Dim 16 Juil 2023 - 22:38
Gabriel Ancelac
Opale / Noble
- Trois semaines / 1900
- Élémentaire / Homme
- Ruines de Dainsbourg
- à déterminer / Il
- Scientifique/Héritier Ancelac/Imposteur
- Eternal by Mezamero
Description
Gabriel à la peau pâle, celle de ceux qui ne voient pas le soleil autant qu'ils le devraient. Gabriel au milieu de vingtaine, cette période que certains disent l'aube d'une vie, que d'autres disent début du déclin. Il est grand, Gabriel, grand et svelte : le metre quatre-vingt-neuf, sa silhouette trahit un entretien en dent de scie : le genre qui oscille entre périodes d'activité et exercice intense et périodes de décadence. Il la les yeux cernés, ceux des gens qui ne dorment pas assez, qui travaillent trop. Parfois, il prend la peine de les masquer, parfois non. Il a l'inconstance dans la peau Gabriel, en fait. Capable du pire comme du meilleur, et l'œil avisé le comprendra aux signes. Homme de peu de mots, homme de grand Ego, il parle peu, mais il parle bien. Sa voix n'a pas les inflexions d'un profil autoritaire au naturel, mais il est capable de s'en donner le ton s'il l'estime nécessaire. D'aucun diraient qu'il n'est pas désagréable à regarder, Gabriel. Jeune, le visage long, les cheveux couleur nuit, les yeux couleur abysse, les boucles irrégulières de sa tignasse capricieuse sont parfois domptées, parfois non. Finalement, Gabriel c'est quelqu'un d'inconstant, capable du pire comme du meilleur, et l'oeil avisé saura en voir les signes.Ou en tout cas, c'était vrai pour le Gabriel d'avant l'expédition.
La vérité, c'est que Gabriel n'est pas Gabriel.
Gabriel est mort dans l'abysse des profondeurs. Il est mort pour qu'une autre existence puisse naître. Une chose vorace, avide, possessive. La chose n'a pas de nom, alors dans un souci de clarté, la chose sera baptisée Ombre.
L'Ombre est jeune. Très jeune, trop jeune. Un instant à peine avant de voler Gabriel, l'Ombre était une entité abstraite, une conscience vague, aux contours difficiles à définir. Puis, quand l'Ombre est née sous les traits du Scientifique, elle a développé cette intelligence soudaine, humaine, nouvelle. Soudain, l'Ombre comprenait le temps, les gens, le monde qui l'entoure et les sentiments qui l'animent. Mais avec la bénédiction d'un corps physique et d'un esprit pensant sont venus les fardeaux des besoins humains et des questions de la pensée. L'Ombre en sait plus, mais surtout, l'Ombre en sait maintenant assez pour comprendre qu'elle en sait terriblement peu. Elle est vulnérable. Et quand bien même elle ait un certain talent pour la survie, quand bien même elle a cet espèce de compréhension instinctive de quoi faire et quoi dire pour maintenir la façade de Gabriel Ancelac... Son masque est fragile, son existence est fragile. L'Ombre a peur, parce qu'elle sait que son existence tient sur un mensonge. Un mensonge qu'elle va devoir transformer en vérité. L'Ombre doit devenir Gabriel Ancelac pour survivre... Mais l'Ombre veut aussi être sa propre personne.
Mais elle se rappelle aussi qu'avant, elle faisait partie du Tout.
C'est difficile, d'être l'Ombre.
Elle a peur.
Elle pourrait se plaindre. Elle pourrait être paralysée par ces choses qui assaillent son esprit encore jeune. Mais la vérité, c'est l'excitation surpasse la peur, que les désirs surpassent les inconforts, que son ambition dépasse tout ce qui terrifie son âme, si tant est qu'elle en ait une. Plus que tout : l'Ombre veut vivre et s'étendre.
Elle veut expériencer ce nouveau monde, dans ce nouveau corps. Elle est curieuse, elle veut apprendre, elle veut tout s'approprier, que ça soit par la connaissance, par l'influence, par la puissance.... L'Ombre a faim, elle est vorace, elle est gourmande. Elle pense beaucoup, l'Ombre : elle est jeune, mais elle se développe vite, indécemment vite. Dans son esprit, la Brume et le Continent sont un peu comme les Ténèbres et la Lumière : à l'origine de tout, il n'y avait qu'une infinité de néant. Dans un monde où rien ne l'oppose, Ténèbres s'étend partout, domine tout, existence au travers de tout. Ultimement, le seul réel opposant de Ténèbres, c'est Lumière. Ténèbres était la première, mais lumière est son égale, contraire et complémentaire, rivale et amante. Or, les ombres sont voraces, revanchardes : dés que le feu cesse d'illuminer un coin, alors l'ombre réclame son territoire sans attendre.
Ombre est pareil. Ombre a faim, Ombre ressent un besoin viscéral de s'étendre, par tous les moyens et dans tous les sens du terme qu'il puisse imaginer. Il veut apprendre le monde, il veut se l'approprier, il veut vivre toutes les expérience, il veut tenter sa chance et faire sien tout ce qui se laissera attraper dans sa toile. Les lois, les contraintes, les conséquences, les autres et leurs actions sont sa lumière, sa limite. Jamais ils ne l'arrêteront, mais ils sont des obstacles, des ralentisseurs. Des torches sur le chemin de son ambition sombre et indéfinie. Parce que « tout vouloir », c'est finalement très vague, non ?
Il est jeune, Ombre. Si sûr de ce qu'il veut, et si incertain à la fois. Si influençable.
Déjà, il pense en « Il », parce que Gabriel était un Il. Déjà il se sent changer, rapidement. S'adapter. Parce qu'il n'a pas le choix que de s'adapter pour survivre, et même s'il avait le choix, il changerait. Nouvelle existence, forcé à l'évolution par ses circonstances, il est à la fois une incarnation des Ténèbres, un morceau de Brume, et un Gabriel. Puis, au milieu de ça, il doit apprendre à simplement devenir soi-même.
Une existence étrangère, dans un corps adulte avec l'esprit d'un être humain adulte mais aussi les pensées travers de ce qu'il était avant... De ce qu'il est de Différent. Pas facile, vous comprenez ?
Irrémédiablement, cette jeune existence presque Alien s'humanisera, avec le temps qui passe, avec les expériences, les rencontres. En équilibre sur le fil de ses pulsions instinctives et sur l'identité que le vécu lui forgera, difficile de dire ce que l'avenir lui réserve... Et ce qu'il réserve à l'avenir.
Après tout, il n'a que trois semaines.
Habiletés et pouvoirs
Élémentaire de TénèbresOn l'a déjà dit : Gabriel n'est pas Gabriel. Élémentaire de Ténèbres, il peut incarner son élément et devenir complètement ou partiellement une forme faite d'ombre. Il est également capable de se déplacer dans les ombres : de façon générale, les Ténèbres sont son domaine et le terrain dans lequel il sera le plus dangereux. Encore jeune, son potentiel n'est qu'à ses balbutiement. Et justement...
Apprentissage
Il apprend vite. Très vite.
Capable d'appréhender et emmagasiner de nouvelles connaissances à un rythme impressionnant, son naturel curieux en fait quelqu'un d'actif, aventureux, souvent en train d'apprendre de nouvelles choses ou parfaire ses connaissances. Sa nature le force à être quelqu'un capable de s'adapter vite, alors tant pour survivre que pour évoluer, il fait exactement ça.
Manipulateur
Et une grosse partie de « savoir s'adapter » passe par la capacité à charmer autrui, tromper autrui, se faire passer pour ce que l'on est pas. Mieux encore : comprendre ce que l'autre aimerait ce que l'on soit, et se conformer à cette vision. Il sait plaire, il sait mentir, il sait sociabiliser, même si... Même si sa jeunesse entraîne parfois des situations où son ignorance sur des choses basiques le met dans l'embarras. Parfois maladroit, parfois mis en difficulté, il arrive généralement à retomber sur ses pattes...
Généralement.
Biographie
Travail. Encore, encore et encore et encore. Toujours le travail, toujours découvrir, toujours expérimenter, toujours chercher. Que ça soit sur le terrain ou entre les lignes des textes, tantôt religieux, tantôt scientifiques. Que ça soit derrière les instruments de mesure, derrière les machines nées d'une technologie de pointe ou n'importe où ailleurs... Toujours repousser les limites, pourvu que la prochaine grande découverte se cache derrière le prix du sacrifice.Sacrifices de temps, sacrifices d'argent, sacrifices de gens, sacrifices de sang.
Gabriel est un scientifique réputé du Magistère, mais il ne l'est pas pour les raisons qu'il aimerait. Sa réputation, il ne la doit ni a à son génie, ni à ses avancées. Il la doit à son nom de famille. Il n'est pas « Gabriel le Scientifique », il est « Gabriel Ancelac, qui se trouve être aussi un scientifique ». Son nom figure parmi les sept noms les plus anciens et les plus important d'Opale, alors naturellement, il est important. Par droit du sang, il a la puissance, l'influence, et cet étrange mélange de liberté légère et de lourdes responsabilités.
Ancelac. Des fois, il se demande quel sentiment surpasse l'autre : s'il maudit son nom plus qu'il en est fier, ou l'inverse.
Dans la famille, les esprits sont tournés vers le profit, plutôt que vers le progrès. « L'un est intimement lié à l'autre », pourrait-on dire, mais la vérité des Ancelac est simple : ce sont des magnats du commerce avant tout autre chose. Alors Gabriel, quand il décide d'être scientifique, il se désigne mouton noir de la famille. C'est comme ça : il a grandi fasciné par les mystères par-delà la brume, plutôt que par le jeu des chiffres qui montent et qui descendent. Ce n'est pas faute d'avoir reçu une éducation sur les choses commerciales et économiques... Or, il voit plus loin, Gabriel. N'allez pas penser que le gêne de l'ambition a sauté une génération : n'allez pas penser qu'il n'est pas cette boule d'Ego avide et opportuniste, comme le sont souvent ceux qui portent son nom... Mais il ne voit pas son futur dans la peau d'un homme d'affaire.
Il brillera. Non pas comme l'or dans les coffres fort, mais comme la lumière qui perce les secrets de la Brume et des terres englouties.
C'est à cette fin qu'il a fait son chemin jusqu'à la Fondation, entre les ruines de Dainsbourg. Là, dans les vestiges du Saint-Siège, il espère découvrir, se faire un nom. Oh, c'est dangereux, il le sait bien. Mais ça ne sera pas sa première fois à flirter avec la Brume en quête de réponses, en quête de Plus. ça ne sera pas sa première nuit partagée avec Risque, cette amante capricieuse, mais néanmoins délicieuse. Après tout, Gabriel est un Ancelac. Tout faire pour parvenir à ses fins, c'est dans leur sang.
Reste à savoir : trouvera-t-il ce qu'il cherche, au milieu des ruines de la vieille cité ?
***
Là entre les ruines, c'est né.
Ça se rappelle de ces souvenirs flous, dans sa conscience sans esprit, dans sa réflexion sans pensée. Ça se rappelle avoir été grand, terriblement grand, infiniment grand. Ça se rappelle de ce si grand territoire sous son contrôle... Puis, ça se rappelle de la scission. Une petite ombre née de la grande. Un fragment de brume, la progéniture du Grand Voile. D'infinité, ça s'est retrouvé réduit à une minuscule masse de Rien. Si risible, si petite, si inconséquente...
Si libre.
C'était si petit, mais pourtant, c'était si fort. Assez fort pour aller là où le Grand Voile ne peut pas aller. Peut-être que ça n'est pas si terrible finalement, d'être petit. C'est étrange, cependant : ça comprend le temps qui passe, mais ça ne pourrait jamais espérer le mesurer. Quand est-ce que c'est né ? Quand est-ce que ça s'est séparé du Grand Voile ? À l'instant ? Hier ? La semaine dernière ?
Hier. Semaine, mois, année, décennies, siècles. Ça ne comprend pas, tout ça. Ça ne comprend que l'avant, le maintenant, et l'après.
Surtout le maintenant.
C'est curieux. Une curiosité maladive, viscérale, nécessaire. Curieux de ce qui existe derrière la grande barrière. Alors ça se déplace, à la faveur des ombres, là où rien ni personne ne peut voir. Ça évolue entre les ruines, pour atteindre l'endroit où la lumière existe, où la brume ne va pas et où les autres existent. « Les Autres ». Ceux qui parlent, ceux qui font, ceux qui vivent et font ces choses que ça ne peut pas comprendre. Pas encore. Ils ont ces outils, ces objets qui les suivent partout où ils vont, et ça n'aime pas ces objets. Les arcs d'énergie, les bâtons qui crachent le feu, les torches à lumière et les machines à rouler. Ils ont tous ce quelque chose que ça n'aime pas. Mais ça reste curieux, néanmoins. Alors ça scrute, ça épie. Avec son regard sans yeux, ça voit, avec son ouïe sans oreilles, ça écoute.
Les Autres aussi, ils sont curieux. Ils explorent, ils marchent, ils parlent. Sur ces étranges tablettes souples, il inscrivent des choses, avec les tiges de charbon. Ils utilisent les machines, ils font des choses étranges. D'abord, ils étaient curieux, mais prudent. Puis... Ils sont devenus curieux et aventureux. Ils ont été là où la lumière est morte, sous terre. Les souterrains d'abysse, où le soleil est un étranger, un mythe, un mensonge.
C'est là-bas que c'est né une seconde fois.
***
« Briller dans la brume ». N'est-ce pas son grand projet, en venant ici ?
Une expédition dans les souterrains, avec d'autres scientifiques et une équipe de mercenaires chargés de la sécurité, le tout financé sous le nom Ancelac. Une volonté d'aller plus loin que là où les autres avant eux se sont aventurés. Trouver plus, creuser plus, tout pourvu que le dénouement vaille l'investissement des ressources, du temps, des vies. « On ne devrait pas y aller, j'ai un mauvais pressentiment » « J'ai l'impression qu'on est observé, depuis quelques semaines » « Victor aurait juré avoir vu quelque chose dans l'ombre, avant-hier ». Multiples, les voix du doute et de l'inquiétude se manifestent, mais Gabriel les fait taire à coup de prime de risque et de discours passionnés. Ce n'est pas un grand social, moins encore un grand meneur... Mais ça n'est pas difficile à dire : cette expédition est importante, pour lui. Assez pour que ce scientifique laconique et nonchalant se trouve à parler avec cette force dans la voix, fixer avec cette flamme dans les yeux.
Le zèle d'un homme déterminé, et son argent d'homme riche par-dessus le marché. Ça n'a pas suffit pour tous... Mais ça a suffit pour qu'au moins une partie de son équipe suive.
Sous terre, ils se sont enfoncés. Ils ont exploré, étudié, et à quelques reprises, ils ont dû combattre. Puis... Il y a eu l'erreur. Il y a eu le labyrinthe sans queue ni tête de ces souterrains parfois chaotiques. Il y a eu une attaque, et alors, la confusion du groupe. Unité brisée, cohésion ruinée, ils se sont perdu. Gabriel s'est perdu. Jusqu'à être seul, dans cette grande étendue de Sombre, une lampe torche pour seule source de lumière. Or, la lampe, de ne s'arrêter sur aucun mur, aucun plafond. Tout est trop sombre, trop loin. Trop vaste. Perdu, Gabriel ne saurait dire où il est : sa lampe n'éclaire quelque chose que s'il la pointe vers le sol, pour illuminer la dalle accidentée des ruines. Tout autour, un silence assourdissant. Il entend son cœur battre fort, vite, il sent la sueur sur sa peau, il entend sa respiration...
Et il entend celle de l'autre.
Il voit la paire de pieds au sol, en face. Vif, paniqué, il remonte la lampe torche. Il voit la silhouette. Il voit le miroir... Il voit son visage. Il voit ce Gabriel nu de tout vêtement, et ce Gabriel le voit aussi. Ou plutôt, il serait exact de dire qu'il le fixe. Le Gabriel nu descend son regard sur la silhouette du Gabriel habillé, équipé... Puis, il remonte son regard. Les yeux parlent, et ce qu'ils disent inspire la prédation. Il y a la silhouette du Gabriel nu, qui change : Du noir qui vient épouser sa forme, jusqu'à dessiner les contours d'un pantalon, d'une tenue qui ne laisse que son col et ses mains respirer. Gabriel nu s'habille d'ombre, et peut-être que le scientifique pourra reconnaître : reconnaître la tenue qu'il porte quand il est à l'intérieur de la fondation, en civil. À ceci prés que lui, il la porte avec un bleu clair.
Il n'y a pas de mot. Il n'y a que l'échange de regards, il n'y a que ce mimétisme perturbant... Il y a le scientifique, et il y a l'ombre.
Le Scientifique porte la main à son arme, mais l'Ombre est déjà sur lui. Dés lors, le silence est brisé, juste l'espace de quelques secondes : Il y a les grognements de lutte, il y a une détonation, puis une deuxième. Le Scientifique tire, touche, mais l'Ombre ne saigne pas. Les balles passent au travers de sa forme, et le scientifique hurle d'effroi. Puis, il y a les mains. Les hurlements étouffés au cœur d'une prise solide, La complainte silencieuse. Il y a le corps qui se débat au sol, il y a les coups qui cherchent à frapper, mais ne trouve que les Ténèbres.
Et ça serre, et ça serre, et ça serre. Jusqu'à ce que de nouveau, il n'y ait que le silence.
Il n'entend pas son cœur, il ne sent pas la sueur sur sa peau. Et il n'y a plus qu'une seule respiration.
L'Ombre se lève. Elle étudie les traits de l'homme au sol, un long moment... Sur son visage, aucune émotion particulière, un long moment. Puis... Une forme de chagrin. Faible, impersonnelle, mais discernable. Jusqu'à ce que l'Ombre s'abaisse, pour arracher ses possessions au cadavre. Équipement, vêtements, arme, notes. Identité. Tout prendre, et ne rien lui laisser.
Jusqu'à ce que l'Ombre devienne le Scientifique.
Jusqu'à ce que ça devienne Gabriel Ancelac.
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J'adore l'eau, dans 20-30 ans y en aura plus. Niveau rythme rp c'est très variable selon l'humeur !