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De plumes et d'Acier [Sylas Edralden]

De plumes et d'Acier [Sylas Edralden] Brandw10
Jeu 6 Juin - 15:12


De plumes et d'acier

Sylas Edralden


Au crépuscule, le dernier éclat de soleil, juste avant de mourir, devenait flamboyant. C’est ce moment où la chaleur écrasante du désert laisse place à la noirceur de la nuit qu’Ellendrine avait choisi pour répondre à la demande de l’archevêque d’Aramila.

Sylas Edralden lui avait accordé une audience qui s’était mieux déroulée que prévu. Il semblait intéressé par ce que cette personnalité hybridée entre Opale et Aramila pouvait proposer comme axe développement, au point de visiter son navire marchand. Volant sur les ailes du pégase blanc qu’elle avait emprunté à une troupe de marchands, son frère volait à leurs côtés. Deux inséparables qui se suivaient dans les cieux comme sur la terre. Les sabots claquèrent au contact du toit du Concile Oeucuménique.

Des gardes sacrés de vigies ne tardèrent pas à l’intercepter. Aussi déclina-t-elle prestement son identité et la raison de sa venue. Kidnaper le premier homme de l’Etat. C’est à sa demande, précise-t-elle.

Sous bonne garde, elle patienta le temps que l’on aille chercher le saint homme. La lune montait, ce qui garantirait une certaine visibilité sur le lacet d’argent offert par l’Adriane, avant de rencontrer l’anse formée par la petite mer qui donnait ses contours à la presque-île d’Etyr. Ils n’auraient ensuite qu’à descendre les côtes d’Etyr. En deux ou trois heures, ils seraient au-dessus du port où mouillait le navire.

Ils n’avaient pas eu à attendre des semaines la prochaine escale du bateau, au risque de manquer ce rendez-vous si une affaire d’état pressante se jouait. Non, l’avancée progressive de la brume sur l’île aux dragons, de même que la hardiesse de l’alliance pirate naissante rendait les traversées beaucoup plus périlleuses. L’aristocrate redoutait que le futur de la liaison commerciale des épices par la mer ne soit compromis.

Mais c’était un problème pour plus tard. Elle avait déjà laissé germer deux ou trois idées impliquant le fret aérien et la guilde des monétaristes. En attendant, le ventre d’acier s’offrirait à leur visite. Sa laideur était indéniable. Son utilité tout autant.
-« Votre Sainteté. Je suis heureuse de vous retrouver comme convenu. J’espère que vous n’avez pas le mal de l’air. J’ai pensé que la vision de la côte serait particulièrement grandiose, tout en permettant un voyage rapide par les airs... si vous avez une question, je suis à votre écoute. Il nous sera difficile de parler une fois en vol.»

Cette fois, elle avait laissé tomber l’idée de porter une tenue féminine. Ses vêtements ressemblaient davantage à ceux d’un cavalier. Parée de son voilage blanc qui claquait déjà dans le vent du soir à cette altitude, elle n’attendait que son feu vert pour enfourcher à nouveau sa monture et s’élancer en plongeon vers les ruelles d’Aramila avant d’ascensionner.


Dernière édition par Ellendrine Brightwidge le Ven 28 Juin - 0:39, édité 1 fois
Dim 9 Juin - 22:41
La journée avait paru interminable et monotone, alors que l’homme de foi s’était retranché dans son bureau. La table usée était recouverte de notes éparses et de tasses de thé non débarrassées. Ce n’est que lorsque l’astre solaire disparut derrière la silhouette d’une falaise lointaine que son attention fut détournée ; la mine sombre, il tourna la tête vers la fenêtre, contemplant le raie de lumière terne qui annonçait le crépuscule.

Il profita de ce répit pour s’affaler sur le dossier grinçant de sa chaise et étirer les bras avant de se masser les tempes. Et comme s’il contrôlait le temps, alors qu’il s'attachait à cette besogne administrative digne d’un fardeau pour l’esprit, un domestique toqua promptement à la porte et, après qu’il lui fut donné l’ordre de se présenter, annonça sans détour :

« Votre hôte vous attend sur le toit du palais, Monseigneur.
Le toit…? »

L’employé baissa le regard, n’offrant qu’un silence incrédule à l’archevêque, avant de débarrasser la vaisselle qui trônait sur le bureau de son supérieur. L’homme inspecta brièvement sa tenue : sombre, légère, elle le faisait ressembler, à s’y méprendre, à un bandit, ou quelqu’un à qui on eût prêté de bien sombres desseins. Pour l’occasion, il s’était soustrait à tout apparat religieux, s’était défaussé de tout oripeau qui eût rappelé son statut. Non pas qu’il s’eût agit d’une visite secrète, mais certainement pas diplomatique.

« Merci. » dit enfin Sylas avant de prendre congé.

Il gagna le toit de l’édifice et, alors qu’il s’approchait de cette silhouette féminine connue, il étira un sourire poli et hocha la tête. Son attention fut ensuite détournée par le pégase.

« Eh bien, si je devais m’attendre à cela. L’expression “se faire mener en pégase” prendrait-elle tout son sens ? Ce sera la seule question que j’ai à poser… »

Une douleur naissante étreignit sa poitrine alors qu’il s’approchait de la bête, veillant à s’installer correctement derrière la cavalière. Il déglutit et, sans hésitation, passa ses mains autour des hanches d’Ellendrine.

« On n’a qu’une seule vie. » dit-il en guise d’approbation.

Alors l’équidé, chargé, entamma une galopade sommaire et, à la surprise de l’Archevêque, se jeta dans le vide. L’homme, le souffle coupé, plaque sa joue contre le dos d’Ellendrine et ferma les yeux.

C’est à ça que ressemblait la mort ? Une sensation de chute vertigineuse dans le vide ?

Et puis, soudain, un contre-coup, brusque, le secoua. Le vent, frais, sifflait dans ses oreilles, au point que lui-même n’entendit pas sa propre clameur d’étonnement. Alors que le pégase reprit de l’altitude, sa course étant plus stable – plus haute aussi – il se redressa et ouvrit les yeux pour contempler, depuis la monture, les toitures d’Aramila en contrebas. Mais alors qu’ils volaient, sous ses yeux disparaissait l’Œuvre de l’Homme pour laisser place à l’Œuvre des douzes.

Silencieux, il apprécia le voyage, guidé notamment par le cours de l’Adriane jusqu’à l’Anse qui séparait les côtes de la Presqu’île.

Sylas se montra tout autant crispé lors de l'atterrissage que du décollage. Et s’il avait manifestement apprécié le trajet – son visage détendu en témoignait – il n’était pas mécontent d’être arrivé.

« Vous essayiez de m’impressionner, peut-être ? questionna-t-il alors qu’il remit les plis de sa tenue en place. Je comprends que le temps est une denrée précieuse, mais je m’attendais à un aller plus… Tranquille. Enfin, vous êtes efficace, et c’est appréciable. J’espère que je serai autant époustouflé par vos travaux que par votre habileté à chevaucher, ma Lady. »
Ven 28 Juin - 3:11


De plumes et d'acier

Sylas Edralden


-« Je trouve étonnant que nos concitoyens n’y aient pas davantage recours, si vous voulez mon avis. L’horizon est si dégagé et les sols si meubles pour les charrettes. »

La seule explication à ses yeux était que les Aramilans étaient profondément conservateurs et prudents à tous les égards, préférant dans le tamanain un représentant de la faune locale. Et surtout un terrien, bien ancré dans le sable.

Elle crut un instant que l’archevêque aller opposer une dénégation simple et redescendre demander un attelage de dromadaires, ce qui aurait tout de suite auguré un voyage de plus d’une semaine ! Au bas mot. Mais après un bref temps de réflexion, il s’approcha d’elle. Ellendrine tenait le second pégase en bride et, à sa grande surprise, il se propulsa derrière elle.
-« Ouf ! Votre Sainteté ! » s’exclama-t-elle alors qu’il passait les mains autour de sa taille.

Le temps d’éclaircir ses intentions s’envola en même temps que la bête surprise se mit à cavaler vers le rebord du toit à l’architecture somptueuse. Le pégase s’élança et… plongea de manière rectiligne vers le sol.

Un long hurlement accompagna la descente. Les pavés se rapprochaient bien trop vite malgré la hauteur ! Le pégase poussa un hennissement en s’arqueboutant sur ses rémiges. Et le voile blanc fouetta le visage de l’archevêque jusqu’à s’y empêtrer. Tout aurait pu s’arrêter là. Dans un plaf mortifaire sur les pavés.

Mais Aramila est terre de magie. Et s’il en est, le Concile Œcuménique est l’édifice des sacres entre les sacres. Et Sylas Edralden, saints entre les saints. Les auspices généreux des Douze leur furent donc favorables et le brave pégase réussit à donner tout ce qu’il avait pour redresser et attraper un courant ascendant, après être passé en rase-motte sur les tentures des étals du marchés nocturne.

Figés sur les mords, les mains d’Ellendrine ne bougeait pas, tandis que ses joues reprenaient un peu de couleur, aidé par l’air chaud du soir, qui paraissait relativement frais en enveloppant tous leurs corps à cette vitesse. Le second pégase finit par les rattraper, virevoltant entre une tour de garde aux abords de la murailles extérieure.

Quand bien même les paysages étaient inoubliables, l’archéologue étaient elle aussi bien contente de rejoindre la terme ferme. Surtout en un seul morceau.

-« Pas du tout. J’imagine que vous avez fait pire dans votre jeunesse. Il me semble que ce vol allie l’utile à l’agréable. Ainsi, votre absence à la tête de l’Etat sera assez brève pour ne pas vous incommoder… merci du compliment en tout cas, votre Sainteté. Nous verrons si vous apprécierez la visite… sachez néanmoins que pour deux adultes, il vaut mieux prévoir une monture par personne, sauf en cas d’évacuation. La pauvre bête a l’air au bord de l’apoplexie. »

Son camarade avait l’air de le charrier l’air fendard, en trottinant d’un air tout à fait reposé.

Les gens du port n’avait pas été prévenu de sa venue. C’est qu’elle aimait bien arriver de manière impromptue pour inspecter l’entretien du vaisseau et les comportements quand chacun se croyait à l’abri des regards. Ou envoyer un de ses représentants. En l’occurrence, elle avait d’autres raison.

-« Il n’y a personne pour nous accueillir. J’ai jugé imprudent d’aviser de la visite d’une personnalité importante en avance, pour des raisons de sécurité évidente. »

Il leur fallait donc marcher en remontant les docks. Comme tous les ports, l’endroit n’était pas des plus recommandables. Il fallait voir que les « pirates » et marins Aramilans formaient des versions bien plus ingénues du loubard que dans la plupart des autres pays. Quelques tritons jouaient aux cartes sur un tonneau en fumant la pipe. Et un arracheur de dent proposait ses services aux hommes du port. Sylas et Ellendrine enjambèrent quelques tas de corde épaisse, arrimant de gracieuses caravelle de bois et de voile aux quais, avant de parvenir vers une silhouette bien plus monstrueuse, faite d’ombre et de boulons.

-« Voici le Cordelius… un nom sinistre en hommage à mon grand-père. J’ai déjà pensé à le renommer de manière plus poétique… mais cela allait bien avec le personnage. »

La silhouette imposante surplombait tous les autres navires, leur donnant des airs de jouets pour enfants. Le Cordelius imposait d’ailleurs sa hauteur démesurée aux troquets et autres hangars bordant le port. Aucun bâtiment n’était réellement dimensionné à travers le pays pour assurer sa maintenance. Il avait déjà fallu maçonner spécifiquement son quai de chargement et déchargement pour répondre aux contraintes techniques hors catégorie.

-« C’est un navire typique de la flotte opalienne. Ses lignes sont particulièrement laides. Il est lourd, fait d’acier, principalement, et propulsé par la combustion de charbon et d’autres types d’énergie… »
Présenta-t-elle, en se gardant de préciser que « myste » serait le mot qui viendrait combler son ellipse. Le blasphème serait trop lourd à digérer d’emblée, même pour un homme de la stature et de l’ouverture de Sylas Edralden.
« Sa vitesse moyenne est de 22,5 nœuds, quel que soit les conditions climatiques ou les intempéries, ce qui en fait le navire marchand le plus rapide autorisé à mouiller dans les ports du royaume. »

Elle savait que ses dimensions, les matériaux qui le composaient, son équipage, comme son drapeau… tout avait fait grand bruit à l’époque de son mariage. Tout ! Obtenir les autorisations administratives pour le commerce et le voyage le long des côtes avaient été un calvaire diplomatique. Les tribuns n’avaient cédé qu’au nom de la diplomatie, après un bras de fer conséquent, uniquement sous la promesse qu’il s’agirait d’une exception. Et aussi parce que ce prodige ouvrait un nouveau débouché commercial aux épices aramilane vers Opale, que d’autres caravelles classiques auraient le droit d’emprunter à sa suite.

« Je vois que vous êtes sans voix. Il va sans dire que ce bâtiment n’a pas été conçu par une femme… sans quoi il aurait un minimum de finesse. Pour ce que j’en sais, techniquement, il pourrait presque être converti en l’un des anciens modèles de navire de guerre Brightwidge… et malheureusement, il faut bien cela pour dissuader les Banshees et pirates de l’île au Dragon de s’en prendre à sa cargaison. »

Il était de notoriété publique que malgré ses traits épais, le Cordelius était l’un des moyens les plus sécurisés de rallier Opale par la mer, même s’il n’était jamais complètement à l’abri des aléas.

Un homme en train d’uriner dans le port reçu une frappe sur l’épaule et se retourna l’air mécontent vers celui qui le dérangeait dans ses besoins naturels. Il en mit de partout sur les bottes du matelot, avant de se rendre compte qu’ils n’étaient qu’à une encablure d’hôtes de marques.

-« Lady Brighwidge ! Vous ici ! Voulez-vous que je réveille le capitaine ? »
-« Bonsoir, matelot, ce ne sera pas nécessaire… mais je vous saurai gré de bien vouloir faire descendre la passerelle et de prévoir quelques commodités pour moi et mon invité. Nous aurons besoin de faire un brin de toilette et de nous restaurez. »
-« Très bien, milady. »

Deux coups de sifflet perçant. Sylas put observer la magie de petites fourmilles invisibles actionnant quelques poulies et mécanismes pour faire descendre un mini-pont et des escaliers, afin de leur permettre d’atteindre le pont, à une hauteur conséquente. Le Cordelius ressemblait assez à une forteresse flottante sur le point d’avaler l’archevêque et de s’enfuir dans les profondeurs de la mer.

-« Êtes-vous prêts, Sylas ? » se permit-elle avec familiarité.
Après tout, il s’était collé à elle et ils avaient failli s’écraser ensemble.
Mer 3 Juil - 22:10


De plumes et d'acier

Sylas Edralden


« Dans ma jeunesse ? Si, par pire, vous entendez se frotter à un Concile sclérosé et, contre toute attente, être désigné comme archevêque à dix-huit ans révolus… Je dois dire que c’est le plus lourd fardeau que j’ai eu à porter jusqu’ici, et que, dans une autre existence — plausible où non, les Douze me protègent — peut-être aurais-je chevauché un pégase pour m’en extasier… »

Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il remit succinctement les mèches de sa chevelure poivre sel, qui avaient été fouettées par les bourrasques, bien en place. Il jeta un œil rapide à la monture, éreintée, et finit par se tourner vers elle comme pour lui témoigner un bref signe de respect, le menton baissé et le buste légèrement courbé.

Il emboîta ensuite le pas à son hôte, prévenu que sa présence n’avait pas été elle-même prévenue, et rythma ses pas sur ceux d’Ellendrine en observant autour de lui. La silhouette dudit Cornélius, un brin sinistre, contrastait avec l’ambiance apaisée du port. Il sentit, un bref instant, son cœur se serrer, mais cette fugace sensation de colère fut amoindrie alors qu’Ellendrine exprimait tout haut ce qu’il pensait tout bas. Oui. Ce vaisseau était laid. Son matériau était froid. Et l’autre type d’énergie, passé sous silence, était synonyme de blasphème. Il se terra dans un mutisme momentané, écoutant Lady Brightwidge qui notifia même son silence.

« Je suis en général admiratif de l’œuvre des hommes – les pyramides de Saleek, pour ne citer qu’elles – mais je peine à croire que les desseins qui ont motivé l’érection de pareil engin avait cet ineffable spirituel qu’on reconnaît chez les créateurs de notre espèce. Sauf votre respect, Lady Brightwidge, ainsi que celui de feu votre grand-père, cette chose est une immondice. Mais fort heureusement, vous êtes à mes côtés et je ne m’arrête jamais à un premier a priori. »

Il se mordilla la lèvre de gêne alors qu’il aperçut un tandem de marins chahuter, au point que la miction de l’un s’en retrouva perturbée. Mais cette farce alla et vena rapidement dans l’esprit de l’archevêque, dont l’attention était dès lors accaparée par ce spectacle pour le moins saisissant : l’activation de mécanismes obscurs, dont Ellendrine et d’autres devaient avoir le secret, pour lui permettre de quitter la terre ferme.

Il ne fit même pas attention à cet accès de familiarité qui émana de l’archéologue.

« Je vous suis. »

Il grimpa la passerelle d’un rythme soutenu de sorte à ne pas faire attendre la propriétaire. En hauteur, il sentit le vent lui fouetter de nouveau les cheveux et le fouetter de bourrasques plus fraîches qu’en contrebas. À croire que l’océan lui avait ouvert une porte et qu’un courant d’air, glacial, donnait le ton sur l’accueil qui lui était réservé.

Oui. Aussi glacial que le métal qu’il effleura de la main, se montrant curieux à l’envi.

« De près, c’est plus qu’impressionnant, à se demander comment a-t-on pu ériger un tel bâtiment… »

Pareil à un adolescent fasciné, il regardait autour de lui, oubliant momentanément sa camarade. Parcourant le pont, il observait tantôt l’horizon où se rejoignaient l’océan et le ciel assombri, tantôt le port où on avait fini de s’affairer à rétracter le pont. Et à sa grande surprise, il sentit quelque chose tanguer sous ses jambes. Et sans qu’il ne s’expliquât comment, le Cordélius prenait le large. Alors, il revint trouver Ellendrine.

« D’abord vous m’emmenez en pégase, et ensuite en bâteau…? Quelle formidable personne vous faites… »

Il fronça les sourcils, et se souvint.

« … Ellendrine. » répondit-il en esquissant un nouveau sourire, affable, avant de reprendre son sérieux. Il poursuivit.

« J’ai tourné et retourné la question dans tous les sens. Je vais proposer un projet de loi sérieux à la Tribune et je m’attends à une levée de boucliers à laquelle je saurai répondre. Après tout, le mécontentement précède le changement mais le changement précède la peur… Et c’est cette peur que je dois mettre en lumière, verbaliser, comprendre. Le peuple doit être éclairé sur le bienfondé de mon entreprise, et doit l’accepter et le refuser en âme et conscience… »

Il leva les bras comme pour souligner l’évidence. Et à nouveau, une autre idée.

« Mais au fait, vous aviez quelque chose à me montrer. Comment réussissez-vous à retirer le sel de la mer ? »