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La petite déesse (PV Naiade)

La petite déesse (PV Naiade) Brandw10
Mer 1 Jan - 1:35







Un repos mérité


"La bonté est la plus noble faculté de l'âme humaine et la plus grande des vertus."




Le voyage était, selon beaucoup, la meilleure façon de se former au monde qui nous entoure. En quittant la froide théorie des livres pour affronter la chaude réalité, nous devenons autre chose : une meilleure personne, capable de prouesses dont nous aurions été incapables en restant sagement assis derrière un pupitre. C'était une belle théorie, qui aurait sans doute été valable dans un monde plus beau. Mais dans celui qui est le nôtre, ce genre de discours cache une réalité bien plus sombre : celle d'un monde en perdition, où les âmes les plus pures luttent chaque jour pour survivre un peu plus longtemps. Loin des protections des grandes cités, les habitants des petits villages sont souvent réduits à ne compter que sur eux-mêmes. Heureusement, il existe encore, en ce monde, des âmes généreuses qui cherchent à soigner les maux et à soulager les souffrances.

C’est d’un de ces villages qu’était issue la jeune renarde. Vêtue d’une longue cape de voyage couleur sable, un sac en cuir accroché à son épaule, ses longs cheveux violets flottaient doucement au gré du vent. Sous sa cape, on devinait les contours d’une robe simple, d’un style rappelant l’artisanat de Xandrie. Si elle n’avait jamais vécu dans cette grande ville, le village d’où elle venait était majoritairement peuplé d’anciens habitants de la capitale. Son regard d’améthyste se posa une dernière fois sur le village, un sourire flottant sur ses lèvres. Qu’il était doux de pouvoir aider ceux qui en ont cruellement besoin. C’était pour ressentir cette chaleur qu’elle avait tant travaillé, trimant comme une folle pendant toutes ces années.

Cependant, le voyage était épuisant, et après plusieurs longues semaines, elle commençait à se dire qu’elle ne refuserait pas un moyen de transport plus fiable que ses jambes. Mais avec ses ressources monétaires limitées, elle ne pouvait pas prétendre à ce luxe. C’était là tout le problème de la bonté : elle coûtait cher. Pourtant, elle préférait se contenter du peu qu’elle possédait plutôt que de laisser les pauvres villageois mourir de maladies parfaitement soignables.

Alors qu’elle continuait de marcher, presque une heure plus tard, elle atteignit un endroit paisible. Une petite rivière coulait paresseusement, et non loin, un grand arbre projetait une ombre accueillante au sol. Parfait !

Elle se dirigea donc vers cet endroit et se laissa tomber au pied de l’arbre, délaissant sa cape de voyage et son sac dans un même mouvement. Son sac ne contenait d’ailleurs pas seulement ses provisions et son matériel médical : un revolver et un sabre y étaient solidement attachés. Mais depuis le début de son périple, elle ne s’était jamais fait attaquer. Alors, il n’y avait pas de raison que cela change. Pas vrai ?

Son dos était appuyé contre le large tronc de cette arbre et elle ferma lentement les yeux, son visage paisible caressé par la brise, se reposant après une journée de dur labeur. Elle ne dormait pas, mais sa respiration ralentit, sa poitrine se soulevant avec douceur. Elle était si bien



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