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Fiche de lieu : Ruines de Dainsbourg

Fiche de lieu : Ruines de Dainsbourg Brandw10
Dim 11 Déc - 11:34

Ruines de Dainsbourg

Vestiges du Saint-Siège

Quasiment intactes, drapées de Brume, les ruines de la sainte cité demeurent visibles depuis la frontière tracée par l’invasion qui a su s’arrêter aux portes du pays. Avant l'établissement de la Fondation en 1900, peu nombreux étaient ceux à tenter de s’y rendre, la plupart préférant admirer les hauts clochers de la ville submergée depuis Oman. Ceux y séjournant aujourd'hui attestent que c'est une ville morte, un désert humain peuplé de monstres en tout genre. La vie semble s’y être arrêtée et pourtant rien ne pourrait faire croire que la cité est plongée dans un profond sommeil, non : les bâtiments les plus fragiles ont déjà commencé à s’écrouler et la vie sauvage a repris ses droits çà et là. Ne reste que l’architecture classique, toujours aussi édifiante, de la métropole historique, de l’aînée des Trois Sœurs, réputée pour sa beauté édifiante et son patrimoine historique.

Car jadis, Dainsbourg était ainsi : une ville épanouie, forte d’une longue histoire et siège de la connaissance, sur le point de flirter avec le renouveau. Quelques années seulement avant la Catastrophe, le clergé évoquait la possibilité de la moderniser. Mais son charme venait bien de ses constructions médiévales, de ses ruelles pavées et propres, de sa population respectueuse et soucieuse ainsi que de l’hospitalité unique que l’on pouvait y trouver. Le Saint-Siège était parvenu à instaurer une forme de paix sociale et à faire de la Haute Cité un véritable havre d’indulgence, donnant même l’exemple à Aramila, quand bien même les normes religieuses différaient. Pour être citoyen de Dainsbourg, il suffisait de se faire baptiser ; certains ne prêtaient serment devant les prêtres que pour s’y installer. Tous savaient que c’était une formalité administrative plus qu’une cérémonie spirituelle. La vie suivait son cours, le commerce était florissant et le Saint-Siège faisait contrepoids dans la diplomatie entre les nations.  Et puis la Catastrophe a frappé le 21 Bahlam 1870 et Dainsbourg fut rayée de la carte.

En Ioggmar de l'année 1900, un convoi exceptionnel s'est rendu au sein de la ville fantôme pour enquêter sur une mystérieuse secousse ressentie à Opale et Xandrie. Suite aux découvertes qui y ont été faites, l'Alliance a fait installer un campement permanent dans la capitale en ruines, baptisé le Nouvel Observatoire et protégé de la Brume par les technologies opalines et épistopolitaines. Les recherches qui y sont menées par des dizaines d'historiens et d'archéologues ont à ce jour permis d'en savoir un peu plus sur l'origine d'Uhr et la cause de la catastrophe, faisant de Dainsbourg une destination prisée par tout scientifique ou explorateur qui se respecte. Paradoxalement, cet endroit longtemps considéré comme trop dangereux pour pouvoir s'y rendre avec l'espoir de revenir en un seul morceau est aujourd'hui suffisamment sécurisé, en partie du moins, pour accueillir temporairement des curieux issus des quatre coins du continent.

Le Saint-Siège

Gigantesque cathédrale se trouvant au centre de la ville, le Saint-Siège fait à la fois office de lieu de prière et de quartier général de l'Église, du moins pour sa branche orthodoxe et à l'époque où Dainsbourg était encore habitée. Avec son architecture baroque, elle était même de son temps un lieu impressionnant et oppressant, mais l'est encore plus aujourd'hui, alors que la poussière a recouvert les vitraux et qu'une noirceur sans nom règne à l'intérieur de la bâtisse. Pourtant on croirait y percevoir, certaines nuits, des lueurs de flambeaux, comme si l'endroit abritait encore des âmes. Pour le commun des mortels, il ferait davantage sens qu'il s'agisse de fantômes, mais certains mettraient leur main à couper que des vandales ou un culte y auraient installé leur repère. Malgré leurs suspicions portées vers le Treizième Cercle, les nombreuses recherches lancées par le Concile Œcuménique n'ont jamais donné de suite à ces rumeurs... lorsque les expéditions revenaient de leur patrouille dans les rues de la cité fantôme. 

La Fondation

Établie en plein centre-ville, en périphérie du gouffre qui s'y est creusé en 1900 et permet aujourd'hui d'accéder facilement aux Souterrains, la Fondation est le nom donné à la zone sécurisée par le convoi qui a permis de mener des recherches dans la cité dévastée et d'y faire d'intéressantes découvertes. Si intéressantes que Opale et Epistopoli ont par la suite donné leur accord pour que les technologies utilisées dans l'optique de repousser la Brume soient maintenues pour l'installation d'un campement. S'y pressent depuis de nombreux scientifiques et explorateurs, tentant de percer à jour tous les secrets de la Sainte Cité et investiguant l'ampleur des souterrains dans l'espoir de faire une nouvelle découverte majeure qui pourrait tout bousculer. Pour l'instant, la Fondation ressemble plus à un ramassis de tentes et de chapiteaux dressés sur un terrain vague qu'autre chose, mais l'idée serait demain d'y construire un véritable institut de recherche sur la Brume dépendant uniquement de l'Alliance. Un nouvel Observatoire, en quelque sorte, raison pour laquelle certains appellent le campement de cette façon.

Les Souterrains

Il a toujours été de notoriété publique que seule l'Église se gardait le droit d'accéder aux réseaux de souterrains filant sous la sainte cité. Même à l'époque où celle-ci relâchait sa vigilance sur bien d'autres points, elle n'a cessé de maintenir une garde stricte des portes y menant, sans que quiconque sache réellement pourquoi. Nombreux sont les petits malins à avoir tenté de s'y infiltrer, mais les échecs étaient souvent cuisants, lorsqu'ils étaient retrouvés à temps avant de s'enfoncer toujours plus profondément sous la croute terrestre et de se perdre à jamais. Car au plus profond des dédales chtoniens se trouvent des infrastructures antiques, construites il y a approximativement deux mille ans et dont même les prêtres les plus zélotes ne sauraient expliquer l'utilité. Là se trouvent une bibliothèque ainsi qu'une grande porte infranchissable menant vraisemblablement sur une large pièce, ainsi que des cachots laissés à l'abandon... en apparence, du moins. Qu'il s'agisse des gardes dainsbourgeois affectés au lieu ou des prêtres venus s'instruire des livres interdits de la salle d'archives, tous exprimaient leur volonté de quitter les lieux dès qu'ils y mettaient les pieds, comme si une volonté mauvaise y régnait et souhaitait les faire partir en courant. Ceci sans compter les étranges grognements semblant venir des murs, dans les cellules de la prison...

Les Archives

Ardemment protégées et longtemps demeurées inaccessibles, les Archives de Dainsbourg peuvent aujourd'hui être consultées par n'importe quel chercheur de la Fondation. En partie du moins, car près de la moitié des livres qui s'y trouvaient ont brûlé lors du grand incendie initié par le 13e Cercle après qu'il se soit introduit dans les Souterrains. C'est avec cette tentative de masquer ses traces que l'organisation aurait provoqué l'explosion d'une poche de gaz souterraine et une secousse ressentie jusque dans les pays voisins. Bien qu'arrivé sur le tard par rapport au méfait, le convoi dépêché par l'Alliance est tout de même parvenu à sauver le reste des Archives, éliminant à temps le traitre du nom de Stolos avant qu'il ne puisse terminer le travail.
Les Archives de Dainsbourg ne sont pas simplement impressionnantes par leur taille ou leur architecture, mais aussi par le contenu des registres qu'elles renferment. La plupart traitent, en effet, de savoirs considérés comme interdits par la branche orthodoxe de l'Église : soit car ils sont contraires aux dogmes religieux ou bien car ils sont précurseurs dans le domaine scientifique. Selon une série de livres que l'on peut trouver sur une étagère, un premier modèle d'Automate aurait par exemple été confectionné et mis en service dans les premiers siècles à partir d'une technologie que l'on pourrait qualifier de « récente ». D'autres mentionnent des savoirs anciens « oubliés », probablement transmis de génération en génération au sein de certaines familles d'ingénieurs. Mais c'est essentiellement dans une petite salle à l'entrée dissimulée derrière les rayonnages, visiblement ignorée par les vandales, que les découvertes capitales ont eu lieu : entreposés là y figuraient des livres parlant de trois grands continents sous la Brume où vivaient jadis des civilisations antiques dont l'une d'elle serait l'ancêtre d'Uhr, l'Empire d'Yfe. Aujourd'hui, l'Alliance a déplacé ces écrits, dans l'optique de les conserver en sécurité le temps de les étudier et de pouvoir confirmer leurs exactitudes, avant de dévoiler publiquement l'étendue de leurs révélations. 

La Citerne

Cette étrange construction située au plus profond des Souterrains semble à l'origine être un système de collecte des eaux de pluie lors des premières années de la Cité avant de trouver un nouvel objectif : celui de contenir prisonnier un individu en son centre. Encore aujourd'hui, on sait peu de choses à propos de cet endroit ou de l'identité de celui qui y était détenu : des restes fossilisés ont été trouvés, laissant entendre qu'il s'agissait du condamné au funeste destin. Toutefois les circonstances de sa mort ainsi que les étranges gravures sur son corps et le dôme énergétique dans lequel il était maintenu, encore fonctionnel à ce jour, laissent croire qu'il ne s'agissait pas d'un simple criminel, mais probablement d'une personne condamnée à la Damnatio Memoria. Curieusement, la technologie derrière les faisceaux énergétiques alimentant la cellule, issus des multiples piliers de la pièce, possède de nombreuses similitudes avec celle des cristaux découverts dans les ruines. Serait-il possible que l'Église ait su comment les utiliser, voire les fabriquer ? Et qui pouvait bien être cet homme pour connaître pareil sort ? Tant de mystères que les chercheurs s'entêtent à élucider, même si les recherches n'ont jamais autant avancé ! 

Évènements

An -30 à 1 - La Grande Sœur  

Des trois chantiers de grandes cités lancés par les serviteurs des Douze pour accueillir l'humanité, c'est bien Dainsbourg qui est le plus colossal ainsi que celui qui attire le plus de main d’œuvre, en tant que capitale religieuse parmi ses pairs. Toisant la ville dont la superficie surprend déjà, la cathédrale du Saint-Siège a la priorité et est rapidement terminée en fin d'année de l'an -1. À peine installés, les plus fervents croyants et les Dieux y annoncent ensemble la fondation du Panthéisme, sacrant le lieu par la même occasion, qui deviendra un véritable symbole de l'Église durant ses meilleures années. Parallèlement, un chantier souterrain est lui aussi mené à son terme avant que la ville ne soit véritablement habitable, ce qui prête à penser que la construction de la cathédrale n'aurait été qu'une façade pour une construction encore plus démesurée située sous terre.

An 896 à 1143 - Les sorciers de Dainsbourg  

Alors que les cités religieuses décident de purger leur population, et celle des cités alentours, du mal qui les ronge, Dainsbourg donne personnellement la chasse aux Portebrumes et au Treizième Cercle, laissant un moindre répit aux savants et intellectuels. Le bilan n'en est pas moins lourd, devant une chasse aux sorcières aussi injuste qu'efficace, car la délation est une preuve suffisante pour les inquisiteurs qui n'hésitent pas à brûler et pendre tous les profils suspects. On considère généralement que le catalyseur de l'inquisition dainsbourgeoise aurait été le meurtre en série de plus d'une centaine de prêtres dans des conditions similaires de l'an 894 à l'an 1006, imputés au Treizième Cercle en raison de leur signature rituelle des crimes.

An 1272 à 1566 - La fuite en avant  

Plutôt que de s'excuser comme Aramila ou de se murer dans le déni comme Sancta, Dainsbourg préfère faire profil bas durant les siècles suivant l'Âge Noir. Se montrant davantage ouvert, mais pas trop, le Saint-Siège marche sur des oeufs pour se faire oublier et mise sur les politiques sociales et la bienveillance pour se redonner une image de cité exemplaire. Contre toute attente, cela fonctionne et les horreurs de jadis sombrent peu à peu dans l'oubli alors que la population dainsbourgeoise est reconnue comme particulièrement unie et généreuse. Mais aussi bien les Portebrumes que le Treizième Cercle n'ont pas oublié eux et de temps à autre des attentats viennent marquer les esprits, rappelant les moments les plus sombres de l'Histoire.

An 1634 à 1780 - Les enfers technologiques  

Se vantant d'être les héritiers de l'histoire, les archevêques de Dainsbourg mettent en garde leurs cités voisines sur l'utilisation de nouvelles technologies aux effets secondaires peu connus. La Haute Cité rejette en bloc l'utilisation du Myste comme du pétrole et n'adhère pas du tout aux prémices de la robotique. Bien que portant au loin, la voix du Saint-Siège peine à faire preuve d'autorité et les mises en garde ne sont pas écoutées. C'est la première fois qu'une ligne de front semble démarquer les deux principales mouvances du millénaire de façon quasi égale : la science d'Opale et Epistopoli contre la religion de Dainsbourg et Aramila.

An 1853 à 1859 - Les guerres d'Aramila  

Malgré ses beaux discours et son alliance réaffirmée à multiples reprises, Dainsbourg peine à mobiliser suffisamment d'hommes ou d'armes pour venir en aide à sa jumelle. L'impuissance de la cité religieuse est profondément marquée lors des guerres aramilannes, ce qui paradoxalement la fragilisera davantage que sa consœur, parvenue à empêcher une victoire totale de l'ennemi, sur le plan politique international pour les décennies à suivre.

21 Bahlam 1870 - La chanson de Dainsbourg  

Ce qui commença avec une petite brume perdue dans la ville se finira dans un véritable bain de sang, alors que des centaines de milliers de dainsbourgeois sont déclarés disparus ou morts suite à la submersion de la Haute Cité sous la Brume. Le monde entier est sous le choc et la peur s'installe ; dans les tavernes, les bardes n'ont de cesse de chanter le désespoir des survivants. Cet évènement marque un tournant dans l'histoire d'Uhr et l'avènement d'un nouvel âge : celui de la Vérité.

10 Pthelior 1900 - Le convoi du Secret Originel  

Alertés par une secousse venue de la ville fantôme, les Hautes Cités décident, avec l'Alliance, de constituer un convoi pour investiguer les ruines et trouver l'origine du tremblement de terres. Après avoir sécurisé un périmètre autour d'un gouffre creusé dans le centre-ville, un groupe d'explorateurs est confronté à un monstre vivant dans les Souterrains et parvient à le défaire pour ensuite découvrir une curieuse salle ayant servi à détenir un prisonnier, tandis qu'un autre neutralise un traître venu d'Epistopoli avant qu'il n'ait pu achever son travail et réduire en cendres de précieuses archives. Ses dernières paroles resteront gravées dans le marbre, provoquant un tollé à l'international en révélant que le Mandebrume serait en vérité derrière la catastrophe de Dainsbourg... et aurait infiltré Epistopoli. Dans l'optique de continuer à pratiquer des recherches sur place, le camp de la Fondation est dressé dans la zone sécurisée, brassant depuis chercheurs et experts venus de toutes parts.