Astrebrume

Kaen n’est pas le genre à aimer se faire remarquer, son métier et son appartenance à l’Ordre ayant fait de lui un être plus adepte à la discrétion, à s’effacer, que l’inverse. Pour autant, sa morphologie ne lui permet pas forcément à chaque fois de se faire oublier. Un grand gaillard, solidement bâti, possédant une musculature développée, particulièrement ses épaules, lui donnant une silhouette imposante. Gros bras, grandes mains et peau d’ébène, on pourrait croire qu’il fait un travail manuel et dans un sens, c’est le cas.
Il utilise souvent ses pognes pour neutraliser une menace ou une cible, presser la gâchette ou forcer l’entrée d’une bâtisse. Il faut dire qu’il doit sa musculature en grande partie à son entraînement et son activité secrète, tous deux lui assurant et lui obligeant d’entretenir ses capacités physiques et mentales quotidiennement. Une erreur pouvant entraîner la mort et pire, l’échec de la mission.

Issu de la cité la moins développée de tout le continent, il n’en reste pas moins un homme au goût vestimentaire développé par ses expéditions dans les cités voisines. Par ses missions, il a eu la chance d’en découvrir un bon nombre et de s’ouvrir à d’autres coutumes, d’autres mœurs, égayer sa palette de goûts et d’odeurs, de couleurs. Esprit indépendant et libre quand cela ne concerne pas Aramila et le bien de son peuple, il pense donc suffisamment par lui-même pour se vêtir d’une façon qui lui sied à lui et uniquement lui.
Pantalon ample sombre, pourvu de plusieurs poches, une paire de baskets, des tee-shirts moulants et respirants, le tout surplombé de sa veste blanche fétiche. Sur ses flancs reposent deux holsters contenant chacun un pistolet à gros calibres.

Les traits du visage carré, une solide mâchoire et des lèvres pulpeuses, ces derniers ne sont jamais avares en belles paroles, notre homme maniant habilement les mots et la vérité, qu’il déforme au besoin. Manipulateur et menteur étant deux traits de caractère lui assurant le bon déroulement de certains de ses objectifs. Il parle bien, avec assurance, même dans le mensonge lorsque c’est nécessaire, mais sait tout autant quand garder le silence. Un caméléon évoluant aussi bien au beau milieu de la société que dans l’ombre, mais jamais sans un objectif en tête.
Ses iris dorés observent et analysent son environnement avec application, cherchant à déceler les failles dans lesquelles s'engouffrer pour frapper. Téméraire mais pas suicidaire, il fait confiance à son instinct et ce que lui dicte ses tripes, si une situation schlingue plus fort que les excréments d’un bovin sous stéroïdes, reculer le temps de réfléchir à de meilleures options ne le dérange pas. Il sait se montrer patient pour arriver à ses fins et faire en sorte d’y parvenir sans y laisser sa vie. Pour en finir avec son physique, il rase sa tignasse sur les côtés et coiffe sa chevelure du dessus avec des locks courtes.

Portebrumes : Elémentaire Feu.
Kaen est capable de transformer son corps ou une partie de son corps en feu.

Caméléon : Dû à son entraînement, il dispose d'une aisance pour se dissimuler dans le décors, se mélanger à la foule jusqu'à s'en faire oublier, se fondre dans la masse. Il peut ainsi récolter des informations ou frapper au moment opportun, ou simplement ne rien faire et tenter de se disparaître.

Firebender : Style de combat développé par Kaen reposant sur une mixité de ses compétences martiales et de ce don que la nébula lui offre, sa maîtrise du feu. Il combat donc au corps à corps, tout en étant capable de frapper en embrasant la partie du corps utilisée pour taper, ou son corps en entier, pour occasionner des brûlures à sa cible.

Cowboy : Il possède deux pistolets à gros calibres contenant chacun huit balles, pour faire de jolis trous dans les carcasses de ses cibles.

A l’origine, il n’était pas destiné à rejoindre l’Ordre.
A l’origine, il ne pensait pas devenir un doux mélange entre un assassin et un espion à la solde de l’Eglise.

Comme tous les autres, il est né dans un climat favorable à la chaleur et à l’aridité, aux terres chaudes et ensablées, plus qu’aux vastes étendues vertes et florissantes. Aramila la Belle des Sables, comme aime l’appeler sa génitrice. Lui, pour en avoir vu un bon paquet de paysages différents, sait que sa nation n’est pas la plus époustouflante pour les yeux, pas la plus belle de par ses panoramas et paysages qu’elle offre, mais rien ne pourrait la remplacer dans son cœur. Pour elle, il est devenu quelqu’un d’autre, pour elle, il est devenu quelque chose d’autre.
Son histoire n’est pas bien différente des autres dans son genre, de ceux qui ont rejoint l’Ordre des Caravaniers avant lui. Et si au moment où ils se sont présentés à lui, il n’en avait pas réellement entendu parler, désormais il ne vit que pour eux, dans l’unique but de réaliser les missions qui lui sont confiées. Durant son enfance, il voulait être soldat, un rêve de gosse comme on dit. A l'adolescence, il clamait haut et fort qu’il intégrerait la très prestigieuse Garde Sacrée. Adulte, il sait présenter en tant qu’homme au test de connaissances pour devenir soldat, s’est vu réorienté vers une autre branche.

Plus secrète, plus vicieuse, mais tout autant cruciale pour le pays, pour la cause. Très croyant depuis qu’il est en capacité de comprendre ce que sont les divinités et ce qu’elles représentent, il n’a pas cherché à fuir ce qui s’imposait à lui comme son destin. Soldat tu ne deviendras pas, Kaen fils de Krum, assassin et espion tu seras. Membre de l’Ordre, bras armé du Grand Camérier.
Il y est entré à sa majorité, pour ne plus jamais en sortir. C’est avec eux qu’il a tout appris, qu’il s’est entraîné et a perfectionné ses techniques et son art. Ils ont changé sa psychologie tout autant que son physique, en ont fait un agent de l’ombre capable d’agir au grand jour, de porter le masque nécessaire à la situation. Il comptait le nombre de missions au début, gardait en tête le décompte des corps desquels il ôtait la vie, avant d’enfermer le tout dans un coffre fort dans un coin de son âme. Un coffre fort sans fond, qui ne peut être comblé et ainsi, qui ne peut jamais déborder et menacer de tout laisser ressortir.

Et c’est bien plus simple de cette façon, plutôt que de vivre avec la culpabilité et les remords. Que de passer ses nuits à cauchemarder de sa victime du jour, d’en voir les spectres rôdaient autour de vous toute la journée. Comme pressé un bouton pour éteindre son humanité, dira-t-on. Ne garder en tête que l’essentiel, l’Ordre, Aramila. Et compter sur le soutien des dieux pour avoir la force et le courage de mener à bien la prochaine mission, et la suivante et l’autre d’après. Jusqu’à ce que le sort ne vous soit plus favorable, que la Mort vienne embrasser votre cœur et s’emparer de votre vitalité.
Cette heure n’est pas encore venue, pas même après qu’on lui ait confié ce qui sera sans doute la mission la plus périlleuse et éprouvante de toute sa carrière au sein de l’Ordre. Un ordre émis de l’Archevêque en personne, Sylas Edralden lui-même. Survenu après le drame qui s’est abattu sur sa famille, l’horrible assassinat de sa fille. Un acte de haute trahison que Kaen aura l’occasion de punir par sa main, l’ordre lui étant donné de traquer le traître et de le ramener à Aramila, mort ou vif.

Presque une mission divine selon lui, la mission la plus importante en tout cas qui lui a été confiée jusqu’à présent. Et les dieux en sont témoins, il a tout donné, mis tous les moyens en œuvre pour retrouver l’infâme traître. Il poursuivit cet homme où qu’il tentait de fuir, allant systématiquement le déloger de sa cachette, de ce lieu qu’il pensait provisoirement sécurisé, rassurant. Lui menant la chasse sans répit, comme une mouche qui vous tourne autour durant votre sieste et se pose sur votre peau quand vous vous endormez afin de vous empêcher de trouver le repos. L’empêcher de trouver la paix, le salut, de vivre lui qui a empêché une petite fille de vivre. Jusqu’à risquer sa propre vie, jusqu’à voir l’essence même de son être entièrement chamboulé.
C’est arrivé sans vraiment qu’il s’y attende, ça s’est produit alors qu’il pensait naïvement que ça ne pouvait pas lui arriver. Se méfier de la Brume et garder ses distances, il avait appris à le faire depuis ses premiers jours de formation au sein de l’Ordre. Pourtant, pour mener à bien sa mission plus que sacrée, plus importante que sa propre vie, il s’est aventuré au milieu de cette mer blanche que l’on dit hostile et dangereuse pour l’homme. S’il n’a pas trouvé la mort, il a été infesté.
La Brume elle-même s’est infiltrée en lui. Rien qu’un morceau certes, mais suffisant pour que plus rien ne soit comme avant.

Une Nébula comme on les appelle, vicieuse entité du mal cherchant depuis à prendre le plein contrôle de son corps. Une lutte interne de tous les instants qui s’est alors engagée, une lutte qu’il ne peut évidemment pas perdre, de crainte de devenir un Errant. La mort est un sort plus favorable que de devenir Errant.
C’est cet événement qui lui fera perdre la trace de sa proie, échouer dans sa mission et rentrer au bercail la queue entre les jambes, mais fort d’un nouveau pouvoir. La maîtrise du feu est une compétence fort utile dans son domaine, ce qu’il n’a pas tardé à comprendre et dès lors il a cherché à apprivoiser ce pouvoir, en faire une force. Les années suivantes seront dédiées à l’Ordre et à la réalisation d’un art de combat mêlant sa maîtrise du feu à ses capacités martiales.

Dans un seul but évident de ne plus jamais échouer à appliquer la justice divine quand on lui confie l’immense honneur de le faire.