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comme une plume ~ alae

comme une plume ~ alae Brandw10
Mer 2 Nov - 2:19

Alae

Contade / Vagabond

Quelque 400 ans / Né la veille d’une nouvelle lune de Bahlam
Grigori - Eshim / Masculin
Royaume des Grigoris
Pansexuel / Il
Aucun/Veilleur

Description

Le revoilà! Malgré l’excitation, la vieillarde ne démord pas de sa prise, l’orbite de son œil droit fermement appuyé contre l’oculaire de sa longue-vue. Son oiseau de malheur, il est là, tout petit mais bien visible. Il s’est détaché d’une volée de migrateurs au plumage immaculé et pique en flèche vers le sol. Des voix surgissent dans la chambre, mais la grand-mère ne leur prête pas la moindre attention. Ou plutôt, elle balbutie quelque non-sens dans une tentative de les faire taire, ou pour justifier son impulsion soudaine. Elle n’en sait rien, car tout son corps et ses sens tendent vers un échantillon de ciel sur fond duquel se découpe le corps gracile et allongé d’une créature lumineuse. Une larme qu’elle s’évertuait à retenir lui échappe et brouille sa vision. Elle parvient tout de même à saisir l’instant où le volatile atterrit. Le pivot soudain de ses extraordinaires ailes, le balancement de son corps qui se retrouve aussitôt à la verticale, et doucement, ses pieds qui touchent terre. Elle s’autorise un clignement de paupière. Il est toujours là lorsqu’elle rouvre l’œil. Il semble chercher quelque chose, puis au pas de course, disparait dans un boisé. La vieillarde repose avec précaution sa longue-vue sur sa table de chevet et baisse les yeux vers ses mains qu’elle a jointes sur la courte-pointe sous laquelle elle repose. Autour d’elle, la vie reprend. On la cajole, on referme la fenêtre tout près de laquelle elle a insisté pour qu’on installe son lit. Au bout d’un moment, on la quitte en lui souhaitant de passer une bonne nuit. Sans le savoir, pour la dernière fois, on l’embrasse.

Bien qu’elle n’ait que la peau et les os pour la soutenir, son pas manque de légèreté. La nuit est jeune, contrairement à elle, songe la vieille en resserrant sur ses maigres épaules l’épais manteau de fourrure de son défunt mari. Voilà un moment déjà qu’elle erre à la lisière de la petite forêt, qu’elle la scrute et, à force, qu’elle manque perdre pied. Elle se fatigue. C’est à peine si elle ne sent pas déjà l’haleine froide de la mort sur sa nuque.

— Ne me dis pas que tu laisseras mourir une vieille dame toute seule!

La forêt frissonne. Pourtant, son souffle tantôt froid semble s’être réchauffé. La vieille sursaute en se retournant, des bras la rattrapent et l’empêchent de tomber. Il est grand, plus grand encore qu’elle se l’imaginait, et une lumière vacillante émane de lui, semblable au halo d’une chandelle qui tire à sa fin. Lui? Oui, mais il est beau comme une fleur rare et singulière. Comme un enfant, il lui sourit, son regard brillant.

— Je crois… Je crois que je n’ai jamais vu un humain aussi vieux que vous. Lance-t-il, ravi, dans une langue dont elle reconnait bel et bien les mots, mais dont l’intonation chantante la surprend un peu.

Elle éclate de rire en se déprenant gentiment de leur embrassade improvisée.

Pour une fois, la seule qu’ils auront, ils prennent le temps. Installés devant un feu timide, ils se font face. Elle lui confie l’avoir aperçu il y a plusieurs années, en Bahlam 1870 plus exactement, à peu près ici. Dainsbourg venait de disparaître et lui avait surgit des nuages comme un oiseau fou. En vain, elle avait tenté de le retrouver. Il est désolé. Elle secoue la tête et lui demande si elle peut réaliser son portrait. Il hausse longtemps les sourcils avant d’acquiescer d’un lent hochement de tête. La vieille sort alors un calepin rabougri et une rognure de crayon d’une poche de son manteau.

La nuit baille quelques fois avant que la portraitiste finisse par tendre son œuvre à son modèle.

Il met un moment à s’y reconnaître. Il y devine d’abord ses complices migrateurs des dernières années. Quelque chose dans la ligne allongée de la nuque, et puis ce visage effilé, presque à la manière d’un bec. Sur la tête ce plumage blême, frisotté comme le duvet d’un oisillon. Il n’y a que les yeux qui le trahissent réellement. Trop grands, trop bleus… Même à travers le filtre de l’oubli, on leur devine la fatigue et la sagesse silencieuse d’un innocent. Il retourne la feuille dans sa main. On peut lire en plein centre du verso ces quatre lettres gracieusement attachées les unes aux autres : Alae. Il ne dit rien et ne cille pas, mais son âme s’incline, reconnaissante. Un visage, un nom… Ne manque plus qu’une histoire à raconter.

Habiletés et pouvoirs

Plumes - « Si ce n’était de leur indigne teinte laiteuse, mes ailes auraient fait des envieux. Leur grande envergure et la densité de leur plumage m’en font de fiables et solides voiles. Et comme le vol, plus qu’une plate aptitude ou qu’un moyen de fuir parmi d’autres, m’est devenu une discipline, c’est sans rougir que j’affirme être passé maître en vrilles et autres prouesses de voltige, et être en mesure d’atteindre une vitesse à laquelle tous les Grigoris, Eshims ou Erelims, ne goûteront probablement pas de leur vivant. »

Fourrure - « C’est comme si elle me l’avait offert. Elle ou la mort, quelle différence? Les deux, en fait. Voilà. Ensemble, elles m’ont fait don d’un lourd manteau dont l’épaisse fourrure noire s’apparente à celle d’un ours, ou de loups. Suffisamment large et long pour que mes ailes puissent s'y faire discrètes. »

Biographie

Vous ne trouverez pas d’histoire ici. Enfin, pas encore. En revanche, vous trouverez des silences… Longs, si longs parfois que vous les méprendrez peut-être avec la mort. Je plaisante. Et il m’arrive aussi de mentir, je crois. C’est que le temps difforme jusqu’aux mensonges, quand on le laisse s’étirer. Alors entre vérités et mensonges, en toute honnêteté, il se pourrait que je ne sache vous dire. Ou ne le veuille… Ces plus ou moins lointaines images constituées tantôt de visages, tantôt de paysages, ces parfums, ces voix, ces musiques, ces textures qui ont fait cambrer la nuque ou plutôt grimacer... J’entends : tout ce qui tient captif un échantillon de mémoire, ce récit raconté à nous-mêmes. Le plus beau des mensonges. Ou le plus triste des secrets.

Quelque chose dans la collection de regards fuyants et désapprobateurs, quelque chose dans l’absence, aussi, m’a toujours indiqué que le mauvais sort avait fait de moi l’un de ses favoris. Mais c’est quelque part dans le bruyant chaos de l’enfance que j’ai réellement saisi pour la première fois la fragilité de mes certitudes. Quand en retour d’une fleur rare offerte, cherchée des jours entiers du lever au coucher du soleil, cueillie avec soin et couvée avec la dévotion des premiers amours, je me vis servir le rire claironnant de la gorge déployée du tout premier être à avoir éveillé ces étranges sentiments en moi. J’avais les ailes blanches, les siennes étaient noires. Je baissai les yeux et ne les remontai, il me semble, que des décennies plus tard.

Le ciel est bon pour les déserteurs. C’est la pensée qui me traversa l’esprit lorsque je regardai par-dessus mon épaule et vis le sourire acéré et tordu que découpaient dans les nuages les sommets des monts qui m’avaient vu naître. Ils étaient déjà loin derrière moi et je m’en éloignerais encore davantage, à tel point qu’il m’arriverait de voir s’écouler plusieurs années sans en redessiner de mémoire les contours, les versants et leurs horizons.

Lost

Un craquement sec et une douleur subite me ramènent à moi. Je crache et un amas de chair et d’os s’écrase entre mes pieds sur une terre aride. Je suis accroupi au milieu d’un groupe de charognards au plumage noir. Au milieu de nous gît la carcasse en lambeaux d’une énorme et inidentifiable bête. Je crache de plus bel, vomis presque, et me redresse lentement. Les imposants volatiles tendent leur cou et inclinent leur tête chauve afin de darder sur moi un œil interrogateur. Mais ils ne s’attardent guère, et comme dans un haussement d’épaules, ils s’en remettent tout bonnement à leur festin. Je tends mes ailes et d’un bond, me propulse de toute mes forces vers le ciel afin de m’effacer de cet étrange tableau.
De loin, j’admire les colonnes de fumées monter vers le ciel. Lentement, au fil de migrations, je vois se défaire puis se refaire le visage de leur cité. Je les vois ériger ces étranges et massifs monuments en remplacement des temples brûlés. Comme s’ils cherchaient encore, autrement, à atteindre le ciel. À observer davantage, j’en viens à douter qu’ils y parviendront avec cette immonde nuée grise qui s’est entichée d’eux.
Je les appelle les Fous car ils le sont. Fous de se jeter tête première dans les eaux noires quand l’instant d’avant ils planaient patiemment dans le ciel. J’étudie leur vol et le fin maniement de leurs ailes longilignes. Ils glissent au-dessus des flots et surfent sur les vents marins en fendant l’air avec l’impitoyable délicatesse d’une lame de scalpel. Sans crier gare, ils effectuent un tournant serré pour entamer une descente, ils piquent droit vers la mer, les ailes d’abord tendues à pleine envergure, et au tout dernier instant, ils replient leurs plumes, et enfin les plaquent complètement contre leur corps effilé afin de percer les eaux en quête d’un repas. Je mettrai des semaines, des mois, peut-être des années à y parvenir, mais je réussirai à mon tour à faire fi des grognements désapprobateurs de la nature et à piquer du nez comme un oiseau Fou.
Je vole haut, très haut, pour mieux voir la terre découpée et divisée en mosaïques, la terre défrichée, organisée, calculée. Sans toujours être belle, elle demeure fascinante. À l’image des miséreux artistes à l’œuvre derrière ces formidables marqueteries. Un poison me chatouille les veines. Curiosité, folie…
J’ouvre les yeux sur une nuit sur laquelle la lune veille en reine, coiffée d’un halo blanc. J’ai cru, ou espéré, avoir rêvé, mais le corps inerte auprès du mien force mon regard sur le monde réel. Immobile, cela dégage néanmoins la chaleur des choses vivantes, et cela respire du souffle lent et délié des inconscients. Lui croira peut-être au rêve lorsqu’à son réveil il posera les yeux sur mon absence, mais je n’ai pas une seconde à perdre. Je les entends venir, leurs cris se rapprochent. Je prends mon envol juste à temps pour me glisser dans les rangs des migrateurs au moment où leurs silhouettes au cou allongé traversent la lune. Mon ombre effleure le corps du dormeur en guise d’adieu.

And found

Mon portrait m’a absorbé suffisamment longtemps pour que les flammes soient réduites à un lit de braise lorsque je détache mon regard de la petite page. Devant moi, la vieille femme n’est plus assise, elle gît devant le feu qui tantôt la réchauffait. Je me lève et m’accroupis près de sa tête, touche sa joue, froide. Je dégage son visage de ses longues mèches grises. Ses yeux entrouverts fixent la nuit. Morte.

— Pauvre vieille, vous saviez…

Je la berce d’un chant que je croyais avoir abandonné à de lointains sommets tout en m’appliquant à la dévêtir de son énorme manteau de fourrure. Elle parait minuscule dans sa robe de nuit, dans son corps décharné et sa peau flétrie presque translucide. Je me redresse et d’un coup, déploie mes ailes. Quelques plumes se détachent et retombent doucement en glissant sur les ténèbres. J’en attrape une et la dépose sur la poitrine de la défunte avant de joindre ses mains dessus. Puis, je couvre mes épaules et ma voilure repliée de la sombre fourrure et à mon tour, m’éclipse, car voici venir l’aube.
  Quoi quoi quoi disent les corbeaux

Ceci est un retour au jeu après une retraite forcée par manque de temps. Le temps est de retour, donc me revoici à tenter de tricoter un personnage. Que j’espère n’être pas trop décousu, bien que décousu soit mon deuxième nom. ._.

Mer 2 Nov - 7:23
Bienvenue, décousu ! o/

C'est une très belle fiche que voilà. J'ai beaucoup aimé ton style et ta façon de présenter ton personnage.
Amuse-toi bien sur Astrebrume ! Il me tarde de suivre les aventures d'Alae.
Mer 2 Nov - 10:11
Ohhh notre premier Grigori !
Bienvenue officiellement sur Astrebrume, j'espère que tu te plairas parmi nous !
Il me semble que tu ne fais pas encore partie de la team des zinzins du Discord ? N'hésite pas à nous rejoindre, on est jontils.
Mer 2 Nov - 10:21
Oh le bel oiseau comme une plume ~ alae 1f423
J'ai beaucoup aimé lire ta fiche, tu as une très belle plume ! (ihih)
Bienvenue, et hâte de Alae voltiger par ici comme une plume ~ alae 1f49c
Mer 2 Nov - 10:26
Hey, bienvenue !

Non je ne passe pas pour ta validation (même si elle ne saurait tarder à tomber hihi). Je ne sais pas si tu as vu mais je suis en train d'écrire une annexe sur les Grigoris, elle n'est pas encore complète et nécessite relecture, mais si tu veux qu'on entre en contact pour en parler, je te mets le lien ici : https://www.astrebrume.com/t198-annexe-sur-les-grigoris

On a prévu de grandes choses en ce qui concerne les races légendaires, elles sont là depuis bien plus longtemps que Uhr et ont un passé distinct. N'hésite pas à rejoindre le discord du forum pour qu'on puisse en parler héhé
Mer 2 Nov - 14:33
Bonjour! Merci! J’ai hâte de jouer de la plume avec vous!

Nimrod, oui, j’ai vu ton Annexe *-*. En fait, je l’ai vue une fois l’écriture de ma présentation quasi terminée (ง ื▿ ื)ว
Mais quand même, ça m’a permis de valider des trucs et de m’assurer de ne pas inventer n’importe quoi. J’ai tenté de rester en terrain vague, quitte à développer en jeu si possible. Je me suis aussi demandé si c’était vraiment nécessaire de me lancer avec un Grigori. Curiosité, folie… Qui sait. J’assume les conséquences et je réécrirai tout s’il le faut!
Et comme j'aurai certainement des questions, notamment sur le rapport à la lune évoqué dans les Factions, je finirai bien par oser me tremper le gros orteil dans le Discord...
Mer 2 Nov - 21:11

Petit ange

Validé trop tôt

Et bah ça c'est une belle présentation dis donc ! L'errance dans la biographie est bien amenée, la description vue de la vieille, qui revient dans le reste de la présentation, j'aime beaucoup. L'inclusion de quelques élèments de lore et de la race des Grigoris est toujours la bienvenue. Une présentation mélancolique et très bien rédigée, équilibrée entre les détails et les omissions. J'ai hâte de voir ce que ça donne en RP !

Un administrateur va très vite venir te donner ta couleur.

Rang : Vagabond
Pouvoir / Arme :  Jouvence ( racial ) - Vol et aura lumineuse
Affinité : 4 PA
Astra : +200 Astra

La suite logique

Avant d'aller RP, assure toi de bien recenser ton avatar pour que personne ne te le prenne. Si tu ne sais pas avec qui commencer, tu peux toujours faire une recherche de partenaires ou répondre à celles en cours. Accessoirement, tu peux aussi poster ta fiche pour récapituler tes liens, ta chronologie, tes possessions...