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La chasse, c'est bien. Sauf quand on se trompe de proie.

La chasse, c'est bien. Sauf quand on se trompe de proie. - Page 2 Brandw10
Mer 15 Mar - 13:00

« Les loups chassent en meute. Mais je ne vous apprends rien. Je sais simplement que les animaux ont des sens plus aiguisés que les miens, même si je tente péniblement de rivaliser avec eux, notamment en les observant. Mais c’est loin d’être suffisant. »

Il fit signe de la suivre.

« En fait, ce n’est pas tant de vous laisser seule qui me dérangeait, je ne me fais aucun souci pour votre capacité à survivre. Je trouvais seulement impoli de vous laisser ainsi. »

Le jour était encore bien présent au-dessus de leurs tête, dissimulé par le feuillage des arbres, ils marchèrent tranquillement. Artémis n’appréciait pas de devoir traverser la forêt avec du gibier sur ses épaules. Certaines espèces n’hésitaient pas à attaquer des proies déjà abattues. Après tout, la proie était déjà neutralisée et le chasseur épuisé. Heureusement, sa grotte ne se trouvait guère très loin. D’ailleurs, connaissant les lieux comme sa poche, il put déjà en distinguer l’entrée.

« Vous m’excuserez, ma demeure est loin d’être des plus accueillantes. Mais elle peut être utile. »

Ils s’approchèrent.

« Comme vous pouvez le constater, elle est ouverte, donc facile d’accès à quiconque aurait besoin de s’abriter ou se nourrir en mon absence. Les animaux et prédateurs évitent de s’y approcher à cause de répulsifs naturels. Je vous en prie, entrez. »

Le vagabond alluma quelques bougies pour éclairer son antre, puis posa le cadavre de la biche sur son plan de travail. Il s’excusa de devoir se mettre immédiatement au travail. Retirer la peau et couper des morceaux ne se ferait pas tout seul. A l’instar d’un boucher expérimenté, il s’exécuta avec une facilité déconcertante. L’habitude se sentait et personne ne pouvait réellement avoir de doutes sur la question. Artémis conserva ensuite ce qu’il mangera dans la soirée, puis il plaça les autres morceaux dans des bacs remplis de gros sel.

« Peut-être pourriez-vous m’apprendre quelques-unes de vos recettes pour accompagner cette délicieuse viande ? »

Mer 15 Mar - 13:55
D'accord. Il n'avait pas la réponse à sa question, visiblement. Alors, elle ne l'ennuierait pas plus longtemps avec cela. Un hochement de tête pour l'assurer qu'elle avait écouté, et ils passèrent à autre chose. La politesse ? Elle laissa échapper un petit rire :

- Ne vous embarrasez pas de ça avec moi, les convenances, j'en ignore la moitié, et le reste, eh bien... Je ne vais pas mentir, c'est plus agréable de se sentir respectée, mais ce n'est pas une obligation, ne vous embêtez pas.

Il la laissa l'accompagner. Alors, pour une fois, elle resta sage et ne grimpa à aucun arbre, malgré l'envie qui se faisait ressentir à chaque fois qu'elle croisait un tronc... Autrement dit, en continu, ici, en pleine forêt. Mais elle se contint. Elle le lui devait, elle le sentait. Il était assez prévenant pour se soucier de politesse, elle devait l'imiter.

Et le voilà qui s'excusait une fois de plus ! Elle secoua la tête :

- Aucun problème, vraiment ! Tenez, par exemple : je vis dans un tronc d'arbre. Je pense que la notion d'"inconfort" n'a pas vraiment de sens pour moi.

Il lui parlait d'un espace accueillant, elle faisait le parallèle avec un espace confortable... Etait-ce vraiment approprié ? Quelle importance ? Elle était d'accord avec lui, de toutes façons. L'utilité avant le reste. Surtout dans son cas. Il était hors de question qu'elle abîme sa chère nature pour le simple plaisir des sens. Par conséquent, chez elle, elle ne possédait qu'un seul objet ornamenté : ce pot de verre qu'elle utilisait pour son miel et qui lui avait été troqué par un humain. Ce n'était pas elle qui avait gravé ces ornements, elle pensait donc que la nature ne pourrait pas lui en vouloir pour cela.

Mais le voilà qui reprenait les présentations de son logis. Elle l'observa avec de grands yeux. Si altruiste... Il était rare de croiser de telles personnes.

- Quelle chance d'avoir croisé votre chemin...

Néanmoins, elle rebondit rapidement sur une autre de ses paroles, comme voulant masquer ce compliement :

- Des répulsifs naturels ? Comme quoi ? Vous pourrez me les montrer, m'apprendre à... Euh, non, ce ne serait pas utile. Mais juste les voir !

Alors qu'il s'appliquait à dépecer la bête, Halie, après lui en avoir demandé l'autorisation, partit en exploration dans la grotte. Elle ne connaissait pas ce genre d'endroits, mais, avec cet humain présent un peu plus loin, elle se savait en sécurité, libre d'explorer comme elle.. Oh ! N'était-ce pas une ruche, dans ce coin en hauteur ?

Elle revint donc vers son compagnon, qui lui demandait des recettes. Elle récupéra une bougie, et, avec un petit sourire, déclara :

- Je ne connais rien de mieux que le miel pur !

Puis elle revint vers la ruche, vérifiant la fumée que produisait la bougie.

- Je vous conseille de vous éloigner.

Après s'être assurée qu'il l'avait entendue, elle reporta son attention sur la ruche, qu'elle enfuma en plaçant la bougie en dessous. Cela ne manqua pas, les abeilles s'éparpillèrent dans toutes les directions. Elle resta là pendant un moment, jusqu'à s'assurer que toutes les occupantes étaient parties. Puis elle préleva un rayon de miel et l'emmena vers l'entrée de la grotte, avec la bougie. La remettant à sa place, elle observa les morceaux de viande, le rayon dans la main. Puis, levant les yeux vers le chasseur :

- Est-ce que je peux faire une expérience ?
Sam 18 Mar - 11:00

Décidément, elle n’était pas difficile. L’inconfort que je lui proposais ne semblait la déranger. Elle n’était définitivement pas une citadine ni une bourgeoise des villes. D’ailleurs, lorsqu’Artémis énonça l’utilisation de répulsifs, Halie s’y intéressa aussitôt. Peut-être en avait-elle besoin, dans sa grotte ? Ce n’était pas un secret et il partageait donc ses secrets avec grand plaisir.

« Du citron, de l’oignon, de l’air cru, des herbes aromatiques, du vinaigre blanc… Il y a d’autres choses mais l’essentiel est là. Le mélange a pu vous empêcher de retrouver l’odeur des plus évidents. »

Ils parlèrent ensuite des arômes. Pour l’Hesperide, c’était inévitablement le miel. Curieux, pensa le vagabond. C’était pourtant une substance sucrée. Cependant curieux, il l’invita à faire comme chez elle et à réaliser son expérience.

Sam 18 Mar - 11:23
Citron, ail, herbes ? Tout cela, elle connaissait. Elle hocha la tête :

- D'accord, merci. Je ne pense pas en avoir besoin dans l'immédiat, mais, on ne sait jamais... Et puis, c'est toujours intéressant d'en apprendre plus !

Et elle parlait décidemment beaucoup trop. Alors, décidant de se taire, elle s'adonna à la petite expérience pour laquelle elle avait obtenu l'autorisation. S'assurant que l'homme pouvait toujours voir ce qu'elle faisait, afin de pouvoir l'arrêter s'il considérait l'un de ses gestes comme suspects, elle préleva l'un des morceaux de viande. Puis, avec application, elle l'enduisit copieusement de la substance sucrée. Une fois cela fait, elle hésita :

- Ensuite... Je ne sais pas. Vous faites cuire la viande, non ? Vous voulez essayer ? À moins que le sucré-salé ne soit pas à votre goût ?

Quelle idiote ! Elle aurait dû s'en assurer AVANT de tenter. Que ferait-elle si elle lui disait qu'il n'aimait pas ? Il était hors de question de gâcher. Alors... Peut-être tenterait-elle de goûter elle-même. Enfin, on verrait bien. Il lui fallait d'abord son avis.
Sam 18 Mar - 15:06

« Faites donc à votre guise. », rétorqua le vagabond.

Un peu plus au fond dans sa grotte, un trou plus ou moins profond avait été creusé. Une broche y était installée. Il y avait également une grille, légèrement surélevée. Artémis alluma un feu de bois, saisit le bon morceau de viande, salée et enduite d’une bonne couche de miel. La fumée montait par une brèche creusée au-dessus, une sorte de cheminée construite par le vagabond lui-même.

« Plus qu’à attendre. »

Il avait tout de même du mal à croire que l’Hesperide n’avait jamais quitté son nid ou vécu des aventures. La forêt avait beau être grande, elle ne l’était pas assez pour le Portebrume, qui ressentit une désagréable sensation à l’idée d’être bloqué dans cette forêt.

« Dites-moi, n’avez-vous jamais participé à des explorations dans la Brume ? Une guerre ? Un voyage ? Tout à l’heure, vous sembliez perturbé par mes descriptions des êtres évoqués, mais peut-être avez-vous pu explorer le monde en évitant soigneusement la Brume ? »

Sam 18 Mar - 18:22
Elle l'observa. Ainsi, c'était ça, la cuisine ? Peut-être devrait-elle essayer... Pourquoi ne pas le lui demander, d'ailleurs ? Mais plus tard. Il semblait décidé à combler ce moment d'attente avec de nouvelles questions. Questions qui la firent voyager... En pensée.

- Qui a besoin d'aventures quand tout ce qu'on veut peut nous arriver en pensée ?

Elle laissa échapper un petit rire, avant de se reprendre.

- Pardon. Mais prendre soin de mon petit coin de forêt, ça me suffit, vraiment. Même si, je dois l'avouer, j'ai déjà eu l'occasion de m'aventurer un peu en-dehors... Mais je finissais toujours par me perdre.

Rire gêné.

- Alors oui, cette forêt, c'est mon refuge. Ici, rien ne peut m'arriver, je ne peux pas me perdre. Je peux comprendre si vous n'arrivez pas à vous mettre à ma place, mais c'est comme ça. La vie en pleine nature est pour moi bien plus confortable que n'importe quelle ville.

Elle laissa passer un moment, puis tourna son regard vers le feu qui, elle devait bien l'admettre, commençait à libérer un fumet agréable.

- D'ailleurs... Si ça ne vous dérange pas, bien sûr, j'aimerais apprendre la cuisine. Mais ne vous forcez pas si vous ne voulez pas.
Dim 19 Mar - 22:24

Artémis parut comprendre les pensées de son invitée. La sécurité. Le confort. Quoi de plus rassurant ? Que pouvait-il dire ? Elle a sans doute raison. Quel intérêt de se mettre continuellement en danger ? Elle avait, à l’entendre, déjà bien des choses à accomplir dans cette forêt. Le vagabond, lui, avait bien des choses à faire dans le continent tout entier, et savoir Halie ici ne pouvait que le rassurer pour partir en étant certain de retrouver sa belle faune à son retour. Elle n’était pas une exploratrice comme il l’était et c’était probablement mieux ainsi. Cette vie, celle qu’il avait choisi, ne méritait pas d’être enviée par les autres.

« Je comprends tout à fait. », fit-il simplement. Inutile d’en dire davantage.

Elle brisa le silence qui s’était installé avec une demande particulière : apprendre à cuisiner.

Elle compte parler encore longtemps, mon frère ? J’ai faim, fit l’esprit du loup qui l’habitait.
- J’admets que le canidé a raison. Cette odeur me donne l’eau à la bouche. Mangeons, ordonna la Nebula.
- Calmez-vous, esprits. Vous me donnez mal au crâne. J’ai autant faim que vous. C’est mon corps, après tout.
- NOTRE CORPS, balancèrent les deux esprits en concert.
- Oui, oui, notre corps… J’y étais avant vous cela dit. Il m’appartient. Surtout toi, Nebula, qui rêve de t’en emparer. Le loup, lui, est un véritable frère.
- Agaçant est ce canidé qui m’empêche d’agir à ma guise. C’est une bénédiction pour toi, un malheur pour moi.
- Le canidé veut manger. Faites silence et nourrissez-moi, conclut le loup en grognant.


Sans s’en rendre compte, Artémis se mit à grogner à côté de l’Hesperide.

« Oula… à force de chasser, je deviens comme ces canidés devant une viande bien tendre. », lança ironiquement le vagabond pour détendre l’atmosphère. « Que souhaitez-vous apprendre ? Je ne prétends pas être un excellent artiste. Ma cuisine n’est pas très élaborée. »

Aujourd'hui à 12:39
Il la comprenait. Elle hocha la tête. Elle n'en demandait pas tant. Qu'il n'essaie pas de lui imposer sa vision lui aurait largement suffi.

Néanmoins, après un moment, elle ne put s'empêcher de ressentir un certain conflit intérieur chez son compagnon. Alors, elle cessa son flot de paroles... Mais cela ne dura pas longtemps, et l'inquiétude la poussa à demander, doucement :

- ça va ?

Juste quelques mots. Peut-être dervait-elle cesser de parler à tort et à travers ? Mais elle tenait à l'assurer de sa sollicitude. Elle hésita lorsqu'il s'excusa, puis, finalement, son naturel reprit le dessus :

- Aucun problème ! Vous savez, pendant une seconde, j'ai cru entendre un loup... Vous saviez que j'adore les loups ? Et... Oh, désolée, je parle encore trop.

Enfin... Pouvait-elle se permettre de penser ainsi lorsqu'il lui demandait de préciser sa propre demande ? Les yeux brillants, elle lança :

- Oh, peu importe. Par exemple, comment vous avez l'habitude de préparer cette viande ?

Elle le laissa s'expliquer, mais, telle une enfant, ne put rester concentrée que durant quelques minutes, après lesquelles, prise d'une inspiration soudaine, elle frappa ses mains l'une contre l'autre, dans un geste parfaitement enfantin :

- Oh, je sais ! Vous m'aviez demandé des conseils sur ce que je fais habituellement... Je peux peut-être vous conseiller des plantes aromatiques !

Sans attendre, sans même s'assurait qu'il préférait la suivre ou l'attendre, elle quitta la grotte, en quête des herbes qui poussaient dans les environs. Enfin, c'était son objectif. Mais, très vite, son oeil fut attiré par une tache colorée. Alors, abandonnant son idée précédente, elle se dirigea dans cette direction. C'était étrange... Elle connaissait cette plante. Elle n'en trouvait pas tous les jours, mais avait déjà eu l'occasion d'être choisie par l'une de ses semblables. Mais, cette fois, malgré la proximité que venait de créer l'hespéride, la firiana ne libéra pas son parfum. D'abord surprise, Halie finit par comprendre. Après tout, elle ne serait jamais venue en cet endroit si elle n'avait pas été guidée. Alors, elle sourit. La fleur n'était pas là pour elle.

Alors, elle revint vers son point de départ. Et ce fut à ce moment qu'elle réalisa qu'ils ne s'étaient pas présentés. Mais tant pis, il faudrait le faire plus tard, voilà tout.

- Euh, Monsieur ? Venez voir.

D'accord, elle n'avait pas les herbes. Mais si son intuition était bonne, elle avait trouvé bien mieux.