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[Requête évènementielle] Dans la mine, Heigh-ho !

[Requête évènementielle] Dans la mine, Heigh-ho !  Brandw10
Lun 16 Sep - 4:06
Dans la mine, Heigh-ho !
Feat Chāyā & Lan-Lan



















La lune siégeait dans l’obscurité du ciel, le tapage de la foule résonnait, et les lanternes éclairaient une terrasse où trônait une table ronde en bois, rafistolée à plusieurs endroits. C’est dans ce cadre que l'Élémentaire s’était décidé à faire halte dans une taverne quelconque de la grande Xandrie. Accompagné d’une cigarette et d’une chope d’hydromel, Su’en se plaisait à observer les reflets de la lune, accoudé sur la terrasse de cette taverne qui surplombait un fleuve en contrebas, celui-là même qui avait l’honneur d’accueillir l’astre blanc. Alors que le temps passait, Su’en, lui, semblait imperméable à son écoulement, poursuivant son observation. Mais une voix et une main posée sur son épaule le tirèrent soudain de sa torpeur. « Quelle merveille pourrait-on découvrir dans cette vaste terre blanche ? » dit un homme venu rejoindre sa table.

Un regard en coin, voilà tout ce que l’Élémentaire daigna lui accorder lors des premières secondes de leur rencontre, avant de sortir une petite boîte de ferraille pour y déposer son mégot, puis se tourner face à lui. Il n’avait aucune envie de répondre à cette question. Su’en n’éprouvait aucun affect particulier pour les astres, puisqu’ils étaient inaccessibles. Mieux valait se concentrer sur les merveilles dissimulées dans la mer de brume.

« ...Nous avons votre accès. Demain, un aéronef partira en direction de la Mine d’or blanc. Vous faites partie de l’expédition, ne le loupez pas. », dit l’homme mystérieux en lui donnant ses instructions. Su’en, toujours aussi impassible, fixait sa chope à moitié vide sans un mot. “Comme toujours, vous n’êtes pas de très bonne compagnie Su’en.” soupirait l’homme tandis qu’il lui fit glisser le long de la table une sacoche au contenu secret. “C’est un cadeau qui vous sera utile.” L’Élémentaire ne tarda pas à y jeter un œil et ne put retenir un petit rictus à la vue de celui-ci. « Vous connaissez votre rôle là-dedans maintenant, assurez-vous de bien le remplir », reprit son interlocuteur en se levant de table, n’attendant visiblement pas une réponse qui ne viendrait sans doute jamais de l’Élémentaire. Pourtant, Su’en répondit finalement : « Mon rôle, je ne l’ai jamais oublié en des centaines d’années. Assure-toi de remplir le tien quand je serai revenu. » Puis il s’éclipsa dans l’obscurité.
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Le lendemain, l’obscur Élémentaire se trouvait face au pont d’embarquement de l'immense aéronef qui les conduirait aux abords de la mine d’Or-Blanc. Pour ce voyage, un navire aérien d’expédition spécialement affrété pour les besoins de la mission de l'Alliance l'attendait. “Ne le loupez pas” se rappelait Su’en des mots de son bref compagnon de table de la veille. Comment était-ce possible ? Cet engin ne peut pas être manqué des yeux, vu son imposante carrure, et l’Aramilan remarqua tout de suite sa relative qualité. Il n’y avait guère besoin d’être un ingénieur de génie pour remarquer que cet aéronef était coûteux, entretenu avec soin et relativement récent ; il était rare de voir un aussi grand navire pour une telle expédition.

Tandis qu’il approchait du navire pour embarquer, une femme se tenait sur la passerelle d’accès, celle qu’il comptait emprunter. Elle l'arrêta pour lui demander son identité. Vêtu d’une longue veste noire, l’Aramilan essayait tant bien que mal de se protéger du soleil sous sa capuche. La lumière ne le gênait pas particulièrement, mais celle du soleil l'accablait suffisamment pour qu’il cherche à l'atténuer autant que possible. Il releva juste assez sa capuche pour dévoiler son visage et se présenter. «Je m’appelle Su’en, je suis l’archéologue de l’expédition. Voici les papiers l’attestant », dit-il en tendant un document, celui-là même qui l’assignait officiellement à cette mission. « Bienvenue à bord du Zéphyr ! » s’exclama la femme avec enthousiasme. "Je suis la capitaine de ce navire, chargée par l’Alliance de vous mener à destination !"

Su’en resta figé, ne sachant pas vraiment comment réagir face à tant d’enthousiasme. Il la regarda dans les yeux pendant quelques secondes avant de répondre simplement : « Eh bien, merci pour votre accueil. » Puis il continua son chemin et posa enfin le pied sur le pont du navire. Déjà impressionnant de loin, l’engin l’était encore plus une fois à bord. Le pont fourmillait de monde, mais surtout de ce qui ressemblait beaucoup à ces gratte-papiers que l’Élémentaire n'affectionne pas des masses. Après tout, tout ce qui se rapproche de près ou de loin à du travail administratif était abhorré par le ténébreux ; non, lui, il est un homme de terrain et lorsqu'il doit utiliser la plume, c’est pour consigner des informations sur ses découvertes ou informations recueillies. Mais soit, rien ne l’oblige à tailler la bavette et se mélanger avec l'équipage, tant qu’il effectue la tâche qui lui incombe dans cette mission, le reste n’est qu’artifice. Alors, fidèle à ses habitudes, l’Élémentaire se dirigea vers les balcons du navire pour allumer sa première cigarette de la journée et profiter des brises du vent qui firent virevolter ses longues mèches ébènes.

Adossé sur les garde-corps, il pouvait contempler cette prouesse d'ingénierie et remarquer encore une fois les moyens mis dans cette expédition. « L'Alliance est-elle aussi riche pour se permettre ce genre de moyens ? » se demandait Su’en en observant ce bâtiment. « Ou alors, l’importance de cette expédition est plus grande que je ne le pense… Ce qui expliquerait pourquoi ils mettent leur nez dedans… » pensait-il à voix haute. Mine de rien, il avait hâte d’explorer ces mines et de réutiliser son nécessaire de fouille. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait participé à ce genre d’expédition, et l’excitation commençait à croître.





Dernière édition par Su'en le Ven 27 Sep - 1:18, édité 1 fois
Mer 25 Sep - 17:40

Ciels éteints, brumes espiègles

Ecrin de zeppelin et de velours dorés


Première fois?

Question normale, réponse absurde - c’était peut-être toujours une première fois pour franchir le voile blanc. Pourtant, elle ne put s'empêcher de sourire au gentilhomme un peu bourru, dont le marcel jaunit trahissait quelques années en vol. Il avait le visage de l’expérience - elle, face à lui, toute couverte des étoffes de la noblesse et de l’or de son statut, faisait tâche. Trop rouge, trop colorée. Là où ils allaient, tout était gris. Que ferait une spinelle sur un lit de goudron?

A mon grand dam: non, j’en ai bien peur. Lui murmura l’ingénue, son regard en biais oscillant entre le grand large et le reste du pont.

Fleur gracile, légère - un courant d’air et elle s'envolerait par le grand hublot par lequel elle contemplait le grand large. Elle n’aimait pas voler. Son dernier séjour dans un aéronef le lui avait appris: le vol, c’était bien pour les oiseaux et pour les salamandres, comme le discret Huang-Long qui dormait à son cou. Elle n’avait d’attrait que pour la terre, et ses entrailles… Aussi riches puissent-elles être. Et c’est une richesse qu’elle convoitait - qu’ils convoitaient tous.

L’alliance n’avait pas fait les choses à moitié - alors qu’elle faisait tourner son ombrelle dans ses mains, elle s’autorisa à regarder autour d’elle avec une curiosité toute hautaine - fierté de salon, elle aimait jouer les pudiques créatures, discrètes plantes qui ne devraient pas se faire remarquer - non pas qu’on lui avait interdit de jeter des oeillades sur ses camarades de voyage. On les remarquait facilement, les dignitaires de l’Alliance. Bureaucrate avant d’être des aventuriers, leurs coupés grâcieux sentaient l’astras plus que le cuir. Ils se promenaient sur le pont comme autant de petites fourmis dociles et disciplinées, se retrouvant entre eux pour partager leurs informations, ouvrant leurs carnets reliés de dorures comme ils frotteraient leurs antennes pour repartir aussitôt. Un ballet curieux et fascinant.

Comme théâtre de cette fourmilière, ils avaient fait affréter un véritable bijou de l'ingénierie aérienne, fleuron des aéronefs dont l’odeur de mastic effaçait presque ses envoûtants parfums. Finis le jasmin, le néroli: place au vernis pour bois, au désinfectant. De quoi préparer un long voyage dans un écrin de velours, certes. Mais quel dommage pour son propre nez aquilin.

Magnifique, n’est-ce pas? C’est du gros œuvre; en service depuis deux ans seulement. Vous vous rendez compte? Le bonhomme déploya ses plus belles dents et des yeux remplis d’une bienveillance toute maternelle pour la cage de métal. Elle, qui ne partageait pas son enthousiasme, peinait encore à se sentir bien à l’aise.

Sans aucun doute. D’ailleurs, auriez-vous l’amabilité de m’indiquer le pont principal? J’ai entendu dire qu’une présentation y serait donnée.

Non pas qu’elle se sente perdue, mais elle préfèrerait la compagnie de ses pairs plutôt que celle de l’équipage, aussi bienveillant fut-il. Le bougre, comme investi d’une mission divine, s’empressa de tendre le bras vers le fond de ce vaste vestibule - qui ne flottait pas encore.

Bien sûr, tout droit, au fond! Vous ne pourrez pas le manquer.

Un sourire amical pour réponse et un merci de la main, et Lan-Lan s’élançait dans ce long couloir. Un cri alarmant la retint une dernière fois, néanmoins, sur le chemin de sa gloire. Ah, mais qu’est-ce que c’est cette saloperie?!. Tant de grossièreté pour un si noble animal, un réel gâchis. Des éclairs dans l’améthyste de ses yeux, sa voix se fit orage. Faites bien attention Monsieur, il n’est pas très bien dressé. Hu-Gong, vient.
Yeux vert, membrane obscure, veines luminescentes. La taille d’un beauceron, les crocs d’une vipère, le venigon cracha comme le ferait un chat sur ce grossier luron avant de retrouver avec nonchalance sa maîtresse. Leur but - le pont, où elle espérait bien tomber sur un rubis… Après tout, cela ne faisait aucun doute. Cet aéronef ne sortait pas de nulle part, et elle sentait sa main laquée comme celle de Midas passer les voies impénétrables de l’Alliance.

Ven 27 Sep - 20:45



Gold, they said.

Et vous pensiez nous trouver autre part ?


- C'est qu'Ils doivent avoir le nez fin.

Elles pétillent. Fines bulles emprisonnées dans leur écrin doré, elles remontent, filent vers le ciel et la libération. Elles ignorent alors, qu'elles finiraient à nouveau capturer. Dansant pour la dernière fois, sur le palais d'une panthère aux oreilles baladeuses. Champagne à la main, l'indiscrète créature fait les derniers pas la séparant de l'homme et s'accoude sans crainte à la mince rambarde qui séparait le balcon du vide qui se creusait au-dessous d'eux. Étaient-ils ce "Ils", eux, Monétaristes ? Cela serait cocasse. Assez pour justifier le sourire taquin qui s’amourache de ses lèvres, à moins que ce ne soit le goût du champagne. Uhr devient plus petite. Étroit havre de paix. De paix, vraiment ? Havre ? Pour qui ? Pour combien de temps ?

Fallait-il pour autant envier cette étendue, infinie, de Brume insidieuse ? Se jeter à l'assaut de ses mystères et des terres sauvages qu'elle recouvrait. Se perdre en aventures pour oublier ce qu'on laissait derrière. Ou pire, croire qu'on le faisait pour sauver ce qu'on y laissait. La voie de Zénobie, chemin des courageux et des glorieuses batailles à venir.. Il fallait être bien naïf.

Était-il de ceux là ? Lui qui pensait à voix haute ? Membre de l'équipage ou de l'Alliance ? À son allure et à sa présence, nonchalante, sur le pont..

- Aventurier dépêché par l'Alliance ?

Essayait-elle de deviner, n'ayant pas entendu le début de ses réflexions. Se tournant vers l'intérieur du balcon et le reste du pont et de leur rutilant moyen de transport, Chaya se demandait si tous ces gens étaient bien conscients de l'endroit où ils se rendaient. À les voir vaquer à leurs occupations, à papoter tranquillement, à boire joyeusement, elle était sceptique.. elle qui reprenait une gorgée de son luxueux alcool. Autant que les autres, elle faisait figure d'inconsciente.

Plus encore que les autres.

Cela semblait lui échapper.

- Votre première expédition dans la Brume ?

La question glissait naturellement, conversation banale pour qui s'envolait à ce bord. Si la réponse était positive, il ne serait certainement pas le seul de cette expédition. Les mines étaient "proches" de Xandrie, cela avait le don, pernicieux, de rassurer les moins aguerris. Ils pensaient sans doute pouvoir rentrer, même si les choses devaient s'envenimer.. Après tout, ils avaient un vaisseau flambant neuf et l'expérience de l'Alliance. Pour les mieux informés, qui n'étaient pas si rares à bord, ils savaient aussi que les Monétaristes étaient de la partie. Et les Monétaristes ne misent jamais sur un mauvais cheval.

N'est-ce pas ?

Un mouvement de recul généralisé, quelques mètres plus loin, indiquait qu'une personnalité rayonnante venait faire grâce de sa présence au ciel encore clément. À moins que ce ne soit l’œuvre du verdoyant et sifflant dragon qui la suivait. Étonnante créature qui avait bien voulu accompagner sa maîtresse, contrairement au fidèle mais peu aventureux félin de la dirigeante des monétaristes. Ah, elle aurait sans doute du adopter un drake au lieu d'un félistaak. Mais que voulez-vous, il avait ces grands yeux.. et un diamant juste au-dessus.

Lun 30 Sep - 4:04
Dans la mine, Heigh-ho !
Feat Chāyā & Lan-Lan



















Tandis que Su’en observait les pales de l'aéronef tournoyer, le dirigeable, lui, s’élevait dans les airs petit à petit pour commencer leur voyage vers les Mines d’Or blanc. Malgré son vieil âge, l’élémentaire n’avait pas été bien souvent dans ce genre de machine. Il faut dire que ce genre de technologie était assez récente, et l’idée même de naviguer dans le ciel lui semblait encore fantasque. Mais pourquoi pas, se disait-il, changer un peu ses habitudes, lui qui préfère normalement couvrir ces distances lui-même. La brume n’était que très rarement, voire jamais, hostile envers lui, son ascendance étant la brume elle-même.

Mais alors qu’il semblait avoir son attention focalisée sur le vide, ce qui lui apportait un léger inconfort, une voix féminine interrompit sa réflexion. Les longues années de solitude l'avaient trompé. Su’en a pour habitude de se parler à soi-même, comme lorsqu’il griffonne des croquis dans son carnet ou effectue des fouilles. Cela l’aide à focaliser son attention, qui a tendance à s’éparpiller, mais aussi à mieux raisonner sur le terrain. Mauvaise habitude ici.

Oui, pour Su’en, la Brume, ses mystères, ses vestiges qu’elle dissimule, étaient comme un terrain de jeu immense. Cela valait largement le coût et les sacrifices éventuels de s’y aventurer, de s’y perdre. N’y a-t-il pas meilleure excitation que l’exploration d’un monde inconnu ? Mais lui en a cure de ces batailles politiques pour des territoires et artefacts. Qu’ils se battent donc, l’élémentaire a un dessein plus grand pour Uhr. Fait-il donc partie de ces naïfs ?

Aventurier ? Je ne pense pas vraiment être de ce genre, même si j’aime les défis que relève la Brume”, rétorqua-t-il tandis que l’épaisse fumée de tabac en profitait pour s’échapper de sa bouche. Su’en se redressa alors, tête légèrement tournée vers la dame, afin de pouvoir lui parler mais surtout, l'observer un peu plus en détail. Il connaissait très bien ce genre de “créature”, celles qui semblent les plus agréables à regarder, mais sont finalement les plus menaçantes. Surtout celle-ci… “Non, j’ai eu l’honneur de participer à quelques-unes avant d’être engagé pour celle-ci. On peut dire que j’ai de l’expérience avec la Brume. Et vous ? Vous semblez bien détendue. Cela serait surprenant si c’était le cas, ou alors, vous êtes inconsciente”, répondit-il impassible.

La réponse à sa question, il la connaissait déjà avant même de la poser, car il savait très bien qui était cette femme, ses “amis” lui ayant exposé les personnes importantes qu’il rencontrerait. Dont elle, Dame Lelwani. Mais pour le moment, il était préférable qu’il ne trahisse pas cette information glanée. La reconnaître alors qu’il n’est qu’un archéologue lambda serait peut-être suspect. Et en parlant d'inconscient, une de ces personnes venait de montrer le bout de son nez. Ses souvenirs lui délivraient la bonne information : c’est bien un Venigon qu’il voyait aux côtés de cette frêle jeune femme aux longs cheveux rouges. Impossible de rater pareille personne avec une teinture si singulière, qui tranche avec tout le reste. Mais pour Su’en, c’est l’animal qui attirait son attention. Il fallait être bien téméraire, ou fou, pour s’en faire un familier, comme cela avait l’air d’être le cas pour cette demoiselle. Il fronçait les sourcils, car il avait vu ce dont l’Homme était capable avec ces bêtes, leur arracher leurs glandes venimeuses pour les réduire à de simples animaux domestiques dociles. Imaginer que cela puisse être le cas de celui-ci alimentait un sentiment d’aversion au plus profond de lui. Une bouffée de tabac pour se calmer, le ténébreux se canalisa. Ce n'est ni le lieu ni le moment pour s’envenimer pour ce Venigon. Il aura le luxe de ceci plus tard.

Pfff”, laissa-t-il s’échapper, agacé, avant de prendre la tangente vers le bar et d'y commander un verre d’un délicieux alcool, tout en piochant dans quelques mignardises laissées çà et là. “Hâte d’arriver et poser pied à terre.”, rouspétait-il à voix haute. Mince, encore cette sale habitude.

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