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Un moment, loin du pouvoir

Un moment, loin du pouvoir  - Page 2 Brandw10
Dim 26 Fév - 17:31
Du vin ? Euh... Bien que ce mot ne lui soit pas inconnu, elle n'avait jamais eu l'occasion d'y goûter. Mais quelque chose lui disait qu'elle ferait mieux d'éviter. D'un autre côté, elle ne savait pas ce que ce lieu proposait... Et il y avait toujours l'histoire des astras.

- Euh... Rien ? C'est possible ?

Elle en doutait. Mais son manque de connaissance de la culture citadine l'handicapait de plus en plus... Sans compter toutes ces présences, qui entravaient très probablement ses capacités de réflexion.

Soudain, elle eut une idée, et, se tournant vers le propriétaire des lieux, lui lança :

- Ou sinon, vous avez des jus de fruits ?

ça, elle connaissait. Il lui arrivait également d'en faire, même s'il était beaucoup plus facile de manger directement le fruit, d'autant plus que cela produisait moins de déchets, puisqu'une consommation sans transformation impliquait de manger également la peau, par exemple. Peau qui ne se retrouvait pas dans un jus.

Elle eut la discrétion de ne pas porter d'attention à la conversation de ses deux compagnons. Au lieu de cela, elle ferma les yeux, tentant de s'enfermer à l'intérieur d'elle-même, de préférence de manière à ce que rien de son environnement extérieur ne puisse l'atteindre, bien qu'elle doute de l'efficacité d'une telle tentative.
Dim 26 Fév - 18:32
Un moment, loin du pouvoir

L' Hespéride ignorait la question du Ministre pour se focaliser sur ce que l'aubergiste pouvait lui offrir. Décidément Ekiel Reyes n'avait pas la côte avec cette créature. Il était sans doute préférable d'en terminé au plus vite avec elle, mais pas tout de suite. Et puis le Strigoi n'était pas connu pour se conduire comme un mufle.

Un jus de fruit ???

L'aubergiste n'était pas habitué à recevoir une pareille commande, mais il acquiesçait.

"Fort bien nous allons vous préparer ça tout de suite Mademoiselle."

En parallèle, il n'avait pas perdu une miette de la demande du Ministre à la monétariste, qui s'en apercevant lui glissait quelques pièces afin d'acheter son silence. L'homme raflait l'argent sans scrupules sous l'oeil désapprobateur d'Ekiel qui ajoutait d'un ton des plus sérieux.

" Il serait judicieux que vous gardiez votre langue, auquel cas votre établissement pourrait bien voir ces portes se fermer "

Le tenancier avalait sa salive, sachant qu'une personne de cette envergure en avait tout à fait le pouvoir et acquiesçait. Il tournait les talons lorsque le Strigoi ajoutait...

"Apportez nous également une assiette de mets sucrés et une de mets salés. "

"Bien Monsieur le ministre."

A la question de Senna sur la teneur de cet entretient, Ekiel Reyes restait vague.

"Disons que cela à un rapport avec l'argent. Ah.... je m'égare. Veuillez m' excuser. Nous ne sommes pas ici pour parler affaire, mais pour nous distraire. Alors dites-moi Damoiselle Hallie, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter votre forêt ?"

Puisqu'il avait embarqué les deux femmes dans ce lieu de beuverie, autant joindre l'utile à l'agréable et profiter de ces présences féminines. Il était connu de tous ou presque que le Ministre était toujours bien entouré, que cela soit pas la gente masculine ou féminine. A croire qu'il possédait et usait d'une potion secrète pour se faire.


Codage par Libella sur Graphiorum
Ven 3 Mar - 17:28
–– Sans parler de votre capacité à ouvrir un autre établissement par la suite.

Bonne idée de la part d’Ekiel que de jouer sur un autre tableau – elle ne résiste pas à la tentation d’en rajouter une couche. Il ne faudrait pas qu’on la pense trop sympathique, et le visage livide de l’aubergiste en vaut la chandelle.

Le ministre, quant à lui, semble peu à peu dépassé par la conduite d’Halie, oscillant autre commande insolite de jus de fruits et mutisme complet. Connaissant intimement les méandres du trouble qui habite l’hespéride, Senna décide de lui tendre une petite perche afin de ne pas trop envenimer leurs relations – preuve, pour elle, de grande magnanimité.

–– Il est possible qu’Halie ne soit pas habituée à côtoyer une telle foule.

Voilà, une affirmation suffisamment évasive pour ne pas éveiller de soupçons. Elle esquisse un sourire amusé en direction d’Ekiel.

–– Effectivement, la grande majorité de nos rendez-vous ont rapport à l’argent. Mais vous avez raison : cet endroit n’est pas propice aux confidences. Nous en reparlerons à un autre moment.

Elle attend maintenant de voir si Halie parviendra suffisamment à se maîtriser pour formuler une réponse à la question d’Ekiel. L’attente de sa réplique voit le retour du tenancier, ayant revêtu ce qui doit visiblement constituer son tablier d’apparat. Se pavanant en grande pompe, il brandit avec une immense fierté une bouteille de vin et s’empresse d’entamer une tirade enflammée et ponctuée de gestes emphatiques. Son désir de rattraper son indiscrétion est palpable.

–– J’ai l’immense honneur de vous présenter, ô invités de prestige, ce cépage exceptionnel venant  tout droit de la belle Opale. Une robe magnifique, admirablement vieilli ; j’admets sans réserve que je le gardais pour une occasion digne de ce nom. Oui, un vin qui n’a pas son pareil, dont l’obtention n’aurait été possible sans votre travail pour conserver d’aimables relations avec d’autres cités, Monsieur le Ministre ; ni vos efforts pour favoriser les échanges commerciaux, Madame Ériel. Ainsi, je suis infiniment heureux…

D’un geste impatient, Senna met fin au discours surjoué de l’aubergiste. Celui-ci procède dès lors au service d’une manière excessivement solennelle. Puis, s’écartant d’un air penaud, il laisse entrevoir le clou du spectacle.

–– Et voici votre jus de fruits.

La concoction en question est parfaitement douteuse : d’une couleur indéfinissable, divers morceaux flottent dans le verre. Elle donne l’impression que quelqu’un a écrasé des fruits au hasard et à la va-vite, avant de les verser sans soin particulier. L’aubergiste, conscient de la bavure et ayant certainement tout misé sur le vin, se tord les mains.
Senna lève ses sourcils et son verre.

–– Eh bien, à votre santé.
Ven 3 Mar - 20:22
Elle ne put retenir un regard désapprobateur en direction de ses compagnons. Comment osaient-ils ainsi intimider un citoyen qui lui semblait parfaitement honnête ? Certes, il avait peut-être entendu quelque chose qu'il n'aurait pas dû, mais elle aussi, non ? Alors, elle attendit que l'homme soit parti pour dévoiler son opinion. Certes, elle avait fini par comprendre qu'elle se trouvait avec des personnes importantes, mais elle-même n'était pas citoyenne xandrienne, ni citoyenne tout court, d'ailleurs. Donc cette idée de hiérarchie, même si elle la comprenait, n'avait pas vraiment d'effet sur elle. Et, de toutes façons, elle avait toujours tout misé sur la sincérité, et ce n'était pas en ce jour qu'elle changerait :

- Excusez-moi, mais... C'est habituel, ici, d'intimider un employé ? Et si j'ai deviné juste et qu'il n'avait pas à écouter votre conversation... J'imagine que c'est pareil pour moi. Pour vous ne me menacez pas, moi ? Je ne vaux pas mieux que lui, vous savez.

Même s'il était vrai que, même si elle le voulait, elle ne pourrait pas les trahir. Mais peu importait. Il était hors de question qu'elle bénéficie d'un traitement de faveur.

Puis vint une nouvelle question de l'homme. La femme en profita d'ailleurs pour lui venir subtilement en aide, ce qui lui valut un coup d'oeil reconnaissant, avant qu'elle ne se concentre sur son véritable interlocuteur pour cette fois.

- C'est vrai. Là où je vis, la population la plus nombreuse est constituée d'oiseaux et d'insectes. Autant dire qu'ici, c'est un autre type de foule... Bien plus difficile à supporter, si vous voulez bien pardonner mon honnêteté.

Elle prit un moment de pause, en profitant pour observer les autres tablées. Il n'y avait pas à dire, ce n'était clairement pas le genre de paysage auquel elle était habituée... Qu'étaient devenus ses chers arbres ? Et les animaux qui vivaient là, à l'abri sous leurs branches ? Ici, elle ne pouvait s'empêcher de ne pas se sentir en sécurité. Elle n'était pas dans son élément, et il n'était pas nécessaire d'être un grand spécialiste pour s'en rendre compte.

- Et pourquoi être partie... Honnêtement, je ne sais pas. J'ai souvent des pulsions, des envies de voyager, comme si ma curiosité était un être à part entière qui prenait possession de mon corps, pour le relâcher loin de ma zone de confort... Et je suis toujours incapable de m'adapter.

Il s'agissait là d'un vrai problème. En effet, comment assouvir sa soif de découverte si elle ne savait pas s'adapter au dépaysement qui en découlait ? Enfin, avec un peu de chance, cela pouvait s'apprendre.

Heureusement pour elle, le retour de l'aubergiste détourna l'attention de tout le monde. Elle ne put retenir un petit rire amusé lorsque le discours lui étant adressé contrasta fortement avec celui, censé être impressionnant, destiné à ses compagnons. Oh, bien sûr, elle était bien loin de lui en vouloir. Elle le savait, elle n'était pas aussi distinguée que ses partenaires de tablée, et ne cherchait d'ailleurs pas à l'être.

- Merci pour votre considération ! On dirait que vous m'avez cernée, les faux-semblants pour se donner bonne conscience, très peu pour moi !

Elle avait un peu forcé l'enthousiasme, mais elle voulait avant tout que cet homme se débarrasse de sa culpabilité. Culpabilité si puissante que, même sans pouvoir, elle l'aurait certainement perçue. Et elle avait remarqué, au fil du temps, qu'elle s'était plus ou moins fait une mission d'éradiquer toute émotion négative de la tête de ceux avec qui elle interagissait. Avec plus ou moins de succès en fonction des personnes, évidemment. Mais il lui en fallait plus pour se décourager.

Enfin, pour prouver que ses mots n'étaient pas que des paroles en l'air, elle attaqua immédiatement la boisson. D'aucuns pourraient lui reprocher de ne pas attendre ceux qui partageaient sa table, mais peu importait. Comme elle l'avait dit, elle n'était pas femme à respecter des conventions dont le seul but était de se faire bien voir en société, d'autant plus qu'elle avait du mal à comprendre le concept même de société. Pour elle, du moment qu'elle ne faisait de mal à personne, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait. Et puis, c'était pour la bonne cause, non ? Elle voulait rendre sa confiance à un employé... Et son opération connut plus de succès que prévu.

- Mais c'est meilleur que ce que je pensais, qu'est-ce que vous y avez mis ?

Et voilà que l'homme se mit à lui faire un exposé très (trop ?) détaillé de la recette. Halie écouta avec attention, satisfaite. Au moins, elle avait réveillé sa fierté professionnelle. C'était ce qu'elle voulait. Le moins qu'elle puisse faire, c'était de lui accorder son attention, malgré la fatigue mentale qui recommençait à se faire sentir, à présent qu'elle se concentrait dans un lieu bien trop peuplé. Mais tant pis. Le bien-être d'autrui avant le sien. Toujours
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Dim 5 Mar - 10:53
Un moment, loin du pouvoir


Ekiel n'était pas dupe quant à l'intention de Senna de vouloir que les choses se passent au mieux avec l'Hespéride. Elle avait beau faire argumentant si et là, le ministre était de plus en plus dubitatif. Certaines créatures n'étaient pas faciles à cerner ou à comprendre et Halie était de celle-là. Du égard à la bien séance qui le caractérisait depuis bien des lunes, il prenait sur lui et faisait contre mauvaise fortune bon cœur.Il haussait légèrement le sourcil à l'affirmation de Senna.

Je vois. Peut-être aurions-nous dû choisir un lieu plus ouvert sur l'extérieur. A l'avenir, si avenir il y a, nous prendrons en contre ce détail, ne serais-ce que pour vous épargner une telle torture Damoiselle Halie."

Avenir, Ekiel n'en voyait aucun concernant cette créature. Intérieurement, il pensait qu'il y avait fort peu de chance que leurs routes viennent à se croiser de nouveau . Toute à cette constatation voici que l'aubergiste revenait, les gratifiant d'une tirade des plus pompeuse. Il en faisait trop, beaucoup trop et cela avait le don d'exaspérer le Strigoi qui en d'autres lieux moins fréquentable l'aurait saigné comme un vulgaire cochon. Après tout, ils représentaient tous de la nourriture sur pâtes à ses yeux. Contrôler sa soif était une chose qu'il avait apprit très tôt. Il était suffisamment entraîné pour ne pas dévoiler à la face du Uhr quelle était sa vraie nature. Aussi boire autre chose que du sang ne lui posait aucun soucis.  

Ainsi lorsque Senna convenait tout comme lui que les lieux n'étaient pas le meilleur endroit pour parler affaire, il la gratifiait d'un sourire entendu avant de revenir sur l'aubergiste qui à présent les servaient. Le vin possédait une belle couleur et sa texture semblait des plus honorable, restait à en connaître le goût. La s'était une autre histoire. Quand au verre qui fut servi à Halie, comment dire cela ressemblait plus à une bouillie fait à la va vite d'autre chose. Il ne relevait pas quant à l'apparence du verre de jus de fruit, mais en un autre lieu plus aisé cela ne serait pas passé. Et puis il n'était pas là, pour faire une esclandre, mais pour prendre un peu de bon temps.

Voici que l' Héspéride en rajoutait, remerciant le tenancier de l'établissement plus que nécessaire, affirmant que sa boisson était parfaite et meilleure qu'elle ne l'aurait pensé.
Une fois le service fait Senna portait un toast qu'Ekiel suivait tout naturellement, mais c'était sans compter sur les remarques qui suivaient de la part de l'Hespéride. Des remarques qui ne passaient pas auprès du ministre. De quel droit jugeait-elle leur façon de faire vis à vis de l'aubergiste ? Ekiel attendait que ce dernier soit parti pour répondre.

"Pour en revenir à votre question sur notre façon de traiter l'indiscrétion de cet homme, disons que dans certains lieux il est préférable de montrer tout de suite de quoi nous sommes capables. Les lieux comme celui-ci sont propices aux rumeurs.  Cela circulent plus vite que les feuilles de choux qui paraissent chaque jour dans la cité. Quant à vous,sans vouloir me montrer grossier ou désobligeant, vous êtes si maladroite avec nos us et coutume que l'on aura tôt fait de vous retrouver égorgée au coin d'une rue, un beau matin. Je doute que cela soit dans votre nature de vouloir faire le moindre mal à autrui que cela soit verbalement ou physiquement. Est-ce que je me trompe ?"  

Après quoi la demoiselle des bois venait à répondre à l'interrogation d'Ekiel concernant le fait qu'elle ne semblait pas bien et comme souvent il était tombé juste. Elle n'était pas accoutumée à la ville et les nouveaux bruits qu'elle subissaient n'avait rien à voir avec ceux de sa forêt d'où son mal être. Cette créature était trop complaisante avec tout le monde et forcément cela lui attirait des ennuis et certains viendraient sans doute à profiter de sa naïveté.

"Je ne serais vous conseiller que deux chose, apprenez à garder votre langue car toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et prenez garde à qui vous côtoyer."  

Il n'ajoutait rien de plus, se contentant de lever son verre à la santé des deux femmes et de savourer le vin.

Codage par Libella sur Graphiorum
Lun 6 Mar - 19:25
–– Le vin est un peu trop vieux. Tout une tirade pour ça…

Pensive, elle fait tournoyer le liquide dans son verre et l’inspecte à la faible lumière. Le tavernier a dû se réfugier dans un coin – l’heure n’est pas à l’incrimination. Cette incursion est devenue parfaitement épuisante : la conversion à laquelle elle assiste, aussi agréable et fructueuse que deux murs conversant sans se comprendre. Le verbe tranchant du ministre est au moins compréhensible, échauffé par l’ignorance d’Halie et son désintérêt à son égard. En revanche, une leçon de morale sur la manière de se comporter en société par une créature venant à peine de découvrir le concept de ville : du jamais-vu.

Impossible de ne pas avoir éprouvé une pointe de sympathie pour l’hespéride perdue, partageant le trouble du flux émotionnel urbain d’une manière aussi aigüe. Or les efforts dont Senna a fait preuve – une patience, à ses yeux, infinie – afin de lui inculquer quelques bases de comportement en société se sont montrés vains. Voilà qui lui apprendra à jouer à l’altruiste. Il n’y a qu’à remarquer leurs différences dans la gestion de leurs pouvoirs pour constater des disparités insurmontables. De toute évidence, Halie ne se protège pas de son pouvoir mais s’y engouffre : y voit une porte pour tendre la main à l’un ou l’autre, améliorer leur quotidien. La disposition improductive et naïve de quelqu’un menant une existence résolument différente de la sienne.

–– Pour en revenir à cette discussion, ce n’est pas une question de valeur ou de traitement de faveur. Tu n’es pas susceptible d’avoir un effet sur notre activité ou notre réputation en vendant des informations au plus offrant ; lui, si. Et pourquoi tant d’efforts pour protéger son ego ? C’est certainement un opportuniste sans honnêteté particulière, prêt à construire son avenir sur notre présence ici, ou non. Tel est son droit, mais je ne vois pas pourquoi il faudrait l’épargner. Et pour l’instant, aucun tort n’a été commis.
Si vraiment tu veux voyager et te mêler aux autres, il te faudra construire ta faculté d’adaptation. Les environnements au sein desquels tu entends pénétrer n’obéissent pas à tes règles et ne seront pas prêts à les plier pour ton bon plaisir.
Mar 7 Mar - 10:29
Et les voilà qui l'assommaient de reproches. L'espace d'un instant, elle se tut, ne sachant comment réagir. Puis, elle prit sa décision. Bien. Il était hors de question qu'elle renonce à ses principes. Mais il était également évident qu'elle ne pouvait pas rester dans cette ville, après avoir pris cette décision. Alors, elle lança :

- Très bien, j'ai compris.

Puis, sans se laisser le temps de tropréfléchir, afin de ne pas se permettre de changer d'avis, elle se leva, prête à partir. Néanmoins, elle devait d'abord dire au revoir :

- Visiblement, j'ai beau essayer, je dois bien admettre que je ne suis pas faite pour me balader ici. Je suis désolée de vous avoir forcés à me supporter et vous remercie de votre patience, mais je vais simplement retourner là où est ma place. Encore désolée.

Elle leur laissa à peine le temps de répondre avant de quitter les lieux. Elle l'avait bien compris, elle n'avait plus rien à faire ici. Confusément, elle pressentait ce qui allait arriver à l'avenir : elle allait tenter de rentrer seule, et se perdre. Mais peu importait. Elle se sentait mal, et il lui fallait bouger pour faire passer ce sentiment.
Mer 8 Mar - 8:45
Un moment, loin du pouvoir


La discussion aboutissait dans un cul de sac, chacun restant campés sur ses positions et sa façon de voir les choses. Leurs mondes respectifs étaient totalement différents et leur façon de les l'appréhender également. Quand l'Hespéride se levait leur signifiant qu'elle allait en rester là, Ekiel Reyes ne montrait pas une once d'émotion, ne cherchant pas à la retenir. Il respectait son choix. Il se contentait de se lever à son tour par politesse.

"En ce cas, nous n'allons pas vous retenir plus que nécessaire. Ce monde citadin n'est pas fait pour vous, du moins pas dans l'immédiat. Vous auriez dû commencer par un village ou un hameau et non pas par une cité aussi étendue que Xandrie. Quoi qu'il en soit, je vous souhaite bonne continuation dans votre périple. J'ose penser que vous saurez regagner votre forêt sans encombres. Même si cette rencontre fut courte, elle fut fort constructive."

Un salut courtois avant de reprendre place, laissant à Senna le loisir de dire au revoir à la demoiselle des bois.

"Dame Eriel, si vous souhaitez passer un peu plus de temps avec Damoiselle Halie, je n'en prendrai nul ombrage, sachez-le. Nous sommes amenés à nous revoir prochainement, alors nulle inquiétude à avoir. Si le cœur vous en dit de poursuivre la discussion avec cette demoiselle, ne vous en privez pas. Je terminerai mon verre et regagnerai le palais ou mes obligations m'appellent."


Codage par Libella sur Graphiorum
Mer 8 Mar - 18:27
La vivacité de cette réaction la surprend ; mais elle n’aurait pas été surprise si elle disposait d’une meilleure aptitude pour déceler les mouvements des coeurs des autres. Même avec un pouvoir comme le sien, bien des choses lui échappent : ses cadres de pensée sont trop rigides. Rigides comme peut l’être sa fugace interlocutrice dans ses positions ; et il est préférable que chacun reste fidèle à son monde respectif, à ce qu’il est. Elle-même a décidément bien du mal à tenir sa langue lorsque les circonstances ne l’y obligent pas : elle a l’acerbité facile, tandis que l’hespéride rayonne de douceur.  Et elle n'apprécie pas devoir naviguer un terrain moral comme peut l’exiger quelqu’un comme Halie, qui tient la probité en haute estime. En cela, elles sont mal accordées. Alors Senna ne tâche pas de la retenir, et lui adresse un adieu sobre.

–– Nous respectons ton choix. J’espère que tu trouveras ce que tu cherches.

Le ministre, quant à lui, a retrouvé sa courtoisie habituelle.

–– Ce ne sera pas nécessaire : un monde nous sépare.

L’après-midi s’est révélé bien plus riche qu’elle ne s’y attendait et l’effort psychique se fait ressentir. Un mal de tête familier pointe sous son crâne ; elle a envie de goûter à nouveau la solitude. C’est pourquoi elle ne tarde pas à se lever à son tour et adresse à son interlocuteur un salut poli.

–– Je vais malheureusement devoir prendre congé. Le devoir m’appelle – une sensation qui doit vous être familière. Nous nous reverrons bientôt : je vais organiser ce rendez-vous avec l’Ambassadeur au plus vite. D’ici là, portez-vous bien. À bientôt, monsieur le Ministre.