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Drogues et armes, lorsque les trafics s'en mêlent

Drogues et armes, lorsque les trafics s'en mêlent Brandw10
Lun 25 Sep - 15:00

Drogues et armes, lorsque les trafics s’en mêlent

Avec Jane Kaldwin



Quand il était venu trouver la garde Opalienne, on l’avait d’abord conduit à un bureau. L’affaire était des plus sérieuses, se souvenait encore avoir pensé Lewën. On l’avait fait s'asseoir et relater les faits, encore. On lui avait demandé s’il était certain de ce qu’il avançait. Sa petite musaboise dans les bras, elle était sa seule preuve.

- Elle me semble en bien bonne santé. Lui avait-on dit.

Il n'avait pas bataillé bien longtemps, on l'avait assez rapidement congédié sans donner suite à son alerte. "Vous n'avez aucune preuve"
Très bien, ils voulaient des preuves ? Ils en auraient. Sans plus tarder Lewën chercha un détective privé, ce n'était pas comme ça qu'il pensait dépenser ses Astras, sa conscience ne pouvait laisser les musaboises subir le sort qu'on leur réservait, et son orgueil ne pouvait laisser l'affront des gardes sans impunité.
Il ne connaissait personne dans le milieu, et ses amis Opaliens ne pouvaient guère plus l'aider.
Une idée saugrenue, pour ne pas dire stupide, traversa son esprit pourtant habituellement cartésien. Et s’il tentait de se procurer la drogue ? Ou mieux, travailler pour le cartel ?
Il secoua la tête à la négative, il n’avait aucune idée de comment approcher un membre du réseau et encore moins d’en faire partie. Il n’avait rien ni personne pour le soutenir, Halie avait retrouvé les contrées plus ressourçantes pour les efforts qu’elle avait subi durant leur mésaventure, et qu’aurait-elle bien pu faire de plus que lui  dans ce monde qui n’était pas le sien.

Il décida de s’équiper de sa tenue de “corbeau” cachant son arme et ses cristaux, gardant sa conque dans une poche pour aller “flâner” aux abords des ruelles où la cargaison de musaboises avait été chargée quelques jours plus tôt. Et il en était là, sur le port d'Opale, dans une ruelle où le soleil déclinait pour laisser place aux ombres du crépuscule. Le bâtiment incriminé semblait abandonné, passant la tête devant la fenêtre il ne vit rien... Le vide. La musaboise qu'il tenait dans ses bras se renfrogna, se blottissant de peur sous le bras de son sauveur.

- Ne t'inquiète pas Curie, je ne compte pas te laisser là.
tenta-t-il de la rassurer. Ils étaient ici il y a cinq jours. Vu tout le matériel à déplacer, ils ont dû être prévenus pour avoir quitté les lieux si vite … souffla-t-il à l’animal comme pour réfléchir.

Osant pénétrer dans l’enceinte du lieu, il s’approcha de la porte et empoigna la poignée qui ne résista nullement, les anciens locataires n’ayant pas pris la peine de fermer en partant. Lewën grimaça lorsqu’une odeur âpre agressa ses narines. Revêtant son bec bourré d’herbes filtrantes, il s’avança dans la pièce. Il restait bien une cage ou deux dans l’endroit, pas sûr que cela suffise de preuve pour faire réagir la garde Opaline.
Il regarda Curie et se souvint de ce que lui avait dit l’hespéride sur les sens du rongeur. Une bonne ouïe, et surtout, un bon odorat.

- Serais-tu capable de retrouver leur trace ? Demanda-t-il à la musaboise pour la forme, la déposant près d’un reste de ce qui avait été pour elle une prison pour la lui faire sentir.

L’animal couina de peur avant de vouloir s’échapper, Lewën la blottit dans sa cape en la caressant, peiné de lui infliger ce supplice. Il fallait qu’il se rende à l’évidence, il ne pourrait rien faire. Résigné, il s’accroupit dans l’ombre d’un mur pour observer la scène une dernière fois, révolté et impuissant, se souciant du futur des pauvres bêtes.
Mar 3 Oct - 1:25

Drugs & Weapons, when the traffic intertwined together

starring Jane Kaldwin & Lewën Digo


Nous étions prêts avec mon unité. J'avais placé un effectif habituel sur cette mission, deux agents se cachaient dans les environs et étaient prêts à intervenir, deux autres étaient chargés de garder un point d'extraction pour pouvoir disparaître en toute sécurité... ou de défendre la zone si nous étions poursuivis. De nouvelles procédures avaient été mises en place depuis ma prise de fonctions à la tête de la guilde. Les agents de terrain ou les opérateurs n'étaient plus livrés à eux mêmes en mission, un soutien matériel et technique de la guilde était requis dans la mesure du possible et surtout, l'agent de terrain savait désormais qu'il avait au moins deux ou trois collègues dans son environnement proche, voire plus en cas de mission particulièrement importante. Le temps de l'agent seul était révolu et forte de mon expérience dans le renseignement epistopolien, les opérateurs travaillaient désormais en équipe. J'étais donc sur le terrain pour m'en rendre compte personnellement.

Cette affaire était particulièrement importante. Notre commanditaire, aussi un de nos informateurs de l'armée d'Opale, un officier armurier, nous avait averti qu'un gang de la pègre du port était en train de faire un carnage parmi ses concurrents et terrorisait les gens alentours lorsqu'ils étaient en action car ils avaient réussi à mettre la main sur une cargaison de matériel militaire notamment de l'armement Gauss. Comment, ce n'était pas notre affaire, du moins pas encore mais notre commanditaire nous avait demandé de saboter le gang et de mettre hors de leur portée un tel armement. Nous nous étions arrangés pour être payés d'abord et faire disparaître le Gauss. J'avais plutôt envie de me procurer le fusil Gauss et de le ramener à notre Roi de Carreau.

L'indic que nous possédions sur le port d'Opale nous avait averti de la dangerosité des bandits. Des noms avaient été partagés, des visages par des portraits-robots afin d'aider à la mise en place minutieuse de l'opération. Au total, ce fut pas moins de dix personnes que j'avais placée sur cette affaire pour la préparer au mieux mais sur le terrain, nous étions cinq, avec mon drone.
Entrer dans l'entrepôt était un jeu d'enfant. Les gangsters n'avaient pas l'air de s'attendre à de la visite ou s'en foutaient car je ne trouvai aucun système de surveillance, pas même une sentinelle pour garder l'endroit. J'entrai par une fenêtre complètement cassée en évitant les bouts de verre. Peut-être se disaient-ils que l'état de délabrement du bâtiment était une sécurité en soi...

Mes agents en renfort attendaient un signe de vie de ma part dans un délai fixé préalablement en briefing. Chaque agent de terrain était chronométré et disposait d'un temps donné pour mener sa mission, je n'y faisais pas exception c'était une question d'efficacité et de praticité. Nous disposions tous d'une montre que nous synchronisions afin de pouvoir voir en temps réel la plage horaire à respecter et combien de temps s'était écoulé et qui nous restait. Si le délai n'était pas respecté, le soutien humain de l'opérateur entrait en action et devait déterminer si l'opérateur était en mauvaise posture, prisonnier ou mort ou tout simplement en retard et il devait intervenir le cas échéant. En l'absence de moyen de communication en temps réel entre agents, nous devions nous contenter de ça. Les agents chargés de l'extraction savaient aussi en combien de temps la mission devait être menée et avaient des ordres précis à observer.

Je restai pendant une poignée de secondes au même endroit, afin que mes yeux s'habituent à l'obscurité. Avant de disparaître, mon drone m'avertit que je pouvais reprendre ma route. Si seulement Bob pouvait avoir une vue d'ensemble des lieux et de ce qu'il s'y passait en temps réel... J'imagine que la technologie n'était pas à ce point développée, sans parler d'éventuelles contre-mesures de type magique ou technologique aussi. Cela dit, je me disais qu'au vu de la sécurité inexistante de l'entrepôt, je ne risquai pas grand chose. Je m'aperçus que j'étais entrée par un bureau. Je m'assurai d'avoir ma lame et mon arme à portée avant de progresser le long du mur. La poignée était cassée... La porte entrouverte, je me faufilai par l'entrebâillement. D'après l'indic, il fallait ensuite progresser à droite pour trouver une entrée cachée et arriver dans la véritable planque du gang. De là, c'était l'inconnu. Tout ce que l'on savait, c'était que le gang avait entreposé à cet endroit l'armement Gauss.

Lorsque la voix d'un homme se fit entendre, je me tapis dans l'ombre, derrière une caisse et un pilier de l'entrepôt. Il y eut aussi un couinement d'animal. Bizarre... Je risquai un œil hors de mon couvert pour remarquer le costume très étrange que portait l'inconnu. Enfin étrange, c'était un costume de médecin démodé à mes yeux, j'en avais déjà vu mais selon moi, il n'avait rien à faire ici. L'indic ne nous avait jamais parlé d'un type se baladant en vieux costume de médecin... Bob l'avait remarqué. Était-il neutre ou un ennemi ? Nous n'avions aucun allié dans la zone et je ne devais pas briser le silence radio. Personne ne le devait. L'ennui c'était qu'il était placé vers l'endroit que je voulais fouiller pour trouver l'entrée cachée... Je restai là pendant encore une poignée de minutes, à l'écouter parler. Il semblait s'adresser à un animal qu'il tenait dans ses bras et que je n'arrivai pas à identifier. Notre renseignement n'avait pas parlé de bandit entiché d'un animal de compagnie, pas plus qu'il avait parlé de présence d'animaux potentiellement domestiques, pas même des molosses agressifs.

Peut-être que j'allais devoir l'utiliser et le mettre à profit pour la mission ? Rien dans notre renseignement n'indiquait qu'un malfrat porterait une telle tenue, le plus probable dans ce cas était que cet inconnu était un neutre, une variante imprévue dans la mission. Que faisait-il ici ? Pourquoi avec un animal ? Savait-il quelque chose sur l'armement Gauss que possédait les bandits, en plus de l'armement qu'ils possédaient déjà ? Je devais tirer ça au clair. Un témoin comme lui était plus utile vivant pour du renseignement que mort et il était de toute façon sur ma route. Furtivement, je me déplaçai jusqu'à lui, me servant du couvert des caisses puis de l'obscurité en prenant soin de poser souplement le pied et me déplacer sans bruit. Il n'avait pas bougé... mais ça s'agitait visiblement dans ses bras contre sa poitrine. Je devais agir rapidement. Ne bougez surtout pas et tenez votre animal ordonnai-je en lui braquant mon pistolet vers sa tête, debout à moins de quelques mètres de lui et le surplombant alors qu'il était accroupi. Le gang ne comportait pas de... médecin à ce qu'il me semblait. Que faites-vous là ? Vous leur servez de garde ? Je m'approchai prudemment avant de me stopper à deux mètres. Avec un animal de compagnie en plus... Si vous vouliez terroriser des gens, c'est raté. Que faites vous avec cet animal ? demandai-je, toujours d'un ton dominant et inquisiteur. Il le brutalisait ? On dirait une musaboise...


Dernière édition par Jane Kaldwin le Mar 24 Oct - 12:20, édité 1 fois
Ven 13 Oct - 19:26

Drogues et armes, lorsque les trafics s’en mêlent

Avec Jane Kaldwin



A peine la respiration de Curie se calma-t-elle que la musaboise recommença à s’agiter. L’endroit stressait l’animal plus qu’il ne l’aurait cru. Il était temps de mettre un terme à ce supplice et de rentrer. Il la plaça dans sa sacoche pour qu’elle retrouve un peu de calme. Que pensait-il faire seul ? Il était ridicule. Ce que Lewën ne comprenait pas c’était que le rongeur avait entendu du bruit et grattait contre le tissu comme pour l’avertir.

- Oui c’est bon Curie on …

Il n’eut ni le temps de se relever, ni celui de finir sa phrase qu’une femme se présenta devant lui - s’imposa à lui serait plus exact - et le menaça d’une arme, lui intimant de ne pas bouger. Le visage du médecin se figea derrière son masque tout comme le reste de son corps. Sa main glissa doucement derrière le sac en bandoulière pour trouver sa ceinture où se cachait son cristal d’hypervélocité. Il se concentra sur la sphère tout en écoutant son agresseuse et sentit le lien s’établir entre le minéral et lui. Elle enchaîna les questions sans lui laisser le temps à la parole entre chacune d’entre elles. Il fronça les sourcils lorsqu’elle parla de son appartenance - à lui - au gang.

- Je la sauve. répondit-il à sa dernière question avant de disparaître aux yeux de la jeune femme.

Il venait d’user du don cristallin pour se placer derrière elle. Il aurait pu fuir, il aurait fuir. Qui qu’elle fut, elle semblait chercher ceux qui avaient débarqué leur trafic d’animaux ici, et aussi mince que fut son espoir, Lewën comptait en tirer parti pour retrouver les traces des passeurs et sauver, dans l’impossible idéal, les musaboises maltraitées.

- Vous qui êtes-vous ? la surprit-il de sa voix caverneuse à cause du masque.

Elle se tourna vivement vers lui et s’approcha dangereusement par un réflexe auquel le médecin ne s’attendait pas. Il faut dire que sa tenue n’était pas des plus adaptée pour un combat rapproché. Elle était vive et avant qu’il ne réutilise son propre don de rapidité, elle le maîtrisa. Un mauvais jugement qui l’avait mis dans une mauvaise passe. Il n’avait plus un accès direct à son cristal et devait se dépêtrer comme il pouvait. Il arrêta rapidement de se débattre pour tenter d’instaurer le dialogue, le masque étant tombé laissant son visage à découvert. En dire assez sans trop en dévoiler pour ne pas que la situation empire et se retourne contre lui.

- Je suis ici à cause de la drogue … Dit-il dans une grimace à cause de sa mauvaise posture. Peut-être pouvons nous trouver un terrain d’entente si vous me disiez ce que vous faites vous aussi là.

Curie sortit sa tête alors qu’elle était bringuebalée dans son sac et comprit la mauvaise posture de son sauveur. Elle se glissa hors de sa cachette pour courir le long des corps entremêlés et utilisa la seule arme qu’elle possédait : ses dents. Mordant de sa petite mâchoire la peau fine du poignet qui se présentait, l’effet de surprise permit à Lewën de se dégager un tant soit peu. Il dégagea son propre revolver pour le braquer sur la femme aussi sûrement qu’elle le faisait avec lui. Curie se posta à sa cheville, attachée à cet être qui l’avait couvée durant près d’une semaine.

-  Je ne fais pas partie du gang, je ne suis ni leur médecin, ni leur garde. Il ne cherchait même plus à savoir qui elle était et tenta de montrer patte blanche. Je n’ai pas l’intention de vous blesser, je m’en verrai contraint si je dois me défendre. Êtes-vous prête à me laisser partir ?

Déjà sa senestre glisser vers le cristal pour fuir à la vitesse de l’air avec sa protégée poilue. Plan qui tomba vite à l'eau lorsqu'ils entendirent des voix se rapprocher de l'enceinte ...
Mar 24 Oct - 14:57

Drugs & Weapons, when the traffic intertwined together

starring Jane Kaldwin & Lewën Digo


Sa main avait bougé. En le fixant, je voyais bien du mouvement mais je fis une erreur : je n'en tins pas compte, bien plus concentré sur l'individu derrière ce masque étrange. Il se justifia en voulant sauver l'animal qu'il tenait avant de disparaître. Merde ! De la magie ! Je fronçais davantage mes fins sourcils en le voyant disparaître mais en un instant, mon corps prit le dessus sur l'esprit et dans un réflexe travaillé des milliers de fois en obéissant à une règle d'un de mes instructeurs "si l'ennemi n'est plus là et que tu n'es pas adossée, c'est qu'il y a de fortes chances qu'il soit derrière toi", je réagis, le temps qu'il vienne prononcer sa phrase dans mon dos. Sa voix était effrayante et je ne pus empêcher un frisson de me parcourir l'échine. Mais il n'était pas le premier et sans doute pas le dernier. Je lui envoyai mon coude pour l'écarter avant de pivoter en me servant de la crosse de mon pistolet pour espérer atteindre une mâchoire ou une tempe pour le maîtriser mais je calculai mal mon coup et bien que l'ayant écarté ma crosse n'emporta que son masque qui alla voler quelques mètres plus loin. Ce n'était néanmoins pas fini. Le temps qu'il reprenne ses esprits, je lui pris la main que je considérai comme la plus dangereuse, sans doute celle qui lui avait permis d'user de magie pour la coller contre son dos et je l'obligeai à se mettre à terre, le genou au milieu du dos pour enfin le maîtriser, le pistolet braqué contre l'arrière de la tête. Ce fut sans doute quand il s'en rendit compte qu'il cessa de se débattre et tenta de parler. Il aurait mieux fait de commencer par là... Vous auriez mieux fait de le dire d'entrée... Médecin.

J'avais l'intention de continuer à l'interroger mais alors que je terminai ma déclaration, un éclair fusa dans mon esprit. Où était passé son animal ? À peine je me posai cette question qu'une vive douleur me fit réagir et grogner de douleur, me faisant relâcher l'homme à terre qui put se libérer. Merde ! Sa bestiole m'avait mordu et je n'avais rien vu venir, j'ai été bête... J'étais un peu trop concentrée sur l'humain devant moi jusqu'à oublier que même un animal qui pouvait se cacher dans une sacoche pouvait être une menace. Je m'étais écartée d'un bon mètre pour me protéger et je vis en effet en me massant le poignet que c'était bien une musaboise. L'homme s'était relevé et l'animal de par sa petite taille, se cacha contre la jambe de... son maître ? Je grimaçai sous mon foulard... Voyant qu'il sortait une arme et que seuls quelques mètres nous séparaient, je le braquai à nouveau, l'homme m'imitant une seconde plus tard.

Baissez votre arme avant de vous blesser. Toutefois, l'inconnu venait de me montrer qu'il ne faisait en effet pas partie du gang. De par les renseignements que je possédai, aucun des bandits ne possédait ce sens de la prévention. Ils auraient tiré sans sommation et il y aurait sans doute déjà eu un mort. Ce n'était pas dans leurs usages... Vous faites de toute façon un piètre garde si c'était le cas. Quant à leur médecin... Aucun personnel médical ou médecin ne faisait partie du gang. Par déduction, j'en conclus donc que j'avais devant moi un type qui n'avait normalement rien à voir dans cette affaire. Je me demandais encore comment procéder lorsque des voix se firent entendre tout près. J'échangeai un regard avec mon opposant, chacun voulant voir les mouvements de l'autre... Les voix se rapprochèrent et je jugeai que c'était trop dangereux de rester là. Immédiatement, je me trouvai un coin d'ombre derrière une pile de caisses. En tournant légèrement la tête, je vis que l'autre avait fait de même. Une lumière passa à travers des vitres brisées comme pour inspecter... puis les voix reprirent et s'éloignèrent de l'entrepôt, un homme se mit même à rire fort. Sans doute le gang qui faisait une ronde... Ils n'étaient peut être pas aussi stupides que je ne le croyais. Je sortis peu après de ma cachette.

J'avais rangé mon arme, désormais convaincue que l'inconnu devant moi n'était pas un bandit. Si c'était le cas, il aurait sans doute alerté ses copains et j'aurai été obligée de le neutraliser définitivement. Nous n'en étions pas là. Aussitôt, Bob se montra, qu'il était caché derrière un pilier. Mon petit drone vola jusqu'à moi et ses petits bras dépliés, il me fit un rapport silencieux par signes. Pas d'ennemi dans le coin, il voulait prévenir pour la patrouille mais elle a été plus rapide. J'observai attentivement Bob... En observant silencieusement le bâtiment, il m'indiquait un coin de mur de l'entrepôt et mima que c'était une entrée puis un geste par en dessous. Le gang se cachait sous le port... J'eus un regard pour l'homme qui tenait sa musaboise. J'ordonnai ensuite à Bob de rester en observation mais de rester avec moi. Il comprit et je fis un pas vers l'inconnu. Vous êtes là pour la drogue... Ils se servent donc des musaboises. Qu'espériez vous, réellement ? Je le laissai parler sans rien ajouter, Bob baissa légèrement le regard pour regarder la petite bête. J'ai d'autres raisons que la drogue pour m'en prendre à ce groupe, sans doute plus meurtrières que la drogue. J'ai des raisons de penser que vous n'en faites pas partie. Nous sommes sans doute parti du mauvais pied, il me semble qu'une entraide serait de circonstance... À moins que vous ne vouliez toujours vous barrer ? J'eus un brin d'ironie mais je ne me permis pas d'en faire plus. Il avait l'air attaché à ces animaux dont on se servait pour faire de la drogue, je ne pouvais pas en juger. D'ailleurs en parlant des musaboises, Bob vola doucement jusqu'à arriver devant la petite bête, curieux. Ses yeux continuaient de l'observer... avant qu'ils ne changent pour afficher une mine réjouie. Je vous aide pour tirer les musaboises de là, vous m'aidez à mettre fin à ce gang. Qu'en dites vous ? lui demandai-je, l'air très sérieuse.
Sam 18 Nov - 16:02

Drogues et armes, lorsque les trafics s’en mêlent

Avec Jane Kaldwin



Les voix s’éloignèrent tandis qu’un petit robot plana vers eux. Lewën eut le réflexe de s’en cacher, pensant que la technologie appartenait aux malfaiteurs. La femme, elle, sortit de sa cachette et se posta devant le droïde. S’en suivit une série de mouvements que sa comparse décrypta avec intérêt avant de se tourner vers le médecin.

“Qu'espériez vous, réellement ?”

L’homme cessa de se cacher pour répondre en la regardant dans les yeux.

- Ils étaient ici il y a quelques jours, je les ai vu débarquer les caisses depuis le port. Je ne pensais pas qu’ils seraient déjà partis. Je comptais enregistrer une conversation qui permettrait de donner foi à mes accusations pour faire bouger la garde Opaline qui se refuse à me croire. Il lâcha les derniers mots avec amertume tout en montrant à l’inconnue sa conque enregistreuse.

Que pouvait-il faire d’autre ?

- Voyant le bâtiment vide je pensais y trouver quelque chose, un indice, ils n’ont clairement pas tout nettoyé, ces cages vides ne me serviront pas plus …

Il expira lourdement comprenant son insignifiance, et le risque inutile qu’il avait pris. Il s’était laissé guider par sa colère. Tant de bêtes vouées à une mort lente et douloureuse … Son impuissance décuple sa rage.

Un nouvel espoir nacquit lorsque la femme lui parla d’entraide. Pouvait-il faire confiance à cette inconnue ? Il se remémora l’état dans lequel il avait récupéré la musaboise : pour morte. Non, non ! Il ne pouvait laisser toutes ses âmes périr.
Il observa le droïde se rapprocher d’une Curie curieuse qui pencha la tête sur le côté à son approche. La technologie affiche une mine réjouie. Cela lui rappela Prune et IAN son bras droit, confident et protecteur. Etait-ce cette pensée qui le décida ? Plongeant son regard dans ceux, déterminés, de sa nouvelle partenaire, il approuva.

- Vous semblez savoir ce que vous faites, si vous pensez que je peux vous être utile alors oui. Il tendit la main pour sceller leur accord, geste purement formel. Lewën. lâcha-t-il en guise de présentation.

Au point où il en était, si un piège devait se refermer sur lui, ce n'était pas son prénom qui allait changer grand-chose. Curie tourna autour du robot qui tourna sur lui-même pour la suivre du “regard”. Elle émit des couinements auxquels le droïde répondit par des gestes.

- Il comprend les animaux ? s’étonna le médecin.

Mieux valait ne pas trop stagner là, la prochaine fois les types ne se contenteront peut-être pas de passer devant. De nature organisé, Lewën demanda à la femme quel plan il fallait suivre. Pour la réussite de la mission il décida de lui faire confiance et de dévoiler ses atouts par la liste qu’il lui fit ce qu’il cachait dans sa dimension de poche. Elle connaissait déjà l'existence du cristal d’hypervélocité. Il ne révéla cependant pas sa nature de Portebrume ne trouvant pas pertinent le don de sa nebula pour la situation de sauvetage qui les attendait, voyant son pouvoir comme un moyen de soigner, et non de défense. Pourtant il pouvait se rendre très utile pour affaiblir une personne …

Très vite la musaboise se mis à flairer le sol et à se diriger vers l’arrière salle, suivie de près par Bob apprit-il de la femme. Elle se mis à gratter le sol, le droïde la rejoignant dans son alerte. Le petit duo sembla s'entendre sur ce qu'ils tentaient d'avertir : une trappe cachée.
Mar 20 Fév - 20:57

Drugs & Weapons, when the traffic intertwined together

starring Jane Kaldwin & Lewën Digo

C'était un homme en colère qui se tenait devant moi et qui avait été inconscient, aveuglé par sa propre rage. Il tenait aux musaboises, me dis-je en baissant légèrement le regard sur sa petite bête. Aimait-il leur compagnie ? Ou était-il du style à vouloir préserver toute vie, si insignifiante soit-elle ? Peut-être un peu des deux... Il espérait faire quelque chose, donner des éléments à la garde d'Opale. Pauvre gars, me dis-je, il aurait sans doute eu plus à y gagner et moins à perdre s'il s'était adressé à nous immédiatement. Ça lui aurait coûté tout de même cher et rien ne me disait qu'il pouvait se le permettre mais au moins il aurait eu la garantie de rester en vie. Ironique quand je me rendais compte que je savais tout ou presque sur ce gang mais que cet homme était une parfaite inconnue dans mon équation. Mon oreillette grésilla légèrement.

Emily répondis-je en prenant sa main tendue pour sceller notre alliance de circonstance. Je regardai peu après le manège de Bob avec sa musaboise puis opina à sa question. Mon drone est pourvu d'un logiciel de communication... vaste. Il comprend mais il est incapable de reproduire le même langage. D'où ses gestes. Venez. Bob ordonnai-je afin que le drone aille à la suite du rongeur. Comme prévu, ils allèrent vers le sol. Je laissai Lewen les rejoindre s'il le voulait mais j'en profitai pour faire un rapport à mes agents. Ici OP-01, me recevez vous 02 ? Une voix me répondit rapidement. Ahhh vous êtes là 01 ! On se faisait un sang d'encre ! Je regardai l'homme à lunettes. Ai fait une rencontre, pas hostile, aide de circonstance pour le moment. L'entrepôt est vide mais nous pensons que le gang se cache sous terre. Nous avons trouvé une trappe. De l'autre côté, je sentais le léger embarras dans la voix. Nous n'avons pas grand chose à ce sujet, nous ne pouvons détecter ce qui se passe sous terre... Je fis signe à Bob de s'écarter. Je suis monitorée pour ça. Tenez vous près de l'entrepôt comme prévu, 02. Que 03 se rapproche. L'officier superviseur de l'équipe secondaire posa ensuite la question qui fâchait. Leader, que fait-on de votre inconnu allié ? Je ne répondis pas immédiatement. C'est mon affaire finis-je par lâcher. Vous, tenez vous en au plan. Terminé. Je revins discrètement auprès de Lewën.

En plissant légèrement les yeux, je crus pouvoir distinguer les contours de la trappe mais pas évident avec le manque de lumière et il valait mieux ne pas ajouter plus de lumière que de raison. Je m'accroupis avant de me baisser davantage... et avec l'aide de Bob, je pus trouver le minuscule coin de la trappe à presser pour faciliter l'ouverture. Je demandai à Bob par signes s'il détectait quelque chose en dessous, il me fit non de la main. Lewën, appuyez ici, ça permettra d'ouvrir la trappe. Attendez mon ordre. On me dit qu'il n'y a pas de comité d'accueil mais on ne sait jamais... Un genou à terre, je ressortis mon arme et la pointa vers la trappe. Je fis ensuite signe à l'homme en opinant et dans un bruit étonnamment feutré, la trappe s'ouvrit et Bob s'y engouffra. Quant à moi, je couvris mon automate... puis je descendis le long d'une échelle encore posée là. Le lieu n'était pas dans l'obscurité, c'était éclairé... et étonnamment calme. Je fis signe à mon compagnon de m'emboîter le pas avant que de me cacher derrière une pile de sacs de jute. Bob pendant ce temps là surveillait le couloir. Normalement quiconque connaissait sa mission ou recevait des ordres par signes mais pour Lewën, je faisais une exception.

Mon drone part en éclaireur, nous allons progresser vers leur butin, vous les musaboises, moi les armes. Une fois là bas, faites ce que vous avez à faire pour vos bêtes. Si on croise un membre du gang, on se cache et on attend qu'il passe mais si on n'a pas le choix et qu'on doit s'en débarrasser, je compte sur vous pour m'aider à le mettre KO. On ne tue qui si on y est contraints ou si on nous attaque. Vu ? Peu après, nous voilà en route pour des couloirs sombres gouttant de l'eau, l'arme en avant. Bob ainsi que Curie s'assistaient mutuellement pour vérifier que la voie était bien libre.

Ven 3 Mai - 10:42

Drogues et armes, lorsque les trafics s’en mêlent

Avec Jane Kaldwin



Lewën se rendit bien compte de l’incongruité de ses actes. A quel moment s’était-il cru capable de jouer les détectives ? Il y a des causes qui dépassent votre entendement, et la maltraitance de centaines de rongeurs en faisait partie, ajoutez à cela la traînée de poudre - vous saisissez le jeu de mots ? - que va laisser la drogue. Vous pourriez vous dire “eh, si les gens veulent se droguer c’est leur problème !”, mais voyez-vous, ce n’est pas si simple. Qui dit drogue, surtout le colafée, dit dépendance. Dépendance dit augmentation de la délinquance, du crime, du proxénétisme … Enfin vous voyez, toutes ces choses à lesquelles vous seriez prêt à plier juste pour avoir votre dose. Revenons-en à notre détective du dimanche qui, fort heureusement, se voit épauler d’une vraie professionnelle.

Le médecin s’était écarté pour trouver le nouveau binôme que Curie et Bob formaient. Il entendait Emily parlait seule … Et se doutait bien qu’il ne s’agissait pas là d’un trouble de la personnalité mais bien d’une technologie qu’il ne connaissait pas. Cela le rassura quelque peu, ils n’étaient pas seuls et la femme semblait avoir l’habitude de gérer ce genre de situation. Comme le parfait soldat qu’il fut jadis, il s’exécuta aux ordres de la brune et se glissa à son ordre derrière elle.
Les lumières de myste éclairaient la galerie d’une chaude lueur grésillante. Quant on connaissait le nombre d’accidents domestiques avec cette source d’énergie, il n’était pas rassurant de se déplacer avec ces bombes à retardement près de soi, au moins, ils y voyaient. Curie reniflait et avançait de pattes décidées, suivie de près par le droïde. Les ordres d’Emily étaient clairs, et Lewën n’avait nullement l’envie de tuer. Il vouait sa vie aux soins, même lorsque la morale de son patient laissait à désirer.

Le silence lourd semblait s'appesantir à mesure de leur avancée. Bientôt Bob et Curie s’agitèrent de concert. Il y avait du monde en approche, et seule une alcôve protégeant une entrée servait de cachette. Ils s’y jetèrent, la porte résista à leur assaut. Emily fit montre de ses talents et épaulée par son automate la serrure finit par céder. Une puanteur infâme assaillit leur sens, aigre et irritante. Il n’y avait qu’une seule lampe de myste ici révélant un tas de petits excréments qui faisait la renommée de la colafée. Un bruit sourd et entêtant accompagna la désagréable sensation qui régnait ici.

- C’est ici qu’ils font sécher les selles des musaboises pour récupérer la poudre de colafée digérée … chuchota-t-il avant de remettre son masque emplie d’herbes filtrante pour se prémunir de l’odeur.

Curie couina en traversant la pièce, inquiète.

- Il y a une autre porte là-bas, murmura-t-il à l’attention d’Emily. Si les déjections sont ici, les musaboises ne doivent pas être bien loin.

Lorsqu’ils entrouvrirent la porte sous la vigilance de la cheffe des opérations, ce ne fut pas la salle emplie des rongeurs qu’ils trouvèrent comme il s’y attendait, mais un laboratoire qui permettait de purifier les fèces. Le bruit s’accentua, fruit des aérations mécaniques installées pour filtrer les fumées et renouveler l’air.

- Vas m’en chercher d’autres ! cria une voix pour couvrir le bruit ambiant.

Bientôt une silhouette se dessina à travers l'entrebâillement de la porte pour se diriger vers eux … Lewën tourna la tête sur la salle, la seule cachette était la cause de ce trafic, ils étaient dans la merde, littéralement.