Astrebrume

Galéna del Vilta est une jeune femme, qui, au premier abord semble inaccessible. Elle vous dira sans doute qu’il n’y rien chez elle de plus banal. De taille moyenne, une silhouette fine et gracile, de long cheveux châtains souvent tressés. Galéna a grandit là ou le paraître et plus important que tout le reste. Or il n’en est rien pour elle. Ses yeux en amendes sont d'une couleur noisette avec quelques reflets dorés ce qui lui confère un regard intense et prenant. Sa peau est légèrement matifié.

Tourmentée par sa cage dorée, Galéna n’a jamais pu dire ce qu’elle pensait. Faire ce qu’on lui disait de faire. Sans avoir de pensée à soi. Pourtant, depuis toute petite, Galéna a toujours rêvé de liberté. Découvrir le monde, quitter cette ville, aider à découvrir les mystères de la Brume. Si l’on devait résumé en quelques mots Galéna, ceux qui ont toujours vécu avec elle pourrait dire que c’est une adorable jeune femme. Toujours à l’écoute, sûrement un peu niaise et très bien élevée. Ce n’est en rien ce qu’est réellement Galéna del Vilta. Une jeune femme curieuse, très intelligente et qui rêve de pouvoir dire un jour ce qu’elle pense. On ne sait pas trop bien comment la cerner maintenant qu’elle a décider de faire une croix sur sa vie passée. Elle veut survivre et devenir la femme qu’elle a toujours souhaitait devenir. Une femme forte et libre.

Dépendamment de ses futures rencontrent, Galéna pourrait devenir :

Manipulatrice – Arrogante – Impulsive – Vulgaire ou bien Fidèle – Confiante – Drôle - Franche

Galéna ne possède presque plus rien. Elle possède un sac avec quelques vêtements discrets et une grande cape avec une large capuche pour recouvrir sa tête. Elle garde de son ancienne vie une paire de boucles d'oreilles et une bague qu'elle ne porte jamais mais qui présente encore l'armoirie de sa famille.

Galéna peut se faire aussi discrète qu'un faucon en chasse. Elle a quelques bases primaires sur les moyens de se défendre mais ayant quitté sa demeure à la hâte, elle n'a aucune arme en sa possession. Ce qui est vraiment... fâcheux.

- Galéna ? Galéna del Vilta, ma chérie, ce n’est en aucun cas le moment pour ce genre… d’enfantillage.

La petite fille aux yeux dorés posa son regard sur les magnifiques parures de sa mère. Remontant jusqu’à son visage qui se voulait à la fois doux et sévère, Galéna déposa sa peluche ayant la forme d’un petit rapace plumeux.

- Ma fille, suivez-moi je vous prie. Vos dames n’ont pas passé la matinée à vous préparer pour vous voir assise par terre en train de faire je ne sais quoi avec ce cadeau. J’avais pourtant prévenu votre frère de ne pas vous offrir pareil utilité.

Je me souviens de ce jour là comme si c’était hier.
Pour introduire un peu mon histoire, peut-être devrais-je commencer par le… commencement ? Je suis issue d’une grande famille aristocratique de la ville d’Opale. Del Vilta, connue par mes ancêtres pour avoir créer toutes sortes d’inventions aujourd’hui fard dans la cité aux mille lumières, les prestiges se sont passés de génération en génération accentuant jour après jour le renom et la richesse des miens. Il est aujourd’hui dans la ville, un nom qui sonne aux architectures les plus modernes et les plus luxueuses. Mais que l’on ne s’y méprenne pas. Ce nom est hanté par la noirceur de ceux qui le compose. Comme presque toute la population de la cité si vous voulez mon avis.

Arrivé à une énième génération de grand aristocrate du monde, je suis née sur la lune de Keladron. Dernière d’une grande famille que je me dois de vous présenter : mes parents Seraphina et Calbor del Vilta ont donné naissance à quatre fils et trois filles. Oui, sept enfants del Vilta. Tous élevé selon les anciens préceptes de la famille. Mes frères ont suivit pour certains les traces commerciales et architecturales de mon père. Tandis que deux se sont engagés dans l’armée pour faire honneur à notre nom. Mes sœurs, comme moi, devraient trouver un bon partie et profiter de la vie. Quelle chance. Dès ma plus tendre enfance, je fut irrémédiablement plongée dans ce monde de faux semblants et d’hypocrisie. Sourire. Montrer que même la plus jeune des progénitures femelles étaient une perfection et bien sûr une belle future femme du monde.

Les pas de l’enfant sur le parquet ciré ne s’entendait même pas. Les talons de Seraphina del Vilta en revanche claquaient comme les flammes composant un incendie. Galéna avait huit ans. Elle savait déjà où est-ce qu’elle allait. Car aujourd’hui était un grand jour. Le jour où elle rencontrait son futur époux.
La mère et la fille s’arrêtèrent devant une gigantesque porte. Galéna osa jeter un coup d’oeil vers la pièce qu’elle avait quitté plus tôt ou l’y attendait son petit rapace plumeux. Il y a une minute à peine, elle volait avec lui au-dessus d’un océan remplit de monstres et plus loin encore se trouvait la Brume. Quelques secondes supplémentaires et elle aurait pu attraper le trésor caché dedans avec son compagnon. Les doigts de sa mère dans ses cheveux châtains l’a ramenèrent cependant à la réalité.

- Galéna, vous êtes magnifiques. Souriez ma chère, c’est un grand jour pour vous.

Et les portes s’ouvrir. Derrière, face à un panel d’individus inconnus et de membres de sa famille, se trouvait le jeune garçon qui serait un jour, l’homme qui partagerait sa vie. À cette vue de mille sourire niais, Galéna sut qu’elle serait prisonnière à jamais.



Chez les del Vilta, le mariage venait le dernier jour de Lugrilen lorsque les deux parties passaient leur vingt deuxième années. Du jour ou j’ai rencontré Falcon des Astrum, un cri de détresse vrombissait en moi chaque jour passé. On ne peut pas dire que j’étais le vilain petit canard. Oh ça non. J’étais tout ce que l’on voulait que je sois. Une enfant modèle. Une jeune fille raffinée, gracieuse et bien élevée. Souriante en toute circonstance. Pimpante à toute les réceptions. Une honorable jeune femme en devenir. Je me souviens voir mes sœurs s’épanouirent dans ce monde là. Et me regarder d’un œil inquiet le jour où j’avais osé discuter de ce sentiment d’imposture qui m’entaillait un peu plus l’âme à chaque crépuscule.

- Tu ne dois pas dire cela Galéna, avait déclaré Tossana, ma plus grande sœur déjà mariée. Des milliers de jeunes femmes rêveraient d’être à notre place. Nous sommes en sécurité ici, je crois que tu ne te rend pas compte du monde à l’extérieur. Il est violent et suffocant. Nos ancêtres ont donné leur vie pour que tu sois dans cette robe de soie. Qu’irais-tu faire ailleurs ? Ta place est parmi les tiens. Je ne veux plus jamais entendre pareil propos. Tu serais bien égoïste de te croire malchanceuse.

Plus jamais je n’ai traité de ce sujet. Les seules choses qui me permettaient de rêver étaient les livres d’histoires, les notes de voyageurs ou des contes récents sur l’apparition de la Brume. J’avais le droit de m’intéresser à ce mystère. Nul ne le savait, c’était aussi simple que cela. Parfois, lorsque je m’exerçait à quelques leçons de musiques où d’art, je me revois pencher le nez à la fenêtre pour observer mes frères s’entraîner aux combats. La façon que j’avais de m’entraîner le soir, toute seule dans ma chambre me paraît à la fois ridicule est tellement amusant.

Les années se sont écoulées et je suis maintenant la dernière enfant del Vilta à marier. Aux yeux de ma mère, je serais une excellente épouse. Aux yeux de mes sœurs, une excellente mère. Aux yeux de mon père, un magnifique partie. Au fond je n’étais qu’un coquillage multicolore mais vide à l’intérieur.


Galéna n’arrivait pas à dormir. Bientôt, dans quelques semaines, elle serait mariée et peut-être perdue pour toujours. Les derniers évènements du monde résonnaient en elle, surtout depuis le grand séisme qui avait secouer tout Opale. La jeune femme ne savait pas si c’était un signe d’Urh ou bien l’extériorisation de son propre conflit interne, mais depuis ce jour, Galéna s’était vu fuir. Ses rêves de liberté devenait si intense qu’elle suffoquait chaque jour dans ses corsets trop serrés. L’idée de se voir devenir comme ses sœurs avant elle, une mère dévouée et aimante lui donnait la nausée. Ce soir là ne faisait pas exception. Un orage violent survolait Opale et la demeure entière del Vilta était plongé dans un silence morbide. Elle le savait. Si elle restait, elle éteindrait la dernière petite étincelle de son esprit. Elle le savait depuis le jour du séisme. Mais qu’il est impossible de faire un pareil choix. Rester et mourir. Fuir et mourir aussi. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’elle réussirait à survivre seule dehors ? Et pourtant. Ce soir là, après un ultime coup de tonnerre. Galéna quitta son lit le cœur battant. La jeune femme s’essaya à écrire une lettre pour expliquer son choix, mais en la relisant, elle l’a trouva sans aucune saveur ni aucune volonté. Elle laissa un simple mot en sachant presque qu’ils retrouveraient ses traces le lendemain même. Elle aurait pu se faire passer pour morte ou toute autre histoire loufoque. Mais elle ne souhaitait pas rajouter un mensonge à ce choix outrageux.

Galéna prépara un simple sac en pleurant. Elle pleurait parcequ’elle avait peur d’abandonner sa famille. Elle pleurait parce qu’elle aurait dû faire cela depuis bien longtemps.

Galéna quitta la villa del Vilta au milieu de la nuit. Il lui fallait quitter Opale au plus vite. Elle irait ailleurs. Loin. Ce soir, elle disait au revoir à cette vie d’or et de lumière. Au milieu de l’orage, déjà trempée, Galéna se sentait déjà un peu mieux respirer.