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Le Rejeton des Empyrées - Esmée

Le Rejeton des Empyrées - Esmée Brandw10
Lun 7 Nov - 0:32

Esmée

Epistopoli / Dirigeant

Environ 750 ans  
Élémentaire de feu / Agenre
Andoria
Asexuée / Elle
Membre du Comité / Pirate
Lady Maria de Bloodborne

Description

Vous vous interrogez, je vous retourne la question. Ici, aucune information ne circule gratuitement, tout se monnaye, tout s'achète. La liberté à prix d'or. Vous ne connaissez certainement pas, non, vous ne pouvez pas comprendre. Personne ne peut comprendre à moins de vivre dans cette termitière, à moins de voir son âme aspirée dans ce conglomérat de tôle et de chaire. Oui, je vous vois avec vos airs audacieux, imaginer conquérir cette cité, mais croyez moi : plus d'un s'y est essayé et ceux-là se sont brûlés les ailes. On ne choisit pas de s'élever parmi les grands dans la capitale, on y est élu, on est choisi par le divin ironique, par la sublime jugeote. Du plus haut des tours, les puissants repèrent les plus mécréants d'entre nous, les comparent, font des statistiques avec vos vies...

Moi ? Eh bien, peut-être que j'ai eu de la chance. Peut-être est-ce ma nature qui a convaincu mes premiers clients, peut-être est-ce ma soif de connaissance. Une véritable éponge, un rat de bibliothèque. Tous les Élémentaires ne naissent pas égaux, tous ne naissent pas non plus dans la nature. Parfois, un petit rejeton de la Brume s'égare bien loin de sa frontière et rencontre une flamme, celle d'une lanterne gardant une bibliothèque de la noirceur dévorante. Oh, j'aimerais vous dire que ma naissance était aussi simple, mais ça ne s'est pas passé ainsi. Le chemin jusqu'au savoir, je l'ai taillé dans les sacrifices, puis j'ai bu la connaissance jusqu'à l'overdose, jusqu'à la folie. Cette folie qui m'a poussée à devenir pirate, assurément.

Vous devez vous faire une idée de mon caractère à présent. J'aime flirter avec les limites, j'aime faire comprendre aux autres que je ne leur ressemble en rien. Aux humains, aux tritons... aux Élémentaires déficients. Il existe une forme de sagesse que l'on ne peut obtenir que par la sublimation, lorsque l'on baigne dans la lumière ou lorsque l'on se noie dans les ténèbres. Les plus anciens le savent, ceux-là connaissent les légendes. On dit qu'elles auraient existé, ces incarnations vénérables, puis disparu avec leur royaume. Je sais aujourd'hui ce que beaucoup ne veulent pas savoir, ce que beaucoup considèrent comme un secret et c'est peut-être ce savoir impie qui m'a permis de m'immiscer dans les affaires epistopolitaines. De saisir ma chance pour acheter, revendre, trafiquer, voler.

Il vous fallait juste un aviateur ? Mais je suis votre femme ; vous pouvez m'appeler Esmée ! Mais si c'est les mystères d'Andoria qui vous interpellent, alors passez votre chemin. Il y a après tout des choses que même l'or ne saurait acheter...

Habiletés et pouvoirs

Le feu est mon élément. Il me contrôle comme je le contrôle. Vous me trouvez dangereuse ? Vous faites bien. Même moi, je ne me considère pas comme saine d'esprit. Peut-être malsaine tout court, même. J'aime voir les choses brûler, j'aime l'incandescence des bougies et l'odeur du souffre. La cendre est comme un million d'étoiles scintillantes, lorsque je me perds dans sa contemplation. Ma nature Élémentaire vous dis-je : en près de huit siècles, je ne suis jamais parvenue à la dominer. Elle me rend vivace, passionnelle, farouche, indomptable. On ne profite pas de mes charmes, on ne m'enferme pas dans une cage ; on touche avec les yeux. Il ne vous viendrait jamais à l'idée de vous jeter au feu ? Ne m'approchez pas sans prévenir, ne faites pas un geste brusque. Je serais bien incapable de vous dire dans quel état vous finiriez.

Il m'a fallu des siècles pour savoir que je suis incontrôlable. Croyez-moi que j'ai essayé, longtemps. Mais la folie me dévore, comme les flammes le feraient d'une bûche. Je suis immolée sur l'autel de l'insouciance et de la liberté. D'ailleurs, ne suis-je pas en train de parler à une ombre, n'ai-je pas le regard plongé dans un feu de cheminée en ce moment même ? Je ne saurais dire si je dois extérioriser des démons ou simplement faire le point sur ma situation. Cela m'arrive. Difficile d'avoir de l'intimité lorsque l'on doit s'adresser à soi-même. Ha. Ha. Il y a quelques siècles, j'aurais dit que je devenais sénile, tarée, mais aujourd'hui je suis en plein dedans. Est-ce l'érosion, la vieillesse ? Les Bibliothécaires m'avaient prévenue pourtant...

Bien, bien. Oui, je prends des médicaments. Ils sont faits sur mesure. Cela m'empêche d'avoir ces crises ; la plupart du temps, ma voix sait rester dans ma tête et je ne trouve d'interlocuteurs que dans des vrais visages. Un, deux, trois. Saloperies. Des pilules de Myste, mon propre sang, je sais que la Mer de Brume me désavouerait si je devais redevenir un fœtus et m'agenouiller à ses pieds en espérant qu'elle me reprenne. Quoi, vous souhaitez simplement que je parle de mes pouvoirs ? Eh bien, que diriez-vous de voir un petit tour de magie. Vous voyez ce rideau, entre mes mains... ? Alakazam.

Biographie

Vous imaginez, huit siècles pratiquement ? Vous voyez déjà ce que ça fait un siècle ? Non, je pense bien. Allez, cessons les sarcasmes. Il n'y a pas grand chose à dire à propos de ma naissance, si l'on peut appeler ça une naissance. Je ne suis pas venue au jour comme un nourrisson, je n'ai pas « grandi », je suis simplement apparue. Apparue comme vous me voyez aujourd'hui, avec peut-être autant de questions et aussi peu de réponses. Que suis-je au juste ? Je me le demande toujours : ma nature de Brume, de Nebula, m'interpelle encore, me scie les jambes lorsque je dois franchir la frontière, lorsque mes aéronefs se perdent au-dessus du brouillard. Fais-je partie de cette masse et pourquoi en serais-je différente ? Si je perce mon bras, je ne vois que flammes ; si je me coupe un doigt, il disparaît pour réapparaître ensuite dans une gerbe de feu. Je ne suis pas faite de chair non, mais de quoi donc suis-je faite alors...

C'est peut-être ces questions qui m'ont menée, très tôt, vers la quête interminable de la Connaissance. Je ne saurais dire quel feu m'a animée, s'il s'agissait de la lueur d'une torche ou bien le bois embrasé d'un arbre foudroyé, mais il est évident que j'ai parcouru le monde pendant des années avant de me frayer un chemin vers la civilisation. En cours de route, il a vraisemblablement fallu que je trouve un modèle, un corps à copier qui n'est aujourd'hui plus de ce monde et que je ne pourrais nommer. C'est elle, la véritable Esmée et je ne suis qu'une statue de cire qui utilise son apparence, encore aujourd'hui. Cette enveloppe est vieille, quelques fois son aspect semble se déliter avec mon mental et des flammèches s'échappent de ma peau. Mais là n'est pas le sujet, car à l'époque j'étais un feu follet. Un des nombreux enfantés par les Terres Brûlées. Les ruines maculaient déjà le paysage et je ne savais les identifier pour autant ; c'était ainsi. Je contemplais ce monde qui s'offrait à mon âme nue, je le pensais aussi simple et dénué de sens que le plus insignifiant des pissenlits. Aujourd'hui, je le pense encore et je peine à comprendre comment les humains peuvent donner autant de signification à ce qui les entoure.

J'ai naturellement trouvé mon chemin vers la seule cité de ces mornes terres, j'ai été accueillie entre ses murs immaculés comme bien d'autres frères avant moi. Ne dit-on pas du Royaume Oublié qu'il était celui des Élémentaires ? Oh mais il m'a fallu longtemps pour le savoir, pour apprendre. Lorsque j'ai découvert la lecture et l'écriture, ma vision a changé. J'ai enfin pu mettre des nuances, enfin pu découvrir qu'il était possible d'exprimer la même chose avec plusieurs combinaisons de mots. Et que l'on s'en servait pour laisser des traces de l'existence, pour donner un sens à la vie. Quelques décennies d'érudition me suffirent pour comprendre que je voulais moi aussi marquer le monde, mais comment ? Les Élémentaires de feu ne sont pas rares car ils apparaissent moins que les autres, mais car ils sont bien moins domptables, bien moins disciplinés. Pour les Bibliothécaires d'Andoria, j'étais un cas à part, une exception, mais pas moins une forte tête pour autant. Ils savaient que je n'étais pas prédestinée à enseigner et que j'étais encore moins une gardienne potentielle des saintes écritures. Ils cherchaient à me garder à l'écart de leurs mystères, mais j'étais bien plus patiente qu'ils ne pouvaient s'en douter.

Le jour où je suis entrée par effraction dans les quartiers du Grand Archiviste fut mon dernier entre les murs de la Cité Immaculée. Je trouvai là, dans un rayonnage dissimulé par un habile stratagème et des dispositifs sournois, le fruit de mes soupçons. Voyez-vous, il existe dans cette ville maudite un savoir que personne ne veut divulguer. Les Élémentaires qui ont vu la chute du Royaume Oublié l'emmènent dans leur tombe, mais leur déontologie les oblige à tout noter sur le papier. Naturellement, je partage cette manie, jusqu'à tenir ce petit carnet de notes où je m'adresse à moi, à vous, au monde ; c'est ma trace, car lorsque je mourrai je ne laisserai ni cadavre, ni os, ni poussière. Tel est notre destin. Et je vous vois venir : quel est donc ce secret si terrible pour que toute la population d'une ville décide de le taire ? Eh bien il vaut mieux que vous ne le sachiez pas. Mais un indice : cela emprunte forcément à des légendes que vous connaissez. Et si vous ne voyez pas de quoi je parle, renseignez-vous auprès des mythes sur les « Douze » et sur ce que l'on nomme des « Élémentaires atypiques » ; peut-être parviendrez vous à relier les points.

J'ai beau être une voleuse, je ne dérobe pas la mémoire des gens. Il y a des limites à ne pas franchir et je possède un certain code d'honneur. Ce que j'ai lu reste dans ma mémoire, je n'ai nul besoin de capturer sa version papier, qui plus est la trace d'un congénère, son épitaphe. Je savais toutefois que pour avoir enfreint le règlement, je risquais la prison et il était clair que les cachots d'Andoria ne coïncidaient pas trop avec ma philosophie de vie. Alors j'ai fui, sans peine, jusqu'à la capitale la plus proche.

Oh, comme elle était jeune à l'époque. Et comme j'ai rapidement compris qu'il valait mieux que je fasse profil bas. La chasse aux sorcières, l'inquisition, les reliques de l'Âge Noir préservées dans l'ambre de Sancta et l'oppression religieuse dissimulée derrière des faux-semblants. On m'aurait pendue par les pieds et trempée dans l'eau jusqu'à ce que mon corps se dissolve, si l'on avait su... Mais j'ai su tirer les bonnes ficelles, je suis une flamme maligne et pour certains mes dons s'avéraient alors bien utiles. Personne n'est véritablement en sécurité face à quelqu'un qui peut se glisser sous les portes. Les douaniers me détestaient, mais moi je faisais mon beurre en passant la contrebande, en faisant entrer des marchandises dans Sancta. Pas pour le gratin, évidemment, mais plutôt pour les savants des souterrains. Ceux-là que je fréquentais souvent et avec qui je m'acoquinais par passion. J'en ai appris des choses à cette époque, mais être une crapule faisait partie de mes meilleurs enseignements.

Le temps a fait son œuvre, la révolution aussi. Pour moi c'était encore hier quand Epistopoli a vu le jour. J'étais là, simple observatrice dans la foule, un sourire espiègle sur le visage. Si j'ai participé ? À votre avis... Mais la fortune m'a souri et mon business a mystérieusement fleuri. Les hommes ont commencé à créer toutes sortes de machines, à construire des immeubles et à se réunir dans des salles trop grandes pour penser politique. Je me suis tenue en retrait au début mais mon nom a fini par faire le tour de la ville. Après tout, j'étais la célèbre aéronaute, s'épanouissant dans la liberté d'un nouveau mode de transport sans contrainte, sans règlement. Oui, on en créa un ensuite, je sais, mais je ne l'ai jamais respecté. Je suis une vieille de la vieille : de mon temps on fonçait à toute berzingue dans le ciel sans s'arrêter. J'étais l'une des premières à rallier les grandes villes et à survoler la Brume. Et c'est là, peut-être, que j'ai commencé à déchanter et que le « mal » m'a pris.

Celui-ci a empiré avec le temps. Désormais je suis sous médicaments, pour calmer les ardeurs de mes crises, mais à part cela rien n'a changé. On m'a proposé une place au Comité d'instruction et je me fais un devoir de ne jamais l'occuper. À vrai dire, je pense que c'est plus à but honorifique qu'autre chose, à moins que l'on cherche à me sortir des vers du nez. Auquel cas, je connais d'autres méthodes plus efficaces.

J'ai vu cette ville évoluer jusqu'à devenir cette monstruosité qu'elle est aujourd'hui, ce poumon cancéreux et ses alvéoles suppurantes qui le gangrènent. Les humanoïdes désacralisent leur corps et vendent leurs âmes aux sociétés qui contrôlent le pays... mais pas moi. Rien ne me contrôle moi. Pas même le feu. Pas même ces fichues crises. Seulement le vent parfois, et la vaste étendue empyrée qui me prend dans ses bras lorsqu'avec mon ballon je m'envole. Mais peut-être... la peur que l'on m'oublie, elle m'a domestiquée, comme tous ces vieux Élémentaires d'Andoria. Alors aujourd'hui j'écris lors de mes voyages, je prends des notes, dessine les paysages vus d'en haut. Qui sait, peut-être que cela finira un jour dans une bibliothèque ou, mieux encore, dans un rayonnage dissimulé par un mécanisme astucieux. Tiens, pour être sûre que ce soit le cas, je vais écrire ce que je sais sur le Royaume Oublié. Par où commencer ? Hmm.

Les ténèbres, c'est bien...
J'ai deux mots à vous dire

Ce personnage est un véritable alien pour moi mais en vrai je suis content.



Dernière édition par Esmée le Ven 21 Juil - 23:44, édité 3 fois
Mer 9 Nov - 20:31
Bonne rédaction à toi ! o/
Esmée est un personnage que je trouve plutôt sympathique et intrigant. La façon dont son esprit semble parfois faire des détours est très distrayante. Hâte de lire sa biographie !
Jeu 10 Nov - 20:07

Huit siècles?

Vous voyez ce que ça fait un siècle déjà, Larmina?

Plutôt intense, l'Esmée. Savant mélange de sage et de pirate imprévisible, mon Tormog-analyseur m'indique qu'il sera plaisant à jouer, et puis les aéronefs, c'est quand même sacrément cool. Son esprit volatile est bien retranscrit, il perd le fil sans entacher la lecture. Peut-être effectivement alien par rapport à tes habitudes mais ça se lit bien et tu sembles à l'aise avec, même si ce n'est que la présentation. La première personne et la discussion avec le lecteur, c'est TL-approved et je trouve que ça fuse. Et puis, un personnage lié à Andoria et aux mystères du Royaume Oublié, c'est forcément un bon point et un super terreau pour la suite.

D'ailleurs, le secret dont AnnaEsmée est maintenant détenteur, ça intéresse une meuf super sympa d'Opale, je te MPerai le nom.


Rang : Dirigeant
Pouvoir / Arme :  Elémentaire - Feu
Affinité : 7 PA
Astra : +200 Astra

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Avant d'aller RP, assure toi de bien recenser ton avatar pour que personne ne te le prenne. Si tu ne sais pas avec qui commencer, tu peux toujours faire une recherche de partenaires ou répondre à celles en cours. Accessoirement, tu peux aussi poster ta fiche pour récapituler tes liens, ta chronologie, tes possessions...