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Un spectre dans le placard du Magistère

Un spectre dans le placard du Magistère Brandw10
Mer 1 Nov - 19:04

Vladimir Von Arendt

Opale / Noble

493 (992) ans/ 1407 (Vlad) ; 908 (Prime)
Strigoï (Spectre)/ Homme
Opale (Vlad) / Mer de Brume (Prime)
Sapiosexuel / Il
Scientifique
Fan art inconnu (supposé IA - Cucusta Pinterest)

Description


Les Strigoïs ne vieillissent que peu, et pourtant Vladimir arbore une chevelure grisonnante tandis que son facies révèle un homme dans la trentaine bien tassée. C’est assez rare pour le désigner comme un vieux membre de sa race, bien qu’il semble pourtant moins vieillir que la moyenne. Sa famille, ayant bien entendu connaissance de son existence, attribue cette longévité à ses expériences incessantes et aux rumeurs qui courent sur son existence. Il se dégage d’ailleurs de lui une odeur continuelle de naphtaline qui a tendance à faire renifler les plus sensibles. À noter que la grimace de dégoût est plus souvent attribuée à la présence dudit personnage qu’à l’odeur.

Plutôt grand, il avoisine le mètre quatre-vingt et se distingue par son ossature fine, mise en valeur par une tenue affriolante affectionnée par ses pairs quelques années plus tôt. Un jabot de soie déborde d’une veste à col haut, sur laquelle s’épingle une rose rouge nimbée de bijoux indécents. Son costume noir vient toujours épouser ses formes jusqu’à des gants en cuir où vient régulièrement se loger sa montre à gousset en or blanc : le temps est précieux, même pour lui. Il démontre une obsession pour le temps et semble parfois se perdre dans ses souvenirs, à mesure que ses crocs débordent de sa bouche effilée et que son sourire s’étend à ses pommettes émaciées. En soi, un parfait spécimen de sa caste.

Pourtant, quelque chose de malsain rôde dans ses pupilles. Pareilles à des opales de feu, elles arborent une couleur changeante en fonction du temps et de l’humeur du strigoï – principalement liée à sa faim. Lorsqu’elles miroitent, c’est qu’une saute d’humeur n’est pas loin. Peu sont les femmes à l’avoir côtoyé, ou les hommes, et aucun ne s’en est vanté. Il a la démarche guindée de ceux qui se pensent supérieur en tout, et qui n’apprécient pas que leurs bottes soient usées pour quoi que ce soit d’inutile. Ses recherches priment sur tout, et il ne reculera devant rien pour les mener à bout : le sang n’est rien face au savoir.

Ainsi aspire-t-il à amasser toujours plus de connaissances et n’a aucune honte à frayer avec le pire de la société pour y parvenir. Or, contrairement à beaucoup de ses pairs, il n’y voit pas le salut d’Uhr. Il n’y voit qu’un moyen, un vecteur d’atteindre son but. Certains l’auraient déjà entendu se parler tout bas, comme si, parfois, sa réelle personnalité perlait au travers de ses bonnes manières et de son ton de nobliau ampoulé. Quelque chose de plus violent, de plus sanglant. Une entité sanguinaire qui se délecte de ce qu’elle produit.

Vous l’aurez compris : Vladimir sait se comporter en société, avec un ton mielleux insupportable, mais sa réelle personnalité est bien enfouie sous des centaines de verrous. Il a tout du noble campé et joue avec cette image pour arriver à ses fins sans aucun scrupule. Cependant, il se salit les mains avec une aisance qui a tendance à déranger, comme s’il savait d’avance que ses crimes resteront impunis.

Il n’est pour autant, pas totalement lâche, car il lui est arrivé plusieurs fois d’accompagner des expéditions pour enquêter plus en profondeur sur la nature même de ce qu’il cherche à atteindre. Sa soif de connaissances est bien trop ardente pour réussir à le contenir, et toute sa violence se voit canalisée lorsqu’il œuvre à un but précis dans le cadre d’un projet de recherche : comme si plus rien d’autre ne comptait, pas même se nourrir.

Vladimir est donc assez complexe à cerner, pouvant donner l’impression d’avoir plusieurs personnalités qui se bousculent pour prendre la place : le noble mielleux, le chercheur acharné, le scientifique cruel ou encore la créature avide de sang se tapissant au fond de son être. Peut-être un mélange de tout cela, ou quelques restes d’une ancienne vie que le Spectre a du mal à segmenté, ou à rendre cohérent.

Soyez au-moins certain d’une chose : chacune de ces facettes vous sacrifierait sans remords pour atteindre ce qu’il désire. Et cela est assez simple : plus de pouvoir, plus de savoir … et du sang pour le rassasier pendant encore un millénaire. N'y voyez pas une quelconque affaire personnelle, mais les Limbes attisent une soif que rien ne saurait éteindre en ce monde.

Habiletés et pouvoirs


Il s’agit d’un Strigoï, donc un poids-plume mais il reste un spectre au fond … Assez peu versé dans le combat, il compte sur les autres pour le protéger tant il est convaincu de sa propre importance. Il sait se défendre, comme tout strigoï, et manier les armes auxquelles les Von Arendt sont formés, mais cela s’arrête là.

Vladimir est un scientifique de renom, dont les inventions ont marqué l’évolution d’Opale. Il apprécie la discrétion et son déséquilibre mental ne fait pas de lui quelqu’un de facile à arborer en société. Il est cependant fin, calculateur et possède un savoir encyclopédique sur tout ce qui a trait à la Brume et ses usages sous forme de Myste. C’est presque comme s’il avait participé à l’écriture d’une partie des guides à ce sujet.

Biographie



Vous savez, le grand méchant loup ? Celui à qui on attribue tous les mauvais coups de l’Histoire ? La cible rêvée des complotistes, rêvant qu’il y a un dessein caché depuis le début et qu’une créature rôde dans l’ombre en tirant les ficelles pour son propre profit et celui de sa caste ? Et bien, parfois, il existe. Mais parfois, il tombe aussi sur plus malin que lui … et se fait avoir à son propre jeu. Laissez-moi vous conter, cher auditoire, une histoire que peu se targuent d’avoir un jour écoutée. Une histoire de morts, de volontés oubliées et … de manipulation. Comme toute histoire, elle commence par une nuit noire, où l’on découvre des hommes en noir, nourrissant de noirs desseins : des Inquisiteurs.

Comment étaient-ils arrivés là ? L’espace se distordait à l’infini et se repliait sur lui-même. Le Portebrume massif déplia sa chevelure d’ébène et fit rouler sa musculature. Il arracha son armure d’un geste et poussa un hurlement à faire frémir les fantômes des Limbes. Son corps était strié de blessures mais ses tatouages runiques illustraient maintes batailles remportées. Sa Nebula agissait avec lui de concert, parfaitement synchrone avec l’être formidable qu’était Björn le Protecteur. Chef de clan, guerrier incomparable né durant l’Âge noir, il était aimé et respecté pour sa force et sa sagesse. C’était un être formidable qui avait, jusque présent, toujours guidé son clan dans la bonne direction. Béni par la Brume, il avait su les mener hors de portée de l’inquisition … jusqu’à se perdre dans la Brume. Ils avaient vécu paisiblement, protégés, jusqu’à ce que qu’un jour les croisés ne surgissent en masse dans la Brume, décidés à les éliminer. Alors Björn les avait massacrés avant de guider son peuple hors de leur portée : comment avaient-ils pu les trouver ?

Angurn était le fils de Björn, fidèle à son père, il avait toujours su l’épauler et lorsqu’une Nebula l’avait choisi pour élire domicile dans sa chair, son père n’avait été que plus fier de lui. Son pouvoir était puissant, à l’instar de son père, et ce dernier avait toujours vu en lui son héritier en devenir. Il l’avait éduqué selon les préceptes de ses ancêtres et fait de lui un guerrier puissant et reconnu. L’esprit de Björn avait vacillé pour la première fois lorsqu’une lance avait perforé le cœur d’Angurn durant leur fuite.

Meurtri de milles entailles, le portebrume avait trouvé une voie dans la Malice et avait poussé son peuple à s’y engouffrer. Il ne sut comment mais ils parvinrent dans un monde de métal oxydé et de lumières blafardes. Poursuivis, il ne prit le temps de comprendre ce qui se passait et son peuple, persécuté par les lances de l’inquisition, se réfugia dans les tunnels. Une centaine au départ, il ne restait plus que vingt de ses frères et sœurs : la Brume et les armes de leurs poursuivants avaient eu raison de beaucoup d’entre eux. Leurs pouvoirs ne suffisaient pas, la Brume ne suffisait pas. Björn ne comprenait pas comment ils avaient pu les suivre avec autant d’efficacité.

Svolja était la deuxième fille de Björn. Timide et effacée, elle avait été la première à être touchée par la Brume qui l’avait dotée d’ailes et de crocs acérés. Elle devint la première Valkyr et protectrice du clan, ce qu’on pourrait appeler Banshee à notre époque. Alors que son père la poussait dans les tunnels, elle se défit de sa poigne. Elle resterait en arrière et protègerait jusqu’à la mort. L’esprit de Björn vacilla une seconde fois lorsqu’il entendit les cris d’agonie de sa fille, démembrée par les chiens de l’inquisition.

Le clan marcha sur les cadavres en décomposition, certains cédèrent à la folie et leur nebula les dévora instantanément mais il tint bon. Il poussa sa femme, qui tenait encore fermement leur nourrisson. Il leur fit signe de se couvrir le visage au milieu des moisissures : il fallait trouver une issue. Les meurtriers des siens avaient été ralentis par le sacrifice de sa fille mais il les sentait encore derrière eux. Il percevait aussi le danger qui rôdait dans ces tunnels et ne savait ce qui était le pire. Au loin, il entendait déjà leurs canidés infernaux qui leur donnaient la chasse et aboyaient dans l’infini des tunnels. Ces molosses avaient un flair incroyable, ou bien …

Sven n’était pas grand-chose. A peine le fils de son père. La Brume n’avait jamais voulu de lui, ne l’avait jamais touché. Il n’était pas un bon guerrier, ni même un artiste. Il était l’éternel dernier, l’avorton de la famille. Il se sentait incompris, il était laissé de côté et son existence ne rimait à rien : il désirait le pouvoir et la reconnaissance. Il n’était qu’un parasite aux yeux de sa famille, il le savait. La Brume lui avait dit : il n’était qu’un poids pour eux. D’ailleurs, ne projetaient-ils pas de l’abandonner un jour ? Mieux valait prendre les devants alors, mieux valait l’écouter, Elle … L’esprit de Björn céda lorsqu’il vit son fils Sven mener la chasse des inquisiteurs, lorsqu’il vit le sang des siens sur les mains de sa progéniture.

Le corps ensanglanté de Björn trônait sur un tas de cadavres, à genoux devant un frémissement dans l’air. Ses yeux aveugles s’agitaient de soubresauts. Dans ses bras gisait sa femme qu’il avait éventrée de ses crocs, son enfant qu’il avait piétiné. Son esprit brisé n’animait plus son corps, et son aspect d’ursidé saillait encore sur les traits de son visage. Il hoquetait, en sanglots, sa psyché altérée par ce monde qu’il ne comprenait pas. Les Limbes s’étaient jouées de lui, avait altéré sa vision, avaient transformé ses amis en ennemis et il avait erré des instants éternels en réduisant son clan en miettes. Avait-il été lui-même cette horde de chiens ? Sven n’était-il pas mort des années plus tôt ? Ou alors, était-celui qui les avait menés là ? Peu à peu, la vérité et les illusions se mêlèrent et les cadavres de ses proches se décomposèrent sous ses mains, avant de l’appeler à l’aide. Il siégeait sur un trône de crânes et de chair en décomposition, mais au travers d’une fine déchirure, quelque lumière saillait. Björn était brisé.

- Emporte-moi, supplia-t-il encore une fois sa Nebula.

Mais encore une fois elle refusa. Et des milliers de fois, se délectait-elle de son malheur, elle qui avait été sa plus proche confidente ? Et il l’implora encore et encore. Son supplice se répéta, encore et encore. La mort, les souvenirs. Tout se mélangea, son esprit sombra, revint, sombra. Une seconde qui s’écoula dans l’éternité qui le secoua, le recomposa. L’anéantit.

- Je t’en supplie … pleura-t-il, son visage émacié et ses muscles transformés en une peau flasque, informe.

- Maintenant, oui. lui répondit l’être qui vivait en son sein.

Les instants se succédèrent, autant d’éternités qui virent le corps du portebrume chanceler et son torse basculer dans la mince ouverture qui avait vu le temps s’écouler en cycles et boucles devant lui. Son corps sans vie s’affaissa dans les os de son clan mais lui n’était plus là. Björn le Protecteur avait échoué, et il était mort.


Ah, l’Âge noir : une terrible époque n’est-ce pas ? Penseriez-vous que notre complot remonte à cette époque ? Assurément, mais nulle créature ne vit assez vieille pour nourrir pareil dessein à l’encontre de la populace. Non, non. Il y a des fléaux bien plus grave, cher auditoire, des fléaux éternels et qui prennent plaisir à posséder ce qu’autrui cherche à créer. Oui, c’est une histoire de spectres, de peurs et de chagrins. Je vous aurai prévenu : plonger dans ces circonvolutions n’est pas sans conséquences. Ouvrez les yeux, et comprenez chères brebis égarées.


Le Spectre. Manifestation ectoplasmique d’une vie dissolue dans la Brume. La faille ne vomit qu’une seule âme qui parvint à réchapper des Limbes non sans en être à jamais altérée, transformée. Digérée, façonnée par la folie et la douleur, un spectre hurlant qui vrilla les tympans et déferla dans la Malice pareil à un fléau onirique. Un jour ? Mille ans ? Non, non … l’Âge noir en était témoin : cette chose n’était pas si ancienne. Elle hurla son saoul, désira vengeance et justice. Ou alors était-ce accéder au pouvoir qui lui avait été refusé ? A moins que ce ne soit la honte d’avoir échoué à protéger son clan ? D’être morte d’un coup dans le dos ? De ne pas avoir pu protéger le fruit de ses entrailles ? Les souvenirs, les douleurs se mélangeaient. Ne restait que la soif, inextinguible, invincible. Elle voulait du pouvoir, une cible … précise, puissante …

… et Il la trouva. Une cible, ou le hasard ? Un simple … instinct. Un strigoï beau et pur, perdu et égaré. Amené là par la Brume, ou une proie subtilisée à cette dernière ? Le Spectre hurla et fit éclater les vitres de sa diligence censée le ramener à Opale. Le cocher sombra dans l’inconscience, la jouvencelle qui l’accompagnait s’enfuit pour se faire dévorer par la Brume et ses mystères. Ne resta entre les crocs du Strigoï qu’un goût de sang virginal et la sensation d’être devenu bien plus. Le Spectre déploya son essence dans ce corps, mira son reflet dans le bris du verre. Beau et pur. Retrouvé et en chemin …

D’avorton impotent, le beau Vladimir avait tiré grande leçon de son agression sur la route d’Opale. Un coup d’une famille rivale à n’en pas douter : le Strigoï s’était toujours cru à l’abri de ces querelles tant il était insignifiant – c’était ce que sa mère s’évertuait à lui répéter. Il était un Von Arendt et il avait des devoirs, des responsabilités. Pauvre mère, pauvre mère. Si seulement elle avait su ce qu’elle allait devenir … Pauvre mère, pauvre mère.

Le jeune Vladimir se mit à nourrir des excès de plus en plus … affamés. Ainsi qu’une obsession pour toute sorte de chose propre à la Brume, envers laquelle il vouait une haine sans pareille. Teintée de peur et d’envie. Des sentiments complexes, malsains. En l’an de grâce 1632, il devint l’un des scientifiques les plus en vogue de son temps, usant des fonds de sa noble famille pour fonder de nombreux travaux sur la nature de la Brume et ses intérêts restèrent nimbés de mystère pour ses contemporains. Voyez l’iconographie illustrant la fondation du Magistère ? Il était là. Dans l’ombre, tapi à observer ses pairs se gausser de son grand œuvre. Mais il était là et alors se poursuivirent ses expériences dans le plus grand secret. Les égouts recrachaient parfois des êtres difformes, la Brume se voyait amputée de tel mystérieux monstre. Une seule chose l’intéressait, et ce n’était pas l’un des trois sièges mais bien un seul secteur : le Mystique.

Il devint peu à peu un chercheur reconnu et ses découvertes tombaient bien souvent comme un cheveu sur la soupe. Les vertus des nebulas, la régulation des spectres. A chaque brevet, à chaque découverte son souffle chaud soufflait les directives des assistants. Son haleine ferreuse impulsait dans une direction avisée les plus émérites d’entre eux. Si les Von Arendt étaient si liés au Magistère, il y était certainement pour quelque chose. Les années s’égrenaient et les légendes sur les cris entendus dans les tréfonds du magistral bâtiment.

Les siècles passaient et le jeune Vladimir était devenu un homme dans la force de l’âge, ses traits se déformaient peu et le temps semblait ne pas avoir de prise sur lui, ce qui était avec certitude dû à sa nature de Strigoï. Il appréciait se délecter des plaisirs de sa caste et de sa race, bien qu’il ne se montrât que rarement en public. S’il devint vite clair qu’il n’avait aucun attrait pour le pouvoir, il aimait en profiter pour ses recherches. Il devint vite le cousin éloigné, puis un souvenir qui se rappelait parfois à leur porte. Mais un tournant fut franchi en l’an 1780. Un Von Arendt avait activement participé à l’avènement de ce qui ferait la richesse d’Opale : l’exploitation du Myste et la création des Nascents. On le vit serrer des mains, une expression avide sur le visage. Mais il n’était pas encore satisfait, loin de là. Crimes, recherches impies : rien ne l’arrêtait. Il percerait, dans l’ombre, et exploiterait, à n’en plus finir, cette Brume. On se mit à craindre les Enfourneurs, les histoires sur la disparition des va-nu-pieds impotents devinrent de plus en plus fréquentes.

Voyez, mon cher auditoire : il était là. Pavant chaque pas vers le progrès d’Opale de sang. Il rôdait, murmurait aux oreilles crédules. Il était le vecteur d’un changement grinçant : le progrès, mais à quel prix ? Le pouvoir était au creux de ses mains, mais c’était une soif inextinguible. Toujours plus, jamais assez. Soif de sang, soif de découvertes. Il ne renonçait pas à ses objectifs. Adulé, les Nascents et le Myste lui valaient la reconnaissance de nombre de ses pairs. Mais ce n’était le début, le début vers un autre mystère. Mes agneaux, vous n’aviez que l’abattoir pour échappatoire.

Le bon vieux Docteur Kotveik. Acharné, glacial … et un tantinet obsédé. Mais peu savent qu’ils étaient deux sur ce projet, et son confrère était un être bien moins affable. Il se racontait même qu’il était de temps en temps convoqué par Higgs lui-même et qu’ils entretenaient de ‘bonnes’ relations. Commerciales, scientifiques … C’était étrange pour un simple scientifique, mais pas inhabituel pour une lubie d’Edmund Higgs. C’était un Strigoï aux cheveux grisonnants, et pourtant jeune, comme si son corps n’avait pas suivi le cours naturel des choses. Il était appliqué, cet autre chercheur, et soufflait de nombreuses idées au Docteur. Fortuné aussi, car avec l’entrée d’Opale dans l’Alliance, Nascents et Myste étaient devenus sources d’une richesse inouïe pour les Sept Familles. Cela aida à financer bon nombre d’expéditions secrètes dans la Brume. Le Docteur Von Arendt n’était pas connu de grand monde, et le terrible accident qui le frappa, lui et Kotweik, choqua bon nombre de ses confrères.

Pourtant, pendant deux ridicules semaines, il avait réussi. Réussi à l’aide du génie de Kotveik à créer un passage, et une quantité faramineuse de Spectres avaient été sacrifiés pour y parvenir. Des souvenirs épars, une confusion propre à retourner l’esprit de n’importe qui. Juste ce sentiment d’avoir enfin réussi, d’avoir enfin pu toucher du doigt ce qu’il avait tant cherché. Mais tout se solda par un échec calamiteux. Les recherches furent perdues, le contact rompu et tout s’embrouilla chez ceux qui avaient survécu. Le lien puissant du Docteur Von Arendt aux limbes fut altéré et il se réveilla parmi les décombres pour ne voir que le Directeur Higgs ordonner aux Tartares de se saisir de lui et le dissimuler au regard du monde. On parla de chaise électrique, on parla de châtiment exemplaire. Du moins, c’était ce qu’on racontait et le pauvre Morgan, assistant du Docteur Kotveik en fut les frais. C’était étrange, à y repenser, le Docteur Von Arendt n’avait jamais entendu parler d’un quelconque Morgan lors de ses projets. Ah si, peut-être un des laborantins …

Il avait commis une lourde erreur et Higgs se montra très perturbé par cette dernière. Le bon Docteur Von Arendt fut écarté du département pendant quelques semaines où il fut cloîtré chez lui, parmi une famille qui ne fut pas très heureuse de retrouver l’enfant prodigue, bien mieux apprécié lorsqu’il était loin d’eux. Le lien ténu qui l’unissait à la Myste et aux Nascents était tout ce qui le rattachait aux Von Arendt et ils le savaient. Ils avaient toujours trouvé le vieux Vladimir étrange, mais le toléraient car il était une véritable poule aux œufs d’or pour eux. Œufs sanglants et poule aux ailes acérées, certes.

Puis un jour, il disparut. Purement, simplement. Sa chambre retournée, lui envolé. Ses recherches dérobées. Vladimir Von Arendt avait-il enfin payé pour avoir tant participé à l’opulence d’Opale ?

Bien sûr que non, bien sûr que non : pourquoi serions-nous en train de décortiquer son influence au travers des âges si c’était cela ? Peut-être aurait-il mieux fait de s’adonner à la politique, de nouer des alliances juteuses comme ce bon vieux Higgs l’avait fait dans son temps. Mais il rôdait toujours là, son nom resta en suspens pendant plusieurs années. Pourtant, personne ne se porta à sa recherche, personne ne vint le chercher. Et il resta seul … miséreux … n’ayant que des rats pour compagnie. Pauvre auditoire que voilà. Avec bien peu de sang pour le nourrir …

Dans sa geôle, il attendait. Visites, projets … rien ne satisfaisait sa soif de découvertes et d’avancées. Nascents, Myste, Limbes. Il avait vu, vécu tout cela. Il avait même assisté à la naissance du Magistère. Aucune récompense, aucune reconnaissance. Mortels obséquieux, créatures indolentes … Bétail, cobayes … ils ne valaient pas même le savoir qu’on tirait de leur sacrifice. Une si petite fraction de pouvoir, un si maigre bénéfice pour tant d’énergie déployée à gémir à l’aune de leur grandeur. Mais qu’ouïs-je mes petits rats exsangues ? Les gonds de ma porte ? Oh, mais si ce n’est pas ce cher petit Docteur Forth …

Il était là, dans son chapeau trop grand pour lui. Et le brave Vladimir l’observait de ses yeux rougeoyants. Il était venu lui proposer un marché, il le savait, il le sentait. Il l’avait deviné depuis qu’il avait vu le Spectre du scientifique se déployer dans sa geôle, dans son laboratoire cadenassé. Il savait ce qu’il était, tout comme il connaissait ses liens avec Higgs. Qu’as-tu à me proposer, qui vaille ta venue, tout petit humain …

- Docteur Von Arendt, que diriez-vous de vous rendre un peu plus utile qu’au fond de ce laboratoire ? Si vous me rendez un petit service, et mettez votre savoir à mon service, je peux vous garantir quelques menus avantages …

Un service ? Quel service ? Tuer ? Découper ? Non, explorer les Limbes. Encore. Démanteler l’Inquisition ? Non. Dans les ténèbres, tout se mélangeait. Qui était-il ? Ah oui, Prime. Le PREMIER. Il avait été là avant eux, et le serait APRES. Je serai là bien après eux, et un jour les limbes s’ouvriront sur eux …

- Il faudra bien entendu vous laver, et vous retrouverez un régime un peu plus … adapté à votre rang. Je viens de succéder au Directeur Higgs et j’aurai bien besoin de quelqu’un ayant quelques … connaissances des rouages pour m’appuyer. Voyez-vous, il se trouve que de nombreuses thèses et manuscrits aient ... disparu récemment.

Rouages ? Machine ? Higgs n’était plus le directeur. Donc sa peine prenait fin ici ? Non. C’était trop étrange, trop simple. Il y avait quelque chose. Plus qu’un simple service. Son esprit fonctionnait à un rythme effréné et dépiautait les hypothèses en les écartant les unes après les autres. Rien de tangible, juste une échappatoire. Les conjectures et trajectoires seraient à dresser ultérieurement.

- Vous m’en voyez for ravi, Directeur Forth, mais il n’est de coutume de présenter un marché sans contrepartie précise. Que désirez-vous obtenir de ma personne ? Je ne vois pas ce que ma modeste contribution pourrait apporter à ... votre règne.

- Je serai bref : soyez mon assistant, Von Arendt, et je vous libère de ce taudis. Higgs y consent, et serait même enchanté de vous revoir un de ces jours. Vous avez été parqué suffisamment de temps pour qu'on vous relâche sans trop de danger.

- Et s’il ne me sied guère d’accéder à votre requête ?

- Vous connaissez déjà les habitudes dans le cadre de nos projets. Vu votre nature, vous comprendrez qu’il serait dommage que vous rejoigniez la liste des malheureux cobayes.

Ta gorge cède sous mes crocs et son sang chaud suinte dans ma gorge, avide de ta mort. Un sourire, un sourire carnassier mais ça reste un sourire.

- Assurément, Docteur Forth, il serait dommage qu’une telle erreur se produise. Je serai honoré de mettre mes modestes talents à votre service. Quand commençons-nous ?
Ryker / Toujours Ryker

Encore Ryker



Dernière édition par Vladimir Von Arendt le Jeu 2 Nov - 23:20, édité 1 fois
Jeu 2 Nov - 9:46
Bienvenue parmi nous!
Sam 4 Nov - 11:58

Savant fou, assoiffé de sang

L'Intel secret du magistère, en toute élégance

Quel esprit, Vladimir. Un esprit teinté de sang, de batailles infructueuses, et d'un passé lointain et oublié d'un temps effacé, d'un monde perdu, et d'un clan achevé par les efforts du progrès. Où se termine Björn, ou commence Vladimir? Peut-être que la frontière entre les deux est devenue poreuse depuis bien des lunes, et qu'il est à jamais impossible de séparer le strigoï de son spectre, et vice versa. C'est un personnage d'envergure qui va faire son entrée à Opale - j'ai déjà hâte de découvrir par quel bout du myste il va commencer, et quelles seront ses prochaines découvertes... (On ajoutera le coût en spectre et les sacrifices dans les mentions légales, on ne va pas s'attarder dessus... Pour l'instant!)
Bienvenu de nouveau avec ce fringant visage!

Rang : Noble
Pouvoir / Arme :  Poids plume (pouvoir racial)
Affinité : 4 PA
Astra : +200 Astra

La suite logique

Avant d'aller RP, assure toi de bien recenser ton avatar pour que personne ne te le prenne. Si tu ne sais pas avec qui commencer, tu peux toujours faire une recherche de partenaires ou répondre à celles en cours. Accessoirement, tu peux aussi poster ta fiche pour récapituler tes liens, ta chronologie, tes possessions... Enfin, si ton personnage fait partie d'une organisation, n'oublie pas de demander à la rejoindre ou à l'ajouter, si elle n'existe pas encore.