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[PARTIE 2] Les mines englouties

[PARTIE 2] Les mines englouties Brandw10
Mer 21 Fév - 22:22

Suivez les notes, les indices… Les petites notes écrites comme les pattes d’une mouche, griffonnées à la va-vite, vous soufflant un nom: Marie-du-Val.

Elles viennent du cœur d’une mine, ces notes. Un souvenir périlleux qui vous a fait traverser autant d’embûches. D’autres vous attendent sans doute un peu plus loin sur le chemin, une route périlleuse où vous vous êtes embarqués pourtant, groupe étrange aux horizons différents, mais réunis une nouvelle fois par le destin.

C’est loin de la mine qui vous a accueilli la dernière fois que vous vous retrouvez de nouveau, là où vous mènent ces notes. A l’horizon, une ville active, des voitures, des maisons. De quoi brouiller les pistes de quiconque tenterait d’y chercher… Quoi, au juste? Un lien avec les gnomes, le minerai étrange que vous avez trouvé?

L’adresse indiquée est droit devant vous, selon vos indications. Et devant vous, au milieu des bâtiments qui ont l’air plus ou moins industriels, se dresse ce qui ressemble à un entrepôt… Gardé. Bonnes retrouvailles, fine équipe, et bienvenu à Marie-du-Val.
Lun 26 Fév - 12:02

Pas un mot n'avait été échangé par les trois aventuriers depuis leur sortie des mines. Ce calvaire souterrain avait apparemment coûté à tout le monde beaucoup trop d'énergie. L'hilarité nerveuse suivant leur échappée belle n'avait que peu duré. Très vite le doute et le chagrin l'avaient remplacée. Il faut dire qu'aucun de ces trois-là ne s'étaient imaginé vivre tant de choses en si peu de temps au cœur des Monts d'Argent. Partie en espérant comprendre la cause du dysfonctionnement d'une mine de myste - et pourquoi pas l'exploiter pour priver Opale d'un peu de son pouvoir - la Générale de la Révolution ne pouvait désormais plus faire marche arrière. Le mystère devait être levé. Qu'est-ce que Mairie-du-Val pouvait avoir à faire dans cette histoire ? Epistopoli cherchait-elle à couper l'herbe sous le pieds d'Opale ? Cela semblait bien improbable, d'autant que la présence de gobelins au fond des mines n'avaient rien d'un modus operandi traditionnel. Alors qui ? Pourquoi ? Est-ce que la moindre de ses informations pourraient ultimement bénéficier à la population de Xandrie ? C'était toutes ces questions qui animaient l'esprit déjà bien harassé de Lillie. Elle les garda pour elle, ne pouvant toujours pas révéler son identité à ses compagnons d'infortune.

Le petit groupe avait descendu les flans des Tre Teste avec précaution, suivant ce minuscule petit bon, leur si petite et unique piste. Une fois les plaines rejointes, la petite bourgade se dessinait déjà dans le lointain. Elle n'avait rien de comparable avec les grandes villes de l'enclave mais sa vision suffit à rassurer Lillie. La pleine nature n'avait jamais vraiment été son truc. Leur arrivée à Mairie-du-Val n'était en rien triomphale. Dégoulinant de sueur, portant les stigmates des combats qu'il avait laissé derrière lui, le petit groupe n'eut pas d'autres choix que de trouver une auberge dans laquelle se restaurer, se laver, et se reposer. Une drôle d'intimité s'était installée au sein de ce drôle de trio. L'intimité qu'on ne peut partager qu'une fois la mort affrontée ensemble. Elle restait silencieuse, mais sans gêne. Ce n'est qu'une fois leurs corps un tant soit peu réchauffé, alors qu'ils se faisaient tourner ce minuscule bon autour d'une table, que Lillie prit la parole.

- Si l'adresse indique bien l'entrepôt qu'on a croisé en périphérie, il nous faut un plan d'action. Il est clair que celui ou celle qui se trouve derrière tout ça ne s'attend pas à ce qu'on ait récupéré son adresse. Il y a en revanche fort à parier qu'il n'est pas encore au courant de ce qu'il s'est passé dans les mines, à moins qu'un messager nous ait échappé ou qu'il ait pu en avoir vent par un quelconque pouvoir... Lillie marque une pause, songeuse. Elle se méfiait de tout, et surtout de ce dont était capable la brume une fois logée au creux d'un ventre. Elle ne savait que trop bien que ses pouvoir défiaient l'imagination. On a donc pour nous la surprise de nos pouvoirs et de notre présence. Je peux distraire les gardes le temps que vous trouviez une entrée. Lewën, tu pourrais préparer un somnifère ? Quelque chose pour les mettre hors d'état de nuire un moment ? Si je peux me passer de tuer encore, je préfère.
Mer 20 Mar - 17:32

Les mines englouties part. 2

Avec Elizawelle Flatterand et Lillie Moynihan



Le trajet avait paru long et bien trop court à la fois pour se remettre des affres des mines. Lewën avait continué de donner des soins à Lillie sur la route, lors de leurs pauses, ressoudant les côtes brisées de la Xandrienne.
Epistote de naissance, il ne connaissait que trop peu les steppes de son pays mais y reconnaissait l’architecture industrielle tant appréciée des dignitaires.

L'auberge leur offrit un confort qu'ils prirent le temps d'apprécier avant de se pencher sur la suite du plan. Lillie, l’entrain retrouvée, prit les choses en main, récapitulant leurs chances et proposant d'infiltrer les lieux pour glaner des informations.

- J’ai des anesthésiques par voie intraveineuse, je te préparerai les seringue, il te “suffira” de les injecter. dit-il en mimant les guillemets, sachant pertinemment que ce ne serait pas chose si facile. Il faudrait savoir ce qu'il se fait là-bas. J'ai une petite idée de comment s’y introduire.

Elizawelle, sourire en coin, ajouta qu'elle aussi tout, en sortant de son sac une fiole dont il devinait la contenance : une potion d'invisibilité.

Le médecin se leva pour trouver l'aubergiste, quelques astras en main pour attirer son attention. Il commanda des boissons tout en faisant la conversation, chose inhabituelle quant on connaissait l'homme :

- Dites moi, savez-vous ce qu'il se fait dans l'entrepôt à l'entrée de la ville ?

Tout en servant les chopes la femme le regarda méfiante.

- Je suis médecin, j’ai été appelé pour une expertise… il baissa la voix sur un ton de confidence, ce qui éveilla l'intérêt de la tenancière. Il y aurait quelques soucis avec les travailleurs, des conditions de travail un peu… laissant sa phrase en suspens, il fit une mou du visage.

Lewën n'était pas vraiment fier de lancer une telle rumeur sur une entreprise qu'il ne connaissait guère, c'est pourtant ce qu'il lui permettait d'obtenir rapidement des informations. Le femme lui tendit les verres avant de répondre en haussant les épaules :

- Si vous parlez d'Roc-corp, je n’sais pas grand chose, sont discrets les types, déjà vu quelques employés ici mais, pas très bavards, même après quelques verres. Mmh… C’que j’sais, c'est qu’c’est un transporteur minier, de la roche de construction pour les grandes villes.

Minier … ça corroborait avec leur petite escapade à Xandrie.

- Et vous savez où est la carrière d’où sont extraites les roches ?

La femme haussa les épaules en signe de négation tout en nettoyant son bar. Le médecin la remercia en laissant un petit pourboire avant de retrouver ses comparses, chopes en main, pour échanger sur le peu qu'il venait d'apprendre. Elizawelle le regardait d'un oeil nouveau quand il expliqua comment il comptait rentrer dans l'entrepôt : exactement comme il l'avait dit à l’aubergiste, en se faisant passer pour un contrôleur médical suite à des plaintes du personnel.
Lun 8 Avr - 13:06

Partie II
Les mines englouties

Ft. Lewën Digo et Lillie Moynihan
MJ : Lö

L’arrivée à l’auberge de Marie-du-Val fut un véritable soulagement pour la petite équipe. Enfin, un bain chaud, de la nourriture fraîche et un lit sec ! Cette première nuit fut d’autant plus réparatrice pour Eliza qu’elle avait l’impression que les choses allaient mieux entre Lewën et elle. Il ne semblait pas lui avoir pardonné ses cachoteries faites lors de leur dernière expédition ensemble, mais le regard qu’il posait sur elle n'était plus aussi froid, comme s’il se souciait à nouveau d’elle. Se souciait-il d’elle ? L’aventurière tentait de ne pas y penser, et autour de cette table à laquelle ils discutaient pour définir la suite de leur mission, elle écarta ses inquiétudes personnelles pour laisser leurs objectifs prendre la place. Ils devaient trouver un moyen d’entrer dans cet entrepôt et surtout, découvrir ce qui s’y tramait. Lillie se proposant comme distraction, une idée commença à germer dans l’esprit de la zoan et, se penchant vers ses compagnons, elle leur dévoila posséder une potion d’invisibilité. C’était un pari risqué, la potion ne faisait effet que pendant une poignée de secondes, mais cela serait suffisant pour lui permettre d’entrer dans l’usine.

Lillie, pourrais-tu me rajeunir ? Les risques seront moins grands pour moi si je me fais coincer, et je pourrai plus facilement me cacher.

La taille de l’entrepôt était impressionnante, et ils entreprirent d’abord de faire une reconnaissance pour déterminer les mouvements du personnel et les points d’entrée de l’endroit. Il s’agissait d’un endroit impressionnant, avec un grand nombre d’employés qui se relayaient jour et nuit. L’endroit avait une allure typiquement épistote, utilisait une machinerie futuriste et employait même des automates. Des gardes étaient postés en tout temps à l’entrée principale et d’autres faisaient constamment une ronde autour de l’endroit. Après avoir mis en commun leurs observations, ils convinrent de se séparer pour mettre à exécution leur plan et fixèrent une heure et un point de rendez-vous pour se rejoindre. Ainsi, Eliza laissa ses compagnons et se faufila vers le point d’entrée des marchandises. Sous la forme d’une petite fille d’environ sept ou huit ans, elle n’eut aucun mal à se cacher entre les nombreuses caisses laissées au sol pour attendre le moment opportun. Lorsque la grande porte s’ouvrit pour laisser passer des marchandises, Elizawelle prit la potion et vit sa peau devenir transparente. Sans attendre, elle fonça, passant sans mal entre les travailleurs qui ne remarquèrent absolument rien. Tout en comptant mentalement les secondes qu’il restait à la potion, elle se planta au centre de l’endroit et mémorisa le plus rapidement possible sa configuration. Enfin, lorsque le décompte de son invisibilité toucha à sa fin, elle se plaqua entre deux caisses de bois et attendit.

L’endroit était éclairé de ces lumières épistotes – des néons ? - qui réduisaient les zones d’ombre au minimum. Plutôt grand, haut de plafond, divers escaliers permettaient de monter sur des ponts de métal qui faisaient de l’entrepôt un véritable labyrinthe. Là, tout en haut, comme suspendu, une grande boîte de métal à échelle humaine, qui devait faire office de bureau. Reproduisant la ruse utilisée dans les mines, elle se coula sous sa forme animale, espérant que sa forme et son pelage sombre l’aident à passer inaperçu. Elle attendit une accalmie dans le passage des travailleurs et fonça sans attendre à l’étage supérieur. Il lui fallut un moment, à zigzaguer sur les différentes passerelles et se cachant pour éviter les travailleurs, avant d’arriver à l’endroit qu’elle avait remarqué. La ruse de Lewën avait-elle fonctionné ? Est-ce que Lillie avait pu entrer dans l’entrepôt ? Faisant taire ses inquiétudes, elle testa la porte de ce qui semblait être un bureau, mais elle était évidemment verrouillée. Chance, ou stupidité, une fenêtre était entrouverte, à peine assez grande pour laisser passer un enfant. Elle s’assura de ne pas être vue, reprit forme humaine et se glissa non sans mal dans l’ouverture, déboulant sur le sol sans aucune grâce. Elle se releva prestement sur ses pieds et jeta un regard circulaire sur l’endroit.

La pièce était désordonnée. Sous les fenêtres aux bords ronds, typiques de ce genre d’industrie, se trouvaient des classeurs de métal desquels dépassaient des documents pêle-mêle. Le centre de la pièce était occupé par un large bureau tout aussi encombré. Sans attendre, Eliza se mit en quête d’informations intéressantes. Elle repéra rapidement des documents, qu’elle lut en diagonale, jusqu’à ce que son attention se porte sur une pile de listes qui mentionnait... de la limaille de fer. Intriguée, elle poursuivit ses recherches, repérant sur celles-ci une adresse qui n’était pas celle de l’entrepôt. Elle prit soin de la noter et d’enfoncer la note dans son sac, lorsque des bruits provenant de l’extérieur lui parvinrent. Elle devait partir ! Elle se jeta sur la fenêtre qui lui avait permis d’entrer, et s’y glissa au moment où la porte principale coulissa. Son cœur battait la chamade alors qu’elle demeurait immobile, plaquée sur le mur du bureau, alors que deux hommes y entraient en discutant de l’arrivée prochaine du train. Doutant de pouvoir obtenir plus d’informations et craignant de se faire prendre, la jeune femme se glissa à nouveau sous sa forme féline, plus petite qu’à l’habitude vu le rajeunissement opéré par Lillie, pour espérer sortir sans se faire voir.
Ven 19 Avr - 9:48

Dès son arrivée à Xandrie, Lillie avait dû apprendre à se fondre dans la masse. Et la masse des ruelles de Xandrie n'est pas si différente de celle qui peuple les bas-fonds de n'importe quelle autre ville. Ces masses, ces entités informes qu'on redoute en haute sphère parce qu'elles ne sont justement pas identifiables, elles n'ont au final rien d'inhumain. Au contraire. On y croise l'humanité toute entière, vaillante, optimiste malgré tout. De l'ouvrier handicapé qui continue à travailler pour sa famille bien aimée aux désœuvrés un peu limités qu'on envoie trimer pour quelques deniers, on trouve dans ces masses beaucoup de vrai. Et le vrai se parle d'une manière qui lui est propre. C'est ce langage là que Lillie a dû apprendre, gamine, pour négocier un bol de nouilles, un thé, un petit boulot à droite à gauche. Ce n'est que bien plus tard, une fois installée au sommet de la Révolution, qu'elle a dû replonger dans ses racines opalines pour maitriser le langage plus nauséabond des chefs d'États.

Une fois aux abords de l'entrepôt, elle obéit à Elizawelle, lui donnant à nouveau son apparence d'enfant. Elle n'utilisait pas son pouvoir à la légère, et chaque requête d'un de ses compagnons était invariablement suivie d'une flopée de questions pour s'assurer qu'ils étaient certains de le vouloir. Une fois le jaguar entré dans l'entrepôt, elle laissa à Lewën le soin de mettre à exécution sa partie du plan. Tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment, c'était l'aider du mieux qu'elle le pouvait. Elle le laissa approcher de l'entrée principale de l'entrepôt et fit son apparition quelques minutes plus tard, alors que le médecin était encore affairé avec un garde.

Traînant ses baskets usées jusqu'à un autre garde en poste, elle sifflota en shootant dans un caillou qui termina sa course entre les pieds de ce dernier.

- Désolé l'ami ! Lui lança-t-elle en levant un bras. T'as pas trop chaud sous ce cagnard ? J'ai l'impression qu'il fait plus chaud en dehors qu'en d'dans aujourd'hui ! Elle guetta sa réaction. Un vague hochement de tête et un sourire naissant lui indiqua que le garde tenait plus de l'ouvrier et qu'il faisait lui aussi partie de la masse. Elle approcha. Dis voir, j'viens juste d'arriver dans le coin, j'crois que j'étais pas assez douée de mes mains pour ces bâtards d'Epistotes. T'sais pas s'ils cherchent du monde tes patrons ?

- Bah j'crois bien qu'ils ont toujours b'soin de p'tites mains, et la vérité c'est que c'est pas trop mal payé pour juste porter des trucs. Moi c'est mon cousin qui m'a fait entrer. Tu vois pas qui c'est, le grand Daymän ? Ah mais nan, j'suis con, t'es pas du coin. J'peux toujours lui d'mander, mais j'te préviens, ils sont pas commodes là dedans. Tant que tu fais le boulot, ça roule, mais pose pas de questions. J'imagine que c'était la même merde à Episto' de toute façon !

Un bref coup d'œil sur sa droite indiqua à Lillie que Lewën avait réussi à entrer. Son stratagème avait du fonctionner. Le nouvel ami de Lillie, transpirant dans son uniforme trop petit, se tourna vers celui à qui le médecin parlait encore quelques secondes auparavant.

- Ernold, tu penses que j'peux aller chercher Daymän ? La grande tige là, elle cherche un boulot. J'sais qu'ils cherchent quelqu'un pour remplacer le p'tit qui s'est fait écraser la main là.

- Vas-y, mais fais vite. Et toi la miss, tu bouges pas de là.

L'embonpoint du premier l'empêcha de se précipiter à l'intérieur. Lillie resta là, fixant le second en souriant bêtement. Celui-ci n'était clairement pas de la masse. Il la toisait de haut en bas, les mains solidement ancrées sur son arme de service, en bandoulière autour de son torse. Quelques interminables minutes plus tard, le ventripotent réapparu, accompagné d'un homme au teint basané et à l'air un rien renfrogné. Bien plus imposant en taille - et en muscles - que son cousin, Daymän pointa Lillie du doigt.

- Toi, tu cherches du boulot ? Tu peux porter quoi avec ces bras ridicules ? Pff, j'imagine que ce sera mieux que rien. Suis-moi, et pose pas de questions.

Lillie se contenta de hocher la tête. Elle entra dans l'entrepôt, observa les lieux, attendant un signe de l'un de ses compagnons.