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so stay with me because (asbel&romance)

so stay with me because (asbel&romance) Brandw10
Mar 7 Jan - 4:00
so stay with me because



  • Des jours d'errance, qui se ressemblent et s'assemblent. Ils sont pourtant différents de ceux de la jeunesse d'Ysold, où il était seul dans cette situation. Désormais, qu'un chemin soit plus ou moins long peut avoir son importance. Il y a parfois des urgences, d'autres fois des besoins, et bien souvent une envie; voir ce que la prochaine ville réserve. Un bon accueil, cela, c'est presque sûr, mais peut-être une quelconque aventure. Aventure avec un grand comme Amour, pour faire rêver Romance. Ou Aventure avec un grand A comme Asbel. Tout simplement.

    Il n'y a pas encore de grand A dans Ysold. Il ne cherche pas forcément à trouver cela, d'ailleurs, préférant suivre ses deux compères dans leur bout de chemin, qu'importe où cela les emportent. Et actuellement, il ne sait pas, Ysold. Il ne sait pas où les vents les déposent. Il est persuadé qu'ils sont proches d'une petite cité, il n'a cessé de leur répéter;

    Je suis déjà venu par ici, la ville était assez jolie.

    Deux jours qu'il espère ne pas se tromper. Deux jours qu'il prive ses camarades d'un repos bien mérité. Où il observe chaque nuit tombée les étoiles, comme si elles allaient lui parler. Un indice sur un lieu. Mais rien. Juste la fatigue qui s'accumule. Cela le rendrait presque bougon, un peu grognon. Alors, il a ce tique. Sa jambe qui tressaute sur place d'impatience, tout en regardant au loin. Le visage serré, ses yeux toujours fatigués.

    Je vous promets qu'on y est presque ...

    Il ne promet jamais, Ysold, il n'aime pas cela. Mais il ne veut pas se faire voir comme poids mort. Il sait, pourtant, que personne ne lui en tiendrait rigueur, mais il a ce sentiment de les trahir. De les décevoir. Il promet, et espère que ce sera vrai.

    Jawn pour EPICODE


    Mer 8 Jan - 11:34
    Les heures s'étiraient paresseusement depuis qu'ils s'étaient séparés de la caravane de marchands. A la surprise générale, Ysold avait insisté pour leur faire prendre une direction différent, affirmant connaître une petite cité des plus agréables. Sur le moment, ses compagnons de voyage avaient accepté l'idée avec joie et après avoir fait leurs adieux à la troupe itinérante, ils s'étaient mis en route de leur côté. Sauf que l'enthousiasme et la promesse d'un lit confortable s'étaient peu à peu vus remplacer par le doute. L'empressement d'Ysold se mua en véritable obstination, au point de leur refuser le repos alors qu'ils entamaient leur troisième journée de marche.

    La fatigue se faisait de plus en plus ressentir, même si celui qui en était le plus affecté demeurait leur guide improvisé lui-même. Asbel jetait des regards en coin à la jeune femme, comme pour tâter le terrain. Etait-il le seul à penser qu'ils tournaient en rond ? Les étendues de sable pouvaient se révéler traîtresses, égarant les malheureux pas suffisamment préparés pour les parcourir. Romance commençait-elle également à regretter leur séparation avec la caravane ? Eux semblaient certains d'atteindre leur destination tandis qu'Ysold... A l'aube de cette nouvelle journée, le rouquin se résolut à intervenir, plus inquiet pour leur état que leur destination.

    « Ysold... Ça fait deux jours que nous marchons sans répit. Romance est fatiguée, toi aussi. On a besoin de se reposer. Nous devrions monter le camp pour aujourd'hui. »

    Prévenant, le garçon avait soufflé ces quelques mots à l'oreille de son aîné, incertain de la manière dont cela serait perçu par ce dernier. Sans oublier l'unique femme du groupe, laquelle pourrait à tout moment prôner tout le contraire de ses affirmations pour simplement s'effondrer quelques mètres plus loin. Et que dire s'ils faisaient soudain une mauvaise rencontre ? Ils n'avaient jamais été des combattants nés mais la fatigue ne les aiderait en rien à faire face.

    « Cette ville dont tu nous rabâches l'existence ne va pas disparaître demain. » tenta-t-il de nouveau, espérant bien faire changer d'avis son interlocuteur.

    Loin de lui l'envie de vexer Ysold ou de freiner leur aventure. Asbel avait à cœur leur bonheur avant toute autre chose mais il avait perçu le changement d'atmosphère au sein de leur groupe. L'épuisement jouait sur leurs états d'esprit respectifs et qui savait ce que la colère leur ferait dire en cas de dispute ?
    Mer 8 Jan - 17:25
    Encore un peu…

    Toujours encore un peu !

    Romance avait arrêté de compter les jours (deux) à errer dans le désert, à suivre Ysold et ses chimères. Ah, comme elle regrettait la compagnie de la troupe itinérante. Ils chantaient, ils dansaient, ils riaient, et ils se reposaient. Le dernier mot était devenu un mythe en l'espace de deux jours. Elle y avait même repéré un doux visage et avait croisé son regard. Puis Ysold avait parlé de cette ville. Aah, comme elle regrettait cette occasion de rencontrer – qui sait ? – l'amour de sa vie ! Au lieu de cela, elle était plus proche d'embrasser le sable de fatigue.

    Ses jambes étaient en coton, la chaleur l'écrasait, et son rêve était de s'écraser dans le lit tout mou – ou tour dur, peu importait – d'une auberge. Non. À la vérité, elle pourrait même dormir à même le sol, sans aucune couche, que cela suffirait aussi. Elle redressa difficilement la tête pour regarder tout autour d'elle, cherchant des yeux un endroit où s'arrêter. S'il le fallait, elle s'arrêterait toute seule et roulerait par terre pour que ses deux amis s'arrêtent aussi. L'amitié, c'était aussi forcer les autres à prendre soin d'eux.

    — Dit, Ysold… c'est presque preeesque ou presque presque ?

    Le dernier mot ayant été dit avec rapidité, signe d'une mesure du temps dans un à peu près douteux, digne d'un enfant chouinant face à un adulte. Elle était épuisée, Asbel aussi. Quant à Ysold, si elle le poussait légèrement, peut-être s'effondrerait-il définitivement dans le sable et s'y enfoncerait-il. N'y tenant plus, Romance s'accroupit au sol, les joues gonflées.

    — J'en peux plus les garçons ! Y'a pas un palmier dans le coin ? J'ai besoin d'une sieste.

    Et eux aussi. Mais on peut pas dire aux garçons qu'ils sont faibles ou fatigués, en général. Les garçons sont censés être super forts. Comme les guerriers dans les contes racontés. Pas vrai ? Mais Romance était une fille. Alors elle allait chouiner et se rouler par terre pour trois.
    Ou comme un enfant capricieux. Au choix.
    Ven 10 Jan - 11:16
    so stay with me because


  • Il voit bien dans leur regard, Ysold, qu'ils ne le croient pas. Même lui sait très bien qu'ils ne trouveront pas cette ville aujourd'hui; et peut-être encore moins demain. Il commence à même se demander s'ils ne s'est pas trompé, mais n'ose pas l'avouer. Si c'était bel et bien le cas, ils le détesteraient sûrement. Alors, le cœur gros, il préfère y croire encore. Espérer. Pour ne pas pleurer.

    Mais il entend bien, dans les mots d'Asbel, qu'il faut s'arrêter. Il comprend bien, dans les actions de Romance, qu'il faut cesser. Et il s'en veut, Ysold, il se sent coupable de les avoir privé d'un toit depuis deux soirs. Il s'en ronge les esprits. Ils doivent le penser fou, ils doivent le détester, mais pas autant qu'il se hait. Il n'ose même pas croiser les yeux de ses compères. Il se refuse, tout simplement, à y trouver une quelconque déception.

    Alors, il doit acquiescer. Ils doivent s'arrêter.

    D'accord ... d'accord.

    Cela lui coûte, Ysold, cela pèse au creux de son ventre, au fond de sa poitrine. Mais il ne peut pas les forcer à continuer. Il ne peut pas les faire souffrir; ô grand jamais il ne pourrait. Alors, il ravale sa fierté, étouffe sa tristesse et prend ce qui lui reste d'amour-propre à deux mains.

    Je vais m'occuper de monter le camp.

    Sous-entendu : pardonnez-moi, laissez-moi le seul le temps de mourir et de revenir à la vie. Ce qui se traduit sur son visage pour une pâleur presque maladive, malgré la chaleur de la journée. Il ne cherche pas son reste, Ysold. Il commence déjà à s'éloigner, pour prendre quelques minutes à se haïr, alors que tout ce qui leur faut pour monter une tente est dans le sac qui est sur son dos.

    Jawn pour EPICODE


    Ven 10 Jan - 14:59
    Avant que le plus vieux du groupe n'ait le temps de prononcer le moindre son face à ses invitations à lever le camp, Romance prit les devants. Son derrière à présent vissé dans le sable, elle affichait un air déterminé à ne pas bouger de là où ils se trouvaient tous les trois jusqu'au prochain lever de soleil. Un sourire amusé flotta sur les lèvres du rouquin. Il s'en doutait dans le fond : derrière ce spectacle un brin enfantin et puéril, la jeune femme s'inquiétait pour eux à sa manière. En revanche, l'amusement s'évanouit devant le peu de réaction que l'attitude de Romance suscita chez leur aîné. Ysold semblait éteint, vidé de tout enthousiasme. L'espace d'un bref instant, Asbel aurait cru – espéré – que le comportement faussement autoritaire de la jeune femme parviendrait à le sortir de cette léthargie dans laquelle il paraissait sombrer doucement mais sûrement.

    « Dis Romance... » commença le garçon en s'asseyant à son tour auprès de son amie. « Tu ne trouves pas qu'Ysold se comporte bizarrement ? »

    Tout en soufflant discrètement à l'oreille de son interlocutrice, le rouquin ne quittait pas du regard la silhouette qui s'éloignait avec le sac contenant la tente qu'il avait promis d'installer pour eux. Songeur, Asbel ramena ses genoux contre sa poitrine avant de passer ses bras autour de ceux-ci. Il ne comprenait pas ce qui rendait leur aîné si abattu. S'étaient-ils perdus pour de bon ? Leur guide improvisé venait-il de le réaliser ? S'en voulait-il ? La dernière interrogation silencieuse n'en était pas véritablement une. Connaissant la personnalité d'Ysold, il devait forcément s'imaginer les pires horreurs.

    « Tu crois qu'on est perdus ? »

    Même lorsque la terrible hypothèse franchit ses lèvres, aucune inquiétude ne s'entendit dans sa voix. Leurs aventures pouvaient bien leur réserver tout le malheur du monde, Asbel était convaincu qu'ils finiraient par s'en sortir s'ils étaient ensemble. Cela avait déjà été le cas par le passé. Ce serait encore le cas à l'avenir. Il ne pouvait en être autrement à ses yeux. Un léger soupir lui échappa et il s'étira longuement.

    « On devrait peut-être lui remonter le moral ? » suggéra-t-il soudain, indécis quant à la manière de procéder.

    En son for intérieur, le désagréable sentiment que chacune de ses tentatives pour débarrasser Ysold de son lourd fardeau était vouée à l'échec, persistait dans son esprit naïf. Pourtant, l'idée s'imposa d'elle-même. Soudaine. Lumineuse. Altruiste. En une fraction de secondes, le garçon était sur ses pieds.

    « Je vais l'aider à monter la tente ! » s'exclama-t-il pour lui-même avant d'interpeller le plus vieux. « Hé Ysold, attends moi, j'arrive pour t'aider ! »

    Parce qu'au fond, il avait trop peur que l'autre s'envole avec sans vouloir se l'avouer.
    Hier à 17:16
    Si elle pensait avoir réussi son coup en apercevant Ysold capituler, elle eut tout de même un pincement au cœur.
    On dirait qu'il portait le poids du monde sur ses épaules ! Elles n'étaient pas frêles – enfin pas dans ses vêtements, et puis elle était sûre qu'ils ne l'étaient pas en vérité – mais ce n'était pas assez suffisant pour porter le monde entier.

    Le visage banc comme un linge, il annonça qu'il allait monter la tente. Romance ne manifesta pas son soulagement ou sa joie, ses sourcils se plissèrent dans une expression soucieuse. Elle n'eut pas le temps de plonger plus profondément dans ses pensées, Asbel la rejoignait sur son boudin ensablé. À sa question, elle haussa les épaules :

    — Oui, ça m'inquiète. Je… je crois qu'il aurait aimé nous la montrer, la ville qu'il chérit tant.

    Il y avait toujours cette lueur au fond de son morne regard, quand il leur parlait de cette ville. Il était impossible qu'elle n'eut pas existé. Romance aurait tant voulu la trouver, elle aussi. Mais ce ne serait pas pour aujourd'hui. Pas tout de suite. Cependant, elle ne désirait pas que ses amis perdent espoir. Juste qu'ils récupèrent tous un peu de leur énergie. À la nouvelle question d'Asbel, Romance bomba le torse :

    — Mais non, on n'est pas perdus ! Tant qu'on est ensemble, on n'est jamais perdus.

    Elle sourit tranquillement, alors qu'elle sentait au fond d'elle-même et dans le regard de son ami qu'il partageait le même avis. Et même Ysold, au loin, en train d'ouvrir son sac, il devait penser la même chose ! Elle avait tellement envie de le serrer dans ses bras pour le réconforter et lui montrer combien elle aimait juste que le destin l'ait mis sur sa route, et que, peu importait ce qu'il faisait, il serait toujours son étoile.

    Romance hocha la tête à l'entente de la suggestion d'Asbel. Elle le laissa se lever en premier et appeler Ysold, à quelques mètres d'eux. Elle se leva à son tour et suivit Asbel vers leur ami maussade.

    — Moi aussi, j'arrive, Ysold ! On ira plus vite à trois !

    Bon, ça, c'était pas sûr. Des fois, il y en avait toujours un (elle) pour se tromper d'endroit où planter le piquet, et même pour accrocher correctement les pans de la tente. Mais pour l'ambiance, cette personne assurait ! Romance se pencha par dessus le matériel à disposition :

    — Dit moi quoi faire, Ysold !

    Elle ferait de son mieux, promis.