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Les contes de Phylène

Les contes de Phylène Brandw10
Jeu 9 Mai - 11:14

Les contes de Phylène

Avec Seraphah Von Arendt



Mère, il s'agit d'un conte.

Earwen regardait son fils, toujours docile et droit dans ses bottes. Depuis qu'il avait rejoint l'armée, son côté terre à terre ne s'était pas arrangé, c'était pire.

Ce n'est pas avec un esprit étriqué comme celui-ci que tu vas faire de grandes découvertes Lewie. Un scientifique se doit de garder l'esprit ouvert ! Et les contes ont tous leur part de vérité !

Piqué au vif, les joues du brun s’empourprèrent. Sa mère et lui se défièrent du regard de longues secondes avant qu'il ne cède, détournant ses pupilles.

[b] Très bien, j'irais aux grandes Archives.


Elle n’eut le loisir de l'en remercier que son fils avait déjà tourné les talons. Lewën Lewën … qu'ai-je fait pour que tu m'en veuilles autant ?

[/b]
***


Notre homme était bien différent de ce que nous le connaissons aujourd'hui. La Brume ne l'avait pas encore affecté, son crin n'avait pas perdu de ses pigments et ses jambes étaient … complètes.

Il passa la grande porte de bois ornée de gravures jurant avec la sobriété du granite souillé par la pollution qui composait l’édifice. En rentrant, des dorures relevaient avec élégance le marbre blanc des colonnes et des murs, tantôt caché par les épaisses étagères soutenant les précieux ouvrages.
Ici vous n'étiez pas dans une simple bibliothèque non, mais bien dans les grandes Archives d’Epistopoli, rassemblant les écrits des têtes pensantes d’Uhr. Tout le monde ne pouvait se permettre de passer ces portes, l’officier Digo, médecin de l'armée, en avait la chance.

Il se dirigea vers l'aile scientifique qui occupait une grande partie de l'espace des Archives. Il s'arrêta à l'allée botanique pour y consulter de nombreux herbiers et carnets d’explorations relatant des découvertes végétales. Il y passa une heure, puis deux, trois … pour y découvrir une seule et unique page sur un trésor qu'il pensait fantaisiste : le danseur de Phylène ! Un champignon mythologique aux capacités extraordinaires de guérison. Là encore, le jeune médecin n'y voyait que spéculation, spéculation qui éveillait tout de même sa curiosité. Et si … ce fameux si avec lequel vous pourriez refaire le monde.

S'il devait obtenir davantage d'informations sur ce spécimen, nul doute que Le cadeau de Phylène serait le livre idéal. Il traversa les ailes des Archives jusqu'à se retrouver dans celle des contes et coutumes, ces ouvrages chantant les rites et croyances des contrées lointaines d'un autre temps. Il parcourut les étagères pour mettre la main sur le fameux conte dont sa mère lui avait parlé dans l'espoir d'y lire entre les lignes quelques indices sur le fabuleux mycète. Ses doigts rencontrèrent le vide à l'emplacement de la comptine, se retournant pour observer les quelques lecteurs présents, Lewën reconnut le titre entre les mains graciles d'un homme à la chevelure flamboyante.
Jeu 9 Mai - 23:47



Les contes de Phylene

Ft. Lewën Digo




La guérison était un domaine sans fond. Il avait eu des siècles pourtant, mais il voyait bien que le secret de la vie ne se laissait pas approcher si aisément. C'était devenu pour lui l'un des fils rouges à remonter absolument. Parce qu'on ne pouvait sciemment laisser des hommes et des femmes souffrir le martyre, endosser technologies sur technologies, surtout vu le malus de ces dernières dans la Brume. Oui, il pensait à tous ces soldats qui acceptaient les expéditions par manque d'argent, mais qui ne revenaient pas car leurs prothèses les avaient rendu inaptes à passer inaperçus.

Alors au détour d'un rendez-vous, d'une expédition, d'une mission diplomatique, il s'était rendu aux archives d'Epistopoli, non pas pour se rendre à la partie scientifique, ou encore botanique, mais bel et bien pour s'aider d'un conte dont il se rappelait vaguement. Le pays de Sancta aimait transmettre des vérités à travers des histoires pour enfants. Simplement car c'était une très belle façon que de transmettre l'héritage des anciens aux nouvelles générations. Ingénieux. Mais c'était une pratique qui devenait inusitée. Comme si la solidarité entre humains n'existait plus vraiment.

Il salua une bibliothécaire qui vint à lui. Il avait remarqué - grâce à la remarque de Maelström - que la jeune femme lui faisait du charme. Dans sa tenue bien taillée, ses petites lunettes rondes et son sourire franc, elle riait aisément aux traits d'humour que l'élémentaire faisait naturellement, portant sa main sur son bras pour attirer toujours plus son attention. Ce jour-là ne fit pas exception, et au-delà du salut, elle pris les devant en lui demandant s'il recherchait une information en particulier. Il en profita alors pour lui demander le conte "Le cadeau de Phylène" qu'elle s'empressa d'aller piocher au sein d'une étagère, tout en commentant le choix de la tenue de Seraphah. Elle trouvait que l'alliage du mauve de sa chemise ample et du rouge grenat de ses pantalons lui donnait un air sérieux et original. Au moins n'avait-elle vraiment pas sa langue dans sa poche, mais comme d'habitude, cela amena un sourire aux lèvres de l'élémentaire, avant qu'il ne lui fasse comprendre qu'il avait désormais besoin d'étudier l'ouvrage si gentiment amené.

Elle s'éclipsa le laissant seul. Il alla s'installer sur l'un des fauteuils en velours sombre et commença à parcourir les premières lignes du conte. Ce dernier était enrichi d'illustrations montrant une forêt composé d'arbre gigantesque et de champignons reconnaissables d'entre tous. Tandis que le conte prenait deux enfants comme héros principaux, il sentit un regard sur sa personne. L'on pouvait mettre ça sur les années à être attentif sur son environnement, ou simplement sur le fait que dans une bibliothèque c'était rapidement perceptible dans l'air quand on se sentait visé.

Il leva la tête de l'ouvrage et parcouru les alentours jusqu'à tomber sur toi. Son regard ambré exprima une certaine surprise, ne sachant trop comment évaluer cette situation. Au final, il décida de te faire signe de la main afin que tu approches et quand ce fut le cas de simplement te demander: «Puis-je vous aider?» Son ton était charmant et sa posture avenante.