Lun 24 Juil - 23:19
Déjection de stups
Avec Heather Cinneadh
- C’est ici, souffla-t-il à la femme.
***
Quand il était venu trouver la garde Opalienne, on l’avait d’abord conduit à un bureau. L’affaire était des plus sérieuses, se souvenait encore avoir pensé Lewën. On l’avait fait s'asseoir et relater les faits, encore. On lui avait demandé s’il était certain de ce qu’il avançait. Sa petite musaboise dans les bras, elle était sa seule preuve.
- Les pauvres bêtes sont enfermées dans des cages je vous dis, dans des conditions insalubres. Et pire encore, elle serve pour fabriquer de la drogue. Vous 'etes pas sans savoir leur utilité lorsqu'on les gavés de Colafées tout de même ? Allez au moins vérifier ce que je vous dis ! Vous verrez par vous même !
- Elle me semble en bien bonne santé ta bête là. Et si on devait vérifier chaque accusation, y aurait plus de gardes pour veiller à la sécurité de la ville et de nos concitoyens ! Lui avait-on dit.
Il avait essayé de batailler, on l'avait assez rapidement congédié sans donner suite à son alerte. "Vous n'avez aucune preuve"
Très bien, ils voulaient des preuves ? Ils en auraient. Sans plus tarder Lewën chercha un détective privé, ce qui ne se révéla pas être une tâche aisée. Mais sa conscience ne pouvait laisser les musaboises subir le sort qu'on leur réservait, et son orgueil ne pouvait laisser l'affront des gardes sans impunité.
Il ne connaissait personne dans le milieu, et ses amis Opaliens ne pouvaient guère plus l'aider.
Une bonne étoile peut-être le soutenait-il ou simplement le destin. Toujours était-il qu'une femme l'aborda dans la rue alors que le soleil adoucissait les toits de la ville Lumière de ses chatoyants rayons, lorsque notre homme rentrait chez lui, désespéré :
- Je peux vous aider. avait-elle simplement assuré.
Elle l'avait suivi un long moment sans qu'il ne s'en aperçoive. L'observant, le jugeant. Il ne se souvenait pas l'avoir croisé à la caserne de la garde, elle par contre, avait ressenti sa hargne et la détresse de la bête.
- Je vous demande pardon ?
Alors elle lui expliqua qu'elle était ce qu'il recherchait, une défenseure de la cause animal, une "détective", et qu'elle était prête à s'occuper de son cas, de leur cas, avait-elle insisté en désignant la Musaboise blottie contre lui. Devant la méfiance du médecin elle dû faire preuve de ruse pour le convaincre, trait de caractère dont elle ne manquait pas. Heather s'était-elle présentée.
- Dites moi quel est votre prix ? demanda Lewën la tête froide.
***
Il connaissait les rouages des hommes, pire encore à Opale, l'appât du gain y était particulièrement prononcé. Et il n'avait que cette femme dont la douceur émanée, calmant l'Epistote qui se sentit enfin écouter.
Et ils en étaient là, sur le port d'Opale, dans une ruelle où le soleil déclinait pour laisser place aux ombres du crépuscule. Le bâtiment incriminé semblait abandonné, passant la tête devant la fenêtre il ne vit rien… le vide, alors que quelques jours plus tôt ça grouillait de cages. Sa musaboise qu'il tenait dans ses bras se renfrogna, se blotissant de peur sous le bras de son sauveur.
- Ne t'inquiète pas Curie, je ne compte pas te laisser là. tenta-t-il de la rassurer. Ils étaient ici il y a cinq jours. Vu tout le matériel à déplacer ils ont dû être prévenus pour avoir quitter les lieux si vite …
Lewën laissa la femme passer devant.
- Quel est votre plan ?