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Au commencement il y'avait .... [SOLO].

Au commencement il y'avait .... [SOLO]. Brandw10
Jeu 9 Mai - 14:22
La sueur gouttait et coulait le long de sa joue, pour terminer sa course sur son menton, avant de tremper le sol à ses pieds. Malgré la fatigue, malgré les courbatures de la veille, malgré tout, elle continuait à frapper dans le sac, contenant des grains de sables venus tout droit du désert Aramiliens, formant un ensemble assez compact et résistant pour briser des phalanges ou des tibias.  Les Tartares avaient pour habitude de nommé cette pratique le « modelage »… Ce qui était brisé se ressoudait, plus fort, et ainsi l’ont devenait de plus en plus résistant à la douleur et aux blessures … Pour qu’une maison tienne la route, il faut de bonnes fondations … C’était le principe du modelage, qui demandait de la volonté, beaucoup de résilience et un brin de masochisme. Se faire mal, pour ne jamais plus avoir peur de se blesse. Se renforcer, pour devenir une machine de guerre, se reconstruire comme une poupée d’argile que l’on remettait sur le tour, ne jamais lâcher l’affaire même quand tout était contre soi.

Une volonté et une foi inébranlable. Discrétion et mystère, silence. Voilà le crédo des Tartares qu’on lui avait transmis. Elle tâcherait de s’en souvenir, mais pour l’heure, elle frappait. Le sac faisait des bonds, un bruit affreux d’os qui s’effritaient et de chaires meurtries accompagnait chacun de ses mouvements de balanciers, tandis que les gouttes de sueurs mélangées à son sang continuaient de couler jusque sur le sol en terre battue de la salle d’entrainement.

Il faisait froid dans le local, une grande pièce en soubassement, sous la porte d’entrée du bastion Tartare … Etait-ce dû à l’hiver qui pointait le bout de son nez ? Ou bien par sa position, à moitié enterrée dans le sol meuble de la cité ?
Peu importait finalement, elle savait juste qu’il valait mieux venir avec un bonnet ou un gilet, pour supporter les températures après avoir bien transpiré la dedans. On lui donnait généralement quartier libre après l’entraînement, elle en profitait pour s’éclipser du quartier, pour aller grossir les rangs des clients d’une auberge ou autres bouibouis au nom sans importance, ou elle buvait plus que de raison, et s’abandonnait à l’ivresse dans l’anonymat le plus complet.

Elle frappa une nouvelle fois. Plus fort, plus vite. La douleur devenait de plus en plus forte, mais elle continua.

Elle tourna autours du sac suspendu à une charpente du toit qui couvrait leur tête comme un couvercle sur une marmite. D’autres exercices l’attendaient encore, sous l’œil avisé des instructeurs et du Loup. Quand ce dernier se trouvait dans les locaux des aspirants, novices et autres recrues, la vigueur semblait s’enorgueillir d’une noblesse différente…. Se teinter d’une lueur plus véloce, et les élèves plus hardie, comme porté par son regard bleu argenté et ses manières de grand seigneur.

-Eh, De Lavill, viens par ici, le chef y veut te voir ! Gueula l’un des instructeurs en lui faisant signe de s’approcher.

- Lequel, de chef ?


- T’en connais d’autre que le Loup ?

- On est tous l’chef de quelque chose, quelque part et pour quelqu’un … Être précis ça ne mange pas de pain, mon gars ! Dit-elle sans se laisser démonter, ni marcher sur les pieds, comme d’habitude. Et encore, elle s’était retenue de jurer comme un charretier.

Elle le suivit dans les couloirs vers l’étage supérieur, une grande vitrée laissant la vue sur la salle d’entraînement et ses gens qui transpiraient leur sang et leur eau.
Lun 13 Mai - 9:59
Le loup, dissimulé sous le tissus bleuté qui lui servait de foulard, attendait Ana’ les bras croisés, les pieds sur le bureau de métal vissé au sol, en tout détente. Il semblait naturel à l’homme intemporel d’être toujours partout chez lui, surtout dans le Magistère et ses succursales dédiées aux Tartares. Après tout, si l’administration avait des allures de mère, il était sans aucun doute le père de tous ses aspirants, triés sur le volet, testés et éprouvés chaque jour un peu plus, savoir s’ils craquaient, s’ils résistaient, et à quel point ils étaient durs. Le monde n’était pas tendre avec ses habitants, pourquoi lui, humble humain –tout du moins en apparence, aurait-il dérogé à la règle universelle et naturelle ? L’ordre du monde ne tenait qu’à peu de chose, et l’ordre chez les militaires du magistère, il en était le garant.

- Miss De La Vill, quel plaisir de vous voir, asseyez vous assez vous, je vous prie … Il la regardait comme s’il pouvait voir au travers d’elle. Il ne voyait pas une recrue en devenir, pleine de sueur et puant le sel et le sang, il voyait plus loin que les apparences et les faux semblants.

Une bien belle qualité pour un homme acéré et détestable à tout point de vue, pensa-t-elle en lui rendant son regard placide mais un brin amusé par la jeune femme. Deux ans qu’elle était parmi eux, et elle avait poussé, et grâce au tuteur de l’armée magistérienne, elle était devenue redoutable, affutée, presque tranchante.

Devant le silence totale que la recrue, les yeux dans le vide en garde à vous, observait, il se pencha en avant et fit descendre ses esgourdes jusqu’au  sol. Il devait montrer l’exemple, il devait montrer comment se comportait un soldat de l’institution de scientifique mondiale, et pourquoi on les craignait à ce point.

- Si je vous convoque aujourd’hui, c’est parce que je pense que vous êtes prête … Prête pour nous montrer votre science et vos compétences … J’ai une affaire à vous laisser gérer, un test si vous voulez, peut être qu’à cette issue, vous deviendrez officiellement une Tartare, et vous vous verrez confier votre Nascent ainsi qu’un équipe digne de ce nom.

Pas habituée à ce que le Loup parle autant, et mette autant de rondeurs dans son discours, la voix cassée par le silence observé religieusement depuis belle lurette – malgré la génétique et les croyances elle n’ouvrait pas sa gueule à tout va, elle répondit un truc du genre :

- Je vous écoute, Sir, que puis-je pour le magisterium ?

Il se leva, et fit le tour du bureau pour se planter devant l’aspirant De Lavill, et sans ambages, lui dit du tac au tac.

- Un de nos scientifiques à laisser un sacré merdier dans le centre. Apparemment il avait son propre labo et une explosion vient de raser une partie du quartier qu’il habite. Votre mission, et vous allez l’accepter, c’est de retrouver l’homme, ses recherches et tout élément qui pourrait incriminer notre belle institution. Vous serez nos yeux et nos oreilles sur place, nous voulons savoir l’origine de la déflagration, si elle de notre fait, vous savez déjà quel est le protocole ? Attention, les natifs de ce quartier sont plutôt hostile à notre présence, je vous enclins donc à de la discrétion, et ne jamais dire qui vous êtes, et pour qui vous bossez … De toute façon, si l’on vous arrête, ou si vous foirez, on dira qu’on ne vous connait pas. Compris cadet De Lavill ?

Elle resserra ses jambes légèrement ouverte, et salua de manière conventionnelle et protocolaire son supérieur.

- Bien monsieur, à vos ordres monsieur …
Sam 18 Mai - 14:07
Elle se débarbouilla en une dizaine de minutes, une simple chemise blanche passée par-dessus son buste, et une cravate dénouée en guide d’armes et d’armures ; En apparence. Elle se couvrit d’un long manteau noir et enfila son brassard, laissant dans sa « chambre » … Guère plus grande qu’une cellule et aussi pauvrement décorée que celle d’un ascète tous les doutes qu’elle pouvait avoir. Elle n’avait pas à se plaindre, elle mangeait à sa faim, avait un toit au dessus de sa tête et des objectifs à suivre, une raison de survivre, un instant ou vivre à deux cent pour cent. C’était plus que la plupart des gens peuplant Opale, et ayant une famille aussi ruinée et désavouée que la sienne. Et puis au moins, se disait elle, elle ne tomberait pas souvent malade, ce qui, rajouté à son plaisir d’user d’une forme de violence avec une certaine justesse, du moins  le pensait elle, faisait d’elle un  limier bien entrainé et docile.

Elle enfila finalement les gants en cuir, des gants de force qui lui permettant d’user d’une force défiant l’humanité et ses rêves de puissance. Son nascent lui correspondait bien, elle n’était pas du genre fine d’esprit, ni très réfléchie. Elle aimait foncer dans le tas, et faire des hommes de brindille ou des quilles. Leur faire regretter de la sous estimer. Bien sûr, elle n’était pas qu’une tête brulée, elle savait adapter son comportement avec la situation, mais les mains dans le cambouis étaient ce qui lui correspondait le plus ; Elle était une femme de terrain, elle le savait ; Elle n’avait plus qu’a le prouver à sa hiérarchie.
Première mission, la chose est délicate, grâce  un contact du magistère la scène de « crime » comme l’appelaient les milicens d’Opale, n’avait pas été touché, ni compromise. Il fallait reconnaître un certains sens de la malice chez les vieux grigous qui l’employaient. Pour éviter qu’on ne rentrât en ses lieux, pénétrant le sacro saint point de départ de l’explosion, ils avaient déclaré qu’une fuite de myste malencontreuse était l’origine de ce Bazard. Ce qui n’était pas faux mais ils n’impliquaient pas un membre de l’organisation, hormis le chien de chasse qu’était Anastasia.

C’était par pure bonté d’âme qu’ils avaient choisis d’intervenir auprès de la population sinistrée, et donner des indications sur la nature de l’explosion…. Sans compter le prix que coûtait un apprenti tartare. Même une comme elle, trouvé dans un caniveau et élevée au grain, coûtait une petit fortune.

Elle ne pu s’empêcher de serrer le poing et d’attraper son nascent autours de son cou, comme  d'autre trituraient un pendentif porte bonheur, ou bien était-ce juste de la colère dans ce regard  encore verts à l’époque ?  Il y’avait des débris assez conséquents, certains criaient, la peau recouverte d’une gréais blanche, comme si un manteau nuageux les avait couvert en cette mi-saison. Certains étaient déjà pris en charge, les cas les plus grave en tout cas … Des mutilés, des enfants morts sur le bas côté, pas vraiment de quoi se réjouir, pensa-t-elle intérieurement.

Elle s’approcha de l’épicentre, toujours plus. Et ce fut là qu’un homme, la trentaine tout au plus essaya de l’arrêter en levant une main et criant « Halte, qui vas la ? ». Anastasia sortis son paquet de cigarettes souples, et en faisant ressortir une du côté ouvert, en tapant le cul de la boîte à clope, avant de l’allumer avec son briquet en amadou.

Elle tendit le bras devant le milicien sans piper d'autres mots que : Anastasia. De Lavill ... Dût vous dire que j'arrivais. Il comprit instantanément et changea son fusil d’épaule en se confondant en excuse : Pardon madame, je ne savais pas qu’il y’avait des tartares de votre … De votre quoi ? Interrogea-t-elle, en arquant un sourcil… Vous savez bien … Elle ria et tapa l’épaule du milicien de manière bourrue … Allez détends toi Patrick, amène moi à l'épicentre de l'explosion, si les tartares dans mon genre  … Elle ne finirait pas sa phrase qu'en la guidant, le milicien ne lui dise : [/color]Bien madame, à vos ordres madame…

Lun 27 Mai - 17:17
Un carnage, même un bordel était plus organisé que ce labo. Celui qui bossait la ne savait pas vraiment ce qu’il faisait. Ca lui semblait étrange que quelqu’un du Magistère, travaille aussi mal. Non, il n’y avait que très peu de doutes sur ce qu’il s’était passé –hormis évidemment l’explosion, ici. Soit le laborantin, l’esprit vil derrière cette explosion voulait faire du tord à l’institution, qu’il fût rejeté ou jamais accepté, soit il avait eut de la visite avant l’incident, le genre de visite qui mettre ce genre de souk. Les éprouvettes brisées au sol, les instruments éventrés, elle voulait bien croire que l’explosion pouvait les avoir provoqués. Rien que le rayon de ce denier n’était pas aussi impressionnant qu’il n’en avait l’air, laissant deviner, vu l’état de la rue, qu’elles furent multiples et donc provoqué sciemment.

Elle souffla, ses gants passés sur ses mains écorchées et de nombreuses fois reprisées. Accroupis au niveau de l’épicentre, elle toucha les marques de brûlées qui se trouvaient là, et étudia la poussière qui glissait entre son pouce et son index. En attendant, les miliciens la regardaient comme si elle était un ovni, un dieu ou une créature de légendes pour d’autres. Il faut dire que l’on n’avait pas tous les jours la possibilité de croiser un Tartare en action ! Même si je ne suis qu’une apprentie, mais si vous ne dites riens, je ne dirais rien non plus, ce sera notre secret. Parole de Magistère !

- Bon, je vais avoir besoin de vous les gars … Dit-elle en se relevant, son genoux droit toujours douloureux quand il allait pleuvoir Il va falloir aller vite, car bientôt la pluie viendra sans doute brouiller les pistes.

Ils se mirent au garde vous, non sans une certaines satisfaction d’Ana, la gamine élevée dans la rue et orpheline détenait à présent d’un pouvoir non négligeable sur ses contemporains sans doute bien mieux nés qu’elle. Je suis pas votre supérieur, mais bon … Cherchez moi d’autres traces comme celle là, un peu partout dans le quartier. En vitesse … Quelques micro gouttes commençaient à tomber… J’ai peur que c’te foutu pluie arrange pas l’enquête … Ils acquiescèrent … BON BAH ALORS cria-t-elle, on se bouge les fesses ou vous êtes là pour faire de la figuration ?! Lança-t-elle en soulevant les épaules, roulant des yeux, et fusillant du regard le dernier qui partait, la queue entre les jambes.

Il fallait qu’elle trouve le mécanisme, le produits inflammable, et l’accélérant qui avaient fait de ce labo un champ de ruine… Elle trouvait également étrange de ne trouver aucun cadavre. Les docteurs du magistère, c’était comme les capitaines, ça ne quittait jamais le navire. Quelqu’un ou quelque chose l’avait obligé de partir ; Et cette hypothétique personne ou autre, en avait profité pour détruire des preuves, ou bien pour cacher une découverte ? Sans doute pas seul, pour agir aussi vite dans un rayon aussi grand, c’était pour cacher son méfait qu’elle avait détruit tout le secteur. Sacrément tordu …
Elle sorti de la pièce qui empestait les produits chimiques, et demanda à ce qu’on lui trouve un téléphone encore en fonctionnement dans tout se foutoir. Une dame leva la main et la mena dans une des seuls maisons encore debout. Elle composa le numéro sur le cadrand, approcha le combiné de son oreille, et le micro proche de sa bouche.

- Service des télécommunications centrales, bonjour ?
- J’aimerai être mis en relation avec le Magistère, code 552-653 …
- Toutou de suite madame !
Balbutia l’opératrice, c’était fou comme le Magistère pouvait impressionner le commun, il faut dire qu’on devait les prendre pour des genre de magiciens des temps modernes
- Allo ?!
- Ah, c’est Mitchell là ?
- Oui, miss De Lavill, que me vaut se plaisir … Cracha-t-il dans le téléphone, sa voix résonnait métallique, mais on arrivait encore à reconnaître ceux que l’on connaissait bien. Et tout le plaisir ou son inverse qu'ils avaient à vous avoir au bout du fil.

- Je suis sur une enquête assez importante, il faudrait que tu fasses un truc pour moi …


- Dis toujours, je verrais ce que je peux faire …