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[PARTIE 3] La vérité gobeline

[PARTIE 3] La vérité gobeline - Page 2 Brandw10
Sam 2 Nov - 20:35

Par les toits, ils s'élancèrent.

Par les toits, ils...



Votre objectif est à portée de regard: au bout, tout au bout de l’horizon. Vous avez opté pour les toits, suivant les conseils du petit automate et avant tout, vos instincts. Ceux-là vous murmurent que les égouts auraient été un piège, tout comme les rues. C’est probablement hantés par vos récentes rencontres à l’entrée de la ville que vous avez atteint les hauteurs à quelques rues de là, après être prudemment sortis de votre abri de fortune.

La Brume est omniprésente, ici. Le bitume abîmé semble recouvert d’une étrange fumée noirâtre, puante, charriant avec elle une odeur de mort nauséabonde qui a tôt fait de s’emparer de vos narines. Le froid qui vous entoure semble tout sauf naturel - comme si la mort toute entière hantait la ville.Ce n’est pas une ruine, mais un tombeau.

Blessés, vous vous accrochez à une seule lueur d’espoir: l’adresse qui vous amène dans la basse-ville. Selon votre plan, celle-ci se trouve droit devant vous, tout au bout de ces toits qui s’enchaînent facilement, ne laissant entre eux que quelques mètres de creux et qui pourraient bien facilement être sautés à pied.

C’est devant ce parcours d’obstacle que vous aiguisez vos yeux - apparemment, il n’y a personne d’autres que vous sur ces toits. Du moins… Personne de vivants. Rapidement, en effet, il vous semble remarquer que des Blumeux commencent à s’accumuler sur les toitures alentour - avec autant d’yeux, il est impossible qu’il n’y en ait pas un de braquer sur vous…
Connaissez-vous ces oiseaux? Curieuses engeances de la Brume, ces corvidés dont le plumage est recouverts de globes oculaires font de parfaites alarmes.

Pour prévenir…
Qui?

Une crainte commence à naître dans vos estomacs - une crainte tenace. Heureusement pour vous, il n’y a rien qui pourrait monter sur les toits… Non? Il vous semble pourtant discerner la fumée noire, plus loin. La fumée dansante dépassant doucement de la rue…
Le voile nauséabond d’une Mère-des-Morts. Et si elle est là, ses enfants ne doivent pas être loins - jiangshis, fantômes à l'esprit désolé.

Un bruit d’aile caractéristique attire brusquement votre attention. Un bruit… Rocailleux. Vous haussez un sourcil, mais c’est S.A.M. qui vous répond en premier. Présence de gargouilles confirmée vous répond le petit robot.

Lun 4 Nov - 17:42


Glossolalie...

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)



Farouk avait l’air d’apprécier l’émulation du groupe. A travers cette petite tape sur l’épaule, un sentiment de nostalgie l’envahie. Il repensait à cette époque où il appartenait à une équipe soudée au sein des sentinelles. Une vilaine blessure au genou. Et c’en était fini de cette famille. Il espérait qu’Ellendrine resterait en bon termes avec ces gars-là et qu’il pourrait les recroiser. S’ils mouraient, il se disait qu’ils se seraient bien amusés ensemble.

Ellendrine de son côté était soulagée de voir Cora sur pieds et apte à agir. Quoique diminués, cette trêve prolongée leur avait permis de se reprendre. Et il faudrait de l’énergie pour parvenir à bon port, quoi que cela puisse vouloir dire. Même Sam finit par reprendre vie, suite à un suspense haletant. Le tas de boulon vivrait pour la suite de l’aventure. Au bénéfice de tous visiblement, car c’est lui qui leur offrait le balisage de l’itinéraire en terrain miné.

Le groupe se dirigeait donc vers les toits. Le crapahutage avait l’air enfantin, mais le moindre bruit pouvait les trahir et attirer l’attention des vagues de morts-vivants. Sauter était dangereux mais accessible à ceux ayant une condition athlétique. En revanche, Ellendrine n’était pas sûre de parvenir à sauter trois mètres à coup sûr en tant normal, alors avec une blessure sévère à la jambe, inutile d’y penser. C’est là que l’aide de Crag se révéla indispensable pour elle. Pour la première fois, elle acceptait de le monter et dut reconnaître qu’il était digne d’estime. La douleur sourdait sans son mollet. Et encore un peu plus à chaque saut. Mais ils avançaient.

Cela se compliqua sur un enjambement de vide, où Artemis fit preuve de maestria pour leur sauver la mise. L’archéologue fit de son mieux pour ne pas être un boulet tout en assurant ses prises. A ce stade, le choix de la voie des airs semblait leur réussir, n’étaient cet amoncellement de blumeux qui avait fini par remarquer leur tentative de contournement. Avaient-ils entendu le froissement du métal commandé par Artémis ?

Ils virent au loin plusieurs Mère-des-morts et des milliers de jiangshis. L’espoir de quitter cette ville sains et saufs paraissait aussi ténu que de faire passer un tournevis par le chas d’une aiguille. Le mieux serait encore de la raser à coup de bombes. D’ailleurs, le robot éclaireur Sam confirma la précarité de leur cachette. Après les troupes au sol, l’armée de l’air les cernait : des gargouilles.

Les regards se croisèrent et rebondir rapidement des uns aux autres. Sans avoir vraiment le temps de réfléchir, leurs esprits avaient bondi sur les mêmes conclusions, cherchant des ouvertures dans le toit pour se mettre à couvert tout en évaluant la distante restante avant de parvenir à leur objectif final à quelques dizaines de mètres.

Leur instinct les reliait d’un même mouvement pour s’élancer en avant. Cela pouvait apparaître comme un réflexe primitif, mais il faut parfois savoir saisir la balle au bond avant que la fenêtre d’opportunité se referme. Crag s’élança en grognant. Pendant ce temps Ellendrine portait la main dans une poche intérieure pour toucher un cristal d’or qui y était cousu. Elle se concentra, les muscles bandés et paya le prix pour activer le cristal de terre. Son corps se changea rapidement en onyx vert. Cela devrait bien rivaliser avec le granit sur l’échelle de Mohs.

Alourdi, le warg ralentit. Mais la bête était forte et quel intérêt cela aurait-il eu de semer ses équipiers dans sa fuite. Avec le temps qui restait, elle épaula son fusil et guetta au mieux le ciel, ignorant le blumeux pour essayer de détecter une gargouille plongeant sur eux et tirer si elle le pouvait.

Du coin de l’œil, elle crut voir une silhouette ailée vers Farouk et Cora :
-« Gardouine’ brok eulaaadh ! » cria-t-elle pour les avertir le doigt pointé.

Contre-coup inattendu de l’utilisation de son cristal, sa pression intracrânienne avait augmentée, en plus de la fatiguer. Elle ne se rendait pas compte que ces paroles n’avaient aucun sens sauf pour elle qui criait « A droite, tirez maintenant ! ». Sans doute la technologie antique avait-elle brièvement perturbé l’aire de la parole dans son cerveau. Et ce qu’elle entendrait dans les prochaines minutes risquait aussi de passer au mixeur linguistique. Heureusement qu'elle ne se trouvait pas à l'assemblée, dont certains membres rêvaient déjà de la brûler pour sorcellerie. Ils auraient fait feu du bois de cette "incantation".

Résumé:
Mer 13 Nov - 13:59

La vérité gobeline - partie 3

Promenade sur les toits en compagnie de Jane Kaldwin, Ellendrine Brightwidge et Artémis de Goya

Si le groupe paraissait solide et agréable à vivre, y compris pour une solitaire comme Nostell, l'environnement, lui, restait tout à fait détestable. La Brume n'était pas prête de se volatiliser et ses froids occupants encore moins. Durant ce parcours sportif consistant en une succession de toits sur lesquels courir et sauter, la mercenaire entendait et sentait ce que, en contrebas, la Malicieuse recouvrait de ses innombrables bras opaques. Les suppôts de la non-vie encombraient les rues. Il aurait été suicidaire d'entreprendre cette avancée en se glissant parmi ces monstres dégénérés.
Une question demeure : en considérant les aberrations qui pullulent ici bas, quel genre d'enfer nous auraient réservé les égouts ?
La mercenaire eut presque envie de rire en songeant au décapod. Dans ce monde, et très certainement dans cette même ville saturée par la Brume, il existait sans doute des créatures plus dangereuses encore que ce mille-pattes titanesque...
Et non : je ne connais pas par cœur le bestiaire de chaque endroit que je suis amenée à explorer.
Mais Artémis, peut-être que oui ? N'aimait-il pas vagabonder dans des contrées sauvages peuplées de monstruosités en tout genre ? Nostell sentait qu'elle pouvait pleinement lui accorder sa confiance, au moins de ce côté-là. Par ailleurs, il s'avérait très doué dans l'utilisation des cristaux comme en attestait son utilisation du magnétisme pour transformer gouttières et tuyaux alentours en une échelle de fortune. Une construction indispensable à leur progression, étant donné la mobilité réduite de Lady Brightwidge et le bras cassé de la Cora Raikes.
En ce qui me concerne ? J'ai les doigts qui me picotent. Pas d'engourdissement notable. Ça me tire de temps à autres mais tant que je peux les bouger, il n'y a rien d'insurmontable.
Elle fut donc la première à grimper, et conserva cette position d'éclaireur aussi longtemps que possible jusqu'à ce que la faune aviaire, sur les toits, leur mette la puce à l'oreille.
Des blumeux.
Encore ces satanés piafs, oui !

- Revoilà nos amis. Ça sent les ennuis à plein nez.

Utilisant son cristal de vision augmentée, la strigoi projeta son regard sur les lointains oiseaux. En les faisant passer d'une tête plumée à l'autre, elle eut alors l'impression de plonger ses yeux dans plus d'un œil intéressé. Les petits monstres guettaient, cela ne faisait aucun doute. Ils attendaient patiemment qu'on leur serve un repas à base de chair tiède, comme avec ces fichus clébards gélatineux trop peu de temps après leur arrivée. Et qui incarnait le fer de lance, cette fois-ci ?
Cette grande silhouette drapée de noire, dans la rue, n'avait rien d'une amie.
Nostell le sentait jusque dans ses entrailles nouées par l'aura d'hostilité de cette puissante morte-vivante.
Cette chose n'est pas seule. Il y en a d'autres et...
Tassée sur sa monture lupine, son employeuse cria alors quelque chose d'incompréhensible. Une formule magique ? Des borborygmes ? Ou l'annonce débilitante d'un accident cardio-vasculaire ? Quoi qu'il en fût, la mercenaire braqua aussitôt son regard d'aigle sur ce qui ressemblait fort à une créature ailée.
C'était une gargouille, comme Sam, l'automate de Cora Raikes, avait annoncé leur présence un peu plus tôt.

- Pas d'hésitation : feu ! cria Nostell.

Elle ignorait si son pistolet ferait l'affaire. Le monstre n'était-il pas composé de pierre ? La gâchette pressée, l'arme à feu cracha ses balles de manière successive. Nostell prit les yeux pour cibles avant de tirer sur les ailes, supposant ces dernières peut-être plus souples et fragiles que tout le reste ?
Mar 19 Nov - 11:25

The Goblin Truth - Finale

starring Jane Kaldwin & Nostell An'mbeidh & Ellendrine Brightwidge & Artémis de Goya

L'avertissement de Bob/Sam tomba à point nommé et comme par réflexe, ma réponse fut immédiate. Sam, à couvert. Mon petit drone se réfugia contre moi et s'accrocha à mon gilet tactique de la force de ses petits bras pour risquer le moins possible d'être happé par ces monstres. Je pouvais voir toute cette foutue foule de blumeux qui étaient comme de macabres spectateurs devant le pitoyable spectacle qu'offrait notre expédition. Ma main se porta un instant à ma torche contre la Brume à mon côté... Toi s'il y a bien un moment où il ne faudra pas nous lâcher, c'est maintenant. L'objectif était pile devant nous, il fallait progresser coûte que coûte et sous la menace constante des gargouilles.

Je m'élançai comme les autres, Farouk sur mes talons. L'homme noir malgré sa masse de muscles alourdie en plus par son arme automatique tint le rythme car non content de devoir courir le long de chemins gravillonneux, il fallait en plus que l'on compose avec des obstacles car ce n'était pas une ligne droite linéaire. Curieusement la présence de mon comparse me rassura et me donna presque des ailes à supporter l'effort physique et la douleur de mon bras dont il manquait un gros morceau de viande humaine. Bob/Sam fit un véritable petit cri de terreur lorsque de son petit bras gauche il pointa la rue. Cela me stoppa net dans ma course alors que je venais encore de franchir un toit avec difficulté. Une... Mère-des-morts ? Mais alors... ça signifiait... qu'on avait une véritable armée morte-vivante plus bas ? Rien que cette idée suffit à raviver ma nausée...

Mon regard se reporta ensuite vers Ellendrine sur sa monture étrange et la voir en mouvement me poussa à repartir. Seulement, je pus faire quelques mètres avant de l'entendre crier de manière incompréhensible. Mon regard interloqué derrière le masque tout en courant happa celui de la rousse et je regardai dans la direction qu'elle venait de montrer. Une gargouille qui fondait sur nous ! Je pressai le pas et devant moi à plusieurs mètres en avant, je vis Nostell qui sortit son arme. Ce fut le moment que je choisis pour faire usage de ce cristal que j'avais trouvé voilà des mois. De ma main valide, j'ouvris un scratch de mon gilet et m'empara du minéral couleur bronze. Mon corps soumis à la magie réagit immédiatement et je lâchai un cri de surprise en sentant mes jambes s'emballer à une vitesse surnaturelle. En revanche, j'avais l'impression de voir la scène au ralenti. Je n'entendis pas distinctement le cri de Nostell mais je la vis faire feu de son arme comme si le temps avait été grandement retardé. Plus loin, Ellendrine avait manqué de tomber de sa monture. Dans mon dos, Farouk se mit à jurer et tirer mais je n'avais pas Artémis dans mon champ de vision.

Je lâchai mon cristal un brin trop tard. Mon drone poussa un glapissement et je manquai de glisser sur une tuile pourrie d'un toit. Je ne dus mon salut qu'à une grosse cheminée encore étonnamment en place qui me retint afin que je ne glisse pas plus bas. Merde ! C'était pas loin... ! Râlante de rage, je me hissai à grand peine sur mes jambes afin de voir que les gargouilles ne nous laissaient pas tranquilles. J'allai trouver l'abri le plus proche afin de sortir aussi mon arme de ma main valide. Je sortis de mon abri et joignit mes tirs à ceux des autres.

Sam 23 Nov - 17:59


Artémis s’appesantit quelques temps sur la Mère-des Morts qui les toisait. L’observer de plus près était une chose aussi bien fascinante qu’effrayante. En bas, c’était la mort assurée. Ces êtres affamés n’attendaient que cela. Le Portebrume retrouva rapidement ses esprits avec l’arrivée des blumeux qui rodaient au-dessus d’eux, attendant également l’occasion de pouvoir se remplir la panse. L’arrivée des Gargouilles n’arrangeait en rien les choses. Ellendrine hurla des paroles qui semblaient familières au vagabond. Il ne les comprenait pas mais avait déjà entendu cette langue. La réaction des autres lui confirma que personne ici n’avait pu mettre de sens à ces mots. Cela ne signifiait qu’une chose : l’archéologue surchauffait. L’utilisation répétée des cristaux et totems puisait dans l’énergie des utilisateurs. Encore un peu et elle sombrerait dans un profond sommeil. Le portebrume savait de quoi il en retournait.

Alors que ses camarades commencèrent à tirer, Loup Blanc se volatilisa discrètement. Prenait-il la fuite ? Certainement pas. Il escalada une cheminée pour prendre plus de hauteur. Attendant le moment le plus opportun, lorsqu’une des Gagouilles fondit sur sa cible, le vagabond bondit et enfonça sa lame dans l’une des ailes de la bestiole ailée. Si elle pouvait utiliser les ailes, c’était probablement parce qu’elles n’étaient pas aussi rigides que le reste de son corps. Ce fut sa déduction. Son poids le fit tomber vers le sol, tandis que sa lame était en train pourfendre l’aile de la gargouille. La chute fut lourde et le vagabond s’agrippa tant bien que mal sur le toit. Dans un effort désespéré, il reprit ses appuis avant et se redressa, à un mètre d’une chute qui lui aurait été mortelle. Un coup d’œil vers le bas lui indiqua que la gargouille s’était écrasée sur les morts-vivants.

Malheureusement, elle n’était pas seule et d’autres attaquaient la bande. Artémis se rappela ces dernières aventures dans la brume, plus dangereuses que jamais, plus mortelles. Nombreux étaient ceux qui avaient péri ces dernières années. Il y avait déjà bien trop de blessés alors que l’expédition venait à peine de commencer. Pauvres fous, songea le Portebrume en observant chacun des individus qui composait son équipe. Ils avançaient tous vers une mort certaine. Il suffisait de regarder ce qui les attendait en bas pour réaliser qu’il n’existait aucune issue favorable à cette mission. Et maintenant, les voici attaqués par les voies aériennes, complètement cernés. Je t’ai rarement vu si agacée, mon amie, pensa-t-il à l’adresse de la Malicieuse.

Une gargouille s’approcha dangereusement de lui, comme pour le réveiller de ses songes. Loup Blanc le repoussa d’une estocade. Hélas, il tomba sur une partie rigide et ne fit que repousser l’ennemi. Ils ne pouvaient guère rester ici, sur place, en pensant pouvoir s’en sortir en anéantissant l’ennemi-volant. D’autres arriveraient inévitablement. « Ellendrine a perdu la boule, la faute à une utilisation excessive de ses pouvoirs. Nostell, avec moi pour protéger ton employeuse. Farouk, je te laisse avec Rikes et SAM. Nous devons avancer et nous protéger des assauts ennemis. », fit-il en réalisant des bonds habiles, presque félins, pour rejoindre l’archéologue et son warg. Ils devaient avancer coûte que coûte.
Mer 27 Nov - 8:47

Par les toits, ils s'élancèrent.

Par les toits, ils...



Gueule ouverte, vous avez la sensation omniprésente que la Brume vous attend, le gosier grand ouvert, au bout de cette voie sordide, tous crocs dehors et prête à vous avaler.

Les ennemis sont nombreux sur votre chemin - vous avancez malgré tout et persistez malgré les menaces. Dans cette fuite en avant, vous arrivez presque à la moitié du chemin. Mais la discrétion vous a échappé - comment faire contre cette armée de volatiles où les yeux sont presque plus nombreux que les plumes? Leurs cris ont ramené des gargouilles, et une intuition viscérale vous murmure que ce n’est pas la fin, que ce n’est que le début d’une horde et que si certaines tombent sous vos munitions, d’autres reviendront tout aussi vite.

Et cette intuition n’est que renforcée par les tirs: si Nostell parvient à défaire une des créatures et Artémis fait toujours preuve d’une grande maestria dans le corps à corps, Farouk se montre moins adroit que d’habitude et ne parvient pas à atteindre une cible, et pire encore, après un premier tir raté, le canon de Cora semble s’enrayer et la gâchette est désespérément coincée en position enfoncée, rendant l’arme inutilisable jusqu’à examen complet.

On pourrait croire que toute cette situation s’empire… Mais en relevant les yeux sur l’horizon, vous constatez que la Mère-des-Morts est en mouvement, et a décidé de gagnez les rues en espérant vous atteindre - trépassée, c’est un pur instinct qui la pousse à bouger alors que les espoirs pour elle d’atteindre les toits sont minces. L’occasion rêvée de descendre furtivement et rapidement au bout du chemin?
La maison que vous cherchez est plus net à présent, et vous pouvez d’ors et déjà réaliser qu’il ne s’agit en rien d’une maison… Mais plutôt, d’un manoir titanesque, aux tours sordides et aux dentelles de bois qui vous rappellent les plus sordides contes pour enfant.

Les cris des blumeux ne faiblissent pas - les gargouilles se distinguent à l’horizon. Plus que quelques toits, et…

Mer 4 Déc - 1:23


Duel de pierre

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)



Le front de Nostell se pliait de perplexité. Il n’y avait pas de quoi tergiverser. Face à l’urgence, qu’attendait-elle pour tirer ?! D’habitude, la mercenaire était vive comme l’éclair.
Elle finit par réagir à son avertissement :
« न संकोचः : अग्निः”
Interloquée, elle ne put que se réjouir du résultat. C’était la mêlée. Une mêlée cosmique, plateau gourmand présenté au-dessus de la masse grouillante apâtée depuis les rues adjacentes.

Ellendrine se hâtait de retirer ses gants de Lusta à l’aide de ses dents pour les fourrer dans la sacoche latérale harnachée sur le dos de Crag et tenter d’extirper à gestes rageurs son autre pair de gants préférés. Ses gants éoliens. Ses mains de pierre restaient étonnamment agiles. Les quelques secondes que lui prirent cette manœuvre faite d’impatience et de jurons, ses alliés voltaient, la sulfateuse chantait sa douce mélodie et il lui sembla voir une silhouette floue partir dans un souffle presque jusqu’à tomber par-dessus les gouttières : Cora.
-“ Shit ! E le'i mamao...! »

Mais qu’ont-ils tous, tout à coup ? Ont-ils perdu la raison? Artémis s’était montré le plus dévastateur, par ses acrobaties et sa maîtrise, il venait de réduire à néant une gargouille. Mais de lui aussi émanait une mélodie incompréhensible de gargouillis dialectaux inconnus :
«Ellendrin akılın jogottu, anın künöösü anın ıygarım ukuktarın aşıkça koldonuunun ayınan. Nostell, jumuş berüüçüŋdü korgoo üçün meni menen. Faruk, men seni Rikes jana Sam menen kaltıram. Biz aldıga jılıp, duşmandın çabuulunan korgonuubuz kerek. »

Pour couronner le tout, l’arme de Cora semble enrayée. Au loin, la silhouette majestueuse de la demeure se profile. Un splendide manoir à l’aura glaçante comme on les adorerait à Opale. Il ne fait nul doute que c’est leur unique chance de survivre sans payer une lourd tribut à l’armée des morts-guidée par une mère-des-morts plus opiniâtre que ses congénères.
-« H’rden zyih Tal’d Oh’miarihr ! » crie l’aristocrate.

Malheureusement, son avertissement restera un secret incongru. Ses genoux se serrent autour de l’encolure de Crag qu’elle éperonne. La bête rugit et saute en faisant demi-tour dans un vol plané, sa pâte énorme venant attraper l’échine d’une gargouille qui le ciblait et l’écraser de tout son poids contre la toiture. Réduite en morceaux, la créature arcanique devient le cadet de leurs soucis, bien qu’elle remue encore par endroit. Froissé par la bestialité du warg, son utilité incontestable en mission la réconcilie  avec Ellendrine. Au-delà des mots, la bête comprend son intention, le ton de sa voix et s’adapte au combat.

Cora n’entend donc pas l’avertissement qui lui est lancé. Au bord du gouffre, une gargouille à tête de bélier siffle en fendant l’air vers elle. Dressée sur sa monture, Ellendrine se lève et saute pour l’attraper, mais sa main se referme sur le vide et ne parvient qu’à l’atteindre d’une lame d’air, juste assez pour faire dévier son vol de Cora. Le corps de l'aristocrate s'effondre lourdement en laissant une trace d'impact sur les tuiles. Farouk essaye à son tour de s’interposer, à présent que la créature progresse au sol. Le bélier prend appuie sur ses pattes avant et lui envoie un coup d’estoc de ses pattes arrière. Ainsi, le colosse est propulsé,trop près du rebord du toit et reste meurtri.

Il ne reste qu’Ellendrine qui soit assez proche pour intervenir face au monstre de pierre. Tous les autres sont pris dans la rage de l’assaut aérien. En se relevant, elle réalise alors que sous cette forme, sa jambe ne la fait plus souffrir en raison de sa blessure. C’est comme si sa chair et son sang avait virtuellement cessé d’exister et qu’elle n’était plus que minéral, animé dans une étrange fluidité.

Cet état lui redonne les moyens d’agir, mais pas question pour autant de faire appel encore une fois à un cristal. Les griffes fendent fiévreusement l’air en diagonal de droite à gauche et de gauche à droite pour tenter d’éventrer leur victime. Elles interrompent tout à coup leur avancée. Une silhouette d’un vert minéral est caparaçonnée autour de la queue de la créature, les talons ancrées contre le rebord d’un reste de cheminée et tente d’empêcher l’inévitable. La tête du bélier pivote lentement à 180 degrés dans un froissement de pierre. Son regard mauvais luit dans l’atmosphère cendrée.
-« Troj Elm ! Drial ! »

Elle s’occuperait bien de ralentir la mère-des-morts, si elle pouvait faire autre chose que de retenir cette gargouille, qui semble à présent se tourner vers elle. Ellendrine ignore tout de la situation des autres. Sauf pour Farouk, qui remue toujours faiblement à terre. Et pour Cora, à présent derrière la gargouille-bélier. Pour elle qui n’a jamais été une combattante, c’est l’heure de vérité. La créature griffue se hérisse et la toise, grogne de mépris. L’aristocrate recule prudemment dans un chasser-croiser de ses jambes fléchies, son menton fier relevé. Ses poings se relèvent en garde. Elle croit se souvenir de quelques vieux trucs qu’on aurait pu essayer de lui apprendre un jour sur l’art de la savate opalienne.
-« Voim Zas Gül. » lance-t-elle à voix basse à l’intention de son adversaire.

Tout n'est que confusion et désordre autour, à l'exception de cet affrontement visuel implacable des deux adversaires prêts à s'élancer.

Résumé: