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À la croisée des chemins

À la croisée des chemins Brandw10
Sam 10 Déc - 16:46

Éole Miklanta

Xandrie / Citoyenne

32 ans / 1868
Humaine / Femme
Hameau près d'Oman
Hétérosexuelle / elle
Tailleuse
“Canal”, par Z.W. Gu

Description


Dans une petite maison discrète, facile à manquer si l’on n’y prête pas attention de par les habitations voisines formant le coin d’une ruelle peu fréquentée, une femme d’une trentaine d’années se tient debout, un bras appuyé contre la seule fenêtre de son logement. Ses yeux fatigués, aux iris habituellement gris clair, s’étaient posés sur les passants de la rue animée la plus proche, avant de se perdre au loin, haut dans le ciel de la capitale, hors d’atteinte. Les paupières lourdes, Éole laissa sa tête pencher vers l’avant, son front contre la matière rugueuse de sa chemise à manches longues, et s’accorda quelques minutes de repos et un soupir quasi inaudible. Plus tard, se dit-elle.

Les joues creuses, mince et modérément musclée, la citoyenne de Xandrie se force à ignorer les réclamations de son ventre mécontent, envieux de ceux qui reçoivent des traitements de faveur ou bénéficient d’un simple régime standard pour un être humain. Malheureusement pour lui et sa propriétaire, ces circonstances n'ont rien d'une nouveauté : sans pour autant parler de grande pauvreté, Éole n’est jamais vraiment tranquille quant à sa situation financière, si bien que son budget dédié à la nourriture est étroitement surveillé. Rares sont donc les fois où la xandrienne a mangé à satiété, et il lui arrive même d’avoir des vertiges lui rappelant qu’il y a des limites à ne pas franchir.

Lorsqu’elle refait surface, son regard est vif et ses poings serrés avec détermination. Derrière elle, son habitat faiblement éclairé, faisant également office d’atelier, est de loin le lieu qu’elle fréquente le plus chaque semaine, autant pour des raisons professionnelles que personnelles. Sa bulle protectrice, un espace où elle sent pleinement maîtresse des événements et de sa vie, contraste avec la dangerosité du monde qui s’étend de l’autre côté de sa porte verrouillée : et elle le sait, car elle en a déjà fait les frais. À présent, chacune de ses sorties est effectuée à marche rapide ou au pas de course, qu’elle se rende au marché, voie ses fournisseurs ou fasse un tour à la caserne : la jeune femme ne prend alors que le strict nécessaire, mais suffisamment pour être protégée et dissimuler son visage des individus mal intentionnés. En parallèle et depuis qu’elle les a fait couper, ses cheveux châtains mi-courts contribuent à réduire l’attention qui lui est portée.

Interagir avec la tailleuse n’est pas très compliqué, mais celui ou celle concerné(e) ne manquera pas de discerner le côté taciturne et réservé d’Éole, souligné par son malaise dans un environnement décidément trop étranger. Il s’agit pourtant d’une personne curieuse, faisant preuve de bonté, qui abaisse ses barrières avec précaution et après mûre réflexion. Peu mise en valeur de par son comportement et son allure, les événements récents l’ont poussée à envisager des changements radicaux, à voir son existence sous un angle différent.

Habiletés et pouvoirs


À sa connaissance, Éole ne possède pas de pouvoir particulier, et cette médiocrité la frustre. Elle n’avouera pas qu’elle est jalouse de ceux qui en ont, sauf si son interlocuteur insiste. Son souhait intime de maîtriser une forme de magie la poursuit jusqu’à dans ses rêves, mais elle serait bien incapable de dire ce qui lui serait vraiment utile. Un jour peut-être, si fortune il y a, elle dépensera sans compter pour s’approprier un pouvoir qui lui permettra de briller. Cela dit, l’artisane est consciente d’attribuer trop d’importance aux capacités rares, même mineures : au fond, elle sait que d’autres facteurs, comme le travail, l’intelligence, la chance et l’opportunisme, seront de bien meilleurs atouts pour sortir du lot, se démarquer. Et si ce n’est pas la popularité qu’elle recherche et qui l’attend, c’est plutôt le sentiment de se sentir utile, demandée, qui la rendrait fière et satisfaite d’elle.

Parfois, les conditions ne sont pas réunies pour qu’une faculté se manifeste clairement. Souvent préoccupée et mal nourrie, l’état de santé actuel d’Éole l’empêche de s'estimer en pleine possession de ses moyens. Et si elle détenait un potentiel caché, en sommeil ou tout simplement non détecté ?

Outre les maigres protections en cuir confectionnées dans son atelier, l’humaine de trente-deux ans s’équipe systématiquement d’une lame fine et longue, semblable à une rapière moins décorée, et d’une vieille dague lorsqu’elle quitte son domicile.

Jusqu’à présent, elle n’a jamais eu à prendre les armes pour blesser ou tuer autrui, bien qu’elle ait glissé ces dernières hors de leurs fourreaux à de multiples occasions pour s’entraîner et défendre son honneur ou sa peau.

Biographie


Née en 1868 dans un hameau au sud du lac Oman, Éole est issue d’un milieu modeste, voire tout bonnement pauvre. Son père, meunier, et sa mère, cuisinière dans une auberge, ont eu une autre fille avant elle, Célia, de six ans son aînée. Puis, à deux reprises, la famille Miklanta croit qu’elle va s’agrandir de nouveau, avant que le malheur ne les touche sans pitié : le premier fils ne passe pas le premier hiver, tandis qu’une fausse couche a raison du second. Encore jeune à cette époque, Éole est bouleversée par ces coups du sort, accablant un élément extérieur, un « personnage malveillant », d’être à l’origine de ces pertes douloureuses. Elle se sent dépossédée d’un petit être qu’elle aurait chéri et voulu accompagner. La répétition n’arrange rien, développant au contraire la sensation de manque qu’elle éprouve au quotidien lorsque ses parents ne peuvent s’occuper d’elle. Célia compense à sa façon dans un coin de l’arrière-cuisine, certaines fois en vain.

Une décennie plus tard, lorsqu’elle annonce partir chercher du travail à proximité des raffineries et des centrales de traitement de la Brume, la sœur cadette abandonne Éole, livrée à une solitude qu’elle arrive difficilement à gérer. Le fantôme de son premier frère la traumatise, une tristesse parfois infinie la submergeant, et des « pourquoi ? » murmurés se mêlent aux reniflements et hoquets d’une petite fille perdue, inconsolable. Nombre d’adultes lui fournissent des réponses, mais aucune d’elles ne lui apporte la tranquillité d’esprit que ses parents espéraient. Sa mère lui enseigne alors les bases de la couture pour l’occuper, détourner ses pensées, l’aider à se concentrer sur des problématiques réelles en attendant d’avoir l’âge et la maturité nécessaires pour travailler, et cette initiative porte ses fruits.

À vingt-et-un ans, Éole suit les conseils de son entourage et quitte le hameau à son tour. La stabilité psychologique qui lui faisait défaut lors des quinze premières années de sa vie semble construite, et, bien que cela représente une autre épreuve, on lui suggère d’explorer un peu le monde, de se fortifier loin de son passé et des souvenirs forts qui lui sont associés. Contre toute attente, une fois arrivée sur la route principale du Val d’Oman, la jeune femme tourne le dos à la ville éponyme, laisse la région Doucerive sur sa gauche et s’engouffre dans les bois de Mesnon avec une pointe d’inconscience, comme si elle souhaite évaluer la bonne fortune de sa nouvelle vie. Elle atteint Xandrie, non sans frayeurs mais indemne, et décide d’y vivre quelque temps.

En l’an 1900, la benjamine Miklanta évolue toujours dans la capitale, pleinement lancée dans une carrière d’artisane risquée, sans réelle formation. Elle travaille avec différents textiles et cuirs pour concevoir des vêtements et armures en mettant l’accent sur le fonctionnel au détriment de l’esthétique. Éole répète qu’elle n’aspire pas à la création d’articles de luxe, mais elle dit peut-être cela car les matériaux rares et précieux sont hors de portée pour elle. Elle remercie les quelques clients réguliers qui lui permettent de vivre, d’avoir un toit, surtout en cette période étrange où des engrenages importants, historiques selon certains, se mettent en branle. Parmi tous les signes précurseurs de cette transition, la perte d’un tiers de ses fournisseurs l’inquiète particulièrement : désintéressés par les matériaux simples et traditionnels, moins clinquants que ceux utilisés dans la conception d’articles inspirés de la puissance d’Opale et exploitant les technologies avancées de celle-ci, les approvisionneurs suivent les tendances en accordant leurs ressources aux opportunistes progressistes. Éole est clairement face à un dilemme qui consomme chez elle beaucoup d’énergie, avec d’un côté une curiosité non feinte pour les merveilles provenant des contrées voisines, et de l’autre un conservatisme qui la rassure, qui ne l’oblige pas à s’adapter, à perdre ce qu’elle maîtrise à peu près.

Un nouveau vent souffle dans les rues de la capitale, et les convictions d’Éole s’effritent. Le doute s’est insinué en elle, fragilisée par de rudes conditions de vie.

Éole a récemment pris la décision de changer certaines choses, notamment de s’endurcir, physiquement et mentalement, et de gagner en assurance. Pour cela, elle apprend à se défendre avec des armes de corps-à-corps correspondant à sa morphologie, principalement pour livrer une lutte féroce aux menaces les plus courantes de son environnement proche. En dehors de son espace privé, elle s’est toujours sentie faible et sans défense, adoptant constamment un comportement de fuite qui l’exaspère plus que tout aujourd’hui. L’heure du changement a sonné, marqué par une volonté affirmée de ne plus subir : finie l’asphyxie à longueur de journée dans sa sombre maison surchargée, finis la pauvreté et son impact sur sa santé, finie son incapacité à s’adapter au monde et aux profondes transformations qui s’opèrent dans l’ombre.

Après une demi-douzaine de visites dans l’une des casernes de la capitale, la jeune femme se demande si une reconversion dans le domaine militaire ne serait finalement pas une mauvaise idée, car synonyme d’avantages non négligeables pour une personne de son milieu. Lorsque sa main serre le manche d’une arme factice, face au mannequin ou un partenaire d’entraînement, une autre facette de sa personnalité prend le dessus… et le bien-être qu’elle ressent à ce moment-là l’intrigue. Étonnamment revigorée après ses sessions, elle replonge dans ses patrons, commandes et projets avec un œil nouveau, assoiffée de créations originales, de matériaux exotiques et de sommes rondelettes pour s’extraire de la pauvreté qu’elle côtoie depuis toujours.
Un condensé de bonne humeur / il

Clément, 30 ans, traducteur technique. Je ne suis pas allé sur un forum RP depuis... quinze ans, peut-être ? Mais depuis peu, j'ai à nouveau envie d'écrire, et si possible avec d'autres ! En plus, vous m'avez l'air super sympa et inspirés, ça me pousse clairement à m'investir dans ce projet :D Plusieurs passions et centres d'intérêt (musique, sport, F1, worldbuilding), on aura l'occasion d'en parler sur Discord :p



Dernière édition par Éole Miklanta le Dim 11 Déc - 0:25, édité 3 fois
Sam 10 Déc - 20:02
Oh Maaah déjà +1 pour l'art de Z.W. Gu

La petite artisane (toujours un bon choix, ça) pas trop farouche, couplée avec la soif de sang que l'on sent poindre, hum, ça promet !!
Un peu d'ambition, on veut pouvoir porter du Miklan avant le siècle prochain ;)

N'oublies pas de passer signaler ta fiche une fois qu'elle sera bouclée :3 (sinon la team de validation risque de te faire attendre)

Bienvenue sur Astrebrume, et bonne reprise de service \o/
Sam 10 Déc - 22:43
Hello, merci pour le retour :)
Je suis plutôt du genre à partir d'un personnage banal, qui paye pas de mine du tout, mais qui va s'élever au fil du temps et libérer toute sa puissance une fois en confiance.
(Sauf que là... j'ai peur d'avoir beaucoup trop de retard par rapport aux autres ahah.)

J'ai prévu de signaler ma fiche ce soir, je voulais juste faire une relecture finale avec du recul, à froid.
Merci encore !

Dim 11 Déc - 18:53

À la croisée des chemins...

...elle taillera sa route à la main

C'est une bien chouette présentation que voilà ! Un personnage tout en simplicité, mais rempli de potentiel, avec un équilibre psychologique décrit avec beaucoup de finesse. On la sent déterminée à prendre sa vie en main, j'ai bien hâte de voir comment évoluera cette jolie artisane. Ta plume est d'ailleurs très agréable à lire. Aucun problème dans cette présentation alors officiellement, bienvenue sur le forum ! Un admin passera sous peu t'attribuer tes couleurs.

Rang : Citoyenne
Affinité : 5 PA
Astra : +200 Astra

La suite logique

Avant d'aller RP, assure toi de bien recenser ton avatar pour que personne ne te le prenne. Si tu ne sais pas avec qui commencer, tu peux toujours faire une recherche de partenaires ou répondre à celles en cours. Accessoirement, tu peux aussi poster ta fiche pour récapituler tes liens, ta chronologie, tes possessions...