Jeu 29 Sep - 19:26
Bora Seol
Contade / Vagabond
- 21 ans
- Zoanthrope
- Lapis
- Bisexuel ∙ il
- Plante verte de la famille
- OC (Theodyme)
Description
Du haut de son perchoir, tapi dans l'ombre dansante d'une flore exotique, une créature vous regarde. Le jour déclinait déjà dans le ciel, drapant la forêt d'un voile sombre, et dans l'obscurité naissante, curieux et perçants, de grands iris corallins sont fixés sur vous. S'il vous venait à l'esprit de vous en approcher, vous pourriez peut-être percevoir les quelques perles de soleil ruisseler sur son pelage d'ivoire et suivre leur cheminement jusqu'à la vermeille de ses longues pattes fines. De longs doigts griffés d'ocre s'agrippaient à l'écorce. Sa morphologie avait quelque chose d'intimidant; c'était une espèce de singe que vous n'identifiiez pas bien, et il n'était pas très grand, mais ses membres graciles et élancés ne semblaient pas naturels et paraissaient en contradiction avec sa petite taille. Il n'était pas plus haut qu'un buisson, et sa petite tête reposait, apathique, sur ce qui s'apparentait à d'étroites épaules. Il vous observe, accroupi sur sa branche, le corps inerte, les yeux immobiles, les paupières figées, de son regard vermeil. C'est une vision qui vous noie dans un profond malaise, sans que vous ne puissiez vous l'expliquer. Un parfum d'agrume nageait dans l'air et aurait pu sembler d'un réconfort quelconque, mais il est trop fort pour vos sens et vous brûle les narines. Un frisson serpente dans votre nuque, croule le long de votre dos et s'éteint dans le creux de vos reins. Brusquement, sa longue queue se balance, immense, dorée. Il cligne enfin des yeux et disparaît d'un bond dans les hauteurs végétales. Vous n'avez pas la moindre idée de ce qu'il vient de se passer.
ꞏꞏꞏꞏꟷ ꟷ ☼ ꟷ ꟷꞏꞏꞏꞏ
Loin de votre regard, dans l'ignorance du monde civilisé, le narangpé que vous venez de croiser a laissé place à un humain somme toute pas beaucoup plus grand. Du haut de son mètre cinquante et du bas de la rive, il pousse un soupire et cherche l'endroit où il a égaré son havresac. Sa peau était du même ivoire, encore humide du soleil chaud; sa tignasse de lin, emmêlée et clairement peu entretenue, tombait sur ses frêles épaules comme de la paille sauvage, brûlée sur les pointes. Son corps était mince et lui donnait une apparence chétive, parsemé de rougeurs que la chaleur faisait fleurir. La jouvence de son visage trouvait ses marques dans l'écarlate de ses joues et dans ses grands yeux de corail, alors illuminés d'une fougue étonnante. Ses sourcils broussailleux étaient parmi les rares traits qui ne lui donnaient pas un air de gamin de 15 ans. En dépit des années, le temps ne semblait avoir qu'une emprise indiscernable sur ses joues rondes. Mais son allure timide et faible cachait en réalité une agilité et une endurance à toute épreuve, et pour cause; le jeune homme passait le plus clair de son temps à escalader, courir, nager, comme habité par une inépuisable énergie et une insatiable envie d'aventures.
En tant qu'humain, Bora Seol, de son nom, avait fière allure; véritable diva, il tenait toujours à se draper des tissus les plus colorés et ostentatoires qu'il puisse trouver. Le climat lui imposait de se vêtir d'une tenue légère et ses habitudes le poussèrent à détester porter des chaussures, ce qui en fit un petit homme marginal de par ses apparences. Il ne se séparait presque jamais d'un kimono aux broderies pâles qu'il gardait de son père, et ne portait que des tissus amples dans lequel sa silhouette gracile se noyait bien volontiers. Ses bras et ses jambes étaient généralement recouverts de bandages pour protéger sa peau du soleil sans entraver ses mouvements. Le parfum d'agrumes, si familier à sa caractéristique raciale, le poursuivait inlassablement et venait se noyer dans les creux de sa peau. Ses cheveux, à défaut d'être démêlés, étaient toujours attachés en deux couettes enfantines et, couplées à sa figure fine et à ses traits juvéniles, il n'était pas rare qu'on le prenne pour une jeune fille, ce qui avait le mérite de l'amuser grassement.
Bora Seol était un jeune homme plein d'entrain. Il partageait avec sa bête intérieure cette curiosité pour l'inconnu et cette espièglerie qui fit son caractère. Bien trempé, comme la bave du crapaud qui ne l'atteignait pas, il était aussi réputé de ceux qui le connaissaient bien comme étant d'une confiance qui dépassait les limites de la bienséance et d'une arrogance à peine justifiée. Les quelques personnes qui le connurent plus jeunes vous répèteront toutes que c'était un garçon plein de bonne volonté et d'optimisme, mais en vérité, jamais déni n'eut été si grand que celui dont il faisait preuve face à l'adversité. Sa réponse systématique à tout sentiment négatif était de faire comme s'ils n'existaient tout simplement pas, faisant de lui une personne outrageusement imprudente et étourdie. Inévitablement, il se découvrait plus téméraire que courageux, et plus d'une fois sa fierté lui joua des tours. Cette manie l'empêchait également de se montrer compréhensif avec autrui, et bien souvent, il peinait à témoigner une quelconque empathie, ce qui fit de lui, en dépit d'efforts considérables, quelqu'un de très solitaire.
En tant qu'humain, Bora Seol, de son nom, avait fière allure; véritable diva, il tenait toujours à se draper des tissus les plus colorés et ostentatoires qu'il puisse trouver. Le climat lui imposait de se vêtir d'une tenue légère et ses habitudes le poussèrent à détester porter des chaussures, ce qui en fit un petit homme marginal de par ses apparences. Il ne se séparait presque jamais d'un kimono aux broderies pâles qu'il gardait de son père, et ne portait que des tissus amples dans lequel sa silhouette gracile se noyait bien volontiers. Ses bras et ses jambes étaient généralement recouverts de bandages pour protéger sa peau du soleil sans entraver ses mouvements. Le parfum d'agrumes, si familier à sa caractéristique raciale, le poursuivait inlassablement et venait se noyer dans les creux de sa peau. Ses cheveux, à défaut d'être démêlés, étaient toujours attachés en deux couettes enfantines et, couplées à sa figure fine et à ses traits juvéniles, il n'était pas rare qu'on le prenne pour une jeune fille, ce qui avait le mérite de l'amuser grassement.
Bora Seol était un jeune homme plein d'entrain. Il partageait avec sa bête intérieure cette curiosité pour l'inconnu et cette espièglerie qui fit son caractère. Bien trempé, comme la bave du crapaud qui ne l'atteignait pas, il était aussi réputé de ceux qui le connaissaient bien comme étant d'une confiance qui dépassait les limites de la bienséance et d'une arrogance à peine justifiée. Les quelques personnes qui le connurent plus jeunes vous répèteront toutes que c'était un garçon plein de bonne volonté et d'optimisme, mais en vérité, jamais déni n'eut été si grand que celui dont il faisait preuve face à l'adversité. Sa réponse systématique à tout sentiment négatif était de faire comme s'ils n'existaient tout simplement pas, faisant de lui une personne outrageusement imprudente et étourdie. Inévitablement, il se découvrait plus téméraire que courageux, et plus d'une fois sa fierté lui joua des tours. Cette manie l'empêchait également de se montrer compréhensif avec autrui, et bien souvent, il peinait à témoigner une quelconque empathie, ce qui fit de lui, en dépit d'efforts considérables, quelqu'un de très solitaire.
Habiletés et pouvoirs
Change-peau. ꞏꟷ De ses longues pattes, Bora peut s'évader entre les arbres du jardin et observer les étoiles de ses immenses iris de vermeil. Sous les yeux bienveillant de son père, sa queue se balance entre les feuillages, ses épaules à l'abris de la chaleur du jour et ses grandes oreilles à l'écoute du silence. Ils ne peuvent pas se parler et pourtant, entre un père et son fils, en dépit de sa forme animale et de l'odeur oppressante suspendue dans l'air, ils se comprennent. L'un est désolé de la situation au sein de la maison, et l'autre est reconnaissant de son indulgence. Ce sont là les seules expériences - dans l'obscurité de la nuit, à la pudeur des yeux indiscrets - dont Bora jouissait en ce qui concernait sa nature de zoanthrope. Il ne se sentait pas en colère contre elle; c'était qui il était, après tout, et il aurait jugé stupide de se haïr soi-même pour quelque chose qu'il ne contrôlait pas. C'était un brin de sagesse inattendu qu'il avait entendu de son père. Toutefois, s'il ne trouvait pas rationnel de rejeter sur lui-même son animosité, il la rejetait sur la cité et sur sa famille qui l'avait écarté avec tant de véhémence. Il ne concevait pas un tel dégoût envers une existence toute entière. La violence des propos qu'on lui assenait chaque jour avait dévoré tous ses espoirs d'être un jour accepté tel qu'il était. Il savait que son père faisait son possible, mais ce n'était simplement pas suffisant pour sa tranquillité.
Bora aspirait à un monde de libertés où il ne finirait pas lapidé sur la place publique s'il arborait son pelage d'ivoire en société. C'était une pensée qui l'attristait particulièrement. Il était ignorant de tout ce qui concernait sa nature animale, par ailleurs - puisqu'il semblait ridicule d'étudier un sujet que l'on cherchait à éviter. Sa mère lui avait volontairement caché tout semblant de savoir regardant son espèce. Existait-il seulement d'autres êtres accablés d'une malédiction comme la sienne ? Où vivaient ils ? Était-ce héréditaire et personne ne souhaitait en parler, ou bien était-il seul dans cette position indélicate? Pouvait-il communiquer avec d'autres Narangpés ? Une multitude de questions se piétinaient dans sa tête, et il finit par abandonner l'idée même d'en trouver des réponses. Son père tenta tant bien que mal de lui expliquer ce qu'il savait, mais c'était là la première fois qu'il se retrouvait confronté à un réel zoanthrope, et il se retrouvait bien vite muet devant les inquiétudes de son fils.
Il ne le mentionnait pas beaucoup, mais parfois, Bora se demandait même s'il ne pouvait pas juste rejoindre une petite communauté de Narangpés dans la jungle et abandonner pour toujours sa forme humaine.
Bora aspirait à un monde de libertés où il ne finirait pas lapidé sur la place publique s'il arborait son pelage d'ivoire en société. C'était une pensée qui l'attristait particulièrement. Il était ignorant de tout ce qui concernait sa nature animale, par ailleurs - puisqu'il semblait ridicule d'étudier un sujet que l'on cherchait à éviter. Sa mère lui avait volontairement caché tout semblant de savoir regardant son espèce. Existait-il seulement d'autres êtres accablés d'une malédiction comme la sienne ? Où vivaient ils ? Était-ce héréditaire et personne ne souhaitait en parler, ou bien était-il seul dans cette position indélicate? Pouvait-il communiquer avec d'autres Narangpés ? Une multitude de questions se piétinaient dans sa tête, et il finit par abandonner l'idée même d'en trouver des réponses. Son père tenta tant bien que mal de lui expliquer ce qu'il savait, mais c'était là la première fois qu'il se retrouvait confronté à un réel zoanthrope, et il se retrouvait bien vite muet devant les inquiétudes de son fils.
Il ne le mentionnait pas beaucoup, mais parfois, Bora se demandait même s'il ne pouvait pas juste rejoindre une petite communauté de Narangpés dans la jungle et abandonner pour toujours sa forme humaine.
Biographie
Entre les murs de terre blanche et de pierres bleues de la cité de Lapis, une guerre informelle faisait rage, silencieuse, fourbe. Un conflit éternel entre quatre grandes maisons tapissait les conversations du peuple et le moindre évènement se transformait rapidement en partie d'échec à taille humaine. Depuis des générations, le pouvoir au sein de la cité était accordé à un élu de l'une de ces familles, minutieusement sélectionné par le dirigeant précédent. C'était une valse effrénée à qui s'octroiera la grâce de la royauté et se montrera le plus méritant. La maison Ira·Seol était l'une de ces ambitieuses familles qui ne reculaient devant rien pour maintenir leur haute position. La maîtresse de la maison, Sieis Ira·Seol, était une femme forte et avare, qui avait hérité de ses aînés une gargantuesque organisation militaire. Elle taillait sa perfection dans le bronze comme la plus habile des artisans depuis des années, et pas une brèche n'aurait été tolérée en sa présence. Elle brillait en société de par sa prestance et sa voix claire; ses manières étaient irréprochables et sa présence elle-même intimidait un grand nombre de personnes.
Son mari, en revanche, était une ombre, tapie sagement derrière elle. Peu de personnes pouvait réellement se vanter de connaître le discret Evred. Il était comme une incohérence dans ce petit paysage familial; son mariage avec Sieis demeurait un mystère pour tous les yeux curieux. Qui donc put imaginer un instant que la fière, l'ambitieuse fille unique de la famille Ira·Seol, vouée à une grande vie dans la haute société, déciderait d'épouser un homme aussi humble et effacé qu'Evred ? Ses interventions étaient inhabituelles; sa présence aux évènements, inévitables, était bien remarquée mais généralement aussi vite oubliée. On sentait bien qu'il n'y assistait que par obligation et que la vie mondaine n'était pas à son goût. D'aucuns penseraient que l'héritière de la maison avait stratégiquement choisi un homme invisible pour se donner davantage d'importance; mais les proches de la familles savaient pertinemment qu'à la discrétion de tous et dans leur intimité, le couple s'aimait éperdument, à leur drôle de manière. Evred Ira·Seol était un homme droit et loyal. Rares étaient les fois où il prenait la peine de s'affirmer, mais ses paroles étaient alors toujours justes et empreintes de bienveillance.
Ensemble, ils eurent un premier fils, Sivan. Il était faible de constitution, en dépit de tous ses efforts - ce qui ne plaisait pas beaucoup à sa mère, qui laissait toujours entendre qu'il ne rendait pas justice à la réputation de la famille. On le forma à la géopolitique, à la linguistique et aux sciences, en espérant en faire un brillant intellectuel. Puis vint un deuxième fils, qui ravit la maitresse de la maison; au contraire de son ainé, Ofihr devint un garçon au potentiel certain et à l'avenir brillant, qui excellait dans les disciplines militaires. On le surprenait quelques fois enseigner ses connaissances à la jeune princesse Neela, de la maison Deshmukh, ce qui ravissait Sieis, persuadée d'y faire passer un message de supériorité. Les enfants de la famille Ira·Seol, aveugles et ignorants de la conjuration qui se tissait sous leurs yeux, grandirent avec ceux des autres familles nobles de Lapis. Dans l'enjeu d'une course au pouvoir royal, tous les espoirs reposaient sur les épaules du cadet. Les Ira·Seol étaient une maison dont la réputation brillait encore d'un semblant d'éclat, en dépit des rumeurs qui courraient au sujet de leur éloignement de la couronne.
Puis brusquement, de nulle part, sans raison aucune et alors que leur lignée fut d'une pureté inégalable, un zoan vint au monde. Dans l'incompréhension générale, les parents ne surent comment réagir. Ce n'était pas même un animal élégant et royal qui résidait sous cette chair humaine, mais le plus vulgaire et insignifiant; un Narangpé. Les rumeurs racontent qu'à sa naissance, l'odeur pestilentielle d'agrumes était si forte que la pauvre mère en perdit connaissance. Le caractère de l'enfant était identique à celui de son alter ego bestial; capricieux, joueur quand il ne le fallait pas, et complètement déraisonnable. Son éducation fut un calvaire, en dépit de tous les efforts du monde. On tenta d'abord de dissimuler son existence aux yeux du monde. Personne ne devait savoir qu'une telle créature naquit sous le nom Ira·Seol. Sa génitrice le haïssait pour ce qu'il était. On la soupçonna au sein même du palais d'avoir tenté de le noyer alors qu'il était encore sans défense, mais son père, quant à lui, se montra toujours protecteur. Personne ne comprenait vraiment l'incohérence des attitudes des deux parents; son père le chérissait de tout son être, et ce malgré ce qu'il était, et chercha toujours à le défendre entre ses propres murs. Il comprenait cependant que les rumeurs risquaient de tisser des toiles de honte sur cette maison si haut placée s'il advenait qu'on apprenne l'existence de l'enfant, alors, avec tout l'amour du monde, il effaça son prénom du registre familial. On lui accorda le prénom de Bora, et interdit le nom de la famille. Mais il était difficile de dissimuler l'existence d'une personne bien vivante entre les murs d'un palais où si nombreux en étaient les habitants. Le fin mot finit par tracer son chemin jusque dans les rues et, contraints de se révéler au grand jour, Bora Ira·Seol s'éleva à l'âge de 7 ans.
A partir de cet évènement, on lui accorda une éducation stricte. Il apprit tout ce qu'il fallait savoir sur l'étiquette, la géopolitique et la culture, des langues jusqu'aux sciences, et reçut l'enseignement militaire qui faisait la fierté de la famille. Il grandit aux côtés de ses adelphes, mais ces derniers ne lui adressaient jamais un mot, et Bora pouvait sentir que sa présence au palais n'était pas au goût de tous. On mit de côté sa nature surnaturelle aux yeux du grand public et jamais il n'était autorisé à retrouver sa forme bestiale, ce qui le fit souffrir pendant des années. Son père était le seul qui lui permettait d'échapper occasionnellement à cette sentence, à l'abri des regards du reste de la famille. A mesure que les années passèrent, la maison s'éloigna davantage encore de la noblesse de Lapis; les rumeurs qui se glissaient dans les murs prenaient en importance au fil du temps, se nourrissant avidement de leurs moindre mouvements. On cherchait une faiblesse. La famille se sentait acculée. Elle chercha, isolée de tous, un allié en l'institution qu'était l'Eglise, mais fut bien vite contrainte à se résigner face à la disparition de Dainsbourg. Le jeu s'intensifiait dans l'enceinte des palais de la cité scintillante, et bientôt les pierres ne murmuraient plus que la chute inévitable de la famille Ira·Seol. Dans ce climat de tensions intenses, le mot éclata enfin qu'une bête se dissimulait derrière les portes de la maison; on ne sut comment il s'échappa, mais il était maintenant sur les lèvres de tous, et Sieis, impitoyable, désavoua finalement
l'enfant, alors dans sa vingtième année. Seul Bora Seol survit, perdant sa particule et tout semblant d'appartenance à un foyer.
Dans les éclats de conflits, dans l'intimité de la famille, Bora découvrit des inscriptions qu'il n'aurait jamais dû lire, et qui n'auraient jamais dû exister. Dans la discrétion des bureaux, Evred Ira·Seol se dévêtit de son jeu pour se dévoiler appartenant à l'Ordre des Caravaniers. Nul ne semblait au courant - pas même son épouse, et le jeune zoan, déchiré entre un sentiment de loyauté envers son père et une volonté de vengeance envers sa mère, lui promit de garder son secret. La sensation d'avoir un coup d'avance sur sa génitrice, qui l'avait déshérité sans aucun scrupule ni hésitation, lui offrit un frisson d'espoir nouveau. Reconnaissant envers son fils, Evred s'opposa à sa femme pour lui permettre de vivre encore quelques temps sous leur toit. Un accord fut alors convenu: A sa vingt-deuxième année, il n'aurait d'autre choix que de quitter le palais, quoi qu'il advienne.
Son mari, en revanche, était une ombre, tapie sagement derrière elle. Peu de personnes pouvait réellement se vanter de connaître le discret Evred. Il était comme une incohérence dans ce petit paysage familial; son mariage avec Sieis demeurait un mystère pour tous les yeux curieux. Qui donc put imaginer un instant que la fière, l'ambitieuse fille unique de la famille Ira·Seol, vouée à une grande vie dans la haute société, déciderait d'épouser un homme aussi humble et effacé qu'Evred ? Ses interventions étaient inhabituelles; sa présence aux évènements, inévitables, était bien remarquée mais généralement aussi vite oubliée. On sentait bien qu'il n'y assistait que par obligation et que la vie mondaine n'était pas à son goût. D'aucuns penseraient que l'héritière de la maison avait stratégiquement choisi un homme invisible pour se donner davantage d'importance; mais les proches de la familles savaient pertinemment qu'à la discrétion de tous et dans leur intimité, le couple s'aimait éperdument, à leur drôle de manière. Evred Ira·Seol était un homme droit et loyal. Rares étaient les fois où il prenait la peine de s'affirmer, mais ses paroles étaient alors toujours justes et empreintes de bienveillance.
Ensemble, ils eurent un premier fils, Sivan. Il était faible de constitution, en dépit de tous ses efforts - ce qui ne plaisait pas beaucoup à sa mère, qui laissait toujours entendre qu'il ne rendait pas justice à la réputation de la famille. On le forma à la géopolitique, à la linguistique et aux sciences, en espérant en faire un brillant intellectuel. Puis vint un deuxième fils, qui ravit la maitresse de la maison; au contraire de son ainé, Ofihr devint un garçon au potentiel certain et à l'avenir brillant, qui excellait dans les disciplines militaires. On le surprenait quelques fois enseigner ses connaissances à la jeune princesse Neela, de la maison Deshmukh, ce qui ravissait Sieis, persuadée d'y faire passer un message de supériorité. Les enfants de la famille Ira·Seol, aveugles et ignorants de la conjuration qui se tissait sous leurs yeux, grandirent avec ceux des autres familles nobles de Lapis. Dans l'enjeu d'une course au pouvoir royal, tous les espoirs reposaient sur les épaules du cadet. Les Ira·Seol étaient une maison dont la réputation brillait encore d'un semblant d'éclat, en dépit des rumeurs qui courraient au sujet de leur éloignement de la couronne.
Puis brusquement, de nulle part, sans raison aucune et alors que leur lignée fut d'une pureté inégalable, un zoan vint au monde. Dans l'incompréhension générale, les parents ne surent comment réagir. Ce n'était pas même un animal élégant et royal qui résidait sous cette chair humaine, mais le plus vulgaire et insignifiant; un Narangpé. Les rumeurs racontent qu'à sa naissance, l'odeur pestilentielle d'agrumes était si forte que la pauvre mère en perdit connaissance. Le caractère de l'enfant était identique à celui de son alter ego bestial; capricieux, joueur quand il ne le fallait pas, et complètement déraisonnable. Son éducation fut un calvaire, en dépit de tous les efforts du monde. On tenta d'abord de dissimuler son existence aux yeux du monde. Personne ne devait savoir qu'une telle créature naquit sous le nom Ira·Seol. Sa génitrice le haïssait pour ce qu'il était. On la soupçonna au sein même du palais d'avoir tenté de le noyer alors qu'il était encore sans défense, mais son père, quant à lui, se montra toujours protecteur. Personne ne comprenait vraiment l'incohérence des attitudes des deux parents; son père le chérissait de tout son être, et ce malgré ce qu'il était, et chercha toujours à le défendre entre ses propres murs. Il comprenait cependant que les rumeurs risquaient de tisser des toiles de honte sur cette maison si haut placée s'il advenait qu'on apprenne l'existence de l'enfant, alors, avec tout l'amour du monde, il effaça son prénom du registre familial. On lui accorda le prénom de Bora, et interdit le nom de la famille. Mais il était difficile de dissimuler l'existence d'une personne bien vivante entre les murs d'un palais où si nombreux en étaient les habitants. Le fin mot finit par tracer son chemin jusque dans les rues et, contraints de se révéler au grand jour, Bora Ira·Seol s'éleva à l'âge de 7 ans.
A partir de cet évènement, on lui accorda une éducation stricte. Il apprit tout ce qu'il fallait savoir sur l'étiquette, la géopolitique et la culture, des langues jusqu'aux sciences, et reçut l'enseignement militaire qui faisait la fierté de la famille. Il grandit aux côtés de ses adelphes, mais ces derniers ne lui adressaient jamais un mot, et Bora pouvait sentir que sa présence au palais n'était pas au goût de tous. On mit de côté sa nature surnaturelle aux yeux du grand public et jamais il n'était autorisé à retrouver sa forme bestiale, ce qui le fit souffrir pendant des années. Son père était le seul qui lui permettait d'échapper occasionnellement à cette sentence, à l'abri des regards du reste de la famille. A mesure que les années passèrent, la maison s'éloigna davantage encore de la noblesse de Lapis; les rumeurs qui se glissaient dans les murs prenaient en importance au fil du temps, se nourrissant avidement de leurs moindre mouvements. On cherchait une faiblesse. La famille se sentait acculée. Elle chercha, isolée de tous, un allié en l'institution qu'était l'Eglise, mais fut bien vite contrainte à se résigner face à la disparition de Dainsbourg. Le jeu s'intensifiait dans l'enceinte des palais de la cité scintillante, et bientôt les pierres ne murmuraient plus que la chute inévitable de la famille Ira·Seol. Dans ce climat de tensions intenses, le mot éclata enfin qu'une bête se dissimulait derrière les portes de la maison; on ne sut comment il s'échappa, mais il était maintenant sur les lèvres de tous, et Sieis, impitoyable, désavoua finalement
l'enfant, alors dans sa vingtième année. Seul Bora Seol survit, perdant sa particule et tout semblant d'appartenance à un foyer.
Dans les éclats de conflits, dans l'intimité de la famille, Bora découvrit des inscriptions qu'il n'aurait jamais dû lire, et qui n'auraient jamais dû exister. Dans la discrétion des bureaux, Evred Ira·Seol se dévêtit de son jeu pour se dévoiler appartenant à l'Ordre des Caravaniers. Nul ne semblait au courant - pas même son épouse, et le jeune zoan, déchiré entre un sentiment de loyauté envers son père et une volonté de vengeance envers sa mère, lui promit de garder son secret. La sensation d'avoir un coup d'avance sur sa génitrice, qui l'avait déshérité sans aucun scrupule ni hésitation, lui offrit un frisson d'espoir nouveau. Reconnaissant envers son fils, Evred s'opposa à sa femme pour lui permettre de vivre encore quelques temps sous leur toit. Un accord fut alors convenu: A sa vingt-deuxième année, il n'aurait d'autre choix que de quitter le palais, quoi qu'il advienne.
ôtes toi de mon soleil !
25 ans, il ou iel selon votre aise. Disponibilités un peu aléatoires, sauf sur discord où c'est plutôt h24 7j/7. J'aime bien le soleil, le dessin et le café !
Dernière édition par Bora Seol le Mar 25 Oct - 22:37, édité 20 fois