Fiche de lieu : Bas-Cendrais

Ven 23 Déc - 18:45

Bas-Cendrais

Étendue volcanique

Pris en étau entre la Mer de Sang et les Aiguières, les Cendrais constituent la région la moins hospitalière aux abords de Xandrie. D'une part, à cause de l'activité volcanique qui y rejette en permanence des miasmes de souffre et étouffe les terres clairsemées d'arbres secs et noueux sous un dépôt noirâtre, d'où le nom de « Cendrais ». Et d'autre part car le plus gros des terres infertiles est tout simplement submergé par la Brume. Risquez-vous donc par delà Ragd Ogal et le Bglerk, le fleuve fétide qui traverse la cité gobeline, si vous n'êtes pas refroidi par l'ambiance.

L'air cendreux, ravageant Xandrie les jours de vents violents, ne s’apaise jamais une fois passés les remparts de la cité. Pourtant il y subsiste des terres arables malgré ce climat : de bons milliers d'hectares hors de la Brume, situés dans le Bas-Cendras. Caractérisés par une végétation disparate, qui donne aux lieux une allure de steppe, on y trouve notamment des ranchs de Drakes ; cette condition doit son origine à un couple de volcans explosifs qui grondent fréquemment : Sereys et Essia.

La proximité de la Mer de Sang, dont l'acidité supplante de loin sa salinité, n'arrange rien pour la vie de la région. De nombreux fleuves viennent s'y jeter, mais le Bglerk à lui seul anéantit les efforts de l'eau douce provenant des autres estuaires. Sous la surface, où stagne le même dépôt de suie que sur les terres, une eau rougeâtre, visqueuse et hautement toxique repose. Les seules engeances qui en sont sorties au fil des siècles ne ressemblaient à rien de connu. Bien des fous ont tenté d’étudier les spécimens... sans succès ; les entrailles de ceux-qui-habitent-le-sang-de-feu - terme issu des comptes-rendus fiévreux et raturés - demeurent encore à ce jour inaccessibles. Depuis ces malheureuses expériences, les masses tentaculaires et baveuses exécrées sur les littoraux y sont simplement renvoyées prudemment.

Les hauteurs à l'Ouest ne sont pas exemptes de menaces non plus : entre les vols de Drakes sauvages et les terriers de Tortaupes, le danger peut survenir de partout. Si entre les flans des falaises escarpées vous trouvez refuge, ce n'est que pour vous retrouvez nez à nez avec un des brasiers ambulants qui peuplent la région. Si vous dégagez une conduite menant à une ruine oubliée, ce n'est pas que l'odeur de renfermé qui vous assaille, mais aussi le sifflement d'une escadrille de Bliegs vous fonçant droit dessus. Quand bien même vous arriveriez à retourner à la civilisation, celle-ci porte les marques du peuple le plus versatile : les Gobelins.

Bienvenue dans les Cendrais.

Les Mines Gobelines

D'anciennes mines gobelines aujourd'hui condamnées. Les tunnels y sont étroits, fréquemment éboulés, et les imprudents qui s'y aventurent tombent bien souvent à court de canaris avant d'être parvenus à en faire ressortir quoi que ce soit d'intéressant. Pourtant on continue de prétendre qu'un trésor y serait enfoui, un butin millénaire ou une fortune amassée par des gobelins au fil du temps. Les voies d’accès sont innombrables, mais nombreuses sont celles ne menant que sur des culs-de-sacs. Des rumeurs mentionne que des mercenaires et des voleurs y auraient établi des campements secrets, situés au fond de certaines galeries condamnées, bien que cela ne semble pas être un choix très judicieux. La roche poreuse de la région s’effrite d'ailleurs par endroits et laisse passer air vicié et Brume à l’intérieur même de ces antiques souterrains.

Le Comptoir Kaïman

À la lisière de la Brume se trouve un baraquement insolite. Un bateau - ou ce qu'il en reste - dont la proue et une partie du pont supérieur ont été transfigurés pour représenter une tête de reptile, en mémoire à une antique horreur qui aurait terrorisé les berges du Bglerk, il y a fort longtemps. Certains prétendent que cette légende locale aurait une descendance, mais il ne s'agit là que de rumeurs à visée touristique et jamais aucune preuve n'est venue corroborer cette hypothèse. Véritable carrefour commercial entre le la capitale xandrienne et la civilisation gobeline, le Comptoir Kaïman est un endroit tout indiqué pour récupérer une babiole technologique étrange ou bien pour réaliser un simple échange culturel en terrain sécurisé.

Rimegard

Assis sur les berges du Rime et en partie construit au-dessus des eaux les plus méridionales et les moins toxiques de la Mer de Sang, Rimegard est un imposant complexe de raffinement du Myste. Alimentée par des « brumoducs » venant des zones d'extraction de Myste, plus au nord, la raffinerie est une véritable source de pollution, empêchant le traitement des eaux acides et les saturant de produits chimiques, pour les régions en contrebas du Rime et dépendant du Lac de Xandrie, à savoir Oman et Xandrie elle-même. Aujourd'hui, son existence fait plus que jamais débat alors que de nouvelles maladies apparaissent au sein des villes, où il est désormais déconseillé de boire l'eau du robinet. Non seulement cela, mais travailler au sein de Rimegard représenterait aussi un danger pour la santé : nombreux sont les ouvriers qui en reviennent malades, atteints de lésions, de tumeurs et parfois même de cancers. Les grandes cheminées ne cessent de rejeter dans l'air des gaz lourds que la main d'oeuvre respire en permanence, sans équipement approprié. Une faveur à laquelle peuvent prétendre uniquement les travailleurs venus d'Opale qui eux sont bien mieux traités et ne restent jamais sur place plus d'une semaine... Malgré cela, nombreux sont les xandriens qui continuent à se jeter dans ce gouffre industriel, simplement car la rémunération à la clé est bien plus élevée qu'ailleurs.

Évènements

An 1789 - Construction de Rimegard

Les accords sur l'exploitation du Myste se multiplient, pour le bonheur du Roi et de ses Ministres, mais aussi des investisseurs d'Opale. Ceux-ci se voient offrir la permission de construire un complexe industriel en amont du Rime, un chantier qui durera trois bonnes années avant que la production ne débute. Et que l'on ne constate une mortalité particulièrement élevée des poissons dans le Lac de Xandrie.

An 1889 - Les Cent Ans de Rimegard

Alors que la crise sanitaire est sans précédent pour les grandes villes xandriennes dont les eaux sont désormais polluées par les produits chimiques de Rimegard, Opale intensifie plus que jamais sa production sans prêter la moindre oreille aux critiques. En cherchant à marquer le coup pour les cent ans du complexe, elle permet une brèche suffisamment grande dans sa sécurité pour permettre à des groupes séditieux de s'y infiltrer et mettre hors service plusieurs unités de raffineries. Les réparations prendront dix bonnes années, durant lesquelles l'eau du Lac de Xandrie retrouvera un peu de sa clarté... même si le mal est fait.