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Une amitié de longue date

Une amitié de longue date Brandw10
Sam 7 Jan - 1:29
Aujourd’hui faisait partie d’un des nombreux jours de travail d’Eve, aux frontières de l’Opulente. Ce jour ci était gris et venteux, Eve n’aimait pas ce genre de temps, cela présageait rien de bon à son avis. Elle sortit de son bureau perché sur une des tours de surveillance de la partie est de la frontière d’Opale et descendit de cette dernière, un soldat plus bas l’avait interpellé, il semblerait que quelque chose se passait au niveau du contrôle.

Une fois sur terre, le soldat prit la parole.


"Lieutenant, il semblerait qu’un individu, une femme, tenterait d’entrer dans la ville avec un nombre d’armes assez important, plus que ce qu’elle pourrait en avoir besoin. Nous la trouvons assez suspecte.”


“Mène moi jusqu’à elle.”


“Bien Lieutenant.”



Ils marchèrent d’un pas rapide vers un des points de contrôle de la frontière et rien d’où elle était, à quelques mètres, elle pouvait déjà reconnaître ses cheveux noirs. Elle s’approcha et reconnut définitivement la fameuse personne armée jusqu’au dent.


“Tiens, ça pour une surprise… Elizawelle.”


Dit-elle avec calme, non sans avoir un léger sourire. Cela faisait des années qu'elles ne s'étaient pas vues mais elle reste sur son lieu de travail, elle se devait de rester professionnelle.


“J’ai besoin de savoir pourquoi tu as autant d’armes sur toi. Pas que ce soit spécialement illégal mais c’est vrai que c’est pour le moins… Surprenant.”


La dernière fois qu’elle l’avait vu, elle devait avoir 19 ou 20 ans, elle était à l’armée depuis au moins 1 an alors elles s’étaient déjà éloignées et puis la disparition de son père n’a rien aidé, Eve ne l’avait vu que de loin depuis et encore, elle n’était même pas sûre.
Lun 23 Jan - 1:43

UNE AMITIÉ DE LONGUE DATE

Ft. Eve Belerral


Elizawelle était épuisée.  

Elle devait d’ailleurs avoir l’air particulièrement pitoyable. Ses vêtements étaient déchirés, couverts de boue, et ses cheveux étaient eux aussi dans un état déplorable. Emmêlée, grasse, sa coiffure n’avait rien de très chic.  

Et pour couronner le tout, elle avait perdu son passeport.  

Elle avait réfléchi à la possibilité de se glisser dans la ville à l’insu des gardes, mais avait si longtemps tergiversé qu’un garde l’avait aperçu, puis apostrophé. Et maintenant, elle se trouvait dans une situation on ne peut plus délicate. N’entrait pas à Opale qui veut, et ce soldat semblait particulièrement circonspect, détaillant avec attention l’immense sac qui pesait sur les épaules fatiguées de la jeune femme.  
Elle ne vit aucun moyen de s’en sortir lorsqu’il l’entraina vers la frontière de la ville. Il ne servait à rien de prétendre ne pas vouloir y entrer. Tout en elle criait l’épuisement, et il n’y avait qu’Opale à des lieux à la ronde. Ces derniers jours sous la Brume avaient été particulièrement difficiles, au point de s’être dit que rien ne pourrait plus lui faire peur après ça.

Elle s’était trompée.

C’est avec une lenteur délibérée qu’elle déballa le contenu de son sac. Ses armes furent la première chose qu’elle déposa sur le comptoir, et elle sut au regard que lança le garde que ce n’était pas une bonne chose. Elle était lourdement armée. Plus encore que ce que cet idiot pouvait deviner.  
Cependant, l’ombre du Magistère, planant au-dessus d’elle, retenait ses paroles cinglantes dans sa gorge. Un mot de travers et on l’enverrait servir de cobaye aux impitoyables scientifiques de la cité. Et rien ne l’effrayait plus que l’idée de finir sa vie avec du myste dans le corps.  
Suspicieux, le soldat envoya son voisin chercher leur supérieur. Eliza voulut avoir l’air aimable, n’y parvint pas vraiment. Elle était petite, jolie, et les hommes avaient tendance à être sensibles à ce genre de détails idiots. Son état était toutefois beaucoup trop déplorable pour qu’elle puisse jouer de ses charmes. Elle attendit donc, les bras croisés sur sa poitrine.

Elle ne crut pas à sa chance.  

Elle hésita lorsqu’elle aperçut la masse impressionnante qui recouvrait la tête de la soldate qui approchait. Elle aurait reconnu ces cornes entre mille, d’autant plus que leur propriétaire était l’une des seules personnes à en posséder dans la Ville lumière.  
Elle avait changé, mais un sourire se dessinait déjà sur les lèvres de la zoan. Elle n’aurait pas pu espérer meilleure situation.

– Lieutenant Belerral, dit-elle, une pointe moqueuse dans la voix. C’est un plaisir de vous revoir.  

Celle-ci avait gardé le sérieux qu’exigeait sa fonction, et Elizawelle avait emboité le pas, non sans pouvoir totalement inhiber le petit plaisir que la situation lui causait. Le garde, aux côtés de la lieutenante, avait perdu de sa superbe, visiblement choqué de constater le lien qui unissait les deux femmes.  

– Je reviens de la Brume, dit-elle, son regard se voilant une seconde avant de retrouver son éclat habituel. J’y étais pour la Guilde, précisa-t-elle en toute sincérité, regrettant d’avoir perdu son insigne, son laissez-passer ultime.  

Eliza hésita une seconde. Elle était curieuse. Ève accepterait-elle d’aller prendre un verre, ce soir ? Elle devait d’abord espérer que celle-ci aurait assez bon souvenir d’elle pour la laisser passer, puis devait absolument trouver un bon bain chaud et des vêtements propres. Mais elle avait envie de discuter avec sa vieille amie. Et puis, peut-être pourrait-elle l’aider dans sa quête...