Jeu 3 Aoû - 19:41
Soins hospitaliers et visites
Des sirènes, l'ambulance, les infirmiers, les médecins, tout cela restait flou dans l'esprit d'Ekiel. Il se souvenait des gens agglutinés autour de lui, de Prune le suppliant de rester éveillé et d'avoir été transporté en urgence à l'hôpital central d'Epistopoli. Le reste n'avait été que brouillard, douleur intense et perte de connaissance. Durant les jours suivant l'attentat, Ekiel ne reprenait pas conscience et s'était sans doute préférable.
De nombreux examens avaient été pratiqués afin de déterminer l'étendue des dégâts occasionnés par la balle et les résultats n'étaient pas encourageants. L'avant-bras du ministre était trop endommagé pour qu'il soit possible de le sauver. Après des heures de concertation, vu son état, les médecins avaient décidé de lui greffer une prothèse en remplacement. Il n'y avait pas de temps à perdre, la situation d'Ekiel devenait de plus en plus critique à mesure que le temps passait.
L'opération se révélait délicate, compliquée et longue. Les chaires, les muscles et autres veines étaient salement déchiquetés. Les chirurgiens avaient œuvré avec efficacité des heures durant afin que le ministre puisse avoir la chance de réutiliser un jour son bras. Pour cela, une prothèse perfectionnée, ultra-réaliste, haut de gamme lui avait été greffée. L'opération avait nécessité des transfusions de sang en quantité, bien plus que les médecins et autres soignants ne l'auraient pensé. Comme si le corps d'Ekiel s'en nourrissait à mesure.
Au-dehors, la situation diplomatique était tendue, car très vite la nouvelle s'était répandue jusqu'à Xandrie. Le fait qu'un ministre soit pris pour cible dans une autre faction, n'arrangeait les choses. Mais dans l'état actuel, rien d'autre n'était plus préoccupant que l'état du ministre et savoir si oui ou non, il allait s'en sortir. Aussi, quand la nouvelle tombait qu'il était hors de danger et que son état était stable, la tension retombait légèrement.
Cinq jours plus tard, Ekiel reprenait enfin ses esprits, il lui fallait plusieurs minutes pour réaliser où il se trouvait. Une chambre d'hôpital, des perfusions, des pansements et cette odeur si particulière qu'il avait toujours détestée. Il se sentait désorienté et dans le coton, comme sous l'effet d'une drogue. Puis soudain, il se souvenait, le désaxé, le coup de feu, la douleur, Prune.
Prune ? Avait-elle été blessée ? Allait-elle bien ? Il s'agitait, voulant savoir. Cherchait à se lever, débranchait les appareils auquel il était relié, déclenchant une batterie d'alarme, arrachait ses perfusions. Quelques secondes plus tard, des soignants entraient dans la chambre précipitamment, tentant de le raisonner, en vain. Le Strigoi ne cessait de répéter la même chose, à savoir si elle était en vie. Il faisait tout pour sortir de cette chambre, bataillant avec eux, afin de trouver une réponse à son interrogation. Il s'agitait de plus en plus. La rage et la détermination lui donnaient l'énergie nécessaire pour repousser les soignants.
"Je dois la voir, laissez-moi ! Il faut que je sache !"
On lui clamait de rester tranquille, mais rien n'y faisait. Tout se mit à tourner autour de lui alors que les infirmiers le maintenant tant bien que mal.
"Restez tranquille ! Vous allez aggraver votre état ! "
Puis plus rien, perte de conscience avant qu'il ne soit allongé dans le lit. Il n'avait pas conscience de recevoir des soins approfondis, ni même d'être rebranché aux machines. Si le corps du Strigoi reprenait doucement des forces, son esprit divaguait. Sous ses paupières closes, ses yeux roulaient, signe d'une intense activité. Il s'agitait subitement comme s'il ne se trouvait pas bien dans ce lit. Sa tête allant et venant de part et d'autre de l'oreiller, en proie à la fièvre, il délirait. Combien d'heures ou de jours restait-il ainsi, il n'aurait su le dire. Mais quand il ouvrait enfin les yeux, il se sentait mal, avec une sensation de cœur au bord des lèvres, déplaisante. Il lui fallait plusieurs secondes avant de distinguer correctement ce qui l'entourait. Une personne se tenait là, à son chevet et quel ne fut pas son étonnement lorsqu'il finissait par la reconnaître.
"Toi !"
De toute évidence, ce n'était pas Liana qu'il pensait voir, mais quelqu'un d'autre. Il tentait de bouger, mais la douleur l'arrêtait dans son élan. Il grimaçait. Ses traits étaient tirés et son tint plus pâle que d'ordinaire.
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Ekiel Reyes Zadicus le Lun 7 Aoû - 20:15, édité 3 fois
Sam 5 Aoû - 11:22
Ce n'était pas ainsi qu'elle s'attendait à entendre de nouveau parler du strigoi. Car elle savait qu'elle finirait par devoir renouer avec lui, ne serait-ce que parce qu'ils évoluaient dans des mondes qui se croisaient régulièrement. Certes, leurs sociétés n'étaient pas exactement la même, mais elles se ressemblaient. La noblesse tentait après tout d'imiter le train de vie des politiciens, et surtout, d'attirer leur attention pour se hisser plus haut dans la hiérarchie xandrienne. Mais pas Liana. Elle, ce n'était pas le pouvoir qui l'intéressait. Et puis, elle avait appris sa leçon. Elle ne s'approcherait plus des ministres, même si son père le lui ordonnait... À la réflexion, SURTOUT si son père le lui ordonnait. En effet, elle avait récemment découvert qu'elle A-DO-RAIT lui désobéir. Certes, cela lui valait toujours une punition, mais peu importait. Elle montrait ainsi à ses cadets ce que c'était que la liberté, la vraie, pas celle qu'on leur vendait.
Enfin, ça, c'est une autre histoire. Toujours était-il qu'elle avait de nouveau entendu parler d'Ekiel. Mais pas de la manière dont elle s'y serait attendue. En effet, il aurait été victime d'un attentat ? À Episto... Epistopo... Bref, cette ville dont elle n'arrivait jamais à prononcer le nom. Devait-elle aller le voir ? Après tout, il lui avait bien fait comprendre qu'il ne voulait plus d'elle...
Mais malgré ces réflexions, elle dut bien se rendre à l'évidence : elle avait déjà sauté dans un véhicule en direction de la cité technologique et payé le trajet. À présent, elle n'avait plus le choix, il lui fallait aller au bout et affronter les conséquences de sa décision inconsidérée... Comme d'habitude.
Elle se fit indiquer l'hôpital, se présentant comme une amie du ministre qui voulait prendre de ses nouvelles. Cela lui ouvrit donc toutes les portes. Et son histoire n'en était pas une, c'était la vérité ! À un détail près : la voyait-il toujours comme une amie ? Enfin, il était trop tard pour se poser ces questions. Déjà, on lui ouvrait la porte de la chambre, en lui expliquant qu'il la réclamait... ça, elle en doutait. Mais cela lui ouvrait les portes, alors pourquoi pas ? S'il se réveillait pendant qu'elle était là, elle pourrait toujours éclaircir les choses avec lui. Il avait une amie proche, une vraie amie, c'était certain. Elle souhaitait que cette amie réussisse là où elle avait échoué. Qu'elle parvienne à soutenir cet homme comme elle n'avait pas pu le faire, qu'elle parvienne à le faire sans dépasser les bornes...
Mais il ouvrait les yeux. Et lui prouvait tout ce qu'elle pensait. Ce n'était pas elle qu'il voulait voir. Elle devait partir. Mais avant, elle devait s'excuser et se justifier.
- Bonjour... Je sais que tu ne veux pas me voir. Je vais partir. Mais je m'inquiétais, voilà tout... Je sais que tu attendais quelqu'un d'autre. Je lui laisserai la place dès qu'elle arrivera, c'est promis.
Elle voulut s'excuser, mais quelque chose lui disait qu'il ne fallait pas trop lui parler, au risque de le fatiguer. D'un autre côté, c'était peut-être l'occasion ou jamais. Ils étaient seuls. Mais probablement pas pour longtemps. Alors, elle prit une grande inspiration et lança doucement :
- Je tenais également à m'excuser pour la dernière fois. J'ai trop pris mes aises, je le réalise aujourd'hui. Pardon.
Puis elle se prépara à partir. Elle ne le forcerait pas à lui répondre. Et puis, il attendait quelqu'un d'autre.
Enfin, ça, c'est une autre histoire. Toujours était-il qu'elle avait de nouveau entendu parler d'Ekiel. Mais pas de la manière dont elle s'y serait attendue. En effet, il aurait été victime d'un attentat ? À Episto... Epistopo... Bref, cette ville dont elle n'arrivait jamais à prononcer le nom. Devait-elle aller le voir ? Après tout, il lui avait bien fait comprendre qu'il ne voulait plus d'elle...
Mais malgré ces réflexions, elle dut bien se rendre à l'évidence : elle avait déjà sauté dans un véhicule en direction de la cité technologique et payé le trajet. À présent, elle n'avait plus le choix, il lui fallait aller au bout et affronter les conséquences de sa décision inconsidérée... Comme d'habitude.
Elle se fit indiquer l'hôpital, se présentant comme une amie du ministre qui voulait prendre de ses nouvelles. Cela lui ouvrit donc toutes les portes. Et son histoire n'en était pas une, c'était la vérité ! À un détail près : la voyait-il toujours comme une amie ? Enfin, il était trop tard pour se poser ces questions. Déjà, on lui ouvrait la porte de la chambre, en lui expliquant qu'il la réclamait... ça, elle en doutait. Mais cela lui ouvrait les portes, alors pourquoi pas ? S'il se réveillait pendant qu'elle était là, elle pourrait toujours éclaircir les choses avec lui. Il avait une amie proche, une vraie amie, c'était certain. Elle souhaitait que cette amie réussisse là où elle avait échoué. Qu'elle parvienne à soutenir cet homme comme elle n'avait pas pu le faire, qu'elle parvienne à le faire sans dépasser les bornes...
Mais il ouvrait les yeux. Et lui prouvait tout ce qu'elle pensait. Ce n'était pas elle qu'il voulait voir. Elle devait partir. Mais avant, elle devait s'excuser et se justifier.
- Bonjour... Je sais que tu ne veux pas me voir. Je vais partir. Mais je m'inquiétais, voilà tout... Je sais que tu attendais quelqu'un d'autre. Je lui laisserai la place dès qu'elle arrivera, c'est promis.
Elle voulut s'excuser, mais quelque chose lui disait qu'il ne fallait pas trop lui parler, au risque de le fatiguer. D'un autre côté, c'était peut-être l'occasion ou jamais. Ils étaient seuls. Mais probablement pas pour longtemps. Alors, elle prit une grande inspiration et lança doucement :
- Je tenais également à m'excuser pour la dernière fois. J'ai trop pris mes aises, je le réalise aujourd'hui. Pardon.
Puis elle se prépara à partir. Elle ne le forcerait pas à lui répondre. Et puis, il attendait quelqu'un d'autre.
Lun 7 Aoû - 19:59
Soins hospitaliers et visites
Ce n'était effectivement pas Liana qu'il pensait voir se tenir près de lui et son intonation de voix était suffisamment éloquente pour que la demoiselle le comprenne très vite. D'ailleurs comment avait-elle su pour lui et l'attentat. Cela était-il déjà parvenu qu'à Xandrie ? Comment l'avait-elle retrouvé dans cet hôpital ? Et comment était-elle parvenue jusqu'à lui sans encombres ? Après ce qu'il s'était passé, un garde se tenait en faction devant la porte de la chambre en permanence. Et puis pourquoi venir le voir ? Très vite, il trouvait la réponse à cette question.
Après l'avoir salué, elle lui débitait un flot paroles. Comme quoi, il ne voulait pas la voir. Qu'elle partirait rapidement, mais qu'elle s'inquiétait pour lui. C'était mignon de sa part en un sens. Qu'il devait sans doute attendre quelqu'un d'autre et qu'elle lui laisserait la place dès qu'elle arriverait.
Houlà doucement, tout allait trop vite pour Ekiel qui sortait des bras de Morphée. Tout s'entremêlait dans son esprit. Et comme si cela ne suffisait pas, Liana en rajoutait, s'excusant pour l'attitude qu'elle avait eut la dernière fois qu'ils s'étaient vus.
"Doucement Liana. Tu vas trop vite."
Il tentait de se redresser contre l'oreiller, en vain.
"Je… je suis ravi de te voir, malgré ce que tu penses. Juste surpris."
Il passait la main droite sur son visage, se frottant les yeux de l'index et du pouce.
"Comment as-tu su pour l'attentat ? Pour la dernière fois, oublie ce qui s'est passé. Passons à autre chose. Je n'étais pas dans bonnes dispositions."
C'était sa façon à lui de lui pardonner sans prononcer les mots.
" Mais... ne refait plus jamais ça."
Il parcourait la chambre du regard et avisait un verre d'eau sur la table de chevet. Il tentait de s'en emparer de la main gauche, mais rien. Nulle sensation, nul mouvement, juste un membre mort. Il fronçait les sourcils se souvenant avoir été touché à l'avant-bras. Mais là, il n'y avait rien, plus rien, pas le moindre bandage,ni la moindre blessure. Comment était-il possible ?
Une panique sourde s'emparait intérieurement de lui. Avait-il perdu l'usage de son bras ? Etait définitif ou bien allait-il retrouver toute sa mobilité d'ici à quelques semaines ou mois ? Il ne ressentait aucunes sensations ? Une autre question s'imposait à lui. Depuis combien de temps était-il à l'hôpital ? Quelques jours, plusieurs semaines ? Était-il resté dans le coma longtemps ? Suffisamment pour que son bras ait le temps de guérir et n'affiche aucune blessure ? Tant de questions qui demeuraient sans réponse. Son regard azur se posait sur Liana avant qu'il ne lui demande.
" Depuis quand suis-je ici ? As-tu pu parler aux médecins ? Si oui, t'ont-ils dit quelque chose sur mon état ? Vais-je pouvoir sortir bientôt ? "
Il tentait une nouvelle fois de faire usage de son bras et pestait. Se rendant à l'évidence qu'il n'arrivait à rien. Être ainsi réduit à l'état d'impuissance sur un lit d'hôpital le rendait fou. Il se contenait, mais bouillait. Cela ne lui ressemblait pas de rester inactif. Une nouvelle fois, il pensait à Prune. Serait-elle en mesure de lui apporter les réponses qui lui manquait ? À moins que… Non, il refusait cette éventualité. Elle était vivante, c'était certain, mais peut-être blessée et alitée, elle aussi, quelque part dans cet hôpital.
"Liana ? Puis-je te demander un service ? Lorsque tu partiras, peux-tu te renseigner et savoir sur une demoiselle Oystein se trouve dans les locaux ? Elle m'accompagnait le soir du drame et j'ignore si elle a été blessée."
Il en demandait certainement trop, mais ne pouvant sortir de son lit pour le moment, il n'avait d'autre choix. Il se frottait de nouveau le visage. Il était évident qu'il n'était pas au mieux. Lui d'ordinaire était si fort, si vigoureux, voici qu'il se retrouvait en état de faiblesse. Mais qui ne le serait pas après ce qui était arrivée.
" Depuis quand es-tu là ? Je veux dire à mon chevet ?"
Codage par Libella sur Graphiorum