Ruines de Dainsbourg
Vestiges du Saint-Siège
Car jadis, Dainsbourg était ainsi : une ville épanouie, forte d’une longue histoire et siège de la connaissance, sur le point de flirter avec le renouveau. Quelques années seulement avant la Catastrophe, le clergé évoquait la possibilité de la moderniser. Mais son charme venait bien de ses constructions médiévales, de ses ruelles pavées et propres, de sa population respectueuse et soucieuse ainsi que de l’hospitalité unique que l’on pouvait y trouver. Le Saint-Siège était parvenu à instaurer une forme de paix sociale et à faire de la Haute Cité un véritable havre d’indulgence, donnant même l’exemple à Aramila, quand bien même les normes religieuses différaient. Pour être citoyen de Dainsbourg, il suffisait de se faire baptiser ; certains ne prêtaient serment devant les prêtres que pour s’y installer. Tous savaient que c’était une formalité administrative plus qu’une cérémonie spirituelle. La vie suivait son cours, le commerce était florissant et le Saint-Siège faisait contrepoids dans la diplomatie entre les nations.
Et puis la Catastrophe a frappé le 21 Bahlam 1870 et Dainsbourg fut rayée de la carte.
Le Saint-Siège
Les Souterrains
Évènements
An -30 à 1 - La Grande Sœur
Des trois chantiers de grandes cités lancées par les serviteurs des Douze pour accueillir l'humanité, c'est bien Dainsbourg qui est le plus colossal ainsi que celui qui attire le plus de main d’œuvre, en tant que capitale religieuse parmi ses pairs. Toisant la ville dont la superficie surprend déjà, la cathédrale du Saint-Siège a la priorité et est rapidement terminée en fin d'année de l'an -1. À peine installés, les plus fervents croyants et les Dieux y annoncent ensemble la fondation du Panthéisme, sacrant le lieu par la même occasion, qui deviendra un véritable symbole de l'Église durant ses meilleures années. Parallèlement, un chantier souterrain est lui aussi mené à son terme avant que la ville ne soit véritablement habitable, ce qui prête à penser que la construction de la cathédrale n'aurait été qu'une façade pour une construction encore plus démesurée située sous terre.
An 896 à 1143 - Les sorciers de Dainsbourg
Alors que les cités religieuses décident de purger leur population, et celle des cités alentours, du mal qui les ronge, Dainsbourg donne personnellement la chasse aux Portebrumes et au Treizième Cercle, laissant un moindre répit aux savants et intellectuels. Le bilan n'en est pas moins lourd, devant une chasse aux sorcières aussi injuste qu'efficace, car la délation est une preuve suffisante pour les inquisiteurs qui n'hésitent pas à brûler et pendre tous les profils suspects. On considère généralement que le catalyseur de l'inquisition dainsbourgeoise aurait été le meurtre en série de plus d'une centaine de prêtres dans des conditions similaires de l'an 894 à l'an 1006, imputés au Treizième Cercle en raison de leur signature rituelle des crimes.
An 1272 à 1566 - La fuite en avant
Plutôt que de s'excuser comme Aramila ou de se murer dans le déni comme Sancta, Dainsbourg préfère faire profil bas durant les siècles suivant l'Âge Noir. Se montrant davantage ouvert, mais pas trop, le Saint-Siège marche sur des oeufs pour se faire oublier et mise sur les politiques sociales et la bienveillance pour se redonner une image de cité exemplaire. Contre toute attente, cela fonctionne et les horreurs de jadis sombrent peu à peu dans l'oubli alors que la population dainsbourgeoise est reconnue comme particulièrement unie et généreuse. Mais aussi bien les Portebrumes que le Treizième Cercle n'ont pas oublié eux et de temps à autre des attentats viennent marquer les esprits, rappelant les moments les plus sombres de l'Histoire.
An 1634 à 1780 - Les enfers technologiques
Se vantant d'être les héritiers de l'histoire, les archevêques de Dainsbourg mettent en garde leurs cités voisines sur l'utilisation de nouvelles technologies aux effets secondaires peu connus. La Haute Cité rejette en bloc l'utilisation du Myste comme du pétrole et n'adhère pas du tout aux prémices de la robotique. Bien que portant au loin, la voix du Saint-Siège peine à faire preuve d'autorité et les mises en garde ne sont pas écoutées. C'est la première fois qu'une ligne de front semble démarquer les deux principales mouvances du millénaire de façon quasi égale : la science d'Opale et Epistopoli contre la religion de Dainsbourg et Aramila.
An 1853 à 1859 - Les guerres d'Aramila
Malgré ses beaux discours et son alliance réaffirmée à multiples reprises, Dainsbourg peine à mobiliser suffisamment d'hommes ou d'armes pour venir en aide à sa jumelle. L'impuissance de la cité religieuse est profondément marquée lors des guerres aramilannes, ce qui paradoxalement la fragilisera davantage que sa consœur, parvenue à empêcher une victoire totale de l'ennemi, sur le plan politique international pour les décennies à suivre.
21 Bahlam 1870 - La chanson de Dainsbourg
Ce qui commença avec une petite brume perdue dans la ville se finira dans un véritable bain de sang, alors que des centaines de milliers de dainsbourgeois sont déclarés disparus ou morts suite à la submersion de la Haute Cité sous la Brume. Le monde entier est sous le choc et la peur s'installe ; dans les tavernes, les bardes n'ont de cesse de chanter le désespoir des survivants. Cet évènement marque un tournant dans l'histoire d'Uhr et l'avènement d'un nouvel âge : celui de la Vérité.