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Escale en terre pieuse [PV - Atahara]

Escale en terre pieuse [PV - Atahara] Brandw10
Jeu 18 Mai - 23:14
Deux jours déjà que Weiss était arrivée dans le village d’Afila, le navire marchand qui la transportait ayant fait la route entre Opale et ce petit port. De nombreux regards s’étaient posés sur elle alors qu’elle déambulait dans les rues entre les petites maisons aux toitures en terre cuite et pour cause : ce n’était pas tous les jours qu’une noble Opalienne venait gracier la bourgade de sa présence. Encore moins l’héritière d’une des sept famille mais ça les locaux ne l’avaient pas encore deviné et avec de la chance, ils ne le sauraient jamais. Pour les plus curieux, ce n’était qu’une représentante – certes haute-placée – des Von Arendt en voyage d’affaire. La dernière partie au moins elle était vraie.

Sa quête vraisemblablement impossible de trouver des alternatives au myste Opalien l’avait mené ici car il se disait qu’il y avait une grande propension de plantes uniques à la région. Les gens du coin étant des ruraux religieux relativement en retard à l’image du reste d’Aramila, aucune recherche poussée n’avait été menée à sa connaissance dessus. C’était un pari, mais elle espérait trouver quelque chose d’intéressant. De quoi créer de nouveaux médicaments surtout ou traitement sur le long terme pour certaines maladies qui n’avaient pas trouvé d’autres solutions qu’une forte expérimentation à l’éthique douteuse sur des sujets dont le consentement l’était encore plus.

Elle avait tout tenté pour faire disparaître ce genre de pratiques de la branche médicale qu’elle administrait conjointement avec le concours du Magistère, mais l’immobilisme de ces derniers et le manque de loyauté ou de considération de la part de ses employés étaient des freins qu’elle peinait à desserrer.

Voilà donc pourquoi elle était là dans ce village reculé, seule ou presque.

« Madame, les locaux ne sont pas vraiment coopératifs. Je ne pense pas que nous puissions accomplir quoi que ce soit comme ça » dit un homme trapu semblant toujours se trouver dans l’ombre de l’héritière.

Aldricht, son garde du corps et globalement le responsable de sa sécurité tout court, avait tenu à l’accompagner. Elle avait voulu venir seule à la base, rester moins d’une semaine en tentant de récupérer un maximum d’informations et d’échantillons puis rentrer mais le cinquantenaire avait insisté. Le crâne dégarni, habillé d’un long manteau de cuir sombre, une chevelure rousse grisonnante, une moustache en guidon et l’air bon vivant elle savait que malgré son allure l’homme était plus que capable de garantir sa sécurité seul.

« Donnons-nous encore aujourd’hui, il y a un navire qui repart demain dans l’après-midi » répondit-elle simplement en venant croiser les bras contre son buste, s’arrêtant et observant les environs.

Chercher seule n’avait rien donné. Et se séparer avec Aldricht pour couvrir plus de terrain était un petit peu contre-productif vu la raison de sa présence en premier lieu. Elle avait été tentée d’engager un guide en arrivant mais elle n’y était pas vraiment encline de peur de dévoiler trop d’informations à un inconnu. Sans parler des autres risques de passer sa journée avec un inconnu. Mais semble-t-il qu’elle n’allait pas trop avoir le choix. Et quitte à demander des informations à quelqu’un…

« Nous pourrions… Aller voir un des prêtres locaux. Ils doivent fatalement en savoir sur l’histoire des environs même si ce sont des légendes et avec un peu de chance ils auront des recettes de remèdes locaux que nous pourrions exploiter. Ou au pire s’inspirer » tentera-t-elle avec un sourire presque désolé pour son compagnon.

Ce dernier se contenta de rouler des yeux. Aldricht commença alors à marcher un peu devant son employeuse, demandant aux passants des indications quand ceux-ci voulaient bien répondre alors que du regard la jeune femme à le chevelure blanche cherchait quelqu’un correspondant à la description qu’elle venait de donner. Problème : elle ne savait pas vraiment ce qu’elle cherchait puisqu’elle n’avait jamais vu de prêtre ou de prêtresse de sa vie. Weiss poussa un long soupir.

Des fois, elle se maudissait pour ses idées. Comme maintenant.