière. répondit-il à la jeune fille.

Il eut comme un sentiment de déjà vu, lui jeune aventurier avec le Patrouilleur qui lui avait appris ses premières armes. Plus jeune, plus naïf. Pas beaucoup plus petit. Un frisson glacé lui courut le long de l’échine et sa Nebula tenta de s’engouffrer dans son angoisse pour s’y loger. Il frémit en percevant le sentiment de bien-être qu’elle lui procura et la chassa avec violence.

- Rien ne bouge beaucoup dans la Brume. Si ce n’est l’ordre naturel des choses. Donc il vaut mieux espérer que je ne me perde pas ou que personne n’ait joué avec la route. murmura-t-il, autant pour lui-même que pour la demoiselle.

Ce faisant, la Brume sembla épargner sa vue car ils purent observer avec distinction l’arbre qui bordait la route qu’ils s’apprêtaient à prendre.

- Evidemment, ça ne vaut que pour la journée … grommela-t-il, tandis que sa main se posaient sur le pommeau de son épée courte.

Cela devait offrir une image cocasse, qu’un homme assez jeune, au final, soit aussi armé. Peut-être que cela jouerait en sa faveur avant la fin. Ou pas, allez savoir. Quoi qu’il en fût, les mercenaires semblaient l’écouter pour l’instant mais il ne se leurrait pas : il n’était pas un grand leader. Pas un leader tout court même. Il ne faisait que singer des hommes plus talentueux que lui. Encore et toujours.

- Sinon oui, j’ai en quelque sorte appris la carte par cœur et j’ai déjà pris cette route. Plusieurs fois. Je n’avais pas répondu à ta question il me semble ? Hm. C’est étrange, il devrait y avoir une charrette renversée ici. fit-il en marquant un temps d’arrêt. Ah, la voilà. Bien.

Il fit signe aux autres mercenaires de se rapprocher et il vint s’accroupir à côté de la charrette. Elle n’avait pas bougé depuis tout ce temps, son bois vermoulu était teinté de vermeil et de profondes entailles marquaient son châssis, renversé depuis longtemps. Quelle que fût la bestiole qui avait fait ça, elle n’était clairement pas humaine.

- Bien, première étape. Rien d’anormal n’a été observé ?


Quelques regards s’échangèrent entre les mercenaires où la peur se mélangeait avec la frustration. L’un d’entre eux ouvrit la bouche, mais …

- Attendez, vous n’étiez pas censés être trois de votre côté ?

Pour seule réponse, un cri de douleur déchira le silence de la Brume, suivit d’un son spongieux que le Patrouilleur n’avait que trop entendu. Il serra les dents, lâcha le pommeau de son épée courte et entreprit de dégrafer son épée longue pendue à son dos.

- Merde, putain. Pas déjà. Derrière la charrette : vite !
fit-il aussi bas que possible. Dégainez vos armes et tenez vous prêt, je vais voir ce que c’est.

Sa Nebula frétilla d’impatience. Elle savait ce que ce danger signifiait pour elle, et pour lui. Elle ricana dans son esprit tandis que le Patrouilleur se détendait. Il laissa son pouvoir couler en lui, chose qu’il apprendrait à ne plus faire bien des années plus tard. Mais le pouvoir était tel une drogue qui lui donnait l’assurance nécessaire pour faire face aux dangers de la Brume et le berçait d’illusions.

- Demandez-moi mon nom si je reviens, la Brume a dû mal à les imiter. Et préparez-vous à vous battre si je reviens en courant. ordonna-t-il d’une voix bien plus ferme et assurée qu’auparavant.

Quelque chose avait changé dans son regard. La Brume oscilla autour de lui lorsqu’il fit jouer son épée et craquer ses articulations. Encore une étrangeté des Patrouilleurs, sans compter ses actes et paroles. Ryker s’avança et disparut dans la Brume redevenue silencieuse.
Lun 28 Aoû - 10:36
Se fier à des cartes ? Voilà une méthode bien imparfaite, une des seules choses que Violette pouvait affirmer à son état de connaissance actuel. La brume était quelque chose défiant toute logique et toute raison. Quelque chose dont la nature et les effets pouvaient être aisément qualifiés de divins tant cela dépassait en tout point tout ce qui était de la connaissance humaine.

Difficile de faire une véritable carte, de ce qui n’était pas compréhensible et fixe. D’autant que des rumeurs que la future portebrume avait entendu la brume pouvait parfaitement réécrire de ce qui la composait jusqu’à la race des fous et des imprudents qui osaient y pénétrer. Difficile de savoir le fond de vérité de ce qui ne restait que des ragots et des rumeurs, tout était objet au doute tant cela paraissait impressionnant. Toutefois quand on allait dans la brume, la prudence exigeait de tout croire plutôt que l’inverse.

Tandis qu’il lui répondait, silencieusement la jeune fille se contentait d’observer le patrouilleur. Ayant l’impression que celui-ci ne lui disait pas tout. Ne disait-on pas que les patrouilleurs étaient des êtres spéciaux, investis par la brume au point de se voir octroyer des pouvoirs. Selon les rumeurs la logique voudrait qu’il soit lui-même un portebrume, difficile pour un simple humain de survivre en solitaire aussi facilement dans celle-ci sinon. Les humains ne pouvaient y survivre que par le nombre et une acceptation d’un sacrifice particulièrement considérable en termes d’effectif surtout à Xandrie qui n’avait pas de technologie ou de connaissance suffisante de la brume pour le compenser.

Finissant par baisser les yeux vers le sol, pensive, tout en touchant de trois doigts la garde de sa rapière, Violette finissait par répondre de manière laconique.

J’vois. Bin j’espère aussi.

Le groupe arriva ensuite devant une charrette, le regard de la demoiselle ainsi que celui des mercenaires s'arrêtant presque immédiatement sur les entailles présentes sur le chariot. La saloperie qui avait fait ça devait être monstrueuse. Entailler la chair tout le monde pouvait le faire, entailler du bois sec spécifiquement utilisé pour sa solidité et sa résistance aux charges lourdes c’était une autre histoire. Il fallait une force physique colossale et des griffes ou des dents épaisses pour être en mesure de le faire.

Ainsi lorsque le portebrume se demandait si quelqu’un avait vu quelque chose d’anormal, la première chose que voulu dire Violette ce fut si ses entailles étaient censées être normal, néanmoins elle n’en eut pas le temps à cause du constat de la disparition de plusieurs camarades et d’un cri perçant.

Par réflexe tout le monde dégaina, la demoiselle prenant sa rapière à une main, l’autre proche de ses dagues encore à sa ceinture. Il ne fut également que peu de temps pour que tout le monde se mette à couvert dans l’hypothèse d’une attaque. Néanmoins le patrouilleur semblait de son côté avoir une autre idée, aller directement constater la menace seule. Alors qu’il annonçait déjà son plan, déjà prêt à partir en découdre, Violette ne put s’empêcher de lui répondre comme pour contester cette idée qu’elle trouvait stupide.

Mais attendez ! C’est pas vous qui disiez qu’il ne fallait pas se sépa…

Trop tard. Il était déjà parti. La mercenaire serrait les dents en regardant les alentours pendant que ses camarades lui intimaient d’un geste de se mettre à couvert. De son côté se cachant légèrement, elle gardait son attention sur l’endroit où était partie le patrouilleur. S’il crevait ils étaient foutus. Impossible pour eux de retrouver leur chemin.