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La 33ème éditions du festival des lumières [PV Seraphina]

La 33ème éditions du festival des lumières [PV Seraphina] Brandw10
Dim 9 Oct - 12:09
Maintenant qu'il avait posé ses valises dans un quartier modeste d'Epistopoli, travaillant en freelance, beaucoup de choses avaient changé pour Eustache. On lui disait bonjour dans tout le coin qu'il habitait, les chapeaux se levait et les dames le croquaient du regard. Il se sentait utile dans la classe moyenne, celle qui avait tout juste de quoi vivre, lui donnant moulte réparations à faire ; Quand on a pas de quoi acheter le dernier grille pains à la pointe, on se contentait généralement d'amener l'ancien à Eustache, le réparateur. Pas sûr que l'industrie aimerait ce manège bien longtemps, mais à son échelle, rien de bien grave. Pour le moment en tout cas.

Une autre chose qui avait changé, au delà de sa réputation, c'était surtout que maintenant, on l'invitait à montrer sa science de l'ingénierie dans des conventions. Le papier dans la main, Eustache ferma sa boîte au lettre, les cheveux en pagaille, son débardeur encore sale, et un tablier en cuir marron passé négligemment autours de sa taille, en plus de son pantalon à bande verticale. Ce papier de qualité, doux au toucher et cette écriture imprimée en une police austère, il reconnaissait bien là le travail Opalien, très rigoureux et classique, rapport à l'émulsion un peu folle  Epistopolienne.

"Vous êtes invités en tant qu'inventeur, à la 33ème édition du festival des lumières, se tenant à Opale .... blabla blabla ..." Autant dire qu'il avait une bonne semaine devant lui pour finir son prototype. Celui qui lui donnerait gloire et reconnaissance dans le monde de l'ingénierie. Un nouveau mode de transport, pour une ou deux personne, mais qui n'avait rien avoir avec la voiture, qui la dépassait largement en vitesse, et en praticité ! Le Motorbike, n'existait pas avant lui, comme tous les autres créations qui énergivore, le Myste, en était le carburant. La consommation était bien évidemment moindre, et il ne lui restait plus qu'à terminer quelques réglages, pour qu'elle soit vraiment viable.

Une semaine passa, chargée et pleine de galères à surmonter, comme d'habitude. Le quotidien apportait son lot de surprises, plus ou moins bonne, mais Eustache était vaillant, sachant quand il devait se montrer résiliant, la politique de l'autruche n'étant pas son fort, il prenait les problèmes à bras le corps, exigent mais aussi minutieux, son courage était louable.

Il prépara sa tenue, un costume pas du tout à la mode, dans les tons gris clairs, et une chemise blanche à col maho. Il disposa celle ci dans le bac prévu à cette effet au dessus du réservoir, sous la selle. Vérifia une dernière fois les réglages, la porte du garage s'ouvrit toute seule quand il appuya sur la commande insérée dans le mur, non loin de l'interrupteur, et éteignit par la même occasion la lumière.

Remontant en selle, il fit une dernière prière à n'importe lequel des dieux, qui voudraient bien l'écouter. Soufflant, il inséra les clefs et tourna sur la droite, tout en mettant un peu les gaz, et le bruit du moteur, un ronron fort rassurant, résonna dans la petite pièce qu'était le garage et l'établis du mécano. Il mit la moto sur ses deux roues, s'installa convenablement, bien confort, avant de pousser le moteur et de mettre l'embrayage sur la première vitesse, son pied lui servant à stabiliser le véhicule jusqu'à sa sortie du garage.

La, il passa la seconde et accéléra dans un bruit de mécanique rutilante, dans les rues encore endormie d'epistopoli.

Le voyage serait long, il avait opté pour un passage par les routes Aramiliennnes, la fameuse route 66 que les caravaniers qui l'empruntaient, parlait en des termes fort peu agréables ; Route du démon, ou langue de l'enfer, étaient se surnoms les plus courant. Son sac à dos sur les épaules, il passa la troisième et traça à travers Epistopoli, zig-zaguant dans la circulation qui peinait à se mettre en branle. Il fallait dire qu'à 5h pétante, il n'y avait guère de nantis réveillés.

Direction Opale, et le festival, son casque vissé sur la tête, et ses lunettes devant les yeux, le faisant ressembler à un extra terreste.

vehicule:
Lun 10 Oct - 0:08
Eustache & Séréphina


Le festival des lumières

Le festival des lumières. Voilà des semaines que Séréphina entendait parler de ce fameux festival, festival auquel elle avait déjà assisté par le passé ceci dit. Cette fois, il s'agissait de la 33ème édition. Au début, la rousse n'avait pas plus apporté attention que cela au festival, mais une fois qu'elle s'y était intéressée. Elle y avait découvert de véritables petites pépites. Les acheteurs s'arrachaient les créations des inventeurs. Des créations tantôt loufoques, tantôt prodigieuses. C'était le rassemblement de tout qui voulait démontrer son talent et tout qui voulait dépenser son argent. Bien évidemment, Séréphina faisait partie de cette dernière catégorie. Non pas qu'elle ne démontre aucun talent, mais elle préférait acquérir que créer. Il ne lui avait pas été possible d'assister à toutes les éditions, mais cette année, elle serait bien présente. Au grand dam de ses concurrents. Il fallait bien avouer qu'en fonction de ses humeurs, la rousse pouvait se montrer autant agréable que désagréable. Et une Séréphina désagréable n'était en rien plaisant, elle pouvait même se montrer violente. Dire qu'elle manquait de contrôle sur ses émotions lui semblait un peu trop exagéré. Disons qu'elle aimait se laisser emporter par la passion du moment...

Cette semaine-là, elle avait donc entreprit de constituer sa bourse pour le festival, car elle ne désirait rien se refuser. Elle attendait le jour J avec impatience, car elle savait qu'elle trouverait de quoi satisfaire ses acheteurs. Et rien ne valait le plaisir de recevoir de nouveaux astras à dépenser dans d'autres objets. Son métier lui permettait de sortir régulièrement de sa demeure, demeure qui lui rappelait bien trop sa vie précédente, une vie sur laquelle elle avait fait une croix et qu'elle s'échinait à oublier. Mais oublier ce qui vous avait forgé était presque aussi impossible que de ne pas respirer. Autant dire que Séréphina cherchait désespérément l'impossible. Heureusement pour elle, une part de son âme demeurait rationnelle, lui permettant d'évoluer plus ou moins sans encombre dans les hautes sphères de la société Opaline. C'était également grâce à cette part rationnelle d'elle, qu'elle était devenue une noble de cette fameuse société. Un rang dont elle ne se lassait pas de par les privilèges que cela lui octroyait.

Le matin même du festival, elle s'était réveillée de bonne humeur et avait offert des sourires à ses employés. Ils n'étaient pas nombreux, une dame de ménage et un homme à tout faire qui lui servait également de garde du corps. Il s'agissait probablement des deux seules personnes assez proches de Séréphina, pour attester qu'elle était aussi changeante que le temps de certaines régions. La voir de bonne humeur avait donc illuminé la demeure. Elle débuta sa journée avec un verre de sang frais, sang qu'elle avait pris le temps de conserver après la dernière saignée qu'elle avait effectué. Saignée gracieusement accordée par son dernier humain en date. Pour une fois, qu'elle agissait de manière civilisée. La strigoi observa le temps clément à l'extérieur, dégustant lentement son verre, profitant du liquide régénérateur qui lui offrirait un teint lumineux.

Le temps d'enfiler une jolie robe émeraude, elle glissa le rubis qu'elle portait autour du cou sous le col de sa robe. Rubis qui lui avait valu cet atroce surnom "Le rubis sanglant", un autre épisode de son passé qu'elle désirait oublier. Heureusement pour elle, peu de personnes se rappelaient encore ce surnom et ce qu'il signifiait. Séréphina saisit son ombrelle afin de se protéger du soleil et accéda au hall d'entrée. Sa voix aux intonations rauques raisonna dans le silence de la demeure.

— Rhosyn, je serais de retour à l'heure du souper. Ne m'attends pas pour le déjeuner.

Elle quitta alors le hall d'entrée et pénétra dans la rue, déjà bien animée à cette heure matinale. Elle prit la direction du festival, accompagnée de Daeron, son homme à tout faire. Il ne lui fallut pas bien longtemps avant d'atteindre le festival, qui bourdonnait d'animation. Déambulant entre les allées, Séréphina pris le temps de regarder chaque étal, désireuse de ne manquer aucun objet qui pourrait attirer son âme de collectionneuse.

Lun 10 Oct - 1:48


Retrouver quelqu'un ici, c'était comme chercher une épingle dans une botte de foin. Heureusement, ce n'était pas le cas d'Eustache, arrivant bien tardivement  par rapport à ses concurrents, déjà tous installé. La prochaine fois que tu auras la bonne idée de prendre la route 66, faudra te méfier ! Se dit-il à lui même, dans sa barbe bien fournie. L'arrivée pétaradante, le moteur couvrant le bruit de la plupart des machines à sa hauteur, Zeppeli Inc commençait bien son festival en se faisant remarquer. Ce qui n'était pas une mauvaise choses en soit, après toutes les galères sur la route, et avec les réglages sensibles de sa machinerie, qui faisait certes du bruit, des flammes et tapait dans l'oeil du chaland, mais qui demandait encore à être finalisée, pour le perfectionniste qu'il était. Son casque en cuir sur la tête, on crut à une apparition divines, ou presque. Milieu de la matinée, et le soleil tapait moins fort que sa mère, paix à son âme. Il faut dire qu'il avait cuit dans sa veste en cuir, ses bottines passées par dessus le pantalon, manière cavalière.

Cette année, le festival se déroulait au Petit Palais, mis à disposition gracieusement par l'aristocratie. D'un regard purement objectif et extérieur, tout était magnifique et tellement bien fait, que cela donnait la nausée. Le petit palais était un dôme de lumière, sur des coursives et des "étages" qui donnait directement sur la salle de réception, au rez de chaussé. Il servait surtout aux démonstrations, et aux évènements m'as-tu-vu qu'Opale appréciait le plus. Eustache allait leur en donner, du spectacle.

Il passa la troisième vitesse sur la machine roulante, et s'engagea dans le bâtiment en faisant vrombir son moteur. Il se permit de passer devant ses concurrents, sans leur accorder un seul regard, tandis que la foule, de plus en plus intriguée, ne fasse un mouvement globale et très maladroit, qui fit quelques dégâts parmi les Opaliens pure souche, et terriblement gâteux de leur protocole.... Conséquence de quoi, un homme en livré aux couleurs d'une des grandes familles lui fit signe de déguerpir, et d'aller dehors, ou devaient se trouver toutes les inventions de ce genre, mon bon monsieur ! Comme si lui avait toutes les reponses, alors qu'Eustache était cerné de toute part par des bedeaux curieux de savoir ce qu'était que "cette étrange drôlerie ?" Les hommes du petit palais du s'y prendre à six pour lui permettre de se frayer un chemin jusqu'à la sortie. Sans doute maudissaient-ils intérieurement l'inventeur, mais lui était ravie d'être au centre de toutes les attentions.

L'humain aime se faire mousser, et aussitôt dehors, installé au stand n°88, à côté d'une sorte de ... Était-ce une cafetière ? Ou bien un nouveau moyen de faire des spiritueux ?  En lisant de plus prêt l'écriteaux, c'était sensé être un robot ménager... En tout cas le design n'était pas probant ... A quoi bon le flacon, tant qu'on l'ivresse. Il fit jaillir sa crinière du casque, et remonta ses lunettes sur son front. Baroudeur. Inventeur. Que cachait-il encore comme atout dans la manche ?

- Allons-y m'sieurs dames ! J'vous présente mon prototype ! Je l'ai appellé le "Motorbike" ... L'idée, c'est de vous permettre de faire fit de la ciruclation, et d'avaler des kilomètres très rapidement, sans danger, à moindre consomation ! Elle est pas belle l vie ?   Cumule d'une voix de stentor, et de quelque chance ou bien sorcellerie lui donnant du charisme, un petit attroupement c'était crée autours du stand.

Fallait pas inviter le loup dans la bergerie.
Lun 10 Oct - 12:12
Eustache & Séréphina


Le festival des lumières

Alors qu'elle était tranquillement en train d'observer l'un des stands, Séréphina perçut un gros bruit de pétard. Elle fronça les sourcils, dérangée par toute cette agitation alors qu'elle était occupée à comparer deux objets afin de déterminer lequel lui rapporterait le plus d'astras à la vente. Ne prêtant pas plus attention que cela à l'origine de ce bruit, elle fut rapidement bousculée par un homme. Se retenant d'une main à la table devant elle, la rousse manqua de lâcher son ombrelle. C'est grâce à Daenor qu'elle s'en sortit indemne et que ladite ombrelle demeura en place, couvrant son visage. Séréphina se retourna vivement pour observer celui qui avait osé agir comme un rustre à son encombre, son regard s'assombrissant à l'idée de lui faire payer son affront. Il s'agissait d'un humain, qui semblait bien trop obnubilé par l'origine du bruit, que pour remarquer qu'il avait causé du tort à une jeune dame. Pinçant les lèvres, elle fusilla du regard la silhouette et ses envies de sang émergèrent immédiatement. Elle rêvait de pouvoir saigner cet humain comme un cochon. Personne n'avait le droit de la toucher sans son autorisation, même si le toucher était réalisé par inadvertance. Après tout, tout un chacun était maître de son corps et de ses actes. Cet humain en payerait donc les conséquences.

Daeron l'observait elle, dans l'attente de sa décision. Il la connaissait depuis tellement longtemps qu'il savait lire ses réactions sans qu'elle ne doive rien dire. Lui aussi, n'aimait pas qu'on la touche de manière aussi brutale, il la protégeait toujours de manière presque instinctive. Après tout, il lui devait la vie et il lui rendait bien la faveur qu'elle lui avait octroyée. Saisissant immédiatement là où ses pensées allaient, le blond s'engagea immédiatement à la suite de l'humain. Séréphina savait que le soir venu, lorsqu'elle rentrerait chez elle, elle découvrirait l'humain dans son salon. Là, elle pourrait finalement décider le sort qui l'attendrait. L'humeur assombrie par cet événement, elle porta bien plus attention à l'origine de toute cette pagaille. Elle se faufila entre les badauds et fini par voir ce qui causait tout ce raffut. Il s'agissait d'une machine, posée sur deux roues, qui circulait comme les véhicules dans la rue. Un homme se trouvait sur l'engin, fier comme un paon, avant qu'on ne lui ordonne de quitter le palais et d'aller dehors.

C'était bien la première fois que la strigoi observait une telle chose. Jamais elle n'avait vu un tel engin et elle se retrouvait malgré elle, intriguée. Elle suivit la foule à l'extérieur, mais demeura en retrait, le temps que les curieux s'attroupent autour de l'inventeur. Une fois installé, il prit la parole, d'une voix forte et claire, bien décidé à se faire entendre. Il nomma son engin "Motorbike" ce qui allait plutôt bien à l'invention selon elle. Il assurait que sa construction permettait de se faufiler dans la circulation et d'avaler les kilomètres rapidement. Séréphina avait bien remarqué qu'il était arrivé sur ladite Motorbike. Cela signifiait donc qu'il l'avait lui-même testée, ou bien qu'il désirait mettre de la poudre aux yeux des acheteurs. Elle avait rencontré de nombreux inventeurs qui truquaient leurs inventions pour qu'elles fonctionnent un temps, le temps de gagner de l'argent, puis qui s'éparpillaient en pièces détachées. Bien qu'elle soit intéressée par l'engin, elle se devait d'abord de déterminer s'il était fiable ou non. Et au vu de l'intérêt général, il fallait qu'elle travaille vite si elle désirait mettre la main sur ce petit bijou. Les enchères monteraient rapidement.

Séréphina s'approcha lentement, tournant autour du stand, détaillant l'homme et la machine de ses yeux perçants. Il était arrivé tard, avait-il eu un problème en route avec sa Motorbike ? Ou bien avait-il démarré trop tard. L'invention n'était pas jolie à proprement parler, mais elle possédait un charme brut. La rousse était certaine qu'elle pourrait la vendre à prix d'or et avait déjà en tête, une liste d'acheteurs potentiels. Elle s'approcha sur le côté du stand, là où il n'y avait pas trop de monde et où elle pouvait entendre sans être dérangée. Elle se tapota la lèvre avant de s'adresser à l'inventeur.

— Vous êtes arrivés en grande pompe, c'est un fait. Était-ce voulu ? Toute cette mise en scène ? Ou bien vous est-il arrivé quelque chose pour arriver si tard ?

Lun 10 Oct - 21:47
Pour un festival des "lumières", beaucoup ne l'avait pas à tout les étages, certains n'étaient que des lanternes de jours, répétant la même erreur, le même discours, encore et toujours. Eustache, cigare à la bouche, son pantalon noircie par endroit, et un manque d'hygiène manifeste et pourtant .... C'était sûrement le gars le plus intelligent de toute la concentration. C'est vous dire le nombres de trous du cul qui faisaient bravo, et aucun n'avaient les mains qui se touchaient, à aucun moment. Enfin, Eustache venait des tréfonds, et l'odeur du sang attirait les requins, le pire prédateur dans la mer de gens, et la foule qui s'entassaient devant sa création. Lui, avait voulu l'appeler Janine, mais un esprit avisé c'était penché sur la question, et mit des limites à son excentricité naturelle. *Alors rappelle toi, on ouvre la cage thoracique, on jette les épaules en arrière, et on sourit ... * Il se trouvait devant une vraie cohue, comme si le premier à voir l'objet de toutes les convoitises, aller obtenir un truc, un cadeau ou quoi. Rien de tout ça prévu au programme, et comme Eustache n'avait jamais été ni un grand comédien, ni un amateur de diatribes longues et insipides, tous se retrouvèrent là, se regardant le nombril, un sourire ignare sur le visage qui le dégoûtait, et des étoiles dans les yeux qui avaient l'air de dire : On en veut encore, encore plus, toujours plus ! Il se tût, cela dura bien deux minutes trente, et se porta au niveau de sa création posé sur trépied, il fit rugir le moteur et tout le monde applaudit.

Fort heureusement, une intervention pertinentes, une interaction un brin plus normal que ses bedeaux en manque de sensation fortes, se frayait son chemin jusqu'à son stand. Ses cheveux, mordus par le feu, et son regard intense, et son ombrelle qu'elle faisait tourner de manière exquise, avec une grâce et une légèreté sans pareil. Des années d'expérience dans les entrées douce et tranquille, ne perturba plus que ça Eustache, qui regardait déjà celle qui ne faisait pas toutes ses années, et qui posa une batterie de remarques toutes plus intrigantes les unes que les autres.

- L'occasion fait le larron, miss ... Je n'remets plus votre nom déjà ... Miss ? Et il laissa un silence pour lui laisser le temps de répondre à sa question protocolaire, badine, et au combien ironique. Il ne faisait aucun doute qu'il avait affaire avec une jeune et retorse aristocrate, ou pas loin. Son instinct le trompait rarement, comme quoi les premières impressions, font toute une histoire une fois dépassés. Alors je pourrai vous dire ce qui s'est passé, mais vous promettez de ne rien dire à personne ? Fit-il en parlant avec les mains, mettant un index contre ces lèvres ... Il s'approcha et chuchota : La route fut longue depuis mon atelier, et bien que fiable, je n'avais prévu que le désert me donne quelques surprises sur lesquelles méditer ... Se relevant de sa haute stature, il toisa la demoiselle ...

- Mais cette histoire mériterait une petite mousse en terrasse, plutôt que la cacophonie des "lumières" ... Fit-il en ponctuant sa phrase de guillemets imaginaires.
Lun 10 Oct - 22:40
Eustache & Séréphina


Le festival des lumières

Intelligent, cet homme l'était assurément. Il semblait posséder cette intelligence tranchante et précise qui l'empêchait d'être troublé par des artifices, c'était tout en sa faveur. Séréphina ne supportait pas les hommes qui se complaisaient dans les compliments et qui ne cessaient de louer sa beauté particulière pour s'attirer ses faveurs. C'était d'un ennui qui la poussait à perdre son sang-froid. Surtout lorsque Daenor n'était plus là pour contenir ses accès d'humeur. Et la rousse ne parvenait pas toujours à contrôler ses humeurs flamboyantes. Un léger sourire étira donc la commissure de sa lèvre et elle pencha la tête sur le côté, détaillant cet homme avec plus d'attention.

— Miss Citaly.

Et non seulement, il se montrait intelligent, mais faisait également preuve de malice. Une malice parfaitement maîtrisée qui devait briser des cœurs, c'était certain. Il était doué, un véritable vendeur de fumée. Peut-être l'aurait-elle recruté, s'il n'avait pas été humain. Car il avait tout l'air d'appartenir à cette race. Non pas qu'elle les déteste, mais elle ne se faisait pas suffisamment confiance que pour en conserver un indemne. Que ce soit comme employé, ou bien comme ressource de nourriture... Elle l'observa s'approcher d'elle, lui chuchoter son fameux secret. Les yeux de la strigoi étincelèrent lorsqu'il lui révéla son petit contretemps dans le désert. Voilà qui attisait la curiosité de la jeune femme et elle ne laisserait pas passer l'occasion d'en savoir plus. Elle haussa alors les épaules et affiche un sourire narquois.

— Je tiendrai ma langue si vous me dites la vérité.

Séréphina haussa ensuite les épaules à sa proposition. Après tout, c'était lui qui perdrait de potentiels clients s'il passait du temps avec elle, mais elle n'allait assurément pas refuser. Après tout, on l'avait qualifiée de biens des noms, mais jamais d'idiote. Rejetant une mèche de cheveux derrière son épaule, elle lui jeta un regard avant de lui répondre et se diriger vers sa taverne préférée.

— Seulement si c'est qui vous m'offrez le verre.

Quelques pas plus tard, elle se retourna et émis un léger rire.

— Peut-être vous offrirais-je le second verre... Si votre histoire est si intéressante que cela.

Sur ces paroles, elle continua sa route, s'attendant à ce qu'il la suive. Elle ne serait pas une noble d'Opale, si elle ne démontrait pas de l'arrogance de temps en temps. Et après tout, comme il l'avait lui-même signalé, il n'était pas d'ici. Il ne devait donc pas connaître certains endroits discrets de la cité. La taverne dans laquelle elle l'amenait faisait partie de ces fameux endroits, privés, discrets, à l'abri de toute agitation extérieure.

Lun 10 Oct - 23:22
Miss Citaly. Maligne et sûrement machiavélique, le genre de drôlesse qui fait perdre ses moyens à quatre vingt dix neuf pourcent de la population, un déhanché parfait, une courbure polie par les années, et les aventures qu'elle avait dût vivre. Quelque chose lui disait qu'elle aurait toujours plus d'histoire à raconter ; Se consola en pensant que la qualité, l'intensité, la manière, était ce qui comptait le plus. Il ne lui restait plus qu'à savoir s'il faisait partie du 1 pourcent restant. Lui même ne savait pas vraiment, et même s'il gardait ses manière, son intensité et ses qualités, sa carapace de vieux loup solitaire peinait à garder le cap. Le genre de fille qui peut autant vous amener sur la lune, qu'en enfer, six pieds sous terre. A propos, moi, on m'appelle Eustache. On dit souvent que la puissance des mots pouvait briser le plus solide des hommes, mais on ne dit pas non plus, que l'inverse est tout aussi destructeur. Il fit tourner les clefs, un doigt passé négligemment dans le cercle métallique qui les reliait toutes ensemble. Plus un homme à de clefs à son trousseau, plus il est important, parait-il. Mais plus qu'être important, et avoir des gens en dessous de lui, Eustache ne comptait que sur lui, et ses ressources, être indépendant, électron libre et incontrôlable.

Capable de vous inventer toutes sortes de machines, de réparer la plupart des mécaniques en quelques instant, et véritable passionné de son métier. Il aurait pu le faire pour l'argent, mais cela se verrait, il aurait sans doute eu mieux fait de vendre ses plans à un grand industriel, pour toucher rétribution sur chaque modèles créer. Breveté sa création ne rimait à rien, Eustache était plus de l'artiste, que de l'artisans pur et dur.

Il compta ses pièces avant d'entrer dans le luxueux et luxuriant établissement qu'elle avait choisie, sa sentait la bourgeoise à plein nez, et ne perdant pas contenance face aux regards courroucés des clients, et s'approcha quand un groom surgit de nulle part, venu le contrarier dans ses plans. Habillé d'un costume de pingouin, les cheveux rabattus en arrière et encore luisant du baume qu'il devait y appliquer pour que ça tienne comme ça. Plus absorbé par la mèche de cheveux rebelles se déplaçant a mesure que l'individus parlait sans que ça ne parvienne jusqu'au cerveau de l'inventeur, il ne vit pas que sa comparse avait déjà esquiver le problème et revenait avec deux boissons dans les mains.

- ... Monsieur, vous ne pouvez pas rester ici dans cette tenue. Finit-il par comprendre.
- Il est avec moi. Dit froidement la miss, et le sang de l'autre sembla se glacer, comme si un danger imminent approchait. Eustache, quand à lui, sourit à la rouquine : Fioooou, bah dis donc, c'est que vous avez le bras long. D'habitude je ne passe même pas la porte d'entrée, c'est dire que vous faites bonne impression, miss .. Fi-il en riant à moitié. Vu son passé et ses antécédents, personne ne voulait plus rien lui servir, en tout cas sur les hauteurs de la cité, surplombant le bas peuple. Comme si ce n'était que des citoyens de secondes zones, comme si les petites mains, ne pouvaient pas supporter le poid du pouvoir.

- Installons nous ici, il y'a un petit rayon de soleil, qui nous appelle, dit-il sur le ton du badinage, un sourire énigmatique sur le visage. Il s'assit après avoir tiré le siège de sa camarade. Ils se faisaient face, et les choses sérieuses pouvaient commencer. Le jeu des adultes.

- Donc, tel que vous m'voyez là... J'vous propose deux options, soit vous écoutez mon histoire jusqu'au bout, et je vous dis toute la vérité, bien qu'elle soit toujours une donnée très personnelle... Il leva un doigt. Puis un deuxième choix s'offrit à elle, un choix qu'il manifesta d'un deuxième doigts qui rejoignit le premier. Soit on négocie directement le prix pour ma bécane, et je vous fais vingt pour cent de réduction .... Clin d'oeil, emballé s'est pesé, clic clack, mit dans une petite boite. Rusé, le bricoleur du dimanche.

Pas folle la guêpe. On pouvait pas le berner. Il sentait les requins comme eux le sang dans l'eau. Et il sentait que sa comparse allait être coriace. Cette entrée en matière, lui laisser deux choix, cette première estocade franche et farouche. Il ne faisait que prévenir finalement, que lui aussi était audacieux, et brillant, quand il le voulait bien.
Lun 10 Oct - 23:53
Eustache & Séréphina


Le festival des lumières

Alors qu'ils marchaient en direction de la taverne, il lui révéla son nom, Eustache. Pas de nom de famille, rien d'autre que son prénom. Il n'était donc pas de la noblesse ou d'un quelconque rang supérieur au sien. Oh, elle l'avait deviné à son apparence générale, mais elle ne se fiait jamais complètement aux apparences, elle savait que ces dernières pouvaient se montrer trompeuses. Son père à l'apparence charmeuse et au doux sourire, en était le parfait exemple. Chassant immédiatement ses pensées inopportunes, ils ne tardèrent pas à arriver à la taverne. Elle pénétra dans le bâtiment, repliant son ombrelle et profitant enfin de l'entièreté de ses mouvements. Non pas que porter une ombrelle était lourd ou épuisant, mais cela gâchait tout de même une partie de ses mouvements. Ne perdant pas de temps, elle se rendit au bar et commanda deux mousses. Comme elle était habituée du commerce, elle ne dut pas attendre bien longtemps avant de recevoir sa commande. Lorsqu'elle revint les mains chargées, elle découvrit Evrar, le valet qui s'occupait des réservations, apostropher son compagnon.

Une remarque froide suffit à faire battre en retraite Evrar. Il était coutumier de ses humeurs changeantes et ne désirait jamais se mesurer à elle lorsqu'elle était d'une humeur massacrante. Battant en retraite, elle laissa couler et reporta son attention sur Eustache. Qui ne manqua pas de lui faire remarquer l'efficacité de son intervention. Séréphina poussa un soupir avant de lui jeter une œillade amusée.

— Ce n'est pas tant que j'ai le bras long, vous savez, c'est plutôt la lâcheté des hommes d'affronter une dame. Ils s'amusent à nous domestiquer et pourtant, lorsque l'une d'entre nous montre les crocs, ils ont tendance à battre en retraite.

Dans son cas à elle, montrer les crocs pouvait être pris au sens littéral du terme si l'on connaissait ses tendances sanglantes. Elle suivit l'inventeur à une table et fit abstraction de sa remarque sur le soleil. Elle n'était pas grande amie avec ce dernier et redoutait même d'avoir à en supporter les rayons, mais elle se plia volontiers aux souhaits d'Eustache et s'installa sur la chaise qu'il avait tirée pour elle. Une fois assise, elle recula discrètement ladite chaise pour être pleinement dans l'ombre et ne pas risquer une brûlure désagréable. Elle prit une gorgée de sa bière tandis qu'il lançait les hostilités. Un homme qui ne tergiversait pas, voilà qui était fort agréable. Séréphina écouta attentivement ses deux propositions, une lueur rieuse dans le regard. Oui, il était finement intelligent. Il tentait de l'appâter avec une réduction, certes intéressante, mais qui vaudrait bien trop de risques. Et la rousse ne se laissait pas si facilement prendre.

Elle joua avec sa choppe, attendant patiemment qu'il termine, avant d'afficher un petit sourire en coin.

— Bien que votre seconde proposition soit alléchante, je vais m'en tenir à votre première proposition. J'aime les histoires.

Dit-elle avant de se pencher en avant, toujours dans l'ombre, posant son coude sur la table et son menton dans sa paume. Toute ouïe à l'histoire qu'il s'apprêtait à lui raconter.
Mar 11 Oct - 22:21
Lui qui s'attendait à ferrer le requin, se rendit compte que c'était une baleine blanche au bout de son hameçons. Excusez l'expression, pour une dame c'est pas très correct. Ca, et demander l'âge de son interlocutrice, c'était sans doute les deux choses les plus déplaisantes, et les plus cavalières que l'on puisse faire. L'histoire l'intéressait plus que l'argent. Il sourit pour lui, tandis que le soleil les séparaient comme une barrière naturelle, une sorte de frontière. Parlant toujours avec les mains, écrasant son cigare dans le cendar prévu à cette effet sur la magnifique table en bois exotique et surement onéreux, il commença sa tirade, après avoir avalé une gorgée de bière, et s'être raclé la gorge par :

- Soleil levant, un désert, une immensité démesurée, chaque grain de sable tourbillonnant a cause du vent. Je suis sur ma bécane, plein gaz sur la route 66, la seule qui relie Aramila à Opale pour mon bolide, et son jockey, votre serviteur. Ponctuant d'un poing fermé dans une paume ouverte il lâcha... Un truc passe en dessous de mes roues, je l'écrase sans y faire attention, sinon de pas me casser la trombine direct sur l'asphalte. La perte de contrôle dure pas plus d'une ou deux demi secondes. Je freine quand même et m'arrête faisant un dérapage pour me tourner vers ce qui m'avait semblé être un petit objet concentrique. V'la pas qu'au même moment, des gamins sortent du sable sans crier gare, armés de bric à broc, les épées on aurait dit des cure dent, les écu, des couvercle de poubelle, et les piques me semblaient plus indiqués pour prendre l'apéro que de capture un lascar dans mon genre. Je pose pied à terre, fit-il en se grattant l'arrière du crâne, et demande poliment "Qu'est ce que c'est que ce brodel de cul ? Z'etes qui vous ?!" qui semble les décontenancer, et les faire douter. Peut être avaient-ils l'habitude de voyageur moins vigoureux et courageux que moi. Il boit une nouvelle gorgée de bière, et sourit avant de continuer ... Bref, y'a un des plus grand, doit avoir douze ans, un métisse avec des tresses, le genre du coin, mais en plus petit. Un vrai bandit, version miniature. Il commence à me dire que j'ai complétement fait foirer leur jeu, et remarque que c'est une balle sur laquelle je viens de rouler. Bon, passe encore mais ... "Pourquoi toutes ses armes alors?" leur dis-je avec un regard interloqué !

Il tourna la tête vers Séraphin, s'enquérant de son avis : Mais oui, que pouvaient-ils bien faire là, dans le désert avec une balle et des petites armes dans leur petites mains ? Question rhétorique j'avoue. Mais la technique fonctionne, pendant que je parlement avec le petit métisse, un autre enfant passe par derrière et m'assène un coup de trique sur l'occiput. Aïe ! Ca ne m'assomme pas mais ça fait quand même un mal de chien. "Sus à l'ennemi, tous sur le géant !" Que crie un gamin. Et moi qui suit dans un cruel dilemme, en grand humaniste que je fais, de choisir de me faire frapper par des gamins, ou de leur rendre coup pour coup ...

Il s'arrêta, pour reboire et regarder sa comparse : C'est vrais ça, vous auriez fait quoi vous ?  Et il attendait sa réponse avant de continuer l'histoire ...
Mer 12 Oct - 20:12
Eustache & Séréphina


Le festival des lumières

Séréphina écoutait attentivement l'histoire racontée. Une histoire rocambolesque cela dit. Elle l'observait avec curiosité, pour un humain, il était plutôt appréciable de l'écouter. Il avait une manière de raconter, un peu comme dans les pièces de théâtres auxquelles elle allait parfois. Il semblait vivre son récit, alliant la parole et les gestes. Eustache finit par s'arrêter, lui demandant ce qu'elle aurait fait elle. Le grotesque de sa situation lui tira un petit rire et elle balaya sa question d'un petit mouvement de main. Il était amusant de constater qu'il ne lui était pas venu à l'esprit qu'elle pouvait être un monstre plus effrayant qu'un groupe d'enfants avec des armes. Oh, si cela avait été elle, elle aurait décrit aux enfants ce qui les attendaient. La rousse n'était pas particulièrement joviale à l'idée de tuer des enfants, mais parfois, le mal pouvait se cacher derrière des visages poupins. Et certains enfants n'hésiteraient pas à planter des couteaux dans le dos. Elle ne possédait pas cette valeur qui consistait en la protection des enfants et des vieillards. Si l'un d'eux menaçait de la tuer, il n'y avait dès lors, plus de questions à se poser. Si c'était elle ou eux, la réponse serait toujours elle. Séréphina ne comptait sacrifier sa vie pour personne. À l'exception peut-être de Rhosyn et Daeron, mais c'était tout autre chose.

Laissant planer le mystère, elle se tapota la lèvre du bout de l'index avant de répondre à la question posée.

— Eh bien, si cela avait été moi, je n'aurais assurément pas emprunté une aussi longue route avec mon invention. Non pas que je n'aime pas l'aventure, mais le trajet m'aurait été diablement inconfortable et disons que j'aime mon confort voyez-vous.

La strigoi n'hésitais jamais à se salir les mains lorsqu'elle allait cherches des objets ou des artefacts rares, mais elle ne se salissait pas les mains quand cela n'était pas nécessaire et qu'une autre option était possible.

— Si cela avait été mon invention, une révolution dans son domaine, je n'aurais pas pris le risque de traverser une partie du continent avec. À mon sens, vous avez eu de la chance de ne croiser qu'une bande d'orphelins se prenant pour des bandits.

Elle admira ses ongles, avant de lui sourire, tandis qu'une lueur plus sombre s'installait dans son regard.

— Je pense que chacun est maître de ses choix, ne pensez-vous pas ?

Dit-elle en haussant un sourcil.

— Et lorsque l'on fait un choix, je pense que l'on doit en assumer les conséquences derrière. Après tout, c'est ainsi que l'on apprend les leçons de la vie... Non ?

La rousse saisit ensuite sa choppe, buvant une longue gorgée, avant de la reposer. Si cela avait été elle, elle n'aurait pas hésité à retourner coup pour coup aux enfants, leur donnant une sacrée leçon. Peut-être se serait-elle montrée plus cruelle encore, les capturant tous et les enfermant chez elle. Ainsi, elle leur aurait fait passer l'envie de faire ce genre de choses. Ils avaient été chanceux, effectivement, tous. Car dans le monde, il existait de prédateurs bien plus terrifiants qu'elle, des prédateurs qui ne laissaient pas de secondes chances.

Mar 18 Oct - 12:34
- Peut être que ce que vous appelez 'choix', sera pour quelqu'un autre, le destin, le hasard, ou une intervention divine... Le prisme de la réalité, dépends de quel côté on se place, dans le grand bousin de la vie. Il haussa les épaules à cette pensée qu'il exprimait de sa voix aujourd'hui. Il n'avait pas vraiment l'habitude de se poser ce genre de question, ni de verser dans le spiritualisme. S'il avait dût faire une éloge à propos des religions, c'est qu'elles donnaient un sens à tout ce qui se passait atours de lui, autours d'eux, nous. Elle donnait une volonté plus forte, elle élevait l'âme, lui donnant une contenance par du contenu qui expliquait les facéties de la vie. Si tout a été décidé à l'avance, je n'ai plus rien à faire. Un extrême dans lequel tendait à verser certaines populations. Lui, croyait en l'homme, en sa capacité d'adaptation, à sa résolution d'avancer, à sa résilience face au tourment du monde, et de ce petit bout de lumière dans l'obscurité, qu'on appelait l'existence. La conscience y était directement affilié. Je suis l'homme qui pense, et qui réfléchit, mais surtout, la parole était l'indicateur d'une espèce à la hauteur des défis que proposait le monde d'Uhr. La sélection naturelle, avec le progrès, devenait inexistante, quantité dommageable. Pourtant la mort n'avait pas quitté ce monde, et elle grondait, au dessus des têtes de tout ses habitants. L'épée de Damoclès n'en était que plus dangereuse. Comment se défendre face à quelque chose d'imprévisible, pire encore que le hasard.

Cela donnerait sûrement de quoi réfléchir à n'importe qui d'entre nous. Mais il percevait une lueur amusée, presque intriguée, dans le regard de son interlocutrice. Tout cela devait lui passer au dessus de la tête. Les élucubrations d'un ingénieur confrontée très tôt à la faucheuse.

- Si j'avais décidé de faire la route, c'était pour finir les derniers réglages, en temps réel. Aucune volonté de confort ni d'un voyage de plaisance. Du travail, du travail, du travail. Ce sont les trois ingrédients nécessaires à toute vie sur cette planète. Le talent n'existe pas, il n'y a qu'en besognant qu'on arrive à un résultats qui nous satisfasse vraiment.   Pas habitué à autant parler, Eustache termina sa bière avant de retourner à son entretiens avec la collectionneuse. Plus qu'a savoir si c'était la machine ou l'homme, qu'elle se voulait collectionneuse. Donc, les enfants terribles furent matés, bien sûr aucun ne fut maltraité plus que nécessaire. J'avais déjà perdu une heure alors qu'arriver en retard aurait été plus que convenable. Je dois avouer que ce test grandeur nature, m'a permit de réaliser plusieurs choses, pour rendre ma machine encore plus efficace, sur n'importe quelle route. Le problème des véhicules à quatre roues, reste sa motricité, qu'elle ne puisse aller sur tous les chemins, comme j'ai pu le faire.

Il leva le bras pour interpeller un serveur, qui le toisa mais ne vint pas, Eustache se tourne vers l'habituée des lieux.

- Ils ont un problème avec moi dans cette ville, ou serais-je plus puant qu'un pestiféré ?
Il haussa les épaules en rebaissant sa main. Parfois, les astras n'étaient pas suffisant. Il leur en fallait plus, toujours plus.
Jeu 20 Oct - 1:31
Eustache & Séréphina


Le festival des lumières

La rousse dut bien admettre que ses paroles faisaient sens. Il était vrai que chacun possédait sa propre vision du destin, du hasard ou d'une quelconque intervention divine. Les croyances influençaient la manière de voir la vie et la vérité de l'un, n'était pas forcément la vérité de l'autre. Elle hocha de la tête, appuyant ses paroles, avant de l'écouter continuer son histoire. Il lui avoue n'avoir fait toute cette route que par soucis de perfection, le temps de terminer les derniers réglages nécessaires à son invention. Cependant, elle n'était pas d'accord avec lui sur tout ce qu'il disait. Le travail n'était pas l'entièreté d'une vie et s'il pensait de cette manière, elle trouvait cela triste pour lui. Après tout, il y avait tant d'autres choses que le travail dans la vie. Le plaisir, la passion, la curiosité, tant de choses à faire et à découvrir. À comprendre également. Si pour lui, le travail était tout, elle prenait presque en pitié son existence simple. Concernant le talent, elle pensait sincèrement que le talent existait. Après tout, chacun était plus doué dans l'accomplissement de certaines choses, que d'autres. Mais elle retombait d'accord avec lui sur le fait que le travail pouvait perfectionner ledit talent. À son sens, le talent devait d'abord exister en premier lieux avant qu'il ne puisse être perfectionné. C'était de cette manière que l'on différenciait les génies, des gens intelligents. Le tout était de savoir à quelle catégorie il appartenait.

Une nouvelle question en tête, elle se demanda si elle parviendrait à déterminer la catégorie à laquelle il appartenait, avant la fin de leur discussion. Elle but une gorgée de sa choppe, jouant avant cette dernière, tandis qu'il terminait son histoire. Un sourire narquois apparu sur ses lèvres lorsqu'il lui fit remarquer que les gens d'Opale ne le traitaient pas de manière très courtoise. Séréphina haussa les épaules avant de le détailler de haut en bas, finissant par plonger ses prunelles dans les siennes.

— Sans vouloir être insultante, vous n'êtes pas vraiment frais comme un gardon. Une bonne douche vous aurait fait le plus grand bien et si vous portiez un costume, soyez assurez qu'ils vous lécheraient les pieds.

Oui, il aurait presque pu être séduisant sous toute cette crasse, mais la rousse avait du mal à s'intéresser pleinement aux humains, autrement que pour se nourrir. C'était une manie dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. Ceci étant, il était déjà bien plus intéressant que tant d'autres avant lui, ce qui jouait en sa faveur. Mais il pouvait tout aussi bien tomber à nouveau au seuil de nourriture acceptable, on ne savait jamais avec la strigoi. Songeant à se nourrir, la jeune femme se passa la langue sur les lèvres et se demanda si elle serait pleinement satisfaite avec le malotru que Daeron lui avait assurément ramené à la demeure. Peut-être parviendrait-elle à convaincre ce charmant inventeur de lui offrir un peu de son sang. Son sourire se fit plus carnassier, avant qu'elle ne se reprenne rapidement.

Elle fit signe au serveur, qui avança rapidement jusqu'à leur table. Une fois près d'eux, il leur demanda ce qu'ils désiraient. La rousse lui jeta à peine un coup d'œil, concentrant son attention sur l'homme en face d'elle. D'une voix doucereuse, elle prit à nouveau la parole.

— Mon compagnon ici présent, se demandait si vous étiez subitement devenus aveugle, ou bien si votre vue était soudainement devenue sélective...

S'attardant sur Eustache, elle finit par plonger son regard dans celui du serveur, affichant une fausse mine contrite. Elle ne put contenir la lueur cruelle qui brillait dans ses yeux à l'idée de ce qui allait suivre.

— Quel dommage, ce serait de perdre ces deux beaux yeux bleus... N'est-ce pas ?