Ven 15 Nov - 19:10
La violence est autant dans les mots qu'elle n'ait dans les actesPV Alexandre Zane
5 Fanthret 1901 / Opale
5 Fanthret 1901 / Opale
Le soir était déjà là, j’attendais dans une auberge, une miteuse comme on sait si bien en faire alors que tant de technologie abrite la cité, autant qu’elle est habitée par la corruption. Je regarde l’horloge au mur et le doux son de son tic-tac. Une chambre, avec un lot, impeccable, je n’avais pas pris ce lieu pour m’y reposer, non. Une table simple, deux chaises, le but n’étaient pas de rester longtemps. Je soupire, regarde ma main gantée dans lequel est niché mes fameuses pilules. Oui, c’était calme, mais malgré tout, je savais que ce calme n’était que temporaire, sans que ces médicaments ne se dissolvent dans mon organisme. Une entière ? Non, bien trop précieux pour être ainsi gâché, j’en casse une, l’avale comme ça, range les autres dans une petite sacoche, à force, j’ai bien compris qu’il me fallait bien garder tout cela à proximité. Faire une erreur, c’est de la maladresse, deux, de l’apprentissage, mais trois serait de la bêtise pure et dure. Le tic-tac avance, il est temps, je remets mon masque, la capuche, vais entrouvrir la porte. Imprudence ? Non, je ne suis pas directement dans le champ de vision du premier venu qui passerait devant, bien au contraire, plutôt contre un mur qui se situerait derrière la porte. Mon masque reste d’une simplicité affolante, blanc, deux trous pour les orbites, celle de gauche montrant ceux qui ressemble à trois griffures rouges. Mais c’est bien cette simplicité aussi que les mécréants reconnaissent dans les ruelles mal fréquentées tout comme le reste de mes habits. Cette fois-ci, ce n’était pas un grand criminel ou bien une petite gens désespérée qui était venu me voir. Non, plutôt une population entre les deux, des gamins ? Pourtant, c’était devais être bien plus âgé que moi, mais, la moindre parcelle de peau étant recouverte, ils ne peuvent pas le savoir et c’est tant mieux. Car le fait d’être gamin ou adulte n’est pas quelque chose que l’on acquière naturellement, mais une altitude, la façon dont on aborde le monde.
Ainsi, dans mon cas, j’ai appris à être adulte avant d’être un gamin. Eux, n’ont jamais appris à être adultes, ce genre de gamin qui se croit maitre de tout. Comme si le monde leur appartenait, dédaigneux, défiant, visant pas assez haut pour emmerder les chiens fous qui se disent nobles, mais n’étant pas assez bas pour n’être que de simple voisin turbulent. Je joue avec un de mes couteaux de lancer, le manipulant entre mes doigts, prés à le lancer si celui qui rentre dans cette pièce n’est pas mon "invité". Mais qui serait assez téméraire pour rentrer dans une pièce, plonger dans la pénombre, même pas aider d’une bougie ? Opale est le lieu ou mourir est facile tout comme vivre dans la souffrance. Pourrais-je changer ce fait un jour ? Ma cape a capuche se mêle à l’obscurité, n’ayant que sa broche ronge métallique sombre, avec un petit symbole rouge, qui brille sous la lueur de la lune perçant à travers les fenêtres pas loin. Évitant d’être complètement dans le noir non plus. Pour le reste ? Un pantalon sombre avec ma queue enroulé pas autour d’une de mes jambes. Une sorte de ceinture mise en travers de mon épaule a la partie opposée avec accrocher, mes autres couteaux de lancer que celui que je tiens en ce moment. Des chaussures en cuir solide, mais simple tout comme les longs gants couvrant tout mon avant-bras.
Un bruit, je relève la tête, mes pupilles rouges perçant à travers la façade blanche. Celui qui m’avait commandité ne m’avait pas donné vraiment beaucoup d’indices sur celui qui allait m’accompagner si ce n’est qu’il aurait les détails de la mission. Bien sûr, j’ai déjà eu un résumé, après tout, je n’accepte pas tout et n’importe quoi même quand, comme ici, la paye est bonne ; des informations sur un gang rival, une corne de licorne et de la Colafée, un sacré chargement à mon avis. Peut-être pour se mettre eux même à la création de drogue ? Dès que je croise les iris vertes, je lance, me demandant pourquoi on veut absolument me foute un clampin pareil dans les pattes, comme méfiant de mes compétences.
« - Monsieur Zane je suppose ? Ne perdons pas de temps et donnez-moi les détails de la mission. »
Agacé ? Non, aucune émotion dans la voix, juste l’essentiel. Assez perdu de temps après tout, tout cela pour pas grand-chose, alors que les détails auraient déjà pu m'être donnés à l’abri d’oreille indiscrète, dans cette sombre par ce qui semble être le chef de cet homme. Mais non, il était nécessaire de payer une chambre miteuse juste pour retrouver le moins bien classé, surement choisi dans le cas ou il y aurait une bourde, pour avoir les précieux détails. Bien sûr, je n’ai pas parlé de parler de la mission, mais bien de me les donner. Vague espoir d’être ainsi débarrassé du colis sur patte qui va avec la mission dont je doute des capacités. Je me demande comment son chef m’a présenté a lui, est ce Lional (oui je n’avais pas d’idée, ça arrive) comme je me suis présenté quand il m’a demandé ou bien ma réputation qui l’a fait me mener a moi, le sans nom. Même si beaucoup disent Shanon aujourd’hui directement, lente transformation de deux termes en un pseudonyme. Qu’importe au final. Déjà je suis dans l’auberge que le patron de ce gaillard m’a dit d’attendre son gars, payant moi-même la chambre avec l’avance qui comprenait le prix de cette dernière (qui ne coutait pas cher, j’ai cru voir un cafard passé à l’instant d’ailleurs devant la beauté) …. Et c’est moi-même qui ai dit à la chef des lieux quelle chambre si quelqu’un demandait Lional. Elle trempe elle-même dans des histoires sombres et son regard était clair d’indication sur le fait qu’elle savait qui elle accueillait ici et qu’il n’était pas nécessaire de se perdre en précision. Juste quelque pièce de plus pour la discrétion.
Je fixe toujours l’homme avec mes 1m92, il était seulement capable d’être utile ou est ce qu’il ne s’agit la que du boulet que l’on m’a donné de force ?