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Minuit sonne creux, l'ennuie va mieux

Minuit sonne creux, l'ennuie va mieux Brandw10
Sam 11 Fév - 19:40
Xandrie ville poubelle.
Nuï, tu la fuis ! Oh, c'est la guilde qui te force à y revenir souvent. Trop, trop souvent ! Mais tant pis. Tu as pris tes quartiers dans un bois pas très éloigné. Un jour, deux jours… tu n'y vas que quand tu veux prendre des missions après tout, un peu de trajet ce n'est pas bien grave. Tout de même fou tous ces ouvriers, tous ces employés qui ont renoncés à cette liberté. Parfois on les regarde, de loin, dans leurs étranges manèges… Oui, pour ne pas avoir subir au quotidien tout le va-et-vient, tu préfères le retrait sauvage. Ils ne te manquent pas, les géants ? Regardes donc ces piètres arbustes tout rabougris… et plus au Nord, les bosquets qui longent le grand lac de la région sont encore pire ! Non, ce n'est pas la Nature qui te retiens en ces lieux. La nourriture ? Un peu. C'est tout de même de bien étranges mets qu'ils servent par ici. On n'en aurait pas eu l'idée sur notre île. Des idées, ça en regorge ! Dans chaque coin, à chaque seuil, des nouveautés, jusque dans le crâne des nouveaux-nés ! Des machines, des bidules, du bric-en-vrac ou des concepts purement spirituelles ! Ils se complexifient la vie, si tu veux notre avis, mais parfois y'a le truc qui nous fait disjoncter ! C'était quoi le dernier ? De la vache enfourragée au bleu brumeux ? On a vu passer la chose un coup... c'est pas supposer vivre et pourtant... C'est comme si ils essayaient de jouer à la Brume... ça les perdra un jour. Mais plus ils se concentrent, plus ils s’agglomèrent, plus ils dégénèrent ! Jusqu'à se déverser en tumulte indigeste... pire que nous ! Trop de coffre dans de si grand être. Plus c'est grands, moins ça se groupe... dans la Nature, c'est presque une loi. Sauf les géants, mais eux, c'est pas pareil. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais par ici ? Surtout, ne va pas nous dire que tu te sens utile ! On t’envoie au turbin au quatre coin d'Uhr et au-delà des frontières… Ah oui, c'est ça ! Parfois on oublie… Pas bien grave !

Pour le moment c'est une pause méritée après une petite sortie dans la Brume ! Du genre qui coûte en homme ce que tu rapportes en trésor. Une nuée de Fledermaus ce n'est jamais bien simple à leurrer. Deux compagnons de perdus pour ton retour saine et sauve, on a vite fait le point, c'était donnant-donnant ! Ou donnant-prenant ? Détail, détail tout ça ! Tu es dans ton petit bois de substitution et c'est le repos, on a dit !
Soierie suspendue par temps sec, étendard à la faveur des vents, marque ton repère de nos couleurs pastels. Toi, c'est ton pelage que tu revêts. Pour dormir, il n'y a pas mieux. En tout cas pour nous, lovés tout contre toi, alignés en nos bonnets de nuit.

Nichée haut, haut dans le trou confortable d'un arbre, tu bailles… sommeil agité, de petits yeux frottés. Tu t'es accaparé l'habitat d'un de tes frères de fourrure. Toute cette place, il n'en avait pas besoin. Toi, par contre, tu es un peu à l'étroit ! Tu remues doucement à la recherche d'une meilleure position. Une chouette hulule et tes naseaux frémissent doucement dans la nuit. *Clap clap* tout petits bruits à tes oreilles. « Psss ! Psss ! Nuï ! Ça remue par là-bas ! » Tes yeux nocturnes percent la pénombre. « … remue par là-bas… »
En effet, tu le constates aussi. Ça n'a pas l'air petit petit. Mieux vaut se méfier. Les dangers hors de la Brume c'est toujours les plus complexes à appréhender.
Ça ne sent pas le sang.
Ça ne sent pas la peur…
Nuï à la tête grise sortie du tronc. Petite tête de la taille d'un gros gros poing, un de ceux entre lesquels il ne faut pas finir si on ne veut pas être broyé ! Et dire que tu avais choisi une clairière retranchée et aspergé, dans de grandes quintes d’éternuements, du répulsif tout autour… Va falloir qu'on y retourne pour exiger remboursement ! Pis elle n'était pas sympa sympa la vendeuse.
Tu guettes, tu attends, patiemment.
Nuï au clair.

« Hé ! C'est de la noix qui pousse juste là ! », « Un lancer, et hop, on est fixé ! », « La nuit, c'est fait pour dormir ! », « Roooh, v'là qu'on s'fait un peu trop aux mœurs locales !! », « Vuiiii, du temps des géants, la nuit c'était pour voleter ! », « La nuit… les nuits ? Elle nous les a volé ! »… « … Et pour rembourser… elle va caillasser de noix ! »

Tu soupires, mais dans un grand bâillement, tu te trahis. On ne va pas rester là à zieuter le vide des heures durant… Prochaines fois qu'on te retrouves les champis qui t'ont fait ça… On les brûlera ! On les récoltera ! … On décidera sur le moment !
Pour l'instant l'important ce sont les fourrées là-bas. Alors, tu tends ton bras rétif et détache quelques fruits à coques. Tu avises et tir en parabole. « Si ça grogne, c'est quarante points ! », « Si ça grimpe, c'est une nuit écourtée ! » Tu déploies tes oreilles en sonar, prête à capter la plus infime information.
Sam 11 Fév - 21:25
Bon. Voilà. On y était. C'était bien beau de vouloir voyager, mais elle devait rentrer, à un moment donné. D'autant plus qu'il était hors de question qu'elle dorme dans l'un de ces logements citadins, elle avait besoin de son contact avec la nature ! Et elle ne pouvait plus se permettre de s'infiltrer dans le même convoi marchand qu'à l'aller. Et si elle voyageait seule... Eh bien, tout simplement, elle se perdrait. C'était évident. Mais, apparemment, le troc ne valait rien, ici ? Et ces "astras"... Quelques heures auparavant, elle ne savait même pas que ça existait ! Alors, s'agissant de savoir comment en gagner... C'était une étape qu'elle n'était pas certaine d'être prête à franchir. Et puis, au fin fond de sa forêt, à quoi cette monnaie pourrait-elle bien lui servir ?

Malgré tout, elle dut vite se rendre à l'évidence : le transport se payait en astras. N'en ayant aucun en poche... Elle devait se résoudre à faire le trajet à pied.
Et cela ne manqua pas, elle se perdit. Mais elle y trouva un avantage : en effet, comment savait-elle qu'elle était perdue ? Simplement, car elle se trouvait face à un lac immense. Sa maîtrise de la nage étant plutôt rudimentaire, elle ne pouvait pas se permettre d'envisager une traversée à la nage. Néanmoins, elle s'autorisa une pause, qui lui permit de boire et de faire un brin de toilette, avant de reprendre la route... À l'opposé du lac. Au point où elle en était, elle ne cherchait même plus à retrouver son chemin. Elle voulait... En fait, elle n'en savait rien. Peut-être croiser quelqu'un ?

Quoi qu'il en soit, elle fut ravie de retrouver un paysage forestier, où elle ne put résister à la tentation de visiter les canopées. Ce n'était pas SA forêt, mais sa cousine. Elle prenait plaisir à découvrir les différences, tout en remarquant d'un oeil rassuré les similarités. Sans aucun doute, elle se trouvait là dans son élément. Elle y était bien plus à l'aise qu'en ville. D'ailleurs, pourquoi ne pas carrément s'installer ici ? Le point d'eau à proximité était bien plus important que le ruisseau du Havre, il semblait y avoir plus de passage dans cette zone, ce qui lui permettrait d'en apprendre encore plus en observant les passants...

Soudain, elle se reprit. À quoi pensait-elle ? Elle n'allait tout de même pas trahir la forêt qui avait eu la gentillesse de prendre soin d'elle et de la protéger ! Elle lui devait de se servir des ressources si généreusement offertes !

Toute à ses réflexions, elle n'avait pas remarqué la nuit tomber. Et avec elle, elle réalisa que, même si elle avait bu... Elle n'avait pas mangé de la journée. Comme si elles aussi venaient de le réaliser, ses jambes la lâchèrent et elle tomba au sol. Bon. Où étaient les animaux ? Il était temps de faire un peu de filature pour trouver de la... Attendez. Qu'est-ce qu'elle venait de recevoir sur la tête ? Elle se saisit du petit fruit. Oh, elle reconnaissait cela ! Une noix ! Vraiment, elle allait déménager ! Ici, la nourriture tombait du ciel, sans même attendre d'être débusquée ! Sans autre forme de procès, elle se saisit du premier gros caillou qu'elle put trouver et s'affaira à casser la coque. Cela lui prendrait du temps, elle le savait. Mais peu importait, elle était patiente. Et, surtout, elle était persuadée qu'une forêt qui nourrissait ainsi une étrangère sans même s'assurer de ses intentions pacifiques ne pouvait pas lui être hostile. Oh, bien sûr, elle percevait quelques émotions aux environs, mais quoi de plus normal dans un environnement vivant ?
Lun 20 Fév - 23:47

Ici, les bombardements sont incessants. À peine l'artillerie a achevée son pilonnage que déjà on recharge. Connaîtrons nous de nouveau la nuit ? Le temps passant nous en venons réellement à en douter. L'espoir nous quitte. Nous avons abandonné nos bonnets de nuit pour de robuste casque qui ne nous quitte plus depuis. Notre logistique a été prise en surprise, nous avons pris trop de temps à nous organiser. Si seulement nous avions pu réagir plus vite…
L'ennemie est insatiable ! Que Gebille nous garde du jour on nous n'auront plus de noix.

« Narratrice ? », « Hum ? », « Le rapport est formel : ça boulotte ! », « ça boulotte ? », « Tout à fait ! », « N'avions nous pas déjà reconnu à l'oreille le son caractéristique de nos munitions concassées ? », « Sûre ! Mais nous avons la preuve à présent… »

Une coque de noix venait d'être apportée au quartier général. Témoin indéniable de la cruauté qui se tapissait dans les ombres. Je porte mes mains à sa surface et m'en coiffe solennellement, je n'avais pas encore eu le temps de passer à l'armurerie pour m'équiper convenablement.

« Narratrice ? », « Hum ? », « … C'était juste pour s'assurer que vous ne vous étiez pas égarée », « Aah… désolé », « Aucun mal, mais recentrons le récit sur notre ''artillerie'' ! »

Oh bien sûr que tu es toujours là, en haut de ton arbre, à déverser sur le buisson vorace une pluie de graine. Tu sais bien, le comique de répétition plaît à certains d'entre nous, mais voici qu'entre la 37éme et la 38éme noix, tu te rebiffes. Insubordination ! « Narratrice !! »

Ta cible a été parfaitement localisée et dans un soucis d'efficacité tu optes pour un autre projectile. En coutelas d'acier forgé. Extrait de ton paquetage en hâte, tu avises et d'un jet expert… ta lame va se perdre largement déportée sur la gauche… et largement trop proche. « C'est le vent, petite Nuï… », « les noix volent mieux », « et en escadrille serrée serrée ! », « zouip, zouap… »

Dans ta petite moue en coin, tu descends l'arbre, courant prestement le long de son tronc. Tu pars à la recherche de ta lame que tu déniches fichée dans une racine. La retirer ne s'annonce pas aussi aisé que tu l'espérais, tes petits muscles de rongeurs rachitiques ne suffise pas. Alors, décidée à retenter le jet le plus rapidement possible, tu reprends un peu en carrure, dans ces épouvantables craquements osseux qui défigurent ta bouille de douleur. « C'est pas nous qu'aurions pu t'aider… », « Désolé… »

À présent humaine au gris pelage, le couteau n'offre plus de résistance. Tu repars vers l'arbre pour retrouver ton poste de tir. Cette fois, pour sûr tu pourras viser juste. Tu n'étais simplement pas en forme ! « Mais… c'était pas un entraînement au lancer… si? », « Un entraînement ? Comment ?! Sur ce champs de bataille ? Reprenez vous soldat ! »

Le casque de noix de narratrice tombe au sol et cette chronique s'achève dans un chahut minuscule et sur une Nuï dépitée au bas de son arbre repère.
Mar 21 Fév - 11:41
Elle fut interrompu par une lame qui alla s'échouer un peu plus loin. Pardon ? Finalement, cette forêt n'était peut-être pas aussi bienveillante qu'elle l'avait d'abord cru... Elle fit un geste pour aller récupérer l'objet, lorsqu'on la prit de vitesse. Une petite créature... Qui ne tarda pas à se transformer, à grandir... tout en ressentant une douleur qui fit grincer des dents à Halie. Alors, dans un élan de sa bienveillance habituelle, elle s'avança, dans le but d'offrir son aide... Quand, une fois de plus, la créature lui échappa.

Halie l'observa retourner à un arbre, et sourit lorsqu'elle y grimpa. Ah, elle le prenait ainsi ? Très bien, l'heure de la course dans les branches avait donc sonné ! Elle s'approcha de l'arbre le plus proche et se hissa sur sa branche la plus basse. Et elle continua, progressant de branche en branche, gagnant de l'altitude, jusqu'à se trouver quelques mètres sous la cime de ces bois. Puis, par sauts de puce, elle finit par rejoindre la créature, qu'elle rencontra dans les branches de l'arbre au pied duquel elle l'avait vue. Cette fois, elle se hâta de lancer sa main, dans le but de lui attraper le bras pour l'empêcher de s'enfuir une fois de plus. Avait-elle réussi ? Elle ne prit même pas le temps de s'en assurer avant de renforcer son geste par des paroles, espérant que cela au moins la convaincrait de rester au moins le temps d'éclaircir les intentions de chacune d'elles. Halie voulait l'assurer de son caractère innoffensif. Et puis, c'était la première fois qu'elle rencontrait un être d'aussi à l'aise qu'elle dans les arbres, si ce n'était plus. Rien que cela rendait cette créature très intéressante à ses yeux.

- Du calme, je ne te veux pas de mal. On peut parler, peut-être ?
Mar 21 Fév - 22:19
Des bruissements de feuilles au dessus de toi t’alertent un peu tard d'une autre présence. Un bras te saisit alors que tu parvenais tout juste proche de ton nid. L'obscurité ne te gène pas, tu détails bien plus que les contours de la silhouette et son odeur forestière – mêlée de celle de noix – t'envahis. Ton demi-museau frémis. Un camouflage parfait, sans fourberie aucune, ce n'est que purement naturel.
Le garçon du châtaigné !
Elle doit t'y faire penser, leurs natures sont semblables, tu ne peux t'y tromper. Mais contrairement à lui, elle ne s'est jamais éveillée, le lendemain d'une de nos veillées, les bois gravés d’obscénité. Pas de rancune, pas de crainte et des mots bienveillants joignent son approche.

À présent qu'elle est là, à portée, tu restes figée.
Comment a-t-elle pu te prendre par surprise ? Tu suis du regard le trajet qu'elle a du effectuer. C'est qu'elle doit être vive et adroite entre les arbres si elle est arrivée de par-là. En attendant, elle empêche ta fuite ; qu'elle croit, mais laisse la croire. Tu la fixes un moment avant de planter ta dague dans l'écorce du tronc et de t'installer, le mieux que tu peux, à la naissance de la branche la plus proche, sans forcer sur la prise de l'inconnue.

C'est donc elle qui a dérangé ton repos ? Notre repos ! Ses cheveux sont fils de lune. Quelles soies pourrions-nous en tirer ? Elle embaume de douceur les alentours. Ça vient de son être même. « Tsss », « Les vieux souvenirs… », « Mauvais souvenirs ! », « Aaah ? », « Lorsque petite elle ne trouvait le sommeil que près du châtaigné », « C'était il y a bien longtemps… », « Pourquoi soudainement ces remembrances ? », « Ouvre les yeux et tu sauras ! ». Nous chuchotons dans le vent nos éclats aigris, dans cette langue volatile qui imite et se confond à la Nature.

« … près du châtaigné… »

Et voici tes mots piochés, traduit en automatique dans un Urhien à l'accent exotique, empruntant au chant ce que tu cherches à combler, syllabes curieusement articulées, expirées avec un sourire léger. Est-ce de notre faute tes étranges travers ? De notre éducation, de nos conseils, de nos contes d'effrois ? Enfin, il est ainsi, nous n'y pouvons rien et cela nous va très bien ; qui sait si tu ne nous aurais délaissé au profit d'amis plus bruyants.

Mais de nouveau cette nuit, perchée dans un noyer vigoureux, le sens t'échappe et tu déblatères invraisemblances. Les yeux mi-clos, tu as, de toutes façons, oublié la fantasy qui t'animais plus tôt. Pour jouer du couteau, il y a tout le temps, mais c'est que cette performance de cirque nous a profondément marqué, la reproduiras-tu un jour ? Peut-être que cette fille du noyer pourrait d'ailleurs t'aider à corriger cette tendance que tu as de tirer entre les yeux plutôt qu'au dessus de la tête. Ses rameaux feraient de parfaits repères.
Mais est-ce ces pensées qui te traversent alors qu'elle parait te captiver ? Qu'aimerais-tu lui souffler, qu'est-ce qui reste bloqué dans un coin de ton esprit rongeur ?
Tes yeux se ferment et tu commences à meumeumer un air de berceuse, tes jambes s'agitant en rythme dans le vide.
Mer 22 Fév - 11:58
Une grimace lui échappa lorsque la créature blessa l'arbre sans sembler y penser. Mais ce n'était pas le moment de lui faire des reproches. Elle sentait qu'à la moindre erreur, la créature farouche risquait une fois de plus de disparaître au loin. Et Halie n'avait pas envie de passer la nuit à courir.

Soudain, des mots résonnèrent, la faisant presque sursauter. Et lorsqu'elle se concentra sur leur sens... Elle fronça les sourcils. Quel sens ? Elle n'en trouvait aucun ! Néanmoins, elle observa les environs. Un châtaigner ? Y en avait-il un dans les environs ? Ou alors... Peut-être étaient-elles plus proches que ce qu'elle pensait...

- Un châtaigner ? Toi aussi, tu as été adoptée par un arbre ?

Après tout, cela aurait été facile, cet être ayant réussi l'exploit d'être de plus petite taille qu'Halie elle-même. Cette pensée faillit lui arracher un rire, avant qu'elle ne se reprenne. Non. Elle ne voulait pas la faire fuir. Alors, elle se contenta de s'installer plus confortablement sur la branche, attendant patiemment une réponse en admirant la nuit.
Ven 10 Mar - 22:26
Tu rouvres tes grands yeux aux questions de l’hespéride, cessant au milieu d'une note ta chansonnette.
« … Adoptée par un arbre ? », « C'est pas la pomme la plus affûtée du verger… », « Et qu'est-ce qu'elle fait là ? », « Jamais vu dans le coin ! ».
Tête inclinée, tu attends qu'elle complète son étrange propos.
Reprenant les munitions que nous avions rassemblé pour l'arroser, tu lui tends un à un avec entrain, passant le temps de ses mastications à suivre son regard vers les alentours dans un désir de percer le secret de sa contemplation et, dés que le silence revient, tu ne perds pas de temps pour lui déposer dans la main la noix suivante, la fixant avec insistance jusqu'à ce qu'elle dévore le nouveau présent.

… Ah, qu'elle est belle la lune, dans son dernier quart, dans sa lueur timide, bien suffisante pour les yeux sauvages…

Mais vous n'allez pas simplement rester le nez levé vers les étoiles toute la nuit ?! Nous avoir réveillés est bien beau, à présent il faut l'assumer ! « Des herbes de feu ? Vraiment ? », « Pourquoi pas, pourquoi pas ! », « ça relèvera, les noix d'ici sont fades », « ça manque de Brume dans leurs maturages… », « on soufflera ça au prochain conseil histoire de voir si on ne pourrait pas déraciner deux trois arbres pour tenter de voir si ça pousse mieux là bas ! »
Dans l'immédiat… la prochaine noix ne serait pas aussi douce que les précédentes. Du moins si nous arrivons à passer inaperçu lors de la délicate opération d'épissage furtif.
« La dernière fois avec la coquatrice ça s'était mal finit… », « Rien a voir, cette fois je le sens bien ! »
Sam 11 Mar - 10:48
Etrange, tout cela. Elle venait de rencontrer quelqu'un qu'elle avait manqué de faire fuir plusieurs fois, et voilà qu'à présent, elle la nourrissait...

Elle s'était prêtée à ce curieux manège, mais, à présent, une énième noix en main, elle décida que cela suffisait. Elle n'était pas venue pour manger. En fait... Si elle avait vraiment pris le temps de s'orienter, elle n'aurait même pas dû échouer ici. Mais, face à celle qui lui semblait une autre créature forestière, elle se sentait en confiance. Ce fut donc sans trop y réfléchir (mais cela changeait-il vraiment de l'habitude ?) qu'elle lança :

- Bon ! C'est bien beau, tout ça, mais je crois être perdue. Je voulais retourner à la forêt de l'Arbre-Dieu, vous la connaissez ?

Et, une fois dans la forêt, elle saurait s'orienter vers son Havre. D'un autre côté... Elle ne serait pas vraiment étonnée si elle avait une réponse négative. Après tout, quelque temps auparavant, elle-même aurait été incapable de répondre de manière satisfaisante si quelqu'un lui avait demandé la direction d'une autre forêt que la sienne. La même situation était peut-être aujourd'hui celle de cette créature. Mais d'un autre côté, elle n'avait pas le choix. Il s'agissait du seul être qu'elle avait rencontré susceptible de l'aider... Et de la comprendre. Si elle ne savait pas lui indiquer le chemin, Halie se contenterait de recommencer à ne compter que sur elle-même, et probablement à se perdre. Dormir ? À quoi bon ? Elle le ferait un fois rentrée... Si elle rentrait un jour.
Dim 12 Mar - 22:51
À peine la requête entendue, de tes petites oreilles agités par une brise nocturne, tu joins les mains dans un clap sonore – qui ennuie un vieux hiboux, voisin grincheux occupé à becter tes cousins – avec confiance tu dresses ton pouce griffue vers la paumée. C'est pas supposer savoir s'orienter en forêt ces trucs là ? Ah, mais c'est qu'on voit clair dans son jeu, elle veut t’accaparer ! T'aurais du l'envoyer se noyer dans le lac, tient ! (Oups désolé, vieille habitude qui revient)

Mais c'est que ça nous fait causer cette histoire, c'est pas la première escorte dont tu te saisis sur un coup de tête, mais c'est pas la porte à coté.
« L'Arbre-Dieu ? », « On va vraiment y retourner ? », « Pourquoi pas ? C'était marrant ! », « Marrant ? Marrant ? Bon sang ! Une fois pas deux, et les dryades vont nous avoir à l’œil. », « Boh, sont rancunières tu crois ? », « De mémoire d'arbre, notre passage date d'hier », « C'est à débattre… », « … ou à abattre ? »
Et ça chahute pour déterminer qui a raison. En tout cas, sur cette disparition mystérieuse, tu n'as pas pu fourni plus d'indice que tes prédécesseurs de la guilde. À charge de revanche et à prétexte trouvé ! T'as toujours ta carte ? Non, pas celle avec de la purée de mures étalé en phallus stylistique au cœur de la forêt… Enfin… tant que l'itinéraire est lisible.

Tu files de la branche sans mot, une habitude qui faut bien accepter si on compte voyager avec toi. Tu sors ton paquetage de ton trou et farfouille dedans pour un rapide inventaire. Rien de capital qui ne manque ! Bref, t'as laissé en plan total l’intruse de la soirée pour te mettre la tête dans tes préparations. À l'aventure elle t'as dit ! Et l'aventure tu négliges pas ! Plus maintenant en tout cas !

« Pis fichtre, c'est que la branché a du nous capter, elle a pas fini sa noix… », « Tss tss tss, ça va pas être perdu, on veille, on surveille et zip, à la moindre faille, elle va y goûter », « Au pire, changement de cible, ça sera la première fois qu'on verra un écureuil gerber de la lave ! », « T'es sûr ? », « Un écureuil d'ici ? Quasi ! C'est moins risqué, pas de cornes ni de queues de huit mètres de long », « Arrête, bon sang d'Brume ! C'est que tu vas nous faire revirer Nostalgique »

Trop tard ! Le petit air de flûte qui rend tristounet prend place. Nos larmes de pollen flottouille partout dans l'air, et toi, toute émue, à te rhabiller, à moitié aveuglée de tes yeux embués, entre deux bâillements, à sangler tes cuirs négligemment, à laisser ta soie voleter sur tes épaules, dans l'attente de tes habilleurs en petite dame pas dégourdie que tu es.
Et finalement, après toutes tes courses, dans un sens puis dans l'autre, t'es au pied de l'arbre à attendre le départ,  encore toute dépeignée, mais sacrement déterminée. Ça se lit dans ton regard ! Enfin… faut te connaître et savoir y lire tout au fond. Un effort, Nuï, et garde les yeux ouverts !
Lun 13 Mar - 11:50
Hum ? Oui ? Pourquoi la pointait-elle ? Peut-être qu'elle n'avait pas compris ? Ou qu'elle voulait qu'Halie se débrouille toute seule ?

- D'accord, désolée, je vais continuer à essayer toute seule, a...

Euh pardon ? Pourquoi partait-elle ? Avait-elle dit quelque chose de mal ? La noix oubliée sur la branche vit l'hespéride s'aventurer sur une branche plus basse et plus fragile, alors qu'elle observait ce que faisait la demoiselle. Oh, elle préparait un paquetage ? Alors, peut-être avait-elle vraiment décidé de l'aider, finalement ?

Sautant au sol, Halie ne put se résoudre à attendre trop longtemps. Alors, elle partit dans une direction aléatoire :

- Je suis sûre que c'est par là ! Hein, j'ai raison, heu...

Soudain, elle se souvint qu'elle avait (encore) oublié la plus élémentaire des politesses. Alors, revenant vers la demoiselle, elle lança :

- Euh, désolée, je suis Halie. Et toi ?

Bon sang, Halie ! C'est pas si compliqué à retenir, pourtant ! Quand on rencontre quelqu'un, on lui dit bonjour et on lui demande son nom !
Lun 13 Mar - 23:41
Épongeant tes yeux un peu humide de l'une de tes manches, tu te lances à la suite de l'hespéride qui doit être effectivement bien pressée d'aller retrouver l'Arbre-Dieu. Pour la direction vous verrez bien une fois sorti de la forêt, mais, entre nous, ça semble pas vraiment la bonne.
« … Et moi ? »
À sa question tu ne perds pas de temps et sors direct ton petit badge de membre de la guilde que tu viens lui agiter sous le nez. « Nuï » que c'est écrit, avec un bel emplacement blanc dans l'emplacement réservé au patronyme. C'est pratique mine de rien, ça t'évites de siffler des « Nuïiiii, Nuïiii » un peu approximatif, voir à tenter de reproduire le son avec ta guimbarde. L'Halie est déjà bien assez perturbée pour que tu n'ai pas à en rajouter.

Elle a eu le temps de voir tu penses ? En tout cas tu ranges précieusement ta plaque d'identité. T'as bien vite compris qu'il te la fallait pour ne pas être ennuyé par les patrouilles et aux postes de frontières. Bon t'as failli y passer une fois et t'as fini à la fourrière quelques autres avant de prendre le pli, mais maintenant c'est fait, plus question de perdre du temps là-bas ! C'est pas rigolo du tout.

Allons bon, qu'est-ce que vous attendez maintenant ? Y'a de la route qui vous attend ! Toi aussi t'es pressée, t'agrippes sa main et sans tarder tu commences à partir à ton rythme habituel. (C'est à dire des courses frénétiques entrecoupées de long moment de ballade contemplative à poursuivre un papillon ou absorber par un quelconque détail sur la route.)

Soudain, aussi brusquement que tu es parti, tu t’arrêtes. On t'a déjà dit que c'était pas fou pour les escortes. Tu te tournes vers Halie, penchant la tête et clignant des yeux. Alors, comment qu'elle voyage celle-là ?
Mar 14 Mar - 15:17
Elle allait répéter sa question, croyant que la courte réponse qu'elle avait reçue trahissait une incompréhension. Mais quand elle sortit une plaque, Halie... Ne fut qu'encore plus perplexe. Etait-ce une sorte de... Carte d'identité ?

- Désolée... Je ne sais pas lire.

Une fois de plus, voilà qui entravait ses interactions. Il faudrait décidemment qu'elle trouve quelqu'un pour le lui apprendre.. C'était décidé, la prochaine fois qu'elle croisait quelqu'un, elle lui demandait des cours ! Enfin... Si elle n'oubliait pas entre-temps. Ce qui était à peu près aussi probable que le fait qu'elle s'en souvienne.

Perdue dans ses pensées, elle se laissa prendre par surprise par le soudain départ de sa compagne de voyage. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour la rattraper, et ce, même si elle ne l'avait pas entraînée avec elle. Après tout, ses nombreuses pauses aurait permis à n'importe qui, même quelqu'un qui se déplaçait moins vite, de la rattraper, à condition de moins s'arrêter.

En parlant de s'arrêter... Elle semblait attendre quelque chose.

- Oui ? C'est bien par là, tu crois ?

Pourquoi, d'un coup, se sentait-elle comme une grande soeur ? Eh ! Mais c'était elle qui était perdue, alors pourquoi avait-elle l'impression de l'inverse ? Elle avait probablement encore raté quelque chose...
Mar 14 Mar - 19:44
Eh bien, voilà qu'elle te suivait sans mal et sans que le rythme inconstant ne lui pose le moindre soucis. Par contre qu'elle ne sache pas lire, ça n’arrange rien… C'est tout de même pas compliqué. Y'a des symboles et ça voulait dire « Nuï ». Pourquoi même avoir besoin de plus ? Ça t'avais prit quelques temps de reconnaître les symboles pour « guilde » ou « auberge », en fallait-il plus ? Au pire on est là pour te faire la lecture !
Enfin, avant de voyager, il fallait peut-être trouver comment le courant pouvait passer. Juste un tout petit peu. Normalement c'est pas si compliqué avec les capteurs d'émotions sur pattes, l'était troublée la petite. Elle te fait confiance, toujours ça de prit. Hop, tu te tournes vers elle, hop, trois petits pas rapides rapides, hop, tu lui choppes les joues, tendant un peu les bras, et tu la fixes de tes yeux pâles.
Ton petit cœur, il bat d'altruisme et de détermination, si elle a besoin d'aide, t'es là !
Pis l'instant d'après, t'es dissipée par la tête de poisson que ça lui fait d'avoir les joues un peu écrasées. Tu malaxes un peu la chair tendre, tu en profite pour la renifler, histoire de chopper son odeur, et pouf, tu l'as relâche.

Tu rebrandis ton pouce, un fin sourire aux lèvres.
Tout va bien se passer !
Dans ta tête, t'as déjà l'Arbre-Dieu qui te défit, le seul géant que tu n'as pas dompté pour l'instant. Qu'elle aubaine cette rencontre ! C'est un signe tu crois ?
« Bon en route ? », « Boup… jusqu'au prochain ravin ! », « Tant qu'on a le temps de graver ses bois avant la chute, j'en suis ! », « Toujours, toujours les sales tours… », « … On lui laisse une chance ? »

Ça discute là haut, alors que vous repartez.
On observe votre manège de loin. On a même pas arrangé ta tenue… Tu menaces de trébucher à marcher sur les pans de tissu qui traînent. Ça fait déjà deux trois fois, qu'on a cru les paris pliés. Fou qu'il y en ait toujours qui sous estime ton équilibre. Ta queue se balance, vive, et compense le moindre de tes mauvais pas. Si tu tombes, ça te ferait une piètre réputation de guide…

« Juste que tu saches, c'est Nuï que tu suis, Halie la paumée ! », ce n'est pas de l'Uhrien, mais du langage de la pure Nature. Ce fut bref, mais on l'a bien vu, ce traître, qui ébruite notre présence à souffler dans les oreilles de l'hespéride.
Et dire qu'on s'était retenu tout ce temps !
On le cerne puis on le saigne !
C'est pas qu'on comprend pas l'intension. Que tu sois reconnue ça nous tient à cœur, mais y'a des délibérés à respecter !
Mar 14 Mar - 21:15
La voilà qui se prenait à jouer, à présent. De son mieux, Halie se prit au jeu, exagérant encore plus l'étrangeté de la tête qu'elle devait afficher. Elle ne put retenir un rire sincère à la fin de son manège. Finalement, être une poupée ne devait pas être si mal...

Néanmoins, il fallut vite reprendre la route. Halie suivit le rythme, s'amusant à grimper aux arbres proches à chaque fois que sa compagne s'arrêtait pour une nouvelle phase de contemplation. Elles trouvèrent ainsi leur rythme, entre relatif calme et suractivité.

Cela aurait pu se passer tranquillement, si une voix n'avait pas soudain résonné dans sa tête. Et encore, s'il n'y avait que cela... Mais cette voix s'exprimait dans une langue... Une langue qu'elle avait presque oubliée, alors qu'il s'agissait de sa langue maternelle. L'espace d'un instant, elle se laissa aller à la nostalgie. Les quelques personnes avec qui elle avait eu l'occasion d'utiliser cette langue étaient toujours très chères à son coeur, bien qu'elle ne les aie pas vues depuis des années.
Néanmoins, elle dut bien vite se reprendre. Elle n'était plus dans le passé. Néanmoins, quelque part, elle y était toujours bloquée, car ce fut dans cette même langue qu'elle remercia cette voix, sans se demander plus que cela d'où elle venait. Elle ne se doutait aucunement du sort réservé à son nouvel ami. Mais, de toutes manières, il s'agissait d'un être immatériel, non ? En tous cas, c'était la seule explication qu'elle pouvait donner au fait qu'on lui parlait sans qu'elle ne puisse voir la personne en question.

Lorsqu'elle reporta son attention sur la dénommée Nuï, elle remarqua qu'elle l'avait devancée. Quelques pas plus rapides, et elle la rattrapa. L'espace d'un instant cependant, elle se perdit dans la contemplation d'un lac. Sous le ciel nocturne, l'eau n'était décelable que par le doux clapotis qu'elle créait contre la rive... Comme il serait facile de s'y noyer...