Sam 14 Jan - 10:29
Un moment, loin du pouvoir
Xandrie dit " la juste" , mais qu'avait-elle de juste à la regarder de plus près ? Rien.
Les inégalités sociales s'étalaient à la vue de tous et chacun semblait se complaire dans le dédain. Il suffisait de s'enfoncer un peu plus dans la cité, de quitter les beaux quartiers pour s'en apercevoir. Plus on avançait et plus les bâtiments étaient délabrés.Alors certes Xandrie était accueillante, car toutes les races y étaient représentées, mais les monstres comme beaucoup les appelaient et étaient relégués aux portes de la ville. Quant aux différents quartiers, la plupart étaient représentatifs de leur occupant, formant des clans par races.
Ekiel Reyes avait vu sa patrie d'accueil changée au fil des décennies et pas qu'en bien. Lui qui venait des bas fonds, qui avait connu la misère, savait ce que pouvait ressentir ceux qui y vivaient. Il avait eu la chance de s'en sortir, pour finalement arriver là, où il en était aujourd'hui. Mais, il n'oubliait pas pour autant d'où il venait. Ces personnes n'étaient pas toutes mauvaises et la seule solution pour améliorer les choses était de renverser la monarchie et le Roi qui n'avait que faire de son peuple. Ça, le Strigoi l'avait compris depuis des années.
Ekiel Reyes avait gravi un à un les échelons du pouvoir. Il ne regrettait qu'une chose, que son père adoptif n'eut pas l'occasion de voir cela. A n'en pas douter, l'homme aurait été fier de son fils. Peut-être même aurait-il ressenti une certaine gloire.
Cela presque deux ans que le Strigoi officiait comme Chef d’État et personne au sein du conseil ne s'y était opposé. Quant au Roi, il profitait de son temps, laissant les ministres diriger le pays. Une aubaine pour Ekiel qui œuvrait dans l'ombre pour la révolution. Il avait la place rêvée pour gangrener la monarchie de l'intérieur et personne ne se doutait de quoi que ce soit.
En cette fin d'après midi, une énième réunion des ministres venait de se clôturer avec son lot discussions sur les affaires en cours. Le prix du myste était une des principales préoccupations du moment d'Ekiel. Opale les saignait à blanc, vidant les caisses de Xandrie et il était temps d'agir. Seulement voilà, ces confrères étaient moins enclins à le suivre de peur de s'opposer aux sept familles. Bref, rien de constructif n'avait abouti, hormis quelques dossiers de moindre importances.
Il avait regagné son appartement en fin d'après midi, jetant sa sacoche de cuir sur un fauteuil près de l'entrée, bien décidé à s'aérer la tête et se changer les idées. Il changeait de tenue afin d'en revêtir une moins protocolaire, mais tout aussi raffinée, taillée sur mesure. Il mettait un point d'orgue à être toujours impeccable quelles que soient les circonstances. L'éducation qu'il avait reçu y était pour quelque chose.
Une fois prêt, il quittait son logement et gagnait la rue. Dans son quartier, Ekiel Reyes était une figure reconnue et il dut se plier à maint salut et divers échanges de politesse avant de pouvoir avoir la paix. Il profitait de ce petit moment de liberté, s'arrêtant parfois devant les devantures de magasins. Rien ne trouvait grâce à ses yeux, ce jour-là. Il poursuivait donc son cheminement au gré des rues, s'enfonçant plus profondément dans la ville, dans des quartiers moins cossus, mais fréquentables.
C'est là, qu'au détour d'une ruelle, il aperçut un visage qui ne lui était pas inconnu. Il connaissait cette femme de nom, mais n'avait jamais eu l'occasion de lui être présenté. Elle était la cheffe d'une guilde et pas n'importe laquelle, celle des Monétaristes. On lui avait rapporté que la Dame avait un fort caractère et qu'elle était avide de pouvoir. Ekiel Reyes n'était pas le genre d'homme à se faire une opinion sur des commérages. Il avançait jusqu'à elle de son pas léger pour la saluer et l'apostrophait.
" Damoiselle Eriel ?! "
Une légère pause, une fois son attention captée, avant de poursuivre de son timbre de voix grave et chaleureux.
"Ekiel Reyes Zadicus. Mes hommages. "
Il s'inclinait légèrement avant de la fixer de son regard clair. La femme était belle et devait être dans la trentaine à vue de nez. Des cheveux sombres, des yeux verts, un corps élancé, tout chez elle reflétait un certain standing, signe évident qu'elle appartenait à la haute société.
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Dernière édition par Ekiel Reyes Zadicus le Sam 21 Jan - 9:39, édité 1 fois