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Lucius Vidocq

Lucius Vidocq Brandw10
Mar 31 Déc - 18:21

Lucius Vidocq

Epistopoli / Amiral

On l'ignore / ?
Hespéride / Masculin
Une forêt dans la Brume
Hétéro / Il
Officier
Livaï Ackermann - Shingeki no Kyojin

Description


Que dire de cet individu au regard acéré ? Vous pourriez apercevoir un regard inoffensif, un visage angélique, mais si vous approchiez d’un peu plus près, vous ressentiriez la peur. Seul ses yeux vous feraient comprendre, selon ses humeurs, que vous n’étiez pas le bienvenu. Par ailleurs, son regard n’était jamais accueillant, sans être toujours terrifiant. On pouvait voir un homme sage et doux, qui pouvait rapidement se transformer en un véritable tyran. Cela cachait forcément un mal-être ou une sensibilité bien trop prononcée. Qu’il était difficile pour son espèce de se mélanger avec autant d’amour et de haine. Des Hommes œuvrant pour les conquêtes et l’évolution, au détriment de la belle nature qu’il incarnait. Il devait les diriger d’une main ferme, se montrer coopérant avec eux, tout en maîtrisant cette envie de les écarteler. Cette gymnastique pouvait maintenant lui semblait aisée, même si ce n’était pas toujours le cas, mais il fut contraint de s’y exercer durant de longues années.

Tout au long de sa vie, l’officier n’a cessé d’évoluer avant d’être celui qu’il est aujourd’hui. Vous ignoriez ce qu’il était avant d’être celui qu’il est. Cette génération n’avait connu que le talentueux soldat, le major de sa promotion, un fier patriote epistote qui avait pour vocation de défendre sa nation. Une détermination sans faille qui l’avait menée au sommet de son art, le rang d’Amiral, Protecteur ultime d’Epsistopoli, le dernier rempart. Au début de sa formation, déjà, Lucien ne semblait pas des plus bavards. Plutôt solitaire, il ne collaborait que lorsque c’était nécessaire ou que celui était imposé au cours d’un exercice. Echanger avec les autres semblait lui demander un effort intense. On ne savait réellement ce qu’il pensait, sauf quand il souhaitait vous le faire savoir. Taciturne, méfiant, ce n’était pas le genre à se faire des amis ou à profiter des rues les plus animés de la capitale. Il n’en était tout bonnement incapable. Son hypersensibilité l’empêchait de se mélanger trop longtemps au cœur d’une foule déchainée. Ses journées étaient déjà suffisamment longues.

D’une taille relativement commune, plutôt frêle, on ne pouvait réellement craindre pour sa vie quand on le voyait approcher. Sans entrer dans le détail de ses compétences martiales, l’une de ses forces résidait dans ce regard évoqué plus haut. On pouvait y lire une confiance assurée, une détermination sans faille et une rage sans limite. Cet être à l’aspect commun représentait un véritable danger quand on le sondait de trop près. Mais comme tout noble, cet individu savait se contrôler et n’attenterait pas à la vie d’autrui sans une véritable raison. D’ailleurs, si nous ignorions tout de son passé, on pouvait aisément se douter qu’il venait d’un milieu mondain. Ses manières, ses gestes, tous méticuleux mais d’un naturel à n’en pas douter, démontraient qu’ils avaient été répétés de nombreuses fois. Une mécanique rodée. Courageux étaient ceux qui défiaient l’autorité de l’Amiral.

Habiletés et pouvoirs


Hypersensibilité, ils peuvent transmettre leurs émotions et leurs intentions par le toucher et comprendre les animaux et les végétaux. La contrepartie est la gestion de la surcharge émotionnelle à laquelle ils sont confrontés.
Lucius est un militaire qui a fait toutes ses classes. Malgré un corps frêle, suggérant un manque de force, l’officier comble ce déficit avec une maîtrise martiale intéressante et une agilité presque féline.
Passionné d’épée, Lucius est de fait un très bon épéiste, même si ses longues années de formation l’ont également entraîné à devenir un bon tireur. Néanmoins, à choisir, il priorisera le corps à corps et les combats à l’épée.

Biographie


Combien d’années s’étaient écoulées ? Il se souvint avoir été un arbre un certain temps. Très temps très long. Plusieurs siècles, sans doute. D’arbre, enfin, il devint Homme. Il souvint avoir incarné d’autres vies. Des souvenirs étroits, désordonnés, alambiqués. Il lui faudrait mettre de l’ordre dans tout ce capharnaüm. Il ne pouvait encore s’y fier et devait encore tout découvrir. D’ailleurs, sans réellement avoir de notion du temps, il s’aperçut qu’une très longue durée s’était écoulée au pied de cet arbre. L’Hespéride n’avait pas fait le moindre mouvement depuis tout ce temps à penser, à tenter de comprendre ce flux informationnel. Observant attentivement ses membres, l’aspect de son corps, il crut les avoir déjà vus dans ses souvenirs. L’apparence n’était pas identique, mais assez ressemblante : deux bras, deux jambes, des doigts, une tête, des yeux, un nez, une bouche et des cheveux.

Tu dois reprendre le processus. Tu dois intégrer leurs codes.

Il sursauta. Quelle était cette voix ? Un souvenir ? La Brume ? Ce fut à cet instant qu’il prit conscience de l’environnement qui l’entourait. Un brouillard épais et étonnamment vivant. Il sentait la vie tout autour. Brutalement. Intensément. C’était si fort qu’il eut presque l’impression de voir, par des effets de couleurs, toutes ces vies bouger à une certaine distance de lui. Une expérience aussi fantastique qu’effrayante quand on ne comprenait pas ce qu’il se passait. Ce surplus d’informations n’était pas un cadeau. Des migraines commencèrent à l’attaquer. Le nouveau-né ne semblait plus différencier ce que ses yeux lui permettaient de voir et les émotions qu’il ressentait autour de lui. Il semblait être plongé dans un tourbillon duquel il ne parvenait pas à sortir.

Rappelle-toi. Il en va de votre survie, Lómelindi.

Une fois encore. Étonnement, cette intervention eut le bonheur de lui remettre les esprits en place. Comme un électrochoc qui l’avait réanimé. Une décharge qui le réveilla, aussi bien son esprit que ses membres qui tressautaient. Après un effort surhumain, il s’efforça de se mouvoir, prenant appui sur l’arbre auquel il était adossé. Il se leva difficilement et tint aussi difficilement sur ses jambes. Malgré les tremblements, il avança maladroitement, un pas après l’autre, jusqu’à l’arbre suivant auprès duquel il se reposa. Au fil des heures, des minutes et des heures qui s’écoulaient, le jeune pris de l’assurance et commençait à adopter une marche presque confirmée. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front. L’effort réalisé était extrêmement énergivore pour celui qui découvrait son nouveau corps. Pour une raison qu’il s’expliquerait plus tard, l’Hespéride – qui l’ignorait encore – ressentit de la rage. Pas envers quelqu’un. Une rage de vivre qui brulait en lui.

Rappelle-toi.

***



Avec le temps, la voix apparaissait de moins en moins, jusqu’à disparaître complètement. Avec le temps, le jeune garçon était devenu un jeune adulte. Avec le temps, la chose qui apparut au milieu des bois était devenu un citoyen civilisé. Avec le temps, celui qui n’avait pas de nom se nomma finalement Lucius. Ce n’était pas son vrai nom. Mais dans ce monde, dans cette société, on l’appelait Lucius Vidocq. Dicté par des souvenirs profondément, la boule de nerf semblait savoir quel parcours suivre : la voie militaire. La seule chose qu’il ne contrôlait pas, c’était cette surcharge émotionnelle quasiment permanente. Il comprit assez rapidement que se faire des amis ne serait pas son fort. Au départ du moins. Eviter la foule était son salut. Lors des rassemblements avec sa promotion, en plus de devoir suivre les cours, il devait lutter contre ses émotions et celles des autres. On n’imaginait pas la violence que l’on pouvait retrouver chez les individus qui nous entourait. Lucius, lui, ressentait toute cette violence. Mais il ressentait la peur chez certains, la haine, puis l’amour. Il apprit que l’on pouvait ressentir de la haine et de l’amour pour une seule personne, et ce dans un temps record.

Les années continuèrent de défiler et le jeune homme fit ses classes sans histoire. Mais quelque chose lui manquait pour atteindre les sommets. Être le meilleur en stratégie militaire de la promo ne faisait pas tout. Être le meilleur épéiste non plus. Même les tests physiques, qui dépassaient largement la moyenne, ne suffisaient pas. Seul, Vidocq eut le temps de songer à ce qui lui manquait. Une voix inaudible lui criait d’exceller dans tous les domaines pour atteindre ses objectifs. Or, bien qu’il fallût reconnaître que ce fût nécessaire, il lui manquait toujours un élément. S’il faisait partie des prétendants au rang d’officier après sa formation, on lui avait fait comprendre qu’il n’était pas au sommet du panier.

Rappelle-toi.

Un choc ! Combien d’années s’étaient écoulées depuis la dernière fois ? Il fut incapable de s’en souvenir précisément mais au moins une bonne décennie. Mais ce choc l’entraina vers une vie antérieure, fragmentée, agitée, tourbillonnante. Il était difficile de réellement déterminer une personne, décrypter des évènements, mais il comprit qu’il s’agissait d’une de ses vies antérieures. L’homme à travers lequel ses yeux voyaient semblaient diriger, commander, façonner des plans, converser avec de hautes instances… Diriger, commander, décider. Si Lucius était un bon élément, il n’était finalement qu’un brave soldat obéissant. Ces quelques images lui permirent certainement de comprendre ce qu’il lui restait à accomplir. Malgré tout, ces flashs restaient un mystère pour lui. Mais des éléments lui indiquèrent les démarches à suivre pour en apprendre davantage.

Réveille-toi !

Il sursauta et manqua de tomber de sa chaise. Réalisant qu’il s’était endormi sur son bureau, il s’empressa de voir l’heure. Pas encore en retard, à peine le temps de se refaire une beauté et ajuster son uniforme. Vaseux, fatigué d’une nuit médiocre, le jeune homme se trouvait néanmoins empli d’une grande détermination.

***



Les semaines, les mois, les années qui suivirent furent salvatrices pour le jeune soldat, autrefois promit à un brillant avenir. A tel point que son objectif fut finalement atteint. Lucius Vidocq devint l’Amiral d’Epistopoli, chef suprême des armées de la nation, faisant de lui d’office l’un des hommes les plus puissants du continent. Il siégeait au Conseil d’Instruction et semblait être la seule personne dont l’avis comptait réellement auprès du Régent. Mais ce rôle n’offrait pas que des avantages, les responsabilités étaient lourdes. Conseiller le Régent, prendre une décision, l’engageait personnellement et mieux valait ne pas échouer. Mais cette voix intérieure, sa propre voix d’une vie antérieure, continuait de le guider quand il doutait. Avec le temps, en se rappelant son lieu de naissance, en mettant de l’ordre dans les bribes de souvenirs débloqués, Vidocq comprit qu’il était un Hespéride et que les voix qui résonnaient dans sa tête venaient de vies vécues, passées, avant de renaître de nouveau. Cette capacité à ressentir les émotions d’autrui n’était pas une anomalie mais une capacité de son espèce. Chaque journée passée était une journée où il apprenait à la maîtriser.

Toutes ces recherches sur soi-même, sur son espèce, le soulagèrent quant au fait qu’il aimait farouchement la nature. Il était issu de celle-ci et devait la protéger. Mais un jour qu’il décidât de se balader dans les rues d’Epistopoli, de quitter la Haute-Ville pour visiter la Basse-Ville, il fut hélas marqué à tout jamais. On ne l’attaqua point. On l’ignora pour ainsi dire. Vêtu très modestement, boitillant et aidé d’une canne, il ne semblait pas intéresser les crapules. Ce qui le fit sortir de ses gonds, le révolta intensément, fut la détresse qui émanait de ces pauvres badauds. Tous ressentaient peine et tristesse. Mais l’émotion la plus ardente, la plus puissante, fut cette rage intense, brulante, que chacun citoyen dégageait. Malgré les déceptions, les désillusions, l’ignorance de la Haute-Ville, ils survivaient et entretenaient cette flamme qui vivait en chacun d’entre eux. Sans doute lié à sa sensibilité accrue, mais Vidocq ne pouvait fermer les yeux plus longtemps. Gérer les affaires d’état lui prenait déjà tout son temps. Cependant, ses journées se rallongeraient s’il le fallait, quitte à ne dormir que quelques petites heures. La situation de ces braves gens, eux aussi citoyens d’Epistopoli, devait absolument évoluer. Les œillères devaient être retirées.

« Vous verrez de nouveau la lumière, citoyens. Je vous en fais la promesse. », fit-il après un dernier regard en direction de la Basse-Ville, alors qu’il retira sa cape pour se présenter à la garde qui gardait l’immense portail. Une épouvantable idée lui traversa l’esprit : Aramila.

Comment tout cela était-il arrivé ? Comment ce soldat était-il devenu l’un des hommes les plus puissants du continent ? En provoquant le destin, naturellement. Il était coutume que la gérance de l’archevêché du Renon, territoire conquis par Epistopoli, fût tenu par l’Amiral en personne. Or, à cette époque-ci, il n’y avait pas d’Amiral. Lucius, même s’il n’était friand de ce genre d’initiatives, se faisait violence pour parvenir à ses fins. Des jours, des semaines furent nécessaires pour créer un sursaut d’orgueil du côté aramilan. Ils seraient la clé pour ses projets. Durant ses temps libres, sous couverture, il instilla un mouvement de révolte chez les voisins. Sans Amiral pour gérer la zone, elle était d’office fragilisée. L’archevêque n’était en mesure de gérer une telle opposition seul. Le 26 Azoriax 1899, des dissidents aramilans se regroupèrent à l’est de la colline du Renon, dans la jungle, et au nord-ouest, aux pieds des monts Val Adriane. Les officiers furent aussitôt alertés et déclenchèrent le branle-bas de combat. Vidocq prit immédiatement les devants, au grand désespoir des officiers du même rang que lui. Une ligne de front fut placée dans les collines du Renon pour observer et repousser les premières attaques. Derrière le fleuve – portant le même que la région – se trouvait un campement militaire. Dans la tente où les officiers se disputaient les stratégies, un seul homme fit entendre sa voix de manière autoritaire.

« Il suffit à présent ! », posa-t-il sèchement. « Vous ? Des officiers supérieurs ? Laissez-moi rire. Vous êtes restés sur les bancs de l’école bien trop longtemps. Cette paix éphémère vous a ramollis et voyez le résultat. Alors, maintenant, vous allez m’écouter. », conclut-il de manière autoritaire, supérieure, en plantant violemment une dague – dégainée à grande vitesse – sur la carte placée au centre de la table, précisément dans la zone disputée du Renon. « Le temps presse et je ne tiens pas à perdre cette bataille à cause d’une désorganisation causée par une mésentente institutionnelle. Ai-je votre attention ? ». Ils acquiescèrent. Non sans une moue désapprobatrice au départ, du fait de se faire saborder leur place – qu’ils pensaient la leur – par un de leur plus jeune camarade de promotion. « Bien. Nous sommes déjà encerclés. Militairement, nous leur sommes supérieurs et je doute que leur plan soit de conquérir Epistopoli. Seulement de récupérer le Renon et de s’y installer durablement. Ils sont en bonne voie de réussir, puisque nous perdrons trop de temps à rassembler une grande armée. », poursuivit-il.
« Alors, que proposes-tu, Lucius ? »

Ils le maudissaient tous. Vidocq le ressentait ardemment. De son côté, ce n’était pas de la peur qu’il ressentait à leur égard, seulement une rage immense et une envie de les tuer un par un, ici, sous cette grande tente. Mais après une longue inspiration, il retrouva ses esprits et réfréna ses pulsions meurtrières. « L’essentiel de notre armée demeurera derrière le Renon, qui nous permettra de contenir l’ennemi en réapprovisionnant l’escouade déjà présente dans les collines. Pendant ce temps, j’ordonne la composition rapide d’une unité fluviale, qui prendra son départ du Renon jusqu’au Goulot, puis qui prendra à revers le groupe aramilan dans la jungle. J’ordonne ensuite la formation rapide d’une unité alpine, qui longera le Renon jusqu’aux Trois Sœurs, pour prendre par surprise le groupe qui avance aux pieds des monts Val Adriane. Le gros groupe central servira d’appât pour permettre aux autres de prendre l’ennemi par surprise. Au signal, nous disperserons nos troupes pour achever le travail. Nous sommes ici chez nous, après tout, et avons l’avantage du terrain. Des questions ? Non. Alors, exécution ! ». Ils partirent tous donner les ordres de Lucius et peaufiner les derniers préparatifs. Il aurait été souhaitables, comme convenu avec le Régent, d’un travail collectif pour permettre de mener à bien cette mission. Cependant, l’Hespéride avait bien senti que l’égo de chacun entravait une telle organisation de travail. Il le mentionnerait dans son rapport. Il était maintenant seul dans la tente. Enfin, pas tout à fait. L’archevêque local était timidement debout, dans un coin de la tente. Lucius l’avait également fait venir. « Je vous en prie, Archevêque, approchez-vous. », dit-il d’une voix bien plus doute et accueillante. « J'ai besoin de votre aide et le temps presse. Vous êtes l'un des seuls diplomatiques, si ce n'est le seul, à être en mesure d'entrer en contact avec les aramilans. Sans vous, cette bataille s'achèvera dans d'atroces circonstances. Me comprenez-vous, Archevêque ? », reprit-il sans prévenir, froidement.
« Je le crois, commandant Vidocq. »
« J'ai entendu parler d'un soldat expérimenté, en pleine ascension, au sein de la garde royale. Il doit être en retrait, tout comme Benvenuto. J'aimerais que vous le rameniez ici pour que nous pussions discuter d'un éventuel cessez-le-feu. La Renon a assez souffert, ne trouvez-vous pas ? »
, expliqua-t-il calmement, provoquant la réflexion sur sa personne du côté de l’archevêque. Lucius sentit que son invité tentait de le sonder, d'apprendre à le connaître, comme s'ils étaient amenés à se revoir. Il salua ensuite respectueusement l'officier avant de quitter la tente. Enfin, Lucius s’écroula sur son fauteuil. Qu’il était exténuant de tenir une telle autorité et recevant de plein fouet les émotions de ses interlocuteurs. Le traitement des informations demandait un effort colossal.

L'Archevêque n’arriva que le lendemain à l’aube, dans la tente où l’attendait déjà celui qui commandait – officieusement – l’armée pour cette bataille. Ce délai pouvait sembler long, mais il fallait attendre la fin des batailles de la journée. Le temps de retrouver l'homme en question, sans doute en envoyant un fidèle prendre le risque de transmettre le message à cet homme. Mais la présence - seule - de l'homme de Dieu tiqua l'officier et provoqua un froncement de sourcil.
« Un problème, Archevêque ?. »
« Commandant Vidocq. J'ai une très mauvaise nouvelle. L'officier que vous recherchez n'est pas à Aramila. »
, fit le religieux avec gravité.
« Une question s'impose alors : où diable se trouve-t-il ? »

L'Archevêque se raidit, surprit par la voix puissante et raisonnante. Vidocq le ressentit immédiatement.

« N'ayez crainte, Balthazar. Si je vous semble d'humeur massacrante, c'est uniquement du fait que chaque minute passée sans solution est une minute de plus pendant laquelle des hommes meurent. Dites-moi. »

Cette fois-ci, le vieil homme se rassura et retrouva son aplomb naturel.

« Il se trouve sur le champ de bataille. »
« Que Dieu nous vienne en aide. Le champ de bataille est vaste. Dans quelle zone se trouve-t-il ? »

« Val Adriane. »
« Rentrez en sécurité, Archevêque. Je vous remercie pour cette collaboration. Epistopoli doit garder en tête que c'est grâce à des hommes tels que vous que certains profitent sereinement de l’opulence. »
, conclut-il avec une certaine mélancolie, que Balthazar ne manqua pas de percevoir.

Très rapidement, le signal fut donné. A dos d’un cheval, Vidocq galopa aux côtés de l’armée qui se dirigea en direction des montages. Une partie de l’unité adversaire était déjà retenue par l’unité alpine. La coalition fut impressionnante. Des explosions, des détonations, puis une explosion émotionnelle. Lucius s’arrêta et se tint la poitrine quelques instants. C’était trop fort. Trop intense. Il serra les dents et continua son ascension, éliminant à coups d’épée ceux qui entravaient sa route. Il blessa plus qu’il ne tua et cela le répugna déjà bien assez. Couvert par son armée qui lu offrait une route toute tracée, il tomba sur l’unité alpine. On lui informa qu’un petit groupe tentait de rattraper celle qu’ils pensaient être la Capitaine de la Garde Sacrée. Il prit sur lui et félicita ses hommes, en leur annonçant qu’il allait les rejoindre. Au galop, il gagna du terrain au dos de sa monture, esquivant habilement les arbres et leurs racines. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes qu’il les retrouva. Trois soldats finissant d’éliminer un soldat aramilan, dernier rempart entre l'officier aramilan et eux. La tenant en joue, ils saluèrent fièrement le commandant, comme des jouvenceaux présentant leur proie à leurs parents.

« Beau travail, soldat. Très belle prise. », fit Lucius avec un sourire bienveillant. Hélas, ce sourire disparut immédiatement. Il dégaina son épée et pourfendit le cœur d’un de ses hommes. Premier choc émotionnel. Les deux autres furent paralysés, dans l’incompréhension la plus totale, négligeant la présence de Maximus qui tira sa lame tuer un second. Le troisième voulut réagir, mais il fut éventré par son supérieur. Deuxième choc. L'officier recherché, un Maximus, et Vidocq, se toisèrent quelques instants, avant que ce dernier ne balayât profondément ses émotions. « Rentrez chez vous, Maximus. Informez Borges de tout cela. Transmettez-lui ce message, à lui et à Circé : "votre heure viendra". », ce sur quoi il prit la fuite sans remerciement. Lucius n’en attendait pas. Lorsqu’il fut certain d’être seul, il fut pris de terribles vertiges et vomit tout ce qu’il put vomir. Tuer lui était insupportable. Tuer lâchement des soldats qui lui faisaient confiance l’était davantage encore. Après avoir vomis toute sa peine, il pleura sans pouvoir contrôler ce flot. Puis, après un certain temps qu’il jugea suffisamment long, il repartit retrouver les siens. Malgré l’échec cuisant à la capture de la capitaine en territoire épistote, il fut accueilli en héros pour la victoire de l’armée face à l’invasion barbare. Simuler la joie liée à cette victoire lui était également insupportable. Ce soir-là, il ne mangea et ne but rien. Tout ce qu’on l’obligea à manger fut vomi peu de temps après.

***


Environ un mois après les faits, un 25 Bahlam 1899, Lucius fut convoqué auprès du Chancelier. Nul besoin de paniquer. Le rapport avait été rédigé avec soin, mentionnant toutes les décisions prises et leurs justifications. Cela devait être une rencontre pour discuter de ce qui avait été rédigé. Le rencontrer restait tout de même un évènement exceptionnel auquel on devait se préparer. Même si depuis quelques temps, sans doute à cause de son âge, le Régent semblait avoir perdu de sa superbe. On ne connaissait rien de son passé, avant sa prise de fonction ; on ne devait pas non plus l’appeler par son prénom. Vidocq ne l’avait encore jamais rencontré. Des gardes l’accompagnèrent au sommet de l’immense palais dans lequel se trouvait ses quartiers. Il attendait patiemment l’arrivée de l’officier. Lucius inspira un bon coup pour mettre fin à toutes ces émotions qui pourraient le trahir.

« Commandant Lucius Vidocq. Entrez, je vous prie. », fit le Régent d’une voix monotone, qui n’exprimait pas grand-chose. Lucius obéit et entra. « Votre présence ici n’a rien d’une surprise. Elle arrive certes, un peu tard, mais je me devais de lire soigneusement votre rapport. Je tiens d’abord à vous féliciter pour cette victoire, pour la défense de notre belle nation. Par ailleurs, j’ai cru comprendre que vous avez su prendre le leadership face à des individus du même rang que vous. La loi exigeait pourtant des décisions collégiales. », conclut-il en insinuant qu’il attendait une explication.
« Comme mentionné dans mon rapport, Régent, les décisions tardaient à venir et la situation se dégradait. Des conflits ont eu lieu, chacun pensant sa solution meilleure que celles des autres. J’admets avoir été agacé par tant de puérilités dans les circonstances face auxquelles nous étions. En d’autres circonstances, j’aurais probablement fait montre d’une plus grande patience, mais dans ce cas-ci... »
« Vous avez bien fait, Vidocq. En réalité, si je vous ai fait venir ici, au-delà des félicitations qui vous sont méritées, c’est pour vous proposer une nouvelle promotion. Cependant, en voulant en apprendre davantage sur vous, j’éprouve des difficultés en savoir davantage sur votre passé. »


Le commandant fut troublé. D’une part, parce qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un capable de maîtriser à ce point ses émotions ; d’autre part, parce que cette question touchait précisément ce qu’il était. Et ce qui était probablement le plus déroutant dans cette histoire résidait dans ce regard. Il le fixait intensément et semblait lire le doute en lui. Ce Régent était une véritable plaie, tant par ses secrets que par ses manières d’agir. Lucius fit un énième effort, presque insurmontable, pour tenter de retrouver son aplomb et son assurance. Mais une fois encore, le vieil homme le coupa dans sa lancée : « N’ayez crainte, Vidocq. Je sens une certaine tension en vous. Ceci n’est pas un piège mais de simples formalités administratives. », rassura le vieil homme en continuant de fixer intensément ses yeux. Pour la première fois, Lucius crut déceler en lui une sorte d’impatience, comme de la curiosité.

« Le passé d’un homme n’a – selon moi – que peu d’importance. Vous en êtes la preuve vivante, Régent. On ne sait absolument rien de vous, et pourtant, le royaume entier vous fait confiance et loue sans cesse vos prouesses. Votre passé a-t-il une quelconque importance dans ce que vous faites au présent ? Peut-être bien. Sauf que le monde s’en moque. Jugez celui qui se tient face à vous, sans vous soucier de celui que j’ai pu être par le passé. », rétorqua le commandant avec détermination.

Les deux hommes se toisèrent un long moment. Lucius ne sentait pas vraiment à son aise, il se sentait impuissant. Comment cet homme pouvait-il le sonder ? L’un des seuls moyens était d’être comme lui, un Hespéride. Cette théorie, un peu tiré par les cheveux, ne devait rester qu’une théorie. Ils restèrent silencieux et s’analysèrent l’un et l’autre, comme deux fauves prêts à se bondir dessus. Fort heureusement, pour le plus grand bonheur de Vidocq – qui tenta de le dissimuler de toutes ses forces, le Régent mit un terme à ce pénible silence pour annoncer une excellente nouvelle : « Epistopoli a besoin d’un nouvel Amiral, Vidocq. C’est vous. »

Le 30 Bahlam 1899, Lucius Vidocq devint le nouvel Amiral d'Epistopoli.
Je suis le véritable chef de ce forum / Boss

Un dictateur.

Jeu 9 Jan - 13:40

Vidocq est vivant !

Tu n'auras pas besoin d'un biographe officiel

Tu connais la chanson, après un aventurier bourru, un assassin dans l'ombre, il ne manquait qu'un personnage en pleine lumière, impliqué dans des jeux dangereux, pour compléter la palette ! On découvre un Amiral fraichement promu par un Régentt à présent en fuite et qui cache sa nature aux yeux du monde. Plutôt que laisser Epistopoli empoisonner Mère Nature, il se retrousse les manches, semblant faire cavalier seul pour assurer un destin plus enviable à sa terre.

Nul doute qu'il y aura des embûches et qu'il faudra jouer sur plusieurs tableaux de façon efficace pour arriver à tes fins. Ça commencera au Renon et qui sait où cela finira... Surtout dans cet âge trouble.

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