Ven 26 Mai - 19:24
Elle marchait le long d'une petite route qui allait vaguement dans la direction du nord, en direction de Xandrie. En vérité, elle gambadait plus qu'elle ne marchait. Elle sautillait, zigzaguait entre des obstacles invisibles et dévalait avec envie les pentes douces. Pamyfja semblait aux anges et, d'un seul coup, elle explosa… de joie bien sûr.
-Oh je ne peux plus me retenir, s'écria-t-elle. Il y a tant de choses à découvrir en dehors de la ville, c'est tout simplement merveilleux ! Ces courbes dans l'horizon, ces paysages, toute cette végétation folle et libre, cette route tout à fait banale, ce… CE LÉPORIDÉ ADORABLE !
Ou lapin, entre autres mots. L'automate couru après l'animal terrifié et perdit de peu cette course improvisée qui se termina dans un terrier, ou plutôt, selon l'imagination de la bête à longues oreilles, dans un bunker hautement sécurisé. Heureuse de cette rencontre tout à fait fortuite, elle reprit son voyage sans destination en guettant les coins sombres d'un œil avide ; un autre compagnon de jeu pourrait très bien s'y cacher.
Une camionnette vrombissait et progressait sur les graviers à une vitesse raisonnable. Le conducteur, un barbu qui mettait beaucoup d'ouvrage pour avoir l'air quelconque, plissait les yeux alors qu'une forme se détachait au loin. Une sueur froide lui courut le long du dos alors qu'il imaginait le pire. Après quelques secondes d'attente insoutenable, il remarqua que c'était une jeune femme qui se tenait ni plus ni moins au beau milieu de la route, le poing serré en sa direction et le pouce en l'air. Une autostoppeuse ? Ici ? N'ayant le choix qu'entre s'arrêter et la percuter, il choisit la première option. La jeune femme se glissa jusqu'à sa fenêtre avec un air ravi. Le bonhomme cru d'abord qu'il allait devoir baisser les yeux pour la voir, comme il en avait l'habitude avec n'importe qui d'autre, mais non, elle était là, juste en face de lui, à hauteur d'yeux.
-Bonjour ! S'exclama-t-elle avec une joie capable de saper toute énergie à d'autres.
-Salut ma petite… grande dame. Dites-moi, c'est plutôt agressif comme manière de faire du stop, vous trouvez pas ?
-Oh ?
-Et bien oui, d'habitude, on reste sur le bas-côté. Au cas où l'on ne voudrait pas vous prendre, vous comprenez.
L'expression de Pamyfja dégringola et se renversa entièrement, passant du bonheur, à la détresse.
-Je suis profondément désolée, s'excusa-t-elle, toute penaude. Vous… vous ne voulez pas me prendre alors ?
Il se gratta la nuque et grimaça.
-Ça dépend où vous allez bien sûr, mais je peux toujours vous déposer dans le premier patelin qui passe.
-Merci beaucoup !
-Et donc, vous allez où comme ça ?
-Vers le nord.
-Ah. Je me demande pourquoi j'ai posé cette question. Écoutez, à l'arrière j'ai déjà une passagère et une cargaison. Si vous n'embêtez pas la première et que vous ne touchez pas la dernière, alors on fera un petit bout de chemin ensemble, d'accord ?
-C'est promis ! Je vous remercie monsieur le contrebandier, vous avez un grand cœur.
-Oh, et bien c'est gentil de le dire. Euh attend quoi ?
Elle s'était déjà rendu à l'arrière du véhicule.
La porte arrière s'ouvrit brutalement et donnait sur rien. Rien dans le sens où il n'y avait rien sur la route qui aurait pu ouvrir cette porte. Puis d'un seul coup, une tête souriante apparut.
-Bonjour ! fit-elle, toujours avec le même entrain.
La jeune femme ensuite ne se fit pas prier et se glissa à l'intérieur. Un poids considérable s'ajouta à l'arrière du camion et les suspensions des pneus protestèrent un instant avant de retrouver leur équilibre. Elle prit place sur la banquette, celle qui se trouvait en face de l'autre personne qui allait devoir la supporter durant une période encore indéterminée et y déposa aussi son sac qui émit un bruit de ferraille atroce à l'atterrissage.
-J'espère que je ne vous dérange pas. Voyez-vous, j'ai toujours rêvé de faire du stop et je n'ai pas pu m'en empêcher lorsque que j'ai entendu un véhicule approcher.
En dépit du désarroi du conducteur, le véhicule redémarra et reprit sa route vers ce nord fantastique et merveilleux où tout le monde se rend. Trois personnes, en gros.
-C'est une journée merveilleuse pour arpenter les petites routes, pas vrai ? Loin des péages, des douanes et des autorités. À l'abri de tous les regards indiscrets et au contact d'une nature foisonnante capable de nous dissimuler en cas de "pépin". Je vous en prie, appelez-moi Pamyfja.
Subtilité d'automate ou provocation délibérée ? Difficile à dire…
-Oh je ne peux plus me retenir, s'écria-t-elle. Il y a tant de choses à découvrir en dehors de la ville, c'est tout simplement merveilleux ! Ces courbes dans l'horizon, ces paysages, toute cette végétation folle et libre, cette route tout à fait banale, ce… CE LÉPORIDÉ ADORABLE !
Ou lapin, entre autres mots. L'automate couru après l'animal terrifié et perdit de peu cette course improvisée qui se termina dans un terrier, ou plutôt, selon l'imagination de la bête à longues oreilles, dans un bunker hautement sécurisé. Heureuse de cette rencontre tout à fait fortuite, elle reprit son voyage sans destination en guettant les coins sombres d'un œil avide ; un autre compagnon de jeu pourrait très bien s'y cacher.
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Une camionnette vrombissait et progressait sur les graviers à une vitesse raisonnable. Le conducteur, un barbu qui mettait beaucoup d'ouvrage pour avoir l'air quelconque, plissait les yeux alors qu'une forme se détachait au loin. Une sueur froide lui courut le long du dos alors qu'il imaginait le pire. Après quelques secondes d'attente insoutenable, il remarqua que c'était une jeune femme qui se tenait ni plus ni moins au beau milieu de la route, le poing serré en sa direction et le pouce en l'air. Une autostoppeuse ? Ici ? N'ayant le choix qu'entre s'arrêter et la percuter, il choisit la première option. La jeune femme se glissa jusqu'à sa fenêtre avec un air ravi. Le bonhomme cru d'abord qu'il allait devoir baisser les yeux pour la voir, comme il en avait l'habitude avec n'importe qui d'autre, mais non, elle était là, juste en face de lui, à hauteur d'yeux.
-Bonjour ! S'exclama-t-elle avec une joie capable de saper toute énergie à d'autres.
-Salut ma petite… grande dame. Dites-moi, c'est plutôt agressif comme manière de faire du stop, vous trouvez pas ?
-Oh ?
-Et bien oui, d'habitude, on reste sur le bas-côté. Au cas où l'on ne voudrait pas vous prendre, vous comprenez.
L'expression de Pamyfja dégringola et se renversa entièrement, passant du bonheur, à la détresse.
-Je suis profondément désolée, s'excusa-t-elle, toute penaude. Vous… vous ne voulez pas me prendre alors ?
Il se gratta la nuque et grimaça.
-Ça dépend où vous allez bien sûr, mais je peux toujours vous déposer dans le premier patelin qui passe.
-Merci beaucoup !
-Et donc, vous allez où comme ça ?
-Vers le nord.
-Ah. Je me demande pourquoi j'ai posé cette question. Écoutez, à l'arrière j'ai déjà une passagère et une cargaison. Si vous n'embêtez pas la première et que vous ne touchez pas la dernière, alors on fera un petit bout de chemin ensemble, d'accord ?
-C'est promis ! Je vous remercie monsieur le contrebandier, vous avez un grand cœur.
-Oh, et bien c'est gentil de le dire. Euh attend quoi ?
Elle s'était déjà rendu à l'arrière du véhicule.
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La porte arrière s'ouvrit brutalement et donnait sur rien. Rien dans le sens où il n'y avait rien sur la route qui aurait pu ouvrir cette porte. Puis d'un seul coup, une tête souriante apparut.
-Bonjour ! fit-elle, toujours avec le même entrain.
La jeune femme ensuite ne se fit pas prier et se glissa à l'intérieur. Un poids considérable s'ajouta à l'arrière du camion et les suspensions des pneus protestèrent un instant avant de retrouver leur équilibre. Elle prit place sur la banquette, celle qui se trouvait en face de l'autre personne qui allait devoir la supporter durant une période encore indéterminée et y déposa aussi son sac qui émit un bruit de ferraille atroce à l'atterrissage.
-J'espère que je ne vous dérange pas. Voyez-vous, j'ai toujours rêvé de faire du stop et je n'ai pas pu m'en empêcher lorsque que j'ai entendu un véhicule approcher.
En dépit du désarroi du conducteur, le véhicule redémarra et reprit sa route vers ce nord fantastique et merveilleux où tout le monde se rend. Trois personnes, en gros.
-C'est une journée merveilleuse pour arpenter les petites routes, pas vrai ? Loin des péages, des douanes et des autorités. À l'abri de tous les regards indiscrets et au contact d'une nature foisonnante capable de nous dissimuler en cas de "pépin". Je vous en prie, appelez-moi Pamyfja.
Subtilité d'automate ou provocation délibérée ? Difficile à dire…