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[PARTIE 3] Le Royaume Oublié

[PARTIE 3] Le Royaume Oublié Brandw10
Sam 30 Nov - 14:19

Pour un retour en toute discrétion, nous devrions revoir notre partition. Tout Andoria et ses contrées sait que nous avons eu droit à une exploration céleste. Beaucoup ne nous croient pas et nous prennent pour des déjantés. D'autres, plus sérieux, qui se souviennent, par exemple, que je suis revenu plusieurs d’expéditions dans la Brume, nous prennent un peu plus au sérieux. Au fur et à mesure du temps, les langues se délient, des expéditions s’effectuent pour vérifier la véracité de nos propos. Alors, on tente de nous charmer, de nous amadouer, afin de poursuivre l’aventure à nos côtés. Entre temps, Vamis et moi avons retrouvé nos vies respectives. Malheureusement, mes divers engagements m’empêchent de m’éterniser en sa bonne compagnie.

Bref, d’après les données récoltées, la suite de cette aventure devrait se poursuivre au Puit d’Aspharos, dans les terres epistotes. Contrairement à la dernière fois, on ne tient pas plus que cela à se retrouver si peu munis et risquer nos vies bêtement. Il nous faut de l’aide et les demandes ne manquent pas. Vamis propose alors de passer des entretiens d’embauche, ce que j’appellerais plus tard des « job-dating ». On retrouve de tout et surtout n’importe quoi. Des aventuriers de tous les horizons. Des débutants aux expérimentés, mais souvent des peureux qui évitent la route de Zénobie. Il y avait aussi quelques exceptions, des candidats qui retiennent notre attention, mais... pas toujours pour les bonnes raisons. On rigole bien. Je dois bien avouer que ce tas de ferraille n’est pas dépourvu d’un certain humour. Imaginez la scène : noble de Xandrie avec un automate, passant des entretiens pour poursuivre leur mystérieuse quête.

Mon regard est alors attiré par un Saraph. Pas la peine de me demander comment je le sais, c’est assez reconnaissable. Une odeur de musc insupportable qui me brule les narines. Un bon gaillard qui dépasse les deux mètres, une hygiène plus que discutable mais des phalanges assez convaincantes. En bon nobliau que je suis, tout me dégoûte chez lui dans sa crasse. Même sa natte est répugnante. Ses gros pieds fourchus et dégueulasses, son haleine qui empeste l’alcool. Alors qu’il n’a pas commencé, je trouve cet entretien trop long. Vamis a de la chance de ne pas subir tous ces désagréments. Du moins, je l’imagine, hein. Il ouvre sa bouche pour se présenter, je craque. Les reflux qui en sortent, c’est trop pour moi. C’est une arme de destruction massive rien qu’avec cet atout. Un regard avec l’automate pour valider le choix. Les Saraphs sont rares, suffisamment pour ne surtout rater l’occasion de collaborer avec l’un d’entre eux. Sa force nous sera utile.

« Ok, ok. Phil, c’est ça ? T’es engagé. Prends-toi une chambre, une bonne douche, c’est moi qui régale. », ai-je dit avant d’appeler la personne suivante. De l’air. De l’air. Fort heureusement, la personne suivante, réchauffa mon cœur par sa somptueuse beauté. Et non, je ne ferai pas cette erreur de croire qu’une poupée ne pouvait pas participer aux dangereuses expéditions. L’expérience m’a appris à ne pas me méfier aux apparences. Lan-Lan Fà en est un parfait exemple. En scrutant ce corps très bien bâti, on peut imaginer une femme en forme et tout à fait capable de se défendre. Par ailleurs, mon regard se porte sur pendentif qu’elle porte sans réellement en connaître la cause. Joli bijou. Dans sa démarche, j’observe des pas félins, comme ceux que pourraient avoir des assassins. Je ne dis pas ça parce que ses yeux marrons sont envoutants, mais elle pourrait bien nous être utile. En fait, ce qui m’a convaincu, ce sont ses mains. Des cales y sont visibles. Elle ne me semble pas être une bucheronne, ni une agente du BTP, alors j’opte pour la bonne épéiste qui passe des heures à se perfectionner.

Un regard un peu plus loin, du côté de Zephyr, mon frère, qui trouve également ce choix judicieux. Je lève la tête vers Vamistule, je ne prends pas de décision sans lui. Après tout, quelque part, je lui dois aussi la vie à ce tas de ferraille.