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Les griffes d'Opales sont partout (PV Ekatarina)

Les griffes d'Opales sont partout (PV Ekatarina) Brandw10
Mer 1 Jan - 5:26







Un repos mérité


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."




Une journée ordinaire pouvait parfois virer au drame pour les simples habitants des villages environnants. Alexia observait, d’un regard désolé, le carnage causé par l’effondrement d’un échafaudage. Les ouvriers, visiblement en train de reconstruire la devanture d’une maison, avaient utilisé du matériel usé et mal entretenu, qui avait cédé sous leur poids. Tandis que les hommes appelaient à l’aide, Alexia soupira. Elle détacha une lanière en cuir accrochée à sa ceinture et se fit rapidement une queue de cheval en s’approchant.

D’une voix claire et forte, bien que teintée d’incertitude, elle s’adressa aux villageois qui tentaient de dégager les blessés des décombres.

— Je suis médecin, et je m’appelle Alexia. J’aimerais vous aider, si vous le souhaitez.

Les villageois hésitèrent, mais finirent par accepter l’aide de la jeune renarde. Avec leur appui, elle organisa rapidement un périmètre de triage des blessés et fut assistée dans cette tâche par l’apothicaire du village, un homme étrange qui vantait les mérites de concoctions miraculeuses censées tout guérir. Bien qu’Alexia utilisât elle-même des remèdes naturels, elle se méfiait des charlatans de ce genre. Elle l’écouta poliment, mais sans chercher à en savoir davantage.

Il fallut bien une heure pour achever le triage des blessés. Le bilan était lourd : un mort, cinq blessés graves, et dix blessés légers. La plupart des victimes souffraient de blessures mineures, causées par des éclats de l’échafaudage qui s’était brisé.

Alexia entama alors son travail, s’installant dans la tente que les villageois avaient montée pour l’occasion. Fractures multiples, organes perforés pour certains, et une colonne vertébrale brisée pour l’un des ouvriers : ce dernier, probablement, ne remarcherait jamais. Malgré tout, après plusieurs heures de soins intensifs, elle réussit à sauver tous ceux qui pouvaient l’être.

À la fin de cette éprouvante journée, le maire du village vint la remercier chaleureusement. En signe de gratitude, il lui offrit une petite somme d’argent, ainsi que le gîte et le couvert pour aussi longtemps qu’elle le souhaiterait. Alexia, fatiguée mais sincère, lui répondit avec un sourire chaleureux :

— C’est vraiment gentil de votre part. Je vous assure que c’était un plaisir de vous aider. J’accepte avec reconnaissance cette rétribution, bien qu’elle n’ait rien de nécessaire.

Une fois la situation stabilisée, Alexia profita du calme dans la tente pour nettoyer ses instruments et savourer un rare moment de tranquillité. Après ces longues heures de travail acharné, elle ne ressentait ni faim ni fatigue, seulement la satisfaction d’avoir accompli son devoir. Elle était heureuse.

Alors que le soleil se couchait paresseusement à l’horizon, Alexia ne remarqua pas l’arrivée, non loin de sa tente, d’une femme qui la cherchait. Une femme qu’elle ne connaissait pas, venue d’un monde qui lui était totalement étranger. Et à quoi ressemblerait-elle aux yeux de cette inconnue ? Ses cheveux attachés à la va-vite, un tablier blanc sur sa robe modeste, typique de son village natal... Pour l’instant, elle ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver.



©Codage by Littleelda from Never Utopia

Ven 3 Jan - 0:58
Le savoir, c'est le pouvoir. D'un côté, oui, la surveillance est ton job, de l'autre tu ne t'es jamais privée d'atteindre un poste au conseil pour écouter toutes les rumeurs d'Opale et des alentours. Il faut toujours surveiller les mouvements des adversaires, mais surtout de tes "alliés". Car la ou il y a des opportunités (ou du danger), il faut être la première a foncer dessus. Certains considèrent que les talents en dehors d'Opale sont inexistants, et ils ont bien tord. Au pire ce sont toujours de bon esclave moderne. Il n'y a pas de petit profit. Et de toute manière la plupart mourront avant toi. On ne bâtit pas un empire en étant sympathique.

Mais voilà une  bien longue manière de dire qu'une personne - si elle est réelle - a attiré ton attention. Si ce ne sont que des dires, certains risquent de te servir de repas, mais tu t'égares. Car s'il peut sembler bizarre pour une personne telle que toi, dirigeante de la puissance industrielle du monde, de t'intéresser a la médecine, c'est un choix plus que délibéré. C'est une carte en plus dans ton jeu... et un intérêt personnel également. Une histoire de bras.
Tu auras préféré que la miss soit plus proche de la ville, et non au milieu de nulle part chez les ploucs (même si c'est relatif), mais ça pourrait être pire. Dans les bonnes nouvelles, les descriptions que l'on t'a données sont exactes. Une tente, comme prévue. À l'intérieur, une personne.  Une Zoan. Certains la trouveraient jolie. Dommage, ça ne fonctionne pas vraiment avec toi.

"Bonjour Alexia."  

Certains posent des questions pour s'assurer de l'identité des autres. Tu préfères affirmer les choses.

"Je viens pour discuter. De bonnes choses, bien évidemment."  

Simple et efficace. La pauvre.
Ven 3 Jan - 12:22







Les griffes d'Opale


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."




Alexia continuait de nettoyer ses instruments avec délicatesse et attention. C'était l'une des tâches les plus importantes après avoir soigné autant de personnes. Elle exécutait ce rituel presque mécaniquement, fredonnant un air de sa jeunesse tout en nettoyant soigneusement les outils. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas la personne entrer dans la tente, ce qui expliqua sa surprise lorsqu'une voix l'interpella de manière tout à fait naturelle.

La renarde poussa une exclamation de surprise et se retourna vivement, laissant tomber un scalpel au sol. Portant une main à son cœur, elle repoussa nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille tout en observant la personne qui venait d’entrer.


— Pardon, vous m'avez surprise.

Son regard fut attiré, l’espace d’un instant, par le bras inhabituel de la femme qui se dressait devant elle. Cependant, elle reporta rapidement son attention sur son invitée. À en juger par la qualité de ses vêtements, ce n’était pas n’importe qui. Elle semblait âgée, et son bras — du moins ce qu’Alexia pouvait voir dépasser de sa manche — semblait fait d'acier. Une prothèse ? C’était la première fois qu’elle en voyait une.

Non pas qu’elle ignorait leur existence, mais son maître avait toujours été très vague sur le sujet. Dans les villages qu’elle traversait, personne n’avait suffisamment d’argent pour s’en faire poser une. Tout ce qu’elle savait, c’est que ces dispositifs coûtaient une fortune, qu’ils ne pouvaient être installés que par des professionnels hautement qualifiés, et qu’ils entraînaient de graves effets secondaires. Un lourd prix à payer...

Reprenant son calme après sa frayeur, Alexia offrit tout de même un sourire à son interlocutrice.


— C’est bien moi. Hum… J’étais en train de nettoyer mes instruments, mais je suppose que cela peut attendre quelques minutes.

Elle se pencha pour ramasser le scalpel souillé qu’elle déposa avec précaution sur la table où reposaient ses autres outils. Elle en profita pour détacher ses cheveux et retirer son tablier. Visiblement, la femme n’était pas blessée et semblait vouloir discuter. Alexia ignorait encore pourquoi, mais une étrange sensation de crainte s’insinua en elle. Cette personne, avec son regard froid et calculateur, lui donnait la chair de poule.

— Vous vouliez me parler ? Très bien, que puis-je faire pour vous ? Et si je puis me permettre, qui vous a donné mon nom ?

La question n’était pas anodine. Ses bonnes actions avaient-elles été remarquées ? Certes, il était rare d’agir comme elle le faisait, mais de là à attirer une personne d’une telle importance… C’était étrange.

Alexia n’était pas encore certaine du statut de cette femme, mais tout en elle trahissait une prestance hors du commun, une aura impressionnante rarement atteinte ici-bas.





©Codage by Littleelda from Never Utopia

Dim 5 Jan - 3:59
Bien sûr que tu l'as surprise. C'était le but. Les réactions ne sont véritables que sous la surprise. Ceci permet de voir la capacité d'adaptation et de préparation, sans parler du fait que tu gardes l'initiative.
Où que tu es sadique. Au choix. Ou un encore un peu des deux, sans aucun doute.

"Mes excuses, miss."

Malgré ton respirateur, le sarcasme est clair. Tout est planifié de ton côté. Du moins c'est ce que tu veux laisser croire. Les impressions sont souvent bien plus importantes que la vérité. Il s'avère que les premières impressions sont ta spécialité, et celles négatives ne le sont jamais vraiment. Il faut simplement savoir les utiliser.

"Faite donc, je ne suis pas pressée. Les instruments d'un bon docteur doivent toujours être bien entretenus."

Non, ça n'est pas moqueur. Tu connais le monde de la médecine - mais bien moins que la spécialiste en face de toi -, tu attends de la rigueur et de bonnes pratiques en tout temps. La perfection est une habitude, et tu l'exiges.

"La liste des personnes que vous avez aidées est longue."

Un semblant de réponse. Ça n'est pas comme si tu as besoin d'expliquer le reste. Si elle ne peut pas le deviner, c'est qu'elle ne vaut pas le coup. Impitoyable, on a dit.

"Vous êtes souvent sur les routes, je me trompe ? Ça n'est pas tout les jours que l'on voit des Zoan dans le coin. Votre maitre en est un également ?"

Les premières questions, le pied dans la porte pour ouvrir aux interrogations bien plus intéressantes.
Dim 5 Jan - 10:11







Question réponse


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."




Alexia avait immédiatement perçu le sarcasme dans la voix de son interlocutrice. Le ton tranchant, presque moqueur, était impossible à ignorer. Pourtant, elle choisit de ne pas relever, préférant éviter tout affrontement inutile. Elle avait appris, à force d’expérience, que répondre à ce genre de piques ne faisait souvent qu’aggraver les choses. Mais cette retenue lui demandait un effort : chaque fibre de son être était en alerte, tendue comme la corde d’un arc.

L’atmosphère sous la tente s’était sensiblement alourdie depuis l’arrivée de cette femme. Une véritable force de la nature. Tout en elle imposait le respect et la méfiance : sa posture rigide, sa démarche assurée, ses yeux perçants qui semblaient voir bien au-delà des apparences. Alexia avait déjà croisé des individus intimidants, mais cette femme-là dégageait quelque chose de différent, presque surnaturel. Une aura écrasante de charisme mêlé à une suprématie froide et calculatrice.

Elle sentit son instinct de renarde s’agiter en elle, un mélange d’inquiétude et de vigilance. D’un mouvement discret, elle jeta un coup d’œil à Ekaterina, mais évita de croiser son regard trop longtemps, de peur d’y voir une lueur qui confirmerait ses craintes.

Choisissant d’ignorer la remarque acerbe de son interlocutrice sur ses outils, Alexia les abandonna sur le bureau. Le simple fait de les toucher sous ce regard inquisiteur lui semblait incongru, presque impensable. Ces objets, habituellement un prolongement naturel de son être lorsqu’elle travaillait, lui paraissaient soudain dérisoires. Son rituel quotidien, qui lui permettait de retrouver son calme et de se concentrer, devenait impossible à poursuivre en présence d’une inconnue qui la mettait autant sur la défensive.

Tentant malgré tout de retrouver un semblant de contenance, Alexia esquissa un sourire, mince et fragile, et répondit d’une voix posée, bien qu’un peu tremblante :


— Je refuse de laisser des gens souffrir sous prétexte qu’ils n’ont pas les moyens de se payer les services d’un éminent docteur issu des grandes cités. La santé ne devrait jamais être un privilège monnayé, et la vie ne devrait jamais être abrégée simplement parce qu’une personne est pauvre.

Ces mots, qu’elle avait prononcés avec sincérité, venaient d’une conviction profonde, forgée par des années d’observation et de désillusions. Combien de fois avait-elle été témoin de l’injustice crasse des systèmes médicaux ? Elle revoyait encore ces villages isolés où des docteurs autoproclamés régnaient en maîtres absolus, exigeant des sommes exorbitantes pour soigner des blessures ou des infections qu’ils auraient pu traiter en quelques gestes simples.

Le souvenir d’une famille, en particulier, s’imposa brutalement à son esprit. Une famille qu’elle n’avait pas pu sauver, car un médecin réputé avait refusé d’intervenir. Les parents et leurs enfants étaient morts l’un après l’autre, leur agonie marquée par une peur viscérale que jamais Alexia n’oublierait. Ce jour-là, elle avait perdu le contrôle, cédant à une rage qu’elle avait cru enterrée.

Chassant ces images douloureuses, Alexia redressa légèrement les épaules. Il fallait qu’elle reste concentrée. Elle haussa un sourcil à la question implicite d’Ekaterina. Le ton de cette femme n’était pas agressif, mais il portait une insistance qui la mettait mal à l’aise.

Lorsque le mot "Zoan" fut évoqué, elle sentit son cœur se serrer. Ce terme, si souvent utilisé avec mépris dans certains endroits, avait le pouvoir de la faire vaciller. Elle détourna légèrement les yeux, refusant de céder à la panique, et répondit avec un calme feint :


— Si vous parlez de celui qui m’a enseigné la médecine… Non, il est humain. Il habite un village non loin de Xandrie. Je suis désolée, madame, mais puis-je savoir ce que vous cherchez ? Vous n’êtes pas blessée, visiblement… Est-ce que je peux vous aider d’une autre manière ?

Alexia espérait clore cette conversation. Elle n’en pouvait plus de cet échange tendu, de cette impression constante d’être évaluée, pesée, jugée. L’aura d’Ekaterina la mettait sous pression, lui donnant l’impression qu’un poids invisible s’abattait sur ses épaules. Elle avait besoin d’air, de distance, de retrouver son espace. Mais la femme face à elle ne semblait pas disposée à la libérer si facilement, et l’idée de prolonger cet échange lui glaçait le sang.






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Mar 7 Jan - 2:14
Le souffle est précieux, chaque mouvement est étudié avec intérêt. Il est incroyable de constater à quel point les mimiques révèlent beaucoup de choses sur les autres. Raison pour laquelle tu t'es entrainé longtemps pour causer le moins possible de cette manière. C'est un avantage indirect de ton respirateur également. Tu n'es pas parfaite, mais c'est une habitude qu'il faut prendre, tout simplement.
Tu notes que tu continues de l'effrayer, peux être un peu trop. Et elle ne veut pas s'occuper de ses outils. Dommage.

"Empathique et idéaliste. Des traits importants dans une telle profession. Certains sont aux extrémités, et j'en conclus que vous faites partit de ce groupe."  

Un constat, non une critique. Certains sont idéalistes à outrance, incapables de voir la réalité autour d'eux... et terriblement faciles à manipuler. À voir où elle se range.

"Des convictions que je respecte. Surtout pour ceux qui pratiquent depuis longtemps et qui prononcent de tels mots avec certitude."  

Tu doutes qu'elle mente. On ne ment pas quand on a un tel regard.

"De Xandrie ? Intéressant. Je connais bien l'endroit."  

Sa mine, ses mines. Ses problèmes à confier des choses aux femmes. Leurs réactions quand tu leur rends visite sont toujours amusantes.

"Je pourrai dire que je cherche une solution miracle pour me rendre mon bras, mais je doute que vous disposiez de ceci."  

Tu as un petit rire. C'est une marque de ton passé, qui ne veut pas te quitter.

"Je cherche des talents, des compétences. Des experts. Si a Opale nous faisons de très bons progrès en médecine, il serait dommage de ne pas s'inspirer de nos voisins. Ou des plus petits villages qui ont parfois des connaissances très spécifiques qui ne demandent qu'à être diffusées."  

Pour ton profit, bien sûr. Mais ce n'est qu'un détail.

"Sans compter que les personnes qui pensent que les femmes ou les Zoan sont des incapables sont des crétins."  

C'est une motivation comme une autre.
Mar 7 Jan - 4:39







Opale


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."




Alexia demeurait saisie par l’attitude de cette dame qui imposait respect et autorité d’une manière presque naturelle. Tout en elle, depuis la précision de ses gestes jusqu’à la dignité de sa posture, portait la marque d’une haute naissance. C’était évident, malgré le respirateur artificiel qui dissimulait une partie de ses traits derrière le sifflement persistant de sa mécanique. Opale... Le nom de cette cité éveilla immédiatement des échos dans l’esprit d’Alexia. La ville du progrès. Une métropole où la médecine et la science surpassaient l’imaginable, mais où l’éthique, disait-on, se perdait dans les méandres d’une ambition sans bornes.

Ce n’était pas dans cette vision qu’elle avait été formée. La médecine, telle que son maître le lui avait enseigné, était avant tout un acte de compassion et d’humanité, loin des froideurs de la recherche. Elle ne se voyait pas comme une scientifique, et pour cause : les promesses de découvertes révolutionnaires ne lui parlaient pas. Ce qu’elle chérissait, c’était le soin simple et dévoué qu’elle pouvait offrir.

Revenant à Ekaterina, Alexia baissa instinctivement son regard d’améthyste vers le bras d’acier de la femme. Faire repousser un membre ? Une idée presque irréelle, confinée au domaine des rêves les plus audacieux. Une prouesse hors de portée pour tout médecin ordinaire. Même l’entretien d’une prothèse d’une telle complexité excédait les capacités d’une guérisseuse de campagne. Elle secoua doucement la tête et, arborant une expression pleine de regret, répondit avec une voix empreinte de douceur :


— Je suis sincèrement désolée, mais si vous cherchez un miracle, vous n’en trouverez pas ici. Faire repousser un membre est un rêve que je suis incapable d’accomplir. Et, pour être honnête, je ne suis pas à la hauteur des brillants spécialistes d’Opale, malgré ce que l’on a pu vous dire.

Un léger soupir s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle considérait les paroles d’Ekaterina au sujet de son sexe et de sa race. Oui, elle était une jeune femme. Une Zoan. Cela seul suffisait à susciter des jugements constants. Pourtant, elle refusa de laisser ces mots la blesser davantage.

— Peut-être... Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras ou nous apitoyer sur notre sort. Nous avons tous quelque chose à apporter à ce monde, si seulement nous trouvons la force d’y croire, et de croire en nous-mêmes.

Elle se surprit à sourire, comme si ces mots résonnaient avec une vérité profondément ancrée en elle. C’étaient des paroles que son maître, cet homme sage et généreux, lui avait souvent offertes dans les moments où le poids de la vie semblait trop lourd à porter. Rejetée de la plupart des activités du village, son adolescence avait été marquée par des tourments et des envies inassouvies. Mais son père adoptif avait toujours su trouver les mots justes pour apaiser son esprit troublé.

Puisant dans ce souvenir réconfortant, Alexia s’accroupit près du foyer de la tente, y alluma un feu avec des gestes calmes et précis, et y posa une bouilloire en fer.


— Asseyez-vous, je vous prie. Puisque nous allons poursuivre cette discussion, autant nous mettre à l’aise. J’espère que vous aimez le thé, madame.

Les herbes crépitèrent doucement lorsqu’elle les jeta dans l’eau bouillante. Une chaleur réconfortante se répandit sous la tente, chassant la fraîcheur ambiante. Tandis qu’elle se redressait, Alexia plongea son regard dans celui de son invitée, une lueur d’intérêt mêlée de prudence dans ses yeux.

— Sans vouloir vous offenser… Vous semblez en savoir long à mon sujet, mais je ne sais rien de vous. Avant de continuer, j’aimerais savoir à qui j’ai affaire.

Sa voix restait douce, mais elle s’était faite plus résolue. La présence imposante de la femme d’acier commençait à perdre de sa froideur, et Alexia, prenant peu à peu confiance, osa lui retourner ses propres questions.



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Jeu 9 Jan - 22:48
"Le contraire aurait été surprenant. Je doute qu'une personne capable de tels miracles puisse rester discrète très longtemps."

Les cités elle-même se battraient pour une telle capacité. Miracle ou non, les résultats sont les plus importants.

"Les spécialistes sont doués, mais ont toujours besoin d'appui. Plus nous varions les origines et connaissances, mieux ce sera."

C'est aussi simple que ça. il n'y a même pas de piège. Enfin, pas vraiment. D'autres tueraient pour avoir la possibilité d'entrer à Opale.

"Oh, bien au contraire. Nous sommes d'abord sur ce point. Le talent se fiche des origines et du sexe."

On peut venir d'une famille décadente et la quitter pour mieux la sauver de la ruine. Au bout du compte, ce qui reste d'une personne sont ses accomplissements.

"Ce sera parfait."

Pas sûr que tu boives, toutefois. Tu n'aimes pas enlever ton respirateur face à des inconnus. Ça n'est pas une question de gêne, mais de vulnérabilité.

"Long ? Non. Ca n'était qu’une introduction.”

Et ça le restera. Tu n'as pas grand chose de plus sous la main à son sujet. De vagues brides non confirmées.

"Je me nomme Ekaterina Excellior. Si le nom vous dit quelque chose, parfait. Sinon, sachez que je suis haut placé dans la hiérarchie d'Opale."

Tu ne peux presque pas monter plus haut. Le conseil est une chose, mais avec le nom d'une des familles les plus influentes de la ville te donne un bon degré de liberté et d'autorité.

"Je m'intéresse de plus en plus à la médecine, et même si ce n'est pas mon activité principale ceci ne m'empêche pas de collaborer et financer des collègues. Ce qui inclut chercher des talents prometteurs."

Pas une seule once de mensonge. On ne négocie pas en commençant par perdre sa crédibilité.

"Ce n'est pas tous les jours que l’on entend des rumeurs à propos d'une Zoan qui soigne par sa médecine et sa beauté. "

Un dernier point qui joue en sa faveur et exagère certaines choses, mais moins que tu ne le pensais.

"La suite vous la connaissez et pouvez la deviner."

Et tu t'attends à entendre un “non”. le contraire serait étonnant, mais plus que bienvenue.
Ven 10 Jan - 17:51







Opale


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."





Alexia surveillait la bouilloire de thé, les yeux fixés sur les premières bulles qui remontaient à la surface. Ses mains, posées sur ses genoux, trahissaient une légère tension, ses doigts jouant nerveusement avec un pli de sa robe. Les paroles de la femme masquée devant elle résonnaient encore dans son esprit, troublant son calme habituel. Elle ne savait pas quoi penser, ni quoi répondre. Chaque mot semblait calculé, mais elle peinait à discerner où Ekaterina voulait en venir exactement.

Un talent rare comme le sien ? Alexia sentit la chaleur lui monter aux joues, et son cœur s’emballa un peu. Elle baissa légèrement la tête, essayant de cacher son embarras. Rare ? Elle n’avait jamais pensé être exceptionnelle. Elle bricolait, improvisait, faisait ce qu’elle pouvait avec ce qu’elle trouvait pour sauver les vies qu’elle croisait. Ce n’était rien d’extraordinaire, pas à ses yeux. Et pourtant… cette femme avait fait tout ce chemin pour elle.

Opale. Le simple nom suffisait à faire naître un frisson d’appréhension. Elle en avait entendu parler, vaguement, mais ce qu’elle savait ne lui inspirait pas confiance. Une cité puissante, certes, mais à la réputation froide et implacable.

Lorsque la femme se présenta, Alexia releva timidement les yeux. Ekaterina Excellior. Ce nom lui était inconnu, mais il sonnait important. Elle se redressa légèrement sur sa chaise, mal à l’aise, tandis qu’Ekaterina expliquait son rôle et parlait de médecine.

Distraitement, Alexia se pencha pour attraper deux tasses en fer, légèrement cabossées par le temps et l’usage. Elle les remplit du thé fumant, mais ses mains tremblaient un peu, et elle faillit en renverser. Inspirant discrètement pour se calmer, elle porta l’une des tasses à ses lèvres. La chaleur du breuvage apaisa un peu le nœud qui s’était formé dans son ventre. Fermant les yeux un instant, elle savoura la douceur du thé avant de poser timidement la seconde tasse devant Ekaterina.


— Donc… vous… vous voulez que je travaille pour vous ?

Sa voix, bien qu’hésitante, trahissait une curiosité sincère. Elle n’osait pas croiser le regard d’Ekaterina trop longtemps, baissant les yeux vers sa tasse. L’idée était séduisante : un revenu stable, de meilleures conditions que dans les campagnes, la possibilité d’apprendre davantage. Mais… perdre sa liberté ? Cette pensée fit remonter une boule d’angoisse dans sa gorge.

Elle prit une nouvelle gorgée de thé pour se donner contenance, mais sa nervosité était palpable. Son regard glissa vers Ekaterina, puis se détourna rapidement.


— Je… je vais être honnête, Madame Excellior. Votre… votre offre est… très flatteuse. Je… je ne sais pas si je mérite autant d’attention.

Sa voix s’éteignit un instant, et elle serra un peu plus la tasse entre ses mains, comme si elle y cherchait du courage.

— J’accepte de… de venir voir ce que vous avez à proposer, mais… je… je ne peux pas perdre ma liberté.

Elle releva les yeux, brièvement, cherchant à jauger la réaction de son interlocutrice avant de détourner de nouveau le regard.

— J’ai besoin de… de pouvoir continuer à voyager. Les gens, en dehors des grandes villes… ils ont besoin de médecins. Et je… je ne veux pas devenir…

Elle s’interrompit, rougissant, incapable de finir sa phrase.

— Enfin, je… je veux juste être libre, c’est tout.

Elle murmura ces derniers mots presque pour elle-même, ses mains se crispant légèrement sur la tasse. Sa nervosité était évidente, mais il y avait dans sa voix une détermination, timide mais réelle.

Alexia but une nouvelle gorgée de thé, cherchant à apaiser son esprit, tout en attendant la réponse d’Ekaterina.









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Hier à 18:27
Pas trop mal, comme thé. Tu connais mieux - bien sûr - et tu es obligée d'enlever et remettre ton respirateur entre chaque gorgée, mais c'est une sécurité nécessaire.
Quand a la gamine - tout est relatif quand on approche doucement du siècle d'existence - si quelques remarques sympathiques suffisent à la mettre dans cet état, elle a encore tout à apprendre. Contrôler ses expressions et sentiments est important pour survivre dans la jungle urbaine qu'est Opale. Elle hurle "manipulable". Tu ne vas pas te priver.
Ca n'est pas vilain, c'est une leçon de vie. Ça pourrait être pire, certains pourraient la vouloir pour d'autres... talents.

"Pas directement pour moi, vous serez chez un de mes associés. Mais nous resterons en contact et vous serez sous ma protection."

Et sous surveillance constante. Pour sa sécurité, bien évidemment. Mais elle ne le remarquera même pas. C'est le principe de surveiller les autres en toute discrétion, pour éliminer les menaces sans trop déranger la vie de la personne.

"Le talent attire l'attention, elle est méritée."

Et premier arrivé, premier servi. Quand a sa remarque sur la liberté... elle te fait rire de manière audible.

"Mais enfin, je ne veux pas vous réduire en esclavage."

Même si des esclaves modernes, tu en crées et les utilises. Il ne faut pas gaspiller les moyens.

"Votre liberté de voyager sur les routes."

Oh, c'est mignon. Presque attendrissant. C'est donc ça avoir des convictions différentes. On est mieux à Opale.

"Devenir ? Finissez votre phrase, je ne vais pas vous manger."

Tu pourrais, tu es une strigoi. Oups.

"Si vous parlez de vos convictions, parlez-en avec certitude. Si vous hésitez, personne ne va vous croire."

Tu ne vas pas être délicate, non plus. Tu lui apprends des choses, c'est une leçon, c'est pour son bien.

"Et l'un n'empêche pas l'autre. Je fais signer des contrats avec des clauses claires et nettes. Rien ne vous empêche de venir tester les conditions réelles. Tout comme votre aide peut être temporaire et vous pouvez repartir sur les routes si c'est votre désir. Eventuellement faire des allez retour. Nous pouvons nous adapter."

Tout le monde n'a pas cette possibilité. Encore une fois, il faut cacher des éléments.

"Voyez ceci comme un échange : vous avez la possibilité d'en apprendre beaucoup, et vous nous donner des connaissances. Vous pouvez également repartir avec du matériel."

Beaucoup de choses sont négociables.

"De plus je pense que vous feriez une charmante et magnifique égérie pour certains, mais c'est secondaire."

Elle en est certainement consciente. C'est un atout qu'il faut exploiter. Certaines ont de la beauté, d'autres sont effrayantes.

Aujourd'hui à 1:45







Opale


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."





Alexia sirotait sa boisson chaude, laissant la chaleur apaiser son esprit tandis qu’elle écoutait les paroles d’Ekaterina. Son interlocutrice, imposante et intrigante, savourait également une boisson, bien qu’elle doive retirer son respirateur à chaque gorgée. Le geste, répétitif et quelque peu maladroit, trahissait une certaine détermination. Ce n’était pas pratique, certes, mais cela ne semblait pas la déranger outre mesure.

L’offre d’Ekaterina était… intrigante. Alexia ne pouvait nier qu’elle éveillait en elle un mélange de curiosité et de prudence. Pourtant, l’aura de la femme face à elle, empreinte de pouvoir et de contrôle, continuait de la troubler. Une tension presque instinctive s’était nichée en elle, comme si l’esprit du renard, tapi au creux de sa poitrine, s’était réveillé en grognant depuis l’arrivée d’Ekaterina. Mais cette méfiance n’étouffait pas son raisonnement. Son esprit lui soufflait que derrière cette opportunité se cachaient des leçons à apprendre, peut-être même des avantages à saisir. Et puis, le fait qu’elle soit reconnue, même comme une Zoan, avait fait vibrer une corde sensible qu’elle ne s’attendait pas à entendre.

Elle reposa doucement sa tasse vide sur la table, son regard améthyste s’élevant pour croiser à nouveau celui d’Ekaterina. Ses yeux, teintés de mystère et de douceur, détaillaient les traits singuliers de son interlocutrice. Après un instant de silence chargé, elle se décida à parler. Sa voix s’éleva, douce et délicate, comme un souffle caressant une soie invisible :


— Je vous l’ai dit… Je veux être libre. Mais j’accepte de venir voir vos installations. Si vous me laissez quelques heures, je pourrai vous suivre. Nous… pourrons en discuter plus amplement une fois avec ce fameux collègue. Les conditions, ce que vous attendez de moi…

Elle choisit d’ignorer le commentaire sur sa beauté. Ce n’était pas la première fois qu’on le lui disait, et elle savait que certains la trouvaient charmante, peut-être même envoûtante. Pourtant, Alexia ne se voyait pas ainsi. Elle n’était qu’une femme ordinaire, ou du moins, elle se percevait comme telle. Une femme qui s’efforçait d’apporter un peu de lumière à un monde assombri par les épreuves, rien de plus.






©Codage by Littleelda from Never Utopia