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Crises de nerfs en kit [Prune]

Crises de nerfs en kit [Prune] Brandw10
Ven 28 Avr - 11:55
« B̴̡̡̹̥̾̿O̶̡̨̗̭͐̿R̵͙̈́̆̈́͗̚͝D̴̢̥͒́̍Ę̴̛͔̖͚̭̣̲͒Ľ̴͚̬̤͓̗͓͖͒̋͜͠ DE MONSTRE DE F̸̣͙̏̎̓̈̔̈́O̶̥͕̿͌̋͗̏̌̚Ų̴̜͗͛̀̅̃͠T̸̢̢̮̳̩̐̾̏R̴̢̹̈́̉̑̅̔͘͝E̶̙̮͕̎̇̅̂̈́͐̕͝C̸͕̳̫̖̹̭̞̒̉̇͛̕̚͝ͅH̶̞͖̠͗̀I̴̠̣͎̞͛̀̂̂̚͘À̸̧̭S̵̬̯͉̺̱̦̠̬͆̑́̓̌͂́̄S̵̯̫͗̅̑͋̏̿̈͝È̷͚̰̗̀̐̔͒̍̈͐ͅ DE MES DEUX »

Des phénomènes météorologiques étranges, on pouvait en croiser dans l’entièreté d’Uhr. Ce qu’il se passait dans la Brume avait parfois des conséquences étranges sur les cieux des contrées placées sous la protection des Esprits. Pourtant, il était rare d’entendre le ciel vomir un torrent d’insultes, certaines au caractère presque blasphématoire, sur le territoire du Rempart de la Foi.

Hrodland aurait préféré rester discret, mais se faire ballotter à trois-cent mètres du sol pendant un bon quart d’heure par une manticore hystérique avait ce don prodigieux de mettre l’automate dans une rage insoutenable. Durant ses semaines d’entraînement, il n’avait jamais envisagé le scénario où il se retrouverait à affronter un adversaire aérien, et ne pouvait qu’endurer les grondements répugnants de la bête qui continuait de lui perforer la jambe droite à coups de crocs de telle sorte que son mollet ressemblait désormais plus à une râpe à fromage trouvée dans une décharge qu’à une merveille technologique sans précédent.

Lassé d’être malmené comme un jouet d’enfant, il parvint finalement à se redresser, faisant usage d’un balancement avantageux et du pouvoir de son Nascent qui éjecta un grappin métallique de son poignet qui partit s’enrouler autour de la gorge du monstre, lequel se retrouva face-à-face avec la machine enragée qui avait bien l’intention de lui rendre la monnaie de sa pièce. Les yeux électroniques de l’androïde s’illuminèrent d’un rouge sinistre que la manticore n’eut le temps d’apercevoir qu’une seconde avant de subir le plus surprenant passage à tabac de sa vie de la part de la main libre de sa proie.

« C̷̮͉̪̣͍͐̒̈́̓͜ͅR̸̢͙̺̐͐͒̓̏̾̿Ę̶̡̦̮̥̺̫̮̀̿̾̽̅͊V̸͚͕͚̳͓̿̾̀̋͊̃̒̎E̶̼̰̜̝͔̝͒̑͋̚͜ ̵̨̢͓͈̔̈́̈́̑̿͝͠C̶̡̲͚̞̳̒̐͌̃͆͋͘̕R̷̬̝̮͇̥̬̂͛̍̍͂È̴̡̲̲͓͊̿́̓̀͐̚͠V̷̠͓̯̖̏͊̎̑͌̾Ę̶̡̡̞̯̜̠̰̋̒̈́̃̾̊̽̆ ̶̩̼́̈̅́̐̀̊͝C̶̟̜̳͍͎͚͊̂̚R̴̢̬̳̝͋È̵̗̐͑͠V̷̯̓Ę̵̹̟̫̠̻̽̂͂ͅ » rugit-il de sa voix distordue. « C̶̨̬̟͈̪͚̦̎́͆Ŗ̶̡̘͚̩̗̝͋̽̓È̸̱̩̜̖̣͎̹̞̈́̽̒͝Ḙ̷̭͈̙̦̀̌̌͗̒͝Ȩ̷̬͉̀̄̑̿̏͝͠È̶̺̻̜̯͐ͅÈ̵̖̲̱̬̖̎́̔͊̏͌̓̀È̷̱̬̼́̈́̊͐È̶̞͙͚͚͇̃ »

Au moment d’asséner un terrible direct dans l’œil de la bête, Hrodland sentit sa jambe rompre entre les dents de la manticore, et le dard de cette dernière qui venait de l’empaler au niveau du flanc, lui faisant momentanément perdre la concentration qui permettait à son grappin de rester matérialisé. Un torrent de jurons tous plus hideux et répugnants les uns que les autres accompagna l’étreinte de dame gravité qui amena la machine vers la brousse à la sortie de la jungle d’Aramila et l’y déposa sans grande délicatesse, laissant le corps temporairement inconscient de Hrodland gire dans le cratère qu’il avait formé en percutant une termitière qui avait eu la malchance de se trouver là.


Lorsque ses capteurs visuels décidèrent de reprendre leur fonction, Hrodland vit un plafond au-dessus de sa tête. Alerté par ce changement d’environnement, il ne se posa pas plus de questions et passa immédiatement en mode combat, prêt à en découdre avec quiconque l’avait capturé. Il bondit de la surface sur laquelle il était allongé…

Ou tout du moins, il effectua un puissant mouvement des bras qui projeta son torse hors de la table. Il était en train de devenir fou, on lui avait volé ses jambes. Il allait se battre pour récupérer les pièces manquantes de son corps et reprendre sa mission. Se redressant comme il le pouvait pour marcher en se servant de ses mains, tel le buste ambulant qu’il était, il entendit une porte s’ouvrir et se tourna directement dans sa direction, les coudes fléchis et prêt à bondir sur l’ennemi qui allait entrer.
Jeu 4 Mai - 17:08
Quel sens donner à tout ça.

Le rejet enragé des Automates, la volonté de les voir réduit en pièces, de renier jusqu'à leurs raisons d'être, ce besoin de répondre à une problématique humaine par la technologie, pour rendre un quotidien éreintant viable, agréable, paisible. Ces grondements aux coins des rues, mouvements de foules colériques prêtes à en découdre, ce refus catégorique d'accorder une chance, le bénéfice du doute. Quel sens donner à cette société qui refuse le progrès, à ces Hommes se débattant pour perpétuer leurs douleurs, leur mal-être, au détriment de leur santé ? On déplore la naissance de tes enfants, ces monstres, ces voleurs, ces aberrations. On s'amuse à les malmener, à les blesser, à les réduire en bouilli, et quoi que tu fasses, tu ne peux plus ne pas y penser. C'est ancré dans ta tête désormais.

Vingt-deux ans d'ignorance. C'est long.

Et il a fallu que cette réalité te frappe en même temps que ta décision de prendre ton envol pour répondre à tes questions. Pamyfja, d'abord. Tu n'oublieras jamais la sensation de ton cœur rétrécissant dans ta poitrine en la voyant mutilée sous tes yeux. Jamais tu ne pourras te défaire de ton cri de douleur partagée. Oh, oui, tu n'y songes pas volontairement, tu n'as même pas conscience de ce tirroir qui ronronne tout au fond de ta mémoire, de cette agitation. Une vibration insignifiante, à peine perceptible, qui te ronge à petit feu. C'est drôle, tu ne trouves pas ? L'échiquier du Hasard, qui non content de te mettre sur la route d'un Automate en détresse avant ton départ, t'en dépose un nouveau sur ton chemin, au milieu de nulle part. Comme tombé du ciel. Pauvre petite chose — oui oui, on parle bien de toi, Prune, et dire que tu voulais prendre une journée loin de la citée pour découvrir un peu la faune aux alentours, voir de tes propres yeux les bestioles et plantes parvenant à s'épanouir dans la jungle, dans le désert, voilà que tu t'es retrouvée nez-à-nez avec ton domaine d'expertise, en piteux état.

À croire que tu les attires.

Un autre corps arraché qui passe entre tes mains. Un autre être meurtri qui ne t'appartient pas. Ce modèle, tu le connais bien ; prouesse technique, amélioration d'une première génération, "petit-frère" d'Asgrevain ! Enfant du gouvernement, pupille de Crystech que tu t'apprêtes à rafistoler, puisqu'il te semble bien plus facile de t'en charger, plutôt que de traîner la carcasse jusqu'à Epistopoli ; c'était déjà bien assez laborieux de le traîner jusqu'ici. Cette petite chambre qui n'a rien d'un atelier, dans laquelle tout manque atrocement, les seuls outils que tu as emporté étant destinés à IAN. T'as passé quoi, deux heures, voire trois, à vadrouiller partout dans la ville, à attraper des instruments d'un autre temps, des matériaux sommaires, des files de cuivre, entassant tes trouvailles dans ton sac sous le regard intrigué des commerçants, et celui, blasé, de ton compagnon ayant depuis belle lurette abandonné l'idée de te faire changer d'avis sur le sujet : t'es comme une enfant, Prune, tu veux sauver toutes les bestioles que tu trouves sur le bord de la route, des étincelles plein les yeux rien qu'à l'éventualité que tu puisses rendre une petite chose heureuse, la soulager, contribuer un peu à la bonté de l'humanité.

Le soleil t'as tapé sur la peau plus que de raison, tu le sens lorsque tu retournes à l'auberge, gravis les escaliers les bras chargés : la chaleur qui émane de ton corps, le manque d'eau dans tes cellules, tu vas encore devoir demander des litres et des litres de thé à ton hôte, et la remercier plus que de raison lorsqu'elle t'apportera en plus de ta commande, un baume pour soulager ton épiderme. Votre petit rituelle à chaque fois que tu reviens de tes expéditions.
IAN te devance dans l'ascension, pousse la porte et la retient dans son mouvement, t'en bloquant l'accès. Allons bon, à quoi il joue, encore ??

« Eh, c'est lourd, tu veux bien ??
— Ton patient est réveillé.
— Super ! Laisse-moi passer, vraiment, ça pèse.
— Prune...
— IAN.
— Il fait la grenouille, devant la porte. »

Les bras t'en tombent. Ou plutôt, tu laisses tomber ton sac sur le sol, pousse un long soupir, et t'agenouilles près de l'Automate, tapotant doucement tes phalanges sur sa tête.

« Je vois... Tu surchauffes encore.
— Je vais très bien. C'est une grenouille hostile. Je crois qu'il prévoit de te... Sauter dessus ?
— Qu'est-ce que tu racontes : c'est un Outil d'Aide à la Pacification, ils ne sont pas fait pour attaquer les humains.
— Non, mais ils peuvent les pacifier, s'ils sont hostiles. Et là, il vient de se réveiller, sans ses jambes, dans un environnement inconnu. Pas très rassurant, tu crois pas ?
— Aaaaah. »

Moue dubitative. Le point de vue est compris : après tout, IAN est un Automate, il est mieux placé que toi pour se projeter. Que faire ? Tu le questionnes du regard, et son silence est plus éloquent que n'importe quelle réponse. Quoique tu décides, ça ne sera pas une bonne solution, mais il n'en aura sans doute pas de meilleure à apporter. Peut-être que laisser la machine dans cette chambre et changer d'établissement pour le reste du séjour serait préférable ? Mais la pauvre propriétaire ! Non, tu ne peux pas faire ça.

Tu t'assoies donc en tailleur sur le sol, prend une grande inspiration, et une fois que IAN a frappé la main que tu approchais de la porte, tu te lances, de ta voix la plus enthousiaste :

« Tu es toujours là ? Excuse-le, tu n'es évidemment pas une grenouille. Je comprends que tu puisses être anxieux de te retrouver dans ma chambre sans aucune explication, mais j'ai jugé préférable de chercher de quoi te soigner plutôt que d'attendre que tes circuits se remettent en route, ne sachant pas combien de temps ils mettraient... Mh, je ne suis pas ton ennemie ? Si tu regardes autour de toi, tu verras qu'il y a de quoi s'occuper d'un Automate, des vêtements qui traînent, des feuilles en pagaille... Oh, je sais, je peux faire entrer le sac dans la pièce ? J'ai trouvé de quoi m'occuper de toi, de tes jambes, et des pièces endommagées.
— C'est ridicule... Prune, on aurait plus vite fait d'appeler du renfort.
— IAN ! Tu l'as dit toi-même, c'est déroutant de se réveiller comme ça, sans aucune réponse, laisse-lui le temps. Tu m'écoutes ? Tout va bien se passer, je te donne ma parole.
— Tu parles à une porte. Et tu demandes l'autorisation pour entrer dans ta chambre sans te faire attaquer. C'est... »

Inutile de finir cette phrase, un long soupir est suffisant.
Lun 29 Mai - 12:10
Hrodland avait l’impression qu’on se moquait de lui. Il voyait le petit automate jeter des coups d’œil depuis l’embrasure de la porte et continuer de discuter avec la propriétaire de la voix féminine qui restait cachée, visiblement sans grande conscience du danger qui se trouvait à deux mètres d’elle tout au plus. L’OAP commençait à perdre patience, il avait l’impression qu’on le considérait comme une simple nuisance inoffensive et son ego commençait à en prendre un coup. Il regrettait légèrement de ne pas avoir de dents à serrer en réponse à cette situation.

L’Outil d’Aide à la Pacification s’allongea un instant, les mains posées sur le ventre, et activa son Nascent. L’appareil mystique répondit à sa pensée et des filaments d’un gris chromé commencèrent à ramper hors de la partie démontée de sa taille comme des serpents anguleux qui bientôt s’assemblèrent en une paire de membres de substitution qui ressemblaient à des prothèses qu’on aurait trouvées dans une décharge… des prothèses pour enfant tout du moins. Commençant à se relever, il entendit de nouveau la voix féminine, qui cette fois-ci lui adressa directement la parole.

Comment ça, le soigner ? c’était complètement stupide, comment qui que ce soit à Aramila pouvait-il avoir le savoir nécessaire pour… oui il y avait des outils partout. Et puis il y avait un automate avec elle, il était probable qu’elle ne soit pas originaire du coin mais simplement une mécanicienne en voyage. La pression redescendit dans l’esprit de Hrodland, sans pour autant enterrer totalement la rage et la frustration de sa situation. Bougeant ses petites jambes qui l’amenaient à peine à hauteur de la table où il s’était réveillé, il s’approcha de la porte, toujours dans un silence de plomb que seul le cliquetis métallique et les bruits des servomoteurs des appendices éphémères venait rompre.

La porte sortit de ses gonds.

Dans un claquement brutal, Hrodland ouvrit à l’étrangère et à son automate, projetant le battant de bois dans un coin de la chambre. Pour Hrodland, être calme revenait à contenir l’envie de mettre à sac la pièce dans laquelle il se tenait, et il était à présent « légèrement agacé » de sa situation.

Surtout quand il vit le visage de son interlocutrice.

Le prénom de Prune n’avait déjà que trop résonné dans ses récepteurs auditifs, mais attester de son identité augmenta d’un cran la frustration. Elle était la géniale héritière de l’entreprise rivale. Prune Øystein, la fille d’Oliver Øystein, l’une des femmes les plus riches et influentes d’Epistopoli, voyageait dans ce royaume de péquenauds sans autre protection qu’un jouet à roulettes. Tout ceci lui paraissait terriblement suspect, aussi préféra-t-il rester suspicieux tout en jouant son jeu pour le moment.

« Il y a intérêt à ce que je puisse partir à la fin de la journée. » grinça-t-il

Il retourna vers la table et sauta dessus, les petites jambes créées par son Nascent cédant à l’atterrissage.

« Ṕ̸̠͗Ŭ̷̪̬͕Ṭ̴̄̀̚Á̷̛̖͇̼Ḭ̷̝͒̈́Ń̷̳ ̷̳̳̝͊D̴̻̅̕E̸̱͂̾͠ ̶̟͉̑̎Ġ̶̝̮͝͝A̷̩̼͊D̷̻̣̩̊G̶̱̲̊͝E̴̦̩͋͋̚Ţ̶̭̹̓ ̵̣̞̐D̶̦̈̒E̸̜̭̍̽́ ̵̼͔̋͝M̴͔̹̎͐͘E̴̢̮͇̅R̷̫̠̈D̶͖̟̥͠E̵̩̥̍͛ » s’écria-t-il dans un hurlement qui saturait son émetteur vocal.

Il se redressa comme si de rien n’était, reprenant son calme et croisant les bras tel un buste de marbre, et fixant le jouet à roulettes.

« Fais attention à qui tu traites de grenouille. »
Lun 5 Juin - 15:25
Et soudain, plus de porte. Enfin, si, une porte, mais plus loin, jeté comme un vulgaire vêtement sale dans un coin de la pièce, laissant un trou béant que la logeuse aurait très vite fait de remarquer, et de facturer en cas de non réparation des dégâts causées. C'est à peine si tu as réagi à la brutalité de l'Automate, voyant en lui un enfant capricieux, en pleine crise d'adolescence, ne sachant contenir ses émotions, peut-être à raison. Dans ta très courte carrière officielle et ta longue carrière officieuse où tu bricolais dans le petit coin du sous-sol spécialement aménagée pour toi, tu as eu le temps de découvrir moults personnalités, hautes en couleurs : lyriques, mystérieuses, excentriques, phobiques, excitées, curieuses délirantes, enfantines, mutines, et puis parfois, comme c'est le cas du petit bonhomme, là-bas, des colériques qu'un rien irrite.
Peut-il être véritablement menaçant pour toi ? C'est une question qui a le mérite de se poser. IAN c'est déjà fait un avis, et le démontre fermement en se positionnant en face de toi, faisant barrière au danger de son petit corps à l'allure fort peu impressionnante, petite boite de conserve taille enfant. Sur le papier, les OAP ne sont pas fait pour agresser les Hommes, mais pour agir en cas de menace, de non respect des lois, ou d'ordre direct implanté par leurs créateurs ; et de ce que tu sais, petite Prune, tu ne te trouves dans aucun de ces cas de figure, seulement en présence d'une créature aussi grincheuse qu'odieuse — quel est donc que ce langage fleuri !

C'est le nez froncé par l'injure que tu te redresses, trainant à ta suite ton sac chargé d'outils, sous la supervision de IAN ne quittant pas des yeux son frère d'une autre mère des yeux, les orbites creux répondant à la menace par le silence, un simple haussement d'épaules pour chasser cette tentative d'intimidation. Le fardeau tiré jusqu'à la table, IAN t'aide à le soulever sur la surface, proche de l'unité blessée. Aussitôt, tu te mets à fouiller dans tes trouvailles, sortant çà et là quelques ustensiles, partant en attraper d'autres éparpillés un peu partout dans ta chambre, tandis que ton robot s'évertue à remettre la porte en place, mettant du cœur à l'ouvrage comme dans ton atelier, lorsqu'il nettoie derrière toi pour t'éviter de faire une bêtise, ou de passer plus de temps à chercher ton matériel qu'à réellement travailler sur tes projets.

« Je vais tout faire pour que tu puisses sortir avant demain, tu as ma parole. »

Une promesse ponctuée d'un sourire, ton assistant t'apporte les jambes du patient, en piteux état. Qui de lui ou de Pamyfja est le patient le plus mal en point ? Mentalement, tu analyses, compares, envisages en silence : ces blessures ne ressemblent à rien de ce que tu as déjà traité. Pas de maladresse, ni d'incident domestique, pas non plus de la main de l'Homme... C'est un acte haineux, oui, rempli de rage à n'en pas douté, mais une telle violence... Retroussant tes cheveux en queue de cheval, ton regard glisse sur les moignons restés accrochés à l'automate. Un célécursus, peut-être ?... Non, ils ne se promènent pas dans les jungles, bien trop encombrées pour qu'ils puissent courir à leur guise. Tes sourcils se froncent, passant en revu les nombreuses bestioles présentes dans ce coin du continent.

« Hem... Je ne savais pas que les OAP étaient utilisés ici, et encore moins pour chasser des créatures dangereuses ? À en juger par tes composantes, tu n'as pas vraiment l'air d'être taillé pour ces confrontations...
— Attention à ce que tu dis, Prune, il va se fâcher, prévient IAN en apportant de l'eau fraiche à sa protégée.
— Ce que je dis ? Regarde les blessures, IAN : il faudrait être parfaitement idiot pour laisser un Automate pareil aller affronter une bête sauvage capable de faire de telles choses, en se disant qu'il a une chance d'en ressentir indemne ! Et depuis quand les OAP sont envoyés aussi loin d'Epistopoli ? Le seul, à ma connaissance, à se trouver aussi loin de chez nous, c'est Asgrevain, et je ne pense pas qu'il s'amuse à pourfendre des trucs dans les jungles alentours...!
— Asgrevain n'est peut-être pas aussi colérique que notre ami ici présent... »

Une poignée de vis s'envole mollement en direction du petit robot qui les esquive et les ramasse : peu importe qu'il ait raison ou tort, personne ne manquera de respect à un Automate en présence de Prune ! Tu t'excuses d'ailleurs en chuchotant à l'intention du concerné ; IAN est grognon, mais certainement pas méchant. D'une main experte, tu commences à travailler sur les appendices bousillés, espérant pouvoir les remettre d'aplomb en dépit du manque de ressources flagrantes en Terres Saintes.