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[Partie 1] Le voyageur des Dunes

[Partie 1] Le voyageur des Dunes Brandw10
Dim 9 Avr - 22:56
- C'est par ici...

Le vieil homme pointe l'horizon. Ses rides se tordent et vous le sentez terrifié. Il aimerait être n'importe où plutôt qu'ici, à jouer au guide pour votre escouade, mais malheureusement, il a une famille à nourrir.

- Tout droit, la crevasse. Moi, je vais pas plus loin. Je campe ici, je vous attends pour le retour.

Aramila s'est assurée que vous ne manquiez de rien, avant de vous envoyer au casse-pipe. Elle place en vous des espoirs probablement trop hauts, car la plupart des explorateurs qui vous ont précédé n'ont pas donné de nouvelles depuis des semaines. On déplore des dizaines de disparitions dans la région ces dernières années, aux alentours du ravin ; on ne sait pas si c'est l'oeuvre de brigands ou des Dieux. Pour la cité d'Aramila, c'est soit l'un soit l'autre.

- Je vous attends... quatre jours ? Ça vous va, hein ? Si je vous revois pas d'ici là, c'est que vous êtes morts ou devenus trop bizarres pour revenir ?

Votre guide vous regarde, petite troupe hétéroclite, il se dit que vous avez peut-être une chance : vous avez l'air vraiment bizarres, et rien de tel qu'un profil bizarre pour se sortir de situations bizarres. Il sait qu'il vous reverra, il a confiance en vous. Il ne sait pas dans quel état vous reviendrez, mais il croit en vous ; sinon, il vous aurait demandé de payer en avance pour le retour.

Peu importe s'il n'a jamais revu tous ces aventuriers qu'il a guidé jusqu'ici avant vous. Il a l'intuition que pour vous... les choses se dérouleront autrement.


Dernière édition par Zvintoch le Mar 11 Avr - 17:20, édité 1 fois
Mar 11 Avr - 12:01
Un message était arrivé la veille au soir. Une convocation. Une mission. La première depuis son activation. Mordekai n'avait pas vu le visage inquiet de sa lanceuse depuis si longtemps qu'il n'avait pas immédiatement compris ce qu'elle lisait.
L'automate était donc passé avec Cathilda par le laboratoire d'armement pour un check-up complet et un rendez-vous avec l'initiateur du déplacement: l'intendant Mustang.
- Entrez
- Unité MORD3941 monsieur, paré au déploiement. Je suis accompagné de ma lanceuse. L'automate plaça son poing et son avant-bras gauche horizontalement en travers de son buste.
- Repos MORD3941. Un faille dans le désert Aramilans est au centre d'un nombre croissant de disparitions, des témoins affirment que la Brume est à l'œuvre. Vu que la moitié des témoins affirment que c'est un châtiment divin et que le dossier final est moins épais qu'une conscience politique, vous serez déployé pour aviser la situation en tant que représentant de Xandrie au sein d'un groupe formé de représentant des autres factions. Vous-
- Serez considéré comme un volontaire et soutenu comme tel logistiquement. L'unité Dragon n'est pas réactivée. l'interrompit la gnome.
- Vous êtes sa lanceuse je présume?
- Cathilda Wepnu, responsable de mon retour en activité suite au nettoyage du stockage LS-626.
- L'unité Dragon a été créé pour ce genre de mission spécifiquement et-
- À été abandonné dans un placard miteux à la seconde où une bande de gratte papier renifleur de crayon à décidé qu'il ne savait pas quoi faire de lui sauf guerre en cours.
L'intendant soupira.
- Si l'unité Dragon n'est pas réactivé, je ne peut promettre aucun soutien officiel de Xandrie. Ce déploiement sera autonome et vous ne pourrez prétendre a aucun-.
- Marché conclu, viens Mordy. Cathilda tourna les talons sans attendre de réponse et sortit du bureau.
L'intendant lança un bloc de papier à l'automate.
- Les détails de la mission, la prochaine fois venez sans lanceur au briefing.
Interception bloc note. scan rapide des données pour stockage mémoriel. Dépôt bloc note. Salut. Note pour plus tard
Mordekai n'avait plus émit le moindre son après le départ en trombe du professeur Wepnu et était ressortit 2 minutes après elle, pour la retrouver a tempêter aux nuages.
Il la salua et lui promis de revenir vite avant de se rendre à la porte de la ville.

En cet instant, tout ses modules tournait à plein régime. Il avait enfin une mission. Il voulait être à sa mission le plus vite possible dans un but d'efficacité optimal. Taux de besoin dépassant les calculs habituels. Est-ce donc ce qu'Halie avait appelé la curiosité? Pourtant il n'était pas censé ressentir d'émotion. Ses analyses du répertoire humain assimilait d'ailleurs plutôt cela à de la hâte. Une journée remplit de surprise et de nouveautés.

Ajustement stockage externe de myste. Mise en position de départ. Déploiement du mode de voyage.
Limitation mouvement: Désactivation en cours
Frein moteur: 0%
Redirection énergie vers les membres inférieurs: 70%
Régulation moteur: mode Endurance
Régulation batterie: mode Endurance
Calcul du trajet: calcul en cours
Altération coque: mode aérodynamique
Limitation de mouvement: Désactivée
Avertissement: Tout contact avec une surface biologique entrainera un déchirement par friction de celle-ci, veuillez passer à l'écart de toute forme de vie extérieur à l'activité.
Avertissement: Déplacement d'air important conséquent du déplacement de l'unité, il est conseillé d'éviter les rassemblements de forme de vie afin d'éviter de provoquer des désagréments indirects.
Calcul du trajet: calcul terminé.
Lancement compte à rebours et protection sociale
Attention, départ de l'unité en cours, veuillez évacuer les environs immédiat et dégager tout présence en face de la trajectoire sous peine de blessures importantes voire fatales.
5
Attention, départ de l'unité proche, veuillez évacuer les environs immédiat et dégager tout présence en face de la trajectoire sous peine de blessures importantes voire fatales.
4
Attention, départ de l'unité imminent, veuillez évacuer les environs immédiat et dégager tout présence en face de la trajectoire sous peine de blessures importantes voire fatales.
3
Désactivation du module social
2
Optimisation de coque pour la course: 100%
1

Un rugissement progressif perça le quotidien du guet en charge de la porte sud, dont l'origine provoquait la fuite précipitée des aventuriers et curieux, plusieurs mages du guet déployèrent des boucliers un instant avant que Mordekai ne s'élance vers l'avant, limitant les blessures à une chute généralisée du public. Le "coureur hurlacier" allait devenir une histoire prisé des enfants des quartiers sud pour les années à venir.


Dernière édition par Mordekai Wepnu le Jeu 4 Mai - 10:52, édité 1 fois
Jeu 13 Avr - 14:28
De toute ta petite vie de noble héritière, c'est bien la première fois que tu t'es retrouvée dans une taverne, à des kilomètres de chez toi. Une soirée à marquer d'une pierre blanche, tant elle fut riche en informations, en nouveautés, mais surtout en curiosité qui parasite encore ta caboche à l'heure qu'il est. Toi, petite Princesse à peine descendue de sa tour immaculée, te voilà partir en exploration avec un groupe d'inconnus ! Comment, pourquoi ? La taverne, revenons-y : des bruits de tablées, des murmures d'aventures, des rumeurs qu'on susurre le plus bas possible pour ne pas s'attirer les foudres de la malchance — non, Prune, pas malchance, ici, on appelle ça "esprit", ou Dieu, toujours avec une appellation différente, toutes référencées dans ton carnet, du moins, celles que tu as entendu — et des récits se passant de table en table, au bon vouloir de l'auditoire. C'est ici que tu l'as entendu pour la première fois, cette histoire intrigante, ces disparitions, cette crevasse perdue au milieu du désert, d'où se glissent à ton oreille mille et une questions.

Et dans ta quête de réponses sur l'Existence, comment aurais-tu pu rester à l'écart d'un pareil mystère ? Oh, évidemment, IAN a tenté plusieurs fois de te faire entendre raison, de te remettre sur le droit chemin : tu n'as pas besoin de partir à l'aventure au confins de nulle part pour assouvir ta curiosité, tu peux tout aussi bien passer de temple en temple, de culte en culte, pour interroger les croyants, les prêtres et prêtresses, te glisser à l'intérieur des archives de cette contrée et te documenter toujours plus, et noircir frénétiquement des pages et des pages de ton carnet.

Mais. Tu as déjà passé toute ta vie à suivre ce mode opératoire, et tu ne te retrouves pas aussi loin de chez toi pour t'enfermer dans des bibliothèques étouffantes où le sommeil te gagne, toi et ton petit corps inhabitué à un climat pareil. Non, si tu t'es mise en vadrouille, tu comptes bien y aller jusqu'au bout, tester le plus de chose possible de toi-même, et ne pas vivre au travers des livres, des données, des rapports... Il serait dommage que tu ne puisses pas promener tes si jolis yeux sur le monde, toi aussi !

Te voici donc, accompagnée d'incongrus acolyte, à suivre un homme dans le désert. Ici, tu n'es personne, et tu gouttes pour la première fois depuis longtemps la liberté. Au Diable les convenances, au revoir les bourdes, adieu les noms à connaitre et reconnaitre dans la foule ! Tu peux être qui tu veux ici. Tu peux être toi, rien que toi. C'est presque si tu te mets à sautiller sur le sable, faisant fi de l'instabilité du terrain. Quoi ? Le danger ? Boh, tu y penseras plus tard. Quoique, même une fois que tu y seras confrontée, il se peut que tu ne t'en rendes pas compte, trop happée par ta soif de découverte, d'aventures, de souvenirs. Si ton père te voyait... Si Papa savait !
Il désigne votre chemin d'un doigt tremblant dont tu soupçonnes à peine la peur, bien trop excitée par t'inconnu qui t'attend au bout du désert. Tu l'écoutes à peine, ce pauvre homme, quelle impolitesse ! Ton regard bondit d'une dune à l'autre, d'un compagnon à l'autre, s'attarde sur IAN qui ne cesse d'observer l'immense Automate depuis que ce dernier a rejoint la bande ; il faut dire que la dernière rencontre avec un Automate ne s'est pas exactement passée comme prévue.

« Eh bien qu'attendons-nous ? » tu t'exclames joyeusement, large sourire sur le visage ; à des années lumière de te douter de ce qui t'attend.
Dim 16 Avr - 10:09
Tout commence ici, certains auraient dit.
Une quête mystérieuse, longtemps que je n’avais pas été envoyé quelque part avec si peu d’informations en ma possession. Longtemps aussi que je n’avais pas été utilisé autrement que pour mes compétences à éliminer quelqu’un. Il faut croire que malgré ce que je cherche à me faire croire, c’est dans ce domaine que j’excelle le plus. Pourtant cette fois, nulle question de supprimer quelqu’un, de prendre une énième vie. Alors je ne dirais pas que je suis soulagé, car je me moque du nombre de personnes que je dois assassiner pour le bien de la cause, mais je suis plus impatient de savoir ce que je vais découvrir. Car il s’agit principalement de ça, une recherche et une prise d’informations, soulever le voile de mystère qui enveloppe un ravin dans la péninsule de Ventdune. Cela ne m’étonne pas que la quête prenne racine dans cette zone, dont une majeure partie est submergée par la Brume. S’il y a bien un endroit au sein de la nation où la Brume peut agir, c’est bien ici, où d’après moi, elle est la plus installée.

L’Ordre m’a indiqué la position à rejoindre, l’homme avec qui entrer en contact afin d’être amené jusqu’au lieu où débuter mon enquête. Un vieux personnage dont le visage semble autant marqué par le poids des années déjà bien derrière lui, que le nombre de malheureux qu’il a vu défiler sous ses yeux avant de disparaître dans la faille. La peine sur la trombine du guide fait écho dans mon cœur un instant, l’espace d’une dizaine de secondes, espace durant lequel je me perds dans mes songes. Moi aussi, par moment, il m'arrive d’arborer cette expression…
Un pique au fond de mes tripes me remue l’estomac, je grimace sous la vive douleur tandis que ma dextre se pose sur la zone impactée, comme pour faire tampon à la douleur. Inutile de me demander ce qui m’arrive, je le sais que trop bien pour avoir déjà expérimenté la chose à multiples reprises. La nébula se manifeste… La garce affectionne de venir me chercher dans ce genre de moments où mon esprit se fait plus faible, lorsqu’elle décèle une faille, aussi petite soit-elle. Jamais tranquille avec elle, qui ne désire qu'une chose, s’emparer de ce corps pour lequel elle s’est prise d’affection.

Pas avec moi, pas maintenant. Jamais, je l’espère, mais je ne suis pas stupide, un Portebrume à d’infimes chances de finir ses jours avec l’esprit aussi clair qu’avant l’assimilation de sa nébula. Un triste sort guette ceux qui finissent comme réceptacle de ces choses et ce n’est qu’une question de temps avant qu’un Portebrume devienne un esprit errant, englouti par la mer blanche. Je lutte intérieurement pour que ce jour soit le plus long possible. J’évite également de trop parler de ma condition, de mauvaises oreilles avec des idées dangereuses contre les gens comme moi peuvent écourter vos jours, par simple peur ou haine d’un phénomène qui les dépasse.
Ici, je ne sais pas si les aventuriers qui m’entourent auront remarqué ce qui vient de m’arriver, mais je fais mon possible pour ne rien laisser paraître. Un mal de ventre, tout au plus, mauvaise digestion d’un repas trop copieux. C’est de toute façon le personnage dans lequel je m’enferme pour cette quête, ainsi que je me suis présenté à eux en arrivant. — Bonjour à tous, nobles voyageurs ! Je suis Kaen, explorateur et marchand en quête de mystères à résoudre et surtout, de reliques anciennes à revendre ! Chercheur de fortune en tout temps, fieffé ventre sur patte, toujours à l’affût de la prochaine taverne dans laquelle me blinder le ventre ! Ahahahah !

Trop en faire ? C’est souvent ainsi que les mensonges deviennent plus crédibles.
Je n’allais certainement pas me dévoiler sous mes réels traits, ni même ne serait-ce que mentionner mon appartenance à un Ordre dont ils n’ont probablement jamais entendu parler, ou dont ils ne voudraient pas entendre parler.
L’attention ne s’est de toute façon pas trop attardée sur moi, dû à l’arrivée en trombe d’un des protagonistes qui, il faut bien le souligner, à l’art de soigner son entrée en scène. Je dirai qu’on a d’abord pu l’entendre venir avant de le voir, Une espèce de vacarme dont j’étais persuadé dans les premières secondes qu’il s’agissait d’un missile tiré à longue distance, nous fonçant dessus. L’instant de panique passé, en fixant dans la direction supposée du danger, j’ai pu apercevoir une silhouette vaguement humaine, tendant plus vers la machine que l’homme, débouler à grandes enjambées sur nous. Ce n’est pas discret, ce n’est pas subtil, et surtout on se demande si c’est hostile.
La réponse fut non, juste un automate.
Juste. Parce que chez nous, les automates, ça court pas réellement les rues. Alors, de part mes activités qui me poussent à voyager régulièrement et m’insérer au sein des différentes nations, j’ai déjà eu affaire à des boîtes de conserves améliorées. Mais une comme celle-ci, qui aurait pu me démembrer sans aucun effort, seulement en poursuivant sa route et me passant au travers comme la lame d’un couteau traverse le beurre, je dois avouer que c’est une première. Alors oui, la goutte de sueur a perlé du front et même du fessier, fesses que j’ai serré jusqu’à être certain que le bordel métallique n’en voulait pas à ma peau.

Lui aussi fait partie de la troupe missionnée par la grande Aramila pour venir à bout du mystère de la crevasse. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il ne représente pas une menace, les infiltrés sont nombreux de nos jours, j’en sais quelque chose. Je me méfie de toute façon de chacun d’entre eux, même de la jeune demoiselle qui semble tout juste avoir la vingtaine et dont l’insouciance serait presque touchante, si seulement j’étais certain qu’elle était pure et sans vice. Qui sait si elle ne joue pas un rôle, elle aussi ?
— Quatre jours seront amplement suffisants, vieil homme ! Que je réponds à notre guide sur un ton téméraire, affichant une assurance digne des plus grands aventuriers de ce monde, persuadé de pouvoir venir à bout de tous les dangers. Sans peur et sans reproche, hein. — Et quand nous reviendrons, car nous reviendrons soyez en certain, nous irons festoyer dans une de nos merveilleuses tavernes ! J’en connais justement une franchement délicieuse où ils servent de magnifiques petits plats qui, vous le verrez, proposent également des spectacles ! Danseuse du ventre, dompteur de serpents et autres joyeusetés pour apporter plus de saveurs à vos plats ! C’est fabuleux, absolument fabuleux !

Les mots semblent s’éteindre à l’oreille du vieillard au fur et à mesure que je m’éloigne de sa position, accompagné du reste de la bande fraîchement formée. J’espère qu’ils ont les nerfs solides, car aujourd’hui j’ai décidé d’incarner le joyeux trublion de la bande…
Lun 24 Avr - 0:01
Le voyageur des dunes
La brume. La mystérieuse brume. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour découvrir des secrets ? Les émotions se bousculaient dans le coeur meurtri de la saraph. Cette immensité grise semblait si libre. Si forte. Si grande. Tout le contraire de Tomoe. Celle qui devait être comme une armoire de glace d'une puissance incontrôlable, une géante aux cornes magnifiques n'était plus que la moitié d'elle-même. Ce n'était pas du tout agréable comme sensation. Une certaine jalousie envahissait sa poitrine qui se serrait légèrement. Ce mal-être n'était pas chose commune. Elle qui était pourtant indifférente envers les autres éprouvait des sentiments. Une première et, elle espérait, la dernière fois.

C'est quoi ton problème ? Tu vas qua-
Ta gueule.


Encore ces voix. Ces voix insupportables. Tomoe n'était pas tout à fait elle-même à cet instant précis. Quelqu'un d'autre voulait se montrer. L'idée de rejoindre des gens ne lui plaisait pas énormément. Aucune véritable connaissance dans le social, elle préférait explorer le monde en solo, habituellement. Cette fois, c'était un peu différent. Connaissant la dangerosité de la brume, il valait mieux être plusieurs. Il n'y avait pas de raisons spéciales à sa venue dans ce coin perdu d'Aramila. Visiblement, elle était même tombée sur un groupe quelque peu.. unique. Un automate de déplaçant à la vitesse de la lumière, une jeune femme qui lui faisait penser à elle-même et un jeune homme qui semblait vouloir en faire trop.

Juste après les présentation du certain Kaen, la grande aux cheveux rouges avait simplement dit son prénom. Les bras croisés. Comme à son habitude. Ses doigts dansaient sur ses avants-bras. Ce n'était pas un signe d'impatience, mais plutôt une tentative de se calmer. Se remémorer les partitions de ses musiques préférées. L'emplacement des touches du piano. La saraph écoutait sagement les dires du vieil homme. Enfin, elle avait rapidement tourné les talons pour se diriger vers la crevasse. Découvrir. Tout ce qu'elle voulait, c'était découvrir. Sortir du train train quotidien. La boule à l'estomac, une petite difficulté à respirer, rien de bien différent de d'habitude. Une grande respiration et hop, elle était la première dans l'inconnu. Pas le temps de réfléchir, il était temps de voir ce que le monde peut offrir. 


Lun 24 Avr - 18:19
Après avoir causé l'émoi de quelques villages et perturbé plus d'un éco-système, l'automate arrivait enfin à destination. Ce qui était une bonne nouvelle car les cartouches de comburant a haute vélocité que Cat avait développée arrivait à sec.
Note sur la valeur de ratio actuelle du comburant M2.5 enregistrée.
Arrivée imminente, sol mou.
Ralentissement progressif enclenché.
Ouverture des surfaces de controle B6 à 58, C6 à 58.
Diminution vitesse insuffisante.
Modification de trajectoire pour dérapage contrôlé.
Programation du passage des surface plantaire en plateau uniforme au début de la glissade.
Glissade dans 3. 2. 1. Initiation.
Mordekai se mit à glisser sur le flanc le long du sol du désert, soulevant une gerbe de sable comme un train la neige au milieu de l'hiver.
Vous êtes arrivés.
Repli des surface de contrôle et optimisation de la coque pour résistance thermique et mystique
Recalibrage du frein moteur à 69%.
Limitation mouvement: Réactivation en cours.
Altération coque: par défaut.
Régulation batterie: par défaut.
Régulation moteur: par défaut.
Ré-equilibrage assignation énergie: par défaut.
Frein moteur 69%
Limitation de mouvement: Réactivée.
Reconnexion module social.

- Bonjour Mordekai Wepnu, automate d'intervention spécialisé en exploration de la brume. Veuillez m'excuser pour l'arrivée, le sable n'est pas vraiment un élément coopératif au déplacement. C'est donc cela que nous sommes venu voir aujourd'hui?

Il s'approcha de la faille sans attendre la réponse, les capteurs tournant à plein régime.
Mer 26 Avr - 23:19
Drastique changement d'atmosphère, au fur et à mesure de tes pas. Le sable perd sa dorure, le ciel se couvre de nuages... Nuage ? Non, tout autour de toi, de vous, le brouillard se déploie. La Brume, se glisse dans le désert et t'engloutie peu à peu. Avant même de t'en rendre compte, tu peine à discerner le sol sous tes pieds, sens le cops de IAN se presser contre ta jambe, ses doigts métalliques se serrer sur tes vêtements. Tout va bien se passer, intiment tes doigts en frottant le haut de sa tête ; tu parviens encore à voir tes compères, et le vieillard va vous attendre, il l'a promis. Que pourrait-il mal se passer ???

La mort, peut-être. T'y as pensé à la mort, Prune ? Non, bien sûr que non, t'y pense jamais, à ça. Tu penses jamais à rien, en fait, quand on se pose deux minutes pour réfléchir : t'es dans ta petite bulle à toi, et le malheur, ça n'y existe pas. Tu pourrais faire apparaitre des paillettes à l'intérieur de cette crevasse, changer la brume en barbe à papa, si on t'en laissait l'occasion.

La rousse n'est plus qu'une tignasse en contrebat. Etrange technique, elle semble s'accrocher à la paroi, descendre à la force de ses bras. Une moue apparait sur ton visage... Ne vous a-t-on pas donné de quoi faciliter votre périple ? Si, évidemment que si : ça serait idiot, de vous envoyer dans un trou, sans penser à vous offrir un moyen d'y entrer sans vous péter les deux jambes, ou une porte de sortie...

Pas vrai ?

Sur le bord du ravin s'offre une étendue blanche, épaisse, mouvante. Tu t'y accroupies, sous le regard vide et accusateur de IAN. Une corde. Vous avez forcément de la corde. Peut-être qu'il y a quelque part, non loin, un rocher pour s'accrocher ? Parce que descendre tout en bas, comme ça, pas sûre que ça soit une bonne idée.

« Tu vois quelque chose, IAN ?
— Plus d'une centaine de possibilités de finir en morceaux, entre autre, raille-t-il en poussant du sable du bout du pied.
— Et... C'est profond ??
— Oh, non, pas tant... Si, Prune, ça l'est. »

Quelle idée, de faire de l'ironie dans un moment pareil ! Tu aurais pu le croire, et finir en bas, aplatie comme une crêpe ! Tu l'as cru, d'ailleurs, à en juger par ton petit pas en avant. Il s'inquiète, mal à l'aise, il voudrait être aussi grand que son compère, pour pouvoir te soulever, te caler sur son épaule et t'emmener loin d'ici, sans te laisser la possibilité de te débattre, de te sauver. C'est bien la première fois de sa vie qu'il regrette entièrement le corps que tu lui as donné.

« Ahem. Tomoe, tout se passe bien là-dessous ??? Avec une corde, ne serait-ce pas plus simple ? Peut-être que des aventuriers en ont laissé une derrière eux, on devrait la chercher, ou chercher un rocher pour y accrocher les nôtres, à moins que... Mordekai, pensez-vous pouvoir nous faciliter la descente ? Votre arrivée laisse présager des capacités physiques profitables.»
Mar 9 Mai - 23:39
Mon personnage m’impose de tenir un certain débit, un certain enthousiasme et niveau de joie dont le seuil se trouve plus élevé que le niveau moyen dont le vrai Kaen fait preuve. Dissimuler le vrai sous le faux, telle est une de mes spécialités, savoir jouer les caméléons, me mélanger aussi bien dans n'importe quel décors qu’au milieu de groupes constitués de personnalités diverses et races variées. Un atout une fois de plus très utile dans cette situation, dans cette mission, à en juger la composition de notre équipe. Une femme à la taille démesurée, des cornes garnissant son crâne, orientant vers une race dont le nom m’échappe, que je ne connais probablement pas. Un automate explorateur de la Brume et une humaine qui semble parfaitement banale, ce qui suffit à éveiller mes soupçons à son propos. Je suis bien placé pour savoir que ceux qui agissent comme si de rien était ont souvent des choses à cacher, jouent un double jeu.

Un double jeu que j’ai moi-même à mener et qui ne s’annonce pas évident en vue du départ surprenant dont fait preuve le groupe. La géante à la chevelure flamboyante préfère la jouer solitaire et suicidaire, le grand plongeon dans l’inconnu, au fond du ravin. Si intérieurement ça avait eu de quoi me prendre de court, je n’aurais pas imaginé qu’elle irait simplement se foutre en l’air dans le vide sans même un mot, un semblant d’échange avec nous, extérieurement ma réaction fut jouée bien plus exagérée. Poussant un hurlement d’effroi devant le saut de la foi de Tomoe, je pointe du doigt l’emplacement depuis lequel elle s’est jetée, zieutant tour à tour le robot puis la jeune femme, un air paniqué sur le visage. — Mais elle est complètement MALADE ! Elle s’est suicidée ! Elle est morte… vous croyez qu’elle est morte ?! Oh non… oh non non non… ça ne devait PAS se passer comme ça ! De quelques foulées pressées, je rejoins le bord de la falaise, jetant un œil en contrebas, mimant le pauvre gars qui tente désespérément d'apercevoir la silhouette de la géante.

Jouant l’imprudent un peu maladroit, je me penche vers l’avant, toujours un peu plus, flirtant avec la limite, une limite que je tente toujours un peu plus de repousser. — Je ne la vois pas… oh, attendez ! Je crois que… rah c’est trop loin… peut-être que si je me penche un peu plus je… Je vais très clairement faire la grande bascule, perdre l’équilibre et finir attirer par les lois de la gravité, ce qui est très exactement ce que je veux. Tomber à tour et faire passer ça pour de la pure maladresse, de l’imprudence, de la stupidité ou juste une erreur en voulant bien faire.
C’est dans un nouvel hurlement que je tombe à mon tour, le corps basculant en arrière tandis que je feins de chercher à accrocher le vide de mes mains, pour empêcher ma chute. Continuant de crier comme le ferait un explorateur qui s’accroche à la vie et craint de s’écraser comme une crêpe des dizaines de mètres, voire une centaine, plus bas. J’ai évidemment un plan et compte bien empêcher ma mort. Ce n’est que lorsque j'aperçois enfin le sol et perçoit un contact imminent avec celui-ci, que j’active mon pouvoir et change l’intégralité de mon corps en flammes.

Je ne sais pas si Tomoe sera encore dans les parages pour me voir m’évaporer en gerbes enflammées au moment de heurter le terre sablonneuse, mais ceux d’en haut ne pourront rien voir, eux. Toujours est-il que dans le doute, je préfère poursuivre mon petit numéro, me matérialisant à terre, respirant bruyamment, rapidement, comme choqué de l’expérience que je viens de vivre. J’ai en réalité le cœur qui bat fort, ce n’est pas tous les jours que je me jette d’un ravin sans rien d’autre que les capacités de ma nebula pour espérer rester en vie. Si j’avais confiance en mon idée, le risque zéro n’existe pas et le stress s’est fait ressentir au moment de vérité.
Jetant des regards autour de moi, je tente d'apercevoir celle qui a ouvert la voie des grands plongeons, rien ne me garantit qu’elle a survécu. Peut-être même que le temps que je la rejoigne, la Brume s’est déjà occupée de son cas.
Mar 16 Mai - 19:28
Le voyageur des dunes
Une voix inconnue avait fait écho dans sa tête. Effectivement, une corde serait quelque chose de très pratique. Faire de l'escalade à l'envers n'était pas très rapide et surtout très chiant. La saraph voulait atteindre le fond le plus rapidement possible. Beaucoup trop impatiente. L'idée de la personne hurlante qui venait de passer à côté était la plus irréfléchie. Bien que la plus rapide. Tomoe était tentée. Un peu trop tentée. Elle avait relâché la paroie. À croire qu'elle ne tenait pas trop à la vie, cette grande petite.

Comment tu vas survivre pauvre cruche ?
Ouais c'est pas faux....
Tu peux pas réfléchir deux minutes sans nous hein ?


Nous ? Ils étaient plusieurs ? Combien ils pouvaient être ? Qu'est-ce qu'il pouvaient bien faire là, en fait ? Une rencontre un peu violente d'un rocher et sa tête l'avait sortie un peu violemment de ses pensées. Elle s'était rapidement accrochée à ce qui se trouvait devant elle. Un petit regard vers le bas, pour se rendre compte... Le sol ne se trouvait plus très loin. C'était même une évidence vu la boule de feu qui venait de s'éteindre. La saraph avait froncé les sourcils. Quel genre d'humain pouvait faire ce genre de choses ? Un petit haussement d'épaules avant de reprendre sa petite aventure d'escalade. Elle était qui pour connaître l'être humain ? La vie est tout nouveau pour elle. Son étendu de connaissance se résumait au piano du petit restaurant et des scientifiques qui l'avaient emprisonnée pendant toutes ces années. Un sentiment nouveau s'était manifesté. De l'excitation. Côtoyer ces mystérieuses personnes lui permettrait probablement d'en apprendre un peu plus sur tout.

« hey toi, tu vas bien ? »

Le pied de Tomoe touchait enfin le sol. Elle y était restée debout environ 0,2 seconde avant de s’effondrer. Son corps n'avait pas utilisé toute son énergie. C'était plutôt le stress et l'adrénaline qui s'était évaporé au contact de la terre ferme. Ses yeux rouge étaient fixés sur l'homme. Il était intéressant. C'était sur et certain maintenant, la saraph ne regrettait pas de s'être aventurée dans cette galère. D'ailleurs, ils devaient trouver un moyen de descendre, les deux autres.

Après quelques minutes, elle s'était relevée pour explorer les alentours. Sa démarche était un peu saccadée, elle n'était pas tout à fait remise, mais ce n'était pas vraiment important pour le moment. Pas très loin, il y avait un petit campement abandonné. Un nécessaire pour faire un feu de camp, des bouts de tissus, de la nourriture et une très longue corde. Tomoe l'avait mal prise et elle s'était déroulée. Elle voulait montrer sa trouvaille à Kaen pour qu'il l'aide à élaborer un plan pour que le petit groupe se réunisse. Mais avant cela, il fallait l'apporter. La jeune femme était incroyablement maladroite, s'approchant de son compagnon, elle ressemblait à une momie avec la corde.

« Comment on fait pour lancer la corde jusqu'en haut ? »


Mer 17 Mai - 15:27
- Je puis certes faciliter la descente d'une personne à la fois, pour deux cependant, je crains qu'il faille improviser quelque chose.
Analyse vocal. Inquiétude détectée.
Scan de la falaise. Détection du sujet.
Analyse corporelle. Descente maitrisée à 68%. Taux de transpiration élevé. Taux de risque inférieur à 25%.
Analyse corporelle. Marqueur d'inquiétude dans la voix. Absence de réponse corporelle de type combat-fuite. Conclusion au mensonge.
Scanner longue portée actif: Blocage détection de la réception. Raison du blocage: Brume parasitaire. Anomalie consignée. Création de rapport sur le scan.

Mordekai se tourna vers la jeune femme.
- Notre camarade semble avoir trouvé son propre moyen de descendre, nous allons donc pouvoir y aller. Je tiens à m'excuser par avance si la descente s'avère inconfortable, je ne suis malheureusement pas normativement habilité pour le transport d'être vivant.

Il s'approcha d'elle et passa un bras dans son dos -Détection entité root3- puis l'autre vint cueillir les jambes -Ouverture privilège validé- avant qu'il ne se redresse d'un chuintement doux, portant Prune contre lui.
Mise en place du protocole de protection et coopération prioritaire.
- Si vous souhaitez vous accrocher quelque part, vous pouvez utiliser mon cou ou mes bras Mlle Øystein. Je vous invite cependant à tout prix à ne prendre en main ma crosse qu'en cas de danger vital vous menaçant.
Il ponctua sa phrase en tournant brièvement sa face lisse sur le côté pour montrer l'arrière de son crane.
Une série de cliquetis précéda l'ouverture d'une poche pectorale contenant trois objets ressemblant à une poignée avec un unique bouton. Chacun d’entre eux comportaient un prénom gravé sur le côté. Chacun d'entre eux était destiné à un membre différent de la famille Øystein.
- Si vous me perdez de vue et nécessitez une assistance, pressez le bouton plusieurs fois. Prenez garde à ne pas oublier votre unité personnelle, nous allons bientôt entamer la descente.

Tandis que sa passagère récupérait le cliqueur, Mordekai s'avança jusqu'au bord de la falaise.
Changement répartition gravité.
Réorganisation près des points de contact inférieur.
Déploiement griffe de stabilisation pour marche murale.
Modification orientation pour descente verticale avant.
Modification équilibrage des articulations supérieures: Transports d'entité fragile.
Fermeture poche 4P
Re-direction des paramètres restant : préparation au contact avec la Brume.

Mordekai leva un pied du sol, dévoilant une série de griffe épaisse qui tapissaient sa semelle, et vint l'enfoncer dans la paroi abrupte. Une fois son pied assuré, il bascula en avant pour ancrer le second pied, pivotant ses bras et son torse pour toujours maintenir prune allongée à la verticale.
La progression était lente, mais assurée et garantissait à l'automate que Prune arriverait en bas intact.

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Détection du fond.
Durée estimée restante: 8 minutes 27 secondes.
Alerte. Brume en mouvement.
Re-calcul chemin en fonction des facteurs de mouvement.
Erreur.
Aucun chemin trouvé avec les paramètres fournis.
Élargissement des paramètres: transport d'urgence.
Re-calcul chemin en fonction des nouveaux facteurs.
Chemin unique trouvé.
Alerte. Brume en approche rapide.
Passage en descente rapide recommandé.
Modification orientation passager.
Rotation 90°, alignement avec l'axe du corps principal.

- Veuillez vous accrocher et fermer les yeux, je vais devoir accélérer pour éviter le contact avec la Brume.
Sans attendre de réponse, Mordekai raffermit sa prise sur sa passagère et désengagea les griffes de stabilisation, entamant une chute libre le long de la paroi rocheuse.

Calcul distance au sol.
500m
400m
250m
50m
Extension voute plantaire activée.

Les pieds de l'automate  s’aplatirent pour s'élargir le plus possible avant qu'il ne plante les talons dans la paroi. Le choc fut amortit en grande partie, mais entraina la création d'une longue colonne creuse dans la falaise, tandis qu'ils filaient de moins en moins vite vers le sol.

Alerte. Brume en approche rapide.
Calcul du vecteur d'approche.
Calcul d'esquive.
Erreur.
Aucun chemin trouvé sans abimer durablement l'entité transportée.
Élargissement des paramètres: prise en compte des signatures au sol.
Re-calcul chemin en fonction des nouveaux facteurs.
Erreur
Aucun chemin trouvé
Calcul des solutions applicables dans le cadre de la mission prioritaire.
Sept réponses trouvés.
Lancement réponse optimale.

Mordekai souleva la jeune femme au-dessus de sa tête, puis sauta du bord de la falaise. Au moment où les capteurs de son flanc droit et de sa jambe gauche se mirent à hurler dans son système, il propulsa son paquet en direction des silhouettes au sol sept mètres plus bas.
- Attrapez la!
La brume l'engloutit alors complètement, provoquant une saturation de son système de signaux d'alertes en tout genre. Il sentit un mouvement tandis qu'il "flottait" dans la Brume, puis un sol vint calmer ses capteurs pédestres.

HRP:
Sam 20 Mai - 21:24
Chute libre. Le cri de l'Automate disparaissant dans le brume. Le corps de IAN s'accrochant à toi. Le vent martelant tes oreilles, tes tympans. L'impression de sombrer à une vitesse ahurissante, que le contact avec le sol sera catastrophique, que tu ne sauras en sortir indemne : combien de membres vas-tu te casser, en recouvrant la terre ferme ? Le cœur palpite d'appréhension, tes bras se resserrent fort, fort, fort contre ton assistant, ton ami, ta petite boîte vide pleine de vie, et tu pries. Pour qu'il s'en sorte indemne, qu'il ne lui arrive rien. Instinctivement les yeux se ferment, le corps se recroqueville au fil des secondes, fondant ta matière avec celle de la machine.

Sept mètres, c'est atrocement long quand le temps se dilate et s'amuse à se distordre. Carambolage dans le sablier, les grains de sable peinent à s'écouler, et toi, petite chose fragile en suspension, tu attends que ton heure daigne sonner. De la peur ? Peut-être un peu, pour l'avenir de ton ami, surtout, et toutes ces choses que tu as laissé derrière toi, dans ton atelier, qui attendent ton retour pour être modifiées, voire même créées. Ta notion de l'existence se trouve plus ambiguë que jamais, et le corps humain est bien fait ; la psyché, surtout, tu ne penses pas à ce qui pourrait t'attendre en bas, tu ne songes pas à la mort potentielle qui te tend les bras. Non, toi, tu songes à toutes ses choses qui t'attendent, cette montagne de papier en frac dans tes appartements, et toutes ces idées qui fleurissent constamment dans ta tête. Ah, si tu avais songé à te façonner des ailes, tu n'en serais pas là !

BOUM. Bruit sourd résonnant dans le vide du cratère. Silence de mort dans ce brouillard mouvant. Aïe. Le corps est lourd, souffre de l'impact, l'onde de choc a fait de gros dégâts. Ton bras a amorti la chute, protégé IAN qui s'est écrasé contre ton membre, c'est de là que part la douleur qui se propage sur tout ton côté droit au fur et à mesure que tu te reconnectes avec ton enveloppe. Aïe. Ta tête est sonnée, tu ne parviens même pas à ouvrir les yeux, tu te sens partir, ça tourne et si toutes tes forces n'avaient pas disparues, tu aurais sans doute rendu le contenu de ton estomac. Un grognement. Pas le tien. Ca bouge, encore. En dessous.

« Prune ! Tout va bien ?! racle la voix robotique de IAN s'agitant dans tes bras.
— Le sol... Bouge...?
— Pas le sol. Quelqu'un. Quelqu'un bouge, Prune.
— ... »

Par un effort surhumain, tu ouvres un oeil, puis l'autre. Du blanc, des tâches noires, du flou. Ta tête se baisse sur quelque chose de familier : les deux yeux vides de l'Automate que tu refuses de lâcher. Un sourire, un rire même : oui, tu t'es certainement cognée un peu fort. Quelle idée de te jeter vers le sol ??? Sous toi, ça grogne encore, plus fort, et tu réalises enfin que oui, effectivement, quelqu'un a amorti ta chute. Second effort, tu relâches enfin ta prise, IAN se redresse, s'ébroue, t'observes sous toute les coutures et t'attrape un bras pour t'aider à te redresser. Douleur. Comme si toutes tes articulations étaient scellées, prêtes à péter au moindre mouvement. Ton autre bras ? N'en parlons pas pour l'instant : tu sais déjà qu'il aura une couleur inquiétante et tu t'en occuperas lorsque tu seras en pleine capacité. Tu pivotes, un peu trop rapidement peut-être, le monde tourne encore autour de toi, mais tu tentes de faire la focale sur ton matelas de fortune.

« Tout va bien ?? Je suis sincèrement dé-aoutch ! IAN !
— C'est peut-être cassé, laisse moi vérifier..., rétorque-t-il le plus naturellement du monde en pressant ses doigts métalliques sur le bras meurtri. »

Une équipe de choc, à n'en pas douter, qu'est ce qui pourrait leur arriver !
Dim 21 Mai - 23:26

Jamais cette faille n'avait connu de pluie si étrange. La brume environnante renfermait pourtant bien des mystères, mais elle n'avait encore jamais créé une averse d'individus aussi originaux. Au bord de la faille, votre guide s'est pris la tête entre les mains. Lui qui avait malgré tout réussi à faire naître un espoir au fond de son esprit apeuré l'a vu s'évanouir en même temps que vos corps se précipitaient dans l'abime.

- Tu parles d'une intuition... Ils se sont jetés dedans ! Sans réfléchir ! Tu parles d'une intuition !

Il marmonne en tournant autour du précipice. Sa voix coule le long des parois jusqu'à vos oreilles sifflantes. Ses mots se muent en un faible chuintement réverbéré. Il se rend à l'évidence : vous êtes morts. Et lui, libéré de ses fonctions. Sa voix s'éteint.

Une autre s'allume. Le brouhaha de vos chutes successives a étouffé tout le reste. Mais maintenant que vous vous relevez péniblement, les plus observateurs d'entre vous le comprennent : vous n'êtes pas seuls au fond de ce trou. La lumière y pénètre difficilement, tant et si bien qu'il faut à vos yeux quelques minutes pour recouvrer leur plein potentiel. Loin, après le campement que Tomoe pensait abandonné, une flammèche vacille. Puis une deuxième. Et deux autres. Elles chancèlent, manquent de s'éteindre. Elles n'éclairent qu'un tout petit rayon du fond de l'abime.

Et puis il y a ce bruit. Ce cliquetis que vous n'entendiez pas d'abord, trop occupés à vous assurez que vous étiez en vie. C'est le bruit de la roche meurtrie, d'outils à l'oeuvre pour l'éventrer. C'est le bruit d'une douzaine de mineurs sombres en plein travail. La plupart sont rachitiques, faméliques. Beaucoup n'ont plus de fonte au bout de leurs pioches et fracassent des manches nus contre la roche. Ils s'agitent en rythme, se moquent éperdument de votre présence. Il y a fort à parier qu'aucun d'entre eux ne s'est retourné lors de vos chutes. Ils sont vivants mais ont tout l'air de fantômes vomis par les entrailles de la terre qu'ils creusent. Le bruit du fer est supplanté, par moments, de psaumes répétés sans conviction.

- Nous libèrerons celui que nous foulons aux pieds. Nous éventrerons le sable et la roche pour sa renaissance. Nous obéirons  à sa volonté.

Avant qu'inlassablement ils ne reprennent leur tâche herculéenne, sans se soucier de votre présence. Vous entendent-ils seulement ? Vous voient-ils seulement ?
Dim 28 Mai - 17:11
Une rapide évaluation des éventuels dommages occasionnés à mon propre corps semble pouvoir me faire dire que je n’ai rien de cassé, ni même de blessure gênante à déclarer. C’est marrant, parce que j’ai sauté dans le vide dans l’espoir de rejoindre la colosse qui s’y était engouffré avant moi et pourtant, je suis arrivé le premier en bas. Situation qui m’arrange, qui ne fait qu’alimenter le personnage joué. L’explorateur le cœur sur la main, un brin chevaleresque et surtout, le genre à facilement paniquer et employer des moyens exagérés. Sourire aux lèvres, feintant la gêne, je hoche dans un premier temps la tête pour  répondre à la question qu’elle me pose, en profitant pour me relever. Je ne sais pas ce qu’elle a vu, mais ce n’est pas bien important. On vit dans un monde où même le vulgaire péquenot sans abri est susceptible de posséder des pouvoirs.
— Je vais bien, merci ! Content de voir que c’est toi, surtout qui va bien ! Je pousse un profond soupir de soulagement, comme si j’étais rassuré. — Tu m’as foutu la frousse en te jetant comme ça dans le vide ! J’étais en panique ! Je veux dire, c’est pas tous les jours qu’on assiste à un suicide et -et elle ne m’écoute même plus, du moins j’en ai pas l’impression. S’étant relevé à son tour pour explorer les alentours, à la recherche d’objets ou de signes quelconque ? Quelque chose qui prouverait qu’il se passe bien des choses étranges ici, mise à part le fait que ce soit naturellement dangereux.

C’est avec une corde qu’elle revient et j’avoue ne pas réussir à me retenir de rire, léger mais sincère, cette fois. Pour deux simples raisons, la première est évidemment la vision de cette femme bien plus grande que moi enveloppée dans les mètres de corde comme un animal piégé par un anaconda. La seconde, c’est que sa naïveté m’amuse. Penser que cette corde soit utilisable pour aider les deux derniers aventuriers à descendre, c’est franchement optimiste. Je ne sais pas combien de hauteur nous sépare des autres, mais j’ai peu d'optimisme quant au fait que ce soit suffisant. Et même si c’est le cas, il faudrait une force surhumaine pour propulser le bout jusqu’au sommet, ce qui n’est pas dans mes cordes, sans mauvais jeu de mot. Peut-être que Tomoe en est capable, mais là encore, je n’y crois pas vraiment. — Garde ça pour plus tard, ça nous sera sans doute plus utile à un autre moment. Pour les deux autres… Mimant la réflexion, faisant semblant de sérieusement réfléchir à la question, je finis par capituler, le visage faussement peiné. — Malheureusement, je crois qu’ils vont devoir trouver un moyen par eux-mêmes…
La vérité est que je me fous de savoir s’ils pourront nous rejoindre ou pas, peut-être même le contraire, en réalité. Outre l’automate dont les capacités pourraient se montrer utiles, je ne vois pas ce que pourrait apporter la plus jeune à ce groupe ni à nos recherches. Mon devoir est avant tout de répondre aux attentes de l’Ordre, pas de surveiller des enfants. Si danger il devait y avoir, être forcé de la protéger ne me plaisait pas.

Le destin en décida autrement, ou bien serait-ce les dieux qui trouvaient une utilité à ce que le groupe soit de nouveau réuni ? Toujours est-il qu’ils déboulèrent comme des missiles sur notre position, ou plus exactement Prune fut propulsé droit sur nous tandis que l’être robotique déguerpissait d’ici. Plus concentré sur les raisons du départ du lanceur, que de l’arrivée fracassante du projectile, je laisse le soin à la cornue de réceptionner le paquet. Avec la différence de gabarit, ça devrait largement bien se passer de toute façon, non ?
Le bruit sourd et l’onde de choc qui secoue mes vêtements et ma tignasse me font décrocher les yeux de la brume au travers de laquelle Mordekai a filé. C’était plus violent que je me l’imaginais au final. Revenant à mon rôle, je grimace, m’approche doucement du point d’atterrissage, tentant de constater les dégâts. La chance voudrait que les deux soient mortes sous le coup, mais une fois de plus, la volonté des dieux le voulait autrement. — Olalalala… rien de cassé mesdames ?! C’était un sacré atterrissage, Prune ! Tu aurais pu te tuer !! Ce qui n’aurait pas été mauvais pour la suite, continuer en solo étant ce que je préfère plutôt que de collaborer avec des inconnus. Je ne les aide pas à se relever, quelque chose devant nous captant immédiatement mon attention, comme une chose qui se serait réveillée par tout ce chaos. — Nous ne sommes pas seuls. Que je déclare simplement, avant de quelques pas dans la direction supposée du bruit. Je sais encore ce que c’est, mais tout ce qui se passe dans la Brume mérite d’être pris au sérieux.

Ma dextre s’empare du pistolet gros calibre rangé au chaud au fond de son holster, mais le canon reste pointé vers le sol. Je ne tiens pas non plus à ce que la chose, ou la personne, se sente immédiatement menacée. Simplement qu’elle sache que nous ne sommes pas de simples proies faciles. Quelques mètres supplémentaires suffisent à me donner un meilleur visuel de la scène, de ce qui se trame ici.
Le martèlement est celui du bois qui cogne sur la roche, d’hommes qui piochent la paroi avec des outils depuis longtemps usés, inefficaces. Sauf qu’ils ne semblent ni s’en soucier, ni même se rendre compte de l’inutilité de leur action ? Je me rapproche encore un peu, tout juste assez pour m’assurer qu’ils pourront m’entendre distinctement sans avoir besoin de hurler. — Messieurs ? Est-ce que tout va bien ? Je ne le sens pas vraiment ce coup, mais je préfère éviter de tirer à vue avec des témoins autour. Je n’ai pas été envoyé ici pour éliminer toute sorte de vie ce trouvant dans la faille, mais pour en percer le mystère. Et ces travailleurs, comme obnubilés par leur tâche est sans doute un début de piste.
Dim 4 Juin - 19:42
Le voyageur des dunes
Le monde s'était arrêté. La corde était devenue sa plus grande priorité. Après tout, elle y était complètement emmêlée et c'était de pire en pire. Il y avait aucune habileté dans ses mouvements et plusieurs noeuds s'étaient créer. Tomoe qui n'était, de base, pas d'une très grande patience, elle essayait très fort d'en garder. Ce n'était pas très évident de garder son sang froid. Encore moins en sachant que ça ne pourrait probablement pas être utile pour ce cas de figure. « Espèce de saloperie de corde de merde, tu v-- » Un petit cri de terreur venait d'en haut. Impossible de rester concentrée et tant mieux. Ça permettrait de se calmer un peu. Ou pas du tout. Tout l'inverse même. Le robot avait laissé tomber la jeune femme et le petit automate. La saraph était clairement visée par le projectile. Et bang. Encore une fois au sol.

La momie de cordes bouillonait de rage. Son coeur battait extrêmement fort, son visage était devenu rouge extrêmement vite. D'un bond, elle était debout. D'un bond, elle avait bousculé Prune qui essayait de se relever douloureusement. Après tout, elle n'était qu'une humaine. Humaine frêle et délicate. Il y avait bien une chose que son passé dans le laboratoire lui avait appris. L'être humain moyen n'était qu'une brindille qui pouvait se casser facilement. Ses poings étaient remontés vers le ciel. « Eh toi la canne de conserve rouillée, t'aurais pu la tuer ! Connard de tas de boulons défectueux, ramène ton cul d'métal ici que j'te bute !!! » Elle avait hurlé. Sachant qu'il était parti, elle voulait se faire entendre. Elle souhaitait lui faire prendre raison. Ce n'était pas quelque chose à faire. Tomoe remuait le sable qui se trouvait sous ses pieds. Tapait dans la parroi rocheuse en marmonant une multitude d'insultes.

La douleur qu'elle devait ressentir était effacée. Elle n'était qu'une légère sensation désagréable. C'était que temporaire. Après quelques minutes, la jeune femme s'était calmée. L'homme qui les accompagnait avait son arme à la main en se dirigeant vers le petit camp qu'elle avait trouvé un peu plus tôt. Curieuse, elle l'avait suivi et était un peu plus loin devant. Instinct de survie : 0. La scène était à couper le souffle. Des dizaines de travailleurs piochant la pierre en rythme. Tomoe avait froncé les sourcils et s'était rapproché encore plus de la "créature". Ils ne ressemblaient plus à des hommes et répétaient une sorte de prière en boucle. Un gros frisson l'avait traversée, elle s'était même un peu tortillé. Elle n'était aucunement à l'aise face à ces choses.

« M'sieur ? » En tapotant l'épaule de la chose du bout du doigt. Il n'avait pas réagit. Il continuait de taper son caillou. La grande avait réessayé de le toucher pour le secouer. Encore une fois, rien à faire, il refusait de bouger volontairement comme si toute conscience propre lui avait été enlevée. Tomoe avait eu peur et en deux enjambées, elle avait été retrouver Kaen. Cette situation lui glaçait le sang. Elle n'était pas bien. Pour évacuer un peu de son stress, elle avait donné un bon coup de pied dans une boite en métal qui avait fait un magnifique son sur la tête d'un des hommes plus loin. La saraph avait éclaté de rire avant de s'asseoir par terre. La douleur venait de se manifester en force et se retrouvait couchée sur le côté à attendre que ça passe, probablement.


Jeu 8 Juin - 21:56
Par terre, la poussière enveloppe les corps, danse avec la brume, rendent ensemble les alentours vagues, emplis de fantômes, de bruits d'outre-tombe. Par terre résonnent les pas de tes compagnons, à toi qui reste assise sur ton séant, étourdie, alourdie, tu les suis des yeux en plissant les paupières, et laisses à ton Automate la charge de constater l'état de ton bras : cassé ou non, ça ne changera rien, vous êtes coincés en bas, pour le moment, personne n'a pensé à prévoir la remontée on ne t'a pas laissé le temps d'attacher une corde pour palier à cette nécessité... Très vite, ils deviennent flous, se mêlant à la masse blanche autour de vous, laissant à tes sens une sensation étrange, déboussolée, où chaque son semble intensifié. Tchac. Tchac. Tchac. Mollement, à intervalle régulier, aussi précis que les secondes qui s'écoulent avec ou sans vous. Un écho, une conversation brouillonne, non, une superposition ? La moue qui apparait sur ton visage répond à tes suggestions : en l'état, tu n'y vois rien, et ce n'est qu'une fois le robot satisfait de ses constatations qu'il te laisse te redresser. ❝ Doucement ❞ gronde-t-il à ton attention, quand sur tes gambettes tu t'élances, chancelante, dans leur direction.

Les silhouettes retrouvent leurs contours, et si les aventuriers semblent s'intéresser aux hommes infatigables, c'est vers le campement que ton attention se tourne : ce n'est pas maintenant, dans les entrailles de la terre, que tu commenceras à t'intéresser à tes semblables au détriment du reste. Ton pas n'est plus aussi assuré, certes, et ta jambe se traîne un peu, le monde continue de tanguer — ça passera, t'en fais pas — quand tu poses ta main sur une tente tenant à peine debout. Un hochement de tête et IAN s'engouffre à l'intérieur, te laissant le plaisir d'étudier ce qui se trouve autour. Des cendres, vestiges d'un feu mort depuis longtemps, entouré de pierres. Des restes de nourriture... Peut-on réellement appeler ça de la nourriture ? Le degré de moisissure est tel que tu ne parviens pas à identifier ce qui se trouve dans les assiettes, et l'odeur, oh, l'odeur, te soulève le cœur, pique tes yeux. Si tu n'étais pas déjà sonnée, elle t'aurait fait l'effet d'une gifle !

« IAN...?
— Ne rentre pas. »

Un ordre, catégorique. Après quelques secondes de plus, il ressort, les bras chargés, ne prend pas la peine de soulever la toile de tissu, passant au travers jusqu'à ce qu'elle glisse sur lui et le fasse apparaitre ; tu comprends alors, fatalement, que l'odeur nauséabonde de la nourriture n'est rien, comparée à celle qui s'échappe de la tente, et devines sans peine ce dont il veut te préserver. Enveloppé dans du tissu, un vieux chiffon qui embaume la mort, le petit robot t'apporte des effets personnels, photos, carnets, pendentifs.

« Je peux officiellement dire, Prune, que c'est la pire idée que tu aies eu de toute ta vie, que de te retrouver coincée ici.
— Tu dis toujours ça quand je fais quelque chose qui ne te plait pas... une réponse à la hauteur de l'accusation, tes yeux étudiant les premières pages d'un carnet.
— Et cette fois, je suis sincère ! Ca sent les problèmes à plein nez, ton histoire, il n'y a absolument rien de naturel, ici, mes capteurs sont embrouillés, mon GPS n'arrive plus à se repérer. Je n'aime pas ça.
— Mais tu n'aimes rien, IAN... »

Grognements mécaniques, la machine trépigne, dirige son regard vers le reste de la troupe, et ces étranges hommes, comme possédés, enregistrant les mots qu'ils arrivent encore à prononcer pour le comparer à sa base de données. Le rire de Tomoe retentit, te force à lever la tête, intriguée.

« Tu as le mérite de ne pas essayer de faire copain-copain avec ces... Choses. C'est déjà bien, félicitation.
— Ils s'amusent, c'est rien. Ce que tu peux être rabat-joie, quand tu t'y mets !
— Ca doit être ça. .»
Sam 10 Juin - 14:38

Qu'ils sont maigres, ces hommes que vous approchez. La plupart ne portent plus que des bouts de tissus souillés de leur sueur. Les plus chanceux, ou les derniers à avoir atterris ici, ont encore des tenues presque complètes. Plus vous vous approchez, plus vous constatez que leurs agissements ne répondent à rien de logique. Certains continuent de frapper la roche avec des poignets disloqués et des bras manifestement brisés. Leur peau n'est plus qu'un linceul de chaire qui peine à recouvrir leurs os.

La voix de Kaen, d'abord, résonne dans la cavité sans qu'il n'obtienne la moindre réponse. Le cliquetis des pioches ne s'interrompt même pas quand un des hommes est touché par la boite de métal propulsée par Tomoe. Un long filet de sang lui coule du cuir chevelu jusqu'au mollet sans qu'il n'arrête de psalmodier. Comme tous ses camarades. Cette phrase, entêtante, à peine articulée, répétée en écho dans cette crevasse profonde.

- Nous libèrerons celui que nous foulons aux pieds. Nous éventrerons le sable et la roche pour sa renaissance. Nous obéirons  à sa volonté.

Pourtant, quelque chose ne colle pas. Vous entendez désormais distinctement la phrase alors même que les lèvres des mineurs ne bougent plus. Elle s'insinue en vous, se love entre vos deux oreilles. Toutes les voix convergent en une, une voix profonde et grave, une voix qui s'adresse maintenant à vous.

- Vous, vous qui me foulez aux pieds. Vous éventrerez le sable et la roche pour ma renaissance. Vous obéirez à ma volonté. Ou vous mourrez.

Elle s'éteint. Renaît. Inlassablement. Elle insiste. Soudain, les hommes s'arrêtent. Tous se retournent, dos à la roche, face à vous. Ils vous regardent de leurs yeux vides. Ils s'approchent, commencent à vous encercler lentement. Ils ne parlent plus. Ils attendent. Chacun d'eux ramasse une autre pioche, ou ce qu'il en reste, pour vous la tendre, insistant. Et cette voix, encore, toujours.

- Vous, vous qui me foulez aux pieds. Vous éventrerez le sable et la roche pour ma renaissance. Vous obéirez à ma volonté. Ou vous mourrez.


Dernière édition par Lillie Moynihan le Mar 20 Juin - 17:38, édité 1 fois
Mar 13 Juin - 1:37
Si j’ai préféré garder mes distances avec ces personnes tenant plus des êtres zombifiés que de réels humains encore pourvus de leur propre conscience, ce n’est pas le cas de la géante, bien plus téméraire. Je ne sais pas si c’est du courage, de l’inconscience ou de la stupidité, mais cela a au moins le mérite de faire avancer les choses. Même en allant jusqu’à entrer physiquement en contact avec eux, ils n’ont pas de réaction, obnubilés par leur tâche qui de toute évidence est vouée à l’échec vu les moyens employés. J’en ai vu des hommes dont le cerveau avait été complètement lavé par une personne ou une secte, des types capables de tout au nom d’une cause, quitte à ne plus discerner le bien du mal, mais ici c’est totalement différent. Ont-ils seulement conscience de leur état de santé ? J’en doute.
Et encore une fois, je peux compter sur l’aventurière à la chevelure éclatante pour m’apporter un élément de réponse. D’un coup de pied qui aurait fait rougir le plus grand des attaquants de la balle au pied, la boîte de conserve s’écrase sur le crâne d’un des mineurs, blessé, mais qui ne montre aucune réaction face à ce qu’il vient de subir. Je pense que je pourrais le menacer de mon arme, le canon du flingue appuyé contre sa tempe, qu’il ne broncherait pas. Et pas grâce à un merveilleux sang froid, mais davantage parce qu’il semble ailleurs, psychologiquement absent. Le rire de la femme résonne fort et je me dis que si quelqu’un est derrière ce petit manège, au moins maintenant nous sommes sûrs qu’il est alerté de notre présence. Même si à mon avis notre entrée en matière l’aurait déjà alerté depuis longtemps.

Pourtant, rien.
Du moins, rien d’un point de vue intervention externe à la scène. Du côté des mineurs au miné, c’est tout autre chose. Une phrase répétée en boucle, que j’ai d’abord du mal à discerner clairement, tendant l’oreille pour en capter les mots dans leur ensemble. Si au départ, j’ai du mal, ne captant que quelques bribes, au fur et à mesure tout devient plus clair. A un point que j’ai l’impression d’entendre les voix depuis l’intérieur de ma tête, directement. Déstabilisé, je jette un œil à mes camarades afin de déceler si le phénomène se répète pour elles aussi. Qu’est-ce que c’est que ce merdier encore ? Libérer celui que nous foulons aux pieds ? Je ne peux m’empêcher d’avoir un regard vers le sol, du côté d’où ils se tiennent, comme si par mégarde, j'aurais pu rater un élément crucial, un être, une chose, mais rien. De quoi est-ce qu’ils parlent ?
— Est-ce que vous entendez aussi ? J’ai besoin de confirmation, mais n’entend pas forcément la réponse, car à la voix grave qui cherche à me convaincre de lui obéir, se mêle la conscience de la nébula qui n’apprécie pas qu’autre chose cherche à me pervertir. Et le mélange des deux est à me rendre fou, me forçant un instant à poser un genou au sol, la sénestre sur la tête, le visage déformé par une douleur interne, profonde.

Les piocheurs s'intéressent à nous désormais, mais le conflit interne est tel que je reste paralysé, à tenter de combattre deux maux qui focalisent presque toute mon attention, mes ressources. Dégagez, foutez-le camp de mon esprit, de mon corps, que je hurle, que je me répète intérieurement, tentant d’ériger nombre de barrières et murailles pour me protéger. Le cercle commence à se refermer autour de nous, l'insistance de la chose, la véhémence de la nébula à son égard, les mineurs qui se rapprochent…

Un coup de feu retentit, suivi rapidement d’un deuxième.
Bras droit tendu vers les airs, de la fumée s’échappe de mon arme, tandis que je tente de reprendre mes esprits, haletant. J’avais besoin d’un déclencheur, d’un coup de fouet. Me relève, des gouttes de sueur perlant de mon visage, analyse la situation. — Si vous continuez d’approcher, je vous en colle une dans la tête. La menace est réelle, sérieuse. L’Ordre autorise toute perte à des fins justifiables, qui sait si cette affaire n’a pas un rapport avec un sombre artefact, ce qui expliquerait la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Je me fiche bien de savoir comment se débrouillent les deux femmes, ma vie et la réussite de cette mission sont mes priorités. Et à cet instant très précis, ce que je veux plus que tout, c’est que cette voix me foute la paix. La nébula s’est retirée pour le moment, semble s’être calmée, mais elle reviendra, cela ne fait aucun doute.
Mar 20 Juin - 18:31
Mais qu'est-ce qu'ils font ?!
Mineurs dégingandés vous encerclent, et marmonnent de plus en plus fort. D'abord les mots sillonnent les parois pour arriver jusqu'à toi, mais très vite, c'est comme si l'un d'eux te les lâchait directement dans l'oreille, au plus profond de ton être, d'une voix rauque, caverneuse. Si loin, et pourtant si prêt ? Ta tête se penche, se secoue machinalement pour chasser l'intru, faire disparaitre ce parasite, cette mouche qui virevolte autour de toi et te déconcentre. Il y a cet homme qui se débat, lutte contre quelque chose là, devant toi, à côté de la Saraph effondrée sur le sol... C'est cette voix, qui les fait souffrir comme ça ? Vite, tu fourres les trouvailles de IAN dans ton sac et plaque tes mains contre tes oreilles le plus fort possible, en dépit de la douleur à ton bras — et de la futilité du geste.

Les coups de feu quant à eux, inévitablement, te font sursauter, parviennent à passer par-dessus la voix de plus en plus présente dans ta tête, encombrant ta capacité de réflexion, prenant le pas sur tes propres pensées, ta propre voix intérieure. Profond malaise que de sentir une chose s'immiscer en soi, s'infiltrer à l'intérieur de notre cerveau, envoyer des signaux de mal-être à notre corps. Une douche. Tu veux une douche, brûlante pour frotter ta peau jusqu'à faire disparaitre cette sensation d'intrusion, à t'en arracher la peau, puis froide, glacée, pour paralyser tes muscles, tes nerfs, te réinitialiser. Une douche, en plein désert, mais oui, Prune, c'est beau de rêver.

Ils s'approchent. Toi aussi... Toi aussi ? Oui, tes jambes bougent, s'approchent de tes acolytes. IAN flaire la douille, s'inquiète, se plante devant toi, trottine à ta suite lorsque tu le contournes.

« Je peux savoir ce que tu fais, Prune ?
— Je... Marche ?
— Oui, effectivement. Tu marches. Pourquoi tu marches en direction du danger ? insiste-t-il, désapprobateur.
— Parce que... Parce que je ne peux pas laisser les autres tout seul, je crois ?
— Tu crois ? Prune. Prune ! se met-il à grogner lorsque tu te penches sur la blessée, incertaine : clairement, tu ne t'es pas approchée pour lui venir en aide. Je demande l'autorisation d'activer mon protocole de défense. Eh, tu m'écoutes ? »

Regard perdu, tes yeux s'en vont, de la blessée à l'homme armé, de l'homme armé à ceux qu'il menace. Pas une once de peur en eux, pas une once de... D'existence. Ils sont là, pourtant, mais ne semble pas exister. Ca n'a pas de sens, et tes sourcils se froncent face à se paradoxe, et ta tête devient de plus en plus lourde sous le joug de cette voix qui martèle ta conscience. IAN agrippe ton bras, enserre ton épaule jusqu'à te faire grimacer, revenir à lui : de l'autre, il chasse avant que tu ne puisses le toucher, le bout de bois que l'un des hommes agite dans ta direction avec détermination.

« Prune, autorisation d'activer mon protocole de défense ?
— Pffff, IAN, regarde-les ! Tu penses vraiment qu'ils sont en capacité de faire quoi que ce soit ? Ils ont besoin d'aide, tu penses pas ? Mais oui, si tu y tiens : autorisation accordée. »

Une série de bip bip se font entendre, puis le bruit d'un ventilateur tournant à plein régime après une période de repos. Un sourire en coin se glisse sur ton visage, car même si tu trouves sa réaction exagérée, tu ne peux lui en vouloir : il s'inquiète pour toi, et tout le monde semble mal en point. Il ne fait que son devoir... Tu secoues la tête, manque de la cogner au bout de bois revenu à la charge lors de ton échange avec l'Automate. D'un geste, tu l'attrapes, bien décidée à l'envoyer au loin pour arrêter de le voir s'agiter dans ta vision périphérique.

Et tout devient noir.

Il ne tient qu'à IAN de voir tes yeux perdre leur éclat, ton visage se figer, et quelques secondes après, tes lèvres se mouvoir, pour répéter de concert avec les restes de mineurs : ❝ Nous libèrerons celui que nous foulons aux pieds. Nous éventrerons le sable et la roche pour sa renaissance. Nous obéirons à sa volonté. ❞ Ses rouages ne font qu'un tour et il n'attend pas plus pour te projeter violemment loin de l'homme.

« Ne les touchez pas !! hurle-t-il de sa voix artificielle à l'intention des deux autres. Et toi, la pétarade, va t'occuper d'elle !! »

Il vocifère, le petit père, ne semble pas prêt à accepter un refus. Aucune réponse d'ailleurs, puisqu'il n'attend rien pour agir de lui-même : protocole activée, maîtresse en danger, c'est au quart de tour qu'il réagit, déployant ses bras le plus possible pour entraver les mineurs, les entasser contre son petit corps métallique, et balancer une foudroyante décharge électrique aux possédés, qui s'agitent comme de beaux diables le temps du fléau, puis s'arrêtent net l'attaque terminée. Hors d'état de nuire ? Peut-être, IAN l'espère, car la quantité d'énergie nécessaire à cette action ne lui permettra pas de l'effectuer une deuxième fois.
Mer 21 Juin - 10:51

La poussière se soulève en volutes troubles. Le sable est marqué de vos pas précipités, des leurs, plus réguliers. Tout résonne si fort dans cette crevasse aux parois sèches. Le coup de feu tiré par Kaen se noie dans un écho assourdissant. La balle part. Par chance, elle ne touche aucun des oiseaux aux plumages sombres qui tournent autour de la plaie béante infligée au désert. Mais elle ne permet pas non plus d'arrêter les mineurs. Ils sont toujours là, leurs grands yeux plein de rien fixés sur vous, leurs pioches à demi cassées toujours offertes à vos mains.

Leurs gestes insistants se mêlent à cette voix qui vous enjoint de lui obéir. Elle ne faiblit pas, occupe toujours tout l'espace sous vos paupières. Quand Prune se saisit de la pioche, il ne lui faut qu'un instant pour que la voix se fasse sienne. Elle ne contrôle plus rien, et c'est de sa petite voix que les injonctions inondent désormais le gouffre. Avant que IAN ne la repousse, ses bras ont même commencé à amorcer un geste. Elle voulait abattre sa pioche sur le sol, mimétisme parfait de ce à quoi vous assistez depuis de longues minutes.

Vos assaillants ne sont pas assez vifs pour réagir quand le petit robot les enserre. Même là, leurs visages ne laissent rien transparaître. Pas un cri de douleur, pas une grimace infâme. Tous subissent la décharge sans rien dire. Puis ils s'effondrent. Les manches des outils qu'ils tenaient en main roulent loin de leurs corps. Leurs mains sont en sang, le bois y a imprimé sa forme jusqu'à les brûler. La plupart ne se relèveront pas. Deux, seulement deux, semblent respirer encore. Leurs yeux ont retrouvé un semblant de vie. Ils ne parlent plus, ne prient plus, essayent simplement de retrouver leur souffle. Leurs gorges sont sèches, ils sont semblables aux sables sur lequel ils sont tombés. Un seul mineur, le plus jeune, ou le plus récemment arrivé ici, a encore sa pioche en main. Il est allongé sur le sol, son coude tordu après sa chute, mais son outil toujours bien en main. Il prie, toujours, bien que ses mots soient quasiment inaudibles. Et même du bout de son membre cassé, il essaye de creuser la terre.

La voix vous appelle toujours. Prune la répète encore, plus loin de vous maintenant. Elle serre la pioche plus fort que jamais, son bras tendu vers le sol. Elle ne vous remarque plus. Les deux mineurs assoiffés secouent la tête en la regardant, l'air paniqué.

- N.. No-non.. La...
Sam 24 Juin - 12:20
Totalement possédés, insensibles aux émotions comme la peur, ou plutôt dépossédés, je comprends rapidement que de simples menaces n’auront ici aucun effet, plus aucun d’entre eux n’est encore en possession de leurs moyens. Ils ne s’arrêteront pas d’avancer, tout comme ils ne cesseront pas de nous tendre ces morceaux de bois afin que l’on s’en saisisse. Je ne suis pas assez stupide pour y toucher ou laisser l’un d’entre eux le faire, mais je me demande si les femmes m’accompagnant auront la même vivacité d’esprit. Quand on explore un environnement impacté par la brume, la première chose que l’on apprend à faire avec l’Ordre, c’est de se méfier.
Des regards dénués de vie, des yeux inexpressifs, et cette voix qui ne semble pas vouloir me foutre la paix. Me concentrer relève de l’impossible, mes réactions ne sont que des réponses instinctives à ce qu’il se passe autour de moi, des mesures automatiques déclenchées par le cerveau, le mien, pour me tenir à l’abri de ce danger. Et de ce que je comprends, je ne suis pas le seul à être victime de cette voix intrusive, déstabilisante, corruptrice. Prune s’agite et son robot fait de son mieux pour la tenir éloignée du danger, mais les ténèbres parviennent partiellement à s’emparer d’elle, allant jusqu’à, furtivement, la posséder totalement.

Et l’autre grande gigue qui croit que c’est le moment pour taper la sieste, c’est beau de vouloir déclencher les emmerdes, mais il faut pouvoir assumer derrière. Je lui balance un coup de latte dans les côtes tandis que je ne perds pas des yeux les mineurs. — Eh ! Bouge tes fesses d’ici si tu veux pas finir comme eux ! Pas le temps de me montrer plus insistant, ils sont si proches que je prends la décision d’en dégommer un, le plus proche, afin d’en faire un exemple.
Et c’est au moment où mon doigt s’apprête à presser la détente, que le robot s’active et s’occupe de tous les immobiliser, balançant une décharge électrique je ne l’aurais pas soupçonné capable de produire. C’est à croire que du duo qu’il forme avec la demoiselle, c’est lui l'élément fort. Je ne sais pas si ces mots s’adressent à moi, si je suis cette “pétarade” après laquelle il vocifère, mais je saisis l’opportunité pour m’éloigner de ce merdier en allant rejoindre Prune.

L’intervention semble avoir calmé les ardeurs des mineurs, mais la voix dans la tête ne veut toujours pas se taire, elle. Main gauche sur la tête, la droite tenant encore fermement mon arme à feu, je retrouve la brune en proie au mal.
Pioche entre les doigts, psalmodiant ces propos incohérents et inquiétants, ceux que tous nous entendons au fond de nous. D’un pas précipité j’arrive à sa hauteur, balançant mon pied en direction de la pioche pour l’expulser des mains de sa détentrice, quitte à la blesser au passage, ça m’est égal tant qu’elle lâche cet objet maudit. — Prune ! Reprends toi, bordel ! D’un revers de main, je viens lui claquer la joue, espérant créer l’électrochoc pour lui faire retrouver ses esprits. — Si vous ne voulez pas être ajouté à la liste des disparus, on ne doit pas se laisser corrompre ! Par quoi, ça je n’en sais rien, tout ce que je sais, c’est que le mal est parmi nous, chercher à s’immiscer en nous. Ce que je sais aussi, c’est que je n’hésiterai pas à éliminer quiconque succombera à ce mal et deviendra un obstacle dans ma mission.

L’Ordre passe avant tout, avant eux.
Et il semblerait qu’on ait de quoi espérer comprendre ce qu’il se passe. Je retourne auprès des mineurs encore conscients, seuls deux peuvent encore réagir, dont un qui ne semble pas vouloir se séparer de sa pioche. Je vais l’y aider. J’embrase mon pied et sans ménagement, lui écrase le poignet de ma godasse enflammée,, exerçant une forte pression dessus afin de le forcer à relâcher cette merde. — La quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Quel est le mal qui vous ronge ? Si la morsure des flammes et ma propre force ne suffisent pas à le faire parler, je peux toujours essayer de lui brûler directement la gorge, afin de le pousser à se lâcher.
Je me sens agacé, irrité, fatigué aussi, de cette lutte mentale se déroulant en interne, par cette voix grondant dans mon crâne pour me plier à sa volonté. Plus pressé aussi d’en finir, de faire taire la voix et de me retrouver. J’en oublie la couverture qui était la mienne, me montre agressif et déterminé. S’il ne parle pas, cet homme peut lire dans mes yeux qu’aucune hésitation de le tuer ne sera faite.