Mar 22 Aoû 2023, 13:00
Poppy Cox
Epistopoli / Citoyen
- Âge / Date de naissance 28 ans
- Race / Genre Humain / Féminin
- Lieu de naissance Basse ville d’Epistopoli
- Pronoms Elle
- Métier Ingénieure Biomécanique désabusée - bosse désormais comme mécanicienne
- Feat WUREN - 速途
Description
- Musique :
C’est une ombre, une souris discrète et silencieuse, qui frôle les murs de la basse ville, sans jamais trop s’attarder. Poppy sait parfaitement quelle rue emprunter, quelle impasse éviter ; et retrouvait toujours le chemin jusqu’à la maison, même par les nuits sans lune, lorsque le nuage de pollution d’Epistopoli refusait le passage à la lueur des étoiles. Une ombre anonyme parmi toutes les autres, la tête bourdonnante des claquements mécaniques qui oppressent la ville.
Sous ce manteau sombre se cache une silhouette menue, des lèvres fines, craquelées, qui se durcissent quelques fois dans un sourire un peu crispé, méfiant. Son regard dérive partout et ailleurs : il semble que rien ne lui échappe, et pourtant, elle reste muette. Les immenses cernes sous ses yeux et la suie mal essuyée sur son nez en disent bien assez.
Sous ce manteau sombre se cache une silhouette menue, des lèvres fines, craquelées, qui se durcissent quelques fois dans un sourire un peu crispé, méfiant. Son regard dérive partout et ailleurs : il semble que rien ne lui échappe, et pourtant, elle reste muette. Les immenses cernes sous ses yeux et la suie mal essuyée sur son nez en disent bien assez.
« Il n’y a plus d’horreur dans ce monde qui puisse me surprendre. A peine plus d’un quart de siècle dessiné au cadran de ma vie, et la mort s’annonçait déjà comme une évidence. Sans avoir même eu le temps de vivre.
J’étais fataliste, parfois. La plupart du temps à vrai dire.
Mais c’était ainsi que tu me voulais, Epistopoli ?
La ville de toutes les horreurs, ou presque. Ça ne concernait que nous, ceux de tout en bas. Les moins chanceux.
Tu avais été le berceau de mes peines, mais aussi celui de mes bonheurs. Il y en avait bien quelques-uns. Je n’étais pas malheureuse, ni véritablement malchanceuse. Et la maladie ne m’avait jamais atteint. Je me disais que c’était un peu ta façon de m’aimer, à toi. De me faire savoir que j’avais ma place, ici, dans tes bas-fonds moqués et persécutés. J’étais en pleine santé, mais seule. Tu le vois bien : je ne trouve personne d'autre à qui adresser cette lettre.
Tu me rendais indifférente, résignée... Acerbe même. J’ai grandi dans ton ombre pour devenir cette petite femme aux épaules menues, mais à la tête dure.
Avec le temps, même la solitude finit par devenir familière. À la manière d'une vieille amie, toujours absente mais jamais oubliée. C’est elle qui avait ouvert la porte à mon obsession. Ou peut-être était-ce toi ? Je ne savais jamais dire si c’était le spectacle macabre que ta basse-ville m’offrais chaque jour, qui m’avait poussé sur cette voie, ou l’ennui sans issue d’une vie sans rêve. »
— Lettre de Poppy à Epistolopi, quelques pages perdues dans un vieux cahier farci de schémas mécaniques et autres formules mathématiques.
Habiletés et pouvoirs
« J’ai compris la première fois que j’ai aidé mon père à sauver une vie, que c’était ce que tu voulais de moi. Et dans la brume de mon souvenir ne reste que l’obsession de ce corps divisé et révissé.
Démembré et réparé.
Telles les pièces d’une machine vigoureusement vivante. Le corps humain était une mécanique mélodieuse, qu’il nous appartenait d’accorder selon nos envies. La chair devenait acier et le sang était remplacé par les circuits que nous assemblions, lui et moi, dans l’ombre sécurisante de tes ruelles.
Nous étions chefs d’orchestre intrépides et sinistres, venant défier la mort.
Et durant toutes ces années, j'apprenais à ses côtés, sous ton œil curieusement bienveillant.
Avec toi, la mort devenait anodine. Pourtant, tu m’avais toujours épargné. Si mon propre corps restait vierge, celui de nos patients - ou de nos victimes - était terrain de jeu à nos expérimentations. Au mieux, ils vivaient. Au pire, ils étaient simplement des erreurs d’apprentissage. Personne ne s’était jamais plaint.
Le meurtre n’était jamais mon intention. Et tu m’avais appris à ne jamais me sentir coupable. Je célébrais les échecs, et savourais les victoires. Je fabriquais implants, prothèses, les peaufinais avec l’œil d'un artiste devant sa toile. Chaque patient était une nouvelle œuvre.
Une nouvelle façon de se surpasser. Et mon art serait ma rédemption.
Il serait mon échappatoire.
C’est du moins ce que je croyais, avant que »
Il n'y avait d'accessible, pour Poppy, que les moyens offerts par la science et la technologie. Elle n'avait jamais douté un seul instant de la suprématie intellectuelle dont Epistolopi leur faisait don. Les efforts dispensés par la classe dirigeante pour repousser les limites du savoir lui étaient une preuve suffisante. Ça, et l'obsession de son père pour faire de l'Homme quelque chose de plus ; quelque chose de mieux.
Il était convaincu de sa légitimité et de son génie - elle aussi. Ingénieur militaire de renom dans sa jeunesse, il avait côtoyé les gens les plus importants. Et si de tels talents - et un réseau bien étoffé - permettaient en général d’accéder à la gloire et à la fortune à Epistolopi, la famille Cox avait toujours vécu dans les bas-fonds, sans argent ou presque.
C'était des conflits, des histoires d'hommes dont l'ego avait été piétiné - celui de son père aussi, probablement - et en conséquence, une carrière florissante envoyée au tapis. Le Dr. Cox jugeait ses anciens collègues d'élite velléitaire, paresseuse et à qui on avait sûrement dû arracher les couilles. Ses opinions n'avaient jamais fait l'unanimité - tout comme ses expérimentations, qui frôlaient bien souvent les limites du légal.
Elle n'avait donc à son arc que l'enseignement clandestin - et moralement questionnable - de son paternel (ajoutez très certainement à ça ; un revolver de modeste facture, caché dans le tiroir de sa table de nuit).
Biographie
« Je savais que tu nous aimais tous, à ta façon.
Même nous autres, à l'extérieur du centre ville et au delà des beaux quartiers. Nous étions miséreux, affamés, criminels, et malades. Mais nous étions tous tes enfants. Et tu nous aimais pour notre volonté insensée.
Celle de survivre à tout ce que tu plaçais sur notre chemin.
Parfois, il me semblait que tu tentais de m’arracher cette foutue ténacité. Que tu t’efforçais à la briser, lorsque pendant des jours, nos assiettes restaient vides, et nos ventres grognaient d’insatisfaction. Tu attendais que nos plaintes deviennent supplice et punition. Tu attendais que la faim marque nos corps de ce souvenir oppressant.
Nous habitions un petit appartement en bordure de ville. Je prenais chaque petit boulot que je pouvais trouver. Je rafistolais les moteurs, assurais leur entretien des monstres cuivrés et bardé de cadrans, d'aiguilles, de pistons et voyants lumineux. C’était parfois l’affaire d’un peu d’huile - il suffisait de comprendre le fonctionnement des systèmes de détection des flux mécaniques - pour faire repartir les ces cochonneries d'automates. Il y avait toujours de quoi faire.
Ce n’était pas si différent du travail que nous opérions le reste du temps, dans l'atelier clandestin que mon père avait aménagé à la maison. Les hommes et les machines étaient similaires de bien des façons. Plus jeune, je passais mon temps à rêver. Je me voyais rejoindre l’un de ces équipages d'expédition dont on parlait dans les tavernes tard le soir et partir - loin.
Puis un jour, ce rêve est devenu réalité. Une réalité décevante. La promesse d’un ailleurs pas toujours meilleur. L’aventure n’était pas vaillante. Seulement grossière et honteuse.
Nous n'étions pas braves. Nous avions tous les mêmes fantasmes, les mêmes désirs, et les mêmes désillusions.
J’étais tantôt mécanicienne, tantôt médecin de fortune, parfois les deux.
Occasionnellement, je me surprenais même à vouloir rentrer. À vouloir rejoindre la tranquillité lugubre, dangereuse, de tes rues. D’une certaine façon, je me sentais toujours chanceuse de te retrouver.
Mes jours étaient rythmés par les cliquetis métallique incessants des machines qui m'entouraient et des tâches qui m’attendaient. Celles qui remplissaient nos poches, et celles qui envahissaient notre esprit.
Les premières étaient une nécessité.
Les secondes étaient le résultat de la tentation, de la fascination et de l’appel tordu qui me faisait apprécier la vue d’un corps écorché sur notre table de travail. Mon père opérait, sur les malades et les blessés que tu nous fournissais ; nous ne demandions jamais de rétribution. Le prix a payé était l'incertitude de ressortir en vie.
Et il était talentueux. Créatif même. Quant à moi, j'assistais et j'apprenais.
Nous participions à ton déclin, tout comme nous rendions la vie de certains plus tolérable. Plus confortable.
Lui aspirait à la gloire. Rêvait que son travail soit reconnu. Moi, je l'admirais. Je l’adorais même. Jusqu'à hériter de son obsession.
Puis il est tombé malade, lui aussi. Après tout, c'était notre destinée à tous.
Et c’était ta façon de me le rappeler.
Qu'un jour aussi, je te succomberai.
Mais pas aujourd’hui. »
— Au vu de la poussière qui recouvrait la couverture du carnet, il était évident que celui-ci, ou même l'atelier dans lequel il avait été trouvé, n'avait pas servi depuis des mois - voire des années.
mysterious leg bruise club member / Elle
J'aime m'investir dans de grandes aventures — qu'elles soient misérables ou dégoulinantes de succès ! — et j'apprécie tout particulièrement les RPs qui offrent l’opportunité de découvrir et développer les personnages de chacun. L'important c'est de se faire plaisir !
Dernière édition par Poppy Cox le Mer 23 Aoû 2023, 12:51, édité 18 fois