Mar 14 Fév - 20:55
Ekaterina IV Excelior
Opale / Conseillère de l'Intérieur
- 83 ans/ Le 19 Demephor 1817
- Améliorée (strigoise) / Féminin
- Lieu de naissance
- Sapiosexuelle / Elle
- Dirigeante de Motors Excelior
- Renata Glasc — League
Description
À quoi ressemble votre personnage ? Comment se déplace-t-il, possède-t-il une odeur, un tic de langage, un toc ? Comment se comporte-t-il avec les autres, qu'aime-t-il faire, que déteste-t-il le plus ? De manière synthétique (trop de descriptions tue la description), c'est ici que vous pouvez brosser le portrait de votre personnage, son physique et sa psychologie.Accompagnant ses aires de chasseresse — démarche avec la grâce d'un félin, les muscles qui se tendent sous sa peau diaphane, ce bras mécanisé aux griffes acérées, et ces deux billes pourpres qui éclairent d'intelligence ses sclérotiques noires — Ekaterina IV Excelior possède l'aura d'une femme d'affaires redoutable. Au règne de sa famille depuis seulement une trentaine d'années, elle dégage une impression de sagesse bien plus profonde que son âge ne laisse paraître (et encore, bien des humains la considèrerait comme vénérable). Noblesse strigoise Excelior oblige, la matriarcale oligarque possède le sang bleu cultivé secrètement depuis des générations, longtemps éduquée à concevoir la plèbe comme le bétail nécessaire à leur succès. Sa famille historiquement gothique a perdu de sa splendeur d'antan depuis le règne de son père et de ses aïeux avant lui, mais les affaires strigoises au sein d'Opale ont désormais le vent dans les voiles. Suite aux judicieux conseils et projets qu'honora Ekaterina, elle est crainte d'abord pour sa nouvelle puissance économique ; cheffe de file dans l'industrie automobile à Opale, elle peut se vanter d'exporter chaque année de nouveaux modèles dans la technocratique Épistoli ; après le long règne qui plongea littéralement les Excelior dans les oubliettes, elle a sut tirer son épingle du jeu et se tailler une place au Conseil ; son statut d'aventurière déchue la fait percevoir chez les badauds comme une héroïne contre les forces mystérieuses de la Brume, jetant de l'ombre sur les rumeurs qui enlaidissent sa famille ; enfin, Ekaterina se tient au-dessus d'une incroyable mine d'informations que construisirent les premiers scribes strigois, de laquelle elle pige parfois de nouvelles rumeurs pour déconcerter ses adversaires. Tout cela fait d'elle une actrice redoutée dans le jeu de pouvoir que se livrent les personnages de la scène politique opaline.
Ekaterina IV est une strigoise intelligente et sensible, malgré son apparences dantesque. La taille affinée d'un corset toujours sombre qui alourdit sa poitrine et élargie ses hanches, elle porte le veston blanc à la cravate pouffante sertie d'un de ces joyaux richissime qui rappelle sa fortune. Ses cheveux jais cascadent sur l'épaisse cape aux épaulettes renforcées et carrées, augmentant d'avantage sa stature, tandis que ses jambes galbées se terminent par des bottes en cuir lacées jusqu'aux mollets. De ses entraînements pour affronter les expéditions au sein de la brume, la femme d'affaires a gardé une musculature de militaire, bien qu'elle ne soit aujourd'hui qu'aux commandes derrière un bureau plutôt que logée derrière l'une de ces cabines renforcées dernière pointe. Son regard est souvent dur, froid, et son sourire rare. Elle a tout de celle pragmatique et calculatrice, derrière la paire de verres fumés et sous l'ombrelle qu'elle porte pour sortir en plein jour !
Ekaterina n'accorde sa confiance qu'à de rares élus. Peut-être est-ce du aux tares du pouvoir, mais une paranoïa s'installe parfois dans le coin de son esprit, lequel est constamment tourné vers le grand échiquier de la politique opaline. Chaque pièce qu'elle y place y trouve sa valeur, bien que ses plans ne se réalisent pas toujours. Lorsque prise au dépourvue, Ekaterina réajuste rapidement ses avantages et développe de nouvelles astuces pour arriver à ses fins. Ainsi, elle transpire toujours d'une confiance inébranlable, car nulle expérience ne saurait la terroriser d'avantage que ce moment passé au milieu des brumes, lorsque sa compagnie se vit dérober de tout espoir de revoir le sol d'Uhr. Ces traumatismes, la Matronne prend grand soin de les cacher, devenant cruelle si quelqu'un ose les dénicher et les utiliser contre elle. Elle gère ses affaires d'une main de fer (littéralement) et s'assure de n'avoir aucun décident dans ses rangs, lesquels disparaissent mystérieusement lorsqu'ils commettent l'irréparable.
Car si il y a bien une chose qu'Ekaterina craint, c'est d'être associée aux règnes précédents de ses aïeux. Confortée dans ses nouveaux rôles, elle espère continuer à pourfendre l'étiquette qu'Uhr accroche aux strigois. D'abord pour étendre son business aux contrées reculées d'Amarilla, puis pour asseoir son influence sur le conseil et taire la rumeur qu'elle y siège par simple népotisme (réalité bien triste de tous les Excelior avant elle, d'aussi loin qu'elle aie pu élucider dans les archives de sa famille.) Si elle s'intéresse à la Panacée, c'est certes en partie pour régénérer ce bras perdu, mais également pour étancher la soif de sa race, qui enlise sa réputation dans les fanges de contes d'épouvante pour gamins. Enseignée à plaire, Ekaterina a une très bonne connaissance des comportements des familles qui construisent la politique opaline (dans la mesure où ses aïeux les ont décrits dans de vieux livres d'histoire empoussiérés dans les méandres des archives Excelior.)
Foncièrement scientifique, Ekaterina possède des bases en mécanique, chimie et physique, faisant d'elle une bonne supportrice au progrès. Toutefois, il y a longtemps qu'elle n'a pas déboulonné un moteur à myste ni ajusté les écrous de ses dernières inventions. Reine d'une fourmilière en expansion, elle met cependant un point d'honneur à toujours être informée des derniers progrès de sa firme automobile, sans jamais manqué à son devoir de superviseur en chef. Nul produit ne peut sortir de ses usines sans avoir eu son aval et elle est un vrai rapace lorsque vient le temps de réviser les accords passés avec les autres familles pour concevoir de nouveaux engins. Se donnant des aires de grande réformante, Ekaterina ne peut abandonner réellement le contrôle de ses acquis, elle qui s'est battue si durement pour finalement être a la tête de ses espérances.
Habiletés et pouvoirs
Si votre personnage possède des pouvoirs liés à sa race ou s'il est un Portebrume, veuillez l'indiquer ici en précisant bien de quel pouvoir il s'agit. Si vous souhaitez commencer avec un inventaire, une arme, une prothèse, un style de combat... c'est aussi la section dédiée.Poids plume — les os creux de son sang lui permettent de s'alimenter sans jamais prendre un gramme ! Plus sérieusement, son pas est toujours silencieux et elle est particulièrement habile pour sauter hors d'un véhicule en mouvement sans se blesser. Vive et rapide, elle préfère s'attaquer d'abord a la mobilité adverse pour garder ses avantages, où entailler les tissus mous de son adversaire, sans l'honneur d'une grande guerrière.
Griffes acérées — son bras mécanisé n'est pas juste une prothèse bon marché : aux creux de ses dernières phalanges, Ekaterina cache des griffes rétractables qui lui permettent de se défendre en toute situation. Si elle ne possède pas encore d'armes plus développées dans sa prothèse, c'est surtout parce qu'elle croit parvenir rapidement à des avancées dans la Panacée. Mais ce ne sont pas les idées qui lui manquent...
Biographie
En une trentaine de ligne environ (à titre d'indication) revenez sur la vie de votre personnage, son rapport à la famille, ses amours, ses déboires et ce qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Certains le narrent à travers des chapitres, d'autres choisissent les dialogues...La dame soulevait sa coupe de cristal au liquide pourpre à la Lune, un rare sourire s'étirant aux commissures de ses lèvres. À ce ciel dépeint en une longue lande grise au milieu de laquelle l'astre nocturne n'exposait qu'une partie de sa surface, Ekaterina eut une pensée pour tous ces philosophes d'Uhr qui, avant elle, avaient admiré l'étendu galactique en se questionnant sur l'étrange brouillard qui entrecoupait le firmament. Les scientifiques avaient depuis établis que c'était le reflet de l'autre partie du monde qu'observait en isolée spectatrice la Matriarche, ce monde torique et inconnu dont il ne connaissait qu'une goutte parmi un océan de mystères. Ekaterina avait lu, sans doute dans l'un des nombreux essais oubliés ou cachés au fin fond des catacombes qui servaient à sa famille d'anthologie historique, que cette vision en ces nuits sans nuage était la représentation d'un univers cyclique, dans lequel chaque chose se répétait inlassablement. Une vision, sans aucun doute, grandement influencée par la religion des Esprits, puisque quelques pages ensuite, l'auteur anonyme se lançait dans de grandes paraboles pour supposer que la face invisible de la Lune abritait la demeure des dieux, désormais acharnés sur la création d'une nouvelle terre de promesses dans cette mer de brume infinie... Le sourire d'Ekaterina s'élargissait d'avantage à cette pensée et ses doigts mécanisés pianotèrent sur les bords de sa coupe, alors qu'elle portait le breuvage d'hémoglobine à ses lèvres. Un paradis ou un enfer, elle ne pouvait encore statuer sur les inepties de ses aïeux ; pour elle, l'Astrebrume était un monde d'opportunités.
La grande strigoise aimait prendre un verre et se faire caresser des doux et froids rayons de Lune, loin d'être obligée d'appliquer mille et un fards pour se masquer du Soleil. À la lune, elle avait récité bien des voeux et des prières (non pas aux Esprits, mais à sa propre influence sur le monde) et aujourd'hui, elle s'amusait à croire que l'astre bienveillant avait répondu à ses appels. Une nouvelle gorgée pour célébrer ses réussites, et Ekaterina IV laissa le gémissement d'appréciation remonter tranquillement en ricanement. Seule à la balustrade de son grand balcon de ses quartiers de conseillère, elle n'avait plus à porter ce masque froid de dirigeante d'entreprise ni réprimer sa nature de buveur de sang, une main dans la poche de son veston à flatter son ventre qui gronde. Seule, comme elle l'avait toujours été, elle pouvait se féliciter d'avoir acquis un pouvoir autrefois rêvé.
Une larme perla à ses cils et s'échoua à ses pieds.
Seule, comme elle l'avait toujours été, elle eut une pensée pour son frère.
Mercurius avait été abandonné à la brume et la tombe qui trônait dans le cimetière familial n'enfermait qu'un doux souvenir de cet être aimé. Seule, Ekaterina ne l'était devenue qu'à la disparition du seul strigoi capable de la comprendre. Ils avaient partagé autrefois un langage qui n'était que leurs. Un frisson soudain émoustilla les sens de la Conseillère, alors qu'elle se recroquevillait assise contre la balustrade, dos à la ville, les bras contre elle-même dans une étreinte solitaire. Mercurius était le seul a avoir su la contenir, l'écouter, l'apaiser. Elle se languissait de ses doigts emmêlés contre sa nuque, son souffle à son oreille, leurs corps et esprits fusionnés. L'amour qu'elle portait à cet être désormais perdu était toujours aussi fort !
Ekaterina fronça des sourcils, soudainement agacée par elle-même. D'un nouveau frisson, mais cette fois d'un frisson qu'ont les gens qui sortent d'un marécage dans lequel ils sont tombés — dégoûtée, Ekaterina chassa ces vagues sentiments du passé pour revenir à son présent et maussade, elle termina sa coupe d'une lampée.
Elle pénétra à nouveau ses appartements par les grandes portes vitrées qui donnait sur son balcon et s'échoua dans l'immense fauteuil au dossier bien trop haut qui la rendait une fois installée, toute menue. Sur le côté, une table basse supportait un pichet de sang frais, qu'elle n'hésita pas à utiliser pour remplir sa coupe. Puis, la joue écrasée contre ses phalanges de métal, elle sirota son hémoglobine, irritée.
Pourquoi Ekaterina IV se devait d'être aussi faible ? Était-ce le destin des vivants de toujours répéter les même sentiments, ou était-ce simplement un deuil inachevé ? Après la disparition de son frère et l'isolement de sa famille, la jeune strigoise avait tout mis en oeuvre pour se détacher de l'image de monstres d'égouts que feu son père s'était efforcé de construire bien malgré lui, dans sa paranoïa embrumée par la disparition de son héritier. Dans sa folie, il avait oublié sa fille unique, désormais héritière, une blessure pour la présentement Conseillère qui n'avait jamais vraiment guérie. Abandonné par le destin, Ekaterina s'était alors promis de ne plus jamais suivre les enseignements de Benedickt II et ainsi commença le chemin qui l'avait guidé jusqu'à cette nuit, installée dans ce fauteuil.
Ignorant la rivalité entre les familles, Ekaterina s'était formée chez les Reddington, avec qui elle partageait désormais un commerce très lucratif. La fortune dilapidée de sa famille ne lui fut pas de grande utilité et ce fut a la sueur de son front que la dame avait mené ses projets, jusqu'à développer l'expertise de sa firme et hériter d'une place au Conseil. La Sublime était son berceau, sa muse, son lègue. Pour Opale, sa nouvelle amante, elle était prête à tout !
Le battement bleu des ailes d'un des papillons de sa fille attira son attention, du coin du regard. Aussitôt, son esprit nageant dans les méandres de son passé immergea à la surface de la réalité et ce faciès alors torturé s'évanouit dans une expression à la fois maternelle et froide. Quant aux émotions, elles refoulèrent à nouveau dans la cage de son coeur, fermée a double tour par la clef de son orgueil. Un verre encore à moitié-plein posé sur l'accoudoir de son fauteuil, elle croisa ses jambes galbées et d'une main à l'instar de la reine qui présente sa bague, elle demanda à sa fille chérie d'approchée.
Sybille gardait ses distances, malgré tout, et c'était mieux ainsi. Sa mère ne souhaitait pas qu'elle vienne farfouiller dans ce marécage d'émotions ternes dont elle se gardait le contrôle, en présence des autres.
— Il y a longtemps que tu m'espionnes ou viens-tu simplement de te poser ?
Elle toisait sa fille des pieds à la tête, comme le ferait le chienne qui analyse si son chiot a besoin d'une bonne toilette. Sa fille, son arme secrète, sa pièce maîtresse ; Sybille était la seule à connaitre la plus profonde de ses angoisses, la seule à avoir partagée cette folie inhérente à son sang, cette peur viscérale de ne plus jamais retrouver Uhr et n'être qu'une particule de plus dans cette mer grise sans jamais n'y comprendre quoique ce soit. Leur rencontre avait été peinte de douleur et de peur, et ce fardeau d'avoir été mise à jour lui pendrait tel un sabre au-dessus de la nuque indéfiniment. Elle l'avait secourue, sauvée d'une mort certaine, puis l'avait rejointe. Sybille était sa chose qu'elle habillait et protégeait, bien qu'Ekaterina IV était toujours aussi agacée par les insectes qui voletaient autour de sa gamine.
— Tu sais que je n'aime pas quand tu m'observes de loin, j'espère pour toi que ce n'était pas le cas.
La main toujours suspendue dans l'espace dans l'espoir que son enfant y pose ses lèvres tomba enfin, alors que d'un soupir, la Matriarche se versa un nouveau verre. Sybille était distante depuis quelques temps, bien plus qu'elle ne l'avait à ce jour été. Que cachait l'enfant ? À leur rencontre, avait-elle aussi été pervertie par sa soif de grandeur ? Comploterait-elle un jour contre celle qui l'avait accueillie, nourrie, baignée, éduquée ? Devant l'hespéride, Ekaterina perdait parfois la raison. Pouvait-elle le ressentir ? Ou les mille et un tissus sous lesquelles la cachait sa mère suffisaient-ils à l'éloigner de sa folie ?
— Pars maintenant, je n'ai pas l'énergie à discuter. Ne tarde pas pour te mettre au lit, demain j'ai besoin de toi pour inspecter l'usine. Si tu le souhaites, nos domestiques t'ont gardé des provisions. Allez va, ma Sybille, ce soir, ta mère ne cherche qu'à étancher sa soif...
Elle était parfois rude, Ekaterina IV le savait, mais elle ne pouvait pas se permettre trop d'affections envers cette étrange créature. Mais si ses plans arrivaient à terme, un jour peut-être lui permettrait-elle de retourner mourir dans le marécage qui l'avait vu naître. Autrement, Sybille était sienne.
Au départ de sa fille, la mère se souleva à nouveau de son siège et retrouva sa place isolée à son balcon perché très haut, au clair de Lune. Mais cette fois, son regard se perdit dans les innombrables lumières qui éclairaient l'Opale éveillée. Seuls les échos des trams et autres voiturettes remontaient jusqu'à elle et son regard perdit de sa netteté, jusqu'à ce que le monde sous elle ne face plus qu'un avec le ciel étoilé dans un flou partagé.
Oui, il y avait encore tant à faire. En usant intelligemment des pièces sur son échiquier, du pion à la reine, pour étendre son emprise sur Opale, pour comprendre les secrets de la Brume, pour commercialiser la Panacée, pour...
Une longue lampée, plus longue que les précédentes, colora ses dents de pourpre.
Pour retrouver son frère et le questionner, lui qui la comprenait si bien : suis-je devenue ce que nous rêvions d'un jour devenir ?
Si la vie te donne un citron, pèle-le, coupe le et accompagne de Tequila ! / Lui, il
J'aime prendre mon temps pour écrire et me relire beaucoup trop pour finalement recharger la page et tout perdre... Non, j'aime pas vraiment ça, mais ça m'aie arrivé beaucoup trop souvent pour ne pas dire que c'est une habitude...
Dernière édition par Ekatarina IV Excelior le Sam 18 Fév - 20:37, édité 2 fois