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Fiche de lieu : La Crevasse

Fiche de lieu : La Crevasse Brandw10
Ven 21 Oct - 12:54

La Crevasse

Le gouffre hurlant

Son nom l’indique subtilement : la Crevasse est un lieu souterrain. Formée il y a de ça plusieurs siècles, peut-être plusieurs millénaires par les mouvements cataclysmique des roches et de la terre, elle s’étend comme une gigantesque plaie oblique vers les profondeurs. Ses habitants eux-mêmes sont incapables de dire jusqu’où elle s’étend précisément. Certains d’entre eux, à la recherche d’un défi à leur hauteur ou simplement par curiosité, s’y aventurent parfois. Les rares saraphs à en remonter le font invariablement sans leurs cornes, et parlent de visions cauchemardesques et affolantes, et d’ennemis plus terribles que les plus terribles engeances de la Brume.

L’entrée du foyer ancestral des saraphs est tenu secret des autres races, et si d’aventure un explorateur chanceux et intrépide venait à le découvrir, y pénétrer serait plus qu’ardu : Une gigantesque porte de pierre et de métal en barre l’entrée, et aucun mécanisme ni aucune poignée n’y figure. Le seul moyen de l’actionner reste de verser une mesure suffisante de sang saraph dans le réceptacle prévu à cet effet. Nul doute que ce n’était pas la race qui à l’origine disposait dans son sang de la bonne signature, mais les anciens occupants ont tous disparu. Malgré cela, le foyer des géants cornus porte encore partout les traces de ses anciens maîtres. Ils devaient être grands, autant si ce n’est plus que les saraphs, au vu des dimensions titanesques des bâtiments sculptés dans les roches des parois du gouffre. La plupart des artefacts et des technologies laissés derrière eux sont incompris et mal entretenus, les locataires actuels n’ayant que peu d’intérêt pour ces choses-là.

L’endroit est divisé en plusieurs quartiers, de deux types : ceux contrôlés par les diverses portées (les clans des saraphs), et les parties communes. Les quartiers portant les noms des portées sont réservés à ces dernières, et à leurs invités, dont le nombre reste invariablement très bas. se passer de cet accord est vu comme un geste d’agression intolérable, et entraîne immanquablement une réponse prompte et violente. Chaque quartier se reconnait facilement : le clan qui le possède le peint de ses couleurs, et érige à ses limites de nombreux signes marquant clairement leur territoire : statues, guirlandes de crânes sculptés et peints, totems divers… Les traditions varient, mais il est impossible de les confondre. A cause de la configuration unique de la Crevasse, les domaines des clans sont sculptés à même le flanc des parois, et les quelques points d’accès qui y mènent sont défendus en permanence.

Les parties communes, elles, sont généralement placées au niveau du sol. On y trouve les commerces et les services nécessaires au fonctionnement d’une société, ainsi que les vastes étendues servant à produire la nourriture des saraphs. Ces derniers utilisent le lichen et les champignons endémiques de l’endroit, profitant de leur rythme de reproduction rapide pour nourrir leur bétail, lui aussi adapté à la vie souterraine des lieux. Si aucun saraph ne s’abaisserait à ce genre de pratique, ils maintiennent en revanche une population d’esclaves issus d’autres races, s’occupant de ces taches et d’autres besognes jugées ingrates. Les terres environnantes, peuplées par des peuples tribaux et souvent très pacifiques, fournissent un vivier privilégié. D'autres professions sont en revanche particulièrement respectées : les saraphs traitent notamment les forgerons et les armuriers avec un grand respect, et réservent cet art à leur seule race. Leurs créations sont universellement reconnues, bien que peu d’entre elles soient à la taille des autres races. Enfin, on trouve également facilement un grand nombre de gymnases et de salles d’entrainement, ainsi que toute une série de lieux jugés utiles au développement de l’habileté physique et martiale. Nombre de bâtiments sont de toute évidence des reliques laissées par leurs anciens propriétaires : les saraphs ne font que peu de cas de l'histoire des autres, et ne s'y intéressent. Ils ont parfaitement conscience du potentiel historique et technologique des ruines qu'ils habitent, et que de nombreux trésors y dorment sans le moindre doute. Cela ne les intéresse aucunement.

La Grande Halle des Grands Ancêtres

Il est très difficile de faire respecter quoi que ce soit à un saraph, surtout quand le respect en question se voit exigé sans se trouvé renforcé par l’établissement d’une hiérarchie claire et démontrable. Pourtant, tous traitent avec la plus grande révérence ce lieu. Tous les Grands Ancêtres des saraphs y figurent, d’une façon ou d’une autre. Certains sous la forme de statues immortalisant leur apparence, d’autres y étant simplement été inhumés. La grande majorité d’entre eux ont sombré dans l’oubli, et leurs restes anonymes ne veulent plus rien dire pour personne. Malgré cela, ils disposent du privilège insigne d’accéder à l’immortalité, leur esprit se joignant ici à celui de leurs pairs.

Toutes les portées ne disposent pas de traditions religieuses ou mystiques, mais toutes celles qui en ont attribuent à ce lieu une valeur hautement symbolique, et nombre de leurs rites incluent des pèlerinages en son sein. Il n’est pas rare d’y trouver des saraphs en train d’y méditer, pour espérer retirer un avantage quelconque de l’aura qui imprègne le grand mausolée.

Les fonts baptismaux

Gigantesque complexe se composant d’une suite de fosses et de gradins, les fonts baptismaux sont un des endroits où se concentrent la majeure partie de l’activité des saraphs. Ces derniers s’y retrouvent pour se battre, et si les quelques lois qui régissent leurs interactions interdisent normalement le meurtre, elles servent dans les faits à réguler cette pratique. C’est ici que les duels à mort, très communs chez les saraphs, prennent place lorsque les deux ennemis ne peuvent plus simplement attendre d’être sortis de la Crevasse. D’autres, plus régulés et donc considérés comme à la fois moins amusants et moins glorieux, disposent de règles permettant sinon de garantir la survie des participants, au moins d’en augmenter les chances.

Il est commun, avant qu’un saraph ne parte faire ses cornes, de le jeter dans une des fosses. La cérémonie qui suit ce geste, bien que variant de portée en portée, est souvent d’une grande brutalité. Le jeune saraph doit parfois supporter de se faire battre pendant de longues minutes, ou prouver sa maîtrise en affrontant plusieurs ennemis à la fois. C’est de cette pratique que l’endroit tire son nom, le sang versé à cette occasion servant à baptiser le nouvel adulte.

La Plongée

Au-delà des zones habitables s'étend la Plongée. Zone envahie par la brume et peuplée de créature vaguement humanoïdes, elle est jugée comme inhabitable. Nombre d'efforts d'assainissements ont déjà été entrepris, mais aucun n'a pu éradiquer de manière définitive les nombreux dangers qui y rodent. Il est aujourd'hui coutumier pour les jeunes saraphs encore consignés dans la Crevasse de se frotter aux dangers qui y rodent, et ainsi d'engranger un début d'expérience du combat. Si la pratique est officiellement découragée, elle est dans les faits tolérée.

Toutefois, la Plongée n'est (comme son nom l'indique) qu'une zone préliminaire, un endroit transitoire entre deux territoires différents. Au-delà de cette dernière s'étend l'Abysse, zone plus dangereuse encore. Si des efforts notamment de cartographie et de recensement des ennemis présents ici ont été entrepris, ces derniers ont été vains lorsque confronté à l'Abysse. Même pour le peuple guerrier, l'endroit résiste à toute tentative d'étude, et des rares personnes à s'y être aventurées aucune n'en est jamais revenue. L'endroit est aujourd'hui ignorée de la grande majorité des saraphs, et seuls les plus désespérés d'entre eux, sentant leur vigueur décliner sous l'effet de l'âge, essaient d'y trouver une mort suffisamment glorieuse et brave pour compenser ces lacunes.

Malgré cela, les habitants de la Crevasse ont au cours de leurs nombreux voyages recensés nombre d'autres endroits semblables, se décomposant en zones remarquablement similaires. La théorie prédominante chez eux est aujourd'hui que l'Abysse serait en fait un immense réseau de galeries souterraines, reliant des endroits pourtant particulièrement éloignés.

Évènements

Maintes portées antérieures – Le Rougeoiement  

Ubilamkhan, figure légendaire et mythologique, trouve la Crevasse et en force l’entrée. Rassemblant de gré, ou le plus souvent de force les bandes de saraphs de la région, il apporte pour la première fois dans l’existence de la race un semblant d’ordre et d’organisation, et édicte quelques lois sommaires devant régir leur vie en société.

Maintes portées antérieures – L’Atermoiement  

Logadheikhan honore la mémoire de son père et fonde la première portée. Si tous ne sont pas enthousiastes, et que beaucoup considèrent (sans doute à raison) cette manœuvre comme un moyen de se couvrir de gloire et d’amasser du pouvoir, le jeune saraph fait rapidement taire de manière définitive ses opposants les plus féroces, remportant alors l’adhésion unanime des habitants de la Crevasse.

Maintes portées antérieures – Le Déferlement  

Peu de choses sont réellement connues de cet évènement. Les saraphs de la Crevasse entrent en guerre contre un ennemi dont le nom et la forme sont tombées dans l’oubli. C’est l’émergence de la première et unique Grande Horde, fédérant des milliers de guerriers cornus tous unis par le même but. Aujourd’hui, nul ne sait si la guerre s’est soldée par une défaite ou une victoire.

Quelques portées antérieures – L’Ensoleillement  

La Grande Halle est créée. Lieux servant à la fois d’exemple pour les jeunes générations, il a aussi pour but de solidifier une identité commune et de lutter contre les divisions de plus en plus amères qui séparent les portées.

Quelques portées antérieures – L’Embrasement  

La Brume n’empêche pas les volontés des saraphs de s’exprimer. Ils ont toujours besoin de voyager pour faire leur preuve, et maintenir au même endroit une population trop importante est jugé comme trop dangereux. Si la tradition qui demandait aux jeunes saraphs d’aller faire leur cornes dans le vaste monde est antérieure à cette date, elle prend à cette occasion une forme officielle, et passe dans le registre des nombreuses lois coutumières et informelles qui régissent cette société.

Dans le futur – Le Ravissement  

Un jour, la Horde Renouvelée se reformera. Un jour, les saraphs trouveront de nouveau un ennemi qui justifiera qu’ils s’unissent. Ainsi parla Kulumkhan, dernier de sa portée.